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Pour quelques excuses...
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 Pour quelques excuses...

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MessageSujet: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyMer 14 Jan 2015 - 22:26




Pour quelques excuses...

Entre envie, peur et remords
Kili & Fraìa


Il s’était passé plusieurs jours depuis qu’elle avait reçu le fameux bouquet de fleurs des champs. Ces dernières commençaient déjà à faire la tête, courbant mollement vers le sol en arborant une couleur qui tournait peu à peu vers le jaunâtre. Elle avait répondu immédiatement à sa missive, mais n’était toujours pas allée le voir s’entraîner, pour écouter ces excuses qu’elle attendait soit-disant de pied ferme. Soit-disant… Car elle n’avait toujours pas eu le courage de le rejoindre, en vérité. La première journée, elle avait prétexté en son sein intérieur ne pas pouvoir car elle déjeunait avec ses parents et devait aider son père par la suite pour quelques clients aux affaires épineuses. La seconde, elle ne s’était pas sentie très en forme et avait préféré rester chez elle, lisant et jouant de la musique pendant quelques heures le temps que cela lui passe… avant de juger qu’il était probablement trop tard pour s’y rendre car il avait peut-être déjà terminé son entraînement. Et ainsi de suite. La cinquième fois, c’était aujourd’hui. Et l’aspect peu glorieux de ces fleurs toutes ramollies la mit face à la réalité. Elle était lâche et elle se devait d’y aller. De plus, elle avait relu sa missive depuis et il stipulait bien qu’elle ne le trouverait là-bas que dans les prochains jours… Si elle attendait trop, elle risquait de ne plus pouvoir y aller. Ou plutôt, de s’y rendre pour rien et cela serait fâcheux. Et surtout, elle aurait des regrets.
Oui, elle se rendit bêtement compte qu’elle regretterait probablement plus fortement de ne pas y être allée que ce qu’elle avait peur d’y aller en cet instant. De plus, elle voulait vraiment entendre ce qu’il avait à lui dire ; la curiosité était un vilain défaut. Alors, elle avait jeté un coup d’oeil à son reflet dans le miroir de sa coiffeuse après avoir pris son déjeuner, et avait sorti sa cape de l’armoire. Elle avait alors annoncé qu’elle désirait aller sur le marché pour regarder les arrivages de tissu afin de se confectionner une nouvelle robe, et Jenner avait suivi en silence, comme à son habitude, marchant non loin d’elle. Ils avaient progressé ainsi plusieurs minutes, sans échanger un mot, la naine sentant une pointe d’appréhension monter en elle au fil des pas, jusqu’à ce qu’elle n’entende finalement : « Ce n’est pas la direction du marché. » « Je sais. » Et elle savait aussi qu’il devinerait bien assez vite où elle les menait, si ce n’était pas déjà le cas. S’il ne savait rien du contenu de leurs échanges manuscrits, il avait bel et bien entendu l’invitation qui avait été faite de vive voix.

Ajustant sa capuche autour de son visage, elle se prit à espérer qu’ils ne soient pas trop nombreux à cette heure à l’entraînement. Pour l’un comme pour l’autre, cela n’en serait que plus… confortable. Ils bifurquèrent dans une rue peu encombrée, et elle en profita pour demander : «  Je vous serais infiniment reconnaissante de rester à distance, quand nous y seront. » « Bien, ma Dame. » Le coeur ne semblait pas y être, mais la réponse était affirmative alors elle ne s’encombra pas de remarques inutiles. D’autant qu’ils approchaient enfin. La porte lui fut ouverte et elle pénétra donc dans un couloir un peu sombre, le bruit du métal s’entrechoquant parvenant déjà à ses oreilles sans qu’elle ne voit les combattants. Son coeur s’emballa légèrement. Ce n’était définitivement pas sa place, elle le savait, mais elle se promit de faire taire dame Raison et d’essayer de profiter du spectacle offert autant que possible. Elle déboucha finalement sur la petite arène de combat, et se glissa silencieusement sur un côté, parcourant quelques mètres avant de repousser sa capuche sur ses épaules, défaire sa cape et la poser sur un siège, où elle prit place avec autant de grâce que possible. Seulement alors, elle se permit d’observer un peu mieux son entourage, remarquant que Jenner était resté près de la porte, debout, et que la personne qui combattait au centre de la pièce… N’était pas Kili. Aucune des deux. Elle eut une bouffée de stress et se frappa mentalement la tête contre un mur pour avoir mis si longtemps à se décider à venir. Elle avait loupé le coche… Elle ne regarda même pas le combat et jeta un coup d’oeil inquiet en direction de son valet. Cependant le combattant le plus épais s’écria alors quelque chose qu’elle ne saisit pas, et son partenaire se releva du sol pour sortir par la porte opposée, alors qu’une silhouette plus fine entrait. Elle  reconnu du premier coup d’oeil la personne qu’elle était venu voir et se fit alors toute petite sur sa chaise… avant de se souvenir que c’était lui qui lui devait des excuses et elle se redressa un peu, pour présenter une tête haute.
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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyLun 19 Jan 2015 - 0:32

Faut-il de l'entraînement en matière d'excuses ?
Combien de temps s'était-il écoulé depuis qu'il avait reçu une réponse à sa lettre ? Il n'en avait aucune idée, ce n'était pas comme s'il s'était amusé à compter les jours en guettant la porte tous les après-midi, inlassablement, au point de parfois manquer de se faire embrocher par son adversaire et de se faire bien souvent reprendre par son mentor. Non, pas du tout. Mais à qui mentait-il en se disant ça ? A lui, indubitablement.
Depuis ce jour fatidique où il avait fait sa connaissance, ce jour où il s'était révélé être le pire des nains, se dégoûtant presque lui-même à force de repenser à ses erreurs, elle n'avait jamais quitté ses pensées. Il s'endormait avec elle et se réveillait avec elle, au point de presque en oublier son propre père qu'il rappelait pourtant chaque soir à sa mémoire, et avec elle, le besoin de présenter des excuses appropriés et en temps voulu, de se faire pardonner ses offenses. Il n'aurait jamais imaginé avoir la tête ainsi retournée par une naine et bien qu'un mot lui revenait sans cesse, comme un écho au pardon, il était bien trop préoccupé pour l'entendre résonner.
Pendant des heures et des heures, il avait réfléchi à un moyen de s'excuser auprès d'elle mais jamais les mots ne semblaient vouloir lui venir alors qu'il fixait le papier, l'encre séchant sur sa plume. Finalement, il avait fait ce qui lui avait semblé être le plus approprié en cueillant lui-même des fleurs auxquelles il avait ajouté quelques mots. Si excuses il devait y avoir, elles devaient se faire de vive voix, les yeux dans les yeux. Il n'y avait d'autres moyens de prouver la sincérité de ses propos. Mais il espérait surtout qu'elle lirait sa missive, regrettant presque de l'avoir scellée en son nom. Jetterait-elle les fleurs ? C'était un modeste bouquet, elle ne devait pas avoir l'habitude de quelque chose d'aussi grossier mais à ses yeux, rien n'aurait pu mieux exprimer sa sincérité qu'un bouquet cueilli de ses mains et puis, ces fleurs sauvages lui rappelaient la naine.
Mais maintenant, une autre inquiétude se surposait aux autres alord que les jours passaient. Allait-elle venir ? Il ne doutait pas qu'elle vienne, elle l'avait écris et il savait qu'elle n'était pas le genre de naine à trahir ses paroles, il avait foi en cela mais quand viendrait-elle ? Il ne savait trop combien de temps encore il pourrait garder un tel emploi du temps, s'entraînant avec acharnement -on aimerait bien- chaque après-midi jusqu'à ce que la nuit tombe sur les montagnes. Il avait l'espoir mais le temps courrait et elle ne se montrait pas. Il avait lui même dit qu'il serrait là les prochains jours mais il ne pouvait pas attendre une lune entière pour présenter ses excuses. Viendrait un jour où il devrait l'affronter, du-t-il frapper à sa porte pour cela. Mais il n'était pas encore temps d'avoir recours à ce genre de mesures drastique et il ne voulait surtout pas que cela ressemble à du harcelement.
Ce matin encore, alors qu'il s'était levé, il avait tiré la missive de son tiroir pour la lire à nouveau, se persuader qu'il avait bien lu, qu'elle viendrait bel et bien. Plusieurs jours s'étaient écoulés mais il était près à patienter encore, seuls ses entrainements en patissaient. Peu concentré, l'esprit même totalement ailleurs, il tournait la tête chaque fois qu'il entendait une porte s'ouvrir, espérant secrètement la voir la franchir mais il n'en était rien. Il affrontait les regards désaprobateurs, faisant de son mieux pour garder sa concentration sur ce qu'il faisait mais n'entendait pas les soupirs, les fous rire.
Aujourd'hui, il ferait mieux, définitivement. Il ne voulait pas qu'on se trouve obligé de demander des comptes sur son état d'esprit dernièrement. Non seulement parce qu'il se serait senti obligé de mentir mais aussi parce qu'il détestait mentir, ce n'était pas digne de lui. En attendant que son tour vienne, il jouait des épaules derrière la porte, jouant de sa nuque et tournant les bras ainsi que son buste pour se garder chaud. Il attrapa son épée et la mania un peu dans le vide, se répétant inlassablement de rester concentrer. Finalement, il entendit que c'était à lui, croisant son prédécesseur qui avait enduré un sort peu enviable. Il carra les épaules et releva la tête, inspirant un bon coup avant de s'avancer vers le centre de l'arène. Cette fois-ci, il ne prit pas la peine de vérifier si elle était là, il avait choisit de se concentrer exclusivement sur son adversaire qui le dominait aisément avec sa large carrure. Serrant plus fermement son poing sur la garde de son épée, il le gratifia d'un petit sourire en coin avant de jouer des doigts pour les détendre. Il n'avait pas peur, il n'attendait que ça, il devait rester focaliser.
Gardant ses yeux sur son adversaires, il fit un pas de côté, dos à la porte d'entrée. Oui, comme ça, il ne la verrait pas entrer, voilà. Il glissa son pied pour faire un autre pas sans le quitter des yeux puis attaqua sans prévenir. Il commença par doucement appeler son adversaire à lui avant de contre-attaquer, parrant et contrant. Les coups s'enchaînaient sans qu'aucun n'ait le dessus sur l'autre, usant de son agilité et de sa rapidité pour faire face à la force et l'expérience de son adversaire mais il n'allait pas tarder à sentir la fatigue et son bras ployer sous les coups répétés. Le combat ne pouvait qu'être une épreuve d'endurance à ce terme là. Il parra encore avant de tenter un coup sur la gauche, sautant en arrière pour esquiver un coup avant de glisser sur le côté, encore et toujours, il ne lâchait pas son vis à vis des yeux, s'escrimant à lire sa prochaine attaque dans son regard mais le sien fut trop tôt capté par un mouvement. Il parra de son mieux, sentant qu'il se trouvait en mauvaise position mais ses yeux cherchèrent à retrouver ce qu'ils avaient vu. Adieu la concentration, le coup suivant lui fit perdre l'équilibre et il se rattrapa à temps, mettant un genoux à terre pour rouler sur le côté en haletant, il fit de son mieux pour oublier ce que son cerveau gardait imprimé mais le combat prit fin avec sa défaite et un nain épuisé, avait-il seulement tiré une goutte de sueur à son vis à vis alors que son visage dégoulinait ?
S'inclinant pour saluer la fin du combat, il attribua un signe de tête au nain qui lui avait apporté la missive avant de s'incliner plus profondément devant la naine assise sur un siège, lui montrant qu'il l'avait vu. Il courut ensuite chercher sa tunique, en profitant pour se désaltèrer longuement et se rafraichir le visage. Les cheveux mouillés et son outre à la main, il pouvait faire face à la naine qui l'attendait dans la salle mais il n'était pas prêt.
Après tout ce temps à espérer qu'elle vienne, à se répéter ce qu'il lui dirait le moment venu, maintenant qu'elle était là, à porté de lui, il ne savait que dire. Buvant une nouvelle gorgée d'eau fraiche, il inspira pour retrouver son calme. Son coeur battait encore à tout rompre mais il ne pouvait mettre cela sous le coup du combat. Doucement, il se dirigea vers elle, se composant une expression confiante pour s'incliner à nouveau devant elle.

Je suis heureux que vous ayez répondu à mon invitation.

"Je craignais que vous ne veniez pas" cela, il ne le formula pas à haute voix mais ses yeux parlaient pour lui, comme toujours. Il lui sourit doucement, incertain de la marche à suivre. Devait-il lui proposer à boire ? L'emmener ailleurs pour discuter, dans un lieu plus approprié ? Il jeta un regard en biais au nain dans l'encadrement de la porte et entendait déjà l'entraînement reprendre dans son dos. Pourquoi sa bouche demeurait-elle sèche ? Il but à nouveau avant de poursuivre.

Avez-vous pu apprécier le spectacle ? Je ne suis pas un très bon combattant et je n'ai pu que vous fournir un bien piètre spectacle. Vous m'en excuserez, si je vous avais vu avant, je vous en aurais dispensé.

Il la gratifia d'un petit sourire d'excuse qui ressemblait fortement à une grimace avant de passer sa main dans ses cheveux pour cacher son trouble.


Dernière édition par Kili le Mer 4 Fév 2015 - 23:07, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyJeu 22 Jan 2015 - 22:10




You saw me

Kili & Fraìa


Elle avait eu peur. Encore, oui. Mais pour une raison tout autre. Diamétralement opposé, même. Elle avait eu peur d’avoir raté sa chance et de s’être décidée à venir trop tard. Jetant un coup d’oeil inquiet à Jenner comme pour avoir son avis sur la situation présente, elle fut cependant distraite par l’éclat de voix du nain qui restait au centre de la pièce et fut bientôt soulagée de voir la figure de Kili prendre la place du dernier combattant. Elle fut étonnée de le voir torse nu une nouvelle fois et se sentit quelque peu mal à l’aise, comme s’il s’agissait là d’un rappel quant au fait qu’elle n’était pas vraiment à sa place en cet endroit. Mais elle se rappela le but de sa visite et carra ses épaules, se tenant droite, pour ne pas laisser transparaître ses sentiments quels qu’ils soient et se rendre présentable. Cependant, celui qui l’avait invitée à ce présenter ici ne lui jeta pas le moindre regard, ne se rendant pas compte de sa présence. Il était concentré. Bien plus encore que le jour où ils s’étaient rencontrés au stand de tir, c’était flagrant. Le visage fermé, les yeux rivés sur son adversaire, il n’était pas arrivé au centre de la pièce qu’il lançait déjà la première attaque sans attendre et elle suivit le mouvement fluide mais néanmoins brutal du regard. Elle retint son souffle, plusieurs fois, regardant avec attention les deux hommes s’échiner à prendre le dessus sur l’autre sans réellement sembler y parvenir.

Un assaut plus violent qu’un autre, un coup d’épée qui passa un peu trop proche du poitrail du jeune nain sans prévenir et Fraìa sursauta sur sa chaise, portant sa main à ses lèvres. Et alors qu’elle avait jusque-là regardé le combat comme un simple spectacle, elle se prit soudain à se faire du souci. Mieux, elle se demandait quelle idée il avait eu de s’entraîner en des tenues si légères, la pensée l’énervant presque. Car ainsi exposé, il risquait une balafre, une blessure ou pire encore ! Elle n’eut pas le temps de se dire qu’elle était bien idiote à s’agiter pour cela car elle n’était pas sa mère après tout, ni sa soeur, ni rien du tout à vrai dire, que son regard croisa finalement celui de Kili sans qu’elle ne s’y attende vraiment. Et il s’y accrocha, y restant quelques micro secondes malgré le combat qui se poursuivait et le fait que cela n’était pas une très bonne idée de la part du jeune prince alors qu’on essayait de le découper menu et qu’il semblait déjà en mauvaise posture. Le contact fut cependant rapidement rompu et le combat reprit, nettement plus difficilement et empreint d’un petit quelque chose que la naine aurait envie d’appeler de la maladresse, avant d’être finalement stoppé. Les adversaire se saluèrent alors, et Fraìa comprit qu’il était temps pour la discussion de démarrer… Elle se redressa légèrement, se rendant compte qu’elle s’était quelque peu repliée sur elle-même alors qu’elle regardait le spectacle, et se demanda si elle supposée applaudir. Mais la salle était calme et elle ne désirait pas attirer l’attention sur elle. Elle vit le nain saluer Jenner légèrement avant de s’incliner dans sa direction, et elle baissa légèrement la tête en réponse, le saluant à son tour. Cependant, le jeune prince ne vint pas à sa rencontre et préféra repartir d’où il était venu - elle supposait, pour poser son arme et se rendre un minimum présentable - avant de réapparaître quelques minutes plus tard, entièrement habillé. Elle préférait cela…  Elle s’était levée de son siège le temps que son interlocuteur n’arrive à sa hauteur, et lui rendit de nouveau ses salutations, s’inclinant légèrement face à lui. Elle avait beau être la femme, il était le prince. Elle répliqua en ces termes :

« C’est naturel, nous avions à discuter. »

C’était peut-être trop peu engageant, ravivant quelques mauvais souvenirs, car un léger silence s’installa. Elle regretta presque ses propos alors qu’il lui semblait que ni l’un ni l’autre ne savait comment procéder à présent, mais fort heureusement Killi reprit finalement la parole, pour s’excuser du piètre spectacle qu’il venait de lui offrir, se dévalorisant ainsi une fois de plus devant elle. Elle aurait pu être désappointée par cette remarque comme l’avait fait la précédente du même genre, mais ce ne fut cette fois pas le cas. Les yeux de Fraìa suivaient le trajet de la main jusque dans les cheveux sombres, glissant sur les mèches folles et humides en même temps que les doigts qui s’y mêlaient… Elle se fustigea mentalement et retira son regard de là. C’était à croire qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de regarder là où elle ne devait pas.

« C’est pour cela que les entraînements sont faits… Mais je crois plutôt que c’est parce que vous m’avez vue que le combat fut piètre. Vous ne vous en sortiez pas si mal avant. »

A peine avait-elle prononcé ces mots que ses yeux se refermèrent une seconde, avant qu’elle n’enchaîne, ne lui donnant pas le temps de répondre : . « ..Excusez-moi, ce n’est pas...   »

Ce n’était pas convenable que d’aller raconter de telles choses, qui pourraient être mal interprétées. Ou bien interprétées. Savait-elle seulement elle-même quelle était la signification première qu’elle avait réellement voulu donner à sa phrase ? Elle venait de l’accuser d’avoir été étourdi par sa présence et ce n’était pas vraiment le genre de choses à sous-entendre. Parce que cela pouvait dire bien d’autres choses encore, qu’elle ne désirait pas forcément évoquer. Pas pour le moment. Elle prit une inspiration profonde, mais n’acheva pas sa phrase et finit simplement par conclure, tentant de reprendre contenance et de changer de sujet tout à la fois :

« Je suis désolée. Peut-être n’est-ce pas le meilleur endroit pour parler. »

Il venait de combattre, il était encore en sueur, il était peut-être même fatigué… Et les regards qui s’étaient tournés vers elle quand il l’avait saluée depuis le centre de la pièce l’avaient mise quelque peu mal à l’aise. De plus, le bruit du fer qui s’entrecroise et s’entrechoque sans cesse n’aidait pas forcément à la concentration et à la compréhension.
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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyLun 26 Jan 2015 - 10:58

De bien piètre excuses...
Il l’avait ignorée. Non. Il ne l’avait pas vu, concentré comme jamais dans son combat, les yeux rivés sur son adversaire. Pendant quelques minutes, il était parvenu à s'ôter totalement une quelconque notion d’excuse, de naine, quelques minutes de répit et elle était apparue dans son champ de vision.
Le choc électrique.
Il ne lui avait fallu que l’espace d’un battement de cils pour se retrouver en fâcheuse posture et s’il n’avait pas été aussi bien entraîné par son parrain et mentor, il se serait sans doute retrouvé à terre dans la seconde. Mais son esprit avait été totalement happé par ses préoccupations antérieures et c’est au prix d’un terrible effort qu’il parvint à se reprendre. Pendant des jours, il n’avait cessé d’y penser. Comment s’excuser ? Comment se faire pardonner ? Que dire et que garder pour soi. Il s’était arraché les cheveux sans trouver les mots adéquats, se fustigeant de ne pas avoir davantage écouté les enseignements de Balin, lui qui avait le pouvoir des mots justes.
Une part de lui savait qu’elle viendrait mais une autre part de lui-même avait semble toute abandonné tout espoir vu la surprise qui l’avait assaillie. Elle était là, elle le regardait, elle était venu pour lui, pour entendre ses excuses, le reste dépendait de lui et de lui seul. Ses actes, ses paroles, c’était à lui.
Le combat terminé, après avoir salué adversaire et dame, avant de filer enfiler une tenue plus adéquate à un entretien, il était revenu auprès de la naine. S’il avait ressentit une quelconque appréhension avant le combat, le moindre tract ou petit bout de stress, ce n’était rien en comparaison de ce qu’il ressentait maintenant. Il avait l’impression que son cœur allait exploser sous la pression, battant contre sa cage thoracique à l’instar du sang contre ses tympans. Ses membres étaient engourdis et ses mains moites mais il fit son possible pour chasser ce trouble et le masquer aux yeux de la naine. Il désaltéra sa bouche sèche d’une bonne demi-douzaine de rasade d’eau fraîche sans que cela ne change quoi que ce soit et ce fut ainsi d’une voix douce mais légèrement pâteuse, le plus confiant possible, qu’il s’était adressé à elle. Mais il n’avait pu parler aussi franchement qu’il l’aurait voulu, il n’avait pu que s’exprimer à demi-mot sans toutefois cacher de sens dans ses paroles. Il n’avait rien à cacher qu’à parler.
Une fois encore il s’était déprécié. Comme une seconde nature, il se dévalorisait comme pour se soustraire à l’attention, lui toujours si à l’aise avec les autres ressemblait à un canard en dehors de la marre. Il n’y pouvait rien, il le faisait sans y penser, dans toute son imperfection.
Tout à ses pensées qui se bousculaient dans sa tête, il ne fit guère attention aux mouvements de ses yeux. Promenant sa main dans ses cheveux humides, ses propres yeux regardaient les détails du plafond comme de coutume avant de se reposer sur elle, écarquillés par la surprise. Avait-elle remarqué ? Son trouble passager avait-il été aussi flagrant quand ses yeux s’étaient posés sur elle assise à le regarder ? Il se serait sans doute étouffé s’il avait été en train de boire mais heureusement pour lui, son outre était bien sagement fermée dans sa main. Mais ce n’était pas tant ce qu’elle avait dit que le fait qu’elle s’était reprise qui l’avait interpellé. Il n’y avait aucun doute, elle avait remarqué. Fermant les yeux, il pinça les lèvres en passant une main sur son visage, embarrassé. S’il n’avait pas déjà eu le visage en feu en cet instant, ce dernier aurait sans doute pris une teinte cramoisie jusqu’aux oreilles. Se dandinant légèrement d’un pied sur l’autre tout en jetant un regard en arrière pour voir où en étaient les autres, il avait été soulagé qu’elle l’invite à poursuivre ailleurs.
Ailleurs, partout, mais pas là. Il ne voulait pas avoir ce genre de discussion en public, la présence du nain étant déjà de trop. S’il pouvait d’ailleurs s’effacer, le jeune nain ne s’en serait senti que mieux, plus à l’aise. Il était prêt à présenter ses excuses à la naine, même s’il avait oublié tout ce à quoi il avait pensé pendant ces jours passés à attendre sa venue, mais pas à les présenter devant témoin.
Hochant doucement la tête, il lui présenta la porte du plat de la main, l’invitant à sortir. Entre le bruit, les regards et l’odeur de transpiration des lieux, ce n’était pas le meilleur endroit pour discuter. Il réfléchit à un lieu plus propice où ils ne seraient pas dérangés et ses pas le portèrent à une petite pièce discrète où il lui était arrivé de venir se cacher, avec ou sans son frère, quand il était petit. Non loin de la salle d’entraînement, elle devait servir de stockage et ferait l’affaire pour le moment. Le seul défaut de la salle était l’absence de siège digne de ce nom mais tout à sa réflexion, il présenta un coffre à la naine pour qu’elle s’y installe à défaut de rester debout et tira une caisse pour s’y installer. Quitte à discuter, autant être bien installé mais à la réflexion, les araignées et la poussière n’étaient peut-être pas le meilleur cadre, bien que la petite pièce soit fort bien entretenue pour un débarras. Cependant, au lieu de s’asseoir sur la caisse, il mit sans attendre genou à terre devant la naine, baissant la tête. Il appuya sur ses globes oculaires avec ses doigts, inspirant profondément avant de se lancer comme dans une déclaration.

Veuillez excuser mon comportement outrancier de la dernière fois. Rien ne pourrait l’expliquer, j’ai simplement suivit mon instinct mais c’était promptement déplacé de ma part de.. j’en ai conscience.. terriblement. Je voudrais simplement me faire pardonner. Je n’aurais jamais dû.. C’était maladroit mais cela ne se reproduira plus. Je vous en prie.. pardonnez moi.

Il avait redressé la tête pour s’adresser à elle en la regardant dans les yeux, le plus sincèrement possible. Il avait parlé d’une voix grave et posée, omettant de son mieux l’événement pour ne pas rappeler cette image à la demoiselle. Il avait parlé doucement, pesant ses mots mais s’exprimant du plus profond de son cœur, marquant chaque pause pour inspirer à nouveau et trouver le courage de continuer. A genoux, il la priait de bien vouloir l’excuser, lui pardonner, oublier cet affronts qu’avait été le sien, il baissa les yeux sur le sol, incapable d’affronter son regard plus longtemps.


Dernière édition par Kili le Mer 4 Fév 2015 - 23:08, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyMar 27 Jan 2015 - 0:07




The purpose of a floor...

Kili & Fraìa


Il s’était à nouveau déprécié et si elle ne s’était pas énervée avec la même véhémence que ce jour de leur rencontre au stand de tir, elle avait tout de même tenté d’être gentille. Elle avait simplement voulu lui dire que le combat n’était pas si terrible et que le spectacle était tout à faire regardable (non pas ce spectacle-là voyons !), mais elle avait surprise par ses propres mots. Parce qu’elle avait réalisé ce qu’ils auraient pu impliquer et par là-même elle avait réalisé que l’idée ne lui déplaisait pas tant… Un schéma qu’elle avait déjà vécu avec lui par le passé. Alors, elle avait tenté de se rattraper une fois de plus, pour finalement faire plus de mal que de bien. Pourquoi s’excusait-elle, encore ? Elle était venue ici pour que ce soit lui qui lui présente les siennes ! De plus son empressement avait peut-être trahi ses pensées au lieu de les dissimuler, à son grand damne.
Le bruit des lames qui s’entrechoquaient en fond sonore semblait l’empêcher de penser correctement, à moins que ce ne fut simplement elle qui déraillait encore toute seule. Mais les yeux de Kili, qui jusque là semblaient déterminés à regarder ailleurs que vers elle s’étaient fixés soudain en sa direction, écarquillés, et elle avait perdu ses moyens. Elle avait cru qu’il avait compris quelque chose qu’elle n’avait pourtant pas voulu faire transparaître dans ses propos. Elle ne l’accusait pas d’être perturbée par sa présence. Non… Enfin, peut-être… Peut-être qu’elle l’avait pensé de cette façon-là, mais elle n’avait pas escompté le lui dire. annoncer ouvertement qu’elle avait peut-être cru avoir un tel effet sur lui. Elle ne voudrait pas se trouver… Ah ! Se retrouver comme elle l’était à présent, face à deux yeux écarquillés, sidérés, qui la regardaient étrangement ! Face à un nain rouge et embarrassé, qui avait fermé les yeux et pincé les lèvres...

Elle se sentit soudain un peu plus mal à l’aise encore. Kili ne lui répondit rien, se contentant de passer sa main sur son visage tandis qu’une étrange sensation s’emparait de la naine. Elle baissa la tête, préférant cacher son regard le temps d’un instant. Etait-ce cela que ses prétendants avaient ressenti à chaque fois qu’ils attendaient une réponse de sa part ? A chaque fois qu’ils doutaient d’une réponse positive ? A chaque fois que le silence était retombé un peu trop vite ou que son ton s’était fait plus froid ? Elle se maudit d’avoir été si indifférente aux sentiments des autres, les écartant d’un bras sans y prendre plus attention. Elle se maudit d’avoir laissé échapper un tel sous-entendu. Elle se maudit de sembler avoir si peu de contenance en présence du jeune prince. D’avoir baissé sa garde trop tôt, et d’en payer le prix.
Elle avait inspiré, lentement, pour reprendre son aplomb ordinaire, avant de s’excuser encore -bon sang de bois !- et de demander à mi-mots et d’une voix extrêmement posée s’ils pouvaient s’entretenir dans un autre lieu. Quelque chose de plus calme, où ni le bruit des combats ni la présence d’intrus ne pourraient la gêner ou la désorienter.

Kili avait alors hoché la tête, toujours sans un mot, et lui avait indiqué la porte du revers de la main, l’invitant à sortir afin de trouver un endroit plus propice à cette discussion. Ils repassèrent devant Jenner, qui les suivit sans un bruit, mais prit soin de rester à bonne distance comme elle le lui avait demandé. Ils avancèrent sans bruit et il lui sembla un instant que ses pas résonnaient sur les dalles de pierre, comme sonne le glas. Quand Kili lui ouvrit une porte, elle hésita presque à rentrer, mais se retourna vers son valet pour lui signer rapidement en Iglîshmek d’attendre à l’extérieur. Elle prit une nouvelle inspiration avant de pénétrer dans la pièce… qui la surprit par son aspect, à tel point qu’elle en oublia presque son affreuse appréhension. Quel était cet endroit ? Il s’agissait plus d’un débarras mal rangé que d’un salon destiné à la réception ! Elle regarda à droite et à gauche, décontenancée, s’attendant presque à voir des araignées tisser leur toile dans un coin… mais fort heureusement la pièce était tout de même assez propre. Kili lui présenta un coffre tandis qu’elle regardait le décorum, et tira une caisse vers lui, ce qui lui fit comprendre qu’il désirait qu’ils s’assoient. Sérieusement ? Là ? Elle aurait haussé un sourcil interrogateur mais elle était plus perturbée que perplexe et elle s’assit simplement à son injonction, se trouvant soudain encore plus petite que précédemment face au jeune prince qui la dominait de toute sa hauteur. Elle en aurait été intimidée si la situation n’avait pas changée brusquement, et elle sursauta presque comme elle se trouvait soudain avec un nain agenouillé devant elle. Sa bouche forma un rond de surprise tandis que sa poitrine avait un petit sursaut auquel elle ne s’attendait pas. Pas un sursaut de peur, pas un sursaut de surprise. Elle ne dit rien, retenant son souffle un instant, le fixant alors qu’il baissait la tête, semblant se passer à nouveau la main sur son visage avant d’inspirer audiblement comme pour se donner du courage. Elle resta en suspens, accroché à ses lèvres, sentant le moment s’étioler malgré qu’il fut en réalité particulièrement bref. Enfin, le nain releva la tête pour fixer ses yeux dans les siens et commença à parler. Comme promis, il commença par lui demander son pardon pour son comportement de la fois précédente. Il semblait parler avec difficulté, n’osant pas aller au bout de ses phrases parfois, ni indiquer exactement la raison de ces excuses, le comportement qui était en faute. Il lui promit ne jamais recommencer et demanda une nouvelle fois son pardon avant de baisser les yeux, comme s’il attendait sa sentence.
Cela montra à Fraìa qu’il en avait fini, comme le silence était retombé dans la petite pièce. Fraìa se déplaça légèrement sur son coffre, cherchant ses mots un court instant. Cette fois-ci, elle ne désirait pas laisser échapper plus que ce qu’elle ne voulait entendre. Alors, elle prononça avec prudence :

« Vos excuses semblent sincères. Je vous accorde mon pardon. »

Elle l’accordait réellement. Elle savait qu’elle le lui accorderait avant même d’entendre son plaidoyer. Mais elle en avait presque attendu plus. Pas presque, non. Si elle était honnête avec elle-même, elle se rendait compte qu’elle en avait attendu plus. Et elle se sentait soudain idiote d’avoir lu trop loin, d’avoir espéré quelque chose de fou en le voyant s’agenouiller si près d’elle dans cet endroit reculé. Elle sentit son coeur se presser à nouveau et une boule se former dans sa gorge, mais elle la refoula et tenta de placer un sourire sur ses lèvres. Elle était normalement douée pour les illusions de ce type...

« Vous devriez vous relever, le sol n’est pas fait pour un prince. »

Tout comme il n’était pas fait pour de simples excuses. Et quiconque avait été témoin de la véritable joie chez la naine (et ils étaient peu) aurait éventuellement pu déceler avec un peu d’attention et de perspicacité que ses yeux trahissaient le fait que sa bouche n’était pas en accord avec son coeur, son sourire faussé.
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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyVen 30 Jan 2015 - 16:24

Would you want a cup of tea ?
Ô joie ! Ô allégresse ! Le visage du nain se fendit d’un sourire qui aurait fait de l’ombre au soleil, sans exagération. Une simple phrase qui lui avait accordé le pardon et il avait l’air d’un jeune chiot à qui l’on a donné un bout de jambon. En cet instant précis, il avait l’air bien plus jeune qu’il ne l’était déjà, le visage éclairé, comme transporté en même temps que le poids qui écrasait ses épaules. Il n’avait même pas eu conscience de sa pesanteur avant de le sentir s’envoler et pour ça, il lui avait seulement fallu être excusé, pardonné.
Comme il s’en était voulu de son comportement avec la naine lors de cet entraînement. Il avait été surpris de ressentir autant de culpabilité à son égard. Ce n’était pas la première erreur qu’il commettait devant une naine. Mahal savait combien de fautes il avait commis devant sa mère mais il n’était pas parfait et elle était sa mère, elle l’avait vu nu comme un ver. Seulement, la plupart des naines ne le regardaient même pas à moins qu’il ne se montre en spectacle. Elles avaient d’ailleurs plus d’intérêt pour son frère qui, il devait bien l’avouer, savait y faire. Lui, avait davantage tendance à se ridiculiser, il le faisait même sans y penser, les doigts dans le nez.
Toujours était-il que, peut-être était-ce du fait qu’elle connaissait son oncle, mais il ne pouvait la laisser ainsi avec cette image de lui, il ressentait non seulement le besoin de s’excuser mais aussi le besoin de lui montrer qu’il n’était pas ainsi. Il était prêt à se déshabiller pour cela, au sens figuré bien sûr, lui montrer son torse avait été plus que suffisant à son goût, se mettre à nu d’une certaine façon mais il se sentait sale de vouloir se livrer ainsi. Après tout, jusqu’où son oncle était-il allé ? A quel point était-il proche ? Il n’était jamais entré dans le petit salon pour satisfaire sa curiosité, se contentant d’écouter les quelques notes de musiques qui s’échappaient parfois si ce n’était le son de leurs voix mais il avait toujours été curieux d’en savoir plus sur la relation que son oncle entretenait avec elle. Après tout, elle était la seule naine, en dehors de sa mère, qu’il côtoyait ainsi et si des fiançailles n’avaient jamais été annoncées, cela empêchait-il qu’elles aient été imaginées ? Son oncle n’avait jamais été marié, son âge avançait mais il n’était pas encore trop tard.. était-elle la personne désignée ? Bien qu’il en doutait -après tout il aurait été mis au courant, n’étant plus un enfant- une part de lui s’interrogeait. C’était une naine bien élevée pour ce qu’il en avait vu. Elle savait se comporter, s’habiller et s’adresser, jouant avec les mots comme il usait de son arc. Elle était parfaite en somme. Qui était-il pour s’être ainsi permis de la dégrader ? Visiblement pas le neveu de son oncle qui lui, savait se comporter. Peut-être n’était-il pas un as de la séduction mais il avait ses façons.
Le jeune nain s’était peut-être fait pardonner mais il devait surtout se garder de reproduire ses erreurs. Genou à terre devant la naine qu’il avait fait asseoir sur un coffre, il affrontait son regard avec sincérité. Elle avait des yeux magnifiques, ainsi il le remarquait, il n’avait pas vraiment prêté attention à leur couleur avant, à leur profondeur. Sans la quitter des yeux, il manqua de se perdre dedans avant d’être rappelé à l’ordre. Toussant, il posa les mains au sol en se redressant et porta davantage d’attention à la pièce où il l’avait emmenée. Elle avait bien changé, même si elle était plus propre qu’autrefois, que lui avait-il pris de l’emmener ici ? Gêné, il bredouilla.

J’avais l’habitude de venir jouer ici avec mon frère lorsque nous étions enfants. Je n’avais pas réalisé que cela soit aussi déplacé de ma part, les lieux ne sont pas bien approprié bien que nous ayons l’assurance de ne pas y être dérangés.

Contemplant le plafond et les caisses empilées dans un coin, il porta son regard sur le bout de ses chaussures et sur le sol où il s’était agenouillé plus tôt avant d’ajouter avec un fin sourire.

Je serais bien aise de pouvoir être digne d’être accueillit par ce sol, il n’est rien qu’un statut doit régenter car je ne vaux pas mieux que ce sol que vous foulez.

Ne s’était-il pas comporté comme un moins que rien ? Le sol même valait mieux que lui, valait plus de considération que sa personne. et malgré le fait que le pardon lui ait été accordé, il ne pouvait s’empêcher de culpabiliser. Cela passerait dans un moment mais c’était encore trop frais dans sa mémoire pour qu’il oublie la façon dont il s’était comporté en sa présence. Ce qu’il ne voulait pas, c’est qu’on le voit comme un prince. Il voulait être vu comme un nain et un court instant il craignit d’avoir obtenu son pardon grâce à son statut. Mais il avait confiance en la naine pour ne pas être de ces dames là. Elle avait son caractère et elle aurait été de ces dames, elle serait sans doute venu chercher ses excuses dans la seconde pour en tirer profit, n’était-il pas ? Il avait vu des naines jouer des nains en se servant de leur statut et il devait avouer ne rien avoir à leur envier.
Cependant quelque chose n’allait pas, pas vraiment. Peut-être le fait qu’elle soit assise sur un coffre en bois.. mais en dehors de sa position, il ressentait une drôle d’appréhension, comme lorsqu’on cache une déception derrière un sourire en ouvrant son cadeau d’anniversaire. Fili l’avait regardé ainsi une fois, quand Kili lui avait offert l’un de ses vieux jouets de manière égoïste. Bien sûr, il s’était vite repris alors et lui avait trouvé quelque chose de propre à lui mais il se souviendrait toujours de son expression à ce moment, de ce qu’il avait ressentit. Il porta son attention sur la naine en face de lui et plutôt que de prendre place sur la caisse devant elle, la contempla un instant. Il désigna la porte et d’un geste, ajouta.

Voudriez-vous aller ailleurs ? Dans un endroit de votre choix.

Il lui tendit alors la main, pour l’inviter à se lever, attendant qu’elle s’en saisisse avec une légère appréhension auquel cas elle refuserait de la prendre. Mais peut-être se méprenait-il sur son inconfort. Peut-être avait-il encore dit ou fait quelque chose de mal. Mais il n’avait aucune idée de ce que cela pouvait bien être et pourtant, rétractant sa main avant de la tendre à nouveau vers elle, il ajouta avec hésitation.

J’aimerais vous inviter à prendre le thé, si vous acceptez.

Bien sûr, il n'avait qu'une outre d'eau à la main, ce qui engageait de se rendre ailleurs et puis.. cela pouvait être autre chose que du thé, il était sûr de trouver quelque chose pour la satisfaire et raviver son sourire, retrouver ce qui l'avait fait rire.


Dernière édition par Kili le Mer 4 Fév 2015 - 23:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyDim 1 Fév 2015 - 18:41




Why would I want that ?

Kili & Fraìa


Les deux nains étaient face à face, et chacun affrontait le regard de l’autre, se perdant dans les prunelles sombres face à eux. Lorsqu’elle annonça accepter ses excuses, elle vit les yeux de Kili se plisser légèrement, créant des petites rides en leur coin et son visage s’illumina dans la seconde. Malgré le petit tumulte qui s’était emparé d’elle, le voir sourire soudain de cette façon la fit sourire un instant de façon tout aussi sincère, avant qu’elle ne remette en place son masque de circonstance, poli et léger. Elle lui demanda alors de se relever, indiquant que le sol n’était pas sa place.
Alors, le nain se décida à se relever. Fraìa hésita à quitta sa caisse également. Allaient-ils se quitter ainsi ? Elle avait relevé le menton pour suivre le menton de Kili et se trouvait à nouveau bien petite devant lui. Pendant quelques instants, il n’osa la regarder et elle le contempla. Elle n’avait pas envie de partir juste comme ça. Ils auraient aussi bien pu échanger leurs excuses par courrier à ce moment-là. Il y avait d’autres choses qu’elle voulait dire, qu’elle voulait demander. Tout ce qui avait tourné dans sa tête ces derniers jours sans qu’elle n’y trouve réponse définitive se bousculait, mais elle ne pouvait simplement les jeter là, comme ça, sans avoir réfléchi à la façon de les aborder. Elle n’était même pas sûre de vouloir les évoquer réellement. En aurait-elle le courage ? L’audace ? Elle en doutait…

Le jeune nain sembla bientôt réaliser que les lieux n’étaient pas des plus appropriés, et s’en excusa, lui donnant une explication quant à leur venue dans cette petite pièce. Ainsi donc, il s’agissait presque d’un repère secret, une cachette où deux enfants venaient jouer et s’amuser ensemble. Elle l’envia d’ailleurs un instant, l’imaginant partager de tels moments avec son frère, se figurant qu’ils devaient être particulièrement proches l’un de l’autre et rêvant d’avoir une telle présence dans sa vie elle aussi. Mais elle était enfant unique, femme qui plus est, et elle n’avait pas cette chance-là. Elle ne l’aurait probablement jamais, quand on voyait comment se déroulait son quotidien. Quoi qu’il en soit, elle comprit mieux ce qu’ils faisaient ici à présent, et elle fut même quelque peu flattée d’avoir été amenée dans une cachette d’enfance. Comme si elle partageait un secret important avec le nain à présent, ce qui était une réflexion grandement stupide il faut le dire… et elle s’en fit la remarque assez rapidement. D’autant que Kili n’y avait manifestement pas mis plus de pensée que cela avant de l’emmener ici. Il sembla gêné, et ajouta bientôt avec un sourire plein d’humilité qu’il ne valait pas plus que le sol sous ses pieds, en réponse à la dernière phrase de la naine. Celle-ci ne put s’empêcher d’arrondir les lèvres de surprise en entendant ces mots, ses sourcils se levant de concert une courte seconde avant de se froncer imperceptiblement. Cependant, elle n’eut pas le temps de parfaire sa réponse qu’on lui proposait de quitter cet endroit pour en rejoindre un autre, de son choix. Elle regarda la main qui s’offrait à elle, coupée dans ses pensées, surprise une fois de plus. Agréablement, cette fois. Ainsi donc lui non plus ne désirait pas forcément laisser les choses ainsi et simplement se séparer sur ces quelques mots échangés. Il précisa sa proposition, évoquant un thé d’une voix hésitante, sa main se rétractant quelque peu avant de se tendre à nouveau. Elle le regarda, les yeux relevés vers lui du fait de sa petite taille ainsi assise et demanda soudain :

« Pourquoi voudrais-je prendre le thé avec un nain qui ne vaut pas mieux que le sol ? »

Elle était parfaitement sérieuse, son ton neutre mais clair, et elle continua de le regarder un instant, le temps que la pleine signification de ses paroles n’infusent dans le pauvre nain en face d’elle. Quelques secondes s’écoulèrent ainsi et elle ajouta ensuite :

« Fort heureusement, telle n’est pas ma pensée. »

C’était sa manière de l’avertir. Elle ne doutait pas que ses paroles aient été un choc, qu’elle aient été blessantes, quelles que soient les intentions de Kili à son égard. Mais cela serait peut-être plus puissant qu’une simple phrase le contredisant, comme elle avait pensé le faire avant qu’il ne lui propose de trouver un autre endroit où discuter. Un sourire retourna alors sur ses traits, un sourire fin mais doux.

« Je vous ai déjà excusé, vous pouvez cesser de vous fustiger à mon égard. »

Elle tendit alors sa main, tout à la fois pour répondre à son invitation précédente et en signe évident de paix. Ses doigts agrippèrent doucement ceux du jeune nain et elle se releva finalement de son coffre, se tenant bientôt droite devant Kili. Ce dernier lui avait proposé de choisir leur destination, mais elle ne savait trop que dire. Elle ne pouvait l’inviter chez elle, se refusan à répondre aux questions de ses parents et aurait donc préféré un endroit discret, pour les mêmes raisons. Cependant, il était probablement inutile de compter là-dessus dès lors qu’ils auraient mis un pied dehors de ce débarras. Il lui fallait donc dès maintenant se faire violence et se préparer à affronter le regard du monde.

« Je suppose qu’un salon de thé serait parfait… Si cela vous convient ? »

Elle aurait pu lui demander à ce qu’ils se rendent chez lui, ils auraient ainsi pu éviter le regard des tenanciers mais elle n’avait pas osé. Peut-être un jour prochain, si tout se passait bien et qu’ils choisissaient de se revoir, entre amis ? Elle ne voulait pas voir trop loin….

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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyMer 4 Fév 2015 - 23:00

Just a girl, such a girl..
Sa réplique avait été cinglante et sans appel, comme elle s'en était montré capable lors de leur dernière entrevue. Lui, avait littéralement blêmit sous le coup, comme touché en plein cœur et sa main avait tressailli alors qu'il hésitait. Elle avait encore une fois mit le doigt là où ça fait mal, relevant sa fâcheuse tendance à se rabaisser et lui avait fallu peu de mot, des mots juste, pour qu'il se sente mal, ridicule. Elle allait vraiment devoir lui passer, une mauvaise habitude qui pourrait vite mal tourner, il le savait mais ce n'était pas comme s'il le faisait exprès. Cela tenait plus de la défense, comme d'autres ont de multiples façades pour se cacher, son utilité était discutable cependant, et son efficacité encore plus. Mais une chose était sûre, jamais il ne l'avait vu si expressive et voir sa bouche s'arrondir ainsi alors que ses sourcils dansaient, et cela avait quelque chose de subjuguant, de ravissant.
Il ne savait pas ce qui lui prenait. Après tout, ce n'était pas comme s'il était habituel chez lui de se dévaloriser ainsi. Mais par deux ou trois fois, devant la même naine, il avait réitéré cet exploit. C'était bien le genre de choses qui, au contraire, aurait plutôt pour effet de les éloigner de lui. Elle avait parfaitement raison, s'il était plus bas que terre, pourquoi se soucierait-elle de lui ? Il avait en tout cas compris la leçon, du moins nous l'espérons. Et pourtant, la réaction de la naine allait à l'encontre de ses paroles alors qu'elle lui saisissait la main. Ses doigts étaient fins et doux entre les siens, délicats. Ils n'avaient rien de comparable avec les siens qui étaient pleins de cales et sais, la peau rugueuse et abîmée. Il eut peur de les écraser et pourtant ne pût s'empêcher de les presser comme pour se prouver cette réalité, tester leur tangibilité.

Son cœur s'affola à ce contact et il eut peur qu'elle ne sente ses mains devenir moites. Il força donc son palpitant à se calmer avant qu'il ne trahisse son émois par des choses moins ragoûtante qu'un peu de rose aux joues (un peu est un euphémisme dans son cas quand on voit comment ses oreilles se colorent). Il l'aida à se lever et pu enfin trouver ses yeux à hauteur des siens. Deux orbes sombres à la profondeur mystérieuse réchauffant son corps d'un simple contact. Il se força à sourire. Se forcer est présomptueux, il n'avait aucun mal à lui accorder un sourire, bien au contraire, mais il la gratifia d'un sourire pour le moins forcé, crispé, témoignant de son état intérieur. Il n'y croyais simplement pas, qu'elle se tienne là, si près de lui alors qu'il lui tenait la main, son geste d'assistance les ayant un temps soit peu rapprochés. Il la lâcha bien vite, les derniers événements encore trop frais dans sa mémoire. Si ses pensées demeuraient déplacées, il ne laisserait pas son comportement les illustrer.
Si on l'avait simplement interrogé, il aurait tout bonnement avoué être heureux qu'elle ait accepté son invitation. Mais il n'y avait nul besoin de le faire tant son visage l'exprimait à ses dépends, joie, tout mais seulement joie. Sa frayeur antérieure avait eu tôt fait de disparaître, transcendée, métamorphosée, il la fixait d'une manière bien particulière. Rien de graveleux malgré son sourire, rien de déplacé malgré ses pensées, il la regardait comme s'il la voyait pour la première fois, avec attention. Sa robe qu'il n'osait trop regarder tant elle la mettait en valeur, la finesse de ses mains et leur délicatesse, ses yeux et le feu qu'ils font naître, sa barbe qu'il balaya des yeux. Il lâcha sa main presque brutalement, comme si ce contact lui aurait donné la clé de ses pensées. Il lui avait fallu du temps pour réaliser qu'elle était une naine, ou plutôt pour faire le lien avec le fil de ses pensées. Il savait qu'elle était une naine, une Dame de surcroît mais il la regardait comme tel pour la première fois, comme si cette constations le mettait en face des faits. Car il..
Son intervention fut la bienvenue. Il l'avait certes invitée à boire le thé mais n'était pas allé au bout de ses pensées. Où pouvait-il bien l'emmener ? Pendant une fraction de seconde il songea à l'inviter chez lui mais le fait qu'elle ait eu une idée l'avait sauvé. Acquiesçant, il lui tendit son coude pour la mener sur le lieu de son choix. Un salon de thé c'était très bien. Pourquoi n'y avait-il pas songé ? Peut-être parce qu'il y avait du monde dans un selon de thé et que les gens, ça jasait. Il réprima l'embarras qui cherchait à l'envahir à l'idée des choses qui pourraient être dites et observa une dernière fois la petite pièce.

A la réflexion, je n'avais jamais amené personne ici. Vous êtes bien la première à pénétrer dans mon antre, dommage que les araignées n'y servent pas le thé.

Il avait parlé sur le ton de la plaisanterie mais les blagues recèlent souvent une part de vérité. Non pas qu'il y ait des araignées.. quoi qu'à y réfléchir, il y en avait forcément une bien cachée quelque part, comme partout. Il lui avouait juste qu'elle était spéciale, qu'elle avait l'honneur de partager un secret qu'il n'avait dit à personne, pas même sa mère -il n'aurait pas fallu qu'elle vienne le trouver là- même si avec son flair, elle devait se douter de cela.

Eh bien ! Allons-y !

Il avait dis ça autant pour se donner du courage que pour l'inviter. Le courage de sortir accompagné d'une telle dame et d'affronter les autres. Il se sentait honoré d'être si bien accompagné mais craignait ce qui pourrait être dis et qui risquait de la toucher, peut-être entacher sa réputation.
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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyMer 25 Fév 2015 - 22:25




Baby don’t hurt me, don’t hurt me...

Kili & Fraìa


Elle avait presque eut mal pour lui en lui adressant sa réplique. Elle l’avait vu blêmir subitement, et elle avait senti son coeur se serrer un instant alors qu’elle se disait qu’elle venait de lui porter un coup blessant. Mais elle savait qu’il lui fallait rester ferme ; elle n’avait après tout pas choisi ces mots-là pour rien. Elle désirait le faire réagir et c’était exactement ce qu’il se produisait. Elle devait donc en être satisfaite et non pas se sentir fautive et penaude face à sa tête d’animal battu... Alors elle avait gardé la tête haute et avait choisi de ne point abréger ses souffrances, en toute conscience, laissant même le silence faire place pendant plusieurs longues secondes pour laisser le nain absorber pleinement ses propos avant qu’elle ne se décide enfin à retirer ces paroles infâmes, ajoutant finalement qu’il ne s’agissait aucunement de ses pensées réelles. Bien entendu. Et elle en fut soulagée elle-même. Peut-être pas autant que lui, mais la pensée qu’elle ait pu le blesser l’insupportait bien plus que ce qu’elle aurait cru de prime abord. Elle ne désirait pas créer de fossé entre eux. De ces remparts infranchissables qu’elle dressait pourtant depuis des années entre elle et le monde, parfois sans y penser. Car elle chérissait les quelques instants précieux qui avait été leur quelques jours plus tôt, ces maigres minutes où elle en avait presque oublié sa réserve et prudence habituelle.

A présent, elle acceptait l’invitation du nain à poursuivre la discussion autour d’une boisson, dans un endroit peut-être plus approprié. Elle était heureuse de se dire qu’ils ne se quittaient pas suite à ce simple échange de formalités qu’elle trouvait trop bref à son goût. Et le sourire qui vint orner les lèvres de Kili lui fit oublier toute déception précédente, vint effacer l’image d’un  visage drainé de ses couleurs, l’expression mise à mal par ses mots précédents. Elle se releva, les doigts au creux de la paume qu’elle trouva tout à la fois ferme et étrangement délicate du prince, un fin sourire venu répondre au sien. Leurs regards se croisèrent alors et en cet instant, il lui sembla qu’il la voyait enfin, qu’il la regardait davantage comme ses prétendants la regardaient parfois… mais qu’au-delà de la simple admiration muette, il voyait au-delà d’elle-même. Le moment n’eut cependant pas le temps de s’étioler qu’elle le cassait déjà, proposant pour prochain arrêt un salon de thé. Elle ne devait pas lire trop avant. Pronostiquer ce genre de choses n’était bon que pour ceux que les enjeux n’atteignent pas. Or, elle était déjà atteinte.
Mais il lui sembla que sa proposition n’était pas reçue avec l’enthousiasme escompté. La joie précédente avait été réfrénée et avait presque faibli un instant sans qu’elle ne comprenne pourquoi. Elle-même avait quelques réserves à l’idée d’aller ainsi se montrer en public, mais elle avait ses raisons. Quelles étaient les siennes ? D’aucun aurait normalement été ravi de l’avoir à ses côtés… Elle se questionnait (presque douloureusement disons-le) sur le sujet quand Kili lui offrit son coude afin de se mettre en route. Elle hésita. Peut-être n’était-ce pas la meilleure des idées si elle désirait éviter de faire gonfler les rumeurs… Mais il laissa alors échapper un commentaire qui semblait presque ne pas avoir été réfléchi et elle tressaillit avant de s’empresser de combler le vide qui les séparait pour s’accrocher à son bras, jetant un regard peu confiant en arrière. La seule mention de l’horrible bestiole venait de lui faire à nouveau douter de la salubrité du lieu… et lui ôter par-là même ses doutes quant au fait d’aller partager un thé dans un endroit public. Elle le gratifia d’un sourire quelque peu honteux et relâcha légèrement sa prise qu’elle découvrait tout à coup exagérée... et certainement bien moins féminine que ce qu’elle aurait voulu.

« Je préfère les créatures à quatre pattes maximum. »


Fut sa seule explication. (Après tout au-delà de quatre, c’était du superflu, n’est-ce pas ?). Elle hocha ensuite la tête à son injonction mais une nouvelle bouffée de gêne la saisit alors qu’ils sortaient de la petite pièce, retrouvant bientôt Jenner qui attendait patiemment à l’extérieur, appuyé contre le mur. Il se redressa immédiatement et Fraìa remarqua que fort heureusement, il était seul dans les parages. Elle en fut quelque peu soulagée et, résistant tant bien que mal à l’envie plus que tenace de remonter sa capuche sur le champ, elle signa rapidement en sa direction afin de lui signaler de les suivre. Ils se mettaient déjà en route et la naine se demanda où leur trio allait finir par atterrir.

« Quelques allées plus loin nous devrions commencer à trouver des échoppes. »


Commenta-t-elle bientôt afin de meubler le silence. Les établissements qu’elle fréquentait elle-même était plus loin encore, mais pourquoi ne pas tester une nouvelle boutique après tout… D’autant plus si cela pouvait éviter que le tenancier ne rapporte ce qu’il avait vu à ses parents dans les deux jours suivant leur visite.

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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyDim 22 Mar 2015 - 22:19

Don't let me go..
Le jeune nain sorti du placard une naine au bras -c’est assez cocasse, sortir du placard ainsi accompagné- et quiconque le connaissait aurait pu dire qu'il était heureux, voir même un peu fier à sa façon de tenir sa tête, de la pencher, des mèches balayant chaque fois son visage, et à son petit sourire qui éclairait son visage chaque fois qu'il regardait sa compagne. Pourtant, il n'avait lui-même pas conscience de ses mimiques et il aurait sans doute été horrifié de réaliser que cela se voyait autant. Mais les sentiments qui l'animaient, étaient si forts qu'il les transpirait par chaque pores, comme s'il irradiait de l'intérieur. C'était innocent, inconscient et parfaitement sans danger pour la naine à ses côtés qui ne risquait rien de plus que de se voir confrontée à un nain rougissant et cherchant bêtement ses mots.
Mais l'on pouvait aussi deviner une faible inquiétude dans son regard et peut-être même une certaine appréhension. Il semblait inquiet à l'idée de commettre un autre impair, inquiet de ne pouvoir trouver ses mots, inquiet de blesser cette dame d'une nouvelle façon. Quant à savoir s'il la trouvait indigne de sa présence, s'il la trouvait indigne qu'elle le côtoie ainsi, on en était à bien des années lumières en cet instant et il aurait été plus proche de la vérité de dire qu'il doutait d'être digne d'être vu en sa présence à elle. De quoi vous retourner le cerveau mais ce qu’il faut retenir c’est qu’il en était tout l'inverse, vous le concevez bien. Le jeune nain était bien incapable de penser du mal d’une naine, sa mère avait bien fait son éducation et une bonne éducation passe toujours par le respect des autres, même en pensée. -bien sûr, il arrive à notre nain de maudire des gens par la pensée mais passons, laissons sa mère s’imaginer qu’elle a réussi à leur inculquer quelques manières-.

En fait, c'est l'histoire d'un prince sans barbe, d'un prince au milieu des nains. Non seulement il tirait à l'arc mais cet attribut qui faisait tant la fierté des nains et des naines, tardait à se développer chez lui. Forcément, il en était touché mais savoir qu'il en était le cas de ce père cher à son cœur atténuait la peine qu'il ressentait. C'était l'histoire de Kili, le jeune nain quelque peu maladroit qui avait sucé le doigt d'une naine loin d'être sa promise, une naine qui lui tenait le bras. Il l'avait invitée à prendre le thé et voilà où nous en étions, aux deux nains chemin faisant, un troisième nain dans leur ombre. Jenner avait beau se tenir derrière eux, silencieux comme une ombre, Kili avait quelque peu du mal à occulter sa présence en ne cessait de penser à celui qui avait été témoin de ses écarts, bien qu’il savait pouvoir lui faire confiance à travers la confiance qu’il accordait à la naine.
Ils cheminaient depuis un petit moment maintenant, ayant dépassés la salle d’entraînement où elle était venue le retrouver, mais il ne savait trop quoi dire pour briser le silence et il en vint à se demander s’il serait capable de combler la conversation en sa présence ou si le silence s’installerait définitivement entre eux maintenant qu’il s’était excusé. Il en était bien mal à cette idée et il cherchait toujours quelque chose à lui dire, hésitant entre le tir à l’arc -trop facile à son goût-, le beau temps -trop commun- ou encore la famille -banale et inconnue de sa personne-. Heureusement pour lui, elle s’en occupa très bien toute seule et encore une fois, elle lui sauva la mise, l’empêchant de se ridiculiser devant elle. Son pas ralentit tout à coup, comme si la perspective d’être déjà arrivé en vue des échoppes l’effrayait et qu’il voulait prolonger le moment.

Y avez-vous déjà pris le thé ?

Il n’était pas tellement familier avec ce genre de lieu, après tout, il prenait surtout le thé avec sa mère, ce qui aurait sans doute fait rire la naine s’il le lui avait avoué. Mais c’était le genre de moment reposant qu’il aimait bien partager et il ne doutait pas qu’il serait également agréable de le partager avec Fraia.
Son pas s’était fait traînant mais il posa sa main sur celle qui tenait son coude, brièvement avant de marcher à peine plus vite à cette nouvelle perspective.
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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptySam 28 Mar 2015 - 18:21




Discoveries

Kili & Fraìa


Fraìa ne connaissait pas suffisamment le jeune nain pour savoir que le sourire lumineux qui éclairait son visage n’était pas celui qu’il offrait habituellement à ses proches. Elle pouvait, en revanche, le sentir légèrement nerveux mais elle n’était pas certaine qu’elle ne projette pas là ses propres sentiments sur le prince. Elle ne voulait cependant pas penser de façon pessimiste et préféra effacer toute idée malvenue…. et ne pas songer à quelques souvenirs embarrassants, non plus.
Afin de briser le silence qui s’étirait quelque peu, non pas que le calme la dérange habituellement mais elle ne souhaitait pas donner l’impression d’être une vulgaire page blanche à son interlocuteur, elle annonça bientôt qu’ils ne devraient plus tarder à croiser quelques échoppes. Parmi elles devrait se trouver, avec de la chance, un établissement où ils pourraient s’installer pour poursuivre leur discussion. Dans le cas contraire, ils devraient poursuivre encore un petit peu plus loin pour se rendre dans le salon de thé où elle-même était cliente avec sa mère même si c’était quelque chose qu’elle aurait préféré éviter autant que possible. D’autant que cela reviendrait tout de même à passer par un certain nombre de rues plus fréquentées que celle qu’ils étaient en train d’emprunter à l’instant.
La naine venait à peine de finir sa phrase et était en train de songer à reprendre sa main pour elle-même lorsqu’elle sentit Kili ralentir le pas et elle tourna la tête légèrement vers lui, un peu surprise bien qu’elle tacha de ne pas le montrer. Y avait-il quelque chose qui le taraudait ? Elle commença à retourner le problème dans sa tête en se demandant si elle avait fait quelque chose de mal ou autre, quand il lui demanda simplement s’il y avait déjà pris le thé. Elle le gratifia alors d’un petit sourire rassurant. Au même moment, une main se posa sur la sienne un instant et elle se sentit retenir son souffle, bêtement, avant qu’il ne la retire juste après. La naine tourna la tête une seconde pour laisser son regard vagabonder ici et là dans la rue, sans vraiment trouver d’accroche, avant qu’il ne retourne finalement sur le visage à ses côté. Alors, elle lui répondit courtoisement :

« Pas dans ce quartier, non. »

Ils étaient encore un peu loin des quartiers qu’elle avait l’habitude de fréquenter... car elle n’était venue jusque là que pour le voir, lui. Enfin, pour entendre les excuses qu’il lui avait promises, plutôt. Bien sûr. Elle poursuivit en ajoutant, pour ne pas lui laisser le temps de s’imaginer que le fait de l’avoir fait venir jusqu’ici était une mauvaise idée :

« Mais il est toujours intéressant de faire des découvertes. N’est-ce pas ? »

Ainsi, elle lui donnait déjà son approbation avant qu’il ne se pose la question lui-même. Bien entendu, elle ne se serait pas permise ce type de commentaires avec n’importe qui, mais elle se doutait que le jeune prince ne le prendrait pas de la mauvaise façon. Il lui semblait plutôt de ceux que la fougue de la jeunesse pousserait vers les nouveautés que de ceux qui s’offusquerait à l’idée que l’on puisse penser vouloir sortir de sa routine. Cette même routine qui lui était, à elle, bien assez pesante comme cela. De plus, il faut bien dire qu’elle ne comptait pas lui avouer qu’elle préférait faire profil bas plutôt que de l’emmener dans un établissement qu’elle avait l’habitude de fréquenter… Le nain avait déjà suffisamment tendance à se dévaloriser tout seul, sans qu’elle aille lui dire ne pas vouloir être vue avec lui ! Elle ne voudrait surtout pas que cela soit pris de travers ; car il ne s’agissait pas de lui mais bien d’elle, et elle n’avait pas besoin de nouveaux bruits de couloirs sur ses activités ou ses fréquentations. Pas plus qu’elle n’avait besoin de se faire houspiller par ses parents à cause de cela, ce qui ne manquerait pas d’arriver s’ils venaient à apprendre qu’elle prenait ainsi le thé avec un nain en plein milieu de la Montagne, quel qu’il soit.
Raison pour laquelle, d’ailleurs, il lui fallait retirer sa main de l’avant bras de son compagnon avant d’arriver en vue d’autres nains. Si son mouvement avait été coupé par le changement de rythme dans leur marche, elle ne se laissa pas faire cette fois-ci et lâcha avec douceur sa prise qui s’était déjà affaiblie suffisamment pour que le tout se fasse avec le plus de naturel possible. D’autant qu’une devanture peinte en vert venait d’attirer son attention, plus bas dans la rue.

« Que dites-vous de celui-ci ? »

Proposa-t-elle alors en usant de son bras maintenant libéré pour lui désigner la boutique d’un geste de la main, tout en douceur.

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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptySam 11 Avr 2015 - 0:13

As green as grass
La montagne renfermait de nombreuses échoppes, trop nombreuses pour qu'il les fréquente toutes, voir pour qu'il les connaisse toutes. De toute manière, s'il avait passé du temps plus jeune à explorer la montagne avec son frère, il n'était plus nain à gaspiller son temps libre en flânant et il n'avait que trop peu l'occasion de prendre le thé avec quelqu'un. C'était davantage une activité qu'il partageait d'ailleurs avec sa mère, surtout quand cela s'accompagnait de petits gâteaux. Mais c'était ici l'occasion pour lui de découvrir de nouvelles choses, de nouveaux endroits et à une autre occasion, il en aurait sans doute été transporté, donnant libre court à sa curiosité. Aujourd'hui, il était plutôt stressé à l'idée d'entrer dans une échoppe en compagnie d'une naine, même s'il pouvait encore s'estimer heureux que ce soit dans un quartier peu fréquenté à cette heure. Il n'arrivait pas à appréhender l'idée en elle-même, avec toute la symbolique qui l'entourait. Jamais encore il n'avait autant réfléchis à une action, à une situation, au point de lui donner tellement de sens qu'elle en perdait son sens, mais il n'en était pas moins heureux, bien au contraire.
Il avait ralenti le pas, hésitant, et il l'avait senti se crisper sur son bras avant de desserrer sa prise pour finalement la laisser aller à lui lâcher le bras. Peut-être transposait-il ses propres sentiments sur elle pour sentir cela ainsi mais il avait posé rapidement, presque effleuré sa main de la sienne, comme pour la rassurer autant qu'il avait besoin de se rassurer lui-même, se donner le courage de franchir le pas qui les mènerait à prendre le thé ensemble, en présence de témoins. Il y avait une différence en s'entretenir en privé, même en sachant qu'une personne comme Jenner vous observait du coin de l'œil, et s'entretenir sciemment en public, sans savoir sur qui l'on allait tomber, quelle connaissance à la langue bien pendue. Une chose était sûre, ce ne serait pas sur son frère qu'il tomberait dans ce genre de lui et ce n'était pas plus mal car il pouvait être sûr que ce dernier le charrierait longtemps s'il le voyait en compagnie d'une dame.
Mais Fraia était tout sauf une simple dame. C'était.. il n'aurait su le dire, mais il savait qu'elle s'entretenait souvent avec son oncle pour l'avoir croisée une fois ou deux en passant par là, souvent pour une naine avec qui il ne partageait pas de lien du sang. Sans doute y avait il une affaire entre eux deux et il aurait tôt fait de le découvrir, soupçonnant cette histoire de demande parvenue à ses jeunes oreilles. Et sans la connaître depuis très longtemps, il se prit à penser qu'elle était un peu jeune pour son oncle même s'il pouvait comprendre où se portait son intérêt. Le simple contact de sa main sur son bras en disait long sur son éducation, son port et son allure appuyant cette impression de noblesse et de délicatesse. Elle n'était pas de ces naines que l'on trouve au marché, même si elle ne manquait pas de caractère comme il avait pu lui-même le constater. A vrai dire, d'une certaine manière et sans qu'ils aient beaucoup échangé, il savait qu'ils pourraient bien s'entendre par de simples détails.. n'avait-elle pas parfaitement calqué son allure sur la sienne ? Sans doute serait-ce trop d'avancer. Mais sa réflexion sur la découverte de nouvelles choses en disait long sur son état d'esprit et si Kili pouvait bien partager quelque chose avec elle en cet instant, c'était ce goût pour la découverte de nouveauté.

Il leva le nez vers l'enseigne au loin, puis vers la jeune femme, esquissant un petit sourire.

Pourquoi pas ? J'aime la couleur de leur enseigne.

C'était peut-être bien puérile de se baser sur ce genre de choses pour juger un établissement mais le vert lui rappelait l'herbe, celle de cette prairie dans laquelle il s'était allongé en songeant à elle avant d'y cueillir des fleurs. Bien sûr, elle ne pouvait pas le savoir elle-même. Ouvrant la porte, il s'effaça pour la laisser entrer avant lui, désignant l'intérieur de sa main libre en s'inclinant très légèrement avec un sourire mutin. Toute gêne semblait s'être envolée maintenant qu'il se trouvait face au fait accomplit, il n'avait plus qu'à vivre l'instant présent sans trop réfléchir, ou presque. L'ombre d'une maladresse volait toujours au dessus de lui, menaçant de le frapper à tout moment même s'il s'évertuait à se comporter de façon exemplaire. Quelque chose en elle lui faisait perdre ses moyens autant qu'elle le fascinait, ce qui donnait une mélange assez catastrophique comme le prouvaient les derniers événements -et nous ne parlons même pas du placard-.
Il la mena ensuite vers une petite table à l'écart au fond de l'échoppe où ils pourraient être tranquille, tirant sa chaise pour l'aider à s'asseoir avant de gagner la sienne en se pressant. Une serveuse ne tarda pas à venir chercher leur commande et il se tourna vers sa compagne en vue de la laisser choisir la première.
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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyLun 27 Avr 2015 - 14:20




Passion's color

Kili & Fraìa


La jeune femme ne put s’empêcher de sourire en entendant la réponse du nain, devant presque réprimer une légère envie de rire qui resta d’elle-même gentiment cachée, ne se manifestant que par ce simple étirement de ses lèvres roses. Ce qui était heureux car elle n‘aurait pas voulu qu’il pense qu’elle se moquait de lui… Ainsi, la couleur de l’enseigne était suffisante pour lui donner envie d’y prendre un thé ? Voilà qui était un concept pour le moins intéressant. Le vert était donc une couleur qu’il aimait, ne put-elle s’empêcher de remarquer avant de songer un instant à l’étendue de sa garde robe ainsi que celle de ses bijoux, certains d’entre eux étant sertis d’émeraudes. Mais elle fut rapidement tirée de ces pensées puériles quand il s’écarta pour lui ouvrir la porte, et la laisser galamment passer. Le geste ne l’étonna pas, encore moins chez un des princes, un neveu de Thorin. Elle lui emboîta donc le pas pour rentrer dans la modeste échoppe, non sans lui adresser un petit signe de tête à son adresse pour le remercier de son attention.

Une fois entrée, Fraìa marqua une pause pour observer les lieux. L’intérieur était légèrement sombre par endroits, bien que des lampes étaient allumées ça et là, et des miroirs disposés savamment pour refléter au mieux leur luminosité. Le comptoir était peint dans le même vert que la devanture, relevé d’un liseré doré et les boites à thé s’étendaient derrière ce qui devait être le propriétaire des lieux, qui s’empressa de les saluer par politesse mais sans le moindre sourire, comme s’il ne le pensait pas réellement, avant d’aller chercher quelque chose à l’arrière (ou peut-être tout simplement d’aller mettre l’eau à bouillir ?). Dans l’air, le subtil parfum du thé et des épices flânait, flattant agréablement les narines. Même si l’établissement ne payait pas de mine, cette simple odeur lui suffisait à savoir qu’il y avait ici du thé de qualité, et la naine fut rassurée sur leur choix. Il y avait deux nains assis à droite, qu’elle évita de regarder mais dont elle ne doutait pas qu’ils avaient repéré leur entrée. Jenner ne tarda pas à entrer derrière eux, et Kili la guida vers une table à l’écart. Elle s’assit sur la chaise qui lui fut tirée, avec douceur et -elle l’espérait- grâce, remarquant que Jenner avait pour sa part pris le soin de s’asseoir quasiment hors de portée de vue. Elle regarda Kili prendre place en face d’elle et eut la soudaine impression d’être revenue dans la petite remise. Elle se retint de jouer avec la serviette qui était sur la table, restant droite, avant qu’une serveuse ne vienne les saluer et leur demander ce qu’ils désiraient prendre.

« Un thé rouge, avec de la cannelle, s’il vous plaît. » Elle jeta un regard à Kili. Prendraient-ils de quoi grignoter avec cela ? Dans le doute, elle ajouta : « Et un assortiment de biscuits. »

Elle ne savait pas trop ce qui était proposé exactement par la maison, et songea que cela permettrait de faciliter les choses. Elle n’avait pas vraiment envie que l’autre naine reste là à leur tenir la jambe plus que nécessaire si elle pouvait l’éviter, préférant grandement profiter d’un peu d’intimité. Ce sentiment était d’autant plus pressant que l’autre naine commençait à regarder Kili avec une certaine insistance, et que cela la mettait étrangement mal à l’aise. Elle fut donc plus qu’heureuse de la voir tourner les talons pour préparer leur commande lorsqu’elle finit de la prendre.

« Je pense que vous avez été reconnu. »

Ne put-elle s’empêcher de lui dire d’une voix qu’elle désirait neutre, sitôt qu’ils retrouvèrent leur espace vital.
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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyLun 4 Mai 2015 - 10:46

Green tea and cakes as I'm hungry
Sa réponse avait dû surprendre la jeune femme. Après tout, qui était assez stupide pour se baser sur la simple couleur d'une enseigne quand ç'aurait pu être un bouge à l'intérieur ? Mais Kili était une personne singulière, le genre de nain qui, sans se baser sur l'apparence d'une personne, faisait confiance à certains signes, à son instinct. Il aimait bien le vert de cette enseigne qui lui rappelait le vert de l'herbe, une chose qui manquait à l'intérieur de la montagne mais recouvrait des superficies étonnantes à l'extérieur, balayée par le vent qui agitait ses brins comme un océan verdoyant. Une herbe grasse et un peu humide était douce au toucher, agréable et confortable. Une herbe plus sèche faisait du bruit sous nos pas et produisait un petit son quand on la frottait entre ses doigts, comme de la paille. Il s'était allongé dans l'herbe pour réfléchir après avoir abattu un animal de son arc, juste le temps de fixer totalement son esprit, de trouver les mots pour s'excuser, des mots qui ne lui étaient jamais venu, au final. Beaucoup d'excuses lui venaient à l'esprit mais aucun mot ne semblait correspondre à ce qu'il recherchait. Pour lui, les gestes valaient mieux que des paroles, d'où le petit bouquet de fleurs des champs, dépareillées mais pleines de charme et de couleur.
C'était cette couleur qui l'avait décidé sur cette enseigne et n'en surprenne la naine, ce ne serait sans doute pas la dernière fois qu'il ferait un choix de cette manière. Après tout, elle devait maintenant avoir l'habitude d'être surprise en sa présence après les derniers événements. Il lui tint la porte, s'effaçant pour la laisser passer alors qu'elle le remerciait d'un signe de tête qu'il lui rendit en souriant doucement. Le jeune nain n'était pas mécontent de son choix, il y avait aussi du vert à l'intérieur que la couleur doré du liseré venait mettre en valeur. L'or était une couleur qui irait bien à Fraia, avec un vert émeraude assez profond. Il secoua légèrement la tête, tirant la chaise de la naine sans plus y penser, l'aidant à s'asseoir en faisant bien attention à ne pas cogner le siège derrière ses genoux. Son regard ne s'était attardé qu'un court instant sur les nains présents dans le salon avant de se concentrer sur sa compagne qui requérait bien plus d'attention. Le mouvement du nain s'asseyant à l'écart derrière lui n'échappa cependant pas à son attention malgré le fait qu'il se trouvait hors de vue.
Il inspira profondément, emplissant ses poumons de l'odeur du thé qui envahissait les lieux avant qu'une serveuse ne vienne troubler le silence qui s'était installer entre eux. Assis face à face comme ça, seulement séparés par une table, le jeune nain n'avait d'autre choix que de contempler la décoration s'il ne voulait pas avoir à la regarder directement. Son regard se porta sur la serveuse venant s'enquérir de leur choix en matière de thé et il eut tout le loisir de réfléchir pendant que son vis à vis prenait commande.. sans toutefois arrêter son propre choix. Thé rouge à la cannelle. Il appréciait ce choix et son regard ne manqua pas de s'éclairer quand l'assortiment de biscuits fut évoqué. Souriant à la naine, il leva la tête vers la serveuse.

Je prendrais un thé vert avec une touche de menthe et beaucoup de sucre. Rajoutez un assortiment de biscuits et ne soyez regardant là-dessus.

Il compléta sa commande avec un grand sourire charmeur animé par l'idée de biscuits qui ne tarderaient pas à se loger au fond de son estomac, se calant confortablement. L'entraînement n'avait pas manqué de lui ouvrir l'appétit de même que ses excuses lui avaient donné soif. Ses doigts se mirent à tapoter en rythme sur la table jusqu'à ce qu'ils se tiennent en suspend au dessus de celle-ci, stoppés par la remarque de Fraia. Il plongea ses yeux dans les siens, légèrement surpris, se demandant ce qu'elle insinuait par là. Son visage se tourna automatiquement à la recherche de la serveuse sans la trouver, cette dernière s'affairant en arrière boutique pour préparer leur commande. Ses sourcils s'étaient haussés comme des points d'interrogation sans qu'il ne fasse pour autant l'innocent. Après tout, il était tout à fait possible qu'on ait reconnu en lui le prince et il espérait que cela ne viendrait pas gâcher ce moment de tranquillité.
Il gratifia la jeune femme d'un petit sourire d'excuse ressemblant fortement à une grimace étrange, levant sa main pour se gratter le crâne, embarrassé. Décidément, les choses n'allaient pas comme il voulait. Il espérait cependant que rien n'irait dérangé davantage la naine en face de lui.

Elle n'a peut-être qu'été impressionnée par la montagne de biscuits que j'ai demandé. J'espère toutefois que cela ne vous dérange pas.

Il était légèrement gêné à l'idée qu'elle puisse se sentir inconfortable en sa compagnie à cause de son statut de naissance mais il eut juste le temps de lui sourire à nouveau avant que la serveuse ne revienne avec un plateau qu'il inspecta à la recherche des biscuits. Il avait un peu faim mais elle devait les réserver pour le second service, celui-ci comportant déjà les théières et les tasses.
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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptySam 9 Mai 2015 - 19:21




He that is not jealous...

Kili & Fraìa


La Dame n’avait pas eu à réfléchir longtemps avant d’arrêter son choix en matière de thé. Elle en aimait tout une variété mais pour l’heure, un thé rouge bien parfumé, relevé par un peu d’épice serait parfait. La seule chose qui lui donna matière à hésitation fut l’accompagnement, avant qu’elle ne demande finalement un assortiment de biscuits. Douceurs qu’elle escomptait partager avec le jeune prince qui était assis face à elle mais ne semblait pas décidé à la regarder, à moins que ce dernier ne souhaite rien manger, auquel cas elle-même se serait probablement gardée de grignoter, afin de faire bonne mesure. Cependant, ses doutes sur le sujet furent rapidement balayés quand, après avoir d’abord demandé un thé vert accompagné de menthe (ce qui ne manqua pas de la faire sourire intérieurement après la remarque du nain quant à la couleur de la devanture de l’établissement), le tout avec beaucoup de sucre (encore une fois, elle se retint de sourire trop ouvertement), Kili demanda à son tour des biscuits, en insistant particulièrement sur le sujet. Fraìa ne put alors empêcher un tout petit rire de franchir ses lèvres. Ainsi, il aimait à la fois le vert et les choses sucrées, manifestement.

Cependant, observatrice, elle ne manqua pas non plus de remarquer le (fort charmant, il faut bien l’avouer) sourire qu’il adressa à la serveuse, qui pour sa part semblait lui jeter quelques regards insistants. Allez savoir pourquoi, cela sembla achever la patience de l’autre naine, qui ne put s’empêcher de laisser échapper une remarque à ce sujet, sitôt qu’ils furent à nouveau seuls. Mais Kili, qui semblait jusque là presque éviter de la regarder, sembla suspendre tout mouvement pour plonger soudainement son regard dans le sien, avant de le détourner pour rechercher l’objet de son amertume, et de le reposer enfin sur elle, manifestement gêné. Troublée par sa réaction manifestement innocente, elle regretta aussitôt de s’être laissée aller à faire une si basse remarque. D’autant que les gens étaient après tout libres de sourire et regarder dans la direction qu’ils le souhaitaient... Bref, elle était idiote. Pour autant, Kili sembla tout de même presque s’excuser, dans sa gestuelle, avant de fournir une explication possible au comportement de la serveuse et d’ajouter espérer que cela ne la dérangeait pas.

Fraìa n’eut cependant pas le loisir de répondre immédiatement, car l’on venait déjà leur présenter un premier plateau, où les théières fumaient et laissaient déjà échapper le doux parfum des thés qui y infusaient. Alors, elle attendit quelques secondes que l’on ait fini d’installer le tout sur leur table et que l’on s’éloigne pour finalement répondre à l’adresse de son compagnon :

« Non, la montagne de biscuits ne me dérange pas. Ainsi, nous n’auront point à nous battailler pour les meilleurs ! »

Un sourire fin se dessina sur ses lèvres rouges, comme pour appuyer sa boutade. De plus, jouant sur ses mots, elle éludait ainsi de façon tout à fait consciente une moitié de la question réelle en la tournant à son avantage, ainsi qu’à la plaisanterie. Elle ne souhaitait pas mentir, ni avouer qu’elle était en effet dérangée par les regards insistants… qu’elle avait l’habitude de voir tournés vers elle, mais qui semblaient ici s’intéresser à lui. Il pourrait sembler étrange que cela l’ennuie, peut-être, mais il en était ainsi. Et elle préférait ne pas évoquer ni même songer aux sourires qu’il avait tournés vers la serveuse, non plus.
Fraìa arrangea donc plutôt la position de la tasse et de la théière qui étaient siennes, avant de déplier sa serviette pour la disposer sur ses genoux d’un air distrait, mais néanmoins avec des gestes à la fois méthodiques et légers, qui semblaient avoir été répétés des milliards de fois par le passé. Leur serveuse ne tarda pas à refaire surfasse avec un autre plateau et à déposer sur leur table deux assiettes débordant de biscuits et petits gâteaux en tout genre, avant de les saluer en leur souhaitant une bonne dégustation pour repartir s’occuper de ses autres clients et les laisser, eux, enfin tranquilles (ou du moins la naine l’espérait-elle). Cette dernière adressa alors un sourire poli à celui qui lui faisait face, avant de lui demander simplement :

« Je vous sers ? »

Et, joignant le geste à la parole, elle se saisit de sa théière, découvrant légèrement son poignet à la vue du prince dans sa manoeuvre. Elle attendit néanmoins son aval avant de commencer à le verser pour lui... La durée d’infusion du thé vert était relativement courte, il devait donc être fin prêt à présent, mais il arrivait que certaines personnes préfère attendre davanatage avant la dégustation. Pour ce qui était de la dose de sucre demandée, un sucrier leur avait été livré et le nain n’aurait qu’à verser ce qu’il désirait...
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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyLun 1 Juin 2015 - 16:09

Better than cakes
Kili était aveugle à de nombreuses choses et ce n'était peut-être pas plus mal. Il ne voyait pas le regard que la serveuse portait sur lui, qui ne laissait aucun doute sur le fait qu'elle l'avait reconnu, ce qui l'aurait sans doute gêné alors qu'il n'était pas seul dans ce salon de thé. Après tout, ce n'était pas convenable. Mais il ne voyait pas non plus l'expression de Fraia, bien incapable de lire en elle, ce qui n'était pas plus mal non plus, auquel cas il aurait sans doute tourné écarlate comme une pomme rouge bien mûre, ce qui aurait embarrassé la jeune naine et l'aurait ridiculisé, une fois de plus.
Son estomac et le petit creux qui avait été éveillé des suites de son entraînement un peu plus tôt avaient eu tôt fait de parler à sa place et si quelqu'un doutait d'un quelconque lien entre son parrain et lui, le voir commander aurait anéanti tous les doutes. Ce n'était pas tant le thé qui l'intéressait dans un salon de thé mais les petits gâteaux qui allaient avec, c'était forcé. Sa petite dent sucrée lui jouerait sans doute de tour plus tard, du côté de sa circonférence, une naine aura à y veiller. Pour lui, le plus difficile était de choisir un thé et il avait opté pour un thé rafraîchissant qui saurait étancher sa soif car s'il aimait toutes sortes de thés, il ne se souvenait pas de la moitié de leurs noms, se laissant généralement guidé. Ainsi, il craint un peu quand il vit arriver le thé sans les gâteaux, même si restreinte à deux bras, il ne pouvait en être autrement. N'était-il pas là qu'en guise d'accompagnement ?

La réflexion de la naine le ramena à la réalité et il fut bien surpris par celle-ci. Cependant, jamais il ne lui vint à l'esprit qu'elle aurait pu être jalouse ou quoi que ce soit. Non, elle semblait simplement irritée et sans doute gênée par la situation, ce qui l'embarrassa encore plus. Il ne lui avait certainement pas proposé de prendre le thé dans un salon pour qu'elle soit mise dans une situation inconfortable, lui qui venait tout juste de lui présenter ses plus plates excuses, à genoux devant elle. Ses joues rosirent légèrement alors qu'il plongeait son regard dans le sien pour chercher à lire en elle, voir plus loin que ce qu'il avait sous les yeux mais prenant conscience de l'insistance avec laquelle il la regardait, il baissa rapidement les yeux en se sermonnant mentalement. S'il n'y prenait pas garde, il referait la même erreur que quelques jours plus tôt et cette fois-ci, aucune excuse ne lui ferait trouver grâce aux yeux de la naine. Il en aurait été mortifié et s'en serait terriblement voulu, bien que la raison en resterait obscure.
Une fois encore, il tenta d'en réchapper par l'humour mais cela ne sembla pas porter ses fruits et son attention fut rapidement attirée par la serveuse qui revenait. Il lui sourit à nouveau, mais avec plus de réserve, songeant à ce qu'on venait de lui dire et il était encore dans ses pensées avant que sa compagne ne parvienne à lui soutirer un sourire, légèrement gêné. Il ne voulait pas qu'elle s'imagine qu'il soit un ventre sur pattes non plus.

Son sourire s'agrandit en réponse à celui, plus fin, qu'arbora la naine et il répondit avec légèreté.

« C'est avec joie que j'aurais partagé ces gâteaux avec vous, même s'il n'y en avait eu qu'un. »

Et il le pensait réellement.
Tandis qu'elle réarrangeait la disposition des théières plus à sa convenance, il fouilla le salon des yeux à la recherche de la serveuse et des assiettes de gâteaux. Non, il n'allait pas les oublier et les attendait avec impatience. Mais son regard dériva vers son vis à vis qui avec grâce et légèreté, s'affairait devant lui, des mouvements dont il ne perdit aucune miette. Il était comme hypnotisé et la serveuse vint à nouveau le tirer de ses pensées alors qu'il restait fixé sur la naine en face de lui, apportant enfin les encas. Il se fit violence pour ne pas tendre directement la main et en saisir un pour l'enfourner dans la bouche où il disparaîtrait avant d'être suivis par les autres et se contenta de les regarder, humant l'air où se mêlait l'odeur des gâteaux et celle du thé agréablement parfumé. « Je vous sers ? » Une voix douce attira son attention et son regard croisa le sien alors qu'il relevait la tête. Il n'eut pas le temps de répondre alors qu'il aurait préféré la servir par courtoisie que se laisser servir mais l'apparition d'une bande blanche de peau soudainement dévoilée à son poignet interrompit toute transmission cérébrale digne de ce nom, ne lui laissant qu'un message répétant un appel à l'aide alors qu'il en oubliait presque de respirer. Son cœur battait la chamade et il déglutit péniblement, la bouche sèche de l'avoir gardée bêtement ouverte tandis qu'elle tendait la théière vers sa tasse.
Il cligna des yeux, une fois puis une autre jusqu'à ce que l'information fit le tour de son corps, réveillant tout signaux vitaux et dans un désordre incroyable il hocha la tête en signe d'assentiment tout en la secouant pour reprendre ses esprits et en agitant les bras comme un poulpe avant d'attraper un gâteau pour l'enfourner dans sa bouche sans le mâcher. Voilà qui était mieux. Son visage vira tranquillement au rouge alors qu'il réalisait qu'il avait regardé son poignet fixement pendant un moment, ce qui n'aurait sans doute pas échappé à la naine. Il mâcha alors à la vitesse de la lumière avant d'avaler tout aussi rapidement, toussant pour reprendre son souffle avant de s'excuser.

« Pardonnez-moi, je.. j'étais dans mes pensées. »

Une fois servit, il attrapa la théière de la naine pour lui rendre la pareille après avoir reçu son assentiment, faisant attention à ne pas trop la regarder avant de se servir en sucre au point d'y mettre plus de sucre de thé.
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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyMar 23 Juin 2015 - 23:01




Wicked Game

Kili & Fraìa


Fraìa regrettait les mots, impulsifs, qu’elle avait laissé sciemment échapper quelques minutes plus tôt. Le jeune prince s’était monté si adorablement innocent, dans sa gestuelle comme dans ses paroles, si inoffensif voire naïf sur le sujet, quelle s’était trouvée idiote et vile d’avoir osé aborder le sujet, au risque de briser le fragile équilibre qui commençait à peine à se créer entre eux. Un équilibre précaire dont elle ne savait trop quelle était la substance, au juste, mais dont elle espérait pourtant déjà qu’il puisse s’affermir bientôt. Fort heureusement, rien de ses pensées réelles n’avait été clairement exprimé à travers sa remarque et elle espéra bientôt que Kili n’irait pas lire plus avant ou essayer d’y trouver une signification, là où elle-même essayait de se convaincre qu’il n’y en avait aucune. Il était donc entendu que ce petit accès d’humeur était parfaitement imbécile, ne signifiait rien, et n’avait nul besoin d’être révélé… Quitte à laisser un pauvre nain penser qu’il avait presque à s’excuser d’avoir été reconnu… Cela fit remonter quelques remords de plus à la surface, mais Fraìa craignait de savoir, d’imaginer même, ce que le jeune prince penserait d’elle s’il avait seulement le soupçon de ce qui lui était passé à l’esprit. Cependant, le regard du nain plongé dans le sien lui fit bientôt presque oublier cet accident dans une seconde étrange de silence où le reste du salon de thé ne fut plus… avant que le moment ne s’épuise et que la conversation ne redémarre tout naturellement.

L’offre qu’il lui fit, aussi naïve fut-elle, de partager son biscuit avec elle même s’il n’y en avait eu qu’un tira à Fraìa un nouveau sourire sans même qu’elle n’y songe. Car cela lui semblait être une proposition des plus touchantes dans la bouche de quelqu’un qui semblait pourtant aimer passionnément les gâteaux en tout genre… Elle hocha la tête très légèrement à son adresse, comme pour le remercier de cette hypothétique situation qui n’était pas la leur, avant de lui répondre humblement :

« Je n’aurais osé vous ôter les biscuits de la bouche après un entraînement. Vous avez plus besoin de vous restaurer que moi. »

Même si les quantités ici commandées n’avaient plus grand chose de l’encas et tout de la gourmandise, mais… Avec un léger sourire pour elle -même, elle procéda à l’arrangement de la table avec une certaine minutie, faisant au passage un peu de place pour les assiettes qui ne tarderaient pas à être apportées. Relevant le regard en cours de process, elle remarqua bientôt que celui de son vis-à-vis semblait rivé à chacun de ses gestes et elle en ressenti une certaine fierté étrange… Mais alors qu’elle en avait terminé avec ses arrangements, la serveuse revenait déjà avec les biscuits, reprenant d’un coup d’un seul l’attention de Kili qui n’eut plus d’yeux que pour elle, puis les assiettes qui furent disposés à table.
Non, Fraìa n’était pas jalouse. Pas plus qu’elle ne se sentait menacée par une simple serveuse, voyons. Car il n’y avait aucune raison logique à cela, et que le tout aurait été parfaitement idiot… Bien entendu. Pour autant, elle fut étrangement rassurée en croisant son regard à nouveau, alors qu’elle proposait de le servir…. Et se surprit bientôt à découvrir sciemment un bout de peau à sa vue en versant le thé à son attention. L’air parfaitement concentré sur son service, elle jeta néanmoins un coup d’oeil discret dans la direction de son ami, pour le trouver de nouveau suspendu à ses gestes, les yeux rivés sur la bande de peau blanche qu’elle avait oser dévoiler.
Le mouvement fut étiré au maximum par ses soins avant qu’elle ne dépose à nouveau soigneusement la théière sur le côté de la table, prenant soin de la reculer suffisamment pour éviter les brûlures en cas de tête en l’air, mais pas de trop pour ne pas provoquer de catastrophe. Alors, les excuses de Kili, tout autant que le fait qu’il tousse comme s’il avait faillit s’étrangler soudain avec un biscuit, la firent sourire intérieurement. Elle avait une assez bonne idée de la teneur de ses pensées en cet instant, pour avoir vu son regard posé sur sa peau ces quelques dernières dizaines de secondes…. (Ah, que ne ferait pas une femme pour en faire oublier une autre ?... Mais non, voyons, nous avons déjà dit que ce n’était pas de la jalousie !). Cependant, la naine se garda de faire la moindre remarque sur cet égarement passager. En lieu et place, elle demanda presque innocemment, ses lèvres toujours légèrement étirées en un fin sourire :

« Etaient-elles agréables ?... vos pensées. »  Kili avait déjà attrapé la théière qui lui était destinée afin de lui rendre la pareille de sa courtoisie, et elle s’enhardit en ajoutant : « Il semblerait quelles soient particulièrement envahissantes ce jourd’hui. »

Rien dans son attitude ne laissa transparaître la malice dont elle faisait preuve en posant cette question, mais l’espiègle naine n’avait pu s’empêcher de le taquiner, alors même qu’elle savait être l’auteure première de ce trouble. Mais, pour la première fois, elle se découvrait réellement intéressée par l’agitation et le désordre qu’elle était susceptible de provoquer. Ce n’était plus une nuisance, pas plus qu’un simple jeu de pouvoir.

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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyMar 8 Sep 2015 - 10:38

Small confession
Le jeune nain passait un agréable moment en compagnie de la naine assise face à lui, son premier tête à tête avec une naine depuis longtemps voir depuis le début si l'on ne comptait pas sa mère. Il ne savait trop quoi penser d'elle d'ailleurs, ou plutôt de la tournure des événements mais il était heureux que les choses se passent mieux finalement. Bizarrement, il se sentait soulagé que les choses se passent bien, surtout depuis qu'elle avait accepté ses piètres excuses. Plus léger de sa tête et dans son corps, il ne s'interrogeait pas plus sur leur nouvelle relation, pas plus que sur la direction qu'elle prenait. Pourtant, il remarquait bien qu'il se sentait différent, légèrement plus impliqué avec elle qu'avec n'importe quelle autre femme mais il n'avait pas tellement envie de s'étendre là-dessus, surtout tant qu'il était en sa compagnie. Quand elle n'était pas là, il ne faisait que penser à elle, nuit et jour sans parvenir à se concentrer sur quoique ce soit et quand elle était face à lui, il ne parvenait pas plus à détourner le regard de sa douce personne. D'une certaine façon, elle aurait pu l'ensorceler que cela aurait eu le même résultat.
Ainsi, tout à ses pensées, il ne remarqua en rien les états d'âme de son vis à vis, pour autant qu'il aurait pu lire en elle s'il avait été plus concentré. Bien maladroit était le prince si peu à l'écoute de sa jeune compagne mais c'était autant sa maladresse le plongeant dans des situations désastreuses qui le sauvait parfois de situations malencontreuses. Cependant, même sans avoir remarqué le regard appuyé de la serveuse plus tôt, il se sentait gêné d'attirer autant l'attention quand tout ce qu'ils avaient souhaité jusque là, était d'avoir un minimum d'intimité pour savourer un bon thé -sans oublier les gâteaux-.
Et en parlant d gâteaux, c'est avec tout le naturel dont il disposait, tout innocemment qu'il lui fit part de sa volonté de partager son biscuit avec elle dans la possibilité où il n'y en aurait qu'un. A vrai dire, il était tout disposé à partager ses gâteaux, quelque soit leur nombre et même si elle avait déjà eu plus que sa part. Aussi, se sentit-il touché par le fait qu'elle n'aurait osé lui ôter le pain de la bouche après tant d'efforts physique, quoiqu'un peu embarrassé tout de même. Il n'y a pourtant aucun mal à avoir un grand appétit, surtout lorsque l'on est un nain bien portant mais il ne voulait surtout pas qu'elle se prive pour lui.. même si la possibilité qu'elle le fasse le touche profondément.

La bouche légèrement entre-ouverte sans que ce soit un gouffre béant alors qu'il contemplait Fraia réarrangeant la table doucement, il ne put s'empêcher de remarquer la grâce dans ses mouvements, se perdre dans ses gestes appliqués. Ne pouvant quitter le moindre mouvement de ses yeux, son attention fut tirée par la serveuse qui revenait avec les gâteaux mais malgré les délicieux mets qui s'étendaient maintenant entre eux, son esprit restait tourné vers la façon dont elle avait organisé la table plus tôt et il ne tarda pas à croiser son regard alors que la serveuse les avait finalement laissé.
Ainsi, elle lui proposa de verser le thé, le prenant de vitesse quant à cette attention. Il put alors la contempler à loisir alors qu'elle versait l'eau bouillante teintée par les feuilles de thé dans sa tasse, son regard se promenant sur ses gestes dont il ne semblait pouvoir se lasser. Il n'avait d'yeux que pour elle et alors qu'un bout de l'intérieur de son poignet fit son apparition tandis qu'elle lui versait le thé avec attention, il fut bientôt incapable de quitter cette malheureuse parcelle de ses yeux. Pendant ce qui lui paru une éternité, il demeura les yeux rivés sur cette parcelle immaculée avant que ce moment ne prenne fin. Mais il resta là, à fixer l'endroit où elle lui était apparu avant de lever brusquement les yeux au ciel, manquant de s'étrangler avec sa salive. Il lui semblait que nul lieu n'était digne de son attention, qu'il avait beau fixer son regard autour, son esprit restait fixé sur cette apparition furtive. Le rouge manqua de lui monter aux joues alors qu'il toussait encore une fois, tentant d'enrayer la petite sensation qu'il avait au fond de la gorge depuis qu'il avait avalé de travers, balbutiant ridiculement qu'il s'était trouvé perdu dans ses pensées. Son regard retrouva le vide tandis qu'il revoyait cette bande de peau ainsi découverte, apparition qui ne semblait décidée à quitter ses pensées et se trouva pris de court par la question de la jeune femme.
Alors que ses joues se coloraient proprement, son regard se portant sur le côté pour éviter de croiser celui de son vis à vis, au risque qu'elle n'y lise une quelconque vérité, ne devine l'objet de ses pensées, il renifla profondément en s'essuyant le nez dans un geste qui cherchait plutôt à masquer la coloration subite de son teint.

« Je.. »

Cherchant une excuse quelconque, il n'en trouva point. Il ne voyait que répondre à cette question si ce n'était par l'affirmative et sans doute cela l'aurait menée à l'interroger alors plus avant sur l'objet de ses pensées, ce qui aurait été source d'un plus grand embarras encore. Alors finalement, il opta pour une semi-vérité, s'évertuant à ne pas laisser place pour davantage de questions.

« Oui, en effet.. puisque vous les occupiez.. Je me disais.. que je passais un agréable moment en votre compagnie. »

Il avait débité cela avec rapidité, avouant cette dernière chose comme un coup de fouet qu'il regrettait aussitôt, priant intérieurement pour que cela ne l'ait pas choquée ou même froissée. Il ne voulait pas qu'elle se fasse des idées mais il était vrai qu'il passait un bon moment en sa compagnie et qu'il était tout prêt à réitérer l'expérience.

« Veuillez pardonner mon insolence, je ne voulais pas.. »
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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptySam 3 Oct 2015 - 21:14




Some Sugar

Kili & Fraìa


Fraìa savait pertinemment le trouble qu’elle était capable de provoquer chez son prochain ; elle connaissait les regards qui traînent et les têtes se retournant sur son passage ne lui étaient pas étrangères. La moue désapprobatrice de certaines naines faisaient aussi partie de son quotidien, et elle avait appris à ne pas s’en offusquer. Au contraire, elle refusait de se cacher ; elle arborait des bijoux pour ornementer sa beauté avec fierté et avait fait de la couleur rouge son étendard. Elle apparaissait tête haute et refusait de laisser qui que ce soit piétiner son orgueil ; seuls ses parents étaient, à ses yeux, en position de la juger et d’influer son destin. Ses parents et, peut-être, le nain qu’elle choisirait pour partager sa vie. Quoi qu’il en soit, si elle était habituée aux regards qui s’attardent, s’amusant parfois même à les provoquer, elle n’avait jamais encore été soulagée d’observer que ses charmes opéraient sur quelqu’un.
Paradoxalement, il était une pensée qui lui revenait souvent en tête et qui la tenait au corps même en cet instant ; la crainte que ses interlocuteurs ne la voient que comme une adorable poupée, qu’elle n’était pas. Elle voulait être plus ; elle s’était battue auprès de son père pour qu’il la considère comme son égale en affaires et quiconque travaillait avec Baìn savait qu’elle se refusait d’être un simple joli minois. Quant à ceux qui ne voyaient pas au-delà de ses attraits physiques et ne prenaient pas la peine de la connaître réellement, elle n’avait jamais eu aucun scrupule à jouer avec ce qu’elle considérait être leur idiotie.

En cet instant, si elle était soulagée de savoir qu’elle pouvait emplir les pensées de son vis à vis et le troubler à sa manière, éclipsant ainsi complètement la serveuse de son esprit, elle espérait également qu’il ne fasse pas partie de cette catégorie de personnes qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. Pour autant, quand il balbutia innocemment qu’il était perdu dans ses pensées, elle n’avait pu s’empêcher de le taquiner davantage à ce sujet.
La réaction de Kili ne tarda pas, la surprenant légèrement dans cette franche spontanéité qui lui était propre. Ainsi, il eut beau tenter de se cacher, elle ne put louper la coloration de ses joues, derrière le fin duvet noir de sa barbe, et cela la fit sourire légèrement avant qu’il ne lui avoue subitement et de but en blanc qu’elle était en effet l’objet de ses pensées, en cela qu’il passait un agréablement moment avec elle. Ce fut au tour de la naine de chercher à masquer son trouble, laissant son regard dévier sur le plateau de thé et les gâteaux pour un instant. Cependant le prince ne sembla pas dupe à cette diversion, et s’empressa de s’excuser pour ce qu’il appelait son insolence. Alors, elle releva les yeux et lui adressa un sourire.  

« Je vous en prie, il n’y a rien à pardonner. »  

Murmura-t-elle alors doucement en réponse, ses prunelles s’attardant malgré elle quelque infime moment sur les traits du jeune nain. Un complément à sa réplique avait commencé à se former dans sa gorge mais y resta sagement logé, probablement pour le mieux. En effet, de « Je vous assure que cela m’est tout aussi agréable » à « J’espère que cela n’est pas dû uniquement à la présence de cette pile de biscuits » en passant par « Au contraire, j’admire votre franchise », tout ce qui lui venait à l’esprit lui semblait futile sinon quasiment déplacé. Alors, elle préféra amener la conversation vers un sujet plus décontracté pour l’un comme pour l’autre ; c’est ainsi qu’elle observa :

« Vous aimez vraiment le sucre, apparemment. En reste-t-il encore au fond du pot ? »

Elle l’avait regardé sucrer son thé d’un oeil amusé avant qu’il ne lui fasse son petit aveu. De son côté, elle se servirait une petite cuillère de la précieuse denrée, juste assez pour adoucir le goût de son breuvage sans le noyer.

« Saviez-vous que la région de Rhûn est la première de la Terre du Milieu à avoir cultivé les roseaux sucrés, dès le second âge ? Aujourd’hui elle en est la plus grande exportatrice. »  

Ressembler à une encyclopédie n’avait rien d’attrayant, selon sa mère, qui avait toujours peur que la culture de sa fille assortie à son orgueil de naine ne finissent par faire de l’ombre à quelque client important. Pour autant, Fraìa n’avait pas envie de laisser  à Kili l’impression qu’elle n’était qu’une Dame sans cervelle ni autre occupation que la couture (et l’arc, bien sûr) et l’anecdote tombait à point sans, elle le pensait, être trop lourde pour autant.


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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyMar 6 Oct 2015 - 23:03

Trying to make it work
Mais qu'est-ce qui lui avait pris ? Résistant à l'envie de prendre sa tête entre ses deux mains, il se répétait cette question en boucle dans sa tête, s'admonestant intérieurement. Mais qu'est-ce qui lui avait pris ? Décidément cette naine le mettait dans tout ses états et avait vraiment le don de faire ressortir sa franchise. Perdu dans ses pensées, il ne cessait de se poser des questions, s'interrogeant en son fort intérieur pour essayer de comprendre ce qui l'avait mené à dire cela, ainsi. Mais Fraia avait un effet étrange sur sa personne, lui faisait perdre tout ses moyens. Lui habituellement si, réfléchit, aurait-t-on pu dire ; ou du moins beaucoup plus que cela à son habitude vu ne serait-ce que les heures qu'il avait passé à essayer de trouver une excuse valable à offrir à la demoiselle. C'est comme si son esprit se mettait subitement en pause et que sa bouche prenait le relais, transmettant automatiquement ce qu'il avait sur le cœur sans passer par la case, reformulation. C'est comme si le cerveau qui gouvernait normalement avait subitement perdu son droit de veto dans un infâme coup d'état provoqué par ses sentiments ; et pourtant, si une part consciente de lui appréciait la naine assise en face de lui, une part bien plus profondément enfouie au fond, savait que ce qu'il ressentait allait bien au delà, mais qu'il n'était pas encore prêt à y faire face. Il était encore jeune, certes, trop immature et pas assez posé, peut-être, mais les faits s'étaient déroulés trop rapidement pour que l'information n'atteigne le cerveau bien qu'il ait parfaitement conscience de s'être montré ridicule et que la demoiselle, si belle était-elle, ne le laissait pas indifférent. Cependant, Kili était un nain plutôt timide et facilement influencé, quand il s'agissait de la gente féminine. Peut-être était-ce ainsi parce qu'il n'avait pas de père et que l'unique présence de sa mère lui avait appris à les respecter comme à les craindre, mais surtout à les aimer. Sans doute parce que, lorsqu'il s'agissait de femmes, il faisait preuve de bien moins de confiance en lui et de maîtrise que son frère pouvait avoir avec son charisme.
Kili n'enviait pas souvent son frère. Pour dire vrai, il lui arrivait plutôt de le plaindre au vu du poids des responsabilités qui lui incombaient et qui s'accumulaient peu à peu, de plus en plus. Un jour, il serait roi, et quand ce moment viendrait, il n'aurait alors plus le loisir de se laisser aller à plaisanter et fanfaronner, il lui faudrait mettre un masque et se montrer sérieux, une bonne fois pour toute. Kili, quand à lui, avait la liberté que son aîné se voyait ainsi voler mais possédait lui-même quelques responsabilités, comme celle d'épauler son frère bien aimé. Il l'avait souvent envié. Envié l'attention qu'il recevait, l'importance qu'il gagnait, le charisme qu'il dégageait mais d'un autre côté, il n'était pas sûr que son frère soit fait de ce qu'il fallait pour être roi. Il n'était certainement pas prêt, et heureusement pour eux, Thorin n'était pas non plus prêt à laisser sa place. Ce n'était pas vraiment de la jalousie mais Kili connaissait bien Fili, le jeune nain qu'il était et s'il devait le comparer à leur actuel souverain, il avait encore du chemin à faire, beaucoup de chemin. Kili ne l'aurait cependant pas envié plus longtemps car il n'aurait supporté imposer à une femme les responsabilités qui incombent à une reine, aussi avisée soit-elle.
La naine qu'il avait face à lui, aurait été une reine parfaite et sans la connaître davantage, il en avait la certitude. Mais ce n'était pas avec son oncle qu'elle discutait et encore moins avec son frère, Fraia prenait actuellement le thé avec lui, le cadet. Belle, gracieuse, charmante, séduisante, délicate mais aussi.. déterminée, entêté, franche, intelligente.. elle était à la fois comme le feu et la glace, d'une ambivalence troublante et à n'en pas douter, elle savait s'en servir ; mais les yeux du jeune nain ne savait lui montrer cela. Tout ce qu'il voyait, c'était une belle jeune femme, charmante mais aussi difficile d'accès, avec qui il appréciait partager ce moment qu'il aurait aimé prolonger éternellement, juste pour le plaisir de la regarder et de l'entendre rire. Oui, il aimait le son de sa voix, il aimait entendre résonner les éclats discrets de son rire et il aimait voir son visage s'illuminer d'un sourire.
Sourire qu'il aurait aimé cueillir sur ses lèvres. Une fois encore, il ne contrôlait pas ses pensées et légèrement honteux, souhaita disparaître dans les profondeurs obscures de la montagne pour ne plus se montrer en public. Il était honteux de se confier ainsi mais, il cultivait la franchise. Quelle honte y avait-il à simplement dire ce que l'on a sur le cœur s'il s'agit là de la pure vérité ? Tout mensonge aurait sonné faux dans sa bouche et laissé le arrière-goût amère de la tromperie.

Kili était troublé, par son comportement, par cette naine, par ce qu'elle faisait ressortir chez lui ; pour le meilleur et pour le pire. Il était évident qu'elle avait conscience de l'image qu'elle renvoyait et de l'effet qu'elle produisait. Elle aurait été bien sotte de ne pas s'en servir et sans doute ses semblables se montraient-elles offusquée d'un tel aplomb, rongée par la jalousie ; Fraia assumait simplement ce qu'elle était. Le jeune nain se trouvait aujourd'hui totalement sous son charme, dès l'instant où ses yeux s'étaient posés sur cette bande de peau brusquement dévoilée sous son regard ahuri, mais il n'était pas qu'une brute gouvernée par ses instincts et au prix d'un terrible effort, il était parvenu à reprendre partiellement contenance avant de se ridiculiser totalement. Les événements passés quelques jours auparavant lui avaient bien servi de leçon et il ne souhaitait pas les voir se reproduire à nouveau, il n'aurait souffert de trouver encore une fois des excuses sincères à lui formuler, souffert de la savoir froissée. Pour avoir côtoyé sa mère, il savait qu'il n'était pas bon d'encourir le courroux d'une naine mais bien plus que cela, il ne fallait jamais se satisfaire des apparences.
Fraia était un joyau rare. Il l'avait su dès l'instant où son regard s'était posé sur elle, ne serait-ce que parce qu'elle côtoyait son oncle. Ce n'était pas une naine comme les autres et d'elle se dégageait quelque chose qui lui rappelait incontestablement sa mère. Ce n'était sans doute pas le meilleur des compliments, du moins pas pour ce qui concernait les autres mères, mais dans le cas de Dis, il n'y aurait certainement pas eu de meilleur compliment sorti de la bouche de son fils. Il ressentait le besoin de découvrir davantage d'aspect de sa personnalité, découvrir toutes les facettes de ce joyau à la façon qu'on a de retourner une pierre précieuse à la lumière du jour pour en contempler tout les reflets.
D'une certaine façon, après avoir ainsi annoncé qu'il passait un agréable moment en sa compagnie, après s'être pour ainsi dire livré à cœur ouvert, il avait espéré recevoir quelque chose en échange ; comme un gage d'un sentiment partagé. Mais son vis à vis choisi de changer de sujet, ce qui était sans doute pour le mieux, il n'en doutait pas. Il ressentait cependant une pointe de tristesse mêlée de déception à voir ses espérances ainsi déçues, même s'il savait qu'il fallait bien souvent savoir s'armer de patience. Il avait donc choisi de s'occuper l'esprit autrement plutôt que de laisser le doute le submerger et ajouta du sucre à son thé, cuiller après cuiller. Les propos de la naine eurent tôt fait de le ramener sur la terre ferme, lui faisant réaliser qu'en effet, il avait peut-être eu la main lourde en matière de sucre. D'un signe de tête, il lui fit comprendre qu'il en restait bien assez pour elle, si elle en ressentait l'envie mais une petite gorgée de son breuvage confirma bel et bien les soupçons de la belle tandis qu'il s'efforçait de ne pas montrer son désagrément. Les explications sur l'origine de sa denrée favorite arrivèrent d'ailleurs à point nommé et suspendant sa tasse à mi-chemin vers sa bouche, nouvelle gorgée qu'il aurait sans doute regretté, il plongea son regard empli de curiosité dans celui de la naine devant lui. La ressemblance se fit soudainement plus frappante et légèrement amusé, il lui dit.

« C'est bien quelque chose que ma mère aurait pu dire mais je ne le savais pas, non. »

Mais il réalisa rapidement ce qu'il venait de sous-entendre et bafouillant encore des excuses, il reposa sèchement sa tasse qui cliqueta en étant déposée sans ménagement sur la petite assiette.

« Non, je.. ce n'était pas ce que je voulais dire. Je trouve cela très intéressant et j'aimerais que vous m'en disiez plus sur le sujet. Non pas que je compte importer plus de sucre pour en noyer mon thé mais, c'est tellement rare à entendre dans la bouche d'une naine que.. »

Il se figea tout à coup, mortifié. Voilà, il avait recommencé. Ses mots avaient dépassé sa pensée et il souhaitait encore une fois retourner en arrière mais avant qu'elle en trouve à répliquer ou même à comprendre son affront, il parvint à retrouver contenance avant d'ajouter.

« Votre compagnie n'est pas seulement agréable mais me voilà en train de jouir avec vous d'une excellente discussion qui change des mondanités habituelles. Je dois avouer que vous faites preuve de plus d'esprit que moi et j'aurais aimé prêter davantage attention aux leçons de mon précepteur. »

Voilà un rattrapage qui aurait plus à sa mère, il n'en doutait pas !
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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyMer 7 Oct 2015 - 22:02




Try harder.

Kili & Fraìa


Fraìa ne put s’empêcher de lever un sourcil. Sa mère ? Elle ne savait pas comment elle devait le prendre. Pas qu’elle ne trouve pas que la mère de Kili soit quelqu’un de bien à beaucoup d’égard, pour ce qu’elle savait d’elle, mais… euh…. enfin, sa mère quoi ! La naine pensa à la sienne un instant en se fustigeant presque d’avoir voulu ainsi étaler une partie de sa culture. Elle passait pour quelqu’un d’insipide et vieux ; elle lui faisait l’effet d’une présence maternelle ; elle…. Il la rassura bien vite après quelques excuses maladroites (décidément cela commençait à devenir courant !), en lui assurant qu’il trouvait la chose intéressante. Elle craignit néanmoins qu’il ne lui dise cela dans l’unique but de ne pas trop la froisser, mais elle n’eut pas le temps de s’appesantir sur ce doute.
Il était rare d’entendre ce genre de choses dans la bouche d’une naine. D’accord. Pour le coup, elle ne se priva pas d’ouvrir les yeux tout ronds de surprise avant de lui jeter un regard qui aurait mortifié le plus valeureux des soldats nains. Elle ne retint une réplique cinglante que par la force de son esprit, qui lui rappela qu’ils étaient dans un lieu public et que cela risquait de s’ébruiter. Ce qui n’aurait été bon pour aucun d’entre eux, assurément. De plus, elle n’aurait pas voulu porter d’ombre au nom de Thorin à cause des inepties de son neveu.
Mais revenons-en à ce dernier. Premièrement, comment avec une mère telle que la sienne pouvait-il oser penser qu’une naine ne soit pas à la hauteur intellectuelle de ces messieurs ? Voire même au-dessus, d’ailleurs ! Elle était outrée d’entendre une telle chose dans la bouche de quelqu’un qui, si elle ne le connaissait que peu, lui avait semblé pourtant très prometteur. C’était comme si son instinct l’avait trahie. Comme si elle s’était laissée conter des histoires pour enfants. Ce n’était peut-être pas là le nain qu’elle croyait. Cette réalisation soudaine lui fit mal : elle n’avait peut-être qu’une image superficielle et erronée de sa personne. Elle qui à cause d’un accident avait retourné dans sa tête tous les instants, tous les souvenirs que lui rapportaient son nom. Elle s’était fourvoyée.
Et puis, deuxièmement…. euh, il en côtoyait beaucoup, des naines, en fait ?? Cette question balaya toutes les autres considérations en un éclair, ranimant une jalousie sourde qu’elle ne se connaissait pas encore quelques heures à peine auparavant. Néanmoins, quand le jeune prince tenta une pirouette arrière pour faire oublier sa boulette, elle était toujours échaudée et ne put s’empêcher de répliquer :

« A votre précepteur mais peut-être aussi aux naines vous entourant, dans ce cas. Il semblerait que vous ayez beaucoup de choses à apprendre à leur sujet. »  

Leur sujet… Et non “notre sujet”. Elle se rendit compte après avoir prononcé ces mots qu’elle s’était mise inconsciemment à l’écart, d’elle-même. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander quelles naines avait leurs entrées auprès des princes. Se comportait-il ainsi avec toutes les femmes qu’ils connaissait, sans distinction ? Au fond d’elle-même, Fraìa savait que cela était probable ; qu’il ne faisait pas de distinction mais se montrait amical avec tout un chacun.
Quoi qu’il en soit, ce n’était pas une façon de s’adresser à un prince, elle le savait et ses parents ne s’en seraient jamais remis s’ils l’avaient entendu dire une telle chose. Néanmoins, son regard de feu n’avait pas cillé le temps de sa réponse. Elle prit néanmoins en considération la dernière pirouette de son vis-à-vis, et l’humilité dont il faisait preuve en avouant qu’elle avait plus de culture que lui, ainsi que ses torts. Alors, elle s’adoucit enfin légèrement, pour lui notifier la considération suivante :

« Je n’ai pas la chance de bien connaître votre mère, c’est une carence car elle est une Dame de grande qualité. Vous avez dû apprendre beaucoup à ses côtés. »  

Malheureusement, il y avait toujours eu une sorte de tension étrange entre les deux femmes lorsqu’elles se rencontraient par hasard. Comme une barrière de non-dits et de questionnements, des sujets que l’on voudrait aborder sans vraiment oser. Au final, elles n’avaient jamais réellement communiqué et s’étaient toujours bornées aux salutations d’usage pour éviter un malaise réciproque. C’était probablement dommage, mais Fraìa n’avait pour ainsi dire jamais côtoyé que sa propre mère et ne savait guère comment tenter de nouer un lien avec une autre dame, d’autant plus quand on était celle qui avait refusé son frère. Elle était loin de se douter que cela n’avait, au contraire, fait que lui gagner le respect de Dìs.

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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptySam 14 Nov 2015 - 15:45

Harder.. Better ?
S'il y avait une chose que le nain n'avait pas hérité de sa mère, c'était bien son sens du tact et il en faisait une parfaite démonstration en comparant la naine à cette dernière. Mais à défaut d'avoir du tact, il possédait une bonne grosse dose de sincérité, une chose que l'on ne pouvait accorder à tout le monde. Il n'est certes jamais agréable d'être comparé à la mère de quelqu'un -potentiellement sa belle-mère- car cela n'a jamais rien d'un compliment quand cette dernière croule sous le poids des ans et en prime, vous montre son inimitié ; mais dans le cas du jeune nain, sa mère n'était pas n'importe qui et objectivement, personne n'aurait décris la régente comme une vielle belle-mère. A vrai dire, cette dernière devait bien être un modèle pour de nombreuses naines dans la montagne, que se soit pour son port de tête, sa grâce, sa beauté ou encore son attitude, peu de personnes arrivaient à sa cheville mais l'on pouvait compter Fraia parmi ces dernières. Le comprenait elle ainsi dans les propos de son vis à vis ?
Sa ou plutôt ses tentatives pour se rattraper n'avaient fait que l'enfoncer davantage. Il l'avait tout d'abord comparée à sa mère avant de faire une réflexion tout à fait déplacée sur l'intellect des femmes pour finalement s'achever en se tournant en ridicule, profitant au passage de l'occasion pour sous-entendre qu'il avait l'habitude des femmes. C'était faux, bien entendu. Les rares femmes auxquelles il avait l'occasion de parler de cette manière n'étaient autre que sa mère et les amies de sa famille, les rares amies proches. Ce n'était pas vraiment de son fait. Le reste des conversations qu'il avait pu un temps soit peu entretenir avec des personnes de la gente féminine avait été quelque peu superficielles et c'est justement ces dernières qu'il cherchait là à exprimer.
Son rattrapage quoique maladroit, avait permis d'éviter le plus gros des dégâts, ou ainsi le pensait il mais il n'était plus question de mêler sa mère à sa réflexion. Si elle avait été là, elle se serait sans doute pincé l'arrête du nez avant de se masser les tempes abandonnant tout espoir de voir un jour une descendance entrer dans sa vie en étant témoin de la façon dont son cadet parlait aux femmes. Heureusement qu'il restait Fili et le jeune Kili se prit à espérer que son frère se débrouillait vraiment mieux que lui en la matière, priant de survivre suffisamment longtemps à ce moment pour pouvoir lui demander conseil sur le sujet. Ou non.

La naine devant lui avait levé un sourcil à l'évocation de sa mère et il n'avait pu s'empêcher de se recroqueviller un temps soit peu sur sa chaise en voyant cette réaction. Il savait très bien ce que cela signifiait chez une femme mais ce n'était que la première étape et il fit de son mieux pour se rattraper, de façon aussi pitoyable que cela pouvait être. Il aurait aimé être à même de la réconforter et de s'excuser d'une manière bien moins maladroite mais il ne trouvait les mots justes pour s'exprimer. Sa mère, il ne parlait bien entendu pas d'une ressemblance physique bien que Fraia soit d'une grande beauté inégalée dans la montagne, ou presque. Quoiqu'il ait pu dire pour se rattraper, cela aurait sonné comme des excuses dans sa bouche. Il avait trouvé juste de finalement se taire, sa contenance passablement retrouvée. Posant ses doigts sur le rebord de la table devant lui, il semblait dans l'attente d'une réaction qui ne saurait tarder comme elle l'illustra si bien. Elle n'était pas le genre de naine à rester muette mais il resta cependant surpris par sa réponse qu'il trouva moins cinglante que ce qu'il avait pu essuyer. Baissant la tête pour accuser le coup, acceptant sans broncher la réplique de la naine assise en face de lui, il la redressa pour lui adresser un fin sourire, inclinant légèrement la tête sur le côté.

« Et j'ai encore beaucoup à apprendre d'elle et je la déshonore très certainement par mes propos. »

Fermant les yeux l'espace d'une courte seconde, il les rouvrit pour plonger son regard dans les yeux de sa vis à vis en redressant la tête. Mais les propos de la naine résonnaient encore à ses oreilles aux naines vous entourant. Le croyait elle si bien entouré ? L'image qu'il renvoyait de lui manqua de le faire rougir d'embarras et il se fustigea intérieurement. Mais il lui semblait que de nouvelles excuses seraient de trop. Ne s'était il pas déjà trop excusé ? Elle allait finir par croire qu'il ne savait faire que cela et ne savait prendre ses responsabilités pour ce qu'il disait. Mais il est également bon de savoir quand il faut s'excuser. Doucement tiraillé par ses états d'âme, il préféra écouter son cœur pour s'exprimer posément.

« Dire que j'ai côtoyé beaucoup de naines pour me forger une telle opinion serait un mensonge mais chaque naine que je connais me prouve qu'elles sont douées de plus d'esprit que leur homologue masculin. Ma mère m'a appris à respecter chacune d'elles et je ne compte pas la déshonorer aujourd'hui. Je suis sûr qu'elle apprécierait grandement faire amplement votre connaissance, vous trouveriez beaucoup de choses à vous dire. »

Mais peut-être s'avançait il un peu sur les sentiments de sa mère à l'égard de Fraia, il voyait simplement sa mère comme quelqu'un de bon et à l'écoute, comme peut-être n'importe quel garçon idolâtrant sa maman. Mais il aurait vraiment aimé les trouver ensemble. Ou pas. C'était un sujet encore en cours de réflexion au vu de tout ce que cela pouvait impliquer, comme le fait qu'il se trouve être le centre de leur conversation.
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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyDim 29 Nov 2015 - 19:24




Relax

Kili & Fraìa


La conversation avait quelque peu dérapée, la faute à des propos peu judicieusement choisis. Mais entendre son vis à vis lui parler du déshonneur qu’il faisait à sa mère et fermer les yeux de la façon qu’il le faisait provoqua un petit pincement au coeur de la naine. N’était-elle pas celle qui lui avait dit de relever la tête, cesser de se dévaloriser ?... Elle était en train de pousser un soupir silencieux, songeant d’ores et déjà à lui pardonner ses propos, quand le jeune nain lui reparla des naines qu’il côtoyait, celles-la même sur lesquelles Fraìa s’était questionnée. Son regard était à nouveau plongé dans le sien et, ainsi rivés l’un dans l’autre, la naine sentait de façon presque palpable qu’il mettait toute son application à tenter de lui expliquer ce qu’il pensait afin de rattraper ses propos. Elle s’adoucit, sentant la franchise de Kili, mais la fin de son discours ne manqua pas de la surprendre. Faire la connaissance de sa… mère ? Elle ne put empêcher ses joues de se colorer à cette pensée, mais s’empressa d’attraper un biscuit pour le tremper dans son thé et échapper au regard de son interlocuteur pour une seconde. Elle savait qu’il n’avait pas dit cela dans ce sens-là. Evidemment. Le prince semblait presque n’avoir aucun filtre entre ses pensées et ce qu’il racontait, et aucune arrière pensée non plus. Ca, elle l’avait bien compris à présent. Elle était la seule parmi eux à voir des sous-entendus, du sous-texte, des tenants et des aboutissants tout autour d’elle. Mais en un sens, c’était rafraîchissant de se dire que la personne face à elle n’était pas occupée à jouer sur les mots ou à filtrer ses informations.

« J’en serais très flattée. »  

Elle ne mentait pas à ce propos. Elle tenait Dìs en grande estime, via toute l’affection que lui portait très visiblement Thorin. Mais elle n’était en revanche pas totalement persuadée que la réciproque soit vraie, malheureusement. Elle se rendit compte de la situation dans laquelle elle s’était fourrée et, pendant un court instant, la peur que cette rencontre avec Kili ne s’ébruite la reprit. Cependant, si ce devait être le cas il était déjà trop tard. Elle n’avait donc plus qu’à espérer que ce ne fut pas le cas, et qu’elle ne s’aliène pas la Dame d’Ered Luin en tournant autour de son fils après avoir rejeté son frère. Chassant ces pensées peu agréables, elle préféra se concentrer sur l’instant présent plutôt que sur d’hypothétiques conséquences. Elle prit une gorgée de thé, avant de pousser légèrement l’assiette de biscuits vers Kili, comme pour l’encourager à grignoter.

« Dites-moi donc une chose. Après les leçons et les entraînements à l’arc et au combat, que fais un Prince pour se détendre ? »  

Quand la conversation s’épuisait d’elle-même, il y avait toujours la possibilité de la relancer en laissant son interlocuteur vous parler de lui-même. Cela était de plus une très bonne façon de le faire se sentir important, tout en apprenant à mieux le cerner. Cependant, Fraìa ne posait pas cette question dans ce seul but ; elle était sincèrement intéressée par la réponse que lui donnerait Kili. Qui sait, peut-être se trouveraient-ils d’autres points communs, ou peut-être qu’il lui donnerait des idées pour se sortir de son ennui.


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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptyVen 11 Déc 2015 - 20:19

So relaxed and the same way so... stressed out
Kili était arrivé à point où il ne maîtrisait plus du tout la situation pour le peu qu'il la maîtrisait jusque là. Pour tout dire, il n'en avait jamais eu le contrôle et c'était sans doute mieux ainsi. Il n'avait jamais été un être calculateur, comptant toujours sur son instinct dans la vie mais surtout, pour lui, on ne pouvait contrôler le cœur des gens. Ça ne lui viendrait même pas à l'esprit mais s'il avait pu contrôler quelque chose, ç'aurait été le flot de parole qui sortait de sa bouche à l'instant même où cela lui traversait l'esprit, sans qu'il n'y ait une quelconque barrière pour y faire obstacle, pas même un garde pour décider de l'utilité de tels propos. Pourtant, cela ne lui portait pas trop préjudice, pas trop. Il était même parvenu à tirer un sourire de la naine assise face à lui, un petit sourire mais pas des moindres.
Le jeune nain faisait beaucoup d'efforts et cela se sentait. Certes, il faisait beaucoup d'erreurs mais il faisait tout pour apprendre de celles-ci et les corriger. Il aurait cependant été mieux qu'il en fasse moins, voir pas du tout, mais personne n'est parfait. Avec toute la concentration qu'il pouvait accumuler, il était allé en quête de la vérité. De sa vérité. Il s'était enfoncé un peu plus dans ses explications pour cela mais il y avait mis toute la sincérité dont il était capable, plongeant son regard dans celui de la naine. Maladroit, il l'était, cela ne faisait aucun doute, mais n'en était il pas moins mignon ? Tout ce qu'il cherchait, et ce depuis le début, c'était de trouver à se faire pardonner d'une façon ou d'une autre pour toutes les erreurs qu'il commettait en la présence de Fraia. A vrai dire, elle n'y était pas étrangère et il n'était certainement pas indifférent à sa présence. Ç'aurait été mentir que de soutenir le contraire. D'une certaine façon, son embarras se traduisait en propos déplacés et mal construits qui portaient à confusion sur ses intentions. C'était bien la première fois qu'il se trouvait dans cette situation et il se sentait d'une stupidité incroyable. Il aurait sans doute mieux valu pour lui de simplement se taire mais il ne voulait pas non plus se faire passer pour un rustre et il ne pouvait pas laisser passer un tel quiproquo.

Tout innocemment, comme un enfant, il avait évoqué le vœu de la voir en compagnie de sa mère. Ç'aurait été une bien piètre réparation à ses propos précédents alors qu'il les avait comparé mais il n'en était rien. Sincèrement, il aurait été curieux de les voir discuter ensemble, même s'il aurait sans doute été bien vite perdu par les sujets de conversation entre les deux dames, au moins, il aurait profité des biscuits pendant qu'elles parleraient. Mais tout compte fait, l'idée de voir sa mère en compagnie de Fraia le fit rougir et lui paru bien moins bonne qu'au début. Sa mère aurait tôt fait de l'asticoter au sujet de cette naine et il se retrouverait en fâcheuse posture, contraint d'avouer des choses dont il n'avait même pas conscience.
Mais la réponse de la naine le prit au dépourvu et en même temps, le rendit tout heureux, tant qu'il lui sourit très largement avant d'avaler un biscuit. Il faillit bien aller se perdre dans ses pensées, une fois encore, et passer pour un benêt à sourire bêtement en fixant le vide mais son esprit resta concentré sur la naine face à lui, faisant remonter un vague souvenir de peau dévoilée.

Elle attira son attention sur l'assiette de biscuit, la poussant dans sa direction. Machinalement, il en attrapa un qu'il fourra dans sa bouche avant d'en attraper un autre sans même avoir fini sa bouchée, se retenant de justesse de réitérer le geste. Sa voix, douce et claire, s'éleva à nouveau, changeant leur sujet de conversation. Heureusement que l'un des deux maîtrisait cette dernière. Le quiproquo maintenant loin derrière eux -si ce n'était que de quelques minutes-, le changement de sujet vint à point, mais il ne put s'empêcher de se sentir mal à l'aise de s'en trouver le centre. Il se gratta machinalement la joue avec le pouce en souriant timidement, haussant les sourcils pour contempler sa vis à vis.

« Croyez-le ou non, cela prend beaucoup de temps de s'entraîner ainsi. Aussi, quand j'ai du temps pour moi, j'aime le passer en compagnie de ma famille. J'apprécie surtout prendre le thé avec ma mère, même si les occasions qui se présentent se font trop rares. »  

Il esquissa un petit sourire en pensant aux petites collations que sa mère savait si bien organiser pour son frère et lui avant de redresser la tête d'un coup, rougissant presque en riant franchement.

« Ce n'est pas pour les biscuits bien sûr ! Même si je dois avouer qu'elle sait y faire quand il s'agit de remplir mon estomac. »

Il soupira doucement, souriant toujours.

« Quand j'étais plus jeune, je passais des heures en sa compagnie, comme un petit poussin suit sa maman. Je passais aussi beaucoup de temps avec mon frère, pour ne pas dire tout mon temps, mais j'aimais surtout savoir ce qu'elle faisait, la regarder... »

Perdu dans ses pensées, il croisa le regard de la naine et se redressa d'un coup, clarifiant sa gorge. Quand il parlait de sa mère, il pouvait y passer des heures à se souvenir de son enfance. Ce n'était peut-être pas une très bonne idée de s'étendre sur ce sujet en compagnie d'une dame. Sa main vint attraper un autre biscuit, son thé se refroidissant progressivement alors qu'il crut bon d'ajouter ainsi.

« Il y a surtout des endroits où j'aime aller pour me détendre plutôt que des choses que j'aime faire. Mais... »

Il hésita. Se livrer était une chose mais il ne pouvait pas lui donner tout ses secrets. Il n'allait tout de même pas lui parler de l'endroit où il allait se cacher pour être tranquille mais pourtant, d'une certaine façon, il en avait envie. Peut-être aurait elle envie de l'accompagner un jour. Il voyait beaucoup moins d'inconvénient à se livrer ainsi à elle qu'il n'y en aurait eu avec quelqu'un d'autre.
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MessageSujet: Re: Pour quelques excuses...   Pour quelques excuses... EmptySam 7 Mai 2016 - 16:42




Tell me more, tell me more...

Kili & Fraìa


Fraìa tacha de ne pas laisser transparaître le trouble qui la saisit soudain, alors qu’elle réalisait les implications possibles de cette rencontre avec Kili, aux yeux de la dame des Montagnes Bleues. Elle supposait déjà que l’image que Dìs avait très certainement d’elle ne devait pas être bien fameuse, et l’idée qu’elle puisse s’imaginer des choses si les rumeurs ce rendez-vous lui parvenaient aux oreilles n’était pas pour lui plaire. Il lui fallut se concentrer pour chasser de son esprit les idées sombres qui ne pouvaient que s’accumuler à ce sujet si elle les laissait faire. Il était déjà trop tard pour revenir en arrière, trop tard pour regretter ses choix, trop tard pour oublier sa rencontre avec le nain aux yeux si profond qui fourrait dans sa bouche un nouveau biscuit après l’autre.
Elle lui posa alors une question personnelle, désireuse tout à la fois de changer de sujet de conversation et d’en savoir plus sur celui qui se tenait devant elle. Une nouvelle fois, il parut mal à l’aise face à la question posée et elle l’encouragea d’un léger sourire tandis que le sien se faisait plus timide. Contre toute attente cependant, le changement de sujet escompté n’en fut pas du tout un. Elle regarda avec attention, tandis qu’il évoquait sa famille et le temps qu’il aimait à passer avec elle, notamment avec sa mère. Il y avait une pointe de quelque chose dans sa voix qui laissait transparaître tout l’amour qu’il avait pour celle qui lui avait donné le jour, et qui fit se serrer doucement le coeur de la naine. Elle lui sourit un peu plus franchement alors qu’il était secoué d’un sursaut, et rectifiait une pensée qu’elle n’avait pourtant pas eue selon laquelle il aurait apprécié les quatre heure en sa compagnie pour la présence de gâteaux et non celle de sa mère. Puis l’amusement laissa place à la douceur alors qu’il se dépeignait comme un petit oiseau suivant sa maman avec attention. Elle en avait presque oublié sa question initiale à ce stade, son esprit vagabondant au loin, pleurant la présence d’un fils qu’elle aurait aimé avoir elle aussi, mais qui n’existait pas dans sa vie jusqu’à présent dénuée d’Amour.
Son regard laissa peut-être filtrer quelque chose de son émoi passager, car le Prince se redressa soudain en s’éclaircissant la gorge, la faisant se redresser à son tour (alors qu’elle avait pourtant gardé une posture parfaite). Enfin, il livra un autre type de réponse à l’interrogation qu’elle avait lancée sur ses hobbies, mais il semblait hésiter et finalement, s’arrêta au beau milieu de sa phrase. Cela ne fit qu’éveiller un peu plus la curiosité de Fraìa, qui se demanda quels pouvaient être les endroits qu’il appréciait, et ce que cachait ce Mais mystérieux. Et puis elle réalisa qu’il n’était peut être pas suffisamment à l’aise avec elle pour se permettre de lui livrer ce genre de choses.

« Pardonnez-moi, la curiosité est un bien vilain défaut. Vous n’êtes pas obligé de me répondre. » Elle marqua une courte pause, juste le temps de se saisir à son tour d’un biscuit qui lui faisait de l’oeil mais dans lequel elle ne croqua pourtant pas tout de suite. « Pour ma part il y a également des endroits que j’aime à visiter pour tantôt me vider l’esprit, tantôt réfléchir. »

Les perles de ses dents se plantèrent enfin dans la sucrerie pour en couper un morceau qu’elle avala, ménageant un espace de suspense avant de poursuivre sa pensée. Une conclusion peut-être un peu triste à un récit qui n’avait au final révélé que peu de choses.

« Malheureusement, il est trop rare que je puisse profiter de ces instants par moi-même. »

Et se débarrasser d’un suivant entêté pour parvenir à flâner seule, ce n’était pas de tout repos. Elle croqua à nouveau dans le biscuit d’un air pensif, mais elle se demandait surtout si Kili allait saisir la perche et lui demander quels étaient les endroits qu’elle affectionnait ou si, mieux encore, il lui ferait part des siens en retour. Elle ne pouvait qu’espérer qu’il ne se contenterait pas d’accueillir froidement sa révélation, sans que cela ne l’intéresse plus avant.


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