Big ears, why they are so big?

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Big ears, why they are so big?

~ Buchanan et Grimbeorn. ~

C'était en fin d'après-midi que le drame survint. Ce n'était pas un drame comme bon nombre de personnes l'entendaient, non, mais pour un petit garçon, c'était le drame de sa vie. On dit souvent que le ridicule ne tue pas, que ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort, mais à cet instant précis, Grimbeorn aurait souhaité que la honte qu'il avait ressentit le tue, comment ressortir d'une humiliation pareille? L'enfant se posait la question.

Pourtant, cela s'annonçait être une bonne journée pour l'ourson. En effet, il avait passé la matinée à aider son père aux différentes tâches que leur imposaient de vivre dans le Val, puis, le père du petit garçon avait autorisé ce dernier à aller jouer jusqu'à ce que le dîner soit prêt.
C'est donc avec joie que Grimbeorn s'était élancé dans la forêt et s'était roulé dans la boue, avait poursuivit les mulots ou avait exploré de nouveaux terriers de lapins, le bonheur à son apogée, selon lui. Pour le goûter, il avait même découvert des myrtilles qui avaient résistées aux froid mordant auquel la faune et la flore sauvage avait été soumise depuis plusieurs mois.
Cependant, c'est là que l'enfer commença pour l'ourson.

En effet, après son goûter des plus succulents, Grimbeorn repartit à la poursuite des mulots, sans chercher, bien entendu, à les attaquer, étant plus une sorte de jeu, pour lui.
Il entama donc une course effrénée avec le petit animal en faisant tout de même attention à ne jamais quitter les frontières érigées par son père, essayant de prendre le rongeur à revers pour le bloquer, en vain. Cette course poursuite mena à un dénouement inévitable, bien sûr, pour l'ourson.
En effet, le mulot courut en direction d'un tronc d'arbre, percé en son centre, offrant à l'animal une possibilité d'échappatoire à ne pas lésiner. Poursuivit par Grimbeorn, le rongeur s’engouffra dans le trou, suivit de très près par l'ourson qui se retrouva coincé. Le petit ours était trop gros pour le trou et il s'en rendit compte bien trop tard.

De l'extérieur, l'ourson se rendit compte qu'il devait bien sembler ridicule. Il avait l'arrière de son corps qui dépassait du tronc, tandis que la seconde moitié, se trouvait à l'intérieur. Mais, ce n'est pas à ce moment précis qu'il vécu l'humiliation de sa vie.
Pendant qu'il gémissait en se débattant furieusement de tous les côtés, ses pattes avant posées sur l'arbre à essayer d'exercer une pression sur ce dernier afin de sortir de ce pétrin, l'ourson entendit des bruits de pas fouler les feuilles mortes. L'enfant s'immobilisa, il y avait quelqu'un derrière lui, et il était sans défense.

A cet instant précis, Grimbeorn aurait préféré mourir plutôt qu'essuyer l'humiliation qui allait suivre.

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~ Buchanan et Grimbeorn. ~

L'après-midi touchait à sa fin et Búchanán avait parcouru de longue distance pour arriver dans une forêt au milieu de nulle part. C'était indéniable, le barde qui avait l'habitude de voyager s'était perdu. Mais complètement. Il ne savait pas du tout où il était, s'il s'était éloigné de sa route il y a peu ou il y a déjà des lieues, c'était là sa grande question. Il avait pourtant pris le chemin qu'on lui avait indiqué dans le précédent village où il a joué quelques chansons pour se faire quelques pièces. Ces chiens de paysans avaient dû le faire exprès de mal l'orienter.

Quoiqu'il en soit, la nuit allait arriver plus vite que ce qu'on pouvait penser et il lui fallait trouver un coin agréable pour dormir. Il envoya Edana chasser puis poursuivi sa route jusqu'à une petite orée où il entendait des gémissements. Quelle fut sa surprise de voir une boule de poil coincée dans un tronc d'arbre laissant seulement, à la vue de tous, son humble postérieur. L'animal fit de la peine à Búchanán qui n'aimait pas voir les animaux souffrir, mais prudence, on ne sait comment ils peuvent réagir quand ils se sentent en danger.

Il fit attention de bien habitué la boule de poil à sa présence avant d'essayer ne serait-ce que de le toucher. Il posa ensuite ses mains sur les flancs de la petite bête et tira, tira, tira et tira encore pour se retrouver nez à nez avec un ourson à bout de bras.

Un ourson, cela voulait dire que la mère ne devait pas être loin. Et une mère qui est en colère, ça peut faire mal. Il n'eut pas le temps de le déposer au sol qu'Edana bondit sur le barde pour poursuivre le malheureux bébé.

La course poursuite s'engagea alors entre les arbres. L'ourson, la louve et le barde.

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~ Buchanan et Grimbeorn. ~

L'ourson se crispa en sentant des mains se déposer sur ses flans et, il battit des pattes arrière tandis qu'il se sentait soulevé dans les airs et tiré avec vigueur. Soudain, ce fut la délivrance. En effet, Grimbeorn pu de nouveau voir la lumière du jour, pensant déjà qu'il allait devoir s'acclimater à cette sombre lumière. Puis, ses yeux marrons tombèrent sur un visage amusant avec d'immenses oreilles qui pouvaient atteindre le ciel si elles grandissaient encore un peu plus. Ses pupilles observèrent le ciel qui s'approchait de plus en plus puis, ses gros coussinets touchèrent le sol feuillu de la forêt. L'ourson s'apprêta à donner un léger gémissement joyeux pour remercier son sauveur mais fut arrêté par une énorme bête qui fondait vers lui à toute allure. Son sang ne fit qu'un tour et l'animal fit volte face avant de fondre dans les ténèbres des bois poursuivit par le loup terrifiant qui ne désirait sûrement qu'une chose : le dévorer. Il zigzagua entre les différents arbres, les racines, réussissant à ne pas trébucher par leur fautes, faisant voler des milliers de feuilles mortes derrière lui.

Les arbres défilaient rapidement dans son dos, il ne les remarquaient pas, fixant un point devant lui, au loin. En effet, un immense terrier de renard n'attendait que lui, ce qui allait lui permettre de pouvoir se cacher et ainsi échapper aux crocs acérés de l'animal féroce qui courait derrière lui à vive allure. La bête le rattrapait il le sentait. Il pouvait sentir son souffle chaud et erratique proche de lui, mais, Grim réussi à s'engouffrer dans le terrier du renard, avant que les dents de la féroce créature ne se renferment sur le bas de son dos. Heureusement pour lui, il y avait une entrée et une sortit dans ce terrier et, l'enfant pu ressortir de l'autre côté en évitant d'être suivit par l'animal. Bien entendu, l’habitat du renard n'était pas très grand, et son occupant absent, il ne fit que quelques mètres avant de revoir la lumière du jour.

Le petit garçon s'extirpa finalement de cette maison souterraine. Puis, tout en faisant quelques pas, il reprit progressivement forme humaine, ne remarquant pas le drôle de personnage aux grandes oreilles qui se trouvait derrière lui.
Grimbeorn fit finalement volte face et remarqua son sauveur qui le regardait avec une drôle de tête ridicule, sûrement surpris et choqué de voir un ourson prendre forme humaine. Cela était logique, les Beornides avaient tous disparus pour la plupart, et plus personne ne devait être réellement habitué à leurs particularités.
L'enfant se mordit l'intérieur des joues, remarquant que l'animal qui le poursuivait un peu plus tôt appartenait au drôle de personnage qui l'avait sortit de sa prison de bois. Heureusement pour lui, maintenant qu'il était redevenu un petit garçon, cette bête ne souhaitait plus le dévorer. Mais, il devait faire face, désormais, à son sauveur qui l'avait vu se transformer.

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~ Buchanan et Grimbeorn. ~

Edana bondit d'un saut sur son maître qui tomba lourdement sur le dos. La bête poursuivait le petit ourson. Búchanán se releva vivement pour tenter d'arrêter la course effrénée de sa compagne. Il la sommait par son prénom de s'arrêter, rien n'y faisait, elle filait comme une flèche sur sa proie, prête à le dévorer. Intérieurement, le barde espérait qu'elle n'arriverait pas à avoir ce petit animal. Mais il connaissait les capacités d'Edana et savait cet ourson perdu.

La course poursuite se poursuivait à travers les arbres. Le jeune homme avait toute les peines du monde à évoluer entre les conifères. En effet, il n'avait pas la petite taille des deux bêtes qui lui aurait permis de zigzaguer sans difficulté. Il devait encore faire attention de ne pas se prendre une branche basse dans le visage. Tout cela rendait son évolution difficile pour tenter de sauver ce bébé. D'ailleurs il se demandait pourquoi il ne grimpait pas à un arbre comme n'importe quel ours l'aurait fait.

Heureusement, l'ourson parvint à entrer dans un terrier. Juste à temps, car Edana était à une mâchoire de ses pattes arrières. Elle fut brusquement arrêtée à l'entrée, car elle était bien trop petite pour la laisser passer. La bête jappait terriblement pour faire sortir sa proie. Búchanán l'ignora totalement et poursuivit sa course. Il savait que pour se genre de terrier, il y avait toujours une sortie de secours de l'autre côté.

Il vit ressortir la boule de poils brune, ce qui le soulagea fortement. Il avait l'air de n'avoir rien. Si ce n'est cette transformation anthropomorphique... Búchanán laissa échappait un "oh" de surprise, les yeux agrandis par la stupéfaction. Un garçonnet, aux cheveux frisés, aux yeux d'amandes et aux nez rond lui faisait face à la place du petit ourson. Il se retourna vivement, préférant oublier ce qu'il venait de se passer. C'est plus facile de dire qu'on a rien vu, plutôt que d'être confronté à une chose qu'il ne pouvait comprendre. C'était de la sorcellerie. Quelle fourberie du démon ! Il engagea Edana, qui l'avait rejoint, à le suivre d'une caresse à la tête. Le barde tournait désormais le dos à cette créature et s'éloignait gentiment, comme si rien ne s'était passé.

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~ Buchanan et Grimbeorn. ~

Grimbeorn se tourna donc vers Buchanan et se crispa en voyant qu'il l'avait remarqué. Il déglutit, ce dernier semblait choqué, et cela n'étonnait pas du tout l'enfant. Voir un ourson devenir un petit garçon était quelque chose de peu commun. Au fond de lui, même s'il le trouvait plutôt drôle, il avait peur qu'il soit dangereux et le voit comme une race très rare et tente de s'en prendre à lui, peut-être de le dépeuser ou de l'enlever pour le vendre au marché noir. C'était ce qui terrifiait le plus l'enfant qui avait fait un pas en arrière pour s'enfuir au cas où son sauveur fondait vers lui dans le but de s'en prendre à lui.

Cependant, l'enfant arqua un sourcil quand il vit l'humain aux grandes oreilles se détourner et s'éloigner comme si de rien n'était. Il n'avait même pas une seule question à lui poser quant au mystère de sa transformation? Même pas une seule? Grim, au contraire, était très intrigué par les oreilles de son sauveur. Elles étaient immenses, plus grandes encore que celles des Elfes. Et, si le petit garçon avait été du genre à être prudent et écouter les conseils de son père, il serait simplement partit, mais Grim était loin d'être comme ça. Il voyait peu de gens, alors, quand quelqu'un qui semblait amical croisait sa route, il fallait s'attendre à ce que l'enfant colle le nouveau venu jusqu'à ce que ce dernier prenne la fuite.

Alors, Grimbeorn sauta au dessus du terrier et courut derrière Buchanan, ses boucles blondes en batailles, de la boue sur les joues.

"Eh, attends! Grandes oreilles, attends!"-cria l'enfant en essayant de le rattraper. Il grogna puis accéléra le pas et réussi à lui passer devant. Il mit les bras en croix dans le but de le stopper et, une fois qu'il se fut arrêter, il sourit de toutes ses dents, regardant tout de même l'animal de son sauver d'un oeil mauvais.-"Eh!"-sourit l'enfant qui pointa les oreilles de cet inconnu en plissant les yeux.-"Comment ça se fait que tu sois un humain et que tu aies d'aussi grandes oreilles ridicules? C'est pour voler, c'est ça? Tu peux voler avec?!"-demanda Grimbeorn.

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~ Buchanan et Grimbeorn. ~

Eh, attends! Grandes oreilles, attends! A ces mots, Búchanán sentit une profonde colère naître en lui, mais il n'allait pas réagir. Tout ce qu'il voulait, s'était s'éloigner le plus vite possible de cette drôle de créature et revenir à sa petite vie tranquille. Il n'avait jamais vu de transformation d'ourson en enfant. JAMAIS ! Il se contenta de faire un signe de la main au garçonnet pour qu'il le laisse. Mais apparemment, cette chose avait de la peine à percuter ses désirs. Il insista à nouveau. Cette fois, il s'était planté devant le barde le stoppant dans sa marche. Le jeune enfant se retrouvait devant un homme fort mécontent, prêt à exploser comme un volcan. Toute la crainte et la méfiance qu'il pouvait éprouver face à cette curiosité avaient disparues au profit de la colère.

Comment ça se fait que tu sois un humain et que tu aies d'aussi grandes oreilles ridicules? C'est pour voler, c'est ça? Tu peux voler avec?!

Il eut un tic nerveux qui le fit cligner plusieurs fois de l'oeil droit. Il avait horreur déjà qu'on lui parle, mais aussi qu'on lui parle de ses oreilles. C'était comme signer son arrêt de mort... de l'ouïe. Il aurait voulu le faire faire un vol plané d'un coup de pied bien placé, mais il se retint. Búchanán se rappela soudain qu'il avait juste affaire à un enfant, comme un éclair qui le traversa. L'illumination. Un rictus tendit s'étira sur son visage, il voulait hurler, mais il tenta de toutes ses forces de contenir ses cris. Dans un soupir il lui dit : Pourquoi n'irais-tu pas jouer avec les serpents à sonnette ? Il l'avait sauvé alors qu'il le laisse tranquille en retour non mais oh. Il était tombé sur le mauvais barde. Ce dernier espérait qu'il avait compris cette fois de le laisser poursuivre sa route. D'ailleurs c'est ce qu'il faisait. Il ne lui avait pas demandé son reste et l'avait contourné comme s'il était totalement invisible.

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~ Buchanan et Grimbeorn. ~

L’enfant qui avait été jadis un ourson observa l’humain aux grandes oreilles qui lui semblait fort crispé. Il arqua un sourcil en voyant l’une de ses paupières prise de spasmes. C’était un étrange personnage qui se trouvait en face de lui et il semblait très amusant. Le petit garçon était persuadé que cette nouvelle rencontre allait lui assurer une nouvelle fois, une amitié très prochaine. Pour un étranger, cela pouvait paraître étrange qu’un enfant s’accroche autant à tous les étrangers qu’il rencontre et qu’il ne s’amuse pas avec des enfants de son âge. Cependant, Grimbeorn était toujours seul et son père n’était pas toujours apte à s’amuser avec lui. La solitude pesait de plus en plus souvent sur l’ourson qui faisait alors en sorte de faire des voyageurs qui croisaient sa route, ses nouveaux amis. Il ne comprenait pas quel mal y avait à avoir des amis beaucoup plus grands que lui mais cela l’attristait beaucoup qu’il ne puisse pas passer énormément de temps avec ces derniers étant donné qu’ils n’étaient que de passage.

“Tu as envie de péter?”-demanda innocemment le garçonnet tout en penchant sur le côté, intrigué par l’expression qu’arborait son sauveur.-”Ne te gène pas, ça ne me choquera pas.”-ajouta-t-il en souriant de toutes ses dents.

Grimbeorn haussa de nouveau les sourcils et le regarda étrangement lorsqu’il lui évoqua la possibilité qu’il aille éventuellement s’amuser avec les serpents à sonnette. Or, l’enfant ne comprenait pas pourquoi il lui parlait de cela car il n’y avait pas de serpents à sonnette ici, et si c’était le cas, il les auraient déjà rencontrés. Il s’agissait là réellement d’un très étrange personnage mais qui amusait beaucoup le petit garçon qui désirait en connaître plus sur ce dernier. Alors, il se mordit l’intérieur des joues en le voyant se détourner comme s’il n’avait jamais existé. Il devait trouver un prétexte de le faire rester un peu plus longtemps, de pouvoir encore discuter avec lui, connaître le métier qu’il exerçait et pourquoi il se trouvait dans ces contrées. Mais, Grim ne savait pas quoi utiliser pour le retenir un peu plus. Puis, une illumination lui survint à l’esprit. Il devait mourir de faim, et s’il lui proposait à manger, il ne pourrai refuser, c’était une certitude. Et puis, qui donc pouvait résister aux délicieux gâteaux au miel de son père? Personne. Alors, sans plus attendre, Grimbeorn couru en direction de son sauveur et attrapa le pan du vêtement de l’humain aux grandes oreilles afin de l’arrêter dans le but qu’il reste encore un peu avec lui.

“Attends!”-s’exclama-t-il à son encontre.-”Tu as faim, non? Chez moi, il y a pleins de gâteaux au miel et il sont très bons, ce sont les meilleurs du monde et en plus, si tu veux, tu pourras boire du lait, ou de la crème! Tu en veux? Je suis sûr que tu en veux!”.

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~ Buchanan et Grimbeorn. ~

L'attitude du petit garçon, de cette chose ou peu importe, commençait vraiment à agacer le barde. Il l'avait décoincé d'un situation délicate et que faisait-il en retour ? le suivre comme son ombre. Ça apprendra à Búchanán de se montrer aimable. Mais comment aurait-il pu savoir que c'était un ourson bizarre ? bizarre dans le sens qu'il ne s'attendait pas à voir un transformation anthropomorphique. Qui s'y attendrait en même temps. Non, le jeune homme devait arrêter d'y penser et faire comme si cette chose n'étais jamais arrivée. Cela irait mieux pour sa santé mentale. D'ailleurs, peut-être s'était-il cogné la tête en trébuchant sur une pierre et qu'il était en plein délire hallucinogène à ce moment. Oui, c'était sans doute ça.

Le barde pensa que, s'il ignorait son hallucination, elle partirait d'elle-même. Il ne répondit même pas au garçonnet et continua sa route. Mais ce mirage continuait à le poursuive. En plus, il devait trouver de la nourriture avant la nuit. Son ventre gargouillait à le faire repérer par le premier warg venu. Cependant, sa route fut arrêtée par la chose. Etrange, je n'ai jamais eu d'hallucination aussi réel. pensa-t-il. Bouah, faut bien que ça arrive un jour. Un peu déboussolé, il se retourne pour voir le gamin.

“Attends!”-s’exclama-t-il à son encontre.-”Tu as faim, non? Chez moi, il y a pleins de gâteaux au miel et il sont très bons, ce sont les meilleurs du monde et en plus, si tu veux, tu pourras boire du lait, ou de la crème! Tu en veux? Je suis sûr que tu en veux!”

Non, décidément, cette hallucination paraissait plus vraie que nature. D'habitude, elles n'offrent jamais le gite et le couvert. Mais bon, le barde était persuadé qu'il délirait, alors autant profiter de l'opportunité. C'est pas tous les jours qu'on rencontre ce genre de phénomène. Et, au moins, il n'aurait peut être plus faim. L'effet placebo serait une bonne étude à réaliser sur ses effets...

Il semblait si insistant de vouloir garder le jeune homme auprès de lui. Bon, très bien. Je te suis. Il fit signe au gamin de faire route et ce dernier trépigna de joie. Il attrapa sa manche et le guida en bas de la vallée. Búchanán siffla Edana pour lui dire qu'elle devait l'attendre. Le petit les mena dans une maisonnée au beau milieu d'une vallée. Décidément, ses hallucinations paraissaient vraiment réelles.

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~ Buchanan et Grimbeorn. ~

Grimbeorn offrit un énorme sourire à son sauveur qui, en plus de lui avoir empêché une sérieuse humiliation avait accepté de rester encore un peu à ses côtés. Bon, il était vrai que ce n’était que parce que le petit garçon lui avait proposé de se remplir l’estomac avec les quelques délicieuses pâtisseries que son père avait pour coutume de lui confectionner.
Mais, c’était toujours ça de gagné et Grimbeorn était très heureux de pouvoir montrer son lieu d’habitation à son nouvel ami, car cela était sûr, il deviendrait son ami, il ne voyait pas pourquoi l’humain aux immenses oreilles qui, il en était sûr, lui permettait de voler, refuserait d’être copain avec lui, l’enfant faisait toujours des blagues et n’était jamais fatigué, et il était persuadé que cela était deux grandes qualités, non?
Grimbeorn s’avança donc vers le drôle d’humain et le saisit par la manche, le tirant derrière lui alors qu’il se dirigeait déjà vers la lisière de la forêt dans le but de quitter les conifères pour rejoindre sa maison. L’enfant tirait l’humain pour qu’il ne se perde pas, et peut-être au cas où il s’enfuirait, il ne savait pas trop pour quelle solution opter.

Quittant bientôt l’immense forêt verdoyante, l’enfant marcha rapidement, ses petites jambes le portant jusqu’à une pente, les conifères rangés en un grand manteau de feuilles étant juchés sur une colline. Dévalant donc cette descente, l’enfant regarda par dessus son épaule pour s’assurer que son nouvel ami soit toujours derrière lui, au cas où il ne tirait plus qu’un bout de tissu, mais, son invité était toujours là ce qui ravi l’enfant. Quittant bientôt la colline, Grim enfoui ses pieds dans la terre meuble, habillée d’une herbe épaisse et qui faisait la beauté des lieux. Non loin d’eux, l’immense maison qu’il habitait avec son père s’étendait fièrement. Elle avait un toit en chaume qui les abritait des intempéries, entièrement construit pas son père, et les murs étaient faits de pierres, et de bois, les protégeant du froid, et de la chaleur. A la droite de la chaumière, il y avait un grand jardin où les moutons et les chèvres se nourrissaient de l’herbe, une bûche pour couper du bois et derrière, une écurie où les poneys s’y abritaient.
Beorn, son père, semblait avoir veillé au confort des animaux et à la protection de son fils et de lui-même, bien que la question de la sécurité de sa progéniture était plus importante que la sienne, lui, savait se défendre, pas l’ourson étant donné que l’enfant préférait largement jouer à tout et n’importe quoi. La maison que son paternel avait aménagé représentait la fierté du platigrade qui l’aimait plus que tout, et qu’il n’échangerait pour rien au monde, il fallait qu’il se l’avoue.

Arrivant aux abords de la maisonnée, Grimbeorn lâcha enfin son nouvel ami et observa l’extérieur, son père ne semblait pas être revenu, c’était bien, il n’avait pas trop envie qu’il lui fasse peur, bien qu’il aurait aussi aimé le lui présenter et lui montrer à quel point l’humain pouvait se montrer amusant.
Alors, l’enfant s’avança vers la maison et poussa la lourde porte en bois, ouvrant sur une immense pièce remplie de foin, et de petites clôtures où des boeufs se trouvaient. Au fond, sur une estrade se trouvait un plan de travail, avec une cheminée pour y faire cuire les différents aliments. Devant, il y avait une grande table, le toit, soutenu par des poutres, et sur la table se trouvait encore les restes du petit-déjeuner que Grim n’avait même pas débarrassé. Au fond à droite se trouvait deux portes, derrière l’une d’elles, c’était la remise, derrière l’autre, la chambre de son père, et en face, son petit chez-lui à lui, qu’il adorait.
Faisant quelques pas dans la grande pièce, l’enfant ouvrit les bras et regarda l’homme aux grandes oreilles avec un immense sourire, ignorant que son père se trouvait déjà dans la demeure.

“Tadaaaaaam! Voilà ma maison! Elle est jolie, hein! Et là-bas, ce sont les boeufs! Tu es impressionné, hein?”

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~ Buchanan et Grimbeorn. ~

Le petit garçon imaginaire avait attrapé la manche de Búchanán pour le tirer dans la bonne direction. Celui-ci semblait toujours perdu dans ses pensées à s’imaginer un monde paisible loin de ces ours qui parlent. Ils évoluèrent entre les arbres de l’immense forêt, faisant bien attention à ne pas se cogner la tête contre des branches qui pendraient lamentablement. La végétation était dense et la marche était difficile. Il suffisait d’un rien pour se prendre le pied sur une racine malheureuse. C’est pourquoi Búchanán faisait de grands pas pour être plus stable. De plus, la lumière peinait à filtrer au travers le feuillage dense des arbres qui se rejoignaient comme une famille centenaire témoignant de leur amitié de longue date.

Il sortit enfin du bocage et une plaine verdoyante s’offrait à leurs yeux. Seul leur regard était arrêtait par la colline à l’horizon. Des monolithes imposants étaient plantée de-ci de-là comme si les géants d’entant les avaient placés ici il y a des années. Les derniers rayons du soleil réchauffaient encore cette étendue sauvage et accueillante. C’est à ce moment que le barde glissa sur l’herbe, car l’enfant avait accéléré sa cadence alors que le jeune homme se contentait d’admirer le paysage. Il se releva comme si cela n’était jamais arrivé et reprit sa marche normalement en veillant à ne pas tomber. Au loin s’élevait une maisonnée où un âtre s’enflammait, laissant s’échapper une fumée grisonnante. Búchanán comprit que c’était là leur destination. Normal, vu qu’il n’y avait que cette habitation à des lieues à la ronde. Elle était entourée d’un rempart qui séparait la demeure de la nature sauvage. Bien qu’à découvert, les murs semblaient solides.

Ils arrivèrent enfin devant la lourde porte de bois. Un magnifique jardin s’offrait aux yeux émerveillés du barde. Ce doit être le paradis sur terre, finalement ça a du bon les hallucinations. De magnifiques plantes aux milles couleurs étaient butinées par de grosses abeilles et dégageaient une odeur à tomber. Un arbre trônait fièrement au milieu du jardin et était certainement le plus grand qui lui ait été donné de voir. Dans ce décor idyllique paissait différents animaux de fermes, toujours deux par deux. Le jeune homme ne voyait pas d’autres de leur congénère. L’enfant étrange le poussa alors à l’intérieur d’une maison où la pièce principale était son centre. On pouvait la comparer au grand hall des guerriers tombés aux combats qui festoient la nuit durant avant de reprendre le combat au petit jour, attendant le jour du grand combat. La salle était spacieuse et Búchanán en restait bouche bée. D’une voix lasse, le barde répondit au garçonnet :

« Oh oui, elle est vraiment très belle ! » Il se mouvait dans la pièce, touchant du bout de ses doigts les quelques meubles qui s’y trouvaient et reprit pour lui-même : « Je n’avais jamais eu d’hallucinations qui semblaient aussi réelles. »

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~ Buchanan et Grimbeorn. ~

Grimbeorn sourit de toutes ses dents, heureux que son sauveur trouve que la maisonnée, battit par son père soit à son goût. Il était naïf, hélas, et ne comprenait pas que l’homme aux grandes oreilles était persuadé qu’il était victime d’une hallucination, ni même qu’il répondait sûrement à l’enfant pour lui faire plaisir. Lui, était persuadé qu’il était très heureux de se trouver en ces lieux, et cela lui suffisait amplement.
L’ourson se tourna de trois quart en direction de son sauveur qui se mit à arpenter la pièce, touchant les meubles qui décoraient la salle. Il semblait réellement impressionné et cela empli Grim de fierté, parce que c’était son père qui avait construit cette chaumière, jadis pour sa femme, lui et sa progéniture, elle n’accueillait plus que deux personnes désormais, dont un ourson qui se sentait bien seul pour jouer à des jeux. Cependant, amener son sauveur dans sa demeure et lui offrir le couvert ne faisait que retarder son départ qui se ferait de toute manière, mais l’enfant ne souhaitait pas y penser, il voulait encore profiter de la présence de l’humain aux grandes oreilles et peut-être même, lui proposer de jouer à cache-cache une fois qu’il auraient mangés.

L’enfant sortit finalement de ses pensées et accouru vers l’humain dont il épousseta les vêtements à l’aide de ses petites mains afin de les nettoyer de la boue qu’ils avaient reçus alors qu’il était tombé pendant qu’il le menait jusqu’à chez lui. Toutefois, il n’était pas désolé de cela, il était tombé de nombreuses fois, et ne s’était même pas fait mal. Alors, un grand gaillard comme celui-ci, il ne se ferait pas grand mal non plus, si? Et bien tant pis, c’était son père qui était doué pour soigner les bobos, lui, il était doué pour manger, et c’était pour ça qu’il avait amené son sauveur dans sa maison. Sans plus attendre, il courut vers la petite estrade sur laquelle était juchée une table en bois avec des chaises, entourées de quelques meubles qui renfermaient couverts et délicieux mets. Grimbeorn ouvrit un tiroir et en sortit une assiette en terre cuite qu’il posa sur la table. Ensuite, il ouvrit un placard et attrapa une assiette avec du fromage, et du délicieux gâteau au miel dont il ne restait plus qu’une seule part. Il sortit ensuite une chope, elle aussi en terre cuite et y versa de la crème. Il disposa ensuite le tout sur la table et se tourna vers l’humain.

”Voilà, c’est prêt, tu peux t’asseoir!”-s’exclama-t-il en souriant.

Par la suite, il contourna la table en courant et attrapa ses couverts qui se trouvaient ici depuis le petit déjeuner et il les posa sur le côté, il devait aller à la rivière en fin d’après-midi pour les laver, mais il espérait que son père le fasse à sa place. Et bien quoi? Il n’avait pas eu le temps de jouer, étant donné qu’il s’était retrouvé coincé dans le trou d’un arbre!
Il se tourna ensuite vers la table et s’y assit, ses pieds ne touchant même pas le sol. Il se redressa et attrapa un morceau de fromage qu’il mangea en observant son sauveur s’asseoir à table à son tour.

“Tout ça, c’est mon papa qui l’a fait, et avec les animaux. Si on les protège, ils nous donnent de quoi nous nourrir! T’as vu, c’est gentil, hein?! Oh! Tu veux des fruits et des légumes?!”-demanda l’enfant en parlant la bouche pleine, tandis qu’il postillonnait. L’enfant se montrait serviable, il voulait réellement que son sauveur ait envie de rester; et qu’il ai envie de jouer un peu avec lui. Et alors qu’il s’apprêtait à reprendre la parole, son regard fut attiré par la lourde porte en bois qui s’ouvrit et l’ourson se crispa, parce qu’il doutait que son père, en faisant son entrée dans la maison, ai très envie que son enfant joue avec un humain aux grandes oreilles.

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Big ears, why they are so big?

Beorn & Grimbeorn & Búchanán

Je faisais une ronde habituelle sur les terres dont j’étais protecteur et qui entouraient notre chaumière. Ces temps-ci avaient été assez calmes, du moins je n’avais pas senti la trace d’orcs depuis quelques jours. Cela m’étonnait car j’avais perçu les changements de ces lieux depuis quelques mois maintenant. Même moi nous ce n’était plus sur et les avancées des orcs de la Moria ne me disaient rien qui allaient. Depuis Carrock j’avais une vue d’ensemble sur la Terre du Milieu, j’observais quelques changements et une sombre aura planant au dessus de la forteresse de Dol Guldur. IL me fallait retrouver Radagast pour savoir s’il avait perçu ces changements et me rendre chez les elfes de la forêt noire pour savoir s’ils comptaient y faire quelque chose. J’avais peu d’espoir concernant Thranduil, ce monarque se limitait à la protection de ses terres tout comme je le faisais. Je pouvais le comprendre, il se devait de protéger les siens mais le temps arrivait où il fallait aussi veiller à ses alentours. Puisque nous étions voisins, nous pourrions sans doute trouver quelques accords pour étendre cette protection et faire en sorte de leur apporter mon aide tout comme ils pouvaient m’apporter le leur. Je n’appréciais pas réellement ces elfes, ni même le roi des elfes mais je savais me montrer courtois et raisonnable lorsqu’il le fallait réellement. Après tout je n’avais jamais empêché ses gardes de chevaucher mes terres même si je le voyais toujours d’un œil mauvais.

Ceci dit même si j’étais satisfait de ne pas trouver d’ennuis sur mon territoire je rentrais pas moins inquiet de l’état de la nature telle qu’elle était et telle qu’elle allait être s’il ne se passait pas quelque chose. A moi seul je ne pouvais pas réellement contribuer à ce que tout change, même avec les derniers changeurs de peau je ne pouvais que les chasser, jamais les exterminer. Le vent soufflait sur le val, faisant plier les hautes herbes par ses bourrasques irrégulières. J’entrevis ma chaumière au loin et était content de pouvoir retrouver mon fils. J’allais alors lui proposer de sortir un peu, aller en balade puisque les alentours étaient sécurisés et que nous allions devoir bientôt retrouver les poneys. Mais à mesure que je me rapprochais de ma maison, je me sentais de moins en moins tranquille.

Je sentais une autre odeur que celle de mon fils, je n’avais pas besoin de mettre le nez dans l’herbe pour la ressentir comme si j’avais la personne concernée sous lez nez. La chair humaine est celle qui a les senteurs les plus capiteuses, tandis que les elfes et les nains se confondent plus facilement dans la nature. Outre les orcs qui empestaient, je reconnaissais l’odeur humaine sans problème et celle-ci se trouvait actuellement dans ma maison. Connaissant ces êtres faibles et avares mes premières pensées allaient vers mon fils. Soit il était dans le pétrin soit il avait encore ramené quelqu’un chez nous sans me demander au préalable. Il sait pourtant que la visite d’étrangers dans notre demeure m’horripile et que si je m’évertue à chasser les voyageurs ce n’est pas pour en retrouver dans ma maison. Je gardais ma forme d’ours, poussant lourdement la porte en poussant un grognement pour prévenir de ma présence et qui serait très reconnaissable aux oreilles de mon fils. Même si je ne parlais pas il saurait traduire l’humeur qui en découlait et qu’il avait tout intérêt à se montrer sage puisque j’étais énervé.

Je me précipitais entre les animaux qui firent place à mon passage, agités et sensibles à mes humeurs. J’arrivais jusque vers la cuisine où je vis cet homme aux oreilles pointues tranquillement installé en train de manger notre nourriture. Les babines retroussées dans une respiration menaçante et l’œil féroce, je détaillais l’invité indésirable. Il ne semblait pas avoir fait de mal à mon fils qui était tout aussi installé. Cela m’était complètement égal, il n’était pas la bienvenue ici et je n’allais pas me faire prier pour le chasser. Je n’avais certainement pas besoin d’en faire beaucoup pour l’impressionner ou pour l’effrayer. Aux yeux des humains, ma taille était presque 5 fois celle d’un ours normal. Je me mis alors à lui hurler dessus, les crocs apparents, grognant tout mon mécontentement à en faire trembler les murs et ses couverts. Je n’aimais pas faire ç dans l’enceinte de ma maison, ça effrayait les animaux et ça perturbait les abeilles. Néanmoins si je pouvais faire comprendre ainsi à mon fils que je n’appréciais vraiment pas et faire fuir cet étranger de chez moi je n’hésitais pas sur l’intensité. J’entrepris même de foncer dans la direction de l’homme, bousculant sa chaise pour le faire tomber à la renverse et m’approchant dangereusement au dessus de lui tel une bête affamée.