Une mauvaise rencontre en apporte une bonne (ft. Brynjolf)

I believe in fate

BE STRONG WHEN YOU ARE WEAK, BE BRAVE WHEN YOU ARE SCARED, BE HUMBLE WHEN YOU ARE VICTORIOUS.

Je venais de quitter Rohan, mais je ne savais pas où aller. Ces nouvelles révélation m'avaient perturbée à un tel point que je n'avais pas remarqué que j'avais pénétré dans la forêt. La végétation était dense et mon cheval avait de la peine à évoluer dans cet environnement. Je descendis donc et continuai à pied, le tirant derrière moi.

Nous avions cheminé durant plusieurs heures et je ressentais la fatigue qui nous prenait petit à petit. C'est à l'orée d'une clairière que je décidai de faire halte. Un ruisseau coulait calmement non loin de nous. Je ne fis aucun feu pour éviter d'attirer des créatures indésirables. Je laissai mon compagnon à quatre pates vaquer non loin de moi : il semblait calme à brouter l'herbe. Moi, je devais me contenter d'un morceau de pain et de fromage que j'avais volé à Rohan.

Le calme régnait en ce lieu et je m'assoupis rapidement. Je ne me sentis pas partir pour le pays des rêves ; jamais je ne me serais laissée aller à une telle imprudence.  Mon repos n'était cependant pas tranquille, car je revoyais mon parcours depuis la destruction de mon village par les Orcs.  

C'est le cri affolé du cheval qui me sorti de cette torpeur. Je le vis s'enfuir et, d'un bon, je me mis sur pied et attrapa mon épée et mon bouclier. Tous mes sens étaient en alerte. Pourtant je ne distinguais rien dans les fourrés. Je gardais mon calme, observant attentivement mon environnement.

Soudain, un orc jaillit derrière moi. Son cri m'avait fait me retourner et je le voyais brandir sa grande épée qui semblait aussi tranchante que ses dents. Je parvins à parer son coup de justesse. Sa force me surprit et je fus déstabilisée. Il en profita pour me trancher le flanc. Une vive douleur envahit mon corps, mais je n'avais pas l'intention de mourir aujourd'hui. Je bloquais ses coups tant bien que mal, mais ma force m'abandonner peu à peu.

J'étais en difficulté, c'était le moins que l'on pouvait dire.

Une seconde d'inattention et c'en était fini de moi. Il parvint à me faire reculer et je trébuchais sur une racine d'arbre. Il allait abattre son coup fatal quand quelque chose l'en empêcha....

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Le temps semblait se ralentir au moment où il allait abattre ce coup qui serait fatal à la jeune femme. Elle brandissait son épée en un geste vain. Cela n'aurait que fait de retarder sa mort inévitable. Elle ferma les yeux, puis un silence pesant s'installa déchiré par un cri de douleur. La Dunlending était-elle morte ? Non, ce n'était pas son heure.

Quand elle ouvrit les yeux, c'était la vision de l'Orc se faisant transpercer par deux puis trois flèches semblant venir des dieux eux-mêmes. La jeune femme ne pouvait détacher ses yeux de ce spectacle incroyable. Des bruits de pas se firent entendre, venant depuis derrière la guerrière. Celui à qui elle devait la survie frappa de son pieds la monstruosité le forçant à se retrouver ainsi sur ses échines, cette dernière tenta un dernier coup désespéré, mais le géant fut plus rapide et lui encocha la redoutable flèche dans sa tête. C'en fut terminé de l'Orc. L'homme murmura quelque chose qu'Alfdis ne pouvait comprendre.

Et puis quoi maintenant ? Il l'avait tué, mais qu'est-ce qui lui disait qu'il n'allait pas l'achever ? Elle était blessée et ne pouvait qu'à peine se défendre dorénavant. La guerrière était une proie facile. Mais il n'en fut rien.

L'inconnu lui tendit simplement la main. La surprise se dessinait sur le visage de la Dunlending. Elle observa un instant son sauveur : ces yeux. D'un bleu incroyable. La jeune femme ne comprit pas pourquoi elle ressentit cela, mais elle se sentait partir à chaque seconde que leurs regards se plongeaient l'un dans l'autre. Mais il ne fallait pas se laisser distraire. Elle lui tendit sa main couverte de son sang puis il la tira doucement et la remit sur place. Son visage était déformé par une grimace à cause de la douleur qui naissait en son flanc.

Elle n'aimait pas particulièrement se retrouver en position de faiblesse face à un homme, mais elle savait quand elle devait s'incliner. (ne surtout pas changer le sens de cette phrase. Je me rends compte maintenant qu'elle peut être mal interprétée Lol) Elle lui devait la vie et, ne sachant pas s'il comprendrait ce qu'elle dirait, elle lui lâcha un : "Merci".

La guerrière rengaina son épée et observa le cadavre à leurs pieds. Ça aurait dû être elle à sa place. La douleur qui la pliait lui rappela qu'elle était en vie ; mais pour combien de temps ? Elle n'avait rien pour se soigner et son cheval était parti. Posant sa main sur sa blessure, elle espérait ainsi arrêter l'hémorragie. De par ce geste qui lui causa un vif émoi, elle lâcha un sifflement qui montrait son agacement face à cette incommodation.    

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Sa réaction déstabilisa la guerrière au bouclier. Il lui tourna le dos, toujours enfermé dans un profond silence, et commença à s'éloigner d'elle. L'homme allait disparaître comme un fantôme de la même manière qu'il était apparu à Alfdis. Il n'aura été qu'une ombre salvatrice, un simple passant dans la vie de la jeune femme.

Il était difficile pour la Dunlending de savoir la bonne attitude à adopter. Elle avait petit à petit perdu l'habitude de côtoyer ses semblables, car la solitude était devenue sa nouvelle consoeur. À sa grande surprise, elle vit l'homme se retourner et lui faire signe de la tête ; un geste fort discret à son image, mais Aldfis comprit qu'elle devait le suivre. Après tout, qu'aurait-elle pu faire dans cette forêt, seule et blessée ? La jeune femme garda tout de même une distance avec lui ; elle put donc l'observer. Il était grand, c'était indéniablement ce qu'on remarquait en premier, il atteignait certainement les deux mètres. Son pas était allongé et assuré ; l'homme devait certainement avoir l'habitude de parcourir de grandes distances à pieds. Ses vêtements lui donnaient l'apparence d'un ours. Sous ces couches devait certainement se cacher un corps fort et bien bâti. Alfdis se surprit à l'imaginer. Elle s'interdit d'aller plus loin, elle avait d'autre préoccupation en tête. Mais c'est sûr que la guerrière le trouvait très bel homme. Sa barbe qui lui donnait un air sérieux était adoucie par ses yeux d'un bleu clair presque gris.

Ils avaient marché quelques minutes puis arrivèrent non loin d'un lac. On pouvait entendre l'onde légère poussée par le vent. Cachés par des buissons, la jeune femme découvrit son cheval. Quel soulagement pour elle de savoir qu'elle n'aurait pas à devoir marcher avec sa blessure. Elle n'eut pas le temps de se remettre de ses émotions que son sauveur s'était rapproché d'elle avec sa sacoche. Posant sa main sur son épaule, il l'invita à s'assoir sur le rocher. Ce que la guerrière fit sans broncher. Ce n'était pas dans ses habitudes d'obéir aussi docilement à un homme, mais elle semblait hypnotisée par lui.

L'homme se mit à sa hauteur. Enfin, sa hauteur, c'est un grand mot puisque même à genou il la dépassait de quelques têtes. Il présenta le contenu de sa sacoche à Alfdis. Au moins, ce geste était une preuve qu'il ne lui voulait pas de mal. Elle ne voyait que des plantes, certainement médicinales. La guerrière lui décrocha un sourire et il commença à préparer la mixture pour l'enduire sur des bandes de tissu.   

- Ça empêchera une infection. Même une petite entaille peut être dangereuse avec une arme Orc. Ce sont des nids à maladie. 

Ces paroles surprirent Alfdis. “Il sait parler la même langue que moi !“ pensa-t-elle. Et sa voix était douce et rassurante. La Dunlending n'aurait jamais imaginé une si belle voix chantante pour ce personnage. Leurs visages étaient proches et leurs regards se croisèrent à nouveau. Le coeur de la jeune femme s'emballa et elle l'entendit raisonner dans ses tempes. Le pourpre montait à ses joues. Cette proximité la désarçonnait. Elle ne sut que répondre et se contenta de se tourner sur le côté. Elle souleva sa tunique, dévoilant la rondeur de son sein droit, et présenta sa blessure. Le coup de l'orc avait également déchiré la bande de tissu qui tenait sa poitrine ; elle devrait s'en refaire une. La jeune femme n'était pas vraiment pudique et il avait certainement vu d'autres femmes nues. De plus, elle ne dévoilait pas grand chose de son anatomie et c'était pour son bien.

La blessure n'était pas belle, mais fort heureusement peu profonde. Elle s'étendait sur toute la longueur de son flanc. Les côtes n'étaient pas cassées, ce qui aurait été plus problématique. Son sauveur disposa les bandes sur la blessure ce qui fit grimacer la guerrière au bouclier. Ça pique, c'était bon signe. Puis il alluma un feu pour stériliser l'aiguille qui allait pénétrer sa peau dans quelques minutes.

Alfdis profita de ce moment pour se tourner vers lui, un sourire assuré sur les lèvres :

- Puis-je connaître le nom de celui qui m'a sauvé la vie et qui est en train de me soigner ?

[...]

Une fois l'aiguille prête, il s'approcha d'Alfdis et commença à coudre sa peau. La jeune femme le regardait faire avec reconnaissance. C'était rare les personnes qui étaient prêtes à sacrifier leur temps pour aider de parfaits inconnus. La nuit allait bientôt tomber et il serait impossible de se déplacer dans la forêt plongée dans le noir total.

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À chaque fois que l'aiguille transperçait sa peau, une légère grimace se dessinait sur le visage d'Alfdis. Cependant son attention était détournée sur les paroles de l'homme. Curieux pour un vagabond qu'il maîtrise autant bien l'arc, mais elle n'allait pas chercher plus loin. Elle ne le connaissait pas et tout était possible.

Ses mains parcouraient le corps de la guerrière. Certes elles n'étaient pas douce, mais elles avaient une certaine délicatesse. Alfdis se surprit à apprécier ces gestes. Leurs regards se croisèrent et c'était agaçant à quel point cette tension qui se ressentait pouvait faire flancher Alfdis. Malheureusement, il termina son ouvrage.

La guerrière s'étira légèrement pour savoir la portée de ses gestes avec les points de sutures. Alfdis. Elle le regardait avec un sourire reconnaissant tout en remettant correctement son vêtement en place puis se dirigea derrière son cheval. Je voyage aussi. Elle retira son vêtement et depuis où il était, Brynjolf ne distinguait que les épaules nues d'Alfdis.  Et ma région n'est pas très loin d'ici. Elle attrapa le deuxième vêtement, une robe rouge, qu'elle gardait dans sa sacoche et s'habilla de sa cap, puis elle s'approcha du guerrier et posa sa main sur son bras. Merci beaucoup.

La nuit n'allait pas tarder, encore quelques heures et le soleil aura disparu derrière les montagnes. Heureusement que la pleine lune illuminerait la terre ce soir. Brynjolf lui adressa un sourire et lui dit qu'il allait chasser pour leur repas du soir. Alfdis eut l'étrange sensation qu'il allait l'abandonner [HRP hein connard :P ], mais il avait laissé son cheval sur place. En effet, il revint une heure plus tard avec deux lapins. En attendant, la jeune femme avait entretenu le feu. Sa blessure la grattait légèrement, mais c'était bon signe. Il faisait de plus en plus sombre, c'est pourquoi la guerrière pris les carcasses et les prépara. Elle avait préparé une pierre plate sur le feu pour faire griller la viande. Puis, une fois le repas préparé, ils échangèrent quelques mots. Bien qu'ils ne se connaissaient pas, leur conversation était riche, comme s'ils se retrouvaient après une longue absence. Ils n'avaient pas remarqué qu'il faisait noir autour d'eux.

Ils allèrent alors se coucher. Alfdis s'enroula dans sa cap pour garder la chaleur. Mais la nuit lui promettait des cauchemars, certainement le choc de sa blessure qui la fit partir dans des délires. Elle revécut le drame qui s'était déroulé dans son village. Tout ces morts, ses parents, le feu, les Orcs, la désolation,... La jeune femme s'agitait dans son sommeil. Non, les Orcs..... Père......... Mère........ Non !

Elle se réveilla en sursaut. Brynjolf se tenait en face d'elle, apparemment il avait essayé de la réveiller. La Dunlending essaya de reprendre ses esprits, confuse et inquiète d'avoir prononcé quelques mots malheureux : elle avait tellement chaud. Il lui fallait se rafraîchir sinon elle surchaufferait. Sans prononcer un mot, elle se leva et se dirigea vers le bord du lac. La lune illuminait les alentours et il n'était pas nécessaire d'avoir un autre éclairage. La jeune femme retira ses vêtements et les laissa tomber à ses pieds, puis elle rentra, entièrement nue dans le l'eau.

La fraîcheur de l'onde fit immédiatement son effet et permit à la guerrière de se détendre. La lune se reflétait à la surface dérangée par les mouvements d'Alfdis.  Elle nagea un moment jusqu'à ce qu'elle entende un bruit sur la rive. Elle lui tournait le dos et le regarda en arrière.

-Viens me rejoindre, l'eau est bonne.

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La fraîcheur de l'eau fit du bien à la jeune femme. Enfin elle pouvait se détendre après tous ces événements. Bien qu'un sentiment d'être observée lui était pesant. Le silence régnait en ce lieu paisible. Seul les bruits de la nature se faisaient entendre aux alentours : la brise dans les branches, les légères vagues mourant sur la rive et les vies invisibles peuplant la forêt.

Sa tranquillité fut interrompue par un bruissement derrière elle. Alfdis eut juste le temps de voir Brynjolf se retourner sur lui-même. À croire qu'il était déstabilisé par elle. La guerrière au bouclier l'invita à la rejoindre avec un sourire. Elle fut surprise de voir qu'il s'exécutait. Il retira ses vêtements qui rejoignirent les siens sur le sol, puis son sauveur nagea jusqu'à elle. Il garda cependant une distance entre la jeune femme et lui, ce qui fut tout à son honneur.

Elle l'observait et fut étonnée de ce qu'elle voyait. Il semblait plus détendu, il dévoilait un peu plus de sa personne, alors qu'il n'avait semblé ne montrer qu'un mur de glace jusqu'à présent.

-C'est impressionnant. dit-elle d'une voix douce. Jusqu'à présent, tu ne montrais rien du tout, pas un sentiment... un véritable roc dépourvu de chaleur. Elle marqua une pause, puis reprit, toujours sur ce même ton calme avec cette fois un sourire attendri. Et là, te voir déstabilisé me dévoile une partie de toi. Ton véritable toi, du moins, une infime partie. Alfdis marqua une nouvelle pause, un peu plus longue. Elle savait qu'elle s'aventurait sur un chemin escarpé et ce qu'elle s'apprêtait à lui dire toucherait une corde sensible. Mais elle tenait à le lui dire ; d'une part parce qu'avec le peu de temps qu'elle le connaissait, elle commençait à l'apprécier et d'autre part, elle avait l'impression de se faire la moral à elle même. Souvent elle s'était reprochée de ne jamais rien montrer de ce qu'elle ressentait, car la Dunlending ne souhaitait pas montrer ses faiblesses de peur qu'elles ne soient utilisées contre elle.  Pourquoi es-tu si renfermé ?.... Tu as dû voir des choses qui ont dû te détruire...

Alfdis n'attendait pas de réponse à sa question. Elle la connaissait déjà ; cela se lisait facilement sur son visage. La jeune femme ne cherchait pas non plus à lui faire un reproche, mais elle voulait simplement pouvoir le déchiffrer. Sans qu'ils ne s'en soient rendus compte, la distance qui séparait les deux guerriers s'était un peu réduite

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    -Pourquoi as-tu quitté tes contrées ? Cette parole raisonna très clairement dans l'esprit d'Álfdís. Elle avait tout de suite compris qu'il ne voulait pas parler de lui, après tout elle s'était attendue à cette réponse et n'était pas surprise. Maintenant, c'était à elle d'être sur un sentier délicat : sa région. Sa maison qu'elle avait tant aimé dans son enfance avec ses champs, ses forêts et ce village juché sur les rochers. Un lieu paisible qui lui assurait sécurité. Mais ce souvenir ouvrit une plaie profonde dans son coeur. Celui de voir toute sa vie s'écrouler en un instant dans le feu, les cris et le sang. Cependant, la jeune femme ne montra rien de sa peine et se contenta d'avoir un sourire aux lèvres, triste mais un sourire tout de même. Les terres deviennent de plus en plus inhospitalières.

Elle ne tenait pas à raviver ces douleurs du passé et c'était à son tour de détourner la conversation. Connais-tu la légende de ce lac ? Sa voix était plus vivante d'un coup et plus attendrie. La guerrière se souvenait de la douceur de son foyer où son père lui racontait toutes les légendes qu'il connaissait de la région. Et cette dernière était la préférée d'Álfdís. On raconte qu'une jeune femme vivait non loin d'ici et que sa grande beauté nourrissait la convoitise des hommes. Mais son coeur était déjà pris par quelqu'un. Ils auraient filé le parfait amour si, par jalousie, un prétendant n'avait pas tué son amour pour l'avoir rien que pour lui. Elle se serait donnée la mort sur les rives de ce lac, en cette même nuit de pleine lune. Depuis, elle reste ici à veiller sur l'amour des personnes de la région. Son regard se perdait dans l'eau avec un visage apaisé, soulagé de retrouver une part du bonheur de son enfance. Elle se revoyait auprès de son père, se rappelant la voix chaude et profonde de celui-ci qui la rassurait tant. Mais qui désormais était tue à jamais. Puis elle regarda Brynjolf dans les yeux. Peut-être que nous la rencontrerons.

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