Turgon

NOM&PRÉNOM ▬ Turgon SURNOM ▬ x ÂGE ▬ 85 ans PATRIE, RACE ▬ Dùnedain   LIEU DE NAISSANCE ▬ x RANG SOCIAL ▬ Intendant du Gondor PROFESSION ▬ Intendant du Gondor  SITUATION AMOUREUSE ▬ MariéPOUVOIRS ▬ x DE QUEL COTÉ IL EST ▬ Le seul côté duquel je puisse être est celui du Gondor ! GROUPE SOUHAITÉ ▬ x

VOTRE PHYSIONOMIE ▬ Brun aux yeux gris, comme la plupart des Dùnedains. Le regard marqué plus par les soucis que par l'âge, Turgon possède un nez fin, presque aquilin et laisse une barbe brune aux reflets roux de quelques semaines lui manger les joues. La peigner pendant quelques minutes chaque matin fait partit de ces rituels qui assurent son efficacité au rôle d'intendant du Gondor. Sa carrure est somme toute assez athlétique, sans pour autant être une montagne de muscles, ce qui ne le démarque d'ailleurs pas du reste de ses conseillers. Turgon a suivit une éducation militaire, aussi adopte t-il une posture droite, presque rigide diraient certains, avec un port de tête altier. Même s'il a connu son lot de campagnes militaires, sa peau autrefois brunie par le soleil a aujourd'hui tendance à s'éclaircir un peu.
Aussi à l'aise à cheval qu'à pied, Turgon peut aussi bien exercer son autorité depuis sa chair d'intendant que du haut de son destrier, au coeur d'un champs de bataille. C'est pourquoi on l’aperçoit tantôt en armure, tantôt en manteau de cour, et il n'est pas plus gêné dans l'un que dans l'autre.  
VOTRE STYLE VESTIMENTAIRE ▬ Comme tout homme pragmatique, Turgon adapte sa tenue à son activité. Il arrive donc qu'il troc son armure de plates contre un long manteau ornementé de fines broderies, si la nécessité de combattre ne se présente pas. Hormis les casques, Turgon dédaigne les chapeaux et autres coiffes, préfèrent laisser ses cheveux à l'air libre.
VOS PARTICULARITÉS ▬ Le port fréquent d'un casque fait que ses cheveux sont généralement plaqués sur sa tête, n'occupant que peu de volume, et les quelques combats menés ont laissés son nez un peu plus anguleux qu'il ne l'était à l'origine, mais on chercherait vainement la moindre cicatrice ou blessure sur son visage. En revanche, son corps porte le poids de ses batailles et est marqué en divers endroits de cicatrices, seules témoins d'anciennes blessures.
VOTRE CARACTÈRE ▬ En tant qu'intendant, Turgon ne saurait se laisser aller au coup de sang. Il est d'un naturel calme, ce qui laisse parfois croire, à tort, qu'il est passif. Plutôt pragmatique, Turgon n'hésite pas à prendre quelques minutes pour réfléchir à une situation plutôt que de foncer tête baissée, ce qui explique pourquoi depuis toutes ces années, il est toujours digne de la confiance des siens.
Cependant, il est bien connu qu'en Terre du Milieu, l'urgence se fait parfois si pressante qu'on ne saurait prendre le temps de tergiverser. Seul un ent serait assez fou pour seulement essayer ! Dans ce genre de cas, Turgon ose faire confiance à son instinct, qui ne lui a pour l'instant jamais fait grand défaut.  
CE QUE VOUS AIMEZ ▬ Un intendant ne peut se permettre d'avoir de passe-temps. Pour autant, quand le sommeil le fuit, Turgon se rend dans la salle d'arme de la garnison et s'exerce pendant de longues heures au maniement des diverses armes que tout soldat se doit de maîtriser lorsqu'il participe à la défense des siens.
VOUS AIMEZ FAIRE LA FÊTE, BOIRE, MANGER ▬ Non.
AVEZ VOUS DES PASSIONS DANS LA VIE ▬ La seule passion que j'ai est ma patrie.
AVEZ-VOUS UN BUT DANS LA VIE ▬ Servir le Gondor, en donnant le meilleur de moi même, afin de tracer la voie à mon fils.
CE QUE VOUS DÉTESTEZ ▬ x
PROFITEUR OU DÉBROUILLARD ▬ Pourquoi faire un choix ? Seule la survie de ma nation compte.
SUR QUI POUVEZ VOUS COMPTER EN CAS DE PROBLÈME ▬ J'ai derrière moi une nation entière, de soldats dévoués et courageux. Et si je n'avait pas le peuple de mon côté, je n'occuperais plus cette chair depuis longtemps. Si les Ténèbres veulent s'en prendre à moi, mieux vaux qu'ils soient prêts, car la réponse du Gondor sera terrible.
COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS FACE AU DANGER ▬ Un guerrier doit savoir choisir ses batailles. Et s'il choisit de ne pas livrer combat, alors il a déjà perdu.
UN SECRET QUE VOUS GARDEZ ▬ Je suis accro à la pâte d'amandes.
QU'EST-CE QUI VOUS FAIT HONTE ▬ Quand, dans ma jeunesse, j'ai confondu mon casque et mon pot de chambre.
QUEL TYPE D'ARME AVEZ-VOUS ▬ J'ai suivit une éducation militaire parmi les plus strictes du continent. Epée, lance, hache ou encore arc sont familiers de mes mains. J'ai cependant un faible pour les bâtardes, que je manie avec une aisance mortelle, croyez-en mes adversaires. .
QUELLE EST VOTRE PEUR ▬ De faillir.

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VOUS ET LA TERRE DU MILIEU ▬ Voilà 85 ans que je côtoie cette terre. J'ai eu mon lot de batailles. J'ai vu les Ténèbres à l'oeuvre plus souvent qu'à mon tours. Nombre de mes amis ont passés de l'autre côté du voile. Et pourtant, je n'ai pas le droit d'échouer. Non seulement le Gondor, mais les peuples libres plus généralement, se doivent de préserver leur voix, et de continuer à rappeler aux Ténèbres combien notre lumière est vive. Ce n'est qu'en l'absence de cette lumière que les Ténèbres avancent. Soyez certain que si le monde l'oublie, je serait là pour raviver la flamme.

Turgon ouvrit les yeux. Aucune lumière ne filtrait à travers les rideaux. L'aube n'était pas encore venue, et pourtant sa journée commençait. Ses yeux gris, encore plissés de sommeil, reconnurent le jeune page Leodorn. A son service depuis seulement six mois, le jeune homme s'était rapidement fait à sa fonction de majordome, d'écuyer, d'aide de camp, et de toutes les autres tâches que lui attribuait Turgon.

« Intendant, il est l'heure. »

Aujourd'hui n'était pas un jour important. Pas plus que les autres en tout cas. Trugon s'extirpa des couvertures, sentant un frisson lui remonter l'échine lorsque ses pieds foulèrent le carrelage froid.
Les goûts spartiates de l'intendant tranchaient nets avec le faste des ailes moins privées de la Citadelle. Ici, le marbre cédait sa place pour du granit brun, gris ou rouge. Les hautes fenêtres, ornées de vitraux, étaient remplacées par des simples carreaux, plus fonctionnels. Ni tentures, ni bannières, encore moins d'armes accrochées aux murs. Juste le mur. Le mobilier aussi trahissait une volonté de sobriété et de fonctionnalité.

Turgon s'étira consciencieusement, tel un félin se préparant à la chasse. Leodorn ouvrit les rideaux, sans que cela ne change quoi que ce soit à la luminosité ambiante. Le ciel, d'un bleu sombre, était chargé de nuages ténébreux, s'acharnant à masquer les rares diamants qui ponctuaient les nuits d'hiver.
Un plateau de bois était posé au bout du lit, chargé en tout et pour tout d'une carafe d'eau, d'un bout de fromage, et d'une pomme. Turgon n'avait jamais trop d’appétit au levé, pas plus qu'au cours de la journée en fait.
Alors que le jeune Leodorn s'affairait aux quatre coins de la chambre, Turgon quant à lui poursuivait ses étirements. Un élancement à l'épaule gauche lui arracha un rictus fugace, souvenir d'une vieille blessure.

Turgon, chevauche à la tête du groupe de cinquante éclaireurs, depuis près de dix jours. Leurs armures sont aussi ternes que leurs mines, sans parler de la boue qui le dispute à la crasse et à la poussière. Les chevaux, bien que robustes et courageux, sont fourbus. Aucun n'est capable de trotter, encore moins de galoper. La région marécageuse qui flanque le Pelargir n'épargne ni hommes ni bêtes. Et c'est un groupe d'éclaireurs passablement fatigués qui s'engage sur ces sentiers tortueux, disparaissant parfois même sous quelque nappe d'eau ou d'herbes hautes.
Le hurlement d'un cor tir les cavaliers de leur torpeur. Trois soldats sont abattus avant même que le cor se taise.
Parmi les éclaireurs, aucun n'est un novice, et aucun ne cède à la panique. Avec des gestes vifs, ils dégainent leurs armes et charge, toute trace de fatigue emportée par le souffle glacial qui leur parcourt l'échine.
Un rugissement s'échappe des gorges des Haradrims qui, épieux en avant, chargent de toutes parts les hommes du Gondor. L'embuscade tourne rapidement à la boucherie. Comme on dit : aucun plan ne survit au premier coup d'épée. Le sang se mêle à la boue, et les hommes se transforment en bêtes. Voilà qu'il ne reste qu'une dizaine d'éclaireurs. L'acier oriental récolte une funeste moisson sur la jeunesse gondorienne. Deux autres soldats sont mis à terre, et achevés alors qu'ils sont toujours cloués au sol par le poids de feu leurs montures.
Les derniers éclaireurs, ayant prélevés tribu de sang, se couchent sur l'encolure de leur chevaux et enfoncent leurs étriers dans les flans des bêtes. Hommes et chevaux, sentant la fin sur eux dans ce coupe gorge, filent au vent tel des oiseaux effrayés par un prédateur. Et c'est poursuivis par des nuées de flèches et les cris de guerre des Haradrims qu'ils tracent à travers le bourbier, en direction du reste de leurs forces.
Regardant par dessus son épaule, Turgon réalise qu'il a été touché, un empennage rouge dépassant de son épaule. La flèche a su trouver le chemin jusqu'à sa chaire, et l'armure n'y a rien changé. A peine terminé, il ne se souvient déjà plus de l'affrontement que par bribes. Des visages crottés, apeurés et ensanglantés.

Finissant ses étirements, Turgon fit une dernière fois craquer son épaule avant de laisser Leodorn l'habiller.
Rien de très luxueux, car là encore la sobriété prime. Le matin est réservé aux impératifs militaires et, à défaut d'enfiler son armure, Turgon tiens à conserver une allure martiale.
Alors qu'il ajustait ses manches, une jeune fille apporta une vasque d'eau chaude tandis qu'une autre servante, plus âgée, était chargée d'un miroir dans une main et d'un rasoir dans l'autre.
Le fil du rasoir caressait ses joues lorsque Leodorn réapparu, avec à la main une arme redoutable, capable de faire trembler les grands de ce monde comme de jeunes recrues à leur première charge : le programme de la journée.

« Six heure : levée de l'étendard et passage en revue de la garnison sud.
Six heure trente : rencontre avec l'état major au sujet du raid punitif sur les Uruks d'Ithilien.
Huit heure : visite du chantier de rénovation de la muraille nord. Souvenez-vous que les ouvriers ont perdus l'un des leurs il y a deux jours seulement.
-Écrasé sous une poutre c'est ça ?
-Oui.
Neuf heure : intervention auprès des nouvelles recrues, à propos de la « géopolitique intra muros »
-Il ne faudrait pas que l'un d'eux s'aventure dans le quartier de Brän l'Indompté, n'est-ce pas ?
-Même s'il ne nous cause pas de soucis, et ne s'en prends pas à nos hommes, peut-on vraiment toléré qu'un brigand dirige les bas fonds ?
-Nos ressources sont limitées. Nos hommes sont bien plus utiles à lutter contre les pirates, les Uruks et que sais-je encore, au lieu de gaspiller leurs vies dans une guerre civile. Au moins Brän est-il docile, et plutôt coopératif... pour un brigand. Et le taux de morts suspectes a été divisé par deux depuis qu'il dirige les guildes de ce quartier.
-Hum... je pense qu'il a appris à ses gars à maquiller leurs crimes.
-Probable. Mais pour l'heure, de bien plus grands ennemis nous guettent. Affrontons un adversaire à la fois. Il sera toujours temps de rétablir l'ordre quand nos frontières seront plus calmes. Ensuite ?
-Jusqu'au déjeuner, vous aller superviser l’entraînement à l'épée des hommes du bastion nord. Seulement pour aujourd'hui, Falkor sera de retour demain.
-Des nouvelles de sa mission, au fait ?
-J'ai lu le rapport préliminaire. Il semblerait qu'Umbar soit à nouveau calme.
-Bien.
-Pour l'après midi...
-Plus tard, Leo. Une chose à la fois. Traversons d'abord la matinée sans encombres, nous nous chargerons du reste de la journée ensuite ! »

Un sourire discret accroché aux lèvres, Turgon se leva et prit la direction de la cour, pour la levée des couleurs du Gondor. Voir l'étendard flotter au vent, accompagné par le chant du clairon, était l'un de ses moments préférés de la journée.