You don't even know me....

Invité

Eleceth & Elea

" You dont even know me..."

Il s’était fait repérer ! Comment avait-il pu être à ce point négligent ? Non seulement, il n’avait pas réussi à récupérer le poignard d’apparat de son client, mais en plus, il avait été repéré par le voleur. Et la cerise sur la catastrophe était que cet homme avait des hommes de main particulièrement vicieux. Heureusement pour Eleceth, un de ses contacts l’avait prévenu à temps pour qu’il puisse mettre sa fille en sécurité et quitter le hameau avant que ces derniers ne le trouvent. Se séparer d’Aileen avait été encore plus douloureux que d’ordinaire, car il ne savait pas quand – ni « si » - il la reverrait. Il l’avait serré dans ses bras pendant une bonne demi-heure, combattant du mieux possible les larmes qui lui montaient aux yeux. Il ne voulait pas partir, il ne voulait pas abandonner sa précieuse petite Aileen, mais il savait qu’elle ne serait pas en sécurité tant que ces hommes seraient après lui.Il devait la protéger quoi qu’il lui en coûte.
Albert, son beau-père, lui prépara des provisions pour un très long voyage et des onguents au cas où une de ses blessures se rouvrirait. Le chapelier embarqua également ses armes et des vêtements chauds. Sa fille lui offrit un collier dont elle avait fabriqué le pendentif, en lui disant que ça le protégerait. Même s’il ne lui disait pas ce qu’il faisait, Aileen semblait comprendre quand son père courait un danger.
Après avoir dit au revoir à ses proches, il était donc parti à cheval dans le but d’éloigner ses poursuivants du hameau. Il décida de rejoindre la Route Verte puis partir vers Bree avant de prendre au Nord, pour le moment. Avec un peu de chance, ses poursuivants se contenteraient de suivre sa trace et il pourrait ainsi protéger son hameau. Pendant plusieurs jours, il ne sentit aucune présence, mais sur la route pour Fornost, il se sentit suivi. Il tourna alors bride en direction des collines. Il les savait infestées de brigands et connaissait les chemins sûrs, mais difficiles pour éviter d’avoir des problèmes. Il espérait que les hommes chargés de le mettre hors d’état de nuire n’aient pas sa connaissance du terrain et tomberaient dans une embuscade ou se perdraient suffisamment longtemps pour les décourager de continuer.
Une fois sorti des collines, Eleceth bifurqua vers le Sud. Ne remarquant pas de présence, il se dit que son stratagème avait fonctionné et décida d’amorcer le voyage de retour. Il avait à peine dépassé le Dernier Pont que ses poursuivants lui tombèrent dessus. Il se défendit du mieux qu’il put, mais ils eurent vite le dessus, étant largement trop nombreux. Heureusement pour lui, leur mission n’était pas de le tuer, mais de le ramener auprès de leur commanditaire. Ce qui ne les empêcha pas de lui faire payer le fait de les avoir fait courir la moitié de l’Eriador. Résultat des courses, il avait eu trois côtes brisées, des ecchymoses presque sur la totalité du corps et une arcade sourcilière fracturée. Il ne dut son évasion qu’à l’erreur monumentale d’un des gars : ce dernier lui prit le collier qu’Aileen lui avait fait. Tous ses poursuivants s’étaient alors mis à le provoquer en lui parlant de sa fille et de ce qu’ils lui feraient quand il serait aux mains de leur employeur. Ces paroles réveillèrent le tueur qu’il lui arrivait de devenir quand il s’agissait de protéger ceux qu’il aimait. Malgré la douleur, il parvint à se saisir de sa rapière et le combat qui s’en suivit fut relativement bref.
Quand il reprit conscience de ses actes, Eleceth se rendit compte que ses adversaires avaient tous péri de ses mains. Paniqué, il cacha les corps du mieux qu’il le put, reprit le cadeau de sa fille dans sa main, ramassa l’argent qu’il put pour faire croire à une attaque de brigands et remonta, tant bien que mal, sur son cheval qui se mit à trotter tranquillement. Les blessures du passage à tabac ajoutées à celles que le chapelier avait reçues durant le combat l’avaient laissé à bout de forces et il ne tarda pas à avoir du mal à rester conscient. La douleur était atroce et il avait perdu pas mal de sang.
Il n’avait aucune idée de l’endroit où sa monture l’emmenait. Il avait déjà assez de mal à ne pas tomber pour se soucier de ce genre de détail. Il serrait machinalement le collier fait par son seul trésor contre son cœur et se tenait aux rênes de sa main libre.
Le chapelier perdit totalement la notion de temps ou de distance, et quand son cheval s’arrêta, il tomba au sol, évanoui, le bijou toujours serré dans son poing...

Quand il reprit enfin connaissance, il n’avait absolument aucune idée de comment il avait pu se retrouver dans ce confortable lit de plumes, vêtu d’une chemise de nuit légère et agréable, avec pour toute trace de son combat qu’une petit migraine. Il se trouvait dans une chambre aux lignes élancées et élégantes, joliment éclairée par la lumière du soleil. Il ne vit ses habits nulle part, mais une pile de vêtements aux tons pastel était posée sur une table dans un coin de la pièce. Il tourna la tête vers la droite et sursauta en voyant qu’il n’était pas seul.
- Qui êtes-vous ? Où suis-je ? demanda-t-il, légèrement paniqué.

Phantasmagøria

It's beyond my control.

Elea & Eleceth

La forêt était agitée, haut perchée sur une branche, Elea revenait à elle après s’être assoupie. Elle était sensible aux mouvements du vent, au moindre bruit provenant des bois au point qu’elle pouvait en être dérangée lorsque quelque chose ne semblait pas normal. Elle revenait souvent pourtant se reposer ici, la vie des elfes lui paraissait parfois trop figée et la forêt lui apportait alors un retour à la réalité par sa vivacité. Les choses auraient été plus simples si elle avait été une elfe, elle n’aurait pas eu constamment ce besoin de fuir pour cesser de se bercer d’illusions. L’après midi aurait dû être banale et pourtant elle pressentait que quelque chose en ces lieux n’allait pas. La jeune femme se redressa et descendit de son arbre après avoir entendu des brindilles craqueler sous un poids non loin de sa position. C’était surement cela qui avait perturbé son sommeil et il éveilla bien trop de curiosité en elle pour qu’elle le laisse passer. Fronçant les sourcils, la jeune femme évolua entre les troncs dans la plus grande discrétion possible.

Quelques secondes d’hésitation, la jeune femme glissa ses mains entre les feuillages d’un buisson afin de rester à couvert au cas où le bruit provenait d’une menace pour elle. Elle était cependant certaine qu’il ne s’agissait pas d’un orc, pour en avoir croisé une fois dans sa vie, ce souvenir était suffisamment ancré dans sa tête pour qu’elle sache faire la différence entre une présence d’orc et autre chose. C’est alors qu’en parcourant des yeux le champ de vision qui s’offrait à elle, la jeune femme aperçu un corps gisant au beau milieu de la forêt. Il ne lui fallut pas plus de secondes pour reconnaitre la silhouette familière d’un homme et qu’elle sorte de sa cachette pour aller voir de plus près. Elea constata qu’il était dans une mauvaise posture et qu’il était sans nul doute inconscient. C’est cependant la pâleur de sa peau qui lui mit la puce à l’oreille, sur le fait qu’elle ne devait pas trainer davantage pour prendre une décision. Le problème n’était pas de savoir si elle l’aidait ou pas mais plutôt comment. Elea ayant eu quelques bases de soins elfiques, elle s’empressa de chercher une plante qui l’aiderait sans doute à ralentir les saignements le temps qu’il puisse bénéficier de soins plus poussés. Elle froissa les feuilles entre ses mains et les disposa sur son arcade sourcilière ensanglantée. Si elle souhaitait que cela serve elle se devait de le ramener jusqu’à Imladris afin qu’il se fasse soigner.
La jeune femme avait conscience qu’elle ne savait absolument rien de lui et que ces blessures étaient probablement le résultat de ce qu’il avait lui-même provoqué. Cependant le moment était très mal choisi pour faire son procès et le bijou qu’elle trouva dans sa main lui mit la puce à l’oreille que quelqu’un quelque part devait l’attendre. Pourquoi un tel pressentiment ? Parce qu’elle avait vécu quelque chose de similaire : elle avait attendu son père, il n’était jamais revenu à lui. Sur ces pensées, la jeune femme entreprit de le soulever. Ce n’était pas sa carrure qui allait faire la différence mais avec un peu de technique, elle glissa ses avants-bras sous les bras de l’homme alors qu’elle s’était placée à sa tête, décollant ainsi que le haut de son corps et se contentait de tirer en arrière de tout ce qu’elle pouvait. Par chance les portes d’Imladris n’étaient pas très loin et alertés par sa présence, des elfes de garde vinrent à son aide pour mener l’homme dans un lieu sûr. Malgré les remontrances de certains elfes, Elea les supplia de lui venir en aide. Quelques paroles seulement furent échanger avant qu’ils ne le conduisent dans une infirmerie.

Elle aurait pu laisser les choses là, mais on la désigna responsable de cet homme jusqu’à ce qu’il quitte la cité. La jeune femme hocha la tête et suivit le cortège. Elle assista les elfes guérisseurs qui prirent soin de lui et lui avaient découvert bon nombre de blessures de part et d’autre de son corps. Et, après de longues heures à travailler sur lui, les elfes décidèrent qu’il n’y avait plus rien à lui offrir qu’attendre son réveil afin de voir son état.
L’humaine s’était donc installée à son chevet, sur un tabouret. Elle surveillait son état de temps à autres, n’hésitant pas à faire venir des elfes lorsqu’elle le voyait parcouru de spasmes ou qu’il se passait des trucs qu’elle ne comprenait pas. Elle quittait la chambre de temps à autres, de peur que sa présence finisse par perturber son sommeil. Et lorsqu’elle revenait elle faisait en sorte de s’occuper ; de la lecture, de la couture, Elea avait beau être réputée pour être d’une grande impatience, pour le coup elle était restée sage et bienveillante.

Jusqu’au moment où il montra des signes de réveil, la jeune femme ferma son livre et le posa sur la table de chevet afin de se rendre disponible. Les regards se croisèrent et forcément, il se sentait perdu. Elea étira un fin sourire à l’entente de ces premiers mots. S’il était réveillé il avait désormais de grandes chances de survivre, ce qui était une bonne nouvelle en soi. Il était cependant tout à fait normal qu’il soit déboussolé, ainsi Elea ne perdit pas de temps à lui répondre et le rassurer quand au fait qu’il n’avait absolument rien à craindre entre ces murs.

« Je suis Elea, vous êtes à Imladris, la cité du Seigneur Elrdond. »

Restant assise sur son tabouret, la jeune femme ne lui demanda pas de se présenter à son tour, il avait probablement mille questions à lui poser pour se resituer. Elea n’attendit cependant pas qu’il les lui pose et s’empressa de lui donner plus d’informations sur son arrivée jusque là.

« Nous vous avons trouvé dans un sale état… »

Heureusement pour lui qu’elle était passée pas très loin. Elle l’avait alors ramené jusqu’aux portes d’Imladris avant qu’on ne vienne l’aider et qu’on le place ici pour le soigner. Les remèdes des elfes sont si miraculeux qu’il n’avait dû dormir que quelques heures à peine. Elle avait pu constater qu’il avait repris petit à petit des couleurs jusqu’à enfin se réveiller. Quoi qu’il en soit si elle n’avait pas vite réagit il serait sans doute mort à cette heure-ci et a priori il ne semblait pas souffrir plus que ce qu’il ne devrait. C’était tant mieux, elle pouvait alors lui rendre ce qu’elle avait avait trouvé dans sa main et qui avait l’air d’être très précieux pour lui. Elea l’avait soigneusement mis dans un tissu afin qu’il ne s’abîme pas et qu’il reste en lieu sûr jusqu’au réveil de son propriétaire. La jeune femme était fière de le lui tendre.

« Tenez, ceci est à vous ! »