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Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin
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 Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin

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MessageSujet: Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin   Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin EmptyMar 23 Juin 2015 - 12:54



Keep an eye on me

Cela fait plus d'une semaine que nous sommes partis d'Ered Luin, fiers sur nos poneys et plus ou moins prêts pour l'aventure. La route est calme et rien de très intéressant ne nous est arrivé jusqu'ici, et je suppose que nous devrions en être reconnaissants. Mais sincèrement, je pense qu'une bonne petite scène d'action aurait certainement fait du bien à tout le monde, histoire de détendre un peu l'atmosphère morose et tendue des premiers jours. Mes compagnons sont partis le cœur lourd, laissant derrière eux famille et attaches pour s'engager dans une quête à l'issue plus qu'incertaine. Les scènes d'adieux lors du départ étaient chargées d'émotion, mais je ne peux pas vraiment dire que je compatis à cet état d'esprit général. Je n'avais qu'une hâte : laisser les Montagnes Bleues derrière moi. Ce n'est pas comme si je ne l'avais jamais fait auparavant, et cette fois j'ai avec moi les seules véritables attaches que l'on pourrait me trouver : Ori et Dori. Je les maudit chaque jour d'avoir pris la décision stupide de s'engager, mais je ne peux leur en vouloir. Ils agissent après tout avec honneur et courage, les qualités qui font de vous un nain respectable. Des qualités que je ne possède pas, d'après ce que l'on me répète souvent.

En tout cas, voilà exactement neuf jours que nous chevauchons en direction de la Comté, et chaque jour le paysage verdit un peu plus, les chemins caillouteux et inégaux laissant place à des sentiers de terre bordés d'arbres et de buissons. Les prairies luxuriantes remplacent peu à peu les étendues rocheuses et les oiseaux chantent de plus en plus nombreux un soleil bienveillant. Nous progressons rapidement à dos de poney, avançant toute la journée puis nous nous arrêtons pour le bivouac lorsque notre roi le décide. On chasse tant qu'on le peut encore, préférant conserver nos réserves de nourriture. Oin et Gloin préparent le feu. On cuisine. Bofur chante une chanson. Ori décrit la journée dans son journal et esquisse quelques dessins autour du feu. Je reste à côté de lui sans rien dire, fumant tranquillement. Dori s'installe avec nous le plus souvent, mais il discute aussi avec les autres nains ; Dori est apprécié et les autres le connaissent et le respectent. Évidemment, cela n'est pas mon cas. J'ai l'impression que le moindre de mes geste est épié, et je ne suis jamais seul, surtout pas quand il y a des affaires autour. On ne m'adresse pas la parole et ma compagnie n'est pas recherchée. C'est de bonne guerre, et je ne m'en plains pas ; après tout, je n'ai pas non plus envie de leur parler. Si je suis là, c'est simplement pour veiller sur mes crétins de frères. Je n'ai jamais voulu partir en voyage avec une douzaine de nains rêvant d'arracher une montagne des griffes d'un dragon à coups de hache et d'épée. Seuls mes frères me parlent, et Bofur, qui n'a jamais eu l'air de se soucier de savoir si j'achetais les objets au marché ou si je me servais simplement sur les étals. Mais je vois bien les regards désapprobateurs que me lancent son frère et son cousin. Ils ne me font pas confiance, et ils ont bien raison. Je ne me ferais pas confiance non plus.

Ce soir, nous nous sommes arrêtés près d'un ruisseau, en bordure d'un petit bois mais assez loin pour éviter les mauvaises surprises. L'endroit est calme et reposant, propice à passer la nuit. Nous nous sommes rafraîchis dans l'eau, puis avons dressé le camp. Les jeunes princes sont partis chasser et le repas fut assez vitre préparé. Du lapin, voilà qui ravit tout le monde, car cela changeait du ragoût de la veille. Je dois avouer que ce repas était le bienvenu après une longue journée monotone passée à poney. Les seuls événements marquants sont les différents paris lancés de temps à autres au fil des heures ainsi que les pitreries des jeunes princes. A côté de cela, les soirées passées à fumer et à discuter autour du feu avant d'aller se coucher semblent pleines de rebondissements.
Cette fois, je suis assis sur une souche d'arbre, à droite de Ori qui a son journal ouvert sur ses genoux, oublié. Il écoute avec passion un récit de Balin qui raconte une des batailles anciennes, une de celles que même Dori n'a pas connu. Les nains rassemblés autour du feu le regardent tous et l'écoutent avec respect et intérêt. Dori est assis à la gauche de Ori et pose certaines questions de temps à autre, les yeux brillants. J'écoute d'une oreille distraite, observant les autres avec attention, détaillant leurs postures et leurs expressions. Mes mains ne trouvent pas de repos alors je les exerce à faire des nœuds plus ou moins complexes avec une cordelette que j'ai sortie de mon sac. Je fais un nœud, je le défais puis j'en fais un autre. Je fais un nœud, je le défais, puis j'en fais un autre.

En attendant, Balin a fini son histoire et certains des nains qui montraient des signes de fatigue nous souhaitent bonne nuit avant d'aller s'allonger dans leurs sacs de couchage. Je continue mes nœuds, m'essayant à un motif différent tandis que mes compagnons nous quittent un à un. La voix de Thorin me sors de ma concentration alors qu'il se lève et annonce de son ton sans équivoque : « Il est temps de nous reposer. » Les quelques nains qui restent se lève doucement et je me prépare aussi à aller me coucher, rangeant ma pipe dans ma poche. « Nori, tu prendras le premier tour de garde. » Je lève la tête si vite que j'aurais pu me coincer le cou. Thorin me lance un regard dur et appuyé qui ne laisse aucune place au doute : il est très sérieux, et j'ai intérêt à me tenir à carreaux. J'ai presque envie de lever les yeux au ciel. Ça va, j'ai compris. Je suis peut-être un voleur mais si je me suis engagé dans cette aventure idiote avec eux, je ne vais pas m'amuser à les poignarder dans le dos. Quand même. Pour qui me prennent-ils.

Il n'empêche que cette attribution du tour de garde me surprend, je ne m'attendais pas à ce qu'on me donne si vite des tâches importantes. Je ne suis pas le seul. Dori me lance à son tour un regard plein de mise en garde, mais je détourne les yeux, rangeant ma cordelette dans une autre poche et vérifiant discrètement que j'ai bien toutes mes armes favorites cachées sur moi. J'attends la suite cependant. Les tours de garde se font à deux, en général, et Thorin ne prendra pas le risque de me laisser sans surveillance. Je m'attends à ce qu'il demande à mon frère de rester avec moi, mais je me trompe. « Dwalin, tu l'accompagneras. » Dwalin. Voilà qui est beaucoup mieux que mon frère. Je lève des yeux rieurs en direction du guerrier qui évite soigneusement de me regarder et se contente d'acquiescer l'ordre de son roi. Dori semble rassuré et rejoint Ori un peu plus loin qui dort déjà à poing fermé. Je me lève, je ne dis rien à personne et je vais m'asseoir à quelques mètres du camp, sur une petite butte herbeuse d'où j'aurais une bonne visibilité sur les environs. Je m'installe en tailleur et je sors de mes bottes mes dagues incurvées que je pose à ma gauche et à ma droite, prêtes à l'emploi en cas de besoin. Mes doigts se saisissent machinalement de la cordelette et défont les nœuds tandis que j'observe les derniers nains se coucher. Dwalin se dirige vers moi sans me regarder, ses grosses haches dans son dos, et ses épaules musculeuses un brin menaçantes. Je sens qu'il n'est pas de bonne humeur, et je ne peux m'empêcher de sourire en coin. Depuis le début du voyage, il m'a évité avec application, et même si j'en mourrais d'envie, je n'ai pas été assez stupide pour aller l'embêter si tôt. J'étais quitte pour un poing dans la figure, et Mahal savait quoi d'autre. Poings qu'il a toujours aussi impressionnants, soit dit en passant.

Il s'assoit non loin de moi, pas trop près mais suffisamment pour pouvoir garder un œil sur ce que je fais, j'imagine. Je ne dis rien, continuant mes nœuds en silence et regardant devant moi avec attention, mais mon léger sourire ne s'efface pas. Voilà une soirée qui risque fort d'être intéressante.


AVENGEDINCHAINS


Dernière édition par Nori le Mar 25 Oct 2016 - 12:18, édité 1 fois
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Dwalin

AZAGHÂL KHUZD ♦ NAIN
Dwalin
♦ PSEUDOs : Dwal
♦ MESSAGES : 6430
♦ RÉPUTATION : 2993
♦ AVATAR : Graham McTavish
♦ DC & co : Tobold & Csiasan
♦ DISPONIBILITÉ RP : ~ A discuter
« Baruk Khazâd ! Khazâd ai-mênu ! »
— RACE DU PERSO : Nain et fier de l'être.
— ORIGINAIRE DE : Exilé d'Erebor, réside actuellement à Ered Luin
— ÂGE DU PERSO : 168 ans et toutes ses dents (mais pas ses cheveux).
— RANG SOCIAL : Seigneur nain.
— MÉTIER PRATIQUÉ : Guerrier dans l'âme et avant tout. Il passe les jours calmes à la Forge.
— ARMES DU PERSO : Tout est une arme pour lui. Sinon : Marteau, Haches, Dagues, Armure de poings, Crâne
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Sa loyauté va à Thorin et à son frère aîné.
— VOYAGE AVEC : Ses armes.
— AMOUREUSEMENT : Veuf depuis 80 longues années. En proie aux regrets et à l'hésitation, à la crainte de blesser et celle de trahir.

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MessageSujet: Re: Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin   Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin EmptyLun 6 Juil 2015 - 10:58



La veillée


La première semaine du périple s’était passée sans encombre, les nains finissant par faire petit à petit plus ample connaissance avec ceux de leurs compagnons qu’ils ne connaissaient pas encore, malgré que chacun eut tendance à rester avec sa petite famille dans un premier temps. Dwalin n’était pas franchement là pour sociabiliser, mais il fallait bien faire un minimum bonne figure afin que le groupe se soude et que chacun veille sur l’autre lorsque les circonstances l’exigeraient (car bien entendu, il y avait peu de chance que le voyage reste aussi paisible jusqu’à sa conclusion… particulièrement à sa conclusion.).  Cependant, s’il s’était mêlé à ses compagnons et avait discuté avec eux indifféremment, il en était un à qui il n’avait pas même adressé la parole. Pour tout dire, il en était un pour lequel, avant même de poser un pied sur la place le jour du départ, il avait décidé de ne fournir aucune émotion, aucune réaction, et préféré l’enterrer dans les tréfonds de sa mémoire afin de ne pas s’exposer davantage à la honte brûlante qui l’étreignait à chaque fois qu’il manquait à cette résolution. Ainsi, si le nain en question se retrouvait face à lui, il verrait à travers lui. S’il se retrouvait sur son chemin, il ne serait qu’une masse inanimée à contourner. Il ne lui manquerait pas de respect, il n’attiserait pas la violence latente en son sein en le reconnaissant, il se contenterait simplement de l’ignorer. Ou tout du moins, il se bornerait à lui donner le minimum d’attention purement nécessaire au bon déroulement de ce voyage, qui était autrement plus important que les remous de l’âme d’un vieux guerrier. Pour autant, cette décision, aussi résolue soit-elle, ce fut pas forcément des plus aisées à respecter.

Il ne pensait pas que ses tourments étaient visibles. Après tout, un Dwalin un peu plus grognon qu’à l’accoutumée, cela ne pouvait guère éveiller de soupçons auprès de ceux qui ne le connaissaient que peu… Sûrement, son frère et Thorin auraient-ils bien repéré chez lui quelques sautes d’humeur étranges, parfois, mais ils ne s’en étaient pas inquiétés plus que cela, ou du moins ni l’un ni l’autre ne lui avaient fait le moindre reproche. Au contraire, sans doute son roi pensait-il qu’il était énervé de la présence d’un voleur dans leurs rangs, pour des raisons d’honneur de la Compagnie. L’honneur… Dwalin se demandait plutôt où avait donc pu passer le sien quand il avait… Il réprima un énième soupir et s’efforça de penser à autre chose qu’au nom de sa femme, sali, à comment il avait pu penser une seule seconde remplacer le fantôme de ses bras aimants par ceux d’un inconnu, à ces quelques moments où il s’était menti pour se sentir aimé de nouveau, même pour quelques heures. Et à combien le retour sur terre avait été violent… et se faisant sentir encore aujourd’hui.

Aujourd’hui, il se retrouvait à écouter d’une oreille plus ou moins attentive, plus ou moins distraite, un récit de Balin. Ce dernier n’avait rien de nouveau pour lui, mais l’auditoire semblait ne pas le connaître et son frère savait de toute façon captiver une audience même avec le plus banal des contes. Le feu dans sa pipe s’était éteint depuis un petit moment et il souriait à demi face à l’enthousiasme des plus jeunes… sans pouvoir s’empêcher de penser à quel point ils étaient jeunes pour être parmi eux, tout en se sachant hypocrite de le songer. Bientôt, le récit prit fin, et chacun souhaita bonne nuit à son voisin en récupérant ses affaires pour rejoindre sa couche. Dwalin attendit un peu, jetant un coup d’oeil à Thorin pour savoir qui s’occuperait de la veillée. Le mot suivant lui fait hausser un sourcil, mais le vieux guerrier fait suffisamment confiance à Dori, un nain d’honneur, pour savoir tenir son frère à carreau… Sauf que Dori n’était pas le binôme de son frère. Pardon ? Le tatoué pu presque sentir les yeux du voleur sur lui, mais se refusa à tourner la tête pour lui rendre la pareille. Il acquiesça légèrement à l’adresse de son royal cousin (qu’il ne pouvait dignement maudire pour lui démontrer ainsi sa confiance… s’il savait. Mahal, faites qu’il ne sache jamais.) avant de raccrocher ses armes dans leur support.

Il balaya les alentours d’un regard mais il avait déjà repéré les lieux quand ils avaient fait hâte. Ainsi, il savait que la butte était une bonne place pour monter la garde… Mais il s'aperçut bientôt qu’elle était déjà prise. Qu’à cela ne tienne. Dwalin n’avait pas peur de s’approcher d’un petit voleur, quel que soit leurs passés…. Il se dirigea donc tout de même vers cet endroit stratégique - et non vers Nori - pour se trouver une place à quelques mètres de l’autre nain et s’installa de façon à faire face à l’autre direction, celle qui n’était pas encore surveillée. De cette façon, ils avaient à eux deux une belle vision des alentours.
Le silence tomba bientôt sur le campement, à peine dérangé par le chant de quelques insectes dans les fourrés, et le vrombissement léger d’un ronflement naissant. Du coin de l’oeil, le guerrier voit les doigts qui s’affairent inlassablement sur la ficelle, mais aussi l’ombre d’un sourire qu’il trouve trop large à son goût. Il ne dit rien, laissa filer les minutes en tentant de faire abstraction de la présence de l’autre, comme il se l’était promis, jusqu’à ce qu’il ne s’entende prononcer d’une voix ourlée d’un avertissement muet :

« Cesse donc de sourire. »

Il aurait pu le rabrouer en lui demandant qu’est-ce qu’il trouvait si drôle, mais en fait il ne voulait pas connaître la réponse. Car il ne voulait pas lui laisser la possibilité de prononcer une quelconque réplique à cela... la probabilité qu’elle ne lui plaise pas étant bien trop élevée pour s’y risquer. Non, une demi nuit de garde, sans mots inutiles, sans vagues. Voilà une perspective qui lui plaisait. Cependant, il avait le net sentiment qu’il était déjà trop tard pour cela.


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MessageSujet: Re: Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin   Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin EmptyMer 29 Juil 2015 - 10:51



Keep an eye on me

Dwalin, Dwalin, Dwalin... Que pourrais-je dire de Dwalin si l'on me le demandait ? Bien des choses, sans aucun doute. Je ne dirais pas que je le connais bien, après tout nous ne nous sommes côtoyé que quelques fois, mais je me souviens assez nettement de ces moments malgré l'alcool qui embuait mes sens. Je sais bien qu'il le regrette amèrement et en a honte, mais ce n'est pas mon cas. Il m'arrive de penser que s'il avait fait partie des gardes qui passaient leur temps à me courir après en Ered Luin, il aurait été celui que j'aurais préféré provoquer. Avec son air bourru et ses poings féroces, l'adrénaline de la course poursuite doit certainement en être décuplée. S'il m'avait attrapé j'aurais sans doute été encore plus insolent qu'à l'accoutumée, rien que pour le voir s'énerver.
Mais les choses ne sont pas ainsi, et je dois me contenter d'un petit sourire amusé en guise de provocation. Il reste silencieux mais la tension qui l'habite se respire au kilomètre à la ronde, et il ne tarde pas à craquer. « Cesse donc de sourire, » me dit-il de sa voix grave et menaçante. Inutile de dire que l'effet est instantané : mon sourire s'élargit, évidemment. Je ne quitte pas le camp des yeux, et mes doigts ne cessent pas leur ouvrage sur la ficelle. Un simple sourire, voilà ce qui avait sorti ce guerrier de sa détermination à m'ignorer. Non pas que j'en fusse blessé, c'était plutôt une confirmation de nos positions respectives. Sachant que si je le souhaitais, je pouvais sensiblement impacter sa réputation auprès de bien des nains respectables, y compris notre cher roi et mon cher grand-frère. Je ne compte pas le faire cependant, il ne le mérite pas. C'est simplement une arme que je garde dans ma poche, comme je cache dagues et poignards un peu partout sur ma personne au cas où j'en aurais un besoin urgent. Je ne pense d'ailleurs pas que ce soit une bonne idée que Dori apprenne la moindre chose ;  j'aurais bien trop peur que Dwalin n'en sorte pas indemne, à vrai dire.
La nuit est calme, et nos compagnons dorment plus ou moins paisiblement quelques mètres plus loin. Les ronflements de Bombur et Oin se mêlent en un horrible concert au rythme changeant. Une nuit devenue habituelle, somme toute. Je laisse mon sourire s'effacer progressivement puis je soupire en baissant les épaules dans un geste attristé. « Voilà que je n'ai même plus le droit de sourire, » dis-je d'un ton désabusé. « Qu'ai-je donc fait pour mériter tant de haine ? » Je pose une main sur mon cœur de façon dramatique, comme si le destin m'avait frappé de son fouet assassin. Mon jeu d'acteur est un réel plaisir pour les yeux, j'en suis convaincu. Quelle maestri, vraiment. Je tourne la tête vers Dwalin et lui adresse un sourire en coin, les yeux pleins de malice. « Je pensais pourtant qu'il te plaisait, mon sourire. » Et voilà, je suis très fier de moi. Pourquoi j'ai dis ça, franchement ? Des fois, je me demande si je ne suis pas un peu suicidaire sur les bords. Être sage et discipliné n'a jamais été mon fort en même temps...


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— ARMES DU PERSO : Tout est une arme pour lui. Sinon : Marteau, Haches, Dagues, Armure de poings, Crâne
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MessageSujet: Re: Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin   Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin EmptyLun 10 Aoû 2015 - 19:08



La veillée


Les mots avaient à peine franchi ses lèvres que Dwalin regrettait presque déjà de le avoir jamais prononcés. Une fraction de secondes, voir le sourire de son co-vigile disparaître de son visage l’avait apaisé mais évidemment, cela n’avait guère duré et l’autre nain avait bien vite commencé une comédie qui n’était pas à son goût. Du tout. La dernière phrase, prononcée avec tous les sous-entendus qui pouvaient y être liés, le fit sortir de ses gonds et se lever soudain, dominant le voleur de sa hauteur pour un instant, poings serrés, déjà prêts à frapper… Mais le ronflement presque paisible d’Oìn fit un dérapage fortuné à ce moment précis, sortant le guerrier de sa fureur passagère pour lui rappeler qu’il se devait d’être sur ses gardes. Et pas seulement à propos du camp. Le guérisseur se retourna dans son sommeil, tandis que Dwalin laissait retomber ses bras le long de son corps, non sans adresser un regard de menace à celui qui lui faisait maintenant face.

« Non. »

Fut tout ce qu’il répondu. Même dans le plus alcoolisé des environnements, même à travers des yeux rendus serviles par la boisson, ce sourire n’aurait jamais ô grand jamais pu éclipser une seconde celui qui hantait encore ses nuits et ses jours. Mais en réalité, rien chez ce nain n’aurait pu égaler une fraction de ce qu’avait été Frerìs et il l’avait su, le soir-même de son forfait. Alors, où était son excuse ? Dwalin plissa du nez pour lui-même. Il n’avait aucune excuse valable pour son comportement et ce fait perçait son coeur de honte et de rage. Il avait semé l'opprobre sur sa défunte femme, avait souillé son souvenir en s’abaissant ainsi. Il avait été faible, bien faible. Et comme pour n’importe quelle bataille, cette faiblesse s’était soldée d’une blessure. Mais celle-ci ne pouvait guère être soignée par un onguent et le sourire chaleureux de Raeryan. C’était une faille en son coeur, un dégoût qu’il devait porter seul, une indignité dont il ne lui restait plus qu’à craindre qu’elle ne s’ébruite et un abîme d’incertitude qui restait à le hanter et le narguer, sous la forme de ce Nori et son satané sourire satisfait.
Mais pire encore était la petite voix qu’il se devait de faire taire, et tous ces petits quelques choses qui lui rappelaient parfois ses actions… et avec elles, derrière la puissance de la honte et l’ignominie, l’ombre des quelques instants de sérénité retrouvée, de troubles oubliés qu’il était parvenu à atteindre. Et c’était cela, ce sentiment qu’il avait effleuré, qu’il ne pouvait admettre et qu’il rejetait si violemment, préférant prendre en pleine face un dégoût bouillonnant plutôt que de salir davantage le nom, le souvenir de celle qu’il avait aimée en s’avouant avoir pu l’effacer de son esprit pour quelques minutes et, pire, lui avoir trouvé un simulacre de remplacement.
Car c’était bien là ce qu’il avait cherché. Et non un quelconque sourire.
Il était le grand guerrier qui jamais n’avait regardé une naine. Celui qui jamais n’avait cherché ni douceur, ni luxure. Celui qui n’existait que pour consumer sa rage au combat. Celui-là même avait succombé malgré lui sous le feu du regard d’une femme ; de l’unique Femme. Cette tentatrice l’avait nourri de son amour et de ses charmes, de sa tendresse. S’il ne l’avait jamais désiré avant de la connaître, l’ensorceleuse l’avait rendu dépendant, jour après jour, de ses soins et de ses attentions…. Jusqu’à ce qu’à son départ, le Monde entier en semble finalement entièrement dépourvu. Et que le guerrier ne fut plus qu’une coquille vide, un drogué face au manque de sa dose devenue, sans qu’il ne s’en aperçoive, quotidienne. Lâché dans l’aigreur de sa nouvelle réalité, sans échappatoire. Laissé à souffrir de son syndrome de désaccoutumance ; face à une désintoxication éternelle.
L’espace d’un instant, cet homme-là avait vu se tendre à lui, depuis le fond de son abîme de douleurs, une main qui lui offrait le reflet de ce qui avait été. Pas dans la proposition d’une vile étreinte charnelle, non. Dans celle d’un moment voué à briser sa solitude, dans celle d’une tendresse éphémère, qu’il n’avait plus connue depuis si longtemps que ses doigts en avaient tremblé. C’était cela, c’était la pâle évocation d’une chaleur perdue qui l’avait conduit à le suivre, malgré la conscience aiguë de sa précarité. Mais cela… cela n’était pas une excuse valable. Car il n’en était point sur cette Terre. Il devait vivre ; survivre à la crudité d’un monde sans le moindre amour, sans la douce caresse d’une femme aimante et sans son sourire ou ses coups. Il devait attendre, patiemment, que son temps vienne enfin, afin de la rejoindre dans les Halls de Mandos. Mais à présent…. L’attendrait-elle seulement encore ? Il ne le méritait pas. Et cette pensée lacérait son coeur à chaque fois qu’il posait son regard sur le Voleur.

« Ton sourire ne mérite pas cet honneur. »

Précisa-t-il, avant de reprendre sa place, à quelques mètres de celui qui brûlait sa mémoire et son tumulte intérieur. Lui rejeter la faute serait nier ses torts. Des torts qu’il devait expier avant de pouvoir se présenter à Mandos. Distraitement, ses doigts se posèrent sur sa manche droite ; tissu sous lequel deux noms chers à son coeur était gravés en runes noires. Elles étaient libres de rendre son bras fort et juste une nouvelle fois, ou le faire faillir et provoquer sa chute. Mais l’agonie du chauve résidait dans le monde des vivants et non dans son dernier voyage. Alors, il ne pouvait qu’espérer sa mort utile à une cause plus grande, à défaut d’en connaître l’échéance.



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MessageSujet: Re: Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin   Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin EmptyMar 8 Sep 2015 - 17:55



Keep an eye on me

« Non. » Un seul mot, sonnant et trébuchant, lâché avec force et rage. L'espace d'un instant, mes doigts cessent de bouger, mon corps entier semble s'arrêter alors que je lève les yeux sur ce nain, plus grand et plus féroce qu'aucun autre. Il s'est levé dans un bond presque révolté, les poings serrés et les muscles de ses bras ressortant de façon menaçante, et il me toise de son regard noir qui semble me fusiller sur place. J'avoue être impressionné – qui ne le serait pas ? - mais pas seulement par sa stature, également par la facilité avec laquelle j'ai réussi à le faire sortir de ses gonds. Un sourire et une petite taquinerie, voilà ce qui avait suffi à faire réagir ce grand guerrier. Je me demande lequel de nous deux l'emporterait si nous venions à nous retrouver un jour face à face ; pour déconcentrer un adversaire, rien de mieux que quelques piques bien placées, la clé étant de savoir où appuyer. Cependant sa force et sa colère suffiraient certainement à m'écraser comme il faut à un moment donné. Sans parler que je pourrais moi-même me déconcentrer si j'insistais trop sur les détails disons... graphiques. Et puis de toutes façons, je ne souhaite pas me battre avec lui. Nous sommes après tout dans le même camp, désormais.
Il me toise toujours, me dominant de sa hauteur, et je ne bouge pas, mon visage ne trahissant pas mes pensées virevoltantes. S'il paraissait au départ prêt à m'en coller une, ses muscles se détendent et il semble se calmer lentement, bien que son regard soit toujours aussi meurtrier. Nous nous jaugeons du regard pendant de longues secondes, et je me demande bien à quoi il peut penser, et ce qui le rend si rageur à mon égard. Je suis un sale voleur, certes, et les nains respectables ne m'aiment pas par principe. Je sais qu'il a honte de ce que l'on a fait, et cela m'amuse d'une certaine façon, mais je ne m'attendais tout de même pas à une réaction de cette ampleur. Que ça le fatigue, d'accord, qu'il ait envie de m'en mettre une pour que je la ferme, d'accord, mais là... Il semble presque aux prises avec un conflit interne qui m'échappe. Je reconnais cette expression pour l'avoir vue des dizaines et des dizaines de fois sur le visage fatigué de mon frère aîné lorsque nous nous disputons. Je retiens mon souffle, attendant la suite. « Ton sourire ne mérite pas cet honneur. » Il se rassoit lourdement à sa place, alors que ses paroles résonnent dans ma tête. Cet honneur ? Je fronce les sourcils, un voile semble passer devant mes yeux d'ordinaire vifs et malicieux. Ton sourire ne mérite pas cet honneur. J'ai du mal à croire ce que je viens d'entendre. De quel honneur parle-t-il ? Pense-t-il donc que ce soit un honneur qui se mérite de passer dans ses draps ? « Cet honneur ? » Je répète ces mots d'un ton déconcerté, les crachant presque avec dédain. Je ne veux pas me l'avouer, mais la vérité est que ces paroles me blessent dans une certaine mesure : encore une fois c'est mon honneur que l'on remet en cause, mais qu'ai-je fait cette fois ? Rien du tout ! De quel droit se permet-il de mettre son honneur bafoué sur mon compte, alors que pour une fois je n'ai rien à me reprocher ? L'honneur ne veut pas dire grand chose pour moi, il y a bien longtemps que je n'en ai plus aucun. Mais si Dwalin s'en veut à se point, qu'il se condamne lui-même et qu'il me laisse tranquille. « J'espère que tu n'es pas sérieux, » dis-je d'un air plus cynique et amer que je ne le voudrais, reprenant la ficelle que je tenais entre mes mains, les yeux fixés sur le campement en face de moi sans vraiment le voir. Mes oreilles chauffent, comme à chaque fois que je suis irrité ou énervé, mais je l'ignore , concentrant mon attention sur l'ouvrage que tissent mes doigts sans même que j'y réfléchisse. A part Dori, il n'y a pas grand monde qui réussit à me piquer au vif d'une telle façon, à me prendre par surprise comme il l'a fait avec sa stupidité. Gros bras, mais petit cerveau, hein ? C'est souvent le cas avec les guerriers en même temps, et surtout les guerriers nains. J'ai presque envie de rire, je ne vois pas pourquoi ça a l'air de me surprendre à ce point.
Moi qui pensais m'amuser un peu à ses dépends, me voilà bien récompensé. Des tonnes de pensées traversent mon esprit, des dizaines de phrases plus cinglantes les unes que les autres me passent par la tête et brûlent ma langue. Si je ne me retiens pas, je vais lui en balancer plein la tête, et à ce petit jeu personne ne me bat. Mais comme me disait ma mère, parler aux idiots ça ne mène à rien. Et je vais juste me retrouver avec un nain brutal et revanchard sur le dos, plus toute une compagnie royale qui m'en voudra d'avoir mis la pagaille, sans parler de deux frères atrocement déçus.
Le silence est lourd mais je suis certain que Dwalin peut entendre le bourdonnement que fait mon cerveau de là où il est. Si ça continue, je vais réveiller la compagnie entière qui se demanderont si un essaim de bourdons est en train de les attaquer. Finalement, je n'y tiens plus, et je laisse ma bouche déblatérer ce qui me trotte dans la tête. « Je ne t'ai pas forcé, je ne vois pas comment j'aurais pu le faire, d'ailleurs, » dis-je avec agacement, sans même le regarder. « Alors assume un peu tes actes. » Sérieusement ? Cinq minutes passées à imaginer remarque cinglante sur remarque cinglante, et c'est ça que je lui dis ? Comme un enfant qui rouspète contre une injustice ? Me voilà tombé bien bas, mais en même temps, c'est ce que je pense.


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AZAGHÂL KHUZD ♦ NAIN
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♦ PSEUDOs : Dwal
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♦ RÉPUTATION : 2993
♦ AVATAR : Graham McTavish
♦ DC & co : Tobold & Csiasan
♦ DISPONIBILITÉ RP : ~ A discuter
« Baruk Khazâd ! Khazâd ai-mênu ! »
— RACE DU PERSO : Nain et fier de l'être.
— ORIGINAIRE DE : Exilé d'Erebor, réside actuellement à Ered Luin
— ÂGE DU PERSO : 168 ans et toutes ses dents (mais pas ses cheveux).
— RANG SOCIAL : Seigneur nain.
— MÉTIER PRATIQUÉ : Guerrier dans l'âme et avant tout. Il passe les jours calmes à la Forge.
— ARMES DU PERSO : Tout est une arme pour lui. Sinon : Marteau, Haches, Dagues, Armure de poings, Crâne
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Sa loyauté va à Thorin et à son frère aîné.
— VOYAGE AVEC : Ses armes.
— AMOUREUSEMENT : Veuf depuis 80 longues années. En proie aux regrets et à l'hésitation, à la crainte de blesser et celle de trahir.

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MessageSujet: Re: Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin   Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin EmptySam 10 Oct 2015 - 19:55



La veillée


Dwalin avait failli frapper, sorti subitement de ses gonds par une remarque déplacée, une simple phrase qui était à ses oreilles un peu trop lourde de sens et qui rappelait un peu plus à sa mémoire des souvenirs qu’il voulait pourtant se persuader d’oublier. Des souvenirs qu’il se refusait de voir pour ce qu’ils étaient, un moment de faiblesse, quelques instants de perdition qui n’avaient rien eu de désagréables. Le poing déjà formé, il s’était cependant arrêté de lui-même, conscient que déclencher une bagarre ne ferait qu’attirer l’attention de leurs compagnons, qui ne manqueraient pas de demander les raisons pour lesquelles ils étaient ainsi sortis de leur sommeil après une si longue journée de chevauchée.
Le nain qui lui faisait face s’était arrêté brusquement de jouer avec son bout de ficelle pour se concentrer sur lui. Il savait que s’il avait lancé le premier coup, l’autre aurait répliqué. Ces doigts agiles qui ne semblaient jusque là pas vouloir cesser de bouger étaient ceux d’un voleur, un voleur qui malgré une carrure bien plus légère que la sienne était tout à fait capable de se défendre. Sinon, cela ferait longtemps qu’il aurait purgé une peine méritée dans les prisons d’Ered Luin et d’ailleurs.
Pourtant, quand après avoir recouvert ses esprits, Dwalin lui avait répliqué que son sourire ne méritait pas tant d’honneur, le chauve n’avait nullement en tête de remettre en cause l’honneur de ce nain dont il avait appris les méfaits un peu trop tard.
Non, Dwalin se souvenait juste, et péniblement, que le sourire de Nori n’était pas ce qui l’avait amené dans ses filets. Simplement car il n’y aurait jamais suffi, voilà tout. Aux yeux du guerrier, il ne pourrait jamais se comparer à celui de celle qu’il avait jadis aimé, celle qu’il avait trahi en se fourvoyant dans les bras d’un inconnu aux moeurs légères. Mais il n’avait pas réfléchi avant d’utiliser ce mot, pas songé qu’il eut pu être mal interprété. En termes d’honneur, il était bien trop occupé à se dire qu’il avait perdu le sien pour aller cracher sur celui d’un autre. Un autre qu’il ne connaissait d’ailleurs que peu, au final, quand bien même il avait partagé avec lui ce que, pour beaucoup de nains, l’on se doit de réserver à sa moitié. Même si ce n’était apparemment pas le mode de pensée de son compagnon de garde...

Il s’était rassis, les poumons encore occupés à chercher de l’oxygène comme s’il avait été près à se lancer dans une mêlée, quand Nori répéta ses deux derniers mots, sur un ton qui lui fit instantanément comprendre l’erreur qu’il avait commise par son choix de mots. Les doigts reprenaient déjà leur tissage, rapides, agiles, et il l’écouta lui dire qu’il espérait qu’il n’était pas sérieux. Sauf qu’il l’était. Pas dans le sens qui avait dû être interprété, bien sûr, mais il était tout de même. Dwalin se répéta pour mémoire son voeu de ne pas interagir avec lui, pas davantage du moins, mais il était déjà trop tard et lui-même savait bien que cette conversation ne pouvait se terminer simplement de cette façon. Ainsi, alors que le silence s’était installé entre eux quelques instants, l’un songeant sans doute à quoi répliquer à l’autre, cela ne fut que de très courte durée et le voleur fut celui qui agit en premier. Il ne l’avait pas forcé et il lui fallait assumer ses actes. C’était vrai. De bout en bout. Et la bouche du guerrier se fit sèche d’entendre cette douloureuse vérité lui être assenée alors qu’il cherchait vainement le moyen de lui expliquer ses propos précédents. Mais les mots n’avaient jamais été son truc, ils étaient du domaine de Balin comme chacun le savait… lui n’était que la brute épaisse et idiote de leur fratrie, et ils moururent simplement dans sa gorge, alors qu’il déglutissait pour faire passer son malaise. Mais comment diantre aurait-il pu disparaître aussi simplement, après des mois à le ronger ?.
Le silence s’étira à nouveau, Dwalin semblant se concentrer sur l’observation attentive de l’autre côté de la bute, la main posée, presque crispée, sur son avant bras droit. Perdu dans ses pensées, il ne savait pas vraiment combien de temps s’était écoulé quand il se déplaça enfin légèrement pour retrouver des sensations dans une jambe qui s’engourdissait. Sans qu’il ne tourne la tête, les yeux toujours rivés sur un quelconque buisson devant lui, sa voix enrouée et basse s’éleva ensuite, semblant s’adresser aux ténèbres de la nuit :

« Assumer voudrait dire… accepter les conséquences. Je ne peux pas. »

Oui, il était lâche. Dwalin le savait et il l’avouait par ces mots. Nori pouvait l'interpréter comme il le souhaitait. Et il pouvait bien en faire ce qu’il en voulait. Se moquer de lui, l’enfoncer dans son opprobre… Il n’y avait rien qu’il puisse lui dire que le guerrier ne s’était pas déjà assené lui-même.



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MessageSujet: Re: Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin   Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin EmptyDim 22 Nov 2015 - 12:09



Keep an eye on me

Suite à ma déclaration, le silence retombe sur le campement, bien qu'il me semble lourd et paradoxalement assourdissant. Je m'étais attendu à ce que Dwalin réagisse à mes propos, peut-être agacé par le ton quelque peu présomptueux que j'avais eu à son égard, comme celui d'un parent qui gronderait son enfant. Il n'en fait rien cependant, et je lui lance un regard en coin. Il est assis et ses yeux fixent un point droit devant lui, tout dans son attitude rigide décrivant la tension qui l'agitait. D'une certaine façon, mes mots semblent le faire réfléchir plus que ce que je ne croyais. Je fronce les sourcils et détourne le regard, continuant à nouer la corde de façon de plus en plus complexe. Les minutes passent et j'observe le campement et les alentours, attentif à tout mouvement mais l'esprit ailleurs. Mes doigts s'embrouillent et les nœuds s'emmêlent, perdant leur précision et leur spécificité. Je soupire d'agacement et range la ficelle dans une poche de ma tunique, puis croise les mains devant moi. Le silence est toujours bien là et je me prépare à un long tour de garde, ayant manifestement découragé la conversation, et trop agacé par je ne sais quoi pour renchérir. Très bien. Il est temps de me mettre en condition de patience et d'observation attentive, comme je le fais lorsque je surveille les bâtisses que je planifie de cambrioler. Ne penser à rien d'autre que son objectif, être attentif à chaque mouvement, chaque bruissement de feuille. Un jeu d'enfant... habituellement en tout cas. Dwalin bouge, changeant légèrement de position et je me retiens de lever les yeux au ciel. A peine ai-je décidé de réellement me concentrer qu'il me déconcentre à nouveau. Je ne m'attends pas à entendre sa voix grave et basse et pourtant elle s'élève, semblant murmurer comme une confession à la nuit qui nous entoure. « Assumer voudrait dire… accepter les conséquences. Je ne peux pas. » Je me fige, clignant des yeux avant de tourner la tête vers lui. Il ne me regarde pas, fixant toujours le campement devant lui, et je devine à son expression crispée que ces mots ne sont pas des paroles en l'air, et j'imagine combien il a dû en coûter à son honneur de les prononcer. Je me sens quelque peu désarçonné d'être le destinataire d'une déclaration me semblant si... solennelle. J'ai presque envie qu'il n'en n'ai rien dit. Comment suis-je sensé comprendre ce qu'il vient de dire ? Accepter les conséquences... Je l'observe attentivement, certain qu'il sent mon regard scruter son visage, conscient que cela peut le déranger.  Mais qu'entend-il par là ? Est-ce seulement l'idée d'avoir fricoté avec un voleur qui l'effraie ? Je ne vais pas lui demander de m'épouser, après tout. J'ai presque envie de le dire à voix haute mais l'expression grave de Dwalin me coupe toute envie de plaisanter. Peut-être a-t-il quelqu'un dans sa vie, après tout. Je n'ai jamais fouiné dans sa vie privée ou cherché d'informations à son propos ; je savais seulement qu'il était un guerrier, et que mon frère s'entendait bien avec son frère et lui. Pas plus, pas moins. Je détourne de nouveau mon regard et retient un grognement de frustration. Voilà qu'on est rentré dans une discussion bien trop sérieuse à mon goût. Je sais pas parler de ces trucs là, et j'en ai pas envie. Mahal. Il voudrait pas plutôt qu'on se saoule et qu'on règle ça comme la dernière fois ? Ouais, ça ce serait un plan qui me conviendrait beaucoup mieux.
Enfin bon, c'est impossible, n'est-ce pas ? Je me redresse, m'asseyant un peu mieux et m'éclaircis la gorge doucement, cherchant des mots appropriés. « Si... » Mes yeux se posent sur les onze nains endormis. « Si c'est ça qui t'inquiète, je t'assure que je n'en ai parlé à personne. » Je le regarde brièvement avant de reporter mon attention sur nos compagnons. Ori et Dori sont à gauche du feu, enroulés dans leurs sacs de couchage. La main de Dori repose sur le dos de notre petit frère, marque inconsciente de sa protection. « Et je ne leur en dirai rien. » Je baisse les yeux et prend l'un de mes couteaux favoris en main, passant mes doigts sur la lame aiguisée, détectant au toucher les fissures et les coups marqués dans l'acier. Je ne sais pas si j'ai réellement cerné le problème, mais cette conversation me déstabilise et je ne sais comment réagir. Peut-être est-ce le ton de sa voix, son regard lourd de sens que pourtant je n'ai su comprendre, ou simplement l'idée qu'il ne fallait pas me l'aliéner plus que de raison ; en tout cas quelque chose fait que je me sens étrangement concerné par ce malaise.

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MessageSujet: Re: Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin   Keep an eye on me ϟ ft. Dwalin EmptySam 13 Fév 2016 - 15:28



La veillée


La douceur de la nuit les enveloppe, son silence tout juste perturbé par les bruits de leurs camarades et des animaux. Leur conversation tendue prend des tournures de confession et Nori se fige. Dwalin reste crispé, se force à se concentrer sur leur environnement plutôt que sur le voleur chétif qu’il aimerait pouvoir désigner comme responsable tout en sachant qu’il est en réalité le seul à blâmer dans cette affaire. Un raclement de gorge incommodé, une phrase qui semble difficile à prononcer et le guerrier tourne à nouveau son regard sur lui. Il n’en a parlé à personne. Il ne dira rien à personne. L’ombre d’un sourire sans vie, sans joie, s’étire sur les lèvres du nain. Ce n’est pas tant l’avis des vivants que des morts, qui lui importe, mais le geste garde son importance. Etrangement, quelque chose lui dit que cette fois-ci, la parole du malfrat vaut peut-être quelque chose.

« Je te remercie. Malheureusement, Mahal reste notre témoin. »

Et si ce n’est peut-être pas le cas de Nori, Dwalin lui reste un fervent croyant. Il a été élevé ainsi, façonné ainsi, comme la plupart des nains. Et aujourd’hui encore il ne voudrait changer d’avis sur ces questions pour rien au monde. Car penser qu’Il les a créé à l’aube de votre temps veut dire qu’Elle l’attend bel et bien dans les hall de Mandos, quand son existence ici-bas prendra fin, si elle le pardonne pour ses fautes. Et il préfère grandement t’accrocher à cet espoir, futile aux yeux du voleur, peut-être, de pouvoir revoir sa femme, son père, sa mère et tout ses amis tombés avant lui, un jour. De pouvoir les prendre dans ses bras à nouveau.
Sur ces mots, sa main caresse distraitement le tissu qui recouvre le tatouage au nom de sa douce, ses yeux se perdant dans l’obscurité du soir. Ses souvenirs heureux lui broient les entrailles à chaque pensée, conséquence du manque ressenti à cause de l’Absence, mais il ne dit rien. Nori n’a pas à en savoir plus. Un jour, peut-être, comprendra-t-il. Malgré tout, tout ce qu’il s’est passé et tout ce qu’il est, tu lui souhaites de trouver lui aussi la personne qui a été faite pour devenir sa moitié. Un jour.





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