Thy fate is the common fate of all

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Thy fate is the common fate of all

Dáin & Melgiel

Dáin avait raccompagné Thorin, après une visite improvisée de celui-ci dans les Monts de Fer, il s’en allait avec la certitude d’avoir de l’aide de la part de son cousin le moment venu. Il n’avait même pas hésité à lui proposer son aide, étant son roi, la question ne se posait pas. Thorin avait toujours souhaité reprendre Erebor, et tôt ou tard il aurait dû s’attendre à ce que la décision arrive alors qu’il n’y était pas préparé. Les Monts de Fer allaient dans les prochains mois se préparer au combat, des groupes seraient envoyés en reconnaissance à Erebor pour s’assurer de l’avancée de leur quête et surtout qu’ils ne la retrouvent déjà pas grouillante d’orcs ou de gobelins telle que l’est le royaume de la Moria. Ils s’étaient quittés sur une entente mutuelle, s’étaient dit au revoir avec une accolade fraternelle et Dáin lui avait assuré que tout serait prêt au moment voulu et qu’il n’aurait qu’à lui envoyer un corbeau lorsqu’il ressentirait le besoin de soutien.

Ce qui marquait toujours Dáin lors des visites de son cousin dans les Monts de Fer, c’était son regard déchiré en direction de la montagne. Il n’avait pas connu cette époque contrairement à lui, mais le seigneur nain se doutait que perdre son foyer et errer sans but devait être très douloureux. Pour cette raison, Dáin ne pouvait rien lui refuser, il avait admiré son courage et la bienveillance qu’il avait eue envers son peuple jusqu’à les guider dans les Montagnes bleues. Si loin d’ici et pourtant ils étaient toujours liés et solidaires. Dáin observa les groupe de nain s’enfoncer dans la forêt avant de se détourner de cette vision. Ils allaient bientôt se revoir, c’était certain. En attendant le Seigneur des Monts de Fer regagna ses appartements, dans un besoin de s’isoler. Sur le chemin il croisa quelques uns de ses conseillers, il ordonna que les mines de Fer soient doublement exploitées et que les forgerons se mettent au travail. La nouvelle mine qu’ils avaient tout juste trouvée allait leur être utile pour réarmer les soldats. Il leur fallait aussi se montrer ingénieux et plus malins que leurs adversaires. Ainsi il prit rendez-vous avec quelques savants, dans le but de créer de nouvelles défenses. La bataille qui s’annonçait allait être plein de surprises, Dáin soupçonnait déjà les elfes de Mirkwood à vouloir y prendre part.
Il savait Thranduil très peu enclin à la décision des nains de reprendre la montagne solitaire, d’une part à cause du Dragon, d’autre part par intérêt commercial il n’aurait rien à y gagner si un royaume aussi puissant qu’Erebor revenait alors que celui-ci se trouve non loin de sa forêt puante et infestée. Juste l’idée de voir apparaitre sa petite tête de princesse aux oreilles pointues lui donnait la nausée, il n’avait pas intérêt à se pointer pour aller chercher des noises à Thorin ou bien sa colère serait immense. Quelques mots furent échangés avec ses conseillers, qui ne prêtèrent pas d’objection à ses directives.

Dáin est un souverain juste et réfléchi, il ne prend pas de décisions trop risquées pour son peuple et sa dévotion envers les siens même à des kilomètres d’ici était très appréciée. Les Monts de Fer répondraient à l’appel des Ered Luin, en espérant que ces derniers partent nombreux. Le conflit qui les attendrait allait compter sans doute bien plus d’opposants que d’alliés et pour cela ils devraient se montrer bien plus féroces que d’habitude. Alors Dáin se faisait la promesse de rendre son armée agressive et infatigable, des changements allaient être mis en place pour se préparer à la guerre. Quand au dragon, c’était une toute autre histoire ; avec un peu de chance puisqu’il n’avait pas été vu depuis 60 ans, il était déjà mort, autrement ils allaient devoir user de bien plus de ruse pour le terrasser tout en évitant un maximum de morts.

Dáin se retira, adressa un sourire à son fils qui arriva jusqu’à lui.

« On va partir en guerre ? »
« Oui fiston. »
« Je viens avec vous. »
« Non, cette fois-ci tu ne viens pas Thorin. »
« Pourquoi ? J’ai autant le droit que toi d’être là-bas ! »

Dáin stoppa net sa marche, portant toute son attention sur son fils qui était visiblement très en colère par la décision de son père.

« Ce n’est pas une petite bataille qui se prépare, le temps que je sois là-bas, toi tu seras ici à ma place, tu veilleras à nous envoyer des renforts en cas de besoin. Nous allons préparer plusieurs armées au cas où et s’il m’arrive quelque chose, je veux que tu sois prêt à prendre ma place. »

Thorin fronça les sourcils, comprenant la décision de son père autant que celle-ci ne lui plaisait définitivement pas. Il était jeune, il avait cette soif de combat qu’il pouvait tout à fait comprendre autant qu’il ne pouvait lui accorder. Il devait se comporter en père mais surtout comme monarque qui devait assurer le relai. Dáin eu l’intention d’ébouriffer ses boucles brunes dans un geste d’affection mais se contenta d’une tape virile sur le bras. Il n’était plus un enfant, il était son héritier.

« Tu vas m’aider à tout superviser avant notre départ. Ensuite je te nommerais régent. »

Dáin laissa son fils derrière lui pour continuer de progresser jusqu’à leur demeure, pensif, il observait les nains et les naines dans leur travail quotidien. On le saluait à son passage avec tout le respect qu’il méritait et Dáin leur offrit quelques sourires sans rendre le temps de discuter avec eux ainsi qu’il avait l’habitude de le faire. Il n’avait pas envie de papoter, il avait besoin de voir sa femme et d’entendre sa voix apaisante. Il parcouru les galeries, monta les quelques escaliers avant d’arriver dans leurs appartements. En poussant doucement la porte, il vit sa belle Melgiel assise sur un divan, cette vision angélique lui arracha un sourire pourtant presque triste et ne perdit pas de temps pour aller jusque vers elle.

« Thorin vient de partir. » Annonça t-il

Dáin prit place à ses côtés et tenta de dissimuler tant bien que mal le fait qu’il soit précoccupé.

« Qu’est ce que tu fais ? »

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La vie aux monts de fer était toujours animée. Que ce soit par les petites choses du quotidien ou par les récentes disputes du seigneur des lieux et de sa femme. Mais il fallait admettre qu'au fil du temps, le peuple lui-même s'était habitué à ces cris fréquents et assimilaient cela plutôt à une bonne chose, signe de bonne entente entre les deux tourtereaux qui s'aimaient depuis tellement d'années sans que jamais leur amour ne faiblisse.

C'était ce que Melgiel aimait chez Dàin... Sa manière de lui répondre, de ne jamais laisser passer l'éponge et donc de contribuer à raviver la flamme. Parfois même, au fond d'elle-même, elle devait bien s'avouer qu'elle créait une petite dispute, juste dans le but de casser la routine et pour mieux se réconcilier ensuite.

La dame était actuellement assise sur son divan, un livre dans les mains, mais ne prêtait pas réellement attention à son contenu, perdu comme elle l'était dans ses propres pensées. La naine n'était pourtant pas du genre nostalgique, mais parfois, cela lui faisait du bien de songer à son passé.

Elle soupira en s'extirpant de ses lointains souvenirs et pausa de nouveau les yeux sur son ouvrage. Aujourd'hui, Thorin était venu pour parler affaire avec son cousin. Elle leur avait tenu compagnie le temps de l'accueillir et ensuite du repas, puis elle les avait joyeusement laissé entre hommes pour prendre leurs décisions, considérant que cela ne la regardait pas plus que ça tant qu'ils n'auraient pas statué sur une décision commune.

Qu'on ne s'y trompe pas, Melgiel se sentait très concernée par les affaires du royaume et ne se gênait d'ailleurs jamais pour questionner son époux lorsqu'ils étaient seuls, mais elle savait également où était sa place en public et se contentait donc généralement de ne pas se mêler des affaires d'hommes tant qu'elles n'étaient pas réglées. Parfois, les arrangements lui plaisaient, parfois beaucoup moins et alors il y avait de l'animation dans la demeure du maître des lieux car Dàin était aussi têtu qu'elle pouvait l'être et il revenait difficilement sur ses décisions.

Ne parvenant décidément pas à se concentrer sur sa lecture, la dame se demanda depuis combien de temps les deux cousins étaient en tête à tête lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir pour laisser voir son mari.

« Thorin vient de partir. »

Melgiel sourit doucement. Elle se doutait bien que s'il revenait vers elle, c'était parce que leur hôte s'en était retourné chez lui. Voyant Dàin s'approcher, elle se rassit correctement sur le divan, lui laissant ainsi tout le loisir de s'y installer à son côté, ce que le nain ne se priva pas de faire.

« Qu’est ce que tu fais ? »

Melgiel fronça les sourcils de manière presque imperceptible. Ce ton ne lui disait rien qui vaille. Oh bien sur, pour n'importe qui d'autre, Dàin avait un ton léger de conversation banale, mais Melgiel le connaissait tellement bien qu'elle pouvait malgré tout déceler la pointe d'inquiétude qui perçait dans sa voix et son attitude légèrement tendue.

- J'essaie de lire... Mais je crois que mon esprit est bien trop préoccupé pour celà...

Elle marqua sa page avant de pauser son livre sur une petite table d'un geste gracieux. Puis elle pausa un regard attendri sur son époux et fit lentement glisser sa main le long de sa barbe avec délicatesse et légèreté. Elle pouvait bien se permettre ce genre de comportement, ils étaient seuls après tout.

- Que se passe-t-il mon ami ? Vous me semblez quelque peu tendu...

Autant rentrer tout de suite dans le vif du sujet car s'il se mettait en tête de ne rien avouer, ils en auraient pour des heures avant qu'elle ne parvienne à lui faire sortir les vers du nez.

- A moins que je ne me trompe et que je ne vous connaisse pas aussi bien que je me plais à le croire. Lança-t-elle avec un petit air entendu.

Qu'il n'aille pas lui dire qu'elle se trompait et que tout allait bien car elle ne le croirait pas et cette remarque le lui faisait bien comprendre tout en finesse et en douceur car le temps n'était pas encore à la querelle. Dàin était préoccupé et c'était son devoir d'épouse d'être là pour l'écouter et le réconforter.

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Dáin & Melgiel

Melgiel est la naine qui a prit d’assaut le cœur de Dáin en l’espace de quelques secondes seulement. Depuis qu’ils sont mariés, le seigneur de Monts de Fer ne s’imagine pas une seule journée sans elle. Melgiel est une naine d’une grand intelligence, elle a souvent l’art et la manière de le faire réflechir et de l’aider à se remettre en question ; un don utile quand i s’agit de Dáin, sa famille est réputée pour être des plus entêtées et Melgiel seule réussi à le détourner de ses décisions lorsqu’elle sait que ce ne sont pas les meilleures. Dáin ne l’a d’ailleurs jamais avoué, par fierté mal placé, mais sans elle il est perdu. Encore à cet instant juste par son aura naturellement bonne et bienveillante elle pouvait le guérir de ses tourments. Rien de grave, rien d’acquis mais il n’avait pas pu lui cacher l’inquiétude qui le traversait depuis l’arrivée de Thorin. Il s’y était attendu, peut être que le moment était bien choisi, peut être pas, seul le temps leur donnerait les réponses.

En attendant Dáin venait chercher apaisement près de sa compagne, préoccupée également, elle avait sans doute déjà deviné quelles seraient ses directives, après tout elle le connaissait mieux que personne. Dáin étira un sourire crispé, avant qu’il ne finisse véritablement joyeux lorsqu’elle passa ses mains délicates sur sa barbe. Un geste d’affection qui le guida à prendre ses mains entre les siennes pour les baptiser d’un doux baiser. Elle lui demandait alors de lui raconter ce qui le troublait, qu’il puisse y mettre des mots tout ayant cette petite fraicheur dans sa manière de le faire parler. Honnêtement, qui pouvait résister à cette naine ? Lui-même arrivait rarement à lui tenir tête. Malgré cela il n’avait pas envie de l’emplir de mauvaises nouvelles, de mauvaises choses et de craintes. Melgiel faisait déjà beaucoup pour l’aider à gouverner dans les monts de Fer, mais il ne pourrait pas non plus le lui cacher justement parce qu’elle était la Dame des Monts de Fer.

« Je n’ai aucun secret pour toi ma douce. »

Dáse redressa, laissant effacer ce sourire amoureux pour afficher une mine plus grave plus sévère. Melgiel était aussi sa meilleure conseillère, il se demandait quand même si elle approuverait les choix qu’il avait fait concernant les événements à venir.

« Thorin va se lancer à la reconquête d’Erebor, il venait s’assurer de nos moyens pour leur venir en aide le moment voulu. »

Melgiel connaissait l’histoire d’Erebor même si toute cette histoire avait eue lieu avant sa naissance. Elle savait l’importance pour l’héritier de Durin de reprendre son trône et la douleur éprouvée de ne pas avoir pu le faire rapidement. Puisque les Monts de Fer étaient proche de la Montagne Solitaire, Dáin envoyait souvent des éclaireurs en reconnaissance près de la montagne afin de s’assurer que rien ne bougeait. De là bien des problèmes en découlaient puisque le pic solitaire était convoité par de nombreuses communautés à mauvaises intentions.

« Nous avons de quoi, la nouvelle mine de fer nous permettra de nous réarmer et nous serons nombreux à répondre présent pour lui apporter notre aide. Mais… »

Dáin marqua une courte pose, il se leva et alla se poster devant la fenêtre pour observer les couloirs déjà bien agités alors que la bataille ne se déclencherait que dans quelques mois. Le Seigneur des Monts de Fer aperçu même son fils qui supervisait les ordres de son père dans la galerie et s’assurait que tout le monde redouble de travail. Il avait beaucoup grandi, le voir ainsi lui redonnait du courage et de l’espoir quand à la suite, alors Dáin continua :

« Il n’y aura pas que le Dragon sur place, bientôt la nouvelle de la reconquête d’Erebor résonnera dans les quatre coins de la terre du Milieu. S’ils parviennent à déloger le Dragon, l’or enfermé dans les cavernes de pierre va attirer toute l’avarice et la cupidité de la Terre du Milieu. »

Contrairement à bien de ses comparses nains brutes épaisses, Dáin est quelqu’un de très instinctif et souvent ce qu’il pressentait s’était avéré juste. Pour ce coup-ci ses hypothèses étaient fondées et probables de se réaliser à un très fort potentiel. Dáin se retourna légèrement, observant sa chère épouse écoutant attentivement ses mots, persuadé qu’elle comprenait chaque détail pris en compte et tout ce que ses propos amenaient et remettaient en question.

« Le dragon, oui mais je pense aussi à Thranduil de Mirkwood qui ne manquera pas cette occasion s’il ne lui met pas des bâtons dans les roues avant qu’il n’arbore le lac. Peut être des hommes le Lacville aussi d’ailleurs pour réclamer Dale en admettant qu’ils nous tiennent responsables de l’incendie et demandent dédommagement. Mais aussi des orcs, on en a vu trainer sur les flancs de la Montagne... Je crois en Thorin, je le soutiens dans cette entreprise sans aucun doute. Mais sommes nous réellement préparés à ce qu’il pourrait se passer ? Les autres familles des nains n’ont pas répondu présent, nous n’avons que très peu d’alliés pour le coup.»

Il termina avec un sourire amusé, mais très amer. Ailleurs, les autres seigneurs nains avaient répliqué qu’Erebor n’était pas leur combat et après le désastre aux portes de la Moria, c’était parfaitement compréhensible qu’ils perdent la foi en cette entreprise. Dáin soupira, exaspéré les épaules lourdes et l’air avachi. Il avait très peu d’espoir quand à la chute de cette histoire mais se jurait de faire son maximum car la bataille serait sans doute bien plus spectaculaire que ce à quoi la majorité des impliqués s'attendent.

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Dàin pouvait bien tromper son petit monde lorsqu'il ne souhaitait pas qu'on sache que quelque chose le tracassait, mais pour Melgiel il était un véritable livre ouvert et elle ne doutait pas que l'inverse soit également vrai. Ils se connaissaient depuis tellement longtemps et étaient marié depuis pas mal d'années également. Melgiel avait toujours mis un point d'honneur à prendre garde aux humeurs de son époux pour savoir à quel moment elle devait être présente pour l'épauler. C'était son rôle d'épouse, d'amie. Elle ne pouvait pas y manquer, jamais.

Hors, en cet instant précis, même s'il essayait de donner le change, Dàin était préoccupé et il venait certainement la voir précisément pour cette raison. Peut-être aussi parce qu'il avait envie d'être un peu en sa compagnie après avoir passé tant de temps avc son cher cousin, mais surtout pour qu'elle le soutienne, elle le savait, elle le sentait.

« Je n’ai aucun secret pour toi ma douce. »

Elle n'avait pas prétendu le contraire. Elle préférait simplement souligner tout de suite qu'il n'était pas utile qu'il cherche midi à quatorze heures pour éviter les sujets qui le tracassait tant. Ils y gagneraient du temps et leurs humeurs en seraient épargnées.

« Thorin va se lancer à la reconquête d’Erebor, il venait s’assurer de nos moyens pour leur venir en aide le moment voulu. »

C'était donc ça... Voila la raison première de la visite de Thorin... Ainsi donc, après toutes ces années à guetter au loin l'ombre du sinistrement célèbre Erebor, la montagne ressortait du confins des vieilles histoires. Melgiel n'avait pas connu la triste époque de l'arrivée de Smaug à Erebor, mais elle avait été bercée avec cette histoire toute son enfance (et elle avait bien souvent menacé Thorin, son, fils, de l'emmener elle-même voir le dragon s'il n'était pas sage, lorsqu'il n'était qu'un tout petit enfant encore impressionnable).

Mais qu'entendait-il exactement par 'leur venir en aide le moment voulu' ? Thorin s'attendait-il à ce que Dàin aille attaquer Smaug avec tout ses braves soldats ? Si tel était le cas, il y avait fort à parier que leur fils veuille faire partit de la bataille. Déjà préoccupée à son tours, mais gardant tout son sang froid et toute sa maitrise d'elle-même, Melgiel restait encore silencieuse, le laissant terminer de partager le poids supplémentaire qu'il portait sur ses épaules.

« Nous avons de quoi, la nouvelle mine de fer nous permettra de nous réarmer et nous serons nombreux à répondre présent pour lui apporter notre aide. Mais… »

Dàin ne venait donc pas pour prendre une décision, il l'avait déjà fait puisqu'il ne parlait pas au conditionnel, mais au présent. Il se leva pour observer pensivement l'extérieur et Melgiel le rappela à la réalité en l'invitant doucement à continuer.

- Mais ? Questionna-t-elle avec douceur.

Oui, il s'arrêtait à un bien mauvais moment pour se perdre dans ses pensées. Elle ne pouvait pas deviner la suite et donc avoir un peu d'avance sur ses propres réflexions. Mais Dàin ne semblait pas d'humeur à la faire languir d'avantage puisqu'il continua.

« Il n’y aura pas que le Dragon sur place, bientôt la nouvelle de la reconquête d’Erebor résonnera dans les quatre coins de la terre du Milieu. S’ils parviennent à déloger le Dragon, l’or enfermé dans les cavernes de pierre va attirer toute l’avarice et la cupidité de la Terre du Milieu. »

Ah...

- Votre but n'est donc pas d'aller vous en prendre au dragon ?

Pendant un instant, elle avait songé qu'il irait rejoindre Thorin devant Erebor lorsque ce dernier serait prêt à s'y rendre et qu'il attaquerait Smaug pour qu'il rende à son cousin ce qui aurait toujours dût lui appartenir.

Melgiel ne pût cacher une pointe de soulagement à ces mots, tout de même, combattre un cracheur de feu du nord n'était pas une mince affaire, même pour un nain aussi têtu et futé que Dàin. Jusqu'à présent, bien qu'ils soient encore le peuple nain le plus près de la montagne solitaire, il n'avait jamais eut ce genre de pensée folle et se contentait de régner sur son propre peuple. Mais à présent, il aurait bien pût se laisser convaincre par son cousin car depuis de nombreuses années, on n'entendait plus parler de Smaug.

- A qui pensez vous donc dans ce cas là ? Continua-t-elle la mine plus sérieuse encore.

Il était important qu'elle soit attentive et qu'elle prenne toutes les variantes en compte car autrement, elle ne saurait être de bons conseils. Naturellement, ça n'était pas une chose évidente que d'avoir assez de recul pour avoir le meilleur conseil possible, surtout lorsque cela concernait la vie de son époux, mais elle se devait de rester objective. Du moins du mieux qu'elle le pouvait.

« Le dragon, oui mais je pense aussi à Thranduil de Mirkwood qui ne manquera pas cette occasion s’il ne lui met pas des bâtons dans les roues avant qu’il n’arbore le lac. Peut être des hommes le Lacville aussi d’ailleurs pour réclamer Dale en admettant qu’ils nous tiennent responsables de l’incendie et demandent dédommagement. Mais aussi des orcs, on en a vu trainer sur les flancs de la Montagne... Je crois en Thorin, je le soutiens dans cette entreprise sans aucun doute. Mais sommes nous réellement préparés à ce qu’il pourrait se passer ? Les autres familles des nains n’ont pas répondu présent, nous n’avons que très peu d’alliés pour le coup.»

Effectivement, il y avait beaucoup de choses et de personnes à prendre en compte et tellement de fins possibles, heureuses comme malheureuses.

Melgiel pris une profonde inspiration alors qu'elle réfléchissait à tout ceci tout en essayant d'écarter les éventuelles morts qui surviendraient. Chaque chose en son temps, elle devait s'obliger à prendre les problèmes points par point pour obliger Dàin à ne pas se précipiter.

- Je vois... Murmura-t-elle.

Elle pausa son livre sur le divan et se leva avec élégance, lissant sa robe avant de s'avancer vers son époux qui ne délogeait pas de sa fenêtre.

- Thorin vous a donc demandé de venir défendre Erebor lorsqu'il l'aura repris, n'est-ce pas ?

Mais c'était d'avantage une affirmation. Son visage restait serein et un léger sourire un peu triste ne quittait pas ses lèvres.

- En ce qui concerne les gens de Lacville, et bien pourquoi ne pas les laisser revenir à Dale si le dragon n'est plus là pour les manger selon ses envies ? Au contraire, ce serait une bonne chose pour le commerce lorsque tout sera redevenu dans l'ordre...

Malheureusement, l'un comme l'autre ne pouvait que faire des suppositions sur la façon dont les choses tourneraient.

- Dàin, mon aimé... Vous savez que je n'aime guère me faire porteuse de mauvaises augures... Mais... Mais il faut bien y penser... Que se passera-t-il si Thorin ne parvient pas à occire le dragon ? Votre rôle est-il seulement de venir lorsque Smaug sera mort ? Ou bien vous a-t-il demandé de l'aider à le faire passer de vie à trépas ?

Elle devait être sure de ce que Dàin devrait faire dans cette affaire, même si l'idée même de le savoir repartir en guerre ne lui plaisait pas et qu'elle l'effrayait, comme à chaque fois que Dàin devait se battre pour préserver la tranquillité dans sa montagne.

- Emmenerez vous notre fils sur le front ?

La question était plutôt rhétorique car elle se doutait que Thorin viendrait, même si son père refusait. Il était comme ça : têtu, prêt à tout pour prouver ce qu'il valait.

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Dáin & Melgiel

Dáin avait déballé ses pensées sans cacher de détail à sa femme, il avait besoin qu’elle sache ce qu’il allait se passer, d’abord parce qu’elle était son épouse mais aussi parce qu’elle saurait sans doute le rassurer sur ses choix. Quelque chose allait probablement changer dans leur avenir, elle se devait de s’y préparer. La visite de Thorin lui avait forcément mis la puce à l’oreille, désormais il était temps d’en rendre compte. Melgiel l’avait écouté avec attention, dans le plus grand silence tandis qu’il était demeuré à la fenêtre à observer les couloirs des Monts de Fer animés de vie. Lorsqu’il eu totalement terminé, sa femme le rejoignit près de la fenêtre, le réconfortant par sa présence ais aussi parce qu’elle avait sans doute des questions à lui poser et des pistes de réflexion à lui faire partager. Dáin demeura disponible, de toute manière il ne comptait pas lui fausser compagnie après lui avoir annoncé tout cela. Il reporta son regard sur la fenêtre dès sa première question, comme fuyant son regard.

« Oui, c’est cela même. » Répondit-il à ses hypothèses avec le plus grand calme

Thorin ne s’attendait pas forcément à être attaqué une fois la montagne reprise mais puisqu’il ne veait pas avec une armée entière depuis les Ered Luin, il était tout à fait normal qu’en proche voisin de la montagne solitaire, il lui en fournisse une afin de rebâtir les défenses et dans le cas où tout ne se passe pas comme prévu. Melgiel demanda alors pourquoi ne pas laisser les humains reprendre Lacville, le souci étant que les humains sont faibles, ils réclameront forcément une part que Thorin ne donnerait pas. Il avait beau avoir le cœur sur la main, tout comme Dáin, il n’était redevable qu’à son peuple et à personne d’autre. Elle avait raison en un sens, cela relancerait sans doute le commerce, mais à condition qu’une entente se fasse, ce dont il n’était pas certain. Le seigneur des Monts de Fer soupira simplement, assez éparpillé sur la question comme sur la réponse et ne trouvait donc pas de mot à redire sur ce point là pour le moment ; ces affaires là seraient réglées en temps voulu lorsque le moment sera le bon, quoi qu’il en soit ils auraient à faire avec les humains et les elfes, de là il fallait voir s’il y aurait besoin de se battre ou si tout serait réglé à l’amiable. Ainsi, la question suivante de sa femme le fit décrocher son regard d’au dehors avant de les poser sur elle. Oui, il y avait pensé à cette éventualité même s’il n’en avait pas parlé à Thorin puisqu’ils comptaient fermement reprendre la montagne.

Ce n’était plus une question d’honneur, mais une question d’avenir.

« Il me fera venir au moment où il jugera avoir besoin de mon armée. Que ce soit pour le dragon ou pour la suite, rien n’est sûr. Tout ce qu’il nous faut, c’est nous tenir prêts. »

Enfin, elle demanda ce qu’il adviendrait de leur fils. Il n’avait nullement besoin de lui évoquer son désir de venir avec son père ainsi que pour chaque bataille qu’il menait. Dáin étira un sourire, il avait besoin de savoir son fils près de sa mère puisque le combat serait lourd et beaucoup trop risqué. Lui-même n’était pas sûr d’en revenir vivant alors il souhaitait épargner deux funérailles à sa belle. Il serait bien plus au repos dans les cavernes de Mandos en sachant son fils à la tête des Monts de Fer pour faire perdurer ce pour quoi il avait œuvré toute sa vie. Il se tourna vers son épouse, prit ses mains entre les siennes. Les mains de son épouse étaient douces, tendre, s’il venait à en manquer, il s’en maudirait. Dáin déposa un baiser sur le front de Melgiel, avant de lui répondre avec tranquillité.

« Thorin restera là, j’ai besoin d’une personne ici pour nous superviser et nous renvoyer des renforts en cas de besoin. Je compte sur toi pour le convaincre que c’est la bonne décision, je pense qu’il est prêt à prendre ma place à court terme comme à long terme. »

Dáin ne comptait pas lui montrer ses inquiétudes vis-à-vis de son propre avenir et du fait qu’il avait de fortes chances de ne pas revenir. Il gonfla la poitrine, fier et répliqua alors sur un ton de plaisanterie.

« Il n’est pas aussi fort que moi à son âge mais il se débrouille bien ! »

Dáin lâcha un petit rire étouffé et se sentit le besoin de prendre sa femme dans ses bras pour une étreinte tendre et emplie d’amour. Il n’avait pas de gestes affectueux par milliers envers elle, mais lorsqu’il le faisait, il ne faisait pas semblant.

« J’aurais besoin de toi aussi, de tes conseils et de ta présence jusqu’au départ. »

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Qui pourrait se douter que sous ses airs revêches de brute épaisse Dàin Ironfoot pouvait être aussi doux et réfléchit dans ses décisions. Si inquiet par rapport à l'avenir de tout un peuple ? Si peu sur de ce qu'il voulait faire ou non dans les mois à venir ? Et bien personne en réalité, pas même Melgiel avant qu'ils ne se marient et ne passent tellement d'années à se soutenir mutuellement. Et la naine savait qu'ils vivaient justement ce genre de moment où elle devait mettre ses propres craintes de côté pour conseiller son époux au mieux afin de l'aider à prendre la meilleure décision pour tout le monde.

Quand cela concernait le royaume tout entier, ses propres préoccupations n'avaient pas à entrer en compte. Elle avait heureusement cette capacité de raisonnement rapide et froid qui lui permettait de prendre du recul avec aisance et rapidité. Elle pouvait donc voir les problèmes d'un oeil totalement extérieur à sa propre personne afin de ne pas avoir un raisonnement égoïste. C'était certainement une grande qualité qu'elle avait acquis au fil des années et dont elle ne souhaitait certainement pas se séparer. Après les aveux de son époux, elle se leva et le rejoignit avant de s'assurer qu'il n'était pas sensé déloger le dragon de sa tanière.

« Oui, c’est cela même. »

Melgiel cacha difficilement le léger soulagement qu'elle ressentit lorsqu'il confirma ses dires. Au moins, il n'allait pas mener son armée au devant du dragon, chose qu'il n'avait encore jamais proposé de faire, se contentant bien heureusement des monts de fer pour faire vivre tous les nains qui y travaillaient. De toutes façons, s'il avait eut cette folie, il aurait fallut qu'il en découse avec sa femme et croyez bien qu'elle aurait obtenu gain de cause par n'importe quel moyen, sachant parfaitement user de chantages déloyaux lorsque cela s'avérait nécessaire. (Tout comme elle le faisait encore parfois avec son fils)

Elle demanda tout de même plus de renseignements à propos du rôle que Dàin devra jouer dans cette affaire car s'il n'était pas encore partit se battre contre Smaug, cela ne signifiait pas que toute cette histoire ne les concernait plus, bien au contraire.

« Il me fera venir au moment où il jugera avoir besoin de mon armée. Que ce soit pour le dragon ou pour la suite, rien n’est sûr. Tout ce qu’il nous faut, c’est nous tenir prêts. »

Ah finalement elle avait crié victoire un peu trop vite car si Thorin décidait finalement qu'une armée de nains lui serait bien utile pour dégommer Smaug, Dàin se précipiterait aux pieds de son cousin... C'est ce qu'on verrait... Mais elle garda cela pour plus tard car jusqu'à preuve du contraire, Thorin n'avait pas encore appelé pour de telles raisons... Se prométant de rester près de son époux à la prochaine visite de leur cousin pour ne pas avoir un récit édulcoré de son passage la naine demanda ensuite ce que Dàin avait prévu pour leur fils unique.

Certes, Thorin II était désormais en âge d'être considéré comme un nain adulte avec le droit de sortir de la montagne et d'aller taper de l'orc dès que l'envie lui prendrait. Mais aux yeux de la naine, il serait toujours son bébé et si elle n'avait pas toute l'emprise qu'elle aurait souhaité sur son têtu de mari, elle l'avait encore sur son borné de fils et elle ne comptait pas changer celà...

A la façon dont Dàin lui pris les mains avant de venir lui embrasser le front, sa barbe lui chatouillant le nez et la faisant sourire légèrement, Melgiel ne pouvait empêcher une sourde angoisse de monter en elle. Cela devait-il la préparer à entendre qu'il irait au front lui aussi ? Ou bien était-ce dans le but de la rassurer sur le devenir bien sécurisé de leur fils ?

« Thorin restera là, j’ai besoin d’une personne ici pour nous superviser et nous renvoyer des renforts en cas de besoin. Je compte sur toi pour le convaincre que c’est la bonne décision, je pense qu’il est prêt à prendre ma place à court terme comme à long terme. »

Melgiel ferma les yeux de soulagement et resserra un peu ses doigts autours des mains de Dàin. Que Mahal soit loué, il ne comptait pas emmener leur fils à la bataille, elle ne resterait pas toute seule à s'angoisser de savoir s'ils reviendraient où si l'un de leur soldat viendrait lui rapporter leurs haches en même temps que ses condoléances. Elle n'eut pas le temps de reprendre ses esprits à propos du fait qu'il jugeait leur fils apte de reprendre les rennes en cas de besoin alors que Dàin continuait en bombant le torse de fierté.

« Il n’est pas aussi fort que moi à son âge mais il se débrouille bien ! »

Prétentieux... Elle plissa les yeux et sa bouche eut une petite moue dubitative en réponse à son rire qui trompait peut-être son monde mais pas sa femme. Il voulait paraître détendu, mais il ne l'était pas et ça n'était certainement pas ce câlin inattendu qui allait lui prouver le contraire. La naine profita malgré tout de l'étreinte tant qu'elle dura.

« J’aurais besoin de toi aussi, de tes conseils et de ta présence jusqu’au départ. »

Elle redressa la tête qu'elle avait posé sur le torse de son époux, mais elle ne s'éloigna pas de ses bras pour autant car elle aimait s'y trouver. Elle se sentait alors si vulnérable et si protégée dans ce genre de situation et elle aimait ça, même si elle paraissait généralement une naine forte et inébranlable.

- Et tu sais que je serais là...

Comme elle l'avait toujours été d'ailleurs, avant même qu'il ne s'attende à ce qu'elle prenne son rôle de femme de seigneur si bien à coeur.

- Cependant une chose m'ennuie... Tu parles comme si tu t'attendais à mourir devant Erebor... Et je t'interdit de penser ainsi tu m'entend ? Si tu part à la bataille, ce sera en étant sur de revenir sur tes deux jambes... Où sur ton sanglier éventuellement... Concéda-t-elle en voulant malgré tout faire un brin d'humour.

Il fallait que son mental soit aussi fort que son physique, s'il partait en s'attendant à mourir, il mourrait, elle en était sure.

- Sinon... Je t'empêcherais d'y aller et si ton cher cousin exige malgré tout une armée, et bien je la conduirai moi-même. Défia-t-elle.

Naturellement, elle n'avait mis les pieds en dehors de la montagne qu'une seule fois et personne n'était au courant de cette petite escapade nocturne d'ailleurs, mais elle se demandait surtout si Dàin la croyait capable de mettre ses menaces à exécution ou non.

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Thy fate is the common fate of all

Dáin & Melgiel

Les quelques mois à venir se profilaient sous l’agitation, déjà dehors on voyait le rythme de vie qui commençait à s’accélérer. Dáin s’était détourné d’eux afin de porter toute son attention sur sa tendre épouse sans qui il n’était pas ce puissant guerrier. Melgiel encore une fois faisait preuve d’attention et de sagesse. Le seigneur des monts de fer savait pertinemment que savoir son fils épargné de la bataille allait la rassurer. Si Thorin avait été autorisé à venir, elle n’aurait pas pu faire grand-chose mais aussi en le forçant à rester là il avait pensé à sa femme, bien évidemment. Alors qu’il la tenait entre ses bras, le nain se délectait de son parfum aux notes fraiches, de la douceur de sa chevelure et l’enserrait dans une étreinte des plus tendres - Un moment de répit pour le reste à venir. Alors la conversation reprit sur la voix étranglée de sa femme qui le menaça sans vergogne ainsi qu’il était prévisible. Il ne pouvait pas lui cacher ses inquiétudes, elle les avait perçues et avait bien l’intention de ne pas le laisser partir sans être sure qu’il était confiant.

Dáin étouffa un rire sous les propos de sa femme, non pas pour se moquer mais parce qu’il la savait tout à fait capable de tenir parole. Ce genre de chose était tout à fait hors de question, aucune naine ne devait se retrouver sur un champ de bataille ou alors il échouait totalement à faire respecter les valeurs naines. Leurs femmes étaient bien trop précieuses, trop peu nombreuses pour que l’on risque à les voir se trimballer avec une hache. Par ces temps durs où le danger résidait dans les quatre coins de la terre du milieu, il était essentiel que les naines demeurent à l’intérieur des montagnes en sécurité. Dáin se détacha de son épouse, prenant ses épaules afin de lui montrer le plus grand sérieux possible afin qu’elle puisse avoir confiance en ses paroles.

« Voyons Melgiel, je suis un guerrier, je ne vais pas e faire terrasser aussi facilement»

Dáin n’aimait pas prévoir le destin ni promettre, depuis les cavernes de Mandos il l’entendrait certainement le réprimander s’il lui arrivait quelque chose. Mais avec une telle bataille se profilant sans être sur de qui seraient de leur côté et qui rejoindrait leurs rangs, il ne pouvait avoir la certitude de revenir vivant ni même entier. Dáin ne doutait pas de ses capacités de guerrier, car certaines batailles vécues s’étaient avérées être particulièrement sanglante set il avait réussi à s’en sortir seulement avec quelques égratignures. Le seigneur des Monts de Fer demeurait quelqu’un d’entêté et de particulièrement coriace, c’est ce qui lui avait sauvé la mise à plusieurs reprises cela dit. Bien évidemment qu’il comptait plus que tout revenir entier, il avait encore tant de choses à faire, mais il ne pouvait s’empêcher d’avoir un mauvais pressentiment.
Dáin se détourna de son épouse, allant jusqu’à son bureau où se trouvait quelques parchemins

« Je vous laisserais mes directives, nous avons encore le temps mais je veux m’assurer que tout se passera bien. »

Le nain s’installa à son bureau, attrapant une plume, il la trempa dans l’ancre noire et commença à rédiger en runes naines la liste des choses à superviser afin que l’armée soit prête et féroce. Il laissa alors sa plume gratter sur le parchemin faire office de fond sonore alors qu’il se concentrait afin de ne rien oublier.

« Que penses-tu de tout ceci ? Nous allons devoir annoncer tout ceci au conseil dans quelques instants mais j’ai besoin de ton avis avant.»

Dáin parlait bien évidemment des décisions qu’il avait prises et notamment celle de nommer Thorin régent le temps qu’il revienne de la bataille qui aurait probablement lieu devant Erebor. Il voulait aussi recueillir ses avis ses conseils afin qu’elle ne se sente jamais mise à l’écart de l’avenir des montagnes de fer. L’avis d’une autre personne, qui plus est une femme, lui avait toujours été importante. Mieux vaut avoir plusieurs avis plutôt que se fier qu’à un seul illuminé, c’était là sa façon de régner afin de toujours se montrer juste. Cela lui avait toujours réussi et il menait les monts de fer d’une main ferme mais bien moins stricte que son père ou son grand père.

Or avec ceci, certaines choses allaient devoir changer, les heures de travail des nains aux forges allaient s’allonger et il allait devoir solliciter le talent de bien des nains. Les Monts de Fer seraient prêts au combat, Dáin comptait bien préserver leur réputation de puissante armée et cette fois-ci il avait l’intention de se montrer particulièrement imaginatif.

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Il riait...

Naturellement, comment aurait-il pût en être autrement ? L'idée même de l'imaginer vêtue comme un nain, hache à la main était purement risible et la naine le comprenait fort bien. Elle n'avait eut ces paroles que dans l'unique bût de remonter le moral de son époux et peut-être aussi de se rassurer elle-même par la même occasion.

La naine eut elle aussi un léger sourire, ne souhaitant pas rire à gorge déployée car la situation ne s'y prêtait pas réellement et elle n'oubliait pas les raisons premières de cette conversation privée. Dàin s'éloigna juste assez pour glisser ses mains sur les épaules de sa femme qui ne tarda pas à poser sa main droite par dessus celle du seigneur dans un geste de tendresse et de douceur.

« Voyons Melgiel, je suis un guerrier, je ne vais pas me faire terrasser aussi facilement»

Elle sourit avec plus de franchise et laissa Dàin se rendre jusqu'à son bureau à l'autre bout de la pièce. Peut-être souhaitait-il reprendre un peu de contenance... Retenant un soupire défaitiste, elle s'approcha de la fenêtre qui donnait dans les galeries de la montagne et observa "l'extérieur" sans réellement le voir. Il y avait tellement d'animation... Avaient-ils conscience de de qui se passerait sans doute bientôt ? Non, surement pas... Ils avaient beau être un peuple nain assez proche de la montagne solitaire, ils préféraient pas pas trop s'en approcher ou même s'en préoccuper... Smaug était une menace bien trop réelle même si on ne l'avait plus vu depuis près de soixante ans.

« Je vous laisserais mes directives, nous avons encore le temps mais je veux m’assurer que tout se passera bien. »

Melgiel tourna la tête pour le voir se pencher immédiatement sur un parchemin vierge et commencer à y noter tout ce qu'il ne fallait surtout pas oublier durant son absence. Consciente de son besoin de concentration, la naine garda le silence et retourna son attention vers la fenêtre afin que Dàin ne se sente pas observé.

« Que penses-tu de tout ceci ? Nous allons devoir annoncer tout ceci au conseil dans quelques instants mais j’ai besoin de ton avis avant.»

Si on ne lui demandait que son avis, elle répondrait en toute égoïsterie qu'il fallait laisser Thorin à ses affaires et ne surtout pas s'en mêler, car quel meilleur moyen pour ne pas être en danger que de ne pas s'en éloigner.

Mais elle savait qu'elle ne pouvait pas agir ainsi... Elle n'en n'avait pas le droit et les besoins du peuple tout entier devait passer avant ses craintes. Depuis le temps, elle connaissait bien la leçon.

- Ce que j'en pense ? Demanda-t-elle dans un léger soupir alors qu'elle se tournait vers lui. Rien de bon tu t'en doutes... Mais je sais aussi qu'il serait lâche de ne pas aller aider ton cousin lorsqu'il aura besoin de toute l'aide nécessaire... Car il finira forcément par en avoir besoin... Que ce soit pour le dragon ou bien pour éloigner les pillards.

Elle pouvait toujours espérer que Thorin ne ferait pas appel à lui, mais elle savait en son fort intérieur que bientôt, au moment où ils s'y attendraient le moins, un corbeau viendrait leur demander de l'aide pour Thorin Ecu-de-Chène... Et elle devait s'y faire dès maintenant car il lui faudrait du temps pour accepter le départ de son mari et d'une grande partie des nains de la montagne.

- Je ne sais pas trop ce que j'en pense... Je crois que je n'ai pas eut assez de temps pour y réfléchir... C'est curieux... A la fois soudain mais attendu... Mon être se déchire en deux... Une partie voudrait que tu refuses de te mêler de cette histoire... Et l'autre sait qu'il est de ton devoir d'aider ta famille en cas de difficulté...

Et quoi qu'il arrive, elle accepterait, elle comprendrait... Il fallait qu'elle soit là pour soutenir son époux et ensuite son fils dans sa mission de régence.

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Dáin & Melgiel

Dáin s’était bien évidemment attendu à ce que Melgiel ne prenne pas cette nouvelle comme quelque chose de festif, mais elle se devait de lui faire confiance tout comme elle savait que puisqu’il s’agissait de son cousin, il ne reculerait devant rien. Toutefois la savoir triste minait le seigneur des monts de fer qui prit l’initiative de dépose un baiser sur le dos de sa main tout en la réchauffant entre les siennes. Il avait de la chance de l’avoir à ses côtés, elle qui était son meilleur soutien. Il demeura un instant à a contempler comme l’on contemple la vaste voute céleste et lui proposa son bras pour qu’ils aillent à la réunion.
Dáin et son épouse sortirent de leurs appartements pour se diriger vers la salle d’audience où les attendait le conseil et d’autres personnes conviées à l’occasion. Ils furent salués avec tout le respect que leur rang l’exigeait et le Seigneur des monts de fer tira la chaise à sa femme pour qu’elle puisse s’assoir à ses côtés. Il y avait aussi leur fils qui participait aux réunions du conseil depuis quelques années maintenant, Dáin avait été prévisible dans le cas où u jour comme celui-ci arriverait. Dáin convia ses invités à s’asseoir alors qu’il restait debout devant sa chaise située en bout de table, il observa chaque visage pour s’assurer que tout le monde était bien là avant de prendre la parole.

« Thorin Oakenshield, notre roi, est reparti ce matin même. Il va reprendre Erebor, ainsi que vous vous en doutez tous. »

Ces premières paroles provoquèrent des avis mitigés, un lourd bavardage s’éleva et le seigneur des Monts de fer, impatient tapa la main sur le bois de la table afin d’attirer de nouveau leur attention. Le silence se fit lorsque tous les regards furent de nouveau tournés vers lui. Il comptait bien mettre les choses au clair d’entrée, il était tout simplement hors de question de lancer u débat dessus alors qu’ils avaient beaucoup de points à discuter.

« La question n’est pas de savoir si nous l’aiderons à la tâche ou pas puisqu’il est évident que nous irons. »
« C’est de la folie ! » Fit un nain visiblement pas du même avis.
« Il ne s’agit pas de folie, il s’agit d’allégeance et de loyauté ! » S’emporta Dáin.

Il était vain de discuter de cela puisque sa décision était prise et qu’ils n’avaient d’autre choix que de la suivre. Dáin avait donné sa parole à Thorin, et il ne comptait pas y revenir pour quelques pétochards. Les autres familles naines n’avaient pas répondu à l’appel, ceux des Monts de Fer seraient présent quoi qu’il arrive.

« Nous irons à Erebor, dès que Thorin nous demandera de l’aide et nous défendront la montagne solitaire comme nous défendons les monts de fer ! C’est une vraie guerre que nous préparons, nombreux seront ceux qui viendront réclamer une part du trésor ou qui ont tout intérêt à ce qu’elle ne soit pas reprise… Je parle bien évidemment de Thranduil et de ces elfes de la forêt noire que nous haïssons ! »

D’autres bavardages s’élevèrent, rien qu’à la mention de son nom, l’accord faisait l’unanimité, alors Dáin s’installa sur sa chaise afin qu’ils puissent entrer dans le vif du sujet. Les discussions qui suivirent donc furent tournées vers l’organisation et le montage de cette armée flambant neuve grâce aux nouvelles ressources en fer qu’ils avaient découvert dans un coin plus reculé. Les ingénieurs avaient déjà bien des idées pour faire la différence et parer les flèches meurtrières des elfes. Tous semblaient désormais bien plus que motivé à aider Thorin ce qui rassura Dáin pour la suite. Arriva le moment où il devait annoncer qui serait là pour le remplacer, même si les concernés le savaient déjà, ce fait là avait besoin d’être officialisé devant le conseil afin que tous y soient préparés et sachent vers qui se tourner quand il serait sur le front.

« Je nommerais Thorin, mon fils, à la régence, et Melgiel mon épouse sera là pour l’épauler. »

Un silence se fit dans lequel Thorin se leva et fit face aux regards peu convaincus. Mais il se montra digne de son père et jura de se donner corps et âme dans la tâche. Le conseil était seulement rassuré de savoir que Melgiel serait derrière si jamais quelque chose n’allait pas. Dáin fit un petit signe de tête à sa femme pour qu’elle prenne l’initiative de les rassurer et pourquoi ne pas dire au conseil de quelle manière ils allaient procéder, elle serait sans doute bien plus douée que lui de ce côté-là et puis lorsqu’elle prenait la parole devant tout le monde, il la trouvait tout simplement sublime. Dáin quand à lui était confiant, sa femme avait toujours eu les épaules assez larges pour supporter telle responsabilité, quand à Thorin, il savait que son fils serait également à la hauteur grâce aux bons conseils de sa mère.