Le marcheur invisible
 |  Sujet: la ville s'éveille Mar 6 Sep 2016 - 14:19 | |
|  Une odeur de poisson s’élevait dans les airs en cette mâtiné embrumée à Laketown, pour une ville de pêcheur ce n’était pas étonnant sauf que l’odeur ne provenait pas des pêcheurs mais bien de se propre personne. Cela indiquait qu’il avait dépassé les sept jours sans se laver et que les senteurs de son corps quelque peu grassouillet pourraient éventuellement venir perturber son odorat quand il devrait sentir le linge du Maire pour se rendre compte s’il pouvait encore les porter ou pas. Alfrid s’éveillait toujours aux premiers rayons du soleil, bien que cachés, il savait à quel moment il devait se lever pour préparer le petit déjeuner du Maire. Il adorait son métier, il avait l’impression d’être son bras droit, d’être de bon conseil, d’être l’homme le plus privilégié de la ville alors qu’il n’était que son valet. Mais Alfrid savait que son intelligence le passait au dessus d’un simple statut de valet et alors son avenir se promettait d’être grandiose.
Alfrid ouvrit les fenêtres, c’est qu’il n’avait pas aéré sa chambre depuis plusieurs semaines et pour le coup il avait envie de respirer l’air de Laketown. Malgré la brume et l’humidité venant se coller contre les parois de ses poumons, il avait l’impression d e faire le plein de fraicheur. Il colla son nez sous ses aisselles, cela suffirait à le rendre propre pour la journée avec cette odeur d’iode ambiante. Alfrid s’étira, baillant la bouche grande ouverte sous les regards idiots des habitants qui le regardaient s’exprimer.
« Quoi ?! Retourne travailler bonne a rien !! » Fit il a une passante avec son panier de légumes frais qui semblait dégoutée d’avoir telle vision de bon matin.
Des jaloux, tous des jaloux.
Alfrid ricana et referma ses volets pour aller s’habiller. Il se revêtit de ses vêtements habituels, prenant soin de bien nouer le bonnet qu’il portait pour couvrir ses cheveux gras tout en se regardant dans le miroir. Il se rendit compte en approchant du miroir qu’une crotte de nez pendouillait dans le coin de son nez, il inséra un doigt dans sa narine, essayant de l’en extirper mais puisqu’il était enrhumé, il s’en imprégna très vite les doigts. Tant pis, il essuya ses doigts sur son long manteau au niveau de ses jambes et en se retournant, la tête haute, il sorti de sa chambre pour aller s’occuper du lever du maire.
D’abord il lui fallait préparer son petit déjeuner, il s’affaira alors dans les cuisines, repoussant le cuistot gros et gras qui prenait beaucoup trop de place et qui respirait trop fort à son gout. Il le chassa en faisant des « pssst psst » comme on chasse un chat et qu’il lui laisse un peu plus de place afin qu’il prépare le plateau. Remarquant une tâche sur le plateau de la nourriture de la veille, il vint humidifier son pouce pour le frotter contre le bois et faire partir la tâche avant de nettoyer son pouce en l’enfournant de nouveau dans sa bouche. Puis il disposa une assiette propre où il vint mettre les œufs et les testicules de bœuf qu’aimait manger le Maire au matin. Il se demandait si cela boostait la virilité.
Une fois le plateau préparé avec du jus d’aubergine dans un verre, Alfrid usa de toute sa grâce et son agilité pour monter dans la chambre avec le plateau. Il toqua à la porte et entra, s’empressa d’ller poser le plateau sur la table où il viendrait manger.
«Bonjour monsieur le Maire ! La ville s’éveille ! » Fit il joyeusement, essayant toujours d’être poétique.
Alfrid exécuta les gestes habituels, ouvrit les volets et vida son pot de chambre. Il remarqua qu’il avait laissé un étron assez liquide.
« L’agneau d’hier serait il mal passé monsieur le Maire ? Voulez vous congédier le cuistot ? »
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