Sharbat • (validé)

NOM&PRÉNOM ▬ Sharbat Hudhyafah SURNOM ▬ Le petit prince, l'étranger ÂGE ▬ 25 ans PATRIE, RACE ▬ Homme, il est haradrim, fils d'un roi de la région de Khand LIEU DE NAISSANCE ▬ Il est né dans le palais royal de Sturlurtsa Khand (voir carte) RANG SOCIAL ▬ Il est né riche, puisque dans une famille royale. Aujourd'hui il a quitté le palais avec ce qu'il avait sur lui. PROFESSION ▬ Ancien guerrier dans la garde royale de son pays, il parcourt les terres et se débrouille pour manger à sa faim en faisant quelques besognes pour ceux qui en ont besoin, mais jamais trop. SITUATION AMOUREUSE ▬ Il a épousé la femme de sa vie en secret, dont il a deux fils.

VOTRE PHYSIONOMIE ▬ On le dit grand et fort, mais il le sera toujours moins que ses aînés. Sharbat est un bon guerrier, les années de pratique ont fait de lui quelqu'un d'agile, de rapide et de précis. Il a beau souvent être moins imposant que ses ennemis, il sait trouver sa force autre part et c'est ce qui fait de lui ce qu'il est. Il n'est pas très épais, mais pas moins athlétique ; sa carrure fine lui donne de nombreuses facilités pour se faufiler partout, ce qui lui a très souvent servi et lui servira encore. Il est musclé comme il faut, cela lui convient et il n'a pas besoin de plus. C'est un homme à la peau colorée, bercée par le soleil ; depuis sa naissance jusqu'à ce qu'il ne quitte le pays, il a vécu sous le joug de cet astre, ce qui le rend assurément résistant aux variations de températures. Sous ses longues boucles noires qui perlent jusque dans sa nuque, c'est un visage aux traits fins qui se dissimule. Il a les joues légèrement creusées, osseuses et saillantes, mais une mâchoire bien dessinée. S'y ajoutent des lèvres délicates entourées d'une fine barbe qu'il laisse un peu vaquer à ses occupations sans la tailler de très près, ce qui lui donne un air un peu espiègle. Il a de petits yeux dont la teinte oscille entre le brun et l'or, toujours entourés de kajal, une habitude dont il ne se défera sûrement jamais. Son regard perçant intrigue, il est la fenêtre sur son âme, mais qu'y verrez vous sinon ce qu'il vous donnera ? Des sourcils droits encadrent ce tableau, et en son centre, un petit nez très légèrement en trompette. Il a le visage qui sourit très facilement, oubliant le poids des années passées pour s'adonner à sa nouvelle vie, son regard se pose avec intérêt sur le monde qui l'entoure, même s'il ouvre rarement la bouche lorsqu'il s'agit de parler westron.

VOTRE STYLE VESTIMENTAIRE ▬ Sharbat porte souvent du noir, ou des couleurs qui rappellent des nuances de sable ; il n'affectionne pas particulièrement les affriolantes tenues royales, ni même qu'il n'aime se donner en spectacle. Pour lui, plus c'est sobre, mieux il se porte. Il a une cuirasse fine qui lui permet d'agir tout en souplesse et en rapidité, laissant ses bras libres de mouvements lors des combats qu'il mène ; il la revêt souvent, ne s'en séparant qu'en de très rares occasions. Il porte des protections sur ses poignets, des bottes en cuir tanné. Il lui arrive, lorsque les temps sont trop froids, de se dissimuler sous une épaisse cape ornée d'une fourrure aux teintes crépusculaires. Il porte également quelques bijoux à ses oreilles et à ses mains.

VOS PARTICULARITÉS ▬ Quelques traces de ses batailles passées perlent son corps dans une discrétion certaine.

VOTRE CARACTÈRE ▬ Sharbat a toujours été quelqu'un de très ambitieux, et ce depuis le premier jour. Il se voue à un grand destin, il aurait voulu être roi à la place de ses frères, ou au moins avoir sa place dans la cité royale plus que ce qu'on ne lui avait jamais donné. Il a depuis longtemps la détermination de mettre en œuvre les choses pour assouvir ses volontés, pour voir la vie lui donner ce qu'elle lui doit. Sharbat est quelqu'un d’embarqué dans ses idées, quand il a quelque chose en tête il est souvent difficile de l'en défaire. Il a une certaine propension à la violence tant dans ses paroles que dans ses gestes ; en bon haradrim, il est habile combattant et n'a pas peur de la mort, qu'elle soit pour les autres ou pour lui. C'est aussi quelqu'un qui met beaucoup de sentiments dans ce qu'il fait, il s'emporte facilement, débordant d'une énergie difficilement contrôlable. Lorsqu'il s'énerve, il est difficile de lui faire entendre raison, lorsqu'il aime, il aime à en crever. Il est audacieux, il n'a pas froid aux yeux devant un combat ni devant une mission, il se jettera la tête la première quitte à réfléchir après. Souvent impulsif aussi, il s'arrête rarement, il n'aime pas être enfermé et à besoin de bouger. Il sourit beaucoup même si ce n'est pas forcément l'émotion qui berce son cœur. C'est un homme qui a fait des erreurs, beaucoup d'erreurs dans son passé et qui cherche sa rédemption, malgré l'amertume que cela laisse encore traîner dans ses veines. Il aime que les choses qui sont à lui restent à lui, dans le sens où personne n'a à fouiller dans ses affaires, mais en revanche il a le fond d'un bon roi, il est capable de donner lorsqu'il le faut vraiment. Peut-être que c'est là aussi sa manière de servir les intérêts du monde comme il ne l'a pas fait sur un trône..? Il est curieux et intrépide, parfois il fera pitié à ceux qui savent son histoire, et aussi ses serrements d'allégeance qui sont parfois peu confiants. Il est lui-même méfiant au départ avec les autres, mais il les laisse facilement approcher. Il aime le contact avec les gens, il aime créer des liens lui qui n'a pas eu beaucoup d'amis dans sa jeunesse. Il est tolérant, mais parfois un peu sec dans ses paroles, il va souvent plus loin que ce qu'il ne pense. Il s'emporte parfois, colérique, la rage qu'il a au ventre le suit toujours et elle restera dans ses mœurs encore longtemps. Il n'en reste pas moins un homme doux et aimable, qui ne demande qu'à montrer son affection lorsqu'il aura décidé de le faire.

CE QUE VOUS AIMEZ ▬ Sharbat aime sa région natale ; de tous les paysages qu'il pourrait voir dans sa vie, s'il n'y en avait qu'un dont il devait se souvenir, ce serait Khand et ses grandes étendues de sable. Il aime le soleil et la chaleur, les chants et la poésie. Il aurait voulu connaître l'astronomie, la philosophie comme ses frères aînés mais il n'en est pas. Sharbat aime se battre, c'est un haradrim alors la violence ne lui fait pas peur. Il apprécie un bon combat surtout lorsqu'il en sort victorieux ; s'il y avait un ennemi qu'il aurait à craindre, ce serait son frère.

VOUS AIMEZ FAIRE LA FÊTE, BOIRE, MANGER ▬ Manger, c'est indispensable à la survie et pourtant cela l'indiffère. Sharbat a beau aimer la cuisine de son pays, il a un peu de mal à apprécier les plats peu épicés et basiques qu'on lui propose ici. Pour ce qui est de boire, il sait que l'alcool adoucit les mœurs, mais s'il en apprécie le goût il boit rarement jusqu'à l'excès. Quant à faire la fête, il n'a aucun prétexte pour ce genre de choses pour le moment.

AVEZ VOUS DES PASSIONS DANS LA VIE ▬ Depuis petit, il aime se bagarrer et jouer à la guerre ; cela n'a pas tari avec les années, c'en est même devenu encore mieux. Croiser le fer canalise son énergie, le défoule et c'est aussi ce qu'il aime. Plus le combat lui demande d'efforts, plus le prix de la victoire est beau.

AVEZ-VOUS UN BUT DANS LA VIE ▬ Il souhaite devenir un grand roi malgré les bâtons qu'on a mis dans ses roues. Il se destine à un grand avenir, quelque chose de glorieux et de beau, sous une couronne qui lui reviendrait enfin.

CE QUE VOUS DÉTESTEZ ▬ Ses frères, ce qu'on a fait de lui.. Sharbat a beaucoup de colère dans son cœur, d'abord parce qu'il n'a pas sa place au palais et qu'il ne la trouve pas, mais ensuite pour ce que le destin semble avoir voulu pour lui. Il déteste qu'on touche à ce qui est à lui, qu'on lui marche sur les pieds ou qu'on abuse de sa confiance.

PROFITEUR OU DÉBROUILLARD ▬ Un peu des deux, cela dépendra de la situation. S'il peut se débrouiller tout seul généralement il le fera, mais s'il a besoin des autres pour arriver à ses fins, alors ce qui est nécessaire est nécessaire.

SUR QUI POUVEZ VOUS COMPTER EN CAS DE PROBLÈME ▬ Sur lui-même, et même si ça le met en rogne de devoir l'admettre, sur Farshad.

COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS FACE AU DANGER ▬ Il frappe, il dégaine son épée puisqu'il est fier guerrier et il fonce dans le tas. Il aime combattre, pourquoi s'en priver ?

UN SECRET QUE VOUS GARDEZ ▬ La raison pour laquelle il a quitté son royaume et qu'il erre ici.

QU'EST-CE QUI VOUS FAIT HONTE ▬ C'est peut-être sa place que quatrième dans la fratrie qui lui fait le plus honte. Il n'est pas assez bien pour être un roi, trop bien pour vivre la vie qu'il veut mener et à être au milieu, il est celui qui est le plus occulté.

QUEL TYPE D'ARME AVEZ-VOUS ▬ Sharbat possède un sabre légèrement courbé et léger, ce qui lui permet d'être rapide dans ses mouvements. Il a également une épée plus épaisse qui fait plus le poids face à certaines armes qu'il peut rencontrer. Il a aussi des dagues orientales.

QUELLE EST VOTRE PEUR ▬ De ne pas atteindre ce si beau destin qui lui est promis, se faire rattraper par les hommes de son frère aîné, ne pas réussir à sauver ce pourquoi il se bat.

▬ ➴ ▬ ➴ ▬ ➴ ▬ ➴ ▬ ➴ ▬ ➴ ▬ ➴ ▬ ➴ ▬ ➴ ▬

VOUS ET LA TERRE DU MILIEU ▬ Le destin de la Terre du Milieu lui importe dans le sens où il est lui même dans le cœur d'un royaume en perdition, qu'il désire le sauver et retrouver ses terres. Il est prêt à donner beaucoup pour cela. Le mal qui ronge le reste du monde ne l'affecte que peu, il ne sait pas réellement ce qu'il se passe même s'il a entendu des choses étranges au détour de certaines routes. L'on dit que les haradrims sont mal perçus en Terre du Milieu parce qu'ils ont pactisé avec le démon, mais le racisme ne lui fait pas grand chose pour le moment, il n'y a pas été réellement confronté. On le croirait maudit lui aussi, n'étant pas loin de la vérité, mais il est là pour un dessein honorable.

Au cœur du désert des Harad, loin, très loin après les premières dunes de sable qui freinaient plus d'un cœur trop timide, coulaient les richesses abondantes d'une magnifique cité. Ils furent des temps très lointains où elle n'était qu'un oasis, repère d'un petit berger ou d'une caravane qui commerçait dans le coin ; désormais, c'était la ville la plus puissante de la région de Khand, et elle était sous l'habile commandement d'un monarque sévère, mais pas moins bon pour ce qu'il apportait à ses sujets. Ardeshir Hudhyafah était ce que l'on aurait pu désigner comme un bon roi ; il s'occupait de sa ville, de la rendre toujours plus belle et plus importante, si bien qu'elle était devenue sous son règne un carrefour inévitable pour le commerce qui allait s'instiguer jusqu'au Gondor. C'est dans cette cité-là qu'au cœur de la nuit, les cris de la femme du roi avaient tenu la maison royale éveillée pour la quatrième fois.

Si la reine avait donné naissance à déjà deux fils et une fille, elle ne fut pas mécontente de découvrir les pleurs d'un autre petit prince. Tendre, aimante, elle le prit en ses bras pour le serrer contre elle alors qu'il découvrait le monde à l'heure où seule la lune jetait sa clarté sur les dunes ; elle l'aurait aimé comme n'importe lequel de ses enfants, se perdant dans son regard abyssal, encore bleuté comme tous les nouveaux-nés. Ce petit, elle décida de le nommer Sharbat, ce que son père ne découvrit que quelques jours plus tard, puisqu'il était plutôt occupé par des affaires de commerce et de trône que par celui qui ne serait qu'en troisième position sur la lignée d'héritage. Il avait déjà Farshad, qui recevait une éducation des plus remarquables, et Sufyan ; ce qui lui suffisait, semblait-il, pour assurer la pérennité de la cité de Sturlurtsa Khand. A vrai dire, il reposait beaucoup d'espoirs sur Farshad, ce qui ne lui donnait pas grand intérêt à se concentrer sur son troisième fils, qui avait en fait très peu de chances d'arriver un jour sur le trône.

Sharbat n'en était pas moins un petit garçon intelligent. Il avait toujours le sourire sous ses bouclettes sombres, et ses petits yeux avaient pris une jolie couleur émeraude, se posant sur le monde qui l'entourait avec curiosité et envie d'apprendre. Il avait aussi ce petit air d'espièglerie innocente sur le visage, comme l'impression qu'il allait toujours faire une farce où qu'il montait un plan secret pour mettre à mal les jeux de ses grands frères. Il n'était pas très proche, ni de Farshad ni de Sufyan, ce qui l'ennuyait parfois parce qu'il avait envie de jouer, mais pas avec sa sœur. Il avait envie de jouer à la bagarre, à tous ces jeux de grands pour montrer qu'il était fort aussi, et que du haut de ses trois pommes, il était capable de battre son frère aîné qui avait cinq ans de plus que lui. Il se faisait souvent reprendre, par sa mère ou les gouvernantes ; il se devait d'être calme, de ne pas chahuter, et de laisser ses frères tranquilles, parce qu'ils avaient bien d'autres choses à faire que de jouer avec un bambin.

Le petit garçon grandissait, mais avec lui, l'envie de voir autre chose que seulement les murs du palais et l'ennui qu'ils amenaient. Il voyait ses grands frères recevoir des leçons, lui qui avait pendant longtemps chipé des livres à ses parents pour regarder tout seul les paysages pittoresques de régions qu'il n'imaginait jamais visiter. Il aimait le monde, grand, flamboyant comme la promesse de quelque chose qu'il voulait voir, qu'il voulait toucher de ses propres mains. Lorsqu'il eut presque huit ans, Sharbat s'étonna de ne toujours pas recevoir les leçons qu'avaient ses frères, mais il ne s'en plaint qu'une seule fois à table, ce qui eut pour effet de voir son père le prendre à part et lui faire comprendre qu'il n'avait pas besoin de toutes ces choses là, puisqu'il n'aurait certainement jamais aucune couronne sur la tête, et qu'il devait bien se mettre ça dans le crâne. Farshad était son espoir, et si c'était risqué, il misait tout sur ce premier né. L'on a pas de temps à perdre pour ceux qui arrivent en troisième position.

S'il eut fallu du temps pour que finalement on lui dispense une enseignement, Sharbat n'eut le droit qu'aux élémentaires : la religion bien sûr, la lecture et l'écriture dans sa langue natale, histoire de pouvoir lui donner quelques livres importants pour l'occuper et qu'il ne s'immisce pas trop là où cela ne le regardait pas. Il n'eut le droit qu'à très peu de philosophie, de la géographie et quelques bases de mathématiques. Pas d'astronomie, pas beaucoup d'histoire non plus, hormis ce qu'il avait été capable de lire par lui-même dans les bibliothèques du palais royal. En revanche, lorsqu'il vit son grand frère tenir une arme pour la première fois, cela le rendit un peu jaloux. Lui qui, aussi espiègle et farceur qu'il soit, avait toujours adoré les jeux de bagarre et de guerre, il n'aurait su laisser passer sa chance de pouvoir lui aussi être habile de ses mains avec une jolie lame. Il se souvenait très bien de ce jour où il avait décidé de confronter son père, alors qu'il n'était ni très grand ni très épais, et qu'il avait demandé d'un ton ferme et les sourcils froncés : « Père, apprends-moi. »

Alors qu'il avait tout juste treize petites années de sa vie écoulée, Sharbat était toujours celui qui passait inaperçu dans sa famille. Il était l'enfant au milieu, celui qu'on occulte à la fois parce qu'il y a les héritiers avant et les nouveaux-nés après. Tout seul dans son coin, alors qu'il s'ennuyait beaucoup lorsqu'il n'était pas en train de se bagarrer ou de s’entraîner à la guerre, il se baladait dans le palais avec ses petits yeux espiègles qui se posaient sur tout avec curiosité. Il chipait les choses qui l'intéressaient pour les garder pour lui, comme des petits trésors qu'il mettait à l'abri du monde. Il suivait tranquillement les cours qu'on lui dispensait, mais se prenait souvent à regarder par les fenêtres du palais pour contempler les dunes tout au loin, le soleil qui jetait ses lumières dorées à l'horizon. Qu'il aurait voulu, ce jour-là, partir avec les autres pour aller voir la jeune fille qu'on avait promis à son frère ! Un peu comme s'il avait fait partie de ce convoi royal, qu'il avait eu sa place auprès de son père et de ses frères. Mais tout comme on ne lui faisait pas les cours avec la même application, on ne lui permit pas non plus de se glisser en dehors du palais.

Alors, il continua dans ses petites habitudes, à fouiner à droite à gauche dans les nombreuses salles toutes très décorées de sa demeure, comme un petit animal sauvage qui se tapissait dans un coin lorsqu'une ombre arrivait dans sa direction. Si Farshad lui avait échappé à son mariage arrangé, il appris bien vite que leur sœur, elle, avait été promise à un autre prince. Cela ne lui fit pas grand chose, à vrai dire, Sharbat ne la connaissait pas beaucoup et il se moquait bien des mariages, des arrangements et des choses des grands, parce qu'on l'avait toujours tenu à l'écart de ces choses-là. Sans trop comprendre pourquoi, il remarqua que pendant un long moment, sa sœur et son frère aîné ne pointèrent pas le bout de leur nez ici. Il ne comprit pas réellement pourquoi, mais une guerre éclata lors de leur retour, une guerre qui promettait de lourds affrontements qui tardèrent à commencer. Plus d'un an après la déclaration, les premières épées s'étaient entrechoquées, et l'on avait jugé Sharbat trop jeune pour aller aider sur le terrain. Il avait argué qu'il était déjà grand, qu'il savait se servir d'une épée ou d'une dague, mais son père ne lui répondit même pas, et alors, ce fut sa mère qui, un soir, vint le chercher dans sa chambre alors qu'il s'était renfermé dans son coin.

« Tu ferais mieux de laisser ces choses-là aux plus grands.. » avait-elle dit, sur un ton doux mais qui ne chassait pas la colère de Sharbat. Elle passa doucement ses mains dans les petites boucles du gamin. « Tu es jeune, tu as mieux à faire que la guerre. Un jour, ton tour viendra » Et comme un refrain qu'il entendait trop souvent, on lui répéta que c'était d'abord à son grand frère d'agir, à son père de lui montrer la voie, et que sa destinée à lui serait bien différente de celle de son aîné.

Il n'allait pas sans dire que cette perspective ne lui plaisait guère ; Sharbat était un jeune homme plein de volonté, d'une énergie débordante qu'il avait besoin d'écouler ; bien que jeune, il maniait l'épée avec une précision digne d'un guerrier sur les champs de bataille, mais ce n'était jamais assez. Il batailla pendant longtemps, des mois, pour aller rejoindre ses frères sur le terrain, mais jamais la permission ne lui fut accordée. Parmi bien d'autres choses encore, c'est peut-être ce refus qui attisa encore sa jalousie, et qu'il commença à accumuler de plus en plus de rancœur contre ses frères, contre son père. Sa mère quant à elle, essayait de le couver sans trop l'approcher des autres. Il était devenu un peu solitaire même s'il aimait la compagnie, passant son temps dans les arts, à lire de la jolie poésie ou à regarder le monde par les fenêtres de sa chambre.

Il se passa quelques années, tranquilles, monotones et d'un ennui certain pour Sharbat. Il voulait faire comme les autres, aller voir les beautés du monde, combattre, faire quelque chose d'utile et surtout, qui occuperait son esprit assez de temps dans ses longues, trop longues journées. Il obtint la permission de son père pour joindre l'armée, mais il ne fit aucun combat, se contentant de suivre les cours de pratique avec les autres alors qu'il était déjà bien meilleur. Il avait eu de bons professeurs au palais, et cela se voyait quand il était au milieu des recrues de base. On le charriait souvent en l'appelant « petit prince », mais il s'en fichait, parce qu'il savait ce qu'il était capable de faire et il les aurait tous mis à terre s'il l'avait fallu. Il avait besoin de se défouler, dans l'amertume que son cœur était en train de gagner ; il avait besoin de sortir tout ce qu'il avait en lui, cette rage qu'il avait tant de fois vu sur les visages de ces hommes, et qui finirait par prendre ses traits aussi.

C'est dans cette période-là, où il commença à arpenter quelques fois les rues, bravant enfin cette barrière qu'on lui avait levée. Sharbat aimait beaucoup sa cité, il était heureux de pouvoir l'admirer autrement que depuis son palais, et sous son turban, il se glissa dans les allées de pierre ocre, jusqu'au marché. Il fut émerveillé par toutes les couleurs qu'il pouvait y voir, par la diversité des personnes qu'il y trouvait ; c'était un très bel endroit, malgré la misère et la faim qui marquaient certains visages. Sharbat revint souvent ici, pour parler aux marchands sans dévoiler son visage devant eux, car un visage princier, cela se remarquait facilement. Une fois, alors qu'il rentrait chez lui en se hâtant pour l'heure du repas, il vint à bousculer une jeune femme qui sortait de chez elle ; leurs regards s'accrochèrent alors qu'il la rattrapait dans ses bras, et un instant, le jeune homme sentit son cœur se stopper dans sa poitrine. Elle était d'une beauté difficilement comparable, et même la plus belle des étoiles aurait pâli devant elle. Ses longs cheveux bruns perlant sur ses épaules, ses yeux sombres, elle l'intriguait complètement. Un sourire idiot, il s'excusa en l'aidant à se relever, ramenant bien vite ses mains à lui. Il se sentait un peu gêné devant cette jeune femme, de l'avoir offensée de la sorte, et que tout ce qu'elle lui offrait, c'était un parfait sourire. Il n'en fallut pas plus au jeune homme pour qu'il cherche chaque jour à la revoir sans arriver à la croiser.

Ce n'est que quelques mois plus tard qu'il la revit, lors d'un banquet au palais. Elle n'était pas de ces femmes bien apprêtées, parfumées et qui siégeaient le menton haut dans leurs sièges, non. Mais lorsqu'elle entra, le regard de Sharbat fut captivé, et il ne put pas la quitter des yeux. Elle était au milieu de tant d'autres danseuses, mais rien n'aurait su attirer son attention ailleurs ; il n'avait d'yeux que pour elle, admirant sa longue chevelure brune tomber sur ses reins, la grâce dont elle faisait preuve à chacun de ses mouvements. Que cela plaise ou non, il n'hésita pas à s'éclipser à la fin du repas pour aller trouver la belle, l'inviter à monter sur les toits du palais pour y admirer les étoiles dans la quiétude de la nuit. Depuis ce jour, il ne l'a plus quittée, secrètement amoureux, il cachait son péché à bien des égards, abritant leur amour ardent dans un cocon de mystère.

Les années passant, la passion de Sharbat pour sa belle n'avait pas faibli. S'il l'avait pu, il aurait ceint son front de mille couronnes, il aurait fait d'elle une reine et plus encore, lui offrant toutes les richesses du monde et de son cœur. Il était un homme amoureux comme jamais il n'imaginait personne l'être, comme si cet amour, incandescent, brûlant tout son être n'appartenait qu'à eux. Il aurait souhaité l'épouser, mais leur amour ne pouvait se révéler au grand jour, alors il se contentait d'aller lui rendre visite lorsque personne ne pouvait les voir, de l'emmener sur les hauteurs du palais pour lui montrer les constellations et retrouver le goût de sa peau au clair de lune. Il n'en démordrait pas, il savait qu'elle était la femme de sa vie, qu'il devait écouler chacun de ses jours auprès d'elle pour se consumer dans ses bras. Ils avaient tapi ce mystère sous bien des silences, des non-dits et des absences, une perle rare qu'il leur fallait chérir dans bien des sacrifices.

Le père de Sharbat tomba gravement malade ; avec à peine vingt années de vie derrière lui, il aurait espéré avoir plus de temps, plus de possibilités pour montrer à son père qui il était vraiment, et de quoi il serait capable. Ardeshir le savait habile guerrier, il n'aurait probablement pas pu trouver mieux que Farshad, et l'égaler serait toujours difficile, mais il s'efforçait de faire du mieux qu'il le pouvait. Il avait la colère, la rage de réussir et il avait ce feu qui brûlait en lui comme une force surhumaine qui l'aurait mené jusqu'au royaume des dieux s'il l'avait voulu. Mais Sharbat avait mis sa rancœur derrière lui, décidant d'aller au chevet de son père pour lui demander sa bénédiction, en espérant que dans ses derniers soupirs il soit plus clément. Il était maintenant devenu un homme, et désirait faire de celle qu'il aimait sa femme, de lui donner la vie qu'elle méritait d'avoir. Il s'avança, frappant à la porte avant d'attendre qu'on lui ouvre et qu'on l'invite à entrer. Dans son lit, son père le regarda longuement, le sommant d'avancer avec une voix toujours aussi ferme. Sharbat songea que même à l'article de la mort, il aurait toujours ce ton autoritaire à dispenser, et qu'il marquait vraiment le grand monarque qu'il était.

L'homme fit ses derniers pas jusque devant le lit, se pliant à genoux devant celui qui était à la fois son père et son roi. Il avait l'impression d'être devant un étranger, devant un homme dont il ne savait que ce qui était dit dans les livres et conté dans les poèmes. Baissant les yeux, le jeune homme avança timidement sa requête. Il loua les bontés de Pashamina devant son père, parlant d'elle comme d'une déesse, comme de celle qui aurait donné sa lumière sur le monde pour le rendre plus beau ; il parlait d'elle comme elle avait volé son cœur et qu'il ne pourrait aimer une autre femme, qu'il avait trouvé celle qui faisait de lui un homme. « Mon fils » avait-il répondu, s'adressant à lui en le fixant droit dans les yeux pour soutenir son regard. « Le monde ne te demande pas de choisir, de tracer ta voie. Le monde te demande d'être ce que tu es, et tu es un prince, alors tu n'épouseras pas une vulgaire danseuse. »

Lorsqu'il ressortit de cette chambre, ce n'était pas seulement un espoir brisé qui se lisait sur son visage, mais la rage, la colère et la jalousie d'être encore une fois celui qu'on oublie ; Sharbat venait d'apprendre que le trône reviendrait à Farshad, ce à quoi il s'était attendu, et que leurs autres territoires gagnés lors des récentes guerres seraient à Sufyan, et comme par habitude, comme s'il n'avait été rien de plus qu'un ombre toute sa vie durant, lui n'héritait d'aucun bien, d'aucune terre pour y construire son existence. Il était profondément marqué par cet affront, il avait réclamé plusieurs fois une terre qui ne lui sera pas revenue, et que personne n'aura voulu lui donner ; pas assez bien pour être un roi, trop bien pour être le mari de cette femme-là, qui était-il donc, à errer entre deux vies, entre deux mondes ?

Il ne prit pas ses peines pour faire ses adieux à son père. De simples mots, amers, déçus, sortirent de sa voix tremblante sous l'effet de la colère. « Puisses-tu finir en enfer et que les dieux s'acharnent sur toi. » Et qu'ils s'acharnent sur mes frères, si l'envie leur en prend ; qu'ils s'acharnent à faire du destin de Farshad une chose triste et médiocre, qu'ils promettent à Sufyan des malheurs qu'il n'aurait lui-même pas imaginés. Il disparut quelques semaines dans le désert, seul à méditer sur son sort et sur la vie qu'il menait. Lorsqu'il revint, il appris que son père était mort, mais il ne versa aucune larme de peine, car il n'était au final rien de plus qu'un mentor qui l'avait déçu. Sharbat préféra plutôt retrouver la douceur de sa belle, dans laquelle il s'abandonna comme un homme entre les bras d'une déesse ; et s'il ne pouvait lui offrir aucune couronne, Sharbat lui demanda sa main, et ils se marièrent à l'abri des regards, protégeant leur amour comme la chose la plus précieuse qu'il leur ait été donné de porter. Sharbat savait que sa promise n'allait pas plaire à sa famille, mais il s'en fichait bien, il l'aimait, il l'aimait éperdument et ils étaient mariés devant les dieux.

Une consécration, oui, mais pas pour lui. Le sacre de Farshad après la mort de leur père représentait beaucoup pour tout le monde ; pour lui, c'était juste un affront de plus, une boule amère dans la gorge de voir que même une fois sur le trône de tout un royaume, son frère n'avait pas daigné lui dire un mot pour lui donner des terres. Il ne l'avait clairement pas à la bonne, ne se gênant pas pour laisser apparaître sur son visage les marques empreintes d'une jalousie certaine, méprisante, mauvaise. Il détestait ce frère, sa jolie couronne et son air de roi, mais il avait mieux, bien mieux pour l'avenir, ce qui n'était pas sans étirer un doux sourire sur ses fines lèvres carminées. Sharbat attendait son heure, sagement, assis sur la magnifique chaise qu'il s'était dégotée aux côtés de Sufyan. Un regard entendu alors que Farshad levait son verre de vin, le jeune homme écouta ses frères discuter sans rien dire, le cœur battant au moment où Farshad commença à s'étouffer dans son vin. Il éclata de rire, un rire qui en disait long sur la vengeance qu'il attendait malgré lui. Sufyan lui avait promis des terres en l'échange de son soutien, alors Sharbat s'était allié à lui pour faire de cette trahison un succès. Alors enfin viendrait son sacre à lui, et la reconnaissance qu'il aurait mille fois méritée.

Il avait appris avec quelques jours de retard que Farshad s'en était sorti vivant, qu'il avait quitté le royaume ; que son cœur batte encore lui importait peu, pourvu qu'il ne remette jamais les pieds ici. Sharbat voyait enfin son destin lui promettre de jolies choses ; il était marié à la femme qu'il aimait, elle lui avait donné deux beaux garçons et il attendait ses terres, qu'il ne manqua pas d'aller réclamer à Sufyan quand elles se firent trop attendre. Il avait remarqué que sa sœur aînée avait quitté le royaume elle aussi, mais n'ayant jamais été trop proche d'elle, il s'en fichait pas mal. Sufyan lui donna finalement des terres, mais le jeune homme tomba de haut en découvrant qu'elles étaient juste un bel amas de sable infertile et sans même une oasis.

« Patience, mon frère. » avait répondu Sufyan. « Tu auras mieux, mais tout vient à point à qui sait attendre. » Alors Sharbat pris sur lui, il attendit encore, encore et encore, mais rien en semblait venir. Il avait su développer une patience d'or de puis son enfance, lui qui avait si souvent attendu son tour, et qui après un peu plus de vingt deux années de vie n'était toujours pas venu. Le temps se faisait long, mais il le passait avec l'agréable présence de Pashamina qui avait pour effet de rendre tout plus beau, plus doux. Si les années l'avaient rongé de jalousie et d'amertume jusqu'aux os, elle était loin d'avoir atténué ses sentiments pour la jeune femme, et elle était son rayon de soleil dans la course à la gloire qu'il semblait avoir déjà perdue. Mais Sufyan n'avait visiblement pas fini sa petite mascarade, et il enchaînait les coups bas sans que personne d'autre que lui ne semble le voir. Un jour, lors d'un conseil au palais, il avait décidé d'envoyer des hommes dans une région assez recluse du royaume, il avait convenu d'un voyage pour sceller des accords qui devait durer en tout et pour tout une année, et n'ayant pas l'envie ni l'intention de faire lui-même le déplacement, il avait annoncé tout naturellement : « Mon frère viendra avec vous. » Sharbat l'avait regardé sans ouvrir la bouche, furieux mais en même temps, que pouvait-il dire ? Il était comme les autres, le sujet du roi, et il ne valait pas mieux qu'un marchand de peaux sur le marché. Il rentra chez lui pour prévenir sa femme et ses enfants, alors qu'il devait partir sur l'heure.

« Un jour, je ferai de toi une reine » lui avait-il dit en l'embrassant sur le front avant de la quitter. Et il était parti, enfermé sous son turban noir à l'abri du soleil pour une longue, très longue année. Le temps avait passé, il se sentait loin de tout et à la fois loin de rien, lui qui n'était toujours que l'ombre dérangeante au milieu des autres, celui qui se tapit comme un voleur et qu'on peut accuser trop facilement. Espiègle, il l'était toujours, mais la tournure que prenaient les choses le poussaient à devenir de plus en plus colérique, acharné dans sa volonté et il ne voulait pas en démordre. Quand il rentrerait alors, il se jurait de demander son dû, et s'il ne l'avait pas, alors son joug n'en serait que plus amer. Sharbat fit son devoir, celui duquel on l'avait affublé contre ses volontés, et enfin, il dirigea son cheval vers la cité, ses yeux se posant sur les murs d'ocre qu'il espérait un jour gouverner.

Lorsqu'il arriva chez lui, un large sourire s'étira sur ses lèvres ; le bonheur de retrouver ses deux petits garçons et aussi son épouse, qui avait quelques lourds secrets à lui avouer. Elle lui fit part de ce qui s'était passé dans la ville en son absence, et s'il s'était attendu à quelques coups bas de son frère, il n'avait pas imaginé qu'il puisse l'atteindre autant. Pashamina lui conta combien de fois il était venu la voir, et qu'il lui avait demandé des faveurs au firmament, qu'il avait voulu la posséder, la faire sienne contre son gré. Sharbat tombait des nues, s'il était une chose qu'il ne voulait pas qu'on lui prenne, c'était bien celle qui avait volé son cœur. Il entra dans une colère difficilement contenable, mais alors qu'il allait se diriger vers le palais pour régler ses comptes, son frère poussa la porte de la demeure, quelque peu étonné de voir que Sharbat était revenu.

« Tiens donc, toi ici. » fit-il, en le regardant de haut en bas. « Tu n'as pas fière allure mon frère, ce voyage ne t'as pas réussi. » Sharbat ne dit mot, le regardant seulement évoluer dans ce qui était sa seule propriété, une petite maison à l'abri dans un coin de la cité. S'il avait révélé son mariage au départ de Farshad, il regrettait de n'avoir pas tenu ce lieu secret. Sufyan s'avança, se rapprochant de la jeune femme avec un regard qui en disait bien trop long pour ne pas faire de mal à Sharbat. Il voyait, dans ses yeux, la félonie et la traîtrise toujours bien trop présentes. Sufyan attrapa le menton de sa femme entre deux doigts, un sourire mesquin sur les lèvres. « Toi, je te trouve plutôt jolie. Et comme je suis roi, je me donne le droit de te demander tes faveurs, tu seras ma catin. J'attendais le retour de ton mari pour qu'il soit au courant. Je ferai mander quelqu'un pour tes affaires, tu me suis ! » Et que pouvait-il dire, lui qui n'avait aucun pouvoir, aucun droit ni aucune vengeance possible, alors qu'on lui volait ce qu'il avait de plus précieux au monde ? Il regarda sa femme s'éloigner alors qu'elle pleurait, qu'elle hurlait pour rester avec lui, et qu'il ne pouvait rien dire.

Il avait la rage au ventre, une rage que personne d'autre que lui ne pourrait comprendre ; d'abord celle qui avait concerné Farshad qu'il avait détesté de tout son être, car il était celui qui avait soulevé les espoirs de tout un peuple, et qu'il n'était rien du tout en comparaison. Et puis il y avait cette amertume envers Sufyan, pour tous les coups bas qu'il lui avait fait, et maintenant ça.. Comment vivre en étant rien de plus qu'un entre deux ? Qu'un homme à qui on a promis de grandes choses et qui ne voit toujours pas le soleil se lever pour lui ?

« Oh viens donc, mon cher frère, aujourd'hui, c'est un grand jour ! » annonça Sufyan en lui tapant dans le dos. Cela faisait peut être bien quelques semaines, un mois tout au plus qu'il avait volé celle dont il était fou amoureux, et pourtant Sufyan agissait toujours envers lui comme si de rien n'était, comme si cela ne lui avait pas fait mal. Et pourtant, seuls les dieux savaient à quel point il aurait voulu donner à cette femme, et qu'on venait de lui voler ses derniers rêves. Il laissa les enfants à la maison, quittant cette petite demeure trop vide pour suivre son frère, puisqu'il n'en avait de toute façon pas le choix. Sufyan le mena jusqu'à la place publique, juste devant le palais où se tenait déjà une large foule bigarrée qui venait assister au spectacle. Au centre, un bûcher était dressé, il n'attendait plus que son accusé pour être allumé ; Sharbat avait déjà assisté à bien des exécutions ici, ce qui ne lui faisait pas nécessairement de peine ; c'était un haradrim, il avait aussi ça dans le sang, la douleur, la torture et la violence.

« J'ai pensé que tu voudrais voir ça. Accusée pour sorcellerie, c'est dommage quand même.. Elle n'aurait peut-être pas du refuser ce que son roi lui demandait » Sharbat l'entendit prononcer ces mots, alors que devant lui, sur les marches de pierres montait celle qui avait volé son cœur. Elle ne le regarda pas, comme si elle ne l'avait pas vu ou qu'elle ne voulait pas qu'il sache, qu'il lise la peur sur son visage. Et bientôt, quand les flammes jaillirent sur le bois et que ses cris fendirent l'air, il resta stoïque, à seulement poser ses yeux sur ce que ce jour allait représenter pour lui. Il ne cilla pas, ne voulant donner à son frère la satisfaction de lui avoir fait autant de mal. Mais au fond, il aurait eu envie de lui trancher la gorge, de le torturer et de le tuer pour ce qu'il était en train de faire. Mais que pouvait-il faire, devant celui qui était son roi ? Devant celui qui avait un droit de vie ou de mort sur lui aussi, alors que ses enfants l'attendaient chez lui ?

Mais ce qu'il ne savait pas, c'est qu'en rentrant chez lui, il découvrirait une maison vide, ravagée, qui laissait les traces trop criardes de ce qu'on était venu y faire ; ses deux fils n'étaient plus là, tout ce qu'il avait semblait partir en fumée sous ses yeux et pour quoi ? Pour le règne de ce foutu roi qu'il avait pourtant soutenu. Sharbat entra dans une rage folle, renversant les derniers meubles qui n'étaient pas tombés, envoyant voler tout ce qui lui passait sous la main, hurlant, faisant les cent pas dans sa petite maison. Non, il ne devait pas, il ne devait pas y aller.. Oh et puis, qu'avait-il de plus à perdre ?

Il monta jusqu'au palais, les poings et les dents serrés alors qu'il brûlait de seulement prendre une arme pour égorger son frère. Il avait pourtant placé beaucoup d'espoir dans son règne, le pensant meilleur que Farshad, mais finalement peut-être que la tâche d'héritier aurait du lui revenir à lui. Il avait déjà été tellement occulté, et la colère lui brouillait les sens. Il poussa la lourde porte de la grande salle, confrontant Sufyan devant tous les conseillers qui se tenaient dans la pièce. « Qu'est-ce qui te donne le droit d'agir comme ça ?! Tu n'en as donc jamais assez..? Tu pouvais avoir tout, toutes les catins de la ville et il a fallu que tu prennes ma femme ?! Et mes fils, maintenant ! T'es qu'un salopard, un ingrat et un usurpateur. Le trône n'est même pas à toi ! » lui cracha-t-il à la figure comme une vipère, avant qu'il ne se fasse attraper par des gardes et qu'on le mette à croupir au fond d'un cachot.

Il resta là, tapis dans le noir à attendre son supplice. Peut-être qu'on allait le tuer, peut-être qu'on allait lui aussi le brûler en place publique, mais ce serait la dernière de ses humiliations. Il s'en foutait pas mal, il avait compris depuis un moment que son heure ne sonnerait que trop tard, qu'il serait à jamais l'ombre des grands rois de Khand. Un homme comme un autre, il n'était rien de plus. Et s'il avait pu, s'il avait pu il aurait baigné la cité d'une lumière nouvelle, qui aurait du briller sur lui et sur tout ce qu'il aurait fait de bon. Au lieu de cela, une vilenie sans limites semblait s'étendre d'outre en outre du royaume et.. Soudain, la porte craqua, elle s'ouvrit dans la pénombre, laissant filtrer les rayons de la lune pour découvrir sous sa faible lueur le visage d'un gamin qu'il connaissait bien. Son cadet.

« Vite, sors de là, il y a un cheval qui t'attend aux portes de la ville. Tu dois retrouver Farshad, c'est notre seul espoir » Et même si dans ses plus terribles trépas il aurait voulu maudire ce frère aîné, Sharbat savait, tout au fond de lui, que c'était effectivement l'une de leurs seules chances. Et peut-être aussi son seul espoir de s'en sortir vivant. Il soupira, mais il suivit quand même le gamin à tâtons dans la pénombre, étouffant le bruit de ses pas sur les pierres alors que la nuit protégeait leur secret. Il prendrait sa décision plus tard, songea-t-il alors qu'il passait les portes de la cité et qu'il se mettait en selle. Il aurait tout le temps, loin, très loin sur ces terres étrangères, de réfléchir à ses actions, de savoir s'il allait oui ou non chercher son roi dans des contrées qu'il n'avait jamais foulées. Avec une lueur d'espoir que ce dernier lui donne ce qu'il avait tant voulu, un peu de reconnaissance, une petite couronne rien que pour lui. Sous sa capuche, il se dessinait comme une nouvelle ère. Sur son chemin, ceux qui osaient s'opposer à lui faisaient les frais de ses épées, de sa barbarie de haradrim et de sa violence, guidée par la rage qu'il avait au ventre. Il n'aurait de cesse de vouloir sa place dans ce monde, et il la trouverait, que les dieux le guident ou non et qu'ils lui donnent son ordalie ; il voyait pour lui un nouveau jour se lever, juste aux portes du Gondor..

   
   

Maintenant mon brave, je t'invite à te créer une fiche de relationship ici ; c'est conseillé pour te dépatouiller des relations de ton personnage ! ici, tu pourras lister tes RPs en tout genre, encore une fois pour voir clair ! Pense à mettre les liens vers ta fiche et ces différentes petites choses dans ton profil, c'est bien pratique !
   Il y a aussi la possibilité de se créer un journal intime ici, pratique si tu veux t'occuper en attendant une réponse de ton coéquipier de RP.  Quand à cette section, il t'est possible d'y passer des petites annonces comiques, qui défileront sur le forum. Ah tiens, tant qu'on y pense, ça te dit, un rang ? Vas-y donc.

   Plus sérieux à présent ; si tu as un personnage en lien avec le tien et que tu veux le proposer aux autres joueurs, tu peux créer ton propre prédéfini ici ! Enfin, quand l'envie de RP te prendra, tu pourras alors te diriger par là pour faire une petite demande pour ceux qui pourraient être intéressés !

   Maintenant, préparez vos bières et autres boissons alcoolisées car voilà la partie la mieux arrosée ! Je t'invite à flooder un max pour faire vivre le forum, ainsi que de jouer aux jeux ; ça ne prend que quelques secondes par jours/postes, et en plus, ça te fait grimper le nombre de messages pour d'éventuels doubles comptes ! Ah et tant que j'y pense ! N'oublie pas de voter, ça pourrait de permettre de gagner des cadeaux trop cool ! N'oublie pas non plus d'aller t'informer sur ce que sont les points de réputations, et ce que tu peux aussi gagner avec ! Et si tu es téméraire et veux t'amuser à relever des défis, vas-y, n'hésite pas !

   Et voilà, je t'ai tout dit à présent. J'espère que tu t'amuseras bien parmi nous, Sharbat... En espérant que tu survives en Terre du Milieu !