Isveig (validée)

NOM&PRÉNOM ▬ Isveig SURNOM ▬ Elle n’aime pas les surnoms, son prénom est déjà simple à prononcer, pas besoin d’en faire plus mais les gens qui veulent l’embêter l’appellent volontiers « gamine » ; « fillette » ; « moucheron » …ÂGE ▬ 23 ans. PATRIE, RACE ▬ Sa mère est d’origine du Gondor, son père est un homme d’Arnor mais elle n’a pas de terre d’attache   LIEU DE NAISSANCE ▬ Isveig est née dans le Nord dans la région de Forodwaith RANG SOCIAL ▬ Elle ne possède pas de biens, mais la vie en communauté fait qu’elle ne manque de rien PROFESSION ▬ Mercenaire SITUATION AMOUREUSE ▬ Célibataire, toute forme de relation ne l’a jamais intéressée. POUVOIRS ▬ //  

VOTRE PHYSIONOMIE ▬ Isveig ressemble beaucoup à son grand frère : la peau pâle, des cheveux sombres, des petits yeux bleus perçants, les traits de son visage sont tout aussi en finesse que sont ceux de Chandalen. ON lui a d’ailleurs souvent dit qu’ils auraient pu être jumeaux pour son plus grand malheur. Mais là n’est pas le plus embêtant pour elle, parce qu’elle donne l’impression d’être gentille, d’être naïve et enfantine, elle ne fait pas vraiment peur alors quelle déteste être sous-estimée. Avec cela s’ajoute le fait  qu’elle n’est pas très grande puisqu’elle avoisine le mètre cinquante quatre et on a souvent tendance à la rajeunir. Cependant elle est taillée tout en muscles, endurante, agile il ne faut pas se fier à sa petite taille car c’est une redoutable guerrière qu’il ne vaut mieux pas provoquer au vu des dégâts qu’elle peut causer. Elle a l’habitude de perdre son visage de larges traces noires qui rendent son regard d’autant plus sévère et qui l’aident aussi à ne pas se faire prendre pour une enfant.

Isveig a une posture assez masculine, la démarche nonchalante et possède une aura ténébreuse. Elle ne sourit pratiquement jamais ou alors c’est qu’elle se moque de quelqu’un. Le bonheur n’est pas quelque chose qui fait parti de son vocabulaire, sa vie n’a jamais été très belle et souvent la lassitude et la colère se lisent sur son visage.

  VOTRE STYLE VESTIMENTAIRE ▬ Isveig met principalement des vêtements d’hommes, dans pantalons, des vestes, des blouses. Cela est bien plus pratique et plus confortable, d’autant plus qu’elle est souvent amenée à voyager de longues heures durant.  Puisqu’elle sait manier les armes, elle porte des ceintures lui permettant de toujours les avoir sur elle. Elle s’habille généralement de couleurs très sombres, de cuir et tresse souvent ses cheveux vers l’arrière afin qu’ils ne la gênent pas.  

VOS PARTICULARITÉS ▬ Isveig cerne largement ses yeux de noir, qui lui donne beaucoup plus de férocité dans le regard. Elle présente également de nombreuses cicatrices, marques et brûlures en tout genres sur le corps. Avec ceci, elle possède quelques tatouages qu’elle s’est fait elle-même ; des petits symboles par-ci par là sur les doigts ou sur les bras mais qui s’estompent très vite et ne ressemblent plus à rien désormais.

  VOTRE CARACTÈRE ▬ Isveig n’est pas une femme facile à comprendre, elle est sauvage, imprévisible mais surtout colérique. Si par malheur elle n’est pas de bonne humeur, les premières personnes qui oseront la contrarier s’en prendront plein leur grade. D’autant plus qu’Isveig n’a pas sa langue dans sa poche et particulièrement lorsqu’il faut faire des reproches et critiquer. Elle sait qu’elle n’est pas parfaite mais quand quelque chose lui déplait, ou que le travail est mal fait, elle ne se gêne pas pour le dire. Isveig est tranchante dans ses mots, elle se fou pas mal de blesser et ne semble pas savoir ce que signifie l’empathie. Pour rien au monde n ne saurait l’amadouer ou même l’attendrir.

Car Isveig est une boule de colère, elle n’est pas heureuse mais n’est pas malheureuse non plus, elle en veut juste à tout le monde et n’a de cesse que de vouloir montrer de quoi elle est capable. Isveig n’a alors pas froid aux yeux, elle fonce dans le tas, elle ose, le courage n’a plus lieu d’être défini avec elle parce qu’elle ne recule devant rien. Il semblerait qu’il n’y ait rien pour la calmer et atténuer cette haine profonde qu’elle ressent depuis son plus jeune âge, mais la colère n’est pas bon pour le corps, ainsi elle présente souvent des migraines qui ne font qu’empirer les choses et la rendent particulièrement violente.

Isveig n’a pas vraiment d’amis, ses relations sociales régulières se limitent à son groupe et sur le travail. Elle est solitaire, elle ne parle que par nécessité et fuit au plus possible les effusions amicales mais son groupe de mercenaire heureusement ne fait pas dans ce genre de sentiment. Ils sont tous un peu comme elle et c’est sans doute pour cela qu’elle reste avec eux même si c’est loin d’être la vie rêvée. A vrai dire il n’y a pas de vie idéale pour elle, elle se contente d’exister, d’être une plante disgracieuse dans un champ de roses et attendre que le temps passe.

  CE QUE VOUS AIMEZ ▬ Isveig aime se battre, elle aime l’aventure, elle aime être à dos de cheval et ce sentiment de liberté que chevaucher procure. Elle est une machine de guerre, elle ne vit que dans cet optique et n’a donc pas vraiment le temps d’avoir d’autres hobbies ou d’autres intérêts.

  VOUS AIMEZ FAIRE LA FÊTE, BOIRE, MANGER ▬ Faire la fête ? Vous plaisantez ? Jamais vous ne verrez Isveig profiter allègrement de ce genre de regroupement. Boire n’est pas un problème mais elle préfère rester dans son coin. Elle ne boit que très rarement, car d’ordinaire elle n’aime pas les gens ivres et qui puent l’alcool. Ça rend idiot alors elle n’en boit que quelques gorgées à peine.

  AVEZ VOUS DES PASSIONS DANS LA VIE ▬ Isveig ressent une grande satisfaction quand elle tire à l’arc et que sa flèche atteint sa cible, que ce soit à l’entrainement ou lorsqu’elle vise un gibier ou une personne en particulier.

  AVEZ-VOUS UN BUT DANS LA VIE ▬ Isveig ne sait pas trop ce qu’elle veut dans sa vie, elle vit au jour le jour avec sa colère latente qui ne semble pas trouver d’accalmie. Elle ignore si elle a réellement envie que cela change, puisqu’elle a toujours été ainsi.

  CE QUE VOUS DÉTESTEZ ▬ Ses frères, son père, des pourritures qui n’ont pas su voir tout le potentiel qu’elle avait et qui ne l’ont jamais encouragée.

  PROFITEUR OU DÉBROUILLARD ▬ Si Isveig vit au sein d’une communauté, elle sait se débrouiller sur bien des choses. Elle pourrait aisément vivre seule que jamais elle ne mourrait de soif ou de faim.

  SUR QUI POUVEZ VOUS COMPTER EN CAS DE PROBLÈME ▬ Les gens de son groupe, et encore, elle ne leur fait pas pleinement confiance

  COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS FACE AU DANGER ▬ Isveig réplique dans la mesure du possible, elle n’est pas idiote et même si la colère et l’adrénaline auront tendance à la faire foncer dans le tas, elle sait se retirer quand le besoin est.

  UN SECRET QUE VOUS GARDEZ ▬ Isveig était jalouse à s’en rendre malade de ses frères et de l’attention que leur portait leur père, c’est là la source de sa colère mais refuse de l’avouer.

  QU'EST-CE QUI VOUS FAIT HONTE ▬ Isveig n'éprouve pas de honte, pour quel qu'événement que ce soit au cours de sa vie, parce qu'elle assume tous ses actes et qu'elle n'est pas celle qui devrait avoir honte, mais sa famille devrait être couverte de honte de l'avoir laissée devenir ce qu'elle est.

  QUEL TYPE D'ARME AVEZ-VOUS ▬ Isveig préfère se battre avec des épées, des dagues ou des couteaux parce qu’elle ressent un plaisir malsain à tuer les autres et de devoir porter des coups mais elle est aussi très habile à l’arc.

  QUELLE EST VOTRE PEUR ▬ Isveig craint de mourir d’une manière idiote, s’il est arrivé qu’elle se fasse capturer, la panique très vite la prend au cœur si elle s’attend à être pendue.

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  VOUS ET LA TERRE DU MILIEU ▬ En tant que mercenaire et très souvent sur les routes, Isveig a effectivement remarqué le changement. A de nombreuses reprises elle a dû changer d'itinéraire à cause de la présence d'orcs et de trolls et à chaque fois elle a l'impression d'en croiser bien plus. Cela est certes inquiétant, mais Isveig n'est pas de celles qui se battrait pour Arda, parce qu'elle n'a aucune attache et qu'elle vit dans l'égoïsme. Cependant quand la protection de sa communauté est remise en cause, Isveig se bat volontiers, d'une parce que ça lui permet de se défouler mais aussi parce qu'elle ne laisserait aucune créature briser tout ce pour quoi elle œuvre. C'est un coup à dire qu'elle ne regarde pas plus loin que le bout de son nez, et bien c'est exactement cela et elle en a conscience. Ivseig sait que sa logique n'est pas valable et pourtant elle pense que quoi qu'il en soit les humains sont voués à disparaitre parce qu'ils sont faibles. Il n'en restera que quelques uns, pourquoi se battre pour une cause perdue ?

Les larges tracées rougeoyantes serpentaient dans le ciel. Les aurores aux couleurs sanguines étaient généralement mauvais présage pour une naissance car elles annonçaient un enfant mort-né. Alors le douloureux travail de la mise au monde d’un enfant avait été placé sous le signe de l’inquiétude autant pour la mère que pour l’enfant à venir et les femmes étaient là nombreuses pour l’assister. Et pourtant Erilyn comptait bien briser ces signes du destin et assembla toute son énergie pour que cet enfant naisse bien vivant. Alors il ne s’était pas accompli, et aussitôt que l’on entendit les pleurs du bambin, ce fut un soulagement pour tout le monde.

« C’est une fille !! »
« Isveig, elle s’appelle Isveig ! »

Isveig était la seconde née de la famille, un garçon aurait ravi son père, hélas elle ne l’était point. Aussi était-ce sans aucun doute pour cela qu’il n’avait pas daigné poser son regard sur sa progéniture qui pleurait à en réveiller tout le groupe. Erilyn en revanche, était heureuse d’avoir cette enfant, un véritable cadeau née sous ces aurores boréales qui auraient dû être un mauvais présage pour sa fille. Mais Isveig était en bonne santé, elle avait ce même petit nez retroussé que son grand frère, Chandalen  de tout juste un an son ainé. Erilyn la couvrait d’amour et veillait sur elle avec beaucoup d’attention. Même si cette dernière tomba rapidement enceinte de son troisième enfant, elle était la mère modèle, toujours là pour ses enfants.



4 ans, Isveig était une petite fille vive et intelligente mais qui eu vite souffert du manque d’attention de son père qui pourtant semblait s’intéresser à Chandalen – du moins les premières années. Mais jamais il n’avait réellement adressé la parole à sa fille sauf quand il s’agissait de la punir. Généralement une gifle suffisait parce qu’elle dérangeait mais la colère dans les yeux de son père était une chose qui la marquait déjà profondément. Elle y voyait du dégout, de la déception alors qu’elle cherchait toujours à le rendre fier en s’essayant à l’arc, en venant lui parler, venir à la pêche. Il la congédiait à chaque fois qu’elle essayait désespérément de partager quelque chose avec lui et s’occupait bien plus de ses petits frères que d’elle. Isveig n’avait pas vu qu’il faisait encore une différence entre Chandalen et Ardavan, pour elle il y avait clairement une injustice et là fut la source d’une colère indélébile.

Isveig commença à devenir violente, elle piquait des crises et venait taper ses frères envers qui elle avait déjà une haine viscérale alors qu’elle les tenait pour responsable. Elle détestait tout le monde, mentait, crachait sur son père qui venait toujours la corriger sévèrement. Erilyn eu maintes conversations avec le père pour tenter d’arranger les choses, parce que cette dernière avait compris pourquoi sa fille grandissait dans la colère. Mais ce dernier n’en avait que faire, elle n’était qu’une idiote à ses yeux et il ne lui voyait aucune utilité. Ivseig passa son enfance isolée, à pleurer, à maudire tout le monde et à passer ses nerfs sur ses frères dès qu’elle en avait l’occasion.



Une autre source de colère avait été de quitter le Nord pour ces terres pleines de forêts et de verdure. Certes c’était joli, mais il manquait ces belles tracées vertes dans le ciel qui, il semblerait, eurent été sa seule source de paix. Ce fut un véritable déchirement pour la jeune fille qui fut d’autant plus incontrôlable et continuait de porter des coups entre ses pleurs. Beaucoup avaient fini par dire qu’Isveig était une plaie, un véritable malheur et certains avançaient même avoir des frissons d’horreur rien qu’en l’apercevant. Et malgré tout cela, Erilyn continuait de couvrir sa fille d’amour, elle essayait de la rassurer mais elle ne voulait jamais rien entendre et continuait ses accusations. Que pouvait-elle faire sinon suivre le groupe ? Isveig avait maintes fois tenté de s’enfuir, si bien qu’en voyage on avait fini par l’attacher pour qu’elle reste tranquille et ne pose pas de soucis aux autres.

Avec ses frères, ce n’était toujours pas l’entente, de toute façon elle refusait de leur parler parce qu’ils s’accaparaient son père et qu’elle n’avait pas le droit aux encouragements de ce dernier. Il continuait de l’ignorer, étant persuadé qu’elle finirait par se calmer en grandissant et en se mariant à un homme qu’il avait déjà choisi pour elle. Angbor voulait être certain que sa fille soit maitrisée alors son choix s’était porté sur le fils d’un grand guerrier qui allait sans aucun doute hériter de la carrure de son père. Bien entendu, l’annonce fut l’effet d’un ouragan, plongée dans une colère noire, Isveig frôlant l’hystérie avait tout envoyé en l’air dans leur tente et avait fini par fuir à l’âge de 9 ans.

Fuyant au travers des bois pour semer les cavaliers à sa poursuite, Isveig s’était montré plus maline cette fois et avait volé un cheval pour être certaine d’avoir une chance de ne plus jamais les revoir. Elle leur disait adieu, à ces gens qui ne l’aimaient pas, elle ne serait plus non plus un souci pour sa mère qui en avait sans doute marre d’elle et de ses crises. Isveig voulait qu’on soit fier d’elle, qu’on la craigne, qu’on la respecte mais surtout qu’on fasse attention à elle. La gamine  avait repéré ce village quelques jours plus tôt alors que leur groupe y était passé tout près, et sitôt arrivée, elle abandonna le cheval pour s’engouffrer dans les ruelles et effacer toute trace de sa présence. Elle attendit dans un coin, cachée, durant de longues heures. Personne ne l’avait retrouvée, elle était enfin libre.



Quelques semaines plus tard on la retrouvait à l’arrière d’une charrette, s’éloignant de ce coin là de la terre du milieu et emmenée dans un endroit où elle pourrait avoir une vie et où on lui avait promis qu’elle ne serait pas ignorée ni oubliée parce que sa force d'esprit les intéressait et qu'elle avait quelque chose en plus par rapport aux autres enfants. Sur le chemin, elle se surprit à sourire pour la première fois, parce qu’elle avait réussi à faire quelque chose et qu’elle avait décidé comme une grande fille de ce qu’elle voulait faire. Ces gens là s’étaient montrés gentils et compréhensifs, et de toute façon elle n’aurait pas survécu plus longtemps seule à voler pour se nourrir.

L’endroit ressemblait à un fort, dans lequel vivaient plusieurs personnes et notamment des enfants, de jeunes personnes comme elle. Isveig croisa le regard de quelques jeunes garçons passant à côté d’elle qui semblaient fatigués, malheureux et maltraités. Elle fut soudainement inquiète de paraitre aussi chétive qu’eux alors qu’on lui avait promis monts et merveilles mais un homme lui attrapa la main et lui avoua qu’elle allait être spéciale et qu'ils devaient exploiter sa force d'esprit plutôt que de tenter de la contrôler. Alors il n’y eut pas de mensonge, Isveig eu droit au confort, dans une chambre avec d’autres enfants comme elle avec de bonnes paillasses et des vêtements propres. Deux sœurs qui étaient là depuis un moment lui expliquèrent un peu le fonctionnement de l’endroit : c’était un repère de mercenaires, mais il y avait aussi des gens ici pour travailler et dont les enfants qu’elle avait vus.

Si au départ cela lui avait arraché un frisson d’horreur, sous l’abondance de nourriture et les activités intéressantes, elle eut bien vite fait d’oublier ce détail là. On lui apprit à se battre, à tirer à l’arc, et même si elle était contente de faire tout ça, c’était de rudes épreuves qui parfois tournaient mal. Car plus elle apprenait, plus ceux qui leur enseignaient étaient sévères et usaient parfois de violence pour les recadrer. Isveig ayant le sang chaud se retrouva à maintes reprises dans les cachots où étaient ces travailleurs après avoir été battue. Ils étaient sévères, oui, mais Isveig avait occulté sa vie d’avant, parce que ici, elle existait et alors il n’avait jamais été question pour elle de s’enfuir. Elle revoyait ces jeunes garçons derrière les barreaux, vivant dans des conditions difficiles. Deux d’entre eux notamment qu’elle avait croisé à son arrivé et qui semblaient toujours autant souffrir de leurs conditions de vie. Alors elle avait retenu la leçon, ne désirant pas être traitée de la sorte, Isveig parvint à contrôler ses crises de colères sur les jours suivants pour se remettre plus sérieusement à ce qu’on lui demandait.

Isveig ne se plaignait plus, elle obéissait au doigt et à l’œil et fut très vite un bel exemple de discipline. Elle s’était endurcie avec le temps et en grandissant dans ces conditions là, elle devint une jeune adolescente redoutable.



Prête à faire ses preuves après de longues années d'entrainement, Isveig fut lancée sur le terrain pour aller chasser la prime d’un seigneur qui cherchait à se débarrasser de son frère pour obtenir ses terres. Elle n’eut pas peur, elle n’eut pas d’angoisses ce soir là et ôta la vie à ce vieil homme sans aucun remord. Elle ne réalisait pas vraiment ni ce qu’elle faisait, ni ce qu’elle était devenue mais elle avait l’impression en vivant de cette manière de ne jamais pouvoir trouver mieux – cette communauté sectaire avait de quoi laver le cerveau. Avec cela on lui demanda de s’occuper également de ces quelques voleurs que l’on formait durement afin qu’ils obéissent comme des chiens de chasse. Ils avaient eu moins de chance qu’elle mais au final ils avaient la même activité. Isveig ayant fait ses preuves se vit confier cette responsabilité de frapper ces personnes là pour qu’ils soient plus dociles et facilement maniables selon les besoins alors que les quelques chefs plus haut étaient à l’affut des contrats contre primes. C’était une organisation assez dingue, Isveig se demandait parfois comment cela faisait pour tenir encore mais en voyant des pauvres rappliquer, prêts à tout faire juste pour avoir de la nourriture, elle comprenait alors pourquoi cet endroit était parfois perçu comme un eldorado. C’était une petite communauté, comme celle qu’elle avait connu, au détail près que celle-ci était une éternelle recomposition. Des gens arrivaient, mourraient, ils rendaient service en échange de quelques pièces et on entendait plus parler d’eux. Et puis il y avait ceux qui étaient là de manière définitive, et ces « esclaves » que l’on torturait pour faire le sale boulot à leur place ou pour les contrats trop risqués et parce qu’ils étaient dressés comme des animaux.

Isveig ne prenait pas réellement de plaisir à les battre contrairement à certains de ses comparses ; elle préférait aller chasser, voler, piller, semer le trouble. Ils devaient parfois protéger leur fort contre les passages des orcs, si beaucoup venaient à périr, leur communauté était toujours placée au même endroit depuis de longues années et cela n’était qu’une confirmation de plus pour prouver que c’était une affaire qui marchait bien ; mais les gens vivant ici s’y accrochaient comme si leur vie en dépendait, ayant été habilement manipulés.

Le travail ; c’était le mot d’ordre, tout le monde devait y mettre la main à la pate d’une façon où d’une autre. Il n’y avait pas de lien familial, ni même amical bien qu’il devait y en avoir certains qui n’étaient pas comme tout le monde. Isveig de son côté avait trouvé le juste milieu, ou du moins la limite à ne pas franchir. Le plus important pour elle était de fournir un bon travail que l’on reconnu très vite et alors elle pu ainsi confirmer sa « place » dans la hiérarchie de cette secte dont les valeurs lui demeuraient étranges. Mais Isveig ne posait pas de questions, elle savait que cela pouvait être mal venu et de toute façon elle avait bien compris que le monde ne pouvait fonctionner que de cette manière. Puisque la terre du milieu s’assombrissait, les hommes à côté d’autres créatures habiles et immortelles que les elfes paraissaient faibles, il était alors de leur devoir de montrer de quoi ils étaient capable et ce groupe là prônait la violence dans le but de s’imposer – c’était du moins ce que l’on racontait mais dans certaines de leur activités, elle ne voyait pas en quoi cela ferait une différence. Aux yeux du reste du monde ce n’était qu’un petit groupe de brigands qui vivait en marge et refusait de faire allégeance à tel ou tel seigneur, ni plus ni moins, une communauté comme on pouvait parfois en voir. Pour Isveig c’était juste des tarés mais au moins elle y avait sa place et l'on reconnaissait sa valeur.


Les années passèrent de cette façon, pas un jour ne se ressemblait et la liste de ses victimes continuait de s’allonger. Elle faisait parti des mercenaires de manière officielle quand d’autres étaient meilleurs pour piller / arnaquer ou dans la contrebande. Leur petite organisation criminelle vivait toujours bien, financée par les seigneurs la plupart du temps qui n’imaginaient pas que par leur faute le nid de cafard continuait de s’agrandir.

Par une nuit passée dans un coin d’une taverne à observer l’une de ses cibles, Isveig fut dérangée par un homme dont le visage lui était trop familier. Ardavan, son jeune frère qu’elle n’aurait jamais voulu revoir parce que sa famille ne signifiait plus rien pour elle et ne lui inspirait que de la colère. Mais elle appris qu'elle se trouvait dans leur village d'habitation à ce moment là et qu'elle n'aurait pas pu éviter d'en croiser au moins un. Prise de dégout, la colère lui soulevant le cœur, elle lui ordonna de s’en aller en menaçant de le tuer. Mais ce dernier se montra insistant, il avait envie de lui parler et lui expliquer ce qu’il s’était passé quand ils étaient petits. Ardavan avoua sa haine envers Chandalen, leur grand frère, qui n’était en fait que leur demi-frère puisqu'ils n'avaient en vérité pas le même père qu'eux deux et qui bien sûr serait le seul héritier du père. Il les avait entendus discuter quand Erilyn l’avait annoncé à son fils et il s’était gardé de le dévoiler aux autres, déclarant qu’il voulait d’abord le lui dire à elle. Héritage ou pas, ce qui blessait profondément Isveig c’était de savoir que le gamin qui s’était accaparé son père n’était qu’un sale bâtard. Il lui raconta d’autres choses sur Chandalen, dont elle ne pouvait toujours pas prouver la véracité mais elle s’en foutait un peu. Car elle croyait fermement au fait que Chandalen n’était pas issu du même père et comptait bien aller déverser sa colère sur lui. Ardavan lui proposa donc un marché, de tuer Chandalen afin que justice soit rétablie, assurant que si elle faisait cela, son père enfin pourrait la reconnaitre comme sa fille. Les motivations n’étaient plus les mêmes, Isveig n’avait rien à prouver mais si elle avait accepté c’était sans doute parce que la petite fille au fond d’elle avait encore besoin de cette reconnaissance paternelle.

Alors, Isveig se mit en chasse et entreprit de chercher la trace de Chandalen alors qu'il avait quitté le village où il vivait. Ardavan lui avait donné quelques indices, mais la jeune femme exposa son refus de continuer de lui parler, parce qu'elle n'avait rien à lui dire et ne pourrait jamais le considérer comme son frère. Il avait voulu garder contact pourtant, mais elle l'envoya paitre et s'était retenue de lui cracher au visage - elle n'avait jamais eu besoin de lui, elle n'en aurait jamais besoin et ne voulait même pas voir sa mère. Pourtant cette dernière serait peut être la seule à pouvoir la ramener à la raison et calmer sa colère. Son objectif désormais était de retrouver le bâtard et de le saigner afin de clore définitivement ce chapitre de sa vie.  Pour cela elle usa de ses contrats et de ses capacités pour retrouver sa trace même si son groupe n'aimait pas que l'on tente de profiter de cela pour des affaires personnelles; comme s'ils n'étaient pas sensés ressentir quelque chose ou donner de l'importance à leur vie privée. Isveig faisait cela dans le dos de tout le monde et risquait gros mais elle s'en foutait pas mal. Après avoir retrouvé et tué Chandalen, la jeune femme pensait quitter l'organisation et faire cavalier seule.

   
   

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   Et voilà, je t'ai tout dit à présent. J'espère que tu t'amuseras bien parmi nous, Isveig... En espérant que tu survives en Terre du Milieu !