I look at you and see the rest of my life in front of my eyes ◇ Histiel & Elrohir

I look at you and see the rest of my life in front of my eyes

Histiel & Elrohir

Il n’y avait qu’une seule chose qui, ces derniers temps, pouvait apaiser Elrohir. Une chose et une seule, et il s’agissait du regard que posait sur lui une certaine elfe. Sa certaine elfe, en réalité. Elrohir était sous pression. Il n’aimait pas savoir son frère du côté de Fangorn. Cet endroit lui semblait… un peu glauque. Totalement glauque en fait. Les elfes avaient cette étrange façon d’être reliés à la forêt, et celle de Fangorn donnait des sueurs froides à Elrohir. Imaginer son frère là bas venait s’ajouter à tous les soucis qu’il avait sur le dos en ce moment et ce n’était vraiment pas drôle à voir. Vraiment pas.

Lorsqu’Elrohir était seul, il tournait en rond. Il faisait les cent pas. Bref, il était comme enfermé dans son propre corps. Et, pour le coup, les soucis qu’il avait à accepter le « galant » d’Eléa n’étaient pas du genre à aider. Vraiment pas. Il n’y arrivait juste pas. Il n’était pas possible pour lui d’imaginer sa fille tomber aussi bas. Il ne voulait pas se dire qu’il se trouvait là, face à cette situation qu’il n’avait jamais vue venir et qu’il n’était tout simplement pas capable de l’encaisser. Qu’il n’était tout simplement pas capable de la contrôler. Parce que, qu’une princesse épouse un va nu pied absolument désagréable, ça ne se voyait même pas dans les contes les plus sordides. Alors, dans la réalité ?

oui, vraiment pas. Et, pour calmer ses nerfs, Elrohir allait se défouler dans le champ de tir. Il visait et relâchait les flèches avec une telle hargne que, lorsqu’il se décidait à sortir son épée, personne n’osait l’approcher, et il en était réduit à faire des passes tout seul dans son coin… ce qui n’aidait en rien son humeur à s’améliorer.

Pourtant, après avoir pris un bain pour sentir un peu moins mauvais – certains nains auraient cette tendance à vous dire que tous les elfes sont des tapettes car ils sentent le savon, mais Elrohir ne ferait que répondre en fronçant le nez face à l’odeur qui suivait les dits-nains et leur unique bain à base de bière annuel. Quand ils prenaient un bain et ne se contentaient pas d’en boire le contenu. – Elrohir se rendait chez Histiel. Certes, la demoiselle elfe avait accepté de l’épouser quelques semaines plus tôt, mais Elrohir n’était pas oui plus totalement certain de pouvoir arrêter de lui faire la cours. Déjà, il ne savait pas vraiment quand il avait commencé et il espérait qu’il pourrait continuer un moment, juste pour voir son sourire s’élargir un peu plus.

En cette fin d’après midi de printemps, Elrohir avait cueillit un bouquet de roses et de lilas bleus dans le jardin de son père, bouquet qu’il tenait devant lui, juste après avoir frappé à la porte d’Histiel. Il avait déjà un sourire ravi à l’idée de la voir et il sentait les muscles de son dos se détendre petit à petit à la simple idée de pouvoir passer du temps avec elle. Il attendait simplement qu’elle lui ouvre pour lui proposer le programme de l’après-midi : une balade à cheval dans les environs d’Imladris, puis un pique-nique pour le dîner dans les collines, afin de regarder le soleil se coucher. Il savait à quel point Hisitel aimait se retrouver hors de la cité, elle qui y était confinée depuis si longtemps.

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Histiel & Elrohir

Elrohir ne savait pas si Histiel était là ou pas. Il ne savait pas si elle se trouvait de l’autre côté de cette porte ou bien si elle était ailleurs. Partie en ballade dans les rues de la ville. Partie voir Eléa. Partie ramasser des plantes à la lisière de la forêt. Tout cela étaient des possibilités qu’il ne pouvait pas ignorer. Mais bon. Il tentait sa chance. Au pire, son bouquet et lui se tiendraient compagnie une partie de la journée, assis là à attendre qu’elle revienne. Jusqu’à ce que Elrohir en aie marre et qu’il s’éloigne en bougonnant comme s’il savait si bien le faire. Mais bon. Il restait sûr qu’elle était là. Il avait le nez pour ça. Une sorte de radar. Il savait où se trouvait Histiel. Pas à chaque moment, ça non. Mais, il le savait assez pour pouvoir la retrouver facilement quand il le voulait. Il attendit patiemment. Le bouquet devant son visage. Jusqu’à ce que la porte ne s’ouvre.

Histiel finit par arriver. Elle s’excusa de l’avoir fait attendre. Tu es trop maniaque, répondit Elrohir avec un sourire. Il repensa à la façon dont il avait laissé ses vêtements en boule sur son lit après son bain, la serviette sur le sol et à ses bottes qui trainaient. Bon, il allait devoir apprendre à faire quelques efforts d’ici à ce qu’ils soient mariés, sans quoi… Hey bien, sans quoi il allait se faire tirer les oreilles. Plusieurs fois. Jusqu’à ce qu’il ne se retrouve avec les oreilles qui ne tenaient plus droites. Ce serait profondément ridicule. Je t’ai préparé une surprise, commença donc l’elfe en lui tendant les fleurs. Il avait un grand sourire. Et, envie de sautiller partout. Parce que, c’était quelque chose de réellement intéressant. Il avait envie de juste s’amuser en laissant au loin tous les soucis qu’il avait en tête. Je nous ai fait préparer un pique nique – non je n’ai pas cuisiné, promis – et seller nos chevaux pour partir en excursion tout le reste de la journée. On ira dans ce coin plein de plantes que tu aime bien, et on dînera sur les collines en regardant le soleil se coucher. Qu’en dis tu ? Il espérait qu’elle n’allait pas refuser. Il la trouvait quand même… froide en ce jour. Qu’est ce qu’il avait bien pu encore faire pour mériter ça ?

   

Elrohir voulait réellement faire amende honorable auprès de sa belle. Il avait réellement envie que les choses marchent entre eux, et pas seulement parce qu’il était fou amoureux d’Histiel depuis des siècles. Il voulait que les choses soient belles, entre eux. Il espérait, quelque part, qu’il y aurait une histoire entre eux, aussi magnifique qu’entre son père et sa mère. Avec une « fin » moins tragique. Il pouvait comprendre, maintenant, à quel point son père pouvait avoir été affecté par le départ de sa mère pour les terres immortelles. Il ne pouvait tout simplement plus imaginer à quel point sa vie serait vide sans elle. Histiel était son futur. Il n’y avait pas à tergiverser là-dessus.

Il plaisanta en lui disant qu’elle était trop maniaque. Il leva les yeux au ciel à sa réponse. Bon. Il n’allait pas partir là-dessus. Elrohir avait beau être téméraire, il voyait la dispute arriver à grands pas si jamais il osait se lancer sur le sujet. D’autant que lui était … Hey bien, un peu bordélique. D’un autre côté, il avait eu des servantes pour ranger à sa place depuis sa plus grande enfance. Cela n’aidait pas. Peut être qu’il pourrait convaincre Histiel qu’il avait réellement besoin de servantes pour continuer à vivre ? Mais bon. Il n’allait pas lancer le sujet aujourd’hui. Aujourd’hui, il avait besoin de vivre sur un petit nuage, et d’être heureux. Juste heureux. Juste avec Histiel.

Il lui expliqua donc en quelques mots sa petite surprise. Lui offrit les fleurs tout en parlant. Il la laissa mettre les fleurs dans l’eau. Et, il lui dit. Tout ce qu’il avait prévu. Même de faire attention à elle. De la laisser faire en sorte de cueillir des plantes. Pas que ça l’intéresse réellement, lui. Ça non. Elinà avait tenté de lui apprendre. Son père aussi. Ils avaient laissé tomber l’idée. Totalement. Elrohir en savait juste assez pour reconnaitre l’Athelas. C’était déjà beaucoup. La guérison ce n’était pas pour lui. Vraiment pas. Il était aussi nul là dedans qu’en cuisine. Ce qui n’était pas peu dire, vraiment pas même. Elrohir n’était pas capable de différencier une carotte d’un radis.

C’est vrai ? ça te tente, demanda-t-il avec un sourire. Heureux. Comme un gosse. Maintenant ? , demanda-t-il en lui tendant le bras. Le panier de victuailles les attendait déjà auprès des chevaux, qui avaient dû être sellés par un garçon d’écurie.  Il n’y avait donc qu’à s’installer sur les chevaux et laisser leurs pattes les guider. Une bonne fin de journée en perspective.

Un petit tour. Une petite surprise. C’était ce que Elrohir avait prévu pour Histiel. Si elle acceptait. Elle ne pouvait pas refuser, n’est ce pas ? Bon, il était à peu près sûre que, maintenant, elle avait appris ce qu’il se passait avec Adrahil. Comment il avait essayé de le pousser dans les bras d’Elea. Histiel savait toujours tout. Il allait forcément se faire taper sur les doigts à un moment ou à un autre. Et, il voulait lui faire plaisir, avant tout. Parce qu’avec les dangers sur les routes qui grandissaient un peu plus à chaque semaine qui passait, elle n’avait pas vraiment pu. Avec Eléa à s’occuper non plus, d’ailleurs. Elrohir sourit. Sa fiancée devait avoir la bougeotte. Comme lui quand il se retrouvait coincé quelque part trop longtemps .Cette petite sortie serait intéressante pour elle. Importante.

Il lui tendit la main. Quand partir ? Maintenant. Il avait tout préparé. Absolument tout. Donc, si je veux te faire des surprises, quand on sera mariés, je devrais ranger la maison avant pour que t’aie pas à le faire, demanda-t-il, très sérieusement. Il se passa une main derrière la tête. Ça s’annonçait bien, tout ça. Vraiment bien. Mais, dans ce cas là, tu vas me capter à chaque fois et ça enlèvera la surprise. Note pour plus tard : trouver des servantes pour tenir la maison rangée. Hey. Après tout, il était un Prince. Il pouvait avoir des servantes. Il n’allait pas tout faire lui-même. Et, comme ça, il pourrait faire des surprises à Histiel quand il le voudrait. Hop. Ni vu, ni connu. Ce serait parfait. Il hocha la tête, sa décision prise. De toute façon… Il faudrait en parler avec sa promise, un jour. Mais, il allait continuer à vivre dans la maison de son père. Il demanderait probablement des appartements plus grands. Pour l’heure, il n’avait qu’une simple chambre. Mais, il y avait des appartements plus grands. Principalement pour les invités. Donc, vides. Il n’y avait pas tant d’invités de marque à Imladris. Et, surtout pas en même temps.

Il prit donc le bras de la demoiselle et l’entraina vers les écuries pour y prendre les chevaux qui étaient déjà sellés et le repas accroché sur leur dos. Il monta sur le dos de Canasson et il attendit qu’Histiel soit prête pour la guider dans les rues vers le gué, à une allure raisonnable. Là, il lança son cheval au galop pour partir vers le collines boisées où il avait l’intention d’emmener sa fiancée.

Elrohir apprenait petit à petit à apprendre à connaitre la demoiselle avec qui il allait passer le reste de sa vie. Il n’avait tout simplement pas le choix. Parce qu’il l’aimait. Et que les elfes n’aimaient qu’une seule fois. Il n’était pas sûr que sa folie du rangement soit une chose qu’il apprécierait. Mais bon. Il tenterait de faire avec. Il n’avait pas le choix. Ils finiraient bien par trouver un compromis. Comme cette histoire de potions qui explosaient. Les lèvres de l’elfe se déchirèrent dans une grimace incertaine. Effectivement, c’est pas forcément la meilleure idée qui soit, lâcha-t-il. D’autant qu’il voyait bien le truc venir, tient. C’était lui qui était responsable des trois quart des catastrophes depuis sa naissance. C’était sur lui que ça retomberait probablement. Histiel… Histiel était adorable. Gentille. Mignonne. Pas le genre à faire des vagues. Une guérisseuse de renom. Elle avait tout pour elle. Alors, jamais personne ne croirait qu’elle ait pu faire exploser la maison. Ou le quartier. Non. Ça retomberait probablement sur Elrohir.

Enfin bon. Le moment était venu pour Elrohir d’emmener sa promise en ballade. Pas de se prendre la tête sur la tenue de leur future maison. Déjà, il faudrait qu’ils discutent, un jour de l’endroit où ils allaient habiter. Dans la demeure d’Elrond ? Dans la maison d’Histiel ? Dans une nouvelle maison qu’ils feraient construire pour eux ? Tout un tas de choses devaient être prises en compte. Ils n’en avaient pas fini. Et ce n’était que le début. L’année de fiançailles qui leur était promise était longue. Et, pour être franc, Elrohir était à peu près sûr que ça ne suffirait pas pour tout mettre au point.

Une fois arrivés à l’endroit qu’Elrohir avait choisi, Elrohir descendit de cheval. Il attendit que sa promise descende à son tour et il attacha les chevaux à un arbre avec un sourire. Oui. Tu veux commencer par manger un bout ou par cueillir des plantes ? Elrohir avait choisi un coin sans grenouilles. Pas comme la dernière fois qu’il s’était retrouvé dans la nature avec Histiel qui voulait des plantes. Autant dire qu’il ferait tout ce qu’il fallait pour ne jamais ô grand jamais se retrouver avec Histiel qui cherche des plantes et la rivière à côté en même temps. Ça non. Parce qu’il avait bien assez galéré pour éviter les grenouilles la dernière fois. Pas question de recommencer. Machinalement il passa une main autour de la taille de sa promise et déposa un baiser dans ses cheveux en fermant les yeux. Si on lui avait dit un jour qu’il allait pouvoir toucher des doigts ce bonheur absolu qu’il avait juste devant lui… Il n’y aurait probablement pas cru.