Iratir- L'héritière de Fram [Terminé]

NOM&PRÉNOM ▬ Iratir SURNOM ▬ "L'héritière de Fram", un titre et surnom vu positivement par les hommes qui considéraient Fram comme un héros, mais qui sonne comme une insulte s'il est prononcé par un nain. ÂGE ▬ 31 ans PATRIE, RACE ▬ Femme issue du peuple Lossoth de la Baie de Forochel, non loin des Montagnes grises, là où Fram tua Scatha le Ver, le terrible dragon d'Ered Mithrin LIEU DE NAISSANCE ▬ Sur les rives sud de la baie de Forochel, au pied de l'Ered Luin  RANG SOCIAL ▬ Riche PROFESSION ▬ Guerrière, cheffe d'une tribu Lossoth au pied des Montagnes Bleues SITUATION AMOUREUSE ▬ Célibataire, et fière de l'être (pourquoi s'encombrerait-elle de sentiments qui lui embrouilleraient son esprit de guerrière ?)

VOTRE PHYSIONOMIE ▬ Iratir était une femme harmonieusement bâtie. Fine sans être maigre, elle avait un teint opalin et une solide musculature que lui avaient forgés ses nombreux combats contre les orcs. Ses cheveux d’un noir de jais, surmontés de quelques mèches blanches, étaient tellement épais que même tressés, ils lui tombaient anarchiquement sur les épaules et s’emmêlaient au moindre coup de vent. Ses traits anguleux lui donnaient l’air d’un oiseau de proie, mais tout dans ses gestes trahissait la grâce et la souplesse du félin, tout comme son attention d’ailleurs, qui était sans relâche. Elle était très grande et certains auraient pu la prendre pour une elfe si elle n’avait pas revêtu des vêtements de chasse. Mieux encore que son apparence assurément sauvage, Iratir avait des yeux bleu glacier qui brillaient d’intelligence, d’ardeur et de malice. Elle avait hérité d'une épée toute particulière, accrochée à sa ceinture, dans un fourreau portant les armoiries de sa famille. Cette épée était constituée des milles couches d'écailles du dragon Scatha qui fut occis par Fram.

VOTRE STYLE VESTIMENTAIRE ▬ Les vêtements d'Iratir savent allier esthétisme et confort, et lui permettent d’être tout aussi à l’aise dans les combats que sur son cheval. Elle porte un plastron en cuir, un pantalon de chasse (ce qui est peu commun pour une femme), une cape en peau d'Ours chassé en Ered Luin lui recouvrant les épaules, ainsi que des bottes en cuir de grand bouc pour surmonter la neige et le froid. Son style, plutôt sobre et dans les tons sombres, lui permettent de passer inaperçue sur les sentiers.

VOS PARTICULARITÉS ▬ C'était une guerrière ! En effet, rares étaient les femmes en Terre du Milieu à avoir pu bénéficier d'un entrainement guerrier, et encore plus rares étaient celles qui partaient en guerre. Bien sûr, il existait des exceptions chez les elfes Sylvains et les soldats du Rohan, mais elles étaient trop peu nombreuses pour faire écho.

Pour impressionner ses ennemis et protéger sa peau trop blanche du soleil, Iratir traçait des traits bleus primitifs et guerrier sur son visage, grâce à de l’argile qu'elle mélangeait à de la graisse provenant d’une poche à fiel de Warg. En dehors de son apparence, elle parlait le westron (langage commun) et couramment la langue des Lossoths, ce qui lui était fort utile pour communiquer avec sa tribu et quelques Dúnedains. Son accent, nimbé de notes suaves et cristallines, ne dépassait généralement pas les frontières du Forodwaith et était donc peu connu en Terre du Milieu. De façon étonnante, elle enchainait prodigieusement les tonalités et appuyait fortement sur les "u" (prononcé "ou") et les "k" étaient aspirés, ce qui rendait sa voix chantante et mélodieuse. En contraste, elle avait pris la mauvaise habitude de lancer des jurons en Lossoth lorsqu’elle se sentait contrariée, ce qui rendait leur compréhension impossible auprès des autres peuples. Et il valait mieux que ces personnes ne les comprennent jamais, d'ailleurs.

VOTRE CARACTÈRE ▬ Forgée pour le combat, Iratir était une guerrière orgueilleuse et fière qui laissait difficilement paraitre ses émotions aux yeux des autres. Elle s’était déjà illustrée pour des faits d’arme auprès de son peuple, notamment pour avoir tuer les derniers orcs errants le long du Cap Forochel. Elle avait tiré une bonne endurance, des muscles puissants et des yeux vifs de ses nombreux entrainements guerriers avec ses frères lorsqu’elle était enfant. Excellente épéiste, elle avait héritée de la puissance naturelle des descendants de Fram et connaissait un large éventail de techniques qu’elle utilisait lors de ses combats. Lorsqu’elle en oubliait, elle en apprenait d’autres sur le tas. Elle pouvait supporter les conditions climatiques les plus difficiles en terrain hostile, étant habituée au froid, aux tempêtes et à la pluie. Son regard pouvait parfois sembler dur et ferme, mais cela ne l’empêchait pas pour autant de savourer les petits plaisirs de la vie qui s'offraient à elle en temps voulu : fumer la pipe et bien manger, l’aidait entre autre à garder une bonne santé physique et mentale. Elle se serait difficilement imaginée en train de se passer de tabac et de viande au cours de son périple, bien que cette dernière ne fût pas difficile à trouver et qu’elle s’offrait quotidiennement à elle. Véritable électron libre, Iratir était une femme imprévisible au comportement séditieux. Elle n’aimait pas les contraintes qu’on pouvait lui imposer (de fait, elle voyageait seule), était rancunière et peinait à effacer certains souvenirs douloureux de sa mémoire. Ainsi, elle en voulait sincèrement à l'entêtement de son père qui avait conduit probablement à la mort de ses deux frères au combat (Framrir les avait envoyé en renfort au Gondor et elle ne savait pas s'ils étaient morts avant d'avoir pu atteindre leur destination ou s'ils avaient succombé à l'assaut des pirates sur les côtes. Leur longue et mystérieuse disparition l'avait profondément bouleversée). Réfléchie et intelligente, elle s’accommodait néanmoins de son caractère farouche dans certaines situations et il lui arrivait parfois même de lier des liens très forts avec certaines personnes. Elle n’était peut-être pas très connue pour sa loquacité, mais ne parlait jamais inutilement et le faisait avec passion. Son cœur de guerrière était droit, loyal et digne, si bien qu'elle ne se plaignait jamais, n'aurait jamais trahi un allié, et endurait l’adversité avec force et courage.

CE QUE VOUS AIMEZ ▬ En connaisseuse, Iratir aime fumer la pipe et plus particulièrement un tabac Lossoth nommé « fumée de bacon », qui était réputé pour son odeur de viande grillée et procurait une agréable sensation de satiété. Comme il est difficile d’en trouver en dehors de Forochel, elle en a emporté quelques sachets dans sa blague à tabac. Fumer est l'un des seuls plaisir qu'elle s'accorde en dehors de la bonne boustifaille. Plusieurs mets de viandes délicatement cuits à la broche et la voilà transformée en ogresse !
L’héritière de Fram apprécie le calme, la tranquillité, et c'est en cela qu'elle voue presque un culte au peuple des Hobbits, ceux qui ne sont jamais en guerre. En réalité, elle ne connait pas ces petits hommes et n’en a jamais vu. Mais les colporteurs de bonnes aventures qui traversaient sa région, lui faisaient souvent part de leur bonne chère et de leur sens de l’hospitalité. C’est aussi grâce à ces histoires qu’elle rêverait, secrètement, d’'habiter la Comté. Globalement, Iratir a une vision assez restreinte des peuples qui vivent au-delà du Forodwaith. C'est pourquoi elle leur applique des stéréotypes : les nains sont grossiers et bornés, les Hobbits sont de bons vivants (alors qu'il y en a certains très casse-pieds, sans vouloir faire de mauvais jeux de mots), les elfes sont prétentieux...

VOUS AIMEZ FAIRE LA FÊTE, BOIRE, MANGER ▬ Iratir sait très bien jouer la rabat-joie de service quand ça lui chante. Elle trouve que les fêtes sont des pertes de temps, qu'elles ne servent qu'à s'illusionner l'espace d'un instant avant de retourner à une réalité bien plus cruelle. En tant que digne héritière de sa lignée, elle ne supporte pas les moments de répits, aussi joyeux puissent-ils l'être, ainsi que de voir des gens chanter, danser et s'arsouiller en temps de guerre. D'ailleurs, elle ne supporte pas l'alcool qui lui fait perdre tous ses moyens et la rend trop euphorique à son goût.

AVEZ VOUS DES PASSIONS DANS LA VIE ▬ Chasser des orcs et jouer au golf avec leur tête. Ce sport lui a fortement été inspirée par l'histoire de Bandobras Touc qui envoya valser la tête d'une de ces hideuse créature dans un terrier. Elle a lu ça dans un livre étant petite. Depuis, elle pense sérieusement que ce sport est régulièrement pratiqué dans la Comté. Les Hobbits ont quand même le droit d'avoir des loisirs un peu barbares...

AVEZ-VOUS UN BUT DANS LA VIE ▬ Elle alimente un mince espoir de retrouver ses frères encore vivants quelque part et entreprend donc une expédition guerrière qui s’avère risquée au-delà des frontières du Forodwaith, animée d'un désir de vengeance et de justice.

CE QUE VOUS DÉTESTEZ ▬ Elle déteste les orcs avec qui son peuple était en guerre, déteste les pirates et a une sainte horreur des dragons. Elle a entendu dire que Smaug était si redoutable que s’il venait à se réveiller, les conséquences en seraient catastrophiques. Elle n'aime pas les personnes qui lui font des remarques déplacées sur son statut de femme guerrière, des rustres le plus souvent. Elle déteste perdre son temps et boire de l'alcool.

PROFITEUR OU DÉBROUILLARD ▬ Les rudiments du combat et de la survie, elle connait. En revanche, pour les bons petits plats faits maison, on repassera car elle n'est pas du tout bonne cuisinière. Elle a souvent été obligée de manger de la viande crue à mains nues, si bien que quelqu'un l'a prise pour Thuringwethil, une fois. Autant vous dire que ce commentaire ne lui a pas plu du tout.

SUR QUI POUVEZ VOUS COMPTER EN CAS DE PROBLÈME ▬ Elle-même, elle-même et encore elle-même ! Sur qui voulez-vous qu’elle compte si elle ne fait confiance à personne ?

COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS FACE AU DANGER ▬ YAAAAAR !! Le fameux cri de guerre d'Iratir face aux orcs. Bon, s'ils ne sont qu'une dizaine ça va, mais s'ils sont plus nombreux, elle y réfléchira à deux fois avant de foncer dans le tas.

UN SECRET QUE VOUS GARDEZ ▬ Iratir admire le calme et la tranquillité qui règne dans la Comté, elle aurait voulu, dès sa naissance, être réincarnée en Hobbit.

QU'EST-CE QUI VOUS FAIT HONTE ▬ Elle regrette amèrement d'être riche à cause d'un trésor volé aux nains il y a des siècles et n'a jamais vraiment aimé ses parents.

QUEL TYPE D'ARME AVEZ-VOUS ▬ Un baton de marche avec un pommeau en argent, un couteau de chasse, mais surtout Scathanòr, une épée forgée avec les écailles du dragon qui tyrannisa le peuple des Lossoths vivant au pied des Montagnes Grises, vers l'année 2000 du Troisième Âge. Certains récits entendus en Forodwaith racontent de cette épée qu'elle apporterait gloire et fortune à son possesseur. En réalité, ces histoires enjolivées cachent une part de vérité dont certains aimeraient bien se passer : la richesse de Fram et de ses descendants ne provenait que de l'unique butin du dragon qui avait été volé aux nains. Cet or, aussi illégitime qu'il fût, avait été honteusement conservé par celui que tous les Hommes appelaient "Héros". Scathanòr est équipée d’un pommeau en cuir pour une meilleure prise en main.

QUELLE EST VOTRE PEUR ▬ Par tous les Valars, elle n'avait peur de rien ! C'était une guerrière ! (sauf de petites choses subtiles, comme les souris ou les araignées, face auxquelles elle perdait toute crédibilité)

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VOUS ET LA TERRE DU MILIEU ▬ Tenez bien à l'esprit qu'Iratir ne lambine pas face aux avancées des fils de Morgoth en Terre du Milieu, et que le destin de ces terres l'importe au moins tout autant que n'importe quelle personne censée. Elle est une guerrière fière et digne qui serait prête à mourir au combat pour ses idéaux. Jusqu'à présent, elle a toujours voulu se faire justice en éliminant les obstacles qui lui barraient la route. Elle s'est déjà battue contre des orcs mais reconnait qu'un Mal bien pire qu'eux l'attend au-delà des frontières du Forodwaith. Elle n'aime pas le fait de savoir que son peuple est en danger, comme bon nombre de peuples libres de la Terre du Milieu à l'heure actuelle. Elle supporte encore moins le fait de savoir qu'un dragon de feu, Smaug le Terrible, soit encore en vie et que son ombre pourrait planer quelque part, menaçant d'arracher la vie à de nombreux innocents. Si son sens de la justice la rattrape en temps de guerre, une justice forte et implacable, l'idée de vivre dans un trou de Hobbit confortable et chaud ne lui échappe pas lorsqu'elle se retrouve au calme.
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Iratir's Theme-

Courant XIXème siècle du Troisième Âge-

Frumgar était le quatrième seigneur des Eothéod, Hommes du Nord, ancêtres des hommes du Rohan actuel et alliés du Gondor. Il conduisit son peuple des vallées de l’Anduin jusqu’au pied des Montagnes Grises, là où ils subirent de nombreuses attaques du dragon du froid Scatha.

Début XXème siècle du Troisième Âge-

Fram, fils de Frumgar et cinquième seigneur des Eothéod, vengea les assauts répétés du dragon Scatha contre les Lossoths dans les Montagnes Grises en tuant la bête. « Ce faisant, Fram gagna de grandes richesses, mais il se heurta aux Nains qui revendiquaient le trésor de Scatha. Fram n’en voulait rien céder, pas un liard, et en lieu et place leur fit tenir les dents de Scatha montées en collier, disant : « Des bijoux, tels que ceux là, vous n’en trouverez point d’équivalents en vos coffres, car ils sont difficiles à se procurer. » D’aucuns disent que pour se venger de cette insulte, les Nains tuèrent Fram. Les Éothéod et les Nains étaient des gens qui ne s’aimaient guère ». (Appendice A du Seigneur des Anneaux, chapitre II « La Maison d’Eorl »).

A la mort de Fram, l’or des nains avait été conservé par ses descendants. Les écailles de Scatha furent damassées par l’effort commun du meilleur forgeron des hommes et de la plus brillante forgeronne des elfes,  afin de forger une épée unique qui se transmettrait de père en fils pour honorer la mémoire du Héros.

Année 2910 du Troisième Âge-

Naissance d'Iratir, fille de Framrir, fils de Framfur. Descendante de Fram, fils de Framgur, cinquième et quatrième seigneurs des Eothéod. Ses frères, Fenrir et Menrir, ont 5 ans. A 10 ans, ils seront en mesure de recevoir les premiers enseignements guerriers de par leur père (les conditions de vie dans la tribu étaient tellement difficiles que la majorité guerrière était fixée à 10 ans pour les hommes). Framrir était une force de la nature au visage sévère, un soldat originaire du Rohan, et ancien allié des elfes Sylvains. Mais il était devenu beaucoup trop vieux pour pouvoir continuer à combattre. Il accordait donc une grande attention à ses deux fils pour qu'ils deviennent de fiers et puissants guerriers, capables de défendre la tribu. Quand ils seront en âge d’apprendre les rudiments du combat, il leur transmettrait tout son savoir avec passion et hargne, ainsi que ses meilleures bottes et parades contre l'ennemi. Il s'était attendu à avoir un troisième garçon, mais comme il eut une fille, elle fut traitée avec moins d'égards.

Année 2915 du Troisième Âge-

Fenrir et Menrir avaient 10 ans : ils étaient en âge de sortir de la hutte, après avoir appris à lire, écrire et parler le Lossoth, et de commencer les entraînements avec leur père. Ils habitaient depuis leur enfance avec leur sœur Iratir, dans une tribu située sur les rives Sud de la Baie de Forochel, au pied des Montagnes Bleues. Framrir leur expliqua le fonctionnement du campement. Les descendants de Fram étaient venus s’installer dans la région auprès des Lossoths, lorsqu’ils se sentirent à l’étroit sur les rives de l’Anduin. Sa tribu était divisée en "clans" qui désignaient, par cette appellation, les différentes familles nomades Lossoths qui la constituait. Reculée de tout, la tribu n'avait pas de commerce comme l'on en trouvait au-delà du Septentrion. Les chariots marchands venants du Forodwaith ne passaient que deux fois dans l'année car le froid engourdissait les sabots de leurs chevaux (les températures en Forodwaith dépassaient rarement les -5 degrés celsius, même en plein été).

Presque chaque mois, les clans se déplaçaient de campement en campement pour suivre les déplacements de leurs troupeaux de grands boucs. Les grands boucs en Ered Luin étaient moitié moins grands qu'un cheval et souvent utilisés par les nains au cours de batailles ou pour tirer des charges lourdes. C'étaient des animaux robustes capables de parcourir de longues distances sans craindre le froid. Ces animaux servaient à la fois de monture et d'attelage aux traineaux, et fournissaient également toutes les denrées nécessaires au bon développement de la tribu : viande, lait, peaux, fourrures, cornes et os pour fabriquer des objets divers qui s'échangeaient au troc.

Chaque soir, les clans se réunissaient dans leurs huttes qui ne dépassaient généralement pas plus d'une pièce. Celles qui en possédaient plusieurs étaient réservées aux Lossoths les plus riches, et à l'heure actuelle, il n'existait aucune hutte qui pouvait rivaliser avec celle de Framrir. Elle était très grande et s'élevait sur toute la hauteur du camp, à flanc de montagne. Tressée en peau de gibier, elle était parcourue de savants motifs cousus d'or et brodés d'argent qui représentaient des scènes épiques de la chasse au dragon menée par son ancêtre Fram.

Année 2920 3A-

Iratir était devenue une enfant bien plus mature et vaillante que n'importe quel autre gosse de sa tribu. A 10 ans, elle s'entrainait déjà à l'arc et chassait en Ered Luin avec ses frères. Son père n'était évidemment pas au courant de leurs petites escapades, et les Lossoths se tenaient bien de le lui dire, car les trois enfants leur ramenaient de la nourriture quotidiennement en échange de leur silence. Ils avaient eu le droit de déguster de l'Ours, du lapin et des marmottes bien mijotés, car Fenrir était bon cuisinier (cela arrangeait toute la tribu, car manger du grand bouc et du poisson à tous les repas finissait par lasser). Menrir, qui était bon couturier à ses heures perdues, fabriqua à sa sœur cadette une cape en peau d'Ours, en souvenir du premier animal qu'elle avait abattu. Iratir participait également au commerce de la tribu : elle pêchait des poissons sur les lacs gelés, mais se faisait si souvent attraper par les grands phoques du Septentrion, qu'elle s'était mise à les chasser dans le dos de son père (Framrir considérait que les phoques du Septentrion étaient la manifestation sacrée d’Ulmo auprès des siens. Les attaquer était un crime odieux passible d’exil).

Année 1921 3A-

Iratir qui s’ennuyait un peu au camp à force de voir les mêmes huttes, les mêmes sapins, les mêmes phoques, la même montagne ; rêvait de partir explorer la Terre du Milieu quand elle serait grande, ce qui n’était pas sans danger. Son père ne voulant pas lui concéder d’entrainement, elle demanda à ses frères s’ils pouvaient s’entrainer à leurs côtés, et ils acceptèrent.

Les entrainements n’avaient lieu que certains soirs de la semaine (tantôt le mardi, jeudi et samedi ; tantôt le lundi, mercredi et vendredi), lorsqu’ils étaient de garde, pour ne pas éveiller les soupçons. Les trois enfants faisaient bien attention de rester à l’abri des regards et s’entrainaient sur un petit sentier, situé à l’entrée Est du campement, entre deux alignements denses de sapins qui isolaient du bruit. L’endroit était lugubre, sombre et froid, et personne n’osait y mettre les pieds la nuit, de peur de tomber sur des nains qui sortaient des mines (ce qui était assez rare à cet endroit précis en fait, mais ils se passèrent de l'expliquer aux Lossoths du camp). Parfois, lorsqu’ils avaient terminés l’entrainement, ils se racontaient des histoires au coin du feu. Des légendes, des rumeurs… Ou alors ils rêvaient de contrées lointaines. Fondcombe, La Comté... Des choses qu'ils avaient vues dans les parchemins illustrés de leur tribu. Ces destinations leur semblaient inaccessibles tellement elles étaient loin. Iratir avait toujours assisté aux débats de ses frères avec passion, jusqu’au jour où ils lui avouèrent des choses que Framrir ne lui avait jamais dites, comme l’histoire de Fram et celle du trésor subtilisé aux Nains, ainsi que la haine que leur portait leur peuple pour l’avoir tué. Iratir en voulu longtemps à son père de ne lui avoir rien dit et d'avoir voulu l'écarter de ses frères.

Année 2922 3A-

Il n'était pas rare de croiser des nains lors de la chasse annuelle en Ered Luin. Et ceux-ci n'avaient aucune idée de savoir à quoi ressemblaient les descendants de Fram. Fenrir et Menrir leur portait un dégoût incommensurable et presque irrationnel. A chaque fois qu'ils en voyait un au détour d'un sentier, ils ne pouvaient s'empêcher de tirer une tête de six pieds de long, et Iratir en riait aux éclats. Bien sûr, elle savait que les Lossoths les évitait du mieux qu'ils pouvaient, mais elle avait toujours été fascinée par ces hommes qui vivaient sous la montagne. Un jour, Fenrir l'a mis au défi d'en approcher un et de lui parler en face, pour voir ce que ça faisait. Malheureusement, elle tomba sur un nain extrêmement grossier et borné qui l'envoya balader. Depuis ce jour, ses frères n'arrêtent pas de se moquer d'elle.

16 Décembre de l'an 2925 3A-

Iratir rentre gravement blessée d'une partie de pêche avec ses frères. Un orc les avaient attaqués alors qu'ils s'étaient aventurés un peu plus loin qu'ils ne l'auraient dû, à l'Est de leur campement. Heureusement, Fenrir était armé et réussi à embrocher l'orc et son warg d'un jet furieux de son épée. L'orc était seul, probablement parti en éclaireur, mais cet avertissement suffi à Framrir pour qu'il puisse demander de l'aide aux autres tribus Lossoth des Hauts du Nord. Les deux camps, confrontés aux mêmes problèmes d'invasion, devinrent alliés pour repousser les avancées d'orcs.

14 Février de l’an 2926 3A-

Toujours en convalescence, Iratir ne peut quitter la hutte et reçoit la visite de sa mère Irildë venue du Gondor pour elle. Celle-ci avait rencontré son père lors d’un voyage dans la plaine d’Eriador, alors que Framrir était encore soldat, car elle voyageait beaucoup étant jeune. Lorsqu’il quitta les rangs de soldat, Framrir s’établit en Forodwaith dans la tribu où Framfur vivait pour pouvoir lui succéder en digne héritier de la lignée de Fram. Ils s’étaient alors séparés, leurs coutumes et traditions étant devenues trop différentes, elle pour une fille d'aventure, et lui pour un homme de longue tradition guerrière.

Alors qu’Irildë lui racontait ses aventures passées, Iratir lui avoue qu'elle aimerait voyager tout comme elle dans les plus belles contrées de la Terre du Milieu, et qu’elle rêverait de se rendre dans la Comté, chez les Hobbits pour retrouver la paix, car elle ne supportait plus la guerre contre les orcs. Sa mère qui trouve son rêve magnifique et courageux (car partir en aventure était risqué en ces temps), lui apprend le westron, langage commun de la Terre du Milieu, et restera à ses côtés le temps qu'elle se remette de ses blessures. Pendant ce temps, Fenrir et Menrir qui ont 21 ans, ont acquis suffisamment d'expérience dans leurs entrainements quotidiens contre leur père pour pouvoir être mis à la tête d'une troupe de guerriers Lossoths dans la Grande Chasse aux Orcs. Ils tenaient à venger les blessures de leur sœur et la mort de nombreux Lossoths innocents.

Année 2941 3A- 15 ans plus tard… L’année où Thorin monte une compagnie de nains pour reprendre la Montagne Solitaire

La Grande Chasse aux Orcs avait pris fin en ce début d’année, pour le plus grand soulagement de la tribu. Même s’il restait encore quelques une de ces créatures en errance le long du Cap Forochel, leurs assauts se montraient beaucoup moins bien organisés et irréguliers. Cependant, la famille de Framrir rencontra bien vite d’autres soucis. Le chef de tribu avait reçu une buse messagère d’Irildë avec une lettre lui disant que des pirates attaquaient les côtes du Gondor. Inquiet, il demanda à ses fils de prêter main forte aux soldats déjà sur place. D’abord réticents à l’idée de devoir faire face à des pirates, sans doute plus rusés que leurs ennemis les orcs, Fenrir et Menrir refusèrent. Après tout, devait-on plaindre ses enfants de ressentir peu d’amour pour une mère qu’ils ne voyaient presque jamais ? Mais devant l’entêtement de leur père qui voulait ramener sa femme chez eux à l’abri, ils finirent par accepter et quittèrent pour la première fois, le Forodwaith et son immense désert glacé. Leur départ, bien que redouté de tous, laissa place à des fêtes, des chants et des danses jusqu'au lever du soleil. Une tradition Lossoth qu'Iratir trouvait bien idiote. Pourquoi fêter les guerres ?

Le lendemain, ils étaient partis pour le Gondor mais n’en revinrent jamais. Aussi, Irildë ne donna plus aucun signe de vie et après de longs mois passés, les buses messagères que lui envoyait Framrir restaient sans réponses. Ayant perdu tout espoir de les revoir un jour, Framrir sombra peu à peu dans les affres de la folie et mourut.

A 31 ans, Iratir était devenue la dernière héritière d'une illustre caste guerrière de la race des Hommes. Elle en voulait toujours à son père, même mort, parce que son entêtement avait conduit à la perte de ses frères. Pourquoi les avait-il envoyés s'occuper d'une guerre qui ne regardait pas leur peuple, si ce n'est que pour aider une mère presque toujours absente ?
Iratir qui avait la rancœur tenace, en voulait plus particulièrement à Irildë. Si elle était restée auprès de son père au lieu de partir à l'aventure dans des contrées lointaines, sans doute que ses fils n'auraient jamais mis un pied en dehors du Forodwaith et que leur disparition n'aurait pas eue lieu. Sa famille aurait alors vécu comme n’importe quel autre clan Lossoth, une simple vie familiale et heureuse dans une hutte, au pied des Montagnes Bleues.

Alors que des pensées sombres s’agitaient dans son esprit, tels des spectres lancinants, la fière guerrière Lossoth devait se ressaisir. Est-ce que ses frères avaient pu atteindre leur destination ou s'étaient-ils égarés ? Avaient-ils été tués par des pirates au Gondor ou encerclés par des orcs sur leur route ? Autant de questions qui resteraient sans réponses, tant qu'elle n'aura pas mis un pied en dehors du Forodwaith. Pour le moment, elle ne souhaitait qu’une chose plus que tout au monde, c’était de partir en expédition pour retrouver ses frères et de laisser ses souvenirs les plus sombres accrochés aux paysages de Forochel. Elle ne s’attendait pas à un simple voyage tranquille et bucolique à travers les contrées magnifiques de la Terre du Milieu comme elle en avait rêvé petite, loin de là. Elle entreprenait plutôt une expédition guerrière qui s’avérait risquée, animée d'un simple désir de vengeance et de justice. Contre qui ? Contre quoi ? Elle ne savait pas. Les orcs avaient toujours été son némésis et elle se ferait un malin plaisir de faire reculer encore et encore la progression des fils de Morgoth en Terre du Milieu. Non, elle n’abandonnait pas son titre de cheffe Lossoth, elle cherchait juste à rendre le monde meilleur, au-delà de ses frontières... A sa façon.

Après avoir salué les derniers Lossoths qu’elle croisa, l’héritière de Fram traversa le sentier Est de son camp pour quitter ses terres. C’était l’endroit où ses frères l’entrainaient à l’épée lorsqu’elle était petite. En chemin, elle tomba sur un cheval, couché dans la neige et transi de froid. Il devait avoir été abandonné là par des marchands du Nord qui ne purent rien pour lui. Comme il était blanc, Iratir ne le vit pas tout de suite. Elle s'était approché et l'animal s'était laissé faire. Ses sabots étaient gelés et elle prit soin de les recouvrir d’un épais cuir de grand bouc pour pouvoir les réchauffer. Elle avait aussi vêtu le canasson d’une grande couverture en fourrure et lui avait donné quelques pommes chauffées au feu car il était affamé. Elle lui avait ensuite trouvé un nom : Aonbharr.

Plus tard, armée de Scathanor, l’épée de son père, ainsi que de vêtements adaptés pour le combat, elle longea le Cap Forochel au galop, sur le dos de son fier destrier et tua les derniers orcs qui lui barrèrent la route, déversant sur eux toute la colère qu’elle avait accumulé ses derniers jours. Après quelques effusions de sang et une blessure légère au bras, Iratir et son cheval s’aventurèrent au-delà du Forodwaith, avides de liberté. Iratir avait hérité de la puissance naturelle des descendants de Fram. Elle sentait couler dans ses veines le sang des fiers guerriers Lossoths.