Bard [Fiche Terminée]

NOM&PRÉNOM ▬ On le connaît sous le nom de Bard, et cela lui suffit amplement. Nul besoin de Bard d'un nom complet, de particules ou de dorures : voilà de longues années maintenant que sa famille a apprit à s'en passer. SURNOM ▬ L'archer. C'est simple, bien sur, mais c'est ainsi que le nomme ceux qui ne le connaissent pas, ou pas vraiment. Pourquoi l'Archer ? En raison de son poste de capitaine de la compagnie d'Archers de Bourg-du-Lac. ÂGE ▬ Bard a 35 ans, 35 ans de tristesse et de pauvreté. On ne peut pas dire, en effet, que Bard a eu, jusqu'à présent, une vie simple et heureuse. PATRIE, RACE ▬ Bard est un homme de Bourg-du-Lac, la ville qui s'étend au pied de la Montagne Solitaire. Il reste modeste à ce sujet, mais Bard descend directement des anciens seigneur de la ville, détruite par Smaug, de Dale.
LIEU DE NAISSANCE ▬ Bard est né et a vécu toute sa vie durant à Bourg-du-Lac. Quitter sa ville et ses racines ? Jamais. RANG SOCIAL ▬ Si ses ascendants, la prestigieuse lignée de Girion, ont un jour été riches, célèbres à travers la Terre du Milieu et respectés, Bard n'est aujourd'hui ni riche, ni reconnu ailleurs qu'au sein de Bourg-du-Lac. Sa vaillance et son courage font de lui un homme respecté, certes, mais il n'est pas possible aujourd'hui de dire que Bard vit dans la richesse. PROFESSION ▬ Pour parvenir à vivre décemment et à faire vivre ses enfants dans de bonnes conditions, Bard cumule plusieurs activités. Celle de capitaine de la compagnie d'Archers de la ville était évidente : il la tient de son père et c'est là quelque chose dont il est particulièrement fier. Il n'est pour lui absolument inenvisageable de mettre un terme à cela : c'est cette profession qui lui permet de défendre sa cité, et c'est là sa plus grande fierté.
A côté de cela, Bard est également livreur pour les Elfes de la Forêt Noire et pour les rares villages et villes alentours. A ce titre, Bard fait principalement circuler de l'alcool et de la nourriture.  SITUATION AMOUREUSE ▬ Bard est veuf depuis de longues années. Sa femme est morte en couche et ses préoccupations actuelles sont à milles lieues d'une quelconque histoire d'amour.

VOTRE PHYSIONOMIE ▬ Bard est un homme charismatique … ou du moins qui pourrait l’être s’il le voulait bien !
Athlétique – Bard a un corps forgé par de nombreux voyages : mince mais musclé, grand, on reconnaît un homme athlétique, qu’il ne faut pas prendre à la légère. Sa corpulence plutôt fine cache des muscles bien présents et si le besoin s’en fait sentir, Bard n’hésite pas à les utiliser pour se défendre ou pour défendre les siens.
Renfermé & déterminé – Bard est silencieux, solitaire et renfermé, ce et cela se voit. Son visage est le plus souvent fermé, ne laissant paraître que bien peu de choses. Rares sont ceux qui parviennent à déchiffrer ce qu’il a en tête. Mais ses longs cheveux bruns tombent sur un visage qui peut aussi refléter une vraie détermination. Bard n’est pas du genre à baisser les bras, et ses yeux noirs viennent parfois à briller d’une lueur décidée.
Discret – Le pas léger, Bard tâche le plus souvent de ne pas se faire remarquer. Ses déplacements se font discrets. Cela n’est pas parce qu’il a quoi que ce soit à cacher, mais bien parce qu’il estime être plus prudent de ne pas se faire alpaguer par n’importe qui lorsqu’il vadrouille d’un coin du lac à un autre. Ses vêtements, le plus souvent brun et vert, se fondent parfaitement dans le paysage et il n’a aucun soucis à se camoufler dans le décors lorsque cela l’exige.
Bel homme – Bard le cache-t-il ou ne s’en rend-il pas compte ? Nul ne le sait vraiment, toujours est-il que le visage de l’homme camoufle mal ses origines et sa haute ligné. Le port fier et le regard déterminé, Bard a le physique qui impressionne et qui impose le respect – qui le pourrait, tout au moins, si son style vestimentaire était plus recherché, plus distingué, plus élégant, peut être.

Même si niveau respect, pour le moment, à Bourg-du-Lac, ce n’est pas gagné. Pas encore, tout au moins !

VOTRE STYLE VESTIMENTAIRE ▬ Bard fait ce qu’il peut avec ce qu’il a – et cela compte également pour les vêtements. Il rafistole, il récupère, il coud et raccommode morceaux de cuir, peaux de bêtes et bottes trouées. Au delà de toute question de style, Bard fait avant tout attention à trouver les vêtements chauds et résistants. Plus simple pour voyager et fait pour durer plus longtemps. S’il avait d’avantage de moyens, Bard en changerait sans doute plus souvent – mais de toute façon, la question ne se pose pas.

VOS PARTICULARITÉS ▬ Bard ne fait pas étalages de toutes ces petites imperfections. Bien sur il en a : c’est le risque lorsque l’on passe sa vie sur le lac, sur les routes, à la croisées des chemins et des races. Aussi l’homme a-t-il écopé de quelques balafres, quelques cicatrices reçues à la suite de rencontres malheureuses. Où sont-elles ? Comme s’il s’amusait à les répertorier !

VOTRE CARACTÈRE ▬ Courageux – entêté – mystérieux – solitaire – adroit – pessimiste – altruiste – réfléchi – débrouillard – meneur

On dit souvent de Bard qu’il n’est que peu fréquentable. Renfermé, pessimiste, avec une très nette tendance à ressasser le passer, encore et encore … Et c’est parfaitement véridique. Bard est un homme qui peine à avancer, retenu par les fantômes de son passé. Aussi passe-t-il le plus clair de son temps seul, ne se confiant à personne si ce n’est à lui même lorsqu’il en ressent le besoin. Son passé a également fait de lui un homme naturellement peu enclin au bonheur. Il pense avant tout à la tristesse, aux moments difficiles passés …

… et à ceux à venir, qu’il anticipe de son mieux, à longueur de temps. Cela lui a donné une réputation qui n’est pas fameuse et on vient à dire qu’il ne fait qu’annoncer les mauvaises nouvelles. Tout cela fait de lui un homme que l’on évite, que l’on pourrait fuir, presque.

Pourtant Bard possède également de belles qualités. Son courage n’est plus à remettre au cause et l’on sait à Bourg-du-Lac qu’il est prêt à venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin. On pourrait chuchoter qu’il pense aux autres avant de penser à lui, mais on ne le fait pas : après tout, Bard n’est pas le plus aimé … et il ne fait pas trop d’efforts en ce sens. Il aurait pourtant à gagner à se faire connaître. Est-ce sa lignée, son entêtement, ou son poste de commandant de la légion d’archers ? Bard lui même ne le sait pas, mais il a les capacités nécessaires pour être un bon meneur. Il sait s’adresser à ses semblables, même s’il le fait peu, et est à même de se montrer convaincant … et parfaitement capable de rassembler. Ajoutons à cela que Bard sait faire avec ce qu’il a – avec peu, donc – et qu’il est particulièrement adroit et réfléchi … ce qui lui a permit de se sortir de nombreuses situations peu confortables.

CE QUE VOUS AIMEZ ▬ Bard aime l’ordre, la tranquillité et le travail bien fait. Bard aime ses enfants. Il chérie le souvenir de sa défunte épouse. Si cela pouvait suffire, il ne s’étendrait pas d’avantage ! Bard gagnerait à faire croire qu’il n’a que cela dans sa vie, mais ce n’est pas le cas. Car Bard aime le mystère et l’excitation de l’aventure. Il aime faire bouger les choses, lentement mais sûrement, et se faisant améliorer la vie des habitants de sa cité – il aime également sa cité, bien qu’il ne le dise ni trop haut, ni trop souvent.

VOUS AIMEZ FAIRE LA FÊTE, BOIRE, MANGER ▬ Non, cent fois non, mille fois non. Bard ne fait pas la fête – jamais, sauf si un repas heureux entouré de ses enfants s’apparente à une fête. Quant à ce qui est de boire et de manger, il sait l’apprécier à sa juste valeur, sans plus.

AVEZ VOUS DES PASSIONS DANS LA VIE ▬ Bard ne s’embarrasse pas de passions, préférant se contenter de la vie, ni plus ni moins. Et malgré toutes les difficultés qu’elle lui a imposé, elle se montre plutôt agréables : trois enfants avec qui il s’entend bien, divers professions qui lui permettent de vagabonder à loisirs dans les environs de lac et de la montagne solitaire …

AVEZ-VOUS UN BUT DANS LA VIE ▬ Il n’y a en définitive pas grand-chose. Sa vie n’est pas parfaite, certes, mais Bard et ses enfants s’en accommodent. Pas de but de vivre mieux, pas d’idée de grandeur ni de gloire – tout cela ne lui ressemble pas.
Parfois, il songe au dragon qui dort sous la montagne et en vient à se dire que s’il pouvait le tuer, l’abattre, et finir ce que son ancêtre avait commencé … mais ce n’est pas sérieux, n’est-ce pas ?

CE QUE VOUS DÉTESTEZ ▬ Bard n’aime pas, vraiment pas, le bourgmestre. Ce n’est pas tant le fait de savoir qu’en tant que descendant direct de Girion, il pourrait avoir sa place. Non, le soucis vient de tout autre chose : le comportement du bourgmestre. Avare, insensible, hautain et ne pensant à rien d’autre qu’à lui même, qu’à son propre confort avant de songer à celui des hommes et femmes sur qui il doit veiller … Il est tout ce qui insupporte Bard.

PROFITEUR OU DÉBROUILLARD ▬ Bard a toujours eu l’habitude de faire avec ce qu’il a, et comme il n’a pas grand-chose, il a vite du apprendre à se débrouiller. S’arranger pour trouver de nouveaux tissus pour rafistoler la tunique de Tilda, apprendre à Bain à recoudre sa cape lorsque celle-ci s’abîme, se débrouiller avec Sigrid, aussi débrouillarde que lui, pour trouver un petit quelque chose pour accompagner le potage qui sera servi le soir, s’arranger avec les Elfes pour quelques vivres de plus afin de finir son voyage l’estomac plein, … Se débrouiller est devenu une seconde nature, dans la maisonnée de Bard.

SUR QUI POUVEZ VOUS COMPTER EN CAS DE PROBLÈME ▬ Bard ne compte pas sur grand monde : ses enfants, mais c’est bien tout. Il préfère se dire qu’il ne peux compter que sur lui même, que personne ne le servira mieux qu’il ne le fera. C’est une vie solitaire, mais Bard s’en accommode parfaitement.

COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS FACE AU DANGER ▬ La première règle – la règle d’or, si l’on peut dire – est de ne pas se mettre dans le danger. C’est une règle que Bard maîtrise plutôt bien … mais parfois, il y a des ratés. Dans ce genre de cas, Bard garde la tête froide avant de répliquer, de façon mesurée et avec autant d’adresse et de ruse que possible !

UN SECRET QUE VOUS GARDEZ ▬ Bard garde précieusement cachée la dernière flèche noire léguée par son père, qui la tenait de son père, et ainsi de suite si l'on remonte jusqu'à Girion – la seule qui puisse tuer le dragon sous la montagne. C’est du moins ce que l’on dit ! Mais dans le fond, peut importe : on ne peut pas tuer le dragon sous la montage, Bard en est persuadé. Même si parfois, un soupçon d’arrogance le pousse à dire que son père à ouvert une brèche en lui arrachant une écaille …

QU'EST-CE QUI VOUS FAIT HONTE ▬ Bard tâche de l’oublier, mais ce moment revient invariablement lorsqu’il est mal à l’aise, lorsque l’on se moque de lui … ou lorsque l’on le lui rappelle, bien sur !
Bard, comme à son habitude, sautait de toits en toits. Bourg-du-Lac était calme et silencieuse, mais des orques avaient été vus sur les berges du lac et il était hors de question pour la compagnie d’Archers de la ville de ne pas être sur le qui-vive. Bard, comme à son habitude, menait ses hommes avec discrétion et adresse alors que le jour se levait et que la vie regagnait la ville qui, avec la brume environnante, semblait flotter sur les eaux calmes du lac. Aux alentours, nulle trace d’orques et la compagnie s’autorisa une brève pause, laissant deux hommes surveiller les alentours.

Bard et ses hommes sautèrent à terre … sauf Bard qui, lui, sauta dans l’eau sans le vouloir.

Ce n’est en définitive trois fois rien, mais la fierté de l’homme en a pris un sacré coup, ce jour-là !

QUEL TYPE D'ARME AVEZ-VOUS ▬ Bard possède un coutelas dont il se sert pour tout et rien à la fois. La lame n’a rien de particulier, si ce n’est qu’elle est tranchante – c’est d’ailleurs la seule chose qui compte aux yeux de Bard ! L’esthétique ne compte en aucun cas pour lui. Quoi qu’il en soit, il sait manier cette lame assez bien, que ce soit pour éplucher ses légumes, pour écorcher vif un lapin – il faut bien manger – ou pour couper les têtes des orcs.
Et bien, bien sur, il possède l’arc qu’il tient de son père. Fait de bois résistant et et d’une corde qui l’est tout autant, il s’agit de l’arme pour laquelle il a le plus d’affection, sans aucun doute pour tous les souvenirs qui y sont liés. Quant à la question de savoir si Bard sait s’en servir, elle est inutile. Son enfance a été bercée par l’apprentissage du maniement de l’arc et s’il n’a pas – encore – l’aisance des Elfes sylvestres, Bard n’a pas de mal à clouer une mouche à l’arbre le plus proche. Et puis après tout, c’est l’une de ses professions : n’est-il pas capitaine de la compagnie d’Archer de Bourg-du-Lac ? Il s’en sert néanmoins assez peu – tout au moins pas au quotidien. L’arc est réservé aux hauts faits, aux voyages … et aux attaques, qui sont encore assez rares.

QUELLE EST VOTRE PEUR ▬ Aujourd’hui, Bard n’a plus grand-chose pour quoi il pourrait avoir peur. Sa vie ne compte pas lourd dans la balance – il sait parfaitement qu’elle l’abandonnera un jour. Celle de ses enfants, par contre, est précieuse par dessus tout. Elle est la seule chose pour laquelle il puisse avoir peur.

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VOUS ET LA TERRE DU MILIEU ▬ L'ombre ... L'ombre n'est pas compliquée à repérer. Il suffit d'observer - et Bard sait observer. Il a vu les orcs passer maintes et maintes fois, il a eu l'occasion de pénétrer dans la Forêt Noire et de voir les dégâts que le mal y a occasionné. Il voit la misère, la constate chaque jour et tâche d'y remédier du mieux qu'il le peut ... Oui, Bard essaye d'aider, de combattre petit à petit - à son échelle, à sa façon, se battant au quotidien pour aider les plus faibles et garder sures les frontières de Bourg-du-Lac. Les hommes vivent à Dale et aux alentours du lac depuis des années - depuis toujours, ou presque - et il en est de même pour tous les habitants de la terre du milieu. Bard sait parfaitement que cela se respecte - et le mal qui ronge, petit à petit, la Terre du Milieu semble ne rien respecter. Le mal ne fait que croitre, et Bard tient à sa ville, à sa vie et à sa Terre. Si des Hommes doivent se battre pour protéger la Terre du Milieu, Bard en sera - quoi que cela puisse lui couter.

Une enfance sur le bord du lac ▬
Bard a toujours grandi au bord du lac, entouré de sa famille, des marmots des voisins, d’histoires abracadabrantes de dragon, d’arc et de flèches noires – et d’eau, bien sur. On ne peut pas dire que son enfance fur malheureuse : parents aimants et présents, nourriture souvent semblable à celle de la veille et en quantité restreinte, certes, mais un bien être constant qui remplaça chaque jour et sans problème le manque matériel et financier.

Culottes courtes et fourrure autour du cou, Bard n’a jamais été du genre à rester tranquillement sur sa couverture en attendant calmement que le temps passe. Du plus loin qu’il se souvienne, Bard a toujours été du genre à regarder autour de lui les yeux grands ouverts en  crapahutant dans tous les sens, à quatre pattes d’abord, touchant, gouttant, ramassant à peu près tout ce qui se trouvait sur son passage, et puis sur deux jambes plus tard, courant, sautant de rochers en rochers, glissant par moment, se relevant et sautant dans l’eau et criant de joie. Un petit garçon plein de vie, dynamique et jamais à court d’idées pour s’attirer des ennuis jusqu’au cou, jamais à court d’idée non plus pour tâcher de s’en sortir !

Mais le petit garçon a du grandir bien vite. Dès l’âge de six ans, il apprenait tout ce qu’il y a à savoir sur son monde – tout au moins tout ce qu’un enfant puisse comprendre. Géographie de la terre du milieu, grands territoires, grands noms à retenir … parmi les quels Smaug, bien sur, et puis Girion … Aaaaaah, Girion. Voilà un nom qui, très tôt, à commencé à peser sur les épaules de Bard. Girion, l’ancêtre – l’Ancêtre, même ! – celui qui avait presque réussi à tuer le dragon, à sauver Dale et ses habitants, celui qui avait léguer la Flèche Noire ! Rapidement, Bard en eu assez. Paradoxalement, son ancêtre lui apparaissait comme étant un héro et il aurait donné n’importe quoi pour être assez doué pour lui arriver à la cheville ! Paradoxalement, il eut rapidement le sentiment que le poids de l’ancêtre pesait lourd sur les épaules de chacun de ses descendants …

… et ce fut là quelque chose que l’enfant n’accepta pas de sitôt. Et puis quoi encore ?! Tuer un dragon ? Sauver la population de Bourg-du-Lac ? Permettre aux nains de revenir sur la montagne ? Chaque petit garçon aurait été ravi d’endosser le rôle du héro. Bard, par contre, n’en avait pas spécialement envie et ce fut à contre cœur qu’il se mit à l’apprentissage du tir à l’arc.

Une vie adulte trop rapidement arrivée ▬
A l’âge de douze ans, Bard n’était déjà plus vraiment un enfant. Son tir était parfait et s’il évitait de penser de Girion, on l’envoya rapidement chercher de la nourriture – chasser. Du lapin, de la perdrix, des oiseaux en tout genre … tout ce qui pouvait aider à nourrir la population de Bourg-du-Lac et sa famille.

… et puis découvrir le monde. Partir faire le tour du lac, grimper jusqu’à ce qu’il reste de Dale, se camper au pied de la montagne solitaire, un frisson d’excitation le parcourant de haut en bas à la simple idée que le dragon pouvait se réveiller d’un instant à l’autre, naviguer sur le lac et remonter tranquillement la rivière de la foret pour rendre visite aux Elfes de la foret pour commercer – ou plutôt pour apprendre à commercer avec le batelier – se renseigner sur le Rohan, le Gondor, sur le lointain Eriador …

C’est cette vie, pas vraiment choisie mais pas subie non plus, que va suivre Bard jusqu’à ses seize ans.

Ses envies de voyages et de découvertes, de partir vivre le long de la baie de Belfalas, … tout cela s’effondre le jour où il rencontre celle qui deviendra sa femme. Elanor n’a qu’un an de plus que Bard mais rapidement, tous deux deviennent inséparables et leurs tâches respectives semblent s’effacer devant l’affection qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, affection qui se transforme vite en un amour précieux et réciproque. Ils ont respectivement dix huit et dix neuf ans lors de leur mariage. Dès lors, la vie d’adulte est belle et bien là, bien présente, avec toutes les obligations qu’elle implique. Bard et Elanor en ont toutefois l’habitude et rien de ce qui ne les attends les effraye. Un an plus tard naît leur premier enfant : Sigrid.

La même année, Bard rejoint la compagnie d’Archer de Bourg-du-Lac, en plus de sa profession d’assistant batelier. Ces deux activités leur rapporte un bien faible pécule et la petite famille continue de vivre dans une grande sobriété : peu de confort, parfois trop peu de nourriture … l’amour des premiers jours est toujours présent et le jeune couple s’en accommode sans – trop – se plaindre.

Une situation qui empire au fil des années ▬
Après Sigrid arrive un petit Bain et une jolie promotion pour Bard, qui devient très vite Capitaine de la compagnie d’Archer de Bourg-du-Lac. Trop vite, selon quelques mauvaises langues … Trop vite, selon le Bourgmestre de la ville, qui semble décider bien vite que cette promotion n’est due qu’à la réputation du descendant de Girion. Une réputation que le Bourgmestre juge trop bonne, trop heureuse et surtout bien trop dangereuse pour lui, pour sa propre réputation, pour que son assise sur la ville ne puisse être durable.

Alors le Bourgmestre se met à surveiller Bard, de loin, discrètement.

Deux ans plus tard, il se voit néanmoins dans l’obligation de lâcher du lest : Tilda, la seconde fille et troisième enfant du couple naît. Elanor meurt en couche et Bard est dévasté. Il n’a cependant pas le droit de se laisser aller : malgré l’aide d’amis et de voisins, Sigrid n’a que six ans et il se doit d’être présents pour élever ses enfants et les faire manger. Il s’enfonce dans une routine qui le plombe : sa compagnie d’Archer pour la surveillance de la ville, sa profession de batelier, qu’il assume seul depuis la mort de l’ancien batelier qu’il assistait, ses nombreuses rencontres avec les Elfes de la Foret Noire et les soirées à la maison, passées à raccommoder les vêtements, tant les siens que ceux des enfants, à préparer à manger, à apprendre à Tilda à marcher, à expliquer à Bain comment s’occuper de sa petite sœur, à demander à Sigrid de l’aider à préparer à manger …

Comme lui lors de son enfance, Sigrid et Bain apprennent à grandir vite, très vite.
Trop vite.

Et puis la vie suit son cours, tout simplement. Bard se rend bien compte de ce qu’il demande à ses enfants, mais que peut-il faire d’autre ? Il se rend également compte des machinations du Bourgmestre, qu’il essaye de prendre à la légère, ou tout au moins avec autant de recul qu’il le peut.

Il faut laisser passer encore plusieurs années pour que Bard, toujours triste et chaque jour un petit peu plus attentif à ce qui se passe sur la Terre du milieu, toujours plus prompt à s’intéresser aux menaces qui arrivent et à annoncer de mauvaises nouvelles, ne prenne plus à cœur son rôle de Capitaine de la compagnie d’Archer et ne se rende compte des problèmes qui sont installés au sein de Bourg-du-Lac.
Inégalité, pauvreté croissante, manque de nourriture … le tout surmonté d’une absence totale de prise en compte de ces nombreux problèmes par le Bourgmestre, que Bard commence à apostropher, lentement mais sûrement.

Et puis il y a ce qu’il se passe en Terre du Milieu. Bard n’a jamais vécu de guerre, mais il sent bien que quelque chose se prépare, quelque chose qu’il n’aime pas du tout. En se rendant chez les Elfes, il a traversé certains pans de la Foret Noire, s’est rendu compte que les Elfes n’y sont plus seuls, que les orques traversent librement de longues bandes de terre sur lesquelles ils n’ont strictement rien à faire … et tous ces bruits qui lui viennent des Elfes, des voyageurs de passage – rares dans la région – sur les trolls qui se réveillent, sur les magiciens qui s’affairent, qui s’inquiètent, qui se hâtent … Bard ne sait pas ce qu’il se passe, mais il est déjà sur que cela n’augure rien de bon.

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Et voilà, je t'ai tout dit à présent. J'espère que tu t'amuseras bien parmi nous, Bard... En espérant que tu survives en Terre du Milieu !