Ysée, catin sans nom, sans avenir, sans patrie.

Ysée ▬ Elle s'appelle juste Ysée. SURNOM ▬ A part la catin, souillon ou "tête de pioche"... Aucun. ÂGE ▬ 31 ans. Elle ne comprend pas qu'elle puisse avoir l'air si jeune. PROFESSION ▬ A toujours été une catin, mais a choisi de changer de vie. PATRIE, RACE ▬ Dunedaíns, mais elle se croit simple humaine.  SITUATION AMOUREUSE ▬ Célibataire RANG SOCIAL ▬ Très pauvre. LIEU DE NAISSANCE ▬ Elle pense être née à Minas Thirit puisque son premier souvenir est dans cette ville. POUVOIRS ▬ Strictement aucun. DE QUEL COTÉ IL EST ▬ Certainement des gentils, mais c'est à peine si elle sait que Sauron existe. GROUPE SOUHAITÉ ▬ Humains.

VOTRE PHYSIONOMIE ▬ Ysée a les cheveux bruns, avec de légers reflets caramel, doucement ondulés et avec quelques tresses fines, et ils encadrent un visage triangulaire, aux mâchoires peu prononcées. Ses pommettes et l’arête de son nez fin et droit sont piqués de taches de rousseur. Au centre de ce charmant visage qui a toujours l'air triste, le regard vague, deux yeux bruns, presque noirs. Elle mesure à peu près 1m72, elle est assez svelte et bien musclée – on remarque dès le premier coup d’œil que c’est une fille qui est toujours active, mais ne mange pas toujours à sa faim. Une fille de la rue, en soi.
VOTRE STYLE VESTIMENTAIRE ▬ Elle est vêtue de haillons - tissus bruns raccordés, cousus et recousus maladroitement, un pantalon solide mais terriblement usé - et porte une cotte de mailles sous sa blouse – allez savoir pourquoi… Bref, elle est sacrément pauvre, et ça se voit. Elle n'a même pas une cape pour quand il fait froid.
VOS PARTICULARITÉS ▬ Deux cicatrices au creux des poignets. Une autre à la gorge, assez visible. Plusieurs un peu partout sur le corps, dont une lacération importante entre ses seins qui descend vers le nombril.
VOTRE CARACTÈRE ▬ Terriblement méfiante, sur la défensive voire agressive, Ysée cache un passé lourd et des craintes reflétant d’horribles souvenirs. Elle ne supporte pas être touchée ni qu’on l’approche de trop près. Il faut mettre du temps et de la patience pour avoir sa confiance, après, si une personne arrive à l’avoir, il lui faudra être très prudent, car il est très facile de la reperdre… Dans l’intimité d’une amitié sûre, elle s’avère être une jeune femme adorable, pleine de bonté et de ressources positives, remplie d’un immense courage face à la vie noire qui s’offre à elle. Elle est énergique et, malgré ses malheurs, qu’elle soit orpheline et ayant du faire le tapin et subir mille sévices, elle recèle une force de vivre, une grande joie d’être vivante malgré tout - surtout maintenant qu'elle s'est enfuie... Par ce trait de caractère, elle attire le respect et une certaine admiration chez ceux qui ont la chance de la côtoyer. Parfois, lorsqu'elle pense qu'on ne la voit pas, on peut cependant remarquer à quel point elle enfouie ses peines au plus profond d'elle-même.
CE QUE VOUS AIMEZ ▬ Elle adore manger, sûrement parce qu’elle doit se battre tous les jours pour cela. Elle aime la solitude, ou alors la compagnie exclusive des femmes, voyager en pleine nature (elle craint la ville, même si elle est parfois obligée d’y aller pour trouver un travail ou voler de la nourriture), les animaux sauvages qu’elle regarde, cachée dans les fourrées.
CE QUE VOUS DÉTESTEZ ▬ Les hommes. Tout ce qui peut avoir un rapport avec les hommes et le sexe. Elle leur fait très, très difficilement confiance, surtout lorsqu’ils sont pleins comme des tonneaux à bière…
VOUS AIMEZ FAIRE LA FÊTE, BOIRE, MANGER ▬ Elle n’aime ni la ville – donc, pas les tavernes – ni la foule, ni les gens sous l’emprise de l’alcool, du coup, on peut difficilement dire qu’elle aime ce genre d’ambiances… (elle aimerait certainement mieux les fêtes chez les elfes, mais bon… ça risque jamais de lui arriver, puis elle sait même pas à quoi ressemble vraiment un elfe)
PROFITEUR OU DÉBROUILLARD ▬ Super débrouillarde, quand même, vu qu'elle n'a jamais pu compter sur quelqu'un d'autre.
SUR QUI POUVEZ VOUS COMPTER EN CAS DE PROBLÈME ▬ Personne pour l'instant, même si une des catins a bien été une amie, elle ne pouvait pas l'aider réellement. On verra au fil des rencontres, peut-être...
COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS FACE AU DANGER ▬ Elle est plutôt du genre à fuir.
UN SECRET QUE VOUS GARDEZ ▬ Son passé de prostituée lui fait honte, elle n'en parle pas si elle peut l'éviter.
QU'EST-CE QUI VOUS FAIT HONTE ▬ Son passé, sa condition. Elle a peu de confiance en elle et se croit sans aucune valeur. Elle cache ses cicatrices aux poignets, preuve d'une faiblesse passagère d'autrefois, sous des lacets de cuir.
AVEZ VOUS DES PASSIONS DANS LA VIE ▬ La marche, la couture, la cueillette de champignons, « espionner » les animaux de la forêt, se baigner dans une rivière.
AVEZ-VOUS UN BUT DANS LA VIE ▬ Survivre.
QUEL TYPE D'ARME AVEZ-VOUS ▬ Un couteau de cuisine, émoussé, un peu rouillé.
QUELLE EST VOTRE PEUR ▬ Retourner dans un bordel, et mourir.

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VOUS ET LA TERRE DU MILIEU ▬  Ysée n'est pas super consciente de tout cela, enfin, elle voit et entend des choses, mais c'est flou, vague, très brefs, les catins n'ayant pas accès autant que les autres citoyens au monde extérieur. Elles sont confinées dans l'ignorance... Ysée est donc assez peu informée de ce qui se trame dans le monde. Après, elle n'a jamais été amenée à ressentir de la compassion pour autrui, surtout des inconnus, donc il y a peu de chances qu'elle réalise l'ampleur du problème et encore moins qu'elle veuille agir pour défendre ces terres.

Du plus loin qu'Ysée se souvienne, elle devait avoir environs quatre ou cinq ans. Une femme, qui devint sa mère adoptive en quelque sorte, l'avait trouvé là, errant, en larmes... et surtout seule. Jamais Ysée ne sut pourquoi on l'avait retrouvé, avait-elle été vraiment abandonnée ? Ses parents avaient-ils été victimes de quelqu'un ou quelque chose ? S'était-elle échappée puis perdue ? Jamais elle ne pourra le savoir et cela la torture encore aujourd'hui, ne sachant pas ses racines, elle a du mal à déployer ses branches et à savoir quelles feuilles les recouvriront. Est-elle un chêne, un saule, un pin ?

Au final, sa vie débuta tout bonnement auprès de cette femme. Adelphine était son nom. C'était une gentille dame, Adelphine, la quarantaine, de longs cheveux bouclés couleur du miel cascadant sur une énorme poitrine, de grands yeux verts papillonnant de ci de là, une bouche immense qui passait son temps à soit rire très fort, soit crier très très fort. Elle était très gentille, mais le souci, c'est qu'elle vivait avec un homme qui tenait un bordel. Jusqu'à ses treize ans, Ysée n'en sut rien - et même si elle aurait sut, elle n'aurait probablement pas compris en quoi consistait le métier de prostituée. D'ailleurs, à treize ans, elle ne savait toujours pas. Lorsque Bill, l'homme d'Adelphine, la laissa avec un homme de cinquante ans bien passés dans une petite chambre miteuse, elle sut enfin pourquoi elle entendait des pleurs de femmes, parfois, le soir...

Il est vrai que cette vie n'était pas rose, mais avec le temps, et n'ayant connu que ça, Ysée apprit rapidement à relativiser. Elle aurait pu mourir de faim, être vendue à un bordel pire que celui-là, on aurait pu la forcer à coucher plus jeune, alors que son anatomie était très loin de pouvoir accueillir en elle un pénis d'homme - ce qui aurait causé d'horribles dommages corporels. A la Jupe Rouge, le nom de l'établissement où elle travaillait, on ne la frappait pas, on lui laissait un bon pourcentage de ce qu'elle gagnait, il lui arrivait d'avoir des congés, de rire, les autres catins étaient ses amies. Un de ses clients, alors qu'elle avait dix-neuf ans, était même très doux avec elle. Amoureux, il payait cher pour l'avoir seulement pour lui et Ysée lui fut réservé exclusivement durant quatre années. Il s'émerveillait de sa jeunesse intarissable et disait, charmeur, qu'elle était si belle que le temps n'avait pas le cœur de flétrir son joli minois. En effet, à dix-neuf, elle faisait encore la quinzaine...

Au final, ces quatre années furent les plus agréables de sa vie. Malheureusement, alors qu'elle avait vingt-trois ans, une autre fille de la Jupe Rouge découvrit leur protecteur égorgé dans le salon commun - on ne sut jamais la raison de cet assassinat, les filles ne sachant pas grand-chose de la vie privée du Maître. Toutes se retrouvèrent à la rue, forcées d'aller demander ailleurs une place, dans le seul et unique métier qu'elle savait pratiquer... Ysée suivit Adelphine pendant quelques semaines mais, comprenant que la femme se laissait presque mourir sur le trottoir de chagrin, elle décida de la délaisser pour tenter de survivre. C'est à cette période que le vrai cauchemar commença.

Tous les bordels qu'elle fit par la suite étaient plus atroces et immondes les uns que les autres, les Maîtres étant sans aucun scrupule. On la frappa, on la laissa pour morte si elle refusait un client et on l'obligea à faire d'odieuses choses que jamais le mari d'Adelphine l'avait autorisée à faire. C'était tout l'opposé de la Jupe Rouge. Entre chaque gros dégueulasse qui passait sur elle, ignorant ses larmes et ses cris de douleur, elle pleurait, s'imaginant s'évader, mais n'ayant même pas l'image des paysages pour se faire une idée. Ignorant tout du monde en dehors de la ville, elle ne pouvait même pas rêver pour fuir un peu la réalité... Un jour, elle essaya tout simplement de mettre fin à ses jours, de deux coups de rasoir à ses poignets. Elle avait trente ans.

Quand le Maître actuel la retrouva baignant dans son sang, il lui sauva la vie. Cependant, à peine remise, il s'occupa d'elle en personne. Jeune, fougueux et tout aussi sadique, il la viola d'innombrables fois, sans la nourrir ni lui donner à boire, et, lorsqu'il en eut fini d'elle, il la laissa nue dans une cave parmi les rats une nouvelle nuit. Le lendemain, il la ramena dans sa chambre, vidée de tout objet dangereux et fermée à clef, et l'enferma à double tours, après lui avoir craché à la figure :

- Tu es née catin, tu crèveras catin ! Mais quand MOI je le déciderai ! Tu reprends le boulot demain, et t'as intérêt à écarter les cuisses ou tu regretteras d'avoir raté ton coup, crois-moi !

Savait-il seulement qu'elle le regrettait déjà ?

Un an passa jusqu'au jour où, sans plus de raison que douze mois avant, elle craqua. Elle prit le risque de mourir de faim dehors, car, au moins, elle avait une chance sur un milliard d'avoir une autre vie que celle-ci. De plus... A son âge, elle en paraissait dix ans de moins, et elle avait la certitude que quelque chose clochait chez elle et que ce n'était pas dans ce bordel qu'elle pourrait découvrir ce que c'était...