▬ La Nuit du Troll [Event : Partie I ]

La Nuit du Troll

Ils s'étaient éloignés des villageois, du buffet rempli d'opulentes victuailles dans le but d'entretenir une conversation. Elle tenait toujours dans sa main celle du Seigneur des Exilés et ce dernier, encore surpris ne tarderait pas à réagir. Peut-être s'était-il sentis l'envie de s'adoucir quelque peu, du moins le temps du Festival, après tout, il faisait bon, l'endroit semblait propice à la fête et cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas amusé. Il devenait souvent las de toutes ces choses, non pas qu'il les détestât, mais il semblait sentir croître en lui la dureté et le désert de la vieillesse qui affadissait ses souvenirs, alors sans doute aurait-il du profiter de cette nuit pour éloigner encore ces jours où il ne serait plus qu'un vieillard.

La main toujours dans celle de la prêtresse, comme s'il l'avait oublié, il hasarda une question qui lui brûlait les lèvres. En effet, il doutait que la demoiselle n'ait fait le voyage pour la Nuit du Troll, en réponse à sa demande,elle lui sourit, avec espièglerie, presque de l'amusement. Il sentis un léger agacement survenir, il aimait obtenir des réponses à ses interrogations et non pas des ellipses, du moins, pas lorsqu'elles concernaient une affaire importante et tel était le cas. Ils ne s'étaient pas rencontrés à l'Orée des Songes par hasard, il devait y avoir une explication qui ne souffrait pas d'être dissimulé dans des paroles prononcées à demi-mots.
Il n'avait aucune idée de la venue de la vestale du Sud ici, si loin de sa patrie et la question qu'il avait formulée était fondée, c'est pourquoi, il attendit qu'elle ne daigne lui offrir sa réponse et cette dernière ne tarda pas à percé le voile du sourire malicieux de son interlocutrice.

Il se raidit, ôta sa main comme si cette dernière avait été brûlé de celle de la jeune femme alors qu'il se souvenait qu'elle la gardait près de sa paume, reprenant une certaine contenance qui avait menacé de disparaître. Un éclat de colère passa dans son regard, comment osait-elle se railler de lui de la sorte ? N'avait-elle trouvé rien de mieux comme baliverne ? Il s'était montré plus aimable qu'à l'habitude, prompte à discuter du mieux qu'il pouvait et elle se moquait de lui, lui mentait, le Seigneur du peuple Errant sentit son visage se durcir. Mais dans son regard onyx brillait la flamme de la vérité, ils devaient se revoir un jour, les songes avaient exaucés cette promesse onirique, mais il était pourtant intiment persuadé qu'il n'était pas la raison de sa venue ici. Elle ne pouvait être ici pour sa personne.
Cette réponse le laissa bouillonner de rage un instant avant de retomber, il vrilla son regard de glace dans celui de la jeune femme, elle était différente, mystérieuse, dangereuse de ce qu'il en avait pu voir à l'aube des rêves, elle se moquait de lui et pourtant, elle ne cessait de piquer sa curiosité, le plaçant dans un étaux entre méfiance et intéressement. Il ne pouvait taire cette volonté d'avoir connaissance de ces agissements tout comme il redoutait de les connaître. Mais un bruit fit s'envoler un instant tout ceci.

Elle semblait avoir tourné également la tête vers l'origine du mouvement de troupe au son du cor, le Seigneur des Exilés désirait désormais y participer, sans doute cesserait-il de penser à la voix de l'enchanteresse qui se tenait à ses côté, insidieuse, magnifique et dangereuse. Il s'était rembrunis, il serait le seul à sans doute pouvoir prendre part aux joutes dans cette conversation puisqu'elle était une femme et n'avait rien qui puisse rivaliser avec celle qui avait il y a longtemps combattu le Troll.
Alors elle souhaitait y jeter un regard, mais cela serait sûrement la seule chose qu'elle pourrait faire quant à cette activité et comme si ses lèvres n'avaient voulu murer sa pensé, il lâcha d'une voix grave dans un souffle :

« De toute évidence, c'est l'unique chose que vous pourrez faire. »

Lorsqu'il sentit les mots franchir sa bouche, il se morigéna un instant avant d'envoyer valser un soupçon de remord qui n'avait de toute façon pas lieu d'être. Il avait parlé, il était trop tard. Il ne la regarda pas, il n'était de toute façon pas certain d'être réellement ironique ou en colère à cause des précédents agissements de la brune. Il ne savait que penser d'elle, sans doute la suspicion était-elle le meilleur moyen de se protéger, tout comme la méfiance. Il avait abaissé sa garde un instant, elle en avait profité pour s’immiscer dans l'interstice, non pas pour frapper, mais pour toucher, elle avait crée une vague qui se répercutait en lui en échos, il était temps de la faire taire, que son visage aussi neutre qu'un étang sans projectile pour venir troubler sa tranquille assurance reprenne ses droits. Oui, il était temps qu'il reprenne certaines distances qui semblaient en cette nuit avoir tentée de s'effacer. Il s'avança vers le groupe individus près à participer aux joutes, le visage aux traits redevenus impassibles.

made by LUMOS MAXIMA

[ Suite en duo - Joutes Nocturnes - Radha & Thorin ]

Can you resist the Cookie ?

Sweet chocolate

Il fit fie (Riri et Loulou) de l’air outré de la femme qui le regardait alors qu’il s’accaparait le plat de cookies. Quoi ? Si elle était la cuisinière, elle devrait être contente que ses biscuits aient du succès au lieu de faire cette tête. Et si elle ne l’était pas… pas la peine d’en faire une maladie ! Le visage de la petite, en revanche, balançait entre la stupéfaction et l’admiration, et c’est ce qui le poussa à lui dire où est-ce qu’elle pourrait le trouver, si son mini butin ne lui suffisait pas. Disons-le, elle était extrêmement mignonne. Un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal, hm ? Et comme ça on ne l’accuserait pas de faire bande à part avec les seuls nains… Son visage aux traits rudes s’adoucit le temps d’un sourire et d’un clin d’oeil, avant qu’il ne reparte d’un pas tranquille, l’esprit léger.
Peut-être ne viendrait-elle pas, mais ce petit air de canaille derrière les traits innocents lui disaient que l’appel du cookie serait certainement gagnant. Et puis, qui pouvait résister aux cookies, hm ? Pas lui en tout cas ! Il tendit le bras une ou deux fois pour se saisir d’autres douceurs, les avalant directement plus souvent qu’il ne les mettait sur le plateau déjà bien fourni, tout en se dirigeant naturellement vers les fûts de bière et autres boissons, un peu plus loin.

C’est qu’il était vaguement supposé garder un oeil sur les jeunes, à la base… Et où trouver des nains, si ce n’était près de l’alcool ?! Lui-même alla demander une grosse choppe de lait, sans prêter attention au regard médusé de celui qui le servait, scannant plutôt la foule qui se faisait de plus en plus dense autour de lui. Ses yeux tombèrent bientôt sur son filleul, en train de rire avec Ilhy. Cette dernière était accoutrée en jeune fille proprette, ce qui lui fit hausser un sourcil un court instant... Mais il se mit surtout à ronchonner dans sa barbe alors qu’il apercevait le dos d’un certain Roi, main dans la main avec une humaine. Non mais, vraiment… !!
Mais il n’eut pas le temps de s’attarder sur cette vision, tiré brusquement de ses pensées alors qu’une autre humaine, beaucoup plus sympathique à ses yeux, sauta devant son nez. Il rendit son sourire à l’apparition juvénile, d’autant plus quand elle lui montra que ses ripailles avaient augmentées en volume.

« Oh, bien !... Mais oui, j’en ai laissé !! »

Surtout parce qu’il avait les deux mains prises, à vrai dire. Il n’avait pas encore trouvé une place assise, et donc n’avait pas encore pu se libérer une main pour alléger le plateau de l’autre. Il regarda la petiote s’asseoir à terre et lui faire signe, et Dwalin se pencha pour approcher le plateau sans en faire tomber le moindre biscuit. Il tint la position le temps qu’elle complète la pile de pâtisseries, faisant ainsi de ce butin leur rapine commune. Deux malfaiteurs qui s’associaient ! Il prit un air faussement innocent sous son regard et se mit à rire doucement une fois qu’elle eut le dos tourné.
Alors, des places assises… Autant dire qu’il n’y en avait plus. Il avisa une tablée de quatre, où siégeaient deux adolescents, et s’en approcha, reprenant un visage fermé. Il s’assit sur une des chaises libres, et déposa sa pinte et les précieuses provisions. Il fixa le premier humain. Puis le second. Allez savoir pourquoi, le temps que l’enfant revienne, la tablé avait été libérée…

« Sers-toi. »

Il leva sa pinte de lait frais comme pour trinquer avec elle, et en vida une partie de son contenu avant de la reposer avec un air satisfait sur le visage. Voilà qui fait du bien ! Il se saisit alors de son premier cookie, tout en annonçant d’une voix balançant entre le formel et la plaisanterie :

« Dwalin, à ton service petite. »

Après quoi, il croqua allègrement dans le biscuit chocolaté, et laissa échapper un bruit trahissant son plaisir, sa main s’approchant déjà du plat pour en chiper tout aussitôt un second et un troisième.

Invité

La Nuit du Troll

EVENT

Ambrethil observait Thengel dans les yeux. Celui-ci lui disait que les fêtes elfiques avaient leur lot de bonne chose comme le fait qu'il était presque impossible que quelqu'un se retrouve avec de la bière dans les cheveux. Elle se retourna légèrement pour voir le nain qu'il pointait. En le voyant, elle mit une main devant ses lèvres pour étouffer un rire. Effectivement, jamais un elfe se retrouvait avec de l'alcool dans ses cheveux. Le pauvre! La jeune elfe trouvait la compagnie de Thengel très agréable et elle lui proposa donc de passer la soirée avec elle, mais seulement si ça ne lui dérangeait pas. Elle ne souhaitait pas s'imposer non plus. Il lui avoua qu'il était plutôt plaisant de voir une elfe comme elle s'intéresser autant à la culture humaine et qu'il acceptait de passer la soirée avec elle avant qu'elle puisse en apprendre davantage sur les légendes humaines. Un sourire fit son apparition. C'était une bonne nouvelle ça!

Ambrethil, suite à cette nouvelle, se tourna vers le troll pour le toucher du bout des doigts. En fait, elle n'en revenait pas que les Hommes aient réussi à transformer un troll en pierre. Il fallait dire qu'ils avaient fait preuve de courage et d'audace pour l'affronter. Lorsqu'elle se retourna de nouveau vers lui, elle vit que Thengel lui tendit une main et lui demanda d'un air enjoué par quoi ils pourraient commencer. La jeune elfe glissa sa main dans la sienne avec plaisir avant de se mettre à marcher, l'entraînant avec elle. « C'est une excellente question! Hum... » Tout en marchant, Ambrethil regarda autour d'elle pour savoir ce qu'ils pouvaient bien faire comme activité. Elle avait entendu parler du Bal sur la Grande place, mais même si elle aimait danser, elle préférerait une activité un peu plus tranquille, dans un endroit où il y aurait un peu moins de monde. Elle aimait l'ambiance festive des lieux, mais l'elfe qu'elle était préférait la tranquillité ce qui était tout à fait normal. Soudainement, Ambrethil eut une idée. « Je sais! dit-elle en se retourna vers Thengel et cessant de marcher par la même occasion. Il y a un lac près du village. J'ai entendu dire que nous pouvions emprunter une barque pour nous rendre au centre et y lâcher des lampions. Je suis sûre que ce doit être un spectacle magnifique à regarder. Suis-moi! »

Sans même attendre sa réponse, Ambrethil serra légèrement sa main pour l'emmener avec elle. Elle suivit un petit groupe de personnes qui semblait se diriger vers le lac. Peut-être souhaitaient-ils participer au lâcher de lampions eux aussi? Elle n'en savait rien, mais quand ils arrivèrent, il y avait un quai d'embarcation où de nombreuses barques étaient présentes. « J'espère que tu n'as pas peur de l'eau! » dit-elle en riant. Elle le taquinait un peu. « Nous pourrons parler en toute tranquillité et il n'y aura aucun risque que nous nous retrouvions avec de l'alcool sur la tête! »

Invité

À la vôtre, mon brave !

Tout en nous dirigeant vers le comptoir, j'engloutis les gâteaux à la confiture que j'avais chipé dans la réserve et ma foi, ils étaient délicieux ! Ce petit goût sucré qui me coulait dans la gorge à chaque bouchée, c'était divin... J'aurais même pu déclamer quelques vers pour louer les qualités de ces précieux ! Précieux... Oui, mes précieux. Ils étaient à moi et même Aetheron ne pourrait y toucher !

J'observai les hommes boire jusqu'à plus soif - ceux-là, ils n'étaient pas des nains si leur soif était étanchée haha ! - en me disant que bientôt, ce serait à nous de montrer de quoi nous étions capables. Oh que oui, on allait faire nos preuves. Fili, le Lion de Dùrin et Aetheron, l'homme du Rohan, gagnant le concours de beuverie ! J'étais sûr qu'on serait victorieux, évidemment. L'alcool me rendait présomptueux, malheureusement. Les mots peu assurés du jeune homme me firent grimacer et un des villageois nous prit à partie.

« Eh les deux zigotos là ! Oui, vous deux, le nain et l'homme ! Si vous perdez ce concours, vous faites la plonge. Si vous gagnez, vous avez le droit de faire un tour à la réserve ! Même résultat pour vos concurrents. »

Voilà qui me motivait à gagner ! Ne pas faire la vaisselle, ne pas faire la vaisselle, ne pas faire la vaisselle, aller manger des gâteaux, ne pas faire la vaisselle... C'était l'énergie du désespoir qui me poussait, bien que je me sentais capable d'avaler encore quelques fûts de bière.

Le concours débuta et on nous servit chope sur chope. La bière coulait parfois dans ma barbe et sur mes moustaches mais je tins bon... Oh que oui je tins bon, bravement, fièrement, comme s'il s'était agi d'un orc. Je regardai mon camarade à mes côtés, qui avait l'air bien mal en point et je lui hurlai dans les oreilles :

« PAS LA VAISSEEEEEEEEEeEEEeeeeEEEEEELLE ! »

Hrp : Blabla en goldenrod

Invité

Drunk and Proud

Les closes du contrat étaient simples : une victoire, et c’était un accès légal et illimité à la réserve et ses trésors. Un échec, et la vaisselle qui s’entassait sans cesse depuis le début des festivités leur serait destinée. Aetheron ne réalisait pas vraiment les conséquences du résultat de ce concours futile. Dans les deux cas, il serait trop soûl pour se rendre compte de quoique ce soit. Il avait déjà bien du mal à se déplacer en ligne droite, prononcer une phrase sans bégayer ou fixer quelqu’un dans les yeux. Malgré ses pensées éphémères, il s’était juré que c’était la première et dernière fois qu’une telle situation se déroulait.

Une foule de spectateurs s’était créée tout autour des deux hommes, comme si leur déchéance était le clou du spectacle. Aetheron était inconnu ici ; aucune personne originaire de son village n’était présente. L’impact de leurs actes ce soir ne parviendrait jamais jusqu’à chez lui. Et cela lui ôtait une peur superficielle qui l’aurait sans doute stoppé dans son avancée spectaculaire. Aetheron avait d’ailleurs bien fait de ne pas emporter ses armes. Il aurait voulu revendiquer son savoir-faire. Il n’aurait jamais, au grand jamais, songé à se retrouver aussi pitoyable qu’il l’était. Peut-être que le lendemain, tous ces événements se seront volatilisés. Sa mémoire, fragilisée par l’alcool, aura décemment préféré effacer cette soirée un peu trop lourde en retournements. Nôtre archer n’était pas conscient du moindre mouvement qu’il faisait, et c’était sans aucune hésitation l’option qui lui était la plus favorable.

Pas la vaisselle. Cela faisait tellement longtemps qu’une personne ne l’avait pas estimé ainsi ! Ne rien gâcher, faire bonne impression —cette notion était extrêmement relative à l’heure du concours. Comment réagirait ses connaissances de toujours ? Au diable ces impudents, Aetheron avait décidé de laisser son être explorer des facettes encore inconnues de sa propre personnalité. Ses yeux s’embrasèrent d’un espoir qui n’avait que d’infimes chances de se produire. Un peu de confiance en soi serait la bienvenue en ces heures sombres que le jeune homme traversait. Enfin, sombres, surtout brouillées par la bière.

L’humain d’Underharrow devait trouver un moyen de se motiver, quelque chose qui le pousserait coûte que coûte à boire, jusqu’à s’en rendre malade, pour parvenir au Saint-Graal de cette nuit. Ces délicieux gâteaux fourrés que mangeait Fili quelques minutes auparavant, des cookies aux pépites de chocolat si grandes que cela constituerait plutôt un biscuit de la taille d’une galette, des pâtisseries aromatisées à divers parfums aussi succulents à inhaler qu’à ingurgiter. Oui, cela suffit amplement à rendre toute son assurance à Aetheron.

Son camarade n’avait de cesse de lui hurler quelques indications dans les oreilles, manquant de le rendre sourd. Bien sûr, l’homme ne comprenait strictement rien la plupart du temps, se contentant d’hocher la tête, comme il faisait lorsqu’il croisait le regard d’un innocent passant. Il était assez effrayant d’ailleurs. Le visage en majeure partie cacher par la chope qu’il maintenait horizontalement afin de faire couler le doux breuvage, les yeux grands ouverts, rouges, décorés de cernes, ses sourcils arqués. Un portrait tout à fait repoussant qu’il arborait perpétuellement, comme si passer pour un ivrogne l’amusait. Ce qu’il était en réalité durant toute cette soirée.

Les deux hommes étaient pathétiques. Aetheron sentait une douleur affreuse lacérer son estomac, lui intimant l’ordre de cesser cette stupidité. Mais il continuait sa beuverie. Quelquefois, il laissait échapper des rots si bruyants et longs qu’il s’étonnait lui-même de ne pas rendre le liquide bu au sol. Soudain, son compagnon eut la sympathique attention de lui rappeler les risques encourus s’ils sortaient perdant de ce concours.

« PAS LA VAISSEEEEEEEEEeEEEeeeeEEEEEELLE ! »

Aetheron se releva brusquement, riant à haute voix. Sa voix partait dans les aigus pour retomber dans les graves, dévoilant sa dentition tant il souriait comme un imbécile sans s’arrêter. Il avait craché tout le contenu de sa cavité buccale sur quelques uns des témoins peu scrupuleux de la scène qui avaient décidé de s’installer à quelques pas seulement de nôtre archer. Celui-ci avait d’ailleurs chuté sur Fili, tentant en vain de s’agripper à sa barbe. Elle était humide, imbibée de bière. Glissante, elle ne supporta pas la poignée d’Aetheron qui, en prime d’infliger une douleur sans doute insupportable au Nain, l’entraîna au sol avec lui. L’un sur l’autre, l’humain face au sol, ils offraient un spectacle fabuleux. On n’aurait pas pu rêver meilleure occupation que d’assister au déclin de ces deux hommes rabaissés à un Q.I d’orc à cause de l’alcool.

Aetheron roula sur le sol, incapable d’utiliser la force de ses muscles pour pousser Fili. Il se releva et mit malencontreusement le pied dans une chope vide trônant au sol, ce qui le ramena pitoyablement à son point de départ.

« Nan mais qui c’est qui a laissé ce truc par terre. J’me suis vautré c’est malin ». Il lui fallut bien quelques secondes pour réaliser que c’était son propre binôme qui avait fichu ce bordel sans nom. « Ah mais ouiiiiiiiiiiiiii. C’est nous ! ». Il tenta de se rasseoir et cala son postérieur entre les deux chaises, avant de tremper son pantalon d’un mélange de terre et de boue, créant un subtil mixe d’odeurs nauséabondes. « AH NAN PAS ENCORE QUI A ENLEVÉ CETTE CHAISE LA ». Et oui, il s’était encore retrouvé au sol. Il sentait les regards amusés des autres buveurs sobres autour sur lui. « Vous avez quoi à m’regarder comme ça. Bande de jaloux, vous voulez mon corps hein ». Et comme si Aetheron n’était pas suffisamment passé pour un homme dépourvu de cervelle, il se cambra et se contorsionna dans toutes sortes de positions étranges afin de mettre en valeur sa musculature. Bientôt, il se fit huer.

Interloqué par cet acte indigne de sa personne, il attrapa une chope au hasard dans la foule et la brandit violemment en l’air, laissant tomber quelques gouttes de bière sur sa chevelure ébène.

« Qui veut boire j’ai de la douce biéééééééére pour qui qu’en veut ! ». Il sentit une main agripper son poignet avec conviction. « Naméhoooooooooooo, tu vas me lâcher toi ». Aetheron se retourna brusquement. Le villageois qui les avait prévenus que la vaisselle les attendait patiemment s’ils perdaient le fixait d’un air dépité. « On a pas encore fini, laisse moi bouuuuuuar, jouvenceau ».

Celui-ci eut la présence d’esprit de retirer ce verre de la main d’Aetheron, ce après quoi il l’attrapa au niveau du col et le tira avec vigueur. Nôtre archer grimaça et lança un regard empli de… de rien du tout en fait, à Fili. Il lui mit la main sur l’épaule, l’air tragique :

« What have we done ? »

© Narja - S. Amakusa pour Never Utopia

[ Suite en duo - [url=https://lonelymountain.forumactif.org/t458-vaisselle-event]La Vaisselle/url] - Fili & Aetheron ]

Invité

Le Seigneur de Fondcombe avait été convié à la Nuit du Troll, une fête sordide que les hommes avaient créée. Si cela tenait d'une véritable histoire ou d'un conte de bonnes femmes, il n'en savait rien et cela l'agaçait. De plus, que lui, Elrond, n'aie pas eu connaissance de la moindre petite épopée, de la moindre aventure victorieuse de chacune des races de ces immenses territoires, c'était aussi un détail plutôt frustrant. Du coup, Elrond pensait bel et bien que cela n'était qu'une floppée de mensonges, une jolie histoire mi-dramatique mi-comique qui ne servait, au final, qu'à être une raison supplémentaire pour les Hommes de picoler à n'en plus pouvoir marcher. Une façon de se comporter que le Seigneur avait du mal à comprendre et, encore plus, à adopter...

Ce fut donc avec une certaine appréhension qu'Elrond quitta sa demeure, escorté de deux autres elfes aux cheveux sombres, ses gardes personnels. Il chevaucha jusqu'au village où se tenait ces festivités et, à l'entrée, il hésita. Il échangea quelques regards sceptiques avec ses deux gardes ; l'un souriait, dodelinant du chef, apparemment amusé et entraîné par la musique des mortels. L'autre afficha un grand désarroi et parut particulièrement déçu lorsque son seigneur décida de pénétrer sur la place où se déroulait la fameuse fête... Les quittant et leur ordonnant de faire absolument ce qu'ils voulaient, le premier garde s'engagea rapidement dans une ronde dansante, bras-dessus bras-dessous avec une charmante femme, tandis que l'autre alla se mettre à un coin d'un bar et se mit à boire, avec moult grimaces, les divers breuvages qu'on pouvait trouver par ici.

Le Seigneur ne savait pas trop où s'installer sans risquer de salir ses vêtements d'un gris nacré, aux broderies d'entrelacs parcourant tout son poitrail et faisant ressembler la tenue complète à une armure délicate. Il choisit donc l'option la plus intelligente selon lui ; il se mit à marcher, de ci de là, sans trop s'attarder sur ses éventuelles rencontres. Il se fit bousculer par un homme trop soûl, reçu un rognon de pomme en plein sur le nez et évita de justesse une gerbe de vin rouge qui s'écrasa, en un gros "splash" à ses pieds. Ses chaussures de cuir furent légèrement touchées par l'alcool mais elles n'en gardèrent aucune trace.

Après un moment relativement long à se balader ainsi, Elrond commença à ressentir une certaine lassitude. Les gens criaient, chantaient, dansaient et surtout, tombaient. Cet ensemble manquait clairement de charme et il se demanda pourquoi il avait tenu à se montrer à cette fête. Ah, oui... Pour préserver son image. Pour ne pas laisser sa réputation d'elfe hautain tel quelle. Bah. Il aurait du rester fidèle à lui-même et éviter ce simulacre de joie de vivre noyé sous des flots d'alcools à la composition douteuse et à la saveur âcre en restant sagement chez lui. Il se promit intérieurement que c'était la dernière fois qu'on pourrait le voir à ce genre de festivité. Rien ne valait un concert de harpe, de flûte, de violon, et de belles danses pleine de grâce et de volupté.

Tandis qu'il s'éloignait de la foule, un canidé sortit de l'ombre. Il reconnut rapidement la louve d'Arador. Le Dunedaín était donc ici... Elrond ne bougea pas, ni pour s'approcher, ni pour partir, et ne pipa pas un mot. Silencieux, un masque d’impassibilité sur son visage sans âge, il observa Arador sortant de la pénombre et se diriger vers lui, lui offrant quelque parole de courtoisie. Elrond le toisa, légèrement. Il ne voulait pas paraître ravi de le revoir, ni même mécontent, d'ailleurs, et se comporta instinctivement comme il le ferait avec n'importe quel dunedaìn. Il était soucieux de préserver la neutralité de leur contact, ce qui éviterait une ébauche de sentimentalité qu'Arador et lui ne voudraient certainement par revivre, que cela soit positif ou, au contraire, soumis à une vieille rancœur. D'une voix sans effort de tonalité, où aucune émotion ne perçait, Elrond répondit :

« Il est parfois judicieux de descendre se mêler au reste du monde. Cela permet à la fois de prouver que les elfes ne sont pas des êtres dénués du sens de la fête, que nous avons des principes et que nous aimons tout autant les autres races que la nôtre. En dehors de cela... J'étais assez curieux. Je ne suis pas déçu. »

Il eut un sourire furtif. Arador, qui le connaissait, devrait se souvenir de la signification de ce mouvement des lèvres, à peine apparu, à peine visible. Ce minuscule rictus prouvait tout simplement qu'Elrond faisait preuve d'ironie, sans pour autant préciser quand celle-ci avait débuté et quand elle cesserait...

Le Seigneur, les mains jointes dans son dos, invita d'une hochement de tête Arador à marcher avec lui, à un rythme de croisière.

« Et toi, que viens-tu faire ici ? Je n'ai pas gardé un souvenir de toi aimant beaucoup ce genre de... d'extravagances. D'ailleurs, je te retrouve loin des autres, à faire je-ne-sais-quoi parmi les ombres... »

Invité

L'inconnue se retourna. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Ah, depuis combien de temps ne lui avait on pas sourit ? Il était vrai que celle ci n'entrait pas souvent en contact avec les gens, étant en cavale, elle n'avait certainement pas le luxe d'avoir ce qui lui manquait le plus: une amie. En tout les cas, ce sourire n'était qu'encourageant à s'ouvrir à cette elfe qui paraissait pleine de vie.

- Oui, je suis en effet native de Tol Fuin en Dorthonion. Je regrette que nos chemins ne se soient pas rencontrés plus tôt…
Et moi Luthien. Je suis tellement heureuse de vous rencontrer Sylveste. Si j’avais su qu’un jour j’aurai pu éprouver autant de joie à revoir une elfe du Lindon…Me trouverez-vous impolie si je vous demandais de vous joindre à moi ce soir ?

Pendant qu'elle parlait, Luthien avait pris ses mains dans les siennes, ce qui renforça l'émotion du chat sauvage. Cette expression de douceur sur son visage lui rappelait sa défunte mère, morte du plus grand des chagrins. Comment un être aussi rayonnant et joyeux que sa mère à t'il pu sombrer dans le plus profond des désespoirs ? Elle se le demandait, parfois.

Aussi, elle ne semblait pas interpellée par son nom, ce qui voulait dire qu'elle n'était au courant de rien. Parfait. Elle pourrait lui donner sa confiance et son amitié. D'habitude, elle ne donnait rien à personne, mais aujourd'hui était un jour spécial, n'est ce pas ?

Se joindre a elle ? Elle n'aurait même pas songer a ce qu'elle lui demande, et en plus de cela aussi tôt ! Bien sûr qu'elle voulait ! Sylveste aurait pensé que la convaincre aurait été plus ardu qu'une bataille contre une horde d'orcs, mais non, au contraire. Si elle obtenait tout aussi rapidement, il fallait en profiter !

-Je n'osais pas vous le demander.... J'accepte, évidemment ! dit elle en lui décrochant un sourire timide.

Elle regarda autour d'elle: personne ne semblait la regarder de travers ni vouloir l’arrêter. Sa prudence portait ses fruits: elle allait pouvoir profiter de s'amuser pleinement avec sa nouvelle amie sans craindre ni se cacher. N'était ce pas merveilleux ? Non, vraiment, elle ne regrettait pas d'être venue ! Cette soirée semblait être un beau rêve enrobé de sucre pour la récompenser de survivre à un enfer quotidien...

-Eh bien Luthien, par quoi commençons nous ? Il y a tellement de choses à faire, à découvrir !

Elle n'avait même pas prit la peine de masquer l'excitation et l’émerveillement de sa voix et son regard. Elle pouvait ressembler à un de ces enfants humains lorsque qu'ils découvraient le monde pour la première fois... Une soirée comme celle ci c'est merveilleux mais a deux, c'est encore mieux !

Elle jeta un coup d’œil sur la piste de danse. Les gens tourbillonnaient tels des papillons d'un bras à l'autre dans une ambiance de rires et de joie. Cet magnifique art avait toujours été sa passion mais elle n'avait plus eu, depuis des centaines d'années, l'occasion de l'exercer... C'était si dommage... Et si...

Elle jeta un regard en coin à l'elfe qui l'accompagnait. Elle avait tellement envie de danser ! Mais ça serait impoli de... Mais après tout, ce soir tout était permis ! Elle prit son acolyte par les mains et lui demanda avec une voix remplie d’enthousiasme:

-Luthien, que direz vous de danser un peu ? Ça ne fait de mal a personne et rien de mieux pour se détendre ! S'il vous plaît !

Ses pieds la démangeaient déjà tout comme la piste de danse l'appelait. Si son amie ne voulait, pas Sylveste la convaincrait en l’entraînant sur la piste et la faisant tournoyer !!!

Invité

The girl and the dwarf, brand new story

Maintenant qu'elle avait les mains libres, temporairement débarrassée des victuailles qu'elle avait amassé plus tôt, elle alla se chercher de quoi se désaltérer au bar parce qu'il faut bien quelque chose pour faire passer toute les bonnes choses qu'on ingurgite. Elle se dépêcha donc vers la grande table derrière laquelle trônaient moult tonneaux qui voyaient défiler des personnes désignées pour servir les assoiffés. A voir comment les gens allaient et venaient, ils n'allaient pas rester pleins bien longtemps. La jeune fille s'avança pour interpeller l'une des personnes et posa ses mains sur la table devant elle en se penchant en avant. Elle agita la main pour attirer l'attention d'un homme un peu rougeaud. En le voyant, la pensée qu'il devait passer autant de temps à téter les tonneaux qu'à servir les gens lui vint à l'esprit et elle lui demanda une chope de jus de raisin, blanc de préférence. Il arqua un sourcil sur son visage rouge comme une pomme bien mûre et s'enquit pour savoir si elle ne préférait pas plutôt un gobelet mais elle avait fait son choix. Elle avait longuement réfléchit avant de faire sa demande. Certes le lait était ce qu'il y a de mieux quand il s'agit de cookies mais après réflexion, elle avait préféré choisir du jus de raisin. De toute manière, si elle voulait du lait, elle pouvait toujours aller s'en faire servir plus tard, n'est-ce pas ? Mais le lait avec les cookies avait tendance à l'empaffer légèrement, tout autant que le ventre bien plein qu'il accompagnait. Chope en main, elle fit demi-tour pour rejoindre le nain.

Son cœur fit un bon dans sa poitrine quand elle ne le trouva pas à l'endroit où elle l'avait laissé quelques minutes plus tôt. Pendant un instant, elle crut qu'il avait pris la fuite avec les cookies avant de le voir assis à une table en fouillant les environs du regard, montée sur la pointe des pieds. Elle posa sa chope sur la table en éclaboussant légèrement et prit place sur la chaise devant lui avec un sourire non moins soulagé de l'avoir retrouvé. A voir toutes les tables pleines autour d'eux, elle fut quelque peu surprise de le trouver seul à cette table mais ne le remarqua pas davantage, surtout qu'elle préférait être tranquille pour profiter de toutes les bonnes choses qui se trouvaient entre eux. Confortablement assise, elle s'empressa de se servir comme on l'y invitait et piqua le cookie le plus proche, qu'elle avala entièrement dans la bouche, s'efforçant par la même occasion de la garder fermée pour ne pas en perdre une miette. La jeune fille n'avait pas été élevée dans un château et ses manières étaient un peu rustre pour le peu qu'elle connaissait les bonnes manières d'ailleurs. Pour elle, il n'y avait rien de mieux que de manger avec les doigts, se servir de ses manches comme serviettes et pousser un rot retentissant pour signifier que le repas était bon, même si pour la troisième chose, elle tentait de se contenir après les nombreux regards désapprobateurs que sa tante lui avait lancé.

Elle s'essuya la bouche du revers de la main et souriante, leva sa chope en retour avant d'avaler trois grandes gorgées à défaut de pouvoir faire cul sec, faisant passer le cookie. Se faisant, elle sourit à son vis à vis qui se servait à son tour. C'était un nain qui, elle le savait maintenant, répondait au nom de Dwalin. Elle s'efforça de ne pas relever l'allusion à sa petite taille, trop joyeuse avec autant de bonnes choses à manger devant elle, elle s'efforça du moins. A défaut de connaitre les bonnes manières, elle avait suivis les enseignements de feu son père et savait qu'il serait mal venu de faire remarquer la taille de son nouvel ami qui, faisait bien quelques centimètres de moins qu'elle et était, pour ainsi dire, petit, lui aussi. Elle inclina doucement sa tête pour signifier qu'elle était enchantée de faire sa connaissance et avec un petit sourire taquin faisant pétiller ses yeux gris et marquant ses pommettes qui rosirent légèrement, elle se présenta à son tour.

― Bregil, de même.

Son sourire s'élargit et avant qu'il ne mange tous les cookies, se dépêcha d'en faire une pile devant elle avant d'en prendre un dans chaque main et de les enfourner en se dandinant de joie. Elle en grignota un ou deux comme ça -enfin, plutôt quatre ou cinq pour dire vrai mais quelle importance ?- avant de reporter son attention sur son nouvel ami. Elle lui demanda avec curiosité.

― C'la premièr' fois qu'tu viens ici ?

Elle tourna la tête à droite à gauche pour regarder les gens défiler en papotant, buvant, mangeant, riant. L'ambiance était bonne et les vrais festivités n'allaient pas tarder à commencer.

― Y'a les activités qu'vont pô tarder, d'mage qu'y'est pas un concours de bouffe.

C'était vrai. Il y a avait toutes sortes d'activités comme un concours de beuverie mais rien pour les gros mangeurs. Peut-être avaient-ils peur qu'il ne reste plus rien à manger et à raison parce que si elle y participait, elle mangerait touuuuuus les cookies, sans en laisser un seul à ses adversaires.

Invité

La Nuit d' Humpf le Troll

► VERLAINE ▽ « C'EST L'EXTASE LANGOUREUSE, C'EST LA FATIGUE AMOUREUSE, C'EST TOUS LES FRISSONS DES BOIS PARMI L'ÉTREINTE DES BRISES »