Don't shoot the messenger ✖ Galogas

Sur la route, il y a 997 ans

Rester sur place, au même endroit, c'était pas vraiment la tasse de thé de Legolas. Dans le sens où, quand bien même il était le prince héritier de Mirkwood et qu'il se devait d'écouter les ordres de son père, l'Elfe blond aimait bien voyager. Mais il ne le faisait que trop peu souvent à son goût. Ou du moins, selon lui, y'avait matière à creuser. Oui, il aurait aimé être un peu plus libre de ses mouvements. Seulement, comme on le dit bien souvent, on ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie. Et l'Elfe était de ceux qui ne pouvaient pas toujours faire ce qu'ils désiraient. Mais ce n'était pas pour autant qu'il détestait sa vie. Au contraire, il l'appréciait. Mais passons, là n'était pas le sujet.

Le jeune prince était sur son cheval blanc. Direction ... La Lothlorien. Cela faisait quelques semaines, déjà, qu'il était parti de Vert Bois le Grand. Un message important de son père à la Dame des Galadhrims. La noirceur s'emparassait de plus en plus de la forêt. Et fallait bien l'avouer, ça inquiétait le grand roi Thranduil. Oh, bien évidemment, son peuple était en sécurité dans leur cité. Néanmoins, il se devait de faire quelque chose contre cette menace grandissante et il était possible que Galadriel ait quelques informations à ce sujet. Voilà pourquoi Legolas était en route pour la cité de Galadriel. Et voilà pourquoi il était parti. Il était loin d'être un grand fan de porter les messages diplomatiques. Mais au moins, ça lui permettait de faire ... quelques digressions une fois sa mission terminée. Ca lui permettait de faire des rencontres. De voir des nouvelles choses. De rencontrer des personnes ! De se faire aussi des amis. Ou bien des ennemis. De voir le monde par lui-même, et non pas par les yeux de son père. Il l'adorait son père. Seulement, y'avait quelques fois ... où c'était difficile de le suivre. Et d'accepter qu'il dirige sa vie. Les rapports père-fils. Pas toujours évident.

Legolas guida sa monture sur un petit chemin. Une entrée plus ou moins cachée qu'il empruntait. Galadriel en personne lui avait conseillé de passer par là quand il venait en Lorien. Pour éviter les gardes frontaliers ou qu'on en vienne à "l'agripper" alors qu'il venait tout juste d'arriver. Parce que la plupart du temps, c'était pas pour le plaisir qu'il venait. Même s'il aurait aimé le faire un peu plus souvent. Après deux bonnes heures sur ce petit chemin que peu empruntaient, Legolas se retrouva finalement non loin des écuries. Il confia son cheval, comme il avait si souvent l'habitude de le faire, à celui qui était en charge des cheveux, justement. Et il s'éloigna tranquillement. Bien évidemment qu'on en vint à se demander ce que le prince de Mirkwood venait faire dans les parages. Et le voilà donc à attendre, les mains dans les dos, que la dame des Galadhrims vienne à sa rencontre.

Que préférait-il ? Préférait-il la Lorien ? Ou bien Mirkwood ? Difficile à dire. Après tout, Vert Bois le Grand, c'était ... sa patrie. Les contrées dans lesquelles il était la plupart du temps. C'était là-bas qu'il courait entre les branches des arbres. Là-bas qu'il avait les meilleures chasses d'araignées. Il était vrai que le jeune prince était sous le joug de son paternel et que ... Et bien, qu'il n'avait pas toujours la possibilité de faire tout ce qu'il désirait. Voilà pourquoi il appréciait beaucoup les petits moments où ... Et bien ... Où il avait la possibilité de s'échapper, si on pouvait dire ça comme ça. Vivre sa vie, comme il l'entendait. Un jour viendrait où il prendrait sa totale indépendance ... Bon, ça serait, sans doute, d'ici à quelques millénaires, mais passons. Là n'était pas réellement le sujet.

Legolas était dans le grand hall. Il avait levé le nez vers les hauteurs, admirant quelque jeu de lumière, ici ou là. Les étoiles étaient différentes de Mirkwood, ce qui était tout à fait normal puisqu'il était descendu au sud. Bien plus au sud. Le ciel était différent de sa forêt natale. Et il ne manquerait pas rester un petit moment pour ... Et bien, pour observer le ciel. Pour sûr. Mais l'heure était, dans l'immédiat, au travail. Parce qu'il n'était pas là pour le plaisir. Il était là pour remettre une missive à Dame Galadriel. Après, il verrait ce qui se passerait. Peut-être qu'il resterait quelques jours à flâner. Il trouverait bien une bonne excuse à raconter à son père. Comme à chaque fois. Oh, combien de fois l'avait-il fait ? Trouver un chemin détourné, prendre son temps pour rentrer.

Tandis qu'il avait le nez levé vers le ciel, Legolas en vint à rebaisser, finalement, la tête lorsqu'il entendit du bruit. On se rapprochait de lui. Dès lors, il tourna la tête en direction des bruits et finalement, son visage s'illumina quelque peu quand il reconnut Galadriel. Elle venait de le saluer. Il en fit tout autant en s'inclinant quelque peu et en baissant légèrement la tête. Il avait un profond respect pour la dame des Galadhrim. Elle avait toujours de précieux conseils à lui communiquer. Et il les acceptait volontiers. "Dame Galadriel." dit-il en redressant la tête. "C'est toujours un plaisir que de me retrouver dans vos contrées." Un réel plaisir. Un souffle de liberté. Il en avait parfois besoin. "J'aime à croire que vous vous portez bien depuis notre dernière rencontre." ajouta-t-il dans un sourire. "Mais hélas, je ne suis pas là pour le plaisir." Autant se débarrasser de la raison du pourquoi de sa présence. Après, il serait un peu plus libre. "Mon père vous envoie ses respects." Il porta la main à la petite sacoche et en sortit la missive que le roi Thranduil lui avait confié. "Il est inquiet." ajouta-t-il en lui tendant la missive.

N'empêche, il aurait bien aimé venir en Lorien juste pour le plaisir. Flâner dans les bois. Regarder les étoiles. Ecouter les divers chants de ses compagnons à grandes oreilles. Et peut-être ... visiter un peu les alentours, comme il aimerait tant le faire. Du genre à passer un peu de temps dans Fangorn. Les Ents ... Les Ents l'intriguaient. Un moment qu'il foulait cette terre, presque deux millénaires. Et il n'avait pas encore eu réellement l'occasion de voir ces merveilles de la nature et de palabrer avec ces derniers. Pour son prochain voyage. Il ferait en sorte de ... Et bien ... De rester plus longtemps. Ou du moins de prévenir son père qu'il allait s'attarder un peu et passer un peu de temps avec ses lointains cousins. Si on pouvait dire ça comme ça, bien évidemment. Mais passons. Et revenons-en plutôt à ce qui nous intéresse.

Legolas avait donc sorti la missive et il tendait la main, en direction de Galadriel. Celle-ci prit délicatement la missive, comme si c'était quelque chose qui pouvait casser. "Je me doute bien. Seulement, à dire vrai, je ne l'ai jamais vu ainsi. Je pense qu'il doit aussi avoir un peu de mal à accepter d'avoir dû nous retrancher plus loin dans la forêt." L'ombre grandissait, bien malheureusement, et ça, Legolas ne pouvait pas y faire grand chose. Son paternel non plus. Tout ce que le grand roi désirait, c'était ... Et bien, protéger son peuple. Le jeune prince ne le comprenait que trop bien. Néanmoins, ce n'était pas toujours évident de le suivre. Et d'accepter sa volonté. Legolas faisait, en quelque sorte, comme si tout allait bien. Et s'arrangeait pour ne pas montrer à son paternel qu'il était inquiet, lui-même. Pas pour les mêmes raisons. Mais lui aussi était inquet.

Mais passons. Parce qu'ils n'allaient pas parler de cela durant des heures et des heures. A la place, Galadriel l'invitait à festoyer. Il eut un léger hochement de la tête, s'inclinant quelque peu et dès lors, il se mit à suivre la Dame de Lorien. "Ce sera avec plaisir." De toute manière, Legolas n'avait pas spécialement envie de ... Et bien, de repartir tout de suite. Il aimait sa patrie. Seulement, s'il repartait tout de suite ... Ca voulait dire s'ennuyer. Ou bien aller chasser quelques araignées. Et franchement, ça devenait un peu ... pesant. "Je n'ai pas demandé. Mais j'ose espérer que votre époux se porte à merveille." Lui demanda-t-il tandis qu'ils étaient en train de marcher. "Je sais que cela ne me regarde pas vraiment. Mais rien à déplorer de votre côté ? Pas d'incursade d'orcs sur vos terres ? Ou d'autres créatures ?" Après tout, si Legolas était dans les parages, c'était justement pour prendre la température. Façon de parler, bien évidemment. Mais il se renseignait. Pour son père. Parce qu'il savait très bien que Thranduil allait lui poser lesdites questions. Et lui demander comment ça se passait chez leurs lointains cousins. Legolas connaissait son père par coeur, ce qui était tout à fait normal après tout.

Être inquiet, c'était un sentiment des plus ... comment dire ... c'était normal, en quelque sorte. Dans le sens où Legolas aurait été bien trop égoïste s'il ne s'inquiétait pas un peu pour son père, mais aussi pour son peuple qui, un jour, deviendrait ses sujets. Bien évidemment, sur ce point là, il espérait bien que ça n'arrive pas avant des lustres et des lustres. Pourquoi ? N'avait-il aucune envie de monter sur le trône ? A dire vrai, ce n'était pas une partie de sa vie qu'il attendait avec impatience. Bien au contraire. Il était libre de ses mouvements. Personne sur son dos, mis à part Thranduil. Il était libre de faire ce qu'il voulait, quand il le désirait. Pourquoi troquer tout cela contre le pouvoir et le fait de monter sur le trône ? Très peu pour lui. Legolas n'était pas avide de pouvoir. Du moins, pas dans l'immédiat. Un jour, peut-être qu'il en voudrait. Mais pas maintenant. Trop content de pouvoir un peu mener sa vie comme il l'entendait. Un peu plus de liberté, il ne cracherait pas dessus par contre. Mais bon. Passons, là n'est pas vraiment le sujet. Legolas eut un léger hochement de la tête après les paroles de la Dame de la Lorien. Lui aussi espérait que ça soit suffisant et que les ténèbres finiraient par s'en aller, mais ça, il ne pouvait pas en être certain.

Ainsi donc, Legolas se mit à suivre son homologue. Tout en se dirigeant vers le flet le plus proche, ils continuaient de discuter, d'échanger quelques civilités. Ce qui était tout à fait normal. Après tout, ça faisait un petit moment qu'il n'était pas venu en Lorien et qu'il n'avait pas vu les Seigneurs de ces lieux. Celeborn n'était pas dans les parages. Apparemment, y'avait des Orcs dans les parages. C'était une mauvaise nouvelle. Une très mauvaise nouvelle à dire vrai. "Oh, c'est loin d'être la meilleure nouvelle au monde. J'aurais pensé que la forêt de la Lorien serait épargnée par les immondices du mal." Mais fallait croire que ce n'était pas le cas. Fallait croire que le mal se répandait, un peu partout. Et ça, c'était bien triste. Et c'était dangereux surtout. Dans le sens où personne n'était en sécurité. Et par ces temps incertains, voyager allait devenir difficile pour ceux qui ne savaient pas se défendre. Les routes allaient être ... pas impraticables. Mais dangereuses. "Honnêtement, c'est ... Je ne sais pas quoi en penser. Mais les Orcs se balladent librement. Les araignées géantes s'approprient nos forêts. " Il secoua quelque peu la tête. Legolas n'était pas aveugle. "Le mal prolifère." Et il fallait quelque chose pour l'en empêcher. Mais quoi ? Pourquoi ? Comment ? Quelle était la raison ? Que se passait-il pour que les créatures du mal cherchent à prendre le pouvoir ? Pourquoi maintenant à dire vrai ? Il n'en savait trop rien.

Et ça lui coupait quelque peu l'appétit. Quand bien même il était devant une table, plutôt devant un véritable banquet, Legolas n'avait pas véritablement faim. D'une parce qu'il avait mangé du lembas au court de la journée et que le pain elfique était connu pour bien caler l'estomac. Si bien qu'on n'avait pas véritablement faim. De deux, savoir que la forêt de Lorien était aussi "attaquée" par des Orcs, ça ne lui plaisait pas vraiment. "Je suis désolé. Je fais un invité horrible mais hélas, je dois avouer que cette terrible nouvelle m'a quelque peu refroidi." Et par la même occasion, couper l'appétit. "Avez-vous déjà pris une décision quant à ses Orcs ? Outre les chasser, j'entends." Peut-être qu'il pourrait filer un coup de main ... Non, faudrait qu'il apporte la mauvaise nouvelle à son père. Thranduil devait être mis au courant que la Lorien était, elle aussi, menacée par les créatures du mal.  

Lentement, mais sûrement, ils avaient fini par rejoindre la salle du banquet où ils allaient pouvoir se remplir quelque peu l'estomac. Bien que ... Legolas n'avait pas vraiment faim. D'une parce qu'il était ennuyé par cette histoire d'Orcs qui se promenaient librement ici ou là. Et de deux, parce qu'il avait mangé du lembas il n'y avait pas si longtemps que cela. Mais qu'importe. Il allait faire bonne figure. Et manger un peu. Histoire de ... Ainsi donc, Legolas s'était quelque peu servi. Rien de bien extraordinaire. Il posait des questions à son homologue de la Lorien. Il voulait savoir ... ce que la Lorien comptait faire, justement, contre les Orcs. Galadriel était restée silencieuse durant quelques minutes. Une décision lourde de sens, si on pouvait dire ça ainsi. Il comprenait son silence. Elle ne voulait, sans doute, pas lui en parler. Nul doute là dessus. Mais finalement, après quelques minutes, elle en vint à briser ce silence en lui révélant que les Orcs étaient maîtrisés, dans l'immédiat, mais qu'elle allait, sans doute, devoir faire appel à l'armée. Enfin, leur armée, si on pouvait dire ça ainsi. "Je prie pour vous aussi. Avec un peu de chance, les Orcs finiront par rebrousser chemin et s'en aller." Legolas n'y croyait pas trop. Dans le sens où ... Et bien, oui, les Orcs pouvaient aller et venir à leur guise. Comme il le désirait. Contrôler leurs allées et venues n'était pas impossible. Mais loin d'être des plus évidents pour autant.

"Les araignées sont toutes autant inquiétantes que les Orcs. Elles tissent leurs toiles ... Et attirent les pauvres voyageurs qui n'ont rien demandé dans leurs filets." Des temps peu glorieux, si on pouvait dire ça ainsi. Qu'il aurait été utile ... d'avoir une sorte de baguette magique, si on disait cela ainsi. Pour éliminer toutes les créatures du mal qui pouvaient proliférer ici ou là. Legolas leva légèrement la main, comme si ... Et bien, comme s'il voulait chasser les mauvaises ondes. Loin, bien loin d'eux. "Si cela se trouve, nous nous inquiétons pour rien. Il est possible que les créatures finissent par rebrousser chemin ... Qu'elles soient rappeler, pour une raison ou pour une autre." Un doux rêve qui n'arriverait sans doute jamais. Mais qui sait ? On ne peut jamais prédire ce qui pouvait se passer, n'est-ce pas ? Le mal pouvait décider, contre toute attente, de se regrouper, pour telle ou telle chose. Alors, pourquoi pas ? Hein ? "Enfin ... Ne nous lançons pas dans des suppositions. Et attendons de voir ... ce que l'ennemi compte faire." S'il ne faisait rien, et bien, tant mieux. La Terre du Milieu serait en sécurité et ça ne serait pas plus mal. Restait juste à espérer que tout se passerait bien pour eux. Et que le mal reculerait. Sans cela, il y aurait des batailles. Et inulectablement, des morts. Autant les éviter dans la mesure du possible.