Des hôtes particulières...

Ce matin, Archie avait entamé sa journée un peu comme tous les autres jours. Rien de bien spécial ne se profilait à l’horizon. En même temps, nous étions dans la Comté, et il était assez rare que des événements spéciaux arrivent dans cette région de la Terre du Milieu. Routine, calme, prospérité étaient certainement les maîtres-mots pour décrire les vertes collines où vivaient les Hobbits. Et ce jour était l’un de ces jours, similaires à tous les autres, sans que cela ne semble gêner personne. Archibald s’affairait dans les cuisines de son restaurant avec, sous ses ordres, trois autres Hobbits. Il lançait des ordres et, parfois, allait quérir les remerciements de ses clients. La salle de son auberge, l’Heureux Glouton, n’était jamais vide ; on y venait pour savourer les délicieuses crêpes de la maison le matin, les salades colorées le midi, et les plats plus copieux, plus riches, le soir. L’après-midi touchait justement à sa fin et les délicieuses odeurs de grillades et de pâtes à tourtes embaumaient les lieux tout doucement, amenant toujours plus d’estomacs avides de se remplir tout en excitant les papilles de saveurs exceptionnelles. Il fallait savoir que les Hobbits avaient l’activité de la table comme sport national, à peu de choses près. Du coup, ils ne se contentaient pas d’un seul déjeuner ou un seul dîner. Il arrivait parfois que des clients viennent et restaient facilement quatre heures, enchaînant de ce fait deux repas. Autant le dire, Archie et ses trois employés n’avaient pas une seconde à eux et n’avaient certainement pas le temps de rester oisifs. Cela ne gênait nullement Archie : la cuisine était sa passion première, il en avait fait sa profession car c’était bien la chose la plus intelligente qu’il aurait pu faire de sa vie.

Il était même coutume que le gérant de l’Heureux Glouton pousse la chansonnette tandis qu’il travaillait. La sueur au front, ses employés épuisés, l’état des cuisines prouvant un dur labeur, mais lui, il chantait. La fatigue ne paraissait même pas l’atteindre. Ses pieds pouvaient bien le faire souffrir, il n’y portait aucune attention, trop joyeux à l’idée de faire plaisir avec ses œuvres culinaires les nouveaux arrivants qui ne cessaient de défiler chez lui. Il pouvait bien se brûler au four, il jurait sur le moment, mais se remettait aussitôt au travail, sans prendre la peine de se soigner convenablement. Une passion dévorante, je vous le dis ! Beaucoup disaient même que cela le tuerait, un jour. Archie n’y prêtait pas l’oreille, ce n’était que des balivernes. Comment la cuisine, qui lui procurait autant de plaisirs, pouvait le tuer à petit feu, comme le suggéraient ces Hobbits certainement jaloux de sa situation avantageuse ? Quand on le lui disait, il haussait les épaules et… retournait dans ses cuisines, le nez dans la farine et le beurre, jonglant avec les légumes, les fruits et les épices rares qu’il avait réussi à se procurer après des années et des années d’intense recherche. Il était justement en train de découper à une vitesse fulgurante une énorme courgette verte et rayée quand l’un de ses serveurs arriva dans les cuisines, un drôle d’air sur le visage. Levant la tête vers lui et observant cette mine intrigante, il haussa un sourcil interrogateur.

« Dans la salle, il y a… »

Le serveur eut un petit sourire. Enigmatique, dans le genre qu’Archie n’aimait pas vraiment. Il se redressa du buffet où une pâte à tarte reposait et cala ses poings sur ses hanches, en un signe évident d’impatience. Le serveur bafouilla une excuse avant d’achever :

« Il vient d’arriver une hôte très spéciale, Monsieur. Une humaine, ou une elfe. Pas très commode, je dirais. »

« Comment ça, pas très commode ? »

« Hé bien… Elle a des armes sur elle. »

Une femme avec des armes ? Ce n’était pas très commun. S’essuyant prestement les mains sur un chiffon accroché au mur, Archie alla voir de ses propres yeux ce phénomène. Il jeta un regard à travers la lucarne de la porte qui séparait la salle des cuisines et put, en effet, voir que son serveur avait raison.

« J’espère juste qu’elle ne compte pas causer de grabuge… » grommela Archibald.

Le fait était que, en vérité, il était plutôt impressionné de voir une de ces créatures ici, chez lui. Déjà, il n'en avait jamais vu, et il ne se gêna pas pour fixer et détailler la femme qui s'installait à une de ses tables, de l'autre côté de la porte. Sa célébrité avait donc dépassé les frontières de la Comté ? Il lui faudrait sortir de là et lui présenter ses hommages, cela ferait bon genre. Mais, d'abord, se changer, car il ne pouvait décemment pas se montrer avec des macaronis et de la carotte râpée dans les cheveux, ni le torse couvert de sauce tomate et de coulis de framboise !

Oh mon dieu. Si les clients regardaient vers la porte donnant sur les cuisines, et qu’ils faisaient attention au petit hublot qui permettait aux cuisiniers de voir si leurs mets étaient appréciés à leur juste valeur, ils verraient deux yeux sombres s’arrondirent comme deux billes. C’était Archie, abasourdi. Qu’une humaine venait s’installer dans son restaurant en cette belle journée, cela avait déjà de quoi ameuté les plus curieux et se faire interroger le cuistot mais… mais là ! Non seulement une humaine était présente, mais une elfe venait de faire son entrée, peu de temps après. Se connaissaient-elles ? Avaient-elles convenu d’un rendez-vous dans son établissement, secret, éloigné du danger extérieur qui rôdait un peu partout aux alentours ? Elle aussi était armée, les deux épées, objets qu’on voyait très rarement dans la Comté, étaient posées bien en évidence sur la table qu’elles avaient décidé de partager comme deux vieilles camarades. Archie ne pouvait savoir ce qu’elles se disaient, tout ce qu’il pouvait remarquer était qu’elles ne semblaient pas belliqueuses. Ni entre elles, ni vis-à-vis des Hobbits présents. Malgré cette observation judicieuse et rassurante, il vit bientôt que l’avis n’était pas partagé par ses semblables. Quelques-uns se levèrent d’un même mouvement et, jetant des œillades effarés du côté des deux femmes, s’en allaient sans demander leurs restes. Tous ne le firent pas, mais la moitié de la salle, au moins, se vida en quelques minutes. Archie pesta.

Que faire ? C’est qu’elles étaient impressionnantes, ces deux grandes, là, avec leurs épées aiguisées ! Lui n’avait que ses couteaux et ses poêles pour se défendre, et certainement pas leurs capacités au combat, vu leur dégaine de guerrière. Diantre, il se retrouvait dans une situation bien délicate. Ceci dit, un Hobbit, quoique n’étant ni un guerrier ni un stratège, ça ne manquait pas de courage. Archibald ne faisait pas défaut à ce trait de caractère fort méconnu de son peuple puisque, bien sûr, les Hobbits ne se retrouvaient pas souvent confrontés à des événements où leur bravoure était mise à l’épreuve. Du coup, à tort, les autres peuplades de la Terre du Milieu les jugeaient pleutres. Que nenni, et Archie s’apprêtait bien à démentir cette réputation totalement fausse. Inspirant profondément, vêtu d’habits plus convenables, il ouvrit à la volée la porte battante et se dirigea d’un pas ferme – peut-être trop ferme, rigide de nervosité en fait – vers les damoiselles attablées l’une en face de l’autre. Il alla se positionner auprès d’elles et, transperçant leurs regards du sien, vif et noir comme deux boules de suif agitées, il se racla enfin la gorge pour dire d’une voix qui se voulait assurée :

« Dames, je vous souhaite la bienvenue à l’Heureux Glouton. Je suis le gérant de ce restaurant et le cuisiner en chef. Avant de quérir vos espérances en matières de plats, je voudrais vous demander une chose… Rien de bien méchant… »

Il se racla encore la gorge. Ses jambes étaient flageolantes, mais il fit tout pour ne pas se trahir.

« Veuillez ranger vos épées à l’abri des regards de mes autres clients, je vous prie. Les Hobbits n’ont pas l’habitude d’en voir et, ici, qui dit armes, dit danger. »

Il eut un sourire forcé.

« Ne le prenez pas mal mais… vous leur faites peur. »

Et à moi aussi, d’ailleurs, pensa-t-il au fond de lui-même, se mettant à se balancer sur ses deux pieds, les mains se tordant mutuellement de nervosité.

Quel soulagement. Les deux femmes ne se firent pas supplier plus longtemps, la blonde à la chevelure à moitié tressée sur le crâne adressa des excuses à Archibald et s’exécuta, glissant l’épée sous la table, cachée. L’autre femme agit de même, c’était une elfe aux cheveux bruns qui devait sûrement appartenir à la famille des Noldor vivant dans la cité de Fondcombe – Archie le savait grâce à quelques ouvrages qu’il lisait avidement chaque soir, altérant sa soif curieuse de ce qui se tramait en-dehors de la Comté. Il ne pouvait pas en savoir beaucoup sur elles mais, de part ses connaissances pointilleuses, ses observations, il en devinait déjà quelque peu sur leur compte. Déjà, il savait que l’elfe ne venait pas des forêts de Mirkwood, où ce peuple arborait là-bas des chevelures d’or et d’argent, et non d’un brun cuivré ou de jais comme à Imladris. Il se demandait ce qu’elle pouvait bien faire par ici car les croquis qui montraient la cité d’où elle était originaire prouvaient la magnificence de l’art elfique… Et une telle quiétude. Qu’elle y vive devait la combler et elle ne devrait avoir aucune raison de venir chercher la paix ici, dans la Comté, alors que chez elle on devait déjà se sentir parfaitement en sécurité, entouré d’une plénitude sans ombrages. Ses vêtements étaient de très belle confection, à la hauteur de la réputation elfique, et bien plus encore. On pouvait aisément comprendre que le rang de l’elfe n’était pas celui d’une simple citoyenne de la cité. Elle devait avoir une certaine importante, mais Archie aurait été incapable d’en savoir le niveau.

Pour ce qui était de la Grande Gens, aux traits plus durs sans qu’elle y perde en beauté, c’était l’ignorance totale. Tout ce qu’Archibald pouvait ressentir en la voyant était une certaine tranquillité d’âme, une confiance en elle et une solidité du cœur qui était la preuve d’une longue expérience de la vie, malgré qu’elle ne soit qu’une simple humaine. Il savait le monde des hommes vaste et varié et il lui était donc incapable de savoir les origines de cette femme. Blonde, le regard sombre, une allure de guerrière ne suffisaient pas pour savoir si elle venait du Rohan, du Gondor ou encore d’ailleurs. Elle n’avait rien d’une femme d’Umbar mais, qui sait ? Sa tenue était bien plus rudimentaire et moins somptueuse – beaucoup moins – que celle de sa compagne elfe. Elle semblait juste pratique pour le combat, ni plus ni moins. Du cuir, de la maille, des tissus rugueux. Des couleurs ternes, un trou par-ci par-là. On aurait presque pu penser aux habits d’un homme, sauf que c’était bel et bien une femme. Ce qui surprenait Archie, c’était que, malgré cet accoutrement peu féminin, elle dégageait un certain charme, totalement à l’opposé de l’elfe gracile. Décidément, le bon Hobbit se retrouvait en face de deux femmes de deux peuples différents, qu’il n’avait encore jamais rencontrées, mais toutes ses lectures portaient enfin leurs fruits ; il lui semblait les connaître déjà un peu. Sa peur fit place, petit à petit, à une grande curiosité qui n’irait que croissante durant la soirée.
Cessant de se dandiner, rassuré par l’attitude rassurante de l’elfe et de l’humaine, les épées disparues de sa vue, il se racla une énième fois la gorge pour enfin en arriver dans le vif du sujet : la commande des plats.

« Je vous remercie, Dames. Que souhaiteriez-vous déguster ? Il y a peu de choses qu’un Hobbit ne puisse faire, culinairement parlant, pour combler les désirs de ses clients. Et moi encore moins qu’un autre. »

Archibald n’était pas du genre très humble, il savait sa valeur et ne cachait pas l’admiration qu’il se portait à lui-même. De plus, il souhaitait ardemment épater ces deux femmes, tout à coup. Son intérêt plus elles grandissait et il espérait, lorsqu’elles seraient repues, au bord du paradis, rien que ça, qu’elles accepteraient de discuter un peu avec lui. Il voulait en savoir plus que ce que ses livres lui avaient offert jusqu’ici. Il avait la chance inopinée, inattendue de converser avec deux Grandes Gens, pour la première fois de sa vie, sans même quitter la Comté, autant en profiter complètement !

Un immense, un très large sourire s’étalla sur le visage d’Archibald. Ah, les bougresses ! Elles avaient des envies bien pointilleuses, ne seraient-elles pas enceintes, par hasard ? Il regarda la blonde puis l’elfe l’une après l’autre d’un air franchement ravi, ça en était presque insupportable. Sa voix n’était plus teintée par la peur, ni par la fierté surdimensionnée, elle fut chantante de gaieté lorsqu’il rouvrit la bouche.

« Vos désirs sont des ordres, Dames. Je m’y affaire tout de suite, et personnellement. »

Il pivota sur ses talons et, d’une démarche chaloupée par une musique que seul lui entendait, certainement guillerette, il retourna à ses cuisines. Bien évidemment qu’il ne laisserait pas le soin à ses employés de confectionner ces deux commandes assez particulières et exigeantes. Ils étaient juste capables d’imiter la perfection de ses plats, suivant à la lettre, au grain de sel près, les recettes qu’Archibald avait inventées ou améliorées. Au moins, il pouvait leur donner ce mérite : ils obéissaient bien, de braves petits soldats des fourneaux. Cependant, innover leur était totalement inconnu… C’était justement là qu’on différenciait les simples cuisiniers aux véritables artistes des plaisirs du palais. Et Archie faisait irrémédiablement partie de la seconde catégorie, et aucun être vivant sur ces terres ne pourraient contredire cela sans proférer l’un des pires mensonges du monde. Oui, rien que ça.

Dans les cuisines, Archie souriait toujours, largement, pendant un instant. Le temps de redescendre de ses songes délicieux. Lorsqu’il comprit qu’il n’avait que peu de temps devant lui car, il le savait pertinemment, une trop longue attente pouvait altérer le plaisir qu’un client pouvait avoir en dégustant, il cessa aussitôt de rêvasser bêtement et aboya sur ses employés divers ordres. Ceux-ci cessèrent leurs activités actuelles pour courir en tout sens et s’exécuter, dans la peur de représailles ou simplement d’une grosse, grosse engueulade de la part de leur patron sévère.

« La laitue royale, tout de suite, et la plus fraîche qu’on a ! Le sel de la Moria ! Ma crème de chèvre, tout de suite sur le feu, très très doux, je te prie ! Mon inventaire complet d’épices, et fissa ! Allez, allez, dépêchez-vous ! »

Tout en proclamant ces exigences, Archie lui-même farfouillait dans tous les placards et les tiroirs pour extirper des multiples recoins ses plus précieux ingrédients. Il repoussa vivement un brôle incroyable se trouvant sur une partie des tables pour se faire de la place ; il installa dans un ordre bien précis, dont l’utilité était connue de lui seul, les produits, bien en évidence sous ses yeux. Et il se mit enfin au travail, oubliant tout le reste, ses cuisiniers, le bruit de salle, la pluie qui se mit à tapoter doucement sur les vitres, ses pieds qui l’élançaient quelque peu et sa propre faim. Il passa ainsi, dans une léthargie telle que plus personne ne pouvait l’en retirer, une bonne demi-heure… Touillant, sauçant, chauffant, mijotant, mélangeant, goûtant de la pointe d’une cuillère si tout lui convenait. La perfection. Il devait l’atteindre une énième fois ce soir !

Au bout de ce laps de temps, il jeta un regard satisfait à ces œuvres. Deux belles assiettes se présentaient, colorées, devant lui. Ses employés le félicitèrent, ce qui lui plut grandement, avant de se remettre au boulot pour cuisiner les plats des autres clients. L’un d’eux se proposa pour amener les plats aux deux femmes, déclamant qu’ainsi Archie pourrait se reposer. Ce dernier essuya du revers de la main la sueur collant ses cheveux à son front et regarda affectueusement son petit cuistot, chose qui était d’une grande rareté. L’employé en fut estomaqué.

« Non, mon petit, je tiens à le faire moi-même. Merci bien. »

Il prit une minute de repos, reprit son souffle, sa contenance, et prit enfin un plateau sur lequel il déposa les deux assiettes. Le cuisinier qui s’était vu offrir ce visage si chaleureux alla lui ouvrir la porte, le visage empreint de respect. Archie lui demanda alors de s’occuper d’une cervoise pour le dessert, sa meilleure recette jamais conçue, et le cuisinier obtempéra aussitôt. Dans la salle, d’une marche victorieuse, Archibald s’avançait vers la table où l’elfe brune et l’humaine blonde discutaient aimablement. Il déposa l’assiette de l’elfe en premier et s’exclama d’un ton pédant :

« Pleurotes mijotés, pommes de terre rôties à l’ail-des-ours, nappée de sauce au lait de chèvre au poivre rose, salade de tomates-soleils au basilic bleu et origan, et un mélange subtil de différentes salades, de la laitue royale à la mâche, en passant par du chou azuré ! Quelques légumes viennent parfaire le tableau : courge tigré en tranches rôties, carottes violettes au sel de la Moria et petits pois. Un plat léger mais goûteux, en espérant qu’il vous plaira autant qu’à moi. »

En effet, cette recette, à peu de détails près, Archie l’avait déjà faite pour lui-même, un beau jour d’été, où il était en manque de nouvelles saveurs. Ce jour-là, il avait trouvé que cela avait manqué de quelque chose, et il lui semblait avoir trouvé le chaînon manquant entre une simple salade de patates et l’œuvre d’art culinaire. Il croisait les doigts mentalement pour que l’elfe soit de cet avis. Vint enfin le tour de présenter le vrai challenge de cette soirée, le plat que la blonde avait commandé, qui mériterait bien le nom de Paradoxe. Sur l’assiette se trouvait un bol remplie d’une soupe à l’odeur très spéciale. On pouvait déceler du pili-pili, du maïs, de la viande, qu’on pouvait voir en fines lamelles flottant à la surface, et un assemblage de légumes différents, carotte orange en petits cubes, oignons gros comme un poing, navets en rondelles. Les carottes et le maïs ayant une saveur sucrée, cela contrastait avec le reste qui avait une dominance salée. Pour la partie froide, Archie avait confectionné une délicieuse salade verte faite de laitue royale, de chou kale et de brocoli, parsemée d’ail et d’une vinaigrette à la framboise pour le côté sucré sur le fond salé, à nouveau. La mise en place du bol au centre et de la salade faisait penser à la corolle et au cœur d’une grosse fleur multicolore, ce qui était ravissant. Ce détail étant pour la partie décoration. Archie énuméra chaque ingrédient méticuleusement choisi par ses soins à sa cliente, qu’il espérait ne pas laisser dubitative.

« Je vous laisse savourer vos plats… Je reviendrais avec le dessert. Dame Elfe, n’en désirerez-vous pas également un ? »

Il fit un mouvement, entre la révérence et la salutation distinguée, et, avant de s’en aller, promit à Namarthiel de revenir avec son vin d’orange, une merveille selon lui.