Sujet: Re: Pour quelques excuses... Dim 5 Juin 2016 - 20:24
Just take my hand, I'll bring you somewhere nice
Kili sentait toutes ses barrières s'effondrer en sa présence et faisait tout essayer de les maintenir un temps soit peu, sans grand succès. Un sourire de la naine et il sentait son cœur fondre comme neige au soleil avec l'envie de la prendre dans ses bras pour lui raconter ses plus noir secrets. Un geste, un mot de sa personne et il aurait fait ce qu'elle désirait, sans plus réfléchir. Voilà l'état dans lequel il se trouvait mais bien conscient de sa situation, il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour maintenir un peu de dignité et de maîtrise de soi. Était il en train de tomber amoureux ? Le jeune nain ne savait même pas ce que cela signifiait et encore moins ce que cela entraînait mais il était certainement très attiré par la jolie naine dont un battement de cil faisait chavirer les cœurs. Il n'avait malheureusement jamais été quelqu'un de réfléchit et cela allait de mal en pis à mesure qu'il passait du temps en sa compagnie ; bientôt, il ne jurerait que par elle. Et il avait peur, il avait peur des bêtises qu'il risquait de dire pour l'impressionner, peur des choses qu'il pourrait faire et peur de ce que cela impliquait ; c'était quelque chose d'inconnu et d'étrange mais en même temps grisant, comme la toute première bière que l'on boit et qui nous monte à la tête. Tombait-il amoureux ? Il n'en était pas certain mais dans le doute, il était positif et sans être prêt à se dévoiler corps et âme à la belle jeune femme, il était plus enclin à se livrer à elle, en secret. Il voulait la voir sourire, l'entendre rire, croiser son regard et sentir sa peau sous ses doigts et quand bien même la bienséance lui interdisait la moitié de ces choses, il était prêt à l'oublier, comme ce moment embarrassant où il avait mis son doigt dans sa bouche.
Fraia n'était pas seulement la beauté incarnée, elle possédait surtout l'esprit, une vivacité d'esprit qui lui faisait certes défaut, à lui, mais qu'elle portait tellement mieux que lui. C'était une naine forte et pleine d'esprit, comme sa mère, il n'avait pu s’empêcher de faire le lien entre elles tant elles partageaient de traits communs, une parallèle qu'il aurait mieux fait de garder pour lui, il en avait conscience. Il s'était mordu les lèvres et rattrapé tant bien que mal, glissé le sujet sous la table pour qu'il soit oublié au profit du thé et des petits gâteaux, ainsi que de meilleurs souvenirs à faire remonter et le moment des aveux était arrivé. Kili était un nain cachottier. Certes, il aimait passer du temps, entouré de sa famille et de ses amis, rares amis. C'était un nain extravagant, extraverti, ouvert et joyeux mais il aimait aussi passer du temps seul avec lui-même. Lui qui partageait tant de choses avec son frère aîné, il lui avait fallu trouver une cachette où s'isoler sans l'avoir à ses côtés, que ce soit pour fuir sa présence trop envahissante ou le bouder, tout simplement, sans que ce dernier ne le trouve. Pour dire vrai, il ne savait trop si ce dernier avait connaissance de l'endroit mais il lui était alors reconnaissant de ne pas l'avoir dévoilé, ce petit coin d'intimité. Et voilà qu'il était à deux doigts de le dévoiler à la belle qui lui faisait les yeux doux, ou plutôt, pour être plus juste, pour qui il avait un petit faible, mais il s'était rattrapé, de justesse.
Rougissant, il attrapa un biscuit qu'il fourra tout entier dans sa bouche, une fois encore, trouvant là une excuse pour ne pas lui répondre et le temps de réfléchir à ce qu'il pourrait trouver à lui dire. Il voulait lui dire mais il voulait surtout lui montrer, oui. Mais à deux doigts de lui révéler son intimité, il fut d'autant plus surpris d'apprendre qu'il partageait un point commun avec la dame. Il resta suspendu à ses lèvres alors que son cœur lui faisait écho. La bouche entrouverte, il la regarda savourer son gâteau avant de la refermer d'un mouvement sec. Il brûlait du désir d'en apprendre plus sur ces lieux mais il compris également à quel point elle pouvait se sentir nostalgique. Son cœur battant à tout rompre, il déglutit, fouillant dans sa tunique pour en tirer quelque pièces qu'il posa sur la table d'un tintement sec qui tira les regards sur leur table. L'air de rien, il tira sa chaise et tendit la main à la dame, plongeant son regard dans le sien d'un air sérieux.
« Venez. J'ai quelque chose à vous montrer. »
Il ne lui suffisait que d'attraper sa main avant qu'il ne perde patience et n'attrape la sienne pour la traîner dans les dédales de la montagne jusqu'à cet endroit spécial qu'il souhaitait lui montrer.
« S'il-vous-plait. »
Son regard se fit presque implorant alors que son front se barrait de plis sur ses sourcils arqués, sa bouche ne formant plus qu'une fine ligne sous son nez. Il ne détacha son regard que pour regarder l'homme qui accompagnait sa compagne se rapprocher d'eux, priant pour qu'elle réagisse suffisamment vite pour qu'ils puissent le semer en cours de route.
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Sujet: Re: Pour quelques excuses... Lun 8 Aoû 2016 - 22:47
Le temps...
Fraìa espérait que le fait de laisser entendre qu'ils avaient un point supplémentaire en commun, celui d'avoir tous deux leurs petits endroits secrets où aller se ressourcer à l'écart du monde et de la vie quotidienne, aiderait Kili à se sentir plus à l'aise, plus en confiance avec elle. Peut-être qu'ainsi, le jeune prince agréerait lui révéler quel était ce lieu si propice à la solitude, si doux à son propre coeur. Elle ne le forçait en rien, cependant, n'exigeant nulle réponse. Si elle-même était prête à lui faire part de son propre jardin secret (ou d'une partie de ce dernier), elle désirait que Kili ne lui offre le sien que de sa propre volonté. Le partage de ces confessions n'en était, ainsi, que plus précieux. Peut-être ne se rendrait-il pas même compte de ce que ces récits représentaient. Il ne s'agissait pas seulement de laisser percer un peu de ce qui la faisait être ce qu'elle qu'elle était. De se dévoiler, elle-même. Son honneur pouvait tout aussi bien pâlir par un mot répété, ré-interprêté. Pourtant, elle lui faisait confiance. Ou plutôt, elle voulait lui faire confiance, autant que lui donner confiance. Confiance en elle. La Rose croqua dans un gâteau, attendant de voir si sa manoeuvre marcherait ou s'ils en resteraient tous deux là, pour ce qui était de ce sujet tout du moins. La réaction ne se fit pas attendre, mais il ne s'agissait d'aucun des scénarii qu'elle avait déjà composés dans son esprit. Une fois de plus, le prince la surprit, la pris de court. Elle ne sut d'abord que penser, alors qu'il fouillait dans ses poches. Et tandis que les pièces claquaient sur la table, elle en sut encore moins..... Avait-elle commis une faute irréparable qui lui valait un départ précipité ? Avait-il eu le soudain souvenir d'une obligation urgente ? ou... Les regards s'étaient tournés vers eux, mais Fraìa n'était pas en mesure d'en avoir cure, pas alors que son propre coeur battait avec la soudaine force d'un troupeau de mûmak en pleine charge. Puis le verbe tomba. Une invitation dans son regard, un impératif dans sa bouche. Et la main tendue, qui attend. Qui l'attend, elle. Il a quelque chose à lui montrer, dit-il. Le coeur de la demoiselle bat encore, différemment cette fois. La même force, un moteur différent. Une résonance différente. La scène semble se distendre...
Elle dure une éternité. Une fraction de seconde. Une vie entière.
Le jeune nain implore un s’il vous plaît, ses yeux brillants de malice se font suppliant, mais c'est justement la rupture du contact de leurs regards qui bascule tout. Fraìa se redresse, se lève. Sa main se glisse dans la paume tendue en offrande. Ses lèvres laissent filer la plus osée des pensées.
« Il va falloir courir. »
Elle dure un battement de coeur. Ou le temps d’un voeu, peut-être. Qu'il ne détourne plus jamais son regard d'elle.
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Sujet: Re: Pour quelques excuses... Dim 25 Sep 2016 - 12:22
Feeling emotional
Après avoir fait moult erreurs, il avait fini par trouver un équilibre pour ne plus se risquer à dire d’autres sottises. A chaque question qu’on lui posait, il enfournait un biscuit dans sa bouche pour se forcer à réfléchir avant de parler. Ce n’était pas la solution la plus intelligente pour poursuivre une conversation vu le temps qu’il prenait chaque fois pour mastiquer mais elle était pour le moins efficace et au moins lui permettait-elle de passer plus de temps avec la belle. Cela aurait sans doute été plus efficace si une idée ne lui avait d’ailleurs pas subitement traverser l’esprit, comme une flèche traverse un crâne, pour s’y ficher profondément et refuser d’en sortir. Il était condamné à agir de manière irréfléchie, il n’y avait rien à y faire, les choses étaient ainsi. Il était emporté par sa témérité, défaut de sa jeunesse, alors que le fait de se trouver ainsi un point commun avec la naine avait quelque peu mis le feu aux poudres.
Comme un petit chiot tout fou, l’excitation était montée à son comble en lui et il lui avait été difficile de ne rien laisser transparaître. Le nain pouvait s’estimer fier de lui d’avoir ainsi pu se contenir mais c’était avant tout grâce à la technique du cookie. Le fait d’avoir fait une erreur presque impardonnable sur un coup de tête en suçant le doigt de la jeune femme n’y était pas non plus étranger, il faisait son possible pour ne pas avoir à se faire pardonner son erreur une fois encore, d’autant plus qu’il était conscient que celle-ci le poursuivrait bien longtemps, surtout si son frère en entendait parler. Mais si tel était le cas, ce ne serait certainement pas de sa bouche, ni de celle de sa compagne, il lui faisait confiance sur ce point.
Tout ce qu’il espérait, c’est qu’elle lui fasse confiance elle aussi et c’est ainsi qu’il se retrouva à poser un petit tas de pièces sur la table avant de se lever, comme si de rien était et de lui tendre la main, comme il lui aurait tendu son cœur s’il avait pu. Plongeant son regard dans le sien avec le plus grand sérieux, il avait senti son cœur défaillir sous l’émotion qui l’avait assailli. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine devant l’audace qu’il faisait preuve en cet instant, non seulement lui demandait-il de fuir avec lui mais aussi s’apprêtait-il à lui dévoiler un coin secret, connu de lui seul. Le temps s’allonge alors, pour devenir une éternité. Il reste là, la main tendue, le regard suppliant, espérant ne pas être rejeté. A vrai dire, il ne sait pas ce qu’il ferait si elle venait à refuser de prendre cette main qu’il tendait vers elle. Fuirait-il comme un lâche ou reprendrait-il sa place comme si de rien était pour reprendre la conversation où elle était. Il ne savait trop quelle attitude endosser mais alors qu’il en venait peu à peu à être persuadé qu’elle n’irait pas en son sens et qu’il sentait que son cœur allait se briser en mille morceaux, il détourna son attention d’elle une fraction de seconde pour regarder en direction de son chaperon. Il ne lui faut qu’une seconde pour que leurs regards se détachent avant qu’il ne sente sa main si douce se glisser entre ses doigts. Pendant une seconde, il aurait pu s’émerveiller de ce contact et rester ainsi sans bouger pour le faire durer, une expression ébahie le faisant presque passer pour un idiot, mais l’urgence des propos de la naine le ramène à la réalité et il ne reste plus qu’un mot résonnant dans sa tête : courir.
Il ne lui en faut pas plus pour exaucer les vœux de sa dame. Sa prise se resserre sur ses doigts fins, il n’a plus le temps de s’attarder sur cette pensée qu’il fait un pas en direction de la sortie. Il n’ose pas la regarder, de peur de se mettre à rougir mais il ne peut s’ôter de la tête le contact de ses doigts. Alors il court, allongeant le pas au maximum en serrant ses doigts très fort entre les siens de peur de la perdre en chemin. Son cœur n’a jamais battu aussi fort dans sa poitrine, s’en est presque douloureux mais il ne veut pas que cela cesse. Main dans la main, il la traine dans son sillage en évitant les gens, baissant la tête pour cacher son visage. Ce n’est pas qu’il a honte, il voudrait crier à la face du monde qu’il prend la fuite avec la naine qui occupe ses pensées, mais il ne veut pas l’embarrasser, il ne veut pas que cette affaire arrive aux oreilles de sa famille pour devenir un fardeau pour la naine, pas tant qu’il l’aura décidé. Alors qu’il regarde en arrière pour voir si leur poursuivant est loin derrière eux, il croise rapidement le regard de la naine. Le rouge aux joues et le souffle court, il s’efforce tout de même de lui faire un sourire, plein de malice, avant d’allonger le pas un peu plus. Au détour d’une échoppe, il tourne brusquement, sans crier gare, pour s’enfoncer dans les boyaux plus sombres de la montagne. Il ne cesse de courir mais il ralentit de manière infime pour permettre à la belle de le suivre sans perdre son souffle. A gauche, à droite, monter, descendre, il change si souvent de bifurcation qu’il en a presque l’air perdu mais il fait tout cela pour perdre un éventuel nain qui essayerait de les suivre. Bientôt, ils suivent un chemin si peu fréquenté qu’ils se retrouvent seuls à courir main dans la main et l’espace d’une seconde, il songe à s’arrêter mais tant qu’ils courent, il possède une bonne raison pour garder ce contact entre eux, qu’il ne veut rompre sous aucun prétexte. Pourtant, ils sont presque arrivés et le moment de se séparer ne saurait tarder.
Il s’arrêta presque subitement, s’arrêter à quelques mètres des lieux. Il hésita une seconde, n’osant pas regarder sa compagne de fuite avant de resserrer sa prise sur sa main et de passer le pas en respirant un bon coup. Son endroit secret était bien gardé car personne ne s’y trouvait. Jamais il n’avait trouvé personne en des lieux aussi reculés mais il avait toujours craint que quelqu’un puisse posséder le même secret que lui. Il avait soupiré de soulagement en voyant qu’ils étaient seuls avant de se mettre à rougir de façon voyante à cette pensée. Il tenait encore sa main dans la sienne alors que son regard détaillait les lieux. Ce n’était pas une pièce, plutôt une grotte qui avait été oubliée et qui n’avait jamais connu d’autre but qu’une existence cachée. Eloignée et assez haut dans la montagne, elle était bien aérée malgré son étroitesse, grâce à un cadre permettant d’avoir une vue sur le reste de la montagne. Jamais il n’avait parlé à l’intérieur, aussi fut-il assez surpris de réaliser qu’elle résonnait quand on y faisait du bruit, découvrant le son de ses pas mêlés au sien.
« Nous y voilà. »
Il se tourna pour la contempler, évitant son regard pour bifurquer le sien vers le sol, sa grotte avait une vue magnifique sur les étoiles. Du moins, c’était ainsi qu’il voyait l’effet scintillant de la pierre dont elle était constituée que renvoyait les torches sur les murs. Une petite piscine naturelle s’était creusée avec le temps et de l’eau ruisselait le long d’un mur pour aller la remplir avant de s’écouler doucement de l’autre côté. Il avait aménagé sa cachette comme il avait pu au fil des années mais cela ressemblait davantage à un énorme bazar sans nom pour ne pas changer de d’habitude. Il avait un peu honte de lui montrer l’état de sa cachette mais ce n’était rien comparé à ce qu’il ressentait à l’idée d’avoir amené quelqu’un ici. Ne parvenant toujours pas à la regarder en face, il ne s’était toujours pas décidé à lui rendre sa main après les quelques secondes qui venaient de s’écouler en silence.
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Sujet: Re: Pour quelques excuses... Sam 10 Déc 2016 - 20:22
Feeling shy
Il va falloir courir, lui dit-elle. Si Fraìa avait pris sa décision au moment-même où les mots s'échappaient de sa bouche, elle n'était pas certaine que le jeune nain soit prêt à s'échapper en courant avec elle comme elle venait de le lui suggérer, demander. Cependant, elle put sentir les doigts de son Prince se refermer légèrement sur les siens sitôt la phrase prononcée, et les battements de son coeur se raffermirent à ce contact.
Tout alla vite, très vite. Une fraction de seconde et elle se trouva à suivre sa course effrénée, hors du salon de thé, hors des rues qu'elle connaissait. Et elle courut, aussi vite qu'elle le pouvait, plus rapidement qu'elle ne l'avait jamais fait jusque-là lui semblait-il. Tout s'efface. Les visages interloqués des passants, les qu'en-dira-t-on, le regard stupéfait de sa mère, les sourcils froncés de son père. Rien ne compte plus que la main à laquelle elle s'agrippe comme si sa vie en dépendait, que l'organe qui palpite tant et si bien dans sa poitrine qu'elle en a presque des vertiges. Sa main libre s'accroche à sa capuche pour tenter de la maintenir en place et cacher son visage, même si cela est probablement peine perdue, et elle inspire de grandes bouffées d'air qui soulèvent sa poitrine bien trop confinée dans cette robe parfaitement ajustée tandis que ses pieds trinquent à chaque rencontre avec le sol de ses souliers nullement pensés pour la course. Pourtant, elle rit. Elle rit à en perdre encore un peu plus son souffle déjà difficile lorsqu'elle manque de renverser quelqu'un, elle rit lorsque leurs regards se croisent et qu'elle y lit cette malice chère à son coeur, elle rit lorsque sa chaussure s'empêtre dans un défaut du sol et qu'elle manque de tomber à la renverse mais qu'il la soutient, elle rit lorsque sa gorge la brûle de respirer trop vite, de vivre trop fort.
A gauche, à droite, à droite, à gauche, dévaler un escalier et grimper une pente. Fraìa était perdue, complètement perdue. Mais elle faisait totalement et aveuglément confiance au nain qui la guide pour ne pas la lâcher, ne pas la laisser tomber, ne pas la perdre. Sûrement pourraient-ils ralentir, sûrement pourrait-elle essayer de retrouver son souffle calmement, sûrement suffirait-il d'un seul mot de sa part pour qu'il s'exécute à vrai dire. Mais elle ne dit mot, ne chercha pas à le faire s'arrêter, ne le désirait aucunement en vérité. Alors malgré la douleur dans sa poitrine, la brûlure dans sa gorge et la misère de ses pieds, elle endura la course avec le plus grand plaisir jusqu'au moment précis où le jeune nain s'arrêta, si subitement à vrai dire qu'elle aurait pu lui foncer dedans. Malgré le fait qu'ils se soient finalement arrêtés, les doigts qui retenaient les siens ne les laissèrent pas s'échapper sans qu'elle n'en comprenne la raison. Le silence tomba doucement sur eux, si l'on exceptait la lourde respiration de deux idiots qui venaient de courir à travers toute la Montagne, et Fraìa le suivit quand il se mit finalement à marcher, sans un mot. Doucement, ils passèrent le seuil d'une sorte de cache dont elle détailla le décor sans un bruit. C'était peut-être le bruit de l'écho de ses talons, peut-être le silence qui les enveloppait, mais il lui sembla soudain avoir pénétré dans un lieu semi-sacré, être arrivée dans un temple à Mahal sans y avoir été réellement préparée. Alors, elle observa le décor qui les entourait avec respect et considération, mais non sans curiosité tandis qu'on annonçait ce qu'elle savait déjà, peut-être parce que le silence le mettait mal à l'aise : qu'ils y étaient. Si elle avait les teint roses et le souffle court d'avoir couru, celui de Kili n'en était pas moins coloré, d'un rouge adorable qui mordait ses joues jusqu'aux oreilles et la fit sourire doucement. Autour d'eux s'étalaient des objets divers et variés dont elle n'était pas certaine de l'utilité mais qui avaient dû, à un point ou un autre, en avoir pour lui. Elle ne doutait en effet pas que tout ceci avait été aménagé par ses seuls soins. Elle délaissa ainsi ce qu'elle considérait comme certainement trop personnel pour ne pas que son intérêt devienne intrusif, et vint plutôt s'intéresser à la vue sur la Montagne, qui suffit à la rendre rêveuse.... mais pas à lui faire oublier que sa main étaient toujours dans celle plus grande, plus chaude, plus ferme, de celui qui avait osé accepter de courir pour elle, avec elle.
« C'est un ancien poste de surveillance ? Il a dû être délaissé par la Garde lorsque la cité s'est agrandie... »
C'était à son tour de parler pour des futilités, comme si le silence n'était pas satisfaisant, pas entre eux. Probablement parce qu'il ne l'était effectivement pas, parce qu'il y avait milles choses à déclarer, à raconter, à discuter. A vivre, simplement.
« Il semble que ce soit la seconde fois aujourd'hui que vous m'emmenez dans un endroit où nul autre que nous n'a mis les pieds depuis un moment... »
D'abord la remise, puis ce lieu, son lieu secret. La naine sourit doucement à ce fait, presque timidement malgré que ce ne fut pas réellement dans son caractère. Puis elle ajouta quelque chose, pour tout à la fois lui confier à son tour quelque chose de personnel, lui donner confiance, et détendre l'atmosphère.
« Promettez-moi de tuer toute créature de plus de quatre pattes faisant irruption... »
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Sujet: Re: Pour quelques excuses... Mer 22 Fév 2017 - 20:32
Giving up my heart
Son cœur battait la chamade dans sa poitrine, chaque nouveau battement menaçant de la faire exploser, mais rien n'aurait pu le retenir tant il était lancé. Il aurait pu courir ainsi pendant des heures, des jours, voir des semaines mais cela ne faisait que quelques minutes, des minutes qui s'étiraient délicieusement dans le temps. Il n'aurait pu rêver mieux. Tenant la main de sa douce, il la tirait sur le chemin, évitant de peu les passant et les coins de chemin, s'efforçant de ne pas perdre son contact de peur de l'égarer. Il se tenait à sa douce main comme un bateau s'attache à une ancre, serrant celle-ci de toutes ses forces sans pour autant les briser. Ainsi, il s'assurait de toujours être là pour lui éviter de tomber.
Ils coururent longtemps jusqu'à leur destination, un endroit secret que lui seul connaissait. Il n'avait pipé mot sur leur destination avant d'être arrivé et c'est le cœur lourd qu'il avait articulé ces trois mots. Jamais il n'avait amené personne en ce lieu, pas même son grand frère et voilà qu'il le dévoilait à la première naine venue. Mais Fraia n'était pas la première naine venue, elle était bien plus que ça à ses yeux. A peine avait-il croisé les siens que son cœur s'était emballé, un simple contact et elle le lui avait volé.
Kili lâcha doucement la main de la naine, lui laissant le temps de découvrir par elle-même les lieux. Il n'avait pas grand chose à dire, aussi se contenta-t-il de lui donner de l'espace, autant pour retrouver contenance que pour lui laisser le temps de retrouver son souffle. Ses mains étaient moites et il se félicita d'avoir lâché sa main auquel cas, elle aurait senti le contact dégoutant de sa moiteur comme sa peau si parfaite. Il cacha ses dernières derrière son dos, les essuyant discrètement contre son postérieur en regardant le sol devenu soudainement fort intéressant.
La course effrénée n'était pas la seule cause à son état, le contact de la peau de la belle demoiselle ajoutée à la folie de son geste y étaient pour beaucoup. Et pourtant ce n'est rien. La liberté procurée par cette course folle. La sensation d'euphorie à se sentir suivi. Rien ne pouvait égaler la sensation qui l'envahissait à entendre le doux rire de la naine qui le talonnait. Il n'avait jamais entendu de plus beau son. Son rire lui procurait un sentiment tel qu'il se sentait presque pousser des ailes et il avait dut se réfréner pour ne pas allonger le pas, au risque de perdre sa dulcinée.
Alors qu'elle observait son intimité, le jeune nain observait la belle plongée dans ses pensées, priant pour qu'elle ait le courage de rompre le silence qui s'était installé. Il se sentait mal à l'aise, légèrement déboussolé et ne savait trop quoi penser. Que lui avait-il pris de l'amener ici ? Il aurait pu la mener jusqu'à un autre de ses endroits, un endroit nettement moins secret. Mais il n'avait pensé qu'à celui-là et une fois qu'il avait pris sa décision, il n'avait pu changer d'idée.
Sa grotte était spacieuse, suffisamment pour qu'ils aient tout deux de l'espace mais le bazar qui y régnait réduisait nettement l'espace alloué. S'il avait su qu'il y amènerait quelqu'un, une dame se surcroit, sans doute aurait il fait un saut pour ranger tout cela mais jamais n'y avait-il fait un seul brin de ménage. Il y venait souvent, toujours avec quelque chose de différent pour agrémenter sa cachette et cette fois aussi, il n'était pas venu les mains vides. Il était peu dire que c'était un sort réservé à ses coups de cœur même si ce dernier n'était pas voué à finir ses jours dans cette pièce.
La douce voix de la belle vint rompre le fil de ses pensées, l'y arrachant d'un petit sursaut de surprise, comme s'il en était venu à oublier sa présence comme chaque fois qu'il pénétrait ces lieux. Tournant la tête pour la contempler avec un regard neuf, il détourna les yeux pour observer sa grotte sous un nouveau jour.
« Je.. je ne sais pas. Je n'ai jamais posé la question. Pour des raisons évidentes... »
Il avait trouvé ce lieu quand il était petit, pour fuir sa famille et toutes les personnes à sa recherche ce jour là. Personne ne l'y avait trouvé et depuis ce jour, il l'avait gardé en tant que meilleure cachette en titre. Bien entendu, personne n'était au courant, pas même son frère ainé et poser la question aurait été prendre le risque de la faire démasquer. Haussant les épaules, il rougit jusqu'aux oreilles à l'accusation de la naine, réalisant soudainement la portée de son geste.
« Je n'avais pas réalisé. Je ne voulais pas.. »
Il marqua une pause, plongeant son regard dans le sien avant de s'exprimer avec tout son sérieux.
« Cet endroit est spécial dans mon cœur et je voulais vous le faire partager. J'espère qu'il vous plait. »
Il resta là, ne détachant pas les yeux de sa personne. Il resta un moment pour finalement baisser le regard. Le nain s'esquiva au fond de sa grotte pour débarrasser quelques objets qu'il mit par terre pour faire de la place, épousseta un peu et désigna d'un geste de la main triomphant.
« Une petite place pour vous asseoir. Je vous fais le serment d'occire toute créature pleine de pattes ou rampante s'approchant trop près de votre personne. »
Il s'inclina doucement, lui faisant une révérence digne d'un prince en lui réservant son plus beau sourire.