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Une nuit pleine de cauchemars [Elladan]
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 Une nuit pleine de cauchemars [Elladan]

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MessageSujet: Une nuit pleine de cauchemars [Elladan]   Une nuit pleine de cauchemars [Elladan] EmptySam 7 Fév 2015 - 16:20



 

 
“Une nuit pleine de cauchemars ”
Elinà & Elladan

 
Voilà quelques jours qu’Elladan m’a proposé de l’accompagner, la prochaine fois qu’il partirait à la chasse à l’orc dans les parages, et voilà quelques jours, donc, que j’y réfléchis. Oh, je ne suis pas tout à fait certaine que ce soit une bonne idée. Non, en fait je suis même tout à fait sûre que c’est l’une des pires idées qu’il ait jamais eues, et pourtant… Pourtant il en a eu des horribles, au cours des siècles, et j’en ai aussi souvent fait les frais que son frère. Elladan est le genre d’elfe capable de tourner en rond pendant des jours avant de faire bêtise sur bêtise pendant des mois, simplement parce qu’il a eu le temps d’y réfléchir. Un sourire amusé monte à mes lèvres, et je secoue lentement la tête avant de poser ma cape sur mes épaules et d’attraper mes armes pour les accrocher à mes avants bras. Mon regard se pose sur ma demeure, et je souris à ma servante, qui, comme à chaque fois que je pars se tord les mains, un air affreusement terrorisé sur le visage. Ma main gauche se pose sur son épaule et je lui souris avant de la rassurer encore une fois. Je ne pars pas seule, cette fois. Hier soir, je suis allée voir Elladan pour lui rappeler sa proposition, et lui proposer de me servir d’escorte. Pas de chasse à l’orc volontaire cette fois, mais simplement un voyage au Rohan, où je dois me rendre pour aider un guérisseur humain qui a fait appel à moi. Peut-être trouverons nous sur le chemin un groupe d’orc pour tester sa théorie, peut-être pas. Je dois avouer que je n’ai pas réellement envie de tomber sur une de ces créatures, et encore moins sur dix.

Pour ce voyage très court, je ne prends qu’une robe de rechange dans un balluchon, mes herbes et quelques provisions. Il n’y a après tout que deux jours de trajet, et Dunharrow se trouvera devant nous pour nous accueillir et nous permettre de nous reposer. Alors, oui : deux jours de voyage ne me semblent pas si épuisant, et je n’ai pas besoin de prendre tant de choses que cela. Ma Mearas restera pour ce voyage à l’écurie, comme l’animal d’Elladan ne pourrait pas suivre son galop. C’est donc mon étalon noir, Foudre, qui a besoin de sortir et de se dépenser un peu. Un sourire sur les lèvres, je sors récupérer Foudre à l’écurie avant de rejoindre Elladan à l’entrée de la ville.

- J’espère que tu es en forme… Je ne vais pas prendre mon temps pour tes beaux yeux, mon patient m’attend…

Sur cette petite pique, j’enfourche l’animal et me lance au galop dans les rochers qui entourent la cité, jusqu’au gué de la Bruinen, et je prends tout de suite vers le sud, en direction du Rohan. Après une longue journée de chevauchée, nous décidons de nous arrêter pour la nuit, dans une auberge de campagne. Si j’avais été seule, j’aurais très certainement continué sans m’arrêter, juste pour arriver à temps pour mon patient, mais je ne suis pas certaine que les chevaux puissent supporter de continuer à ce rythme toute la nuit. Ah, comme Histë me manque pour le coup… Ma Mearas possède une endurance que les étalons normaux n’ont pas. Mais, avec la nuit, des nuages sombres et orageux sont arrivés, et je n’ai pas envie qu’un des deux se blesse sur un rocher glissant ou dans un trou que nous n’aurions pas vus. Ce petit village qui arrive à l’horizon nous accueille juste au moment où les premières gouttes commencent à fleurir sur la route poussiéreuse.

Nous trouvons donc une auberge pour nous reposer durant la nuit, et après un repas rapide, nous montons dans la dernière chambre disponible, que nous allons devoir nous partager. Deux lits, l’un près de la fenêtre, l’autre dans un coin plus sombre. Je pose mes affaires sur le lit à côté de la fenêtre avant de tourner mes yeux vers la pluie qui inonde le monde, sursautant au premier coup de tonnerre. Je n’ai jamais aimé les orages. J’ai beau avoir eu deux mille huit cent ans pour me remettre, pour moi orage signifie encore et encore revivre cette scène où j’ai perdu mes parents. Si je n’arrive pas à en parler à quiconque, si je n’ai jamais dit un seul mot sur ce qu’il s’est passé ce jour-là à personne, cela ne veut pas dire que je ne m’en rappelle pas. L’orage grondait, et je me rappelle encore et encore des paroles de mon père, qui demandait au cheval tirant la charrette dans laquelle ma mère et moi étions d’aller plus vite, d’arriver avant la pluie. Mais, la pluie les a pris. La pluie, et les orcs me les ont pris, et moi… Moi j’ai observé tout ça, cachée dans un buisson, alors que les éclairs éclairaient le ciel par intermittence. Alors, non, aujourd’hui je n’aime plus les orages, même si celui-là m’a donné une certaine force de caractère dont je ne pourrais plus me passer aujourd’hui.

Je retire ma cape, la pose à côté du feu pour la faire sécher, même si elle n’a que peu pris la pluie, au moins elle sera chaude demain. Je retire les lames rétractables cachées dans mes avant-bras, et je les mets à côté du lit, avant de me rouler en boule sous ma couverture et de fermer les yeux. Je n’ai pas prononcé un seul mot du dîner, et j’espère qu’Elladan ne m’en voudra pas, mais … Mon cœur n’est pas à la fête ni aux relations sociales ce soir. Chaque coup de tonnerre dehors me fait frissonner de peur, et j’espère au fond de mon cœur que le sommeil me prendra et m’entrainera dans un endroit sans rêve où je pourrais m’évader.

Les minutes s’égrènent, les minutes passent les unes après les autres. La nuit passe de grise à noire, au noir le plus sombre. Les éclairs continuent à venir inonder la chambre de lumière, et moi je reste allongée sur le dos, observant les poutres lorsque l’éclair frappe à l’extérieur, comptant les secondes avant que le grondement du tonnerre vienne me faire frémir. De l’autre côté de la chambre, entre deux secondes où l’adrénaline emplit mon cœur d’une peur irrationnelle, Elladan dors d’un sommeil agité.

L’orage commence à s’éloigner un peu, si j’en crois le nombre de secondes entre l’éclair et le tonnerre, quand j’entends la respiration d’Elladan s’arrêter d’un coup et le bruit du sommier qui bouge brusquement. Je tourne la tête pour voir Elladan réveillé, assit dans son lit. Cependant, il ne dit rien, avant de se laisser tomber sur le dos, comme pour retourner dans le sommeil.

- Je peux dormir avec toi ?

Pourquoi j’ai dis ça ? Pourquoi ? N’importe quoi. Mais, visiblement, je suis décidée à m’enfoncer :

- J’arrive jamais à trouver le sommeil quand il y a de l’orage…
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MessageSujet: Re: Une nuit pleine de cauchemars [Elladan]   Une nuit pleine de cauchemars [Elladan] EmptyMer 11 Mar 2015 - 1:37



 

 
“Une nuit pleine de cauchemars ”
Elinà & Elladan

 
Loin de la chasse prévue à l'origine, c'est pour l'accompagner alors qu'elle se rend en Rohan que Elinà me demande de la suivre. Le matin même, je suis donc réveillé avant l'aube pour faire mon paquetage, n'emmenant que le strict minimum que je glisse dans la sacoche de selle que j'emporte avec moi. Je pose le tout sur mon lit avant de me passer la tête sous l'eau,  changer de tunique et placer ma cape de voyage sur mes épaules. Je récupère ensuite mon épée, posée contre le mur, pour la passer à ma taille, ainsi que mon arc et mon carquois rempli de flèches que je passe à mon épaule. Je récupère finalement ma sacoche que je balance par dessus mon autre épaule avant de chiper une pomme sur la table et sortir de ma chambre. Passant devant la porte de mon frère, je songe un instant à le prévenir de mon départ avant de me dire que si nous accrochons un sujet de conversation, Elinà n'est pas prête de me voir arriver... surtout si elle se trouve être le sujet... je commence à connaitre mon frère, depuis le temps. Je décide donc que je ne serais normalement pas parti six mois et qu'il y a donc une chance pour qu'on ne décide pas tout de suite d'envoyer les équipes de sauvetage à ma recherche, aussi je poursuit ma route sans m'arrêter pour sortir dehors, faisant face au soleil levant tentant de surplomber la forêt entourant la vallée. De là, je dévale les pentes de la cité jusqu'à arriver aux écuries, où je dépose ma sacoche le temps de seller ma monture, avant de fixer ma sacoche à ma selle. Je sors finalement l'étalon gris de son box avant de sortir de l'écurie, rejoignant les portes de la cité avant de monter en selle, prenant les rênes de ma monture en main comme le cheval a trop l'habitude de mes départs précipités. Pour une fois, nous attendrons, comme Elinà n'est pas encore arrivée.

D'ailleurs, à peine arrive-t-elle qu'elle commence déjà à m'envoyer une pique à laquelle je décide de ne pas répondre, me contentant de lâcher enfin la bride à ma monture qui s'élance au petit galop entre les arbres, sur cette voie que nous avons bien souvent prise, menant, par le Gué de la Bruinen, aux plaines du Rhovanion. Le Sud et le Rohan nous attendent, et nous ne perdons pas de temps comme la nuit tombée et la fatigue de nos montures seules nous conduisent à nous arrêter. Une auberge dans un petit village perdu au milieu de la plaine poussiéreuse nous accueillera pour la nuit, alors que les premières gouttes de pluie viennent se mêler à la sueur des chevaux. Nos chevaux confiés à l'écurie, où d'autres que nous saurons s'en occuper, nous nous octroyons un repas rapide avant de monter dans la chambre que nous occuperons  pour la nuit. Elinà s’approprie rapidement le lit situé sous la fenêtre, et je pose mes affaires sur l'autre, dans un coin plus sombre de la pièce. Je pose mes armes contre le mur le plus proche avant de me débarrasser de ma cape que je met devant la cheminée avec celle de Elinà. Retournant à mon lit, je récupère la dague dissimulée dans ma sacoche avant de la placer sous l'oreiller et me retourner vers Elinà pour lui souhaiter une bonne nuit avant de retirer mes bottes pour me glisser sous la couverture.

La nuit promet cependant d'être agitée, comme de nombreuses autres, comme mon esprit s'obstine à faire remonter à moi des souvenirs que j'aimerais mettre au fond d'une boite et enterrer suffisamment profondément pour ne plus jamais avoir à y penser. Je tente sans succès de me réveiller, tournant et me retournant sur le matelas, une main glissée sous l'oreiller pour serrer la dague qui s'y trouve dissimulée, sans vraiment me soucier de savoir si c'est par la garde ou la lame que je la tient. Un nouveau retournement plus tard, je parviens à me réveiller l'espace d'une seconde, m'asseyant dans le lit, pour ne parvenir qu'à continuer à devoir composer avec ces souvenirs qui me hantent tandis que le sommeil m'attire de nouveau dans ses bras maudits. Avec un grognement de résignation, je finis par me rallonger sur le dos, m'apprêtant à tourner de nouveau le dos à Elinà quand je l'entend me parler. Je me retourne donc dans sa direction, forçant mes yeux à rester ouverts et mon esprit concentré sur elle alors que je finis par lui offrir un léger sourire et tendre un bras vers elle.

"Bien sur, viens..."

On pourrait me reprocher l'absence de jovialité dans ma voix mais entre mon manque de sommeil et les cauchemars dont je peine à sortir, je décrète que j'ai parfaitement le droit de m'épargner les ronds de jambe. Je m'écarte légèrement pour lui laisser de la place alors qu'elle s'installe près de moi, et je glisse machinalement mon nez dans le creux de son épaule alors que je passe un bras autour de sa taille. Il ne m'en faut pas beaucoup plus pour m'endormir de nouveau, relevant légèrement la tête, mon nez restant glissé dans ses cheveux.
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MessageSujet: Re: Une nuit pleine de cauchemars [Elladan]   Une nuit pleine de cauchemars [Elladan] EmptyVen 13 Mar 2015 - 23:16



 

 
“Une nuit pleine de cauchemars ”
Elinà & Elladan

 
Ma voix si fluette dans le noir me fait l’impression, pourtant, de trancher l’air comme des lames tranchantes. Mon regard reste sur le plafond, alors que je n’ai pas l’intention de dormir cette nuit. Je n’ai pas l’intention de dormir, parce que je sais à quel point les orages ramènent à l’assaut de mon cerveau des souvenirs que je n’arrive pourtant pas à rappeler à ma mémoire en temps normal. Les rêves d’Elladan, dans le lit d’à côté, sont aussi agités que moi, alors que je me tourne, retourne, et que je finis sur le dos, que je finis sur le côté, et que j’arrive enfin à me retrouver incapable de dormir, à surveiller le lit d’Elladan. Alors, oui, cette voix qui rompt le silence de la nuit, même si c’est la mienne, elle me fait peur. Et, comme aucune réponse n’arrive dans le lit d’en face, je finis par expliquer rapidement ma demande. Je n’arrive pas à dormir. Je n’y arrive pas, et je n’ai pas l’intention d’arriver totalement épuisée demain là où nous devons aller. Mon patient a besoin de moi, et par-dessus tout, je dois être apte à diagnostiquer ce qu’il peut bien avoir, avant de finalement me retrouver à le soigner. Car, les gens qui m’ont appelée sont totalement aveugles, et seul mon talent – ou celui d’une autre guérisseuse elfe – peut les sortir du noir en leur donnant un peu d’espoir. C’est important, vous savez, l’espoir, pour eux, comme pour moi. Donner de l’espoir aux gens, tenter petit à petit de guérir leurs plaies physiques, tout autant de celles qui sont moins visibles, celles qui sont dans leur âme et dans leur esprit. Parfois, un mot suffit, parfois il faut un peu plus.

Alors, voilà. Pour dormir, je me dois de demander à Elladan d’être cette présence rassurante, cette présence rassurante qui va venir me prendre dans ses bras pour faire en sorte que seuls ceux-ci comptent. Qu’il n’y ait rien d’autre que son odeur qui emplisse mes narines et sa respiration qui hante mes oreilles. Là, là je sais que j’oublierais l’orage et mes peurs. Pour l’instant, seul le silence me répond, et au bout de quelques secondes, un bras se tend vers moi, au travers de l’espace qui sépare les deux lits. Je me relève et je traverse l’espace, m’immobilisant au milieu du chemin alors qu’un éclair frappe non loin, et je termine dans le lit d’Elladan, me glissant sous la couverture, la remontant le plus haut possible. Quelque part, j’aimerais me coller contre Elladan, comme s’il n’y avait plus que nous au monde, oublier tout le reste mais… Non, ce n’est pas possible. Si mon cœur me semble balancer pas mal dans sa direction, et ce malgré le nombre de défauts qu’il peut avoir, autant dire qu’il est compliqué pour moi d’imaginer la réciproque.

- Merci.

Je m’allonge sur le dos, et je finis par tourner un peu le dos à Elladan, parce qu’au fond, je suis bien plus mal à l’aise comme ça que dans mon propre lit, mais la main de l’elfe vient se poser sur ma hanche alors que sa tête se colle contre la mienne. Je sens mon cœur accélérer dans ma poitrine, au moment où le tonnerre emplit à nouveau l’air de la pièce. Ma main vient saisir celle de l’elfe, alors que je me crispe totalement, une nouvelle fois, et que je finis par fermer les yeux, mes doigts entrelacés dans ceux de mon ami. C’est comme ça que je m’endors, quelques minutes plus tard, apaisée par cette présence à mon côté.

C’est aussi comme ça que je me réveille, alors que le soleil commence à se lever, si j’en crois la luminosité, et je reste immobile, ma main dans celle de l’elfe à la respiration apaisée à mon côté. Je bouge un peu la tête pour baisser les yeux vers nos doigts, un sourire montant à mes lèvres, avant de murmurer :

- Je pourrais me réveiller comme ça après chaque orage…

Car, oui. Pour la première fois depuis toujours, j’ai dormis alors que dehors, les éléments étaient en train de se déchainer. Et, cela, je ne pense pas que j’aurais su le faire avec n’importe quel elfe…


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MessageSujet: Re: Une nuit pleine de cauchemars [Elladan]   Une nuit pleine de cauchemars [Elladan] EmptyVen 20 Mar 2015 - 17:31



 

 
“Une nuit pleine de cauchemars ”
Elinà & Elladan

 
Une nuit sans rêves. Cela fait longtemps que j'en ai abandonné l'idée. Mais malgré l'orage illuminant le ciel à travers la fenêtre, et le tonnerre frappant mes oreilles à intervalle presque régulier, je dois dire que cette nuit a sans nul doute été l'une des plus tranquilles qu'il m'ait été donné d'avoir depuis longtemps. Ok, la plus tranquille. Une nuit dont même le soleil se levant ne parvient à me tirer, contrairement à la voix de Elinà à mes cotés, dont la phrase me tire un sourire avant que je n'ouvre les yeux vers elle. Reposé. Je devrais lui réclamer une nuit pareille une fois tous les cinquante ans, ça règlerait la dette d'heures de sommeil en retard que je dois à mon corps.

"Je suppose qu'il est autant utile qu'à moi de te demander si tu as bien dormi. Je dois avouer que je pourrais m'y habituer..."

Bon, parler entre ses cheveux et l'oreiller, c'est pas le plus terrible à faire, aussi, je finis par me relever sur un coude, pour l'embrasser rapidement dans les cheveux avant que mon regard ne tombe sur nos doigts emmêlés, et je caresse machinalement le dos de sa min de mon pouce avant de croiser son regard, restant un instant fixé sur son visage, hésitant, alors que, si je contrôle parfaitement ma respiration, je ne peux rien pour les battements frénétiques de mon cœur. Mon hésitation pourrait durer des heures, alors que mon regard descend de ses yeux à ses lèvres, quand, enfin, je me décide à réagir et me rapproche pour l'embrasser, d'abord rapidement puis plus intensément. Elle peut me virer si elle le veut, je ne serais pas pris en faute d'avoir eu peur d'elle alors que j'affronterais un troll les yeux fermés. Non, Elinà n'est pas un troll, alors, pourquoi j'en aurais peur? Parce qu'elle peut prendre une voix sur-aiguë quand je la pousse à bout et qu'elle se fait un devoir de me remettre les points sur les i? Peut-être. A réfléchir. Un autre  jour.
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MessageSujet: Re: Une nuit pleine de cauchemars [Elladan]   Une nuit pleine de cauchemars [Elladan] EmptySam 21 Mar 2015 - 0:57



 

 
“Une nuit pleine de cauchemars ”
Elinà & Elladan

 
Elle ne se fait pas attendre, la réponse d’Elladan. Comme si je l’avais réveillé simplement en parlant ainsi. Je me raidis quelques secondes sur les premiers de ces mots avant de sentir mon cœur accélérer dans ma poitrine. Je me tourne alors qu’il se redresse sur son coude, pour lui faire face, sans pourtant lâcher sa main. Pourquoi est-ce qu’il me semble soudainement important que nos doigts restent unis ? Je n’en sais rien. Probablement pour tenter, à ma manière, de prolonger ce rêve étrange. Le pouce d’Elladan caresse le dos de ma main, et un frisson monte le long de ma colonne vertébrale, puis ses lèvres se posent sur ma tempe et je souris simplement. Ce geste protecteur, il l’a souvent eu avec moi au cour des siècles, tout comme son frère d’ailleurs. Je me contente de répondre à la question qu’il ne pose pas, tout en ne répondant pas à la seconde partie de sa phrase.

- J’ai dormis… comme un nouveau-né…

Sa présence m’apaise, et c’est un sourire encore un peu endormi que je pose sur lui, alors que je songe que, moi aussi je pourrais m’y habituer un peu plus que ce qu’il faut l’avouer à haute voix. Quelque part, dans mon crâne, il y a cette petite voix qui crie, qui hurle, qui me dit des choses telles que « Oh, Elinà, tu dois être tellement mal coiffée après cette nuit… Tu as passé la première partie à te tourner dans tous les sens… » mais je n’en ai cure. Au fond de mon cœur, je sais que c’est vrai. Mais, je sais aussi qu’Elladan m’a vue dans des positions pires que ça, couverte de sang alors que je sortais juste d’un combat, j’en passe et des meilleures. Mais, est-ce une raison, au fond ?

Oui, c’est une raison. Une vraie raison de n’en avoir rien à faire. Car, si un jour je me dois de l’épouser – quoi ? On peut rêver – il me verra dans cet état tous les matins. Hors de question que je fasse comme mon amie Niel et que je me lève tous les jours cinq minutes avant lui pour tenter de me faire belle pour les beaux yeux de mon compagnon. Ha ça. Même pas dans un cauchemar. Mon sommeil, il est sacré. Totalement sacré.

Mais, en cet instant, alors que mon regard est plongé dans celui d’Elladan, et je n’arrive pas à l’en éloigné, comme si un aimant m’attirait dans ce bleu profond, comme si je pouvais m’y perdre jusqu’à la fin des temps. Mon cœur… Mon cœur va sortir de ma poitrine. Oh, je sais bien que c’est scientifiquement pas possible, je suis une guérisseuse, après tout, et j’ai étudié avec l’un des maitres de l’art de la guérison : Elrond, le père de l’elfe qui partage mon lit en cet instant. Je sais parfaitement qu’il n’est pas possible que mon cœur sorte de ma poitrine. Pourtant, il bat si fort que c’est bel et bien l’impression que j’en ai. J’avale ma salive avec quelques difficultés, peu certaine de ce que cette tension entre nous est en train de devenir. L’air est électrique, l’air semble aussi suspendu comme s’il n’y avait plus rien d’autre que nous deux au monde. Mon regard ne quitte pas le sien.

Je suis surprise, je dois l’avouer lorsque je le vois approcher ses lèvres des miennes, avancer sa tête pour unir nos bouches dans un baiser qui me semble… Hésitant ? Timide ? Nouveau ? Unique ? Merveilleux ? Oui, tout ça à la fois, je pense bien. Je ferme les yeux et je le laisse m’embrasser, comme si le monde entier n’existait plus. Mieux que ça, en fait : je laisse mes lèvres répondre au baiser, je laisse ma main relâcher la sienne pour agripper sa chemise. Ce baiser… J’en ai rêvé, sans jamais oser me l’avouer à haute voix. J’ai réellement espéré de tout mon cœur qu’un jour il arrive. Parfois même, je l’ai confié à mi-voix à Elrohir. Mais, pour être tout à fait franche, une part de moi pensait réellement que jamais cela ne se produirait. Alors, mon cœur… Mon cœur déborde d’un bonheur que je n’aurais jamais cru pouvoir m’autoriser à vivre un jour.

Alors, lorsqu’Elladan s’éloigne pour respirer, laissant pourtant ses lèvres à quelques centimètres des miennes, c’est après quelques secondes à peine que mon visage monte à l’assaut du sien pour unir à nouveau nos bouches, encore une fois, laisser nos langues jouer l’une avec l’autre, tandis que mes mains s’aventurent sur ses épaules pour caresser ses muscles. Oh, je pourrais rester comme ça toute la vie. Je pourrais rester comme ça, en oubliant mes patients, en oubliant le reste du monde. Parce que je suis, ici, au summum du bonheur.

Peu m'importe ce qu'il se passera ensuite. Peu m'importe ce qu'il arrivera. Pouvoir revivre jusqu'à la fin des temps ces baisers sera, à mon sens, une douce folie suffisante. Et, s'il peut y en avoir d'autres... Alors, il y en aura d'autres. Je serais la dernière à m'y opposer.

Mais pour l'heure, ma chemise de nuit rejoint sur le sol les vêtements d'Elladan alors que nos lèvres et nos mains découvrent nos corps respectifs, sans pudeur aucune, sans hésitation aucune, perdus dans cette passion étrange que nous vivons perdus dans cette chambre d'auberge sous les combles. Nous lèvres se cherchent et se trouvent, Nos mains parcourent les courbes de nos corps et nous oublions, au rythme des soupirs partagés, le monde autour de nous, notre vie, et même cette mission qui pourtant m'était importante hier soir. Non, en cet instant, il n'y a plus que nous deux, ces baisers, ces caresses, cette respiration hachée qui se freine et s'accélère au rythme des mains qui apprennent à reconnaitre les zones si sensibles, source de plaisir, alors même que rien d'autre ne semble compter pour nous.

Combien de temps sommes-nous restés comme ça, à nous découvrir ? Quelques minutes ? Quelques jours ? Je n'en ai aucune idée. Mais, alors que les lèvres de mon amant viennent s'unir aux miennes une nouvelle fois, je le sens écarter un peu plus l'une de mes cuisses et se frayer un passage dans mon intimité. Son premier coup de rein me tire un petit cri de douleur parfaitement normal, et je le vois s'arrêter, une lueur incertaine dans son regard. Ma main se pose sur sa joue et mes lèvres remontent à l'assaut des siennes. Bientôt, nos corps bougent en rythme, et la douleur est bien vite oubliée au rythme des soupirs et des gémissements que j'essaie de réprimer en me mordant les lèvres, pendant qu'autour de nous le monde s'éveille et que l'auberge s'emplit de bruits de personnes qui se lèvent. Mais en cet instant, je n'en suis pas consciente. Non, pour l'heure il n'y a qu'Elladan qui compte.

Et puis, soudainement, mon corps est envahi d'un plaisir pur, et les lèvres d'Elladan viennent bâillonner les miennes, alors qu'il me rejoint, semble-t-il, dans cet assaut de félicité. Et puis, ses lèvres s'éloignent des miennes et il reste là, sa respiration courte répondant à la mienne. Nos regards se perdent l'un dans l'autre, toujours unis de cette manière si intime que j'ai peine à croire que ce qu'il vient de se passer est réel. Et puis, après ces secondes - minutes ? - de flottement, Elladan se laisse rouler sur le dos à côté de moi.

C'est à cet instant que les premiers doutes emplissent ma tête et que je réalise ce qu'il vient de se passer. Je viens de perdre ma virginité avec un elfe qui n'est ni mon fiancé ni mon mari. Une vague de peur glacée emplit mon cœur et je ferme les yeux durant une seconde avant de les rouvrir pour observer les poutres du plafond. Mon cœur accélère et je n'ai aucune idée de ce qu’il va bien pouvoir se passer ensuite. Après tout, Elladan reste un semi elfe, et s’il choisit d’agir comme sa part humaine pourrait le pousser à agir… Quelque part, je planifie déjà mon voyage en Valinor. Oh … Et si je tombais enceinte de cette nuit ? Non … Ce n’est pas possible. Ce serait une telle horreur. Ma réputation en serait entachée jusqu’à la fin des temps. Je finis, au bout de quelques minutes, par tourner la tête vers Elladan, roulant sur le côté, un bras sous ma tête dans pourtant dire quoi que ce soit. Mon ma main libre se pose sur une cicatrice sur son avant-bras, cicatrice que je me rappelle avoir soignée à l’époque, même si je n’ai appris que bien plus tard qu’elle était due à la tentative désespérée d’apprivoiser un bébé warg.

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MessageSujet: Re: Une nuit pleine de cauchemars [Elladan]   Une nuit pleine de cauchemars [Elladan] EmptyDim 22 Mar 2015 - 2:22



 

 
“Une nuit pleine de cauchemars ”
Elinà & Elladan

 
Ma respiration s'emballe alors que je l'embrasse et que nos langues se cherchent, et je retarde un maximum ce besoin naturel de respirer qui me force à libérer ses lèvres l'espace d'un instant, gardant cependant mon souffle mêlé au sien. Sa main ayant lâché la mienne pour s'accrocher au sol de ma chemise, j'en profite pour appuyer ma main sur le lit pour ne pas l'écraser de mon poids comme je me retrouve à présent totalement au dessus d'elle. Quelques secondes de respiration à peine avant qu'elle ne fasse le second pas, venant à son tour me dérober mes lèvres alors que je l'accompagne quand elle retombe doucement sur l'oreiller, et c'est sans réfléchir que je répond de nouveau à son baiser.

O si, je réfléchis, trop peut-être, et une partie de moi me dit que je suis en train de faire la connerie du millénaire, mais pour une fois, je laisse au placard cette partie de moi toujours prête à calculer le pour et le contre plus que de raison pour me laisser aller à profiter pleinement de ce moment. La fébrilité me gagne et je libère mes lèvres de celles d'Elinà pour croiser son regard, cherchant un signe quelconque  pour m'arrêter tant que j'en suis encore capable. Cependant, ses doigts jouant avec les lanières de ma chemise me semblent assez explicites pour que je me relève un instant, le temps de me débarrasser du vêtement, puis de la débarrasser du sien. Mes lèvres partent immédiatement à l'assaut de la peau de son cou, mes mains se faisant baladeuses, tandis que je sens ses mains faire de même sur mon propre corps, me provoquant quelques frissons quand ses doigts se promènent sur une cicatrice encore sensible ou une autre. Si je suis couvert de cicatrices à peu près de la tête aux pieds, et que nombre d'entre elles ne sont plus aujourd'hui que des traces brillantes sur ma peau, il se trouve que les plus récentes sont plus visibles, et de surcroit, plus sensibles... et que malheureusement pour moi, Elinà l'a parfaitement remarqué.

Je lui rend la pareille, découvrant chaque endroit sensible de son corps, tantôt de mes lèvres, tantôt de mes mains, jusqu'à atteindre la limite de ma frustration. Mes lèvres s'emparent de nouveau des siennes alors que ma main se glisse sur sa cuisse pour l'écarter davantage avant de me glisser en elle. Je m'arrête cependant quand je l'entend laisser échapper un léger cri de douleur, la regardant avec hésitation. Sa main vient caresser ma joue alors que ses lèvres viennent chercher les miennes, et je continue donc sur ma lancée, gardant mes yeux rivés aux siens, prêt à observer le moindre signe me disant qu'elle souhaite que j'arrête tout de suite. En vérité, rapidement, je suis bien trop occupé par cette intimité nouvelle que nous partageons, et je l'embrasse de nouveau, le souffle court, alors que j'atteins un niveau de plaisir inégalé. Je  libère finalement ses lèvres des miennes pour croiser son regard de mes yeux brillants tandis que je tente de reprendre une respiration plus calme. Finalement, je roule sur le coté, me laissant retomber brutalement sur le matelas tout en tâchant de récupérer mon souffle.

Après quelques instants, Elinà finit par se retourner vers moi, caressant d'un doigt une cicatrice assez ancienne sur mon avant-bras. Celle-là, elle date d'une époque où mon frère et moi trouvions judicieux de ramener un jeune warg à Imladris. Je laisse un léger sourire naitre sur mes lèvres avant de libérer mon bras de sa main pour le passer derrière elle, laissant ma main se poser sur sa hanche. Mes lèvres rejoignent son front, puis ses lèvres, avant que je ne lui soutire un nouveau baiser en laissant ma langue forcer le faible barrage de ses lèvres. Baiser que je finis pourtant par briser moi-même comme je sens que sans cela, on est repartis pour un tour. Et, de un, j'ai besoin d'une pause, de deux, c'est pas comme ça qu'elle va soigner son patient.

"Oublie pas qu'on a encore de la route. Va falloir qu'on bouge .... même si j'en ai pas envie."

Je ne termine qu'à peine ma phrase avant d'aller cacher mon visage dans le creux de son épaule, désireux de tout sauf de bouger de là où je suis. C'est que je suis bien là moi.

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MessageSujet: Re: Une nuit pleine de cauchemars [Elladan]   Une nuit pleine de cauchemars [Elladan] EmptyDim 22 Mar 2015 - 16:16



 

 
“Une nuit pleine de cauchemars ”
Elinà & Elladan

 
Je me retrouve une nouvelle fois avec les lèvres d’Elladan contre les miennes, comme s’il n’y avait rien d’autre que nous deux au monde. Mes yeux se ferment, et ma bouche s’avance légèrement pour suivre son visage quand il s’éloigne. Ses paroles arrivent à mon esprit et une frustration sans non emplit tout mon être et je me laisse aller totalement sur le dos, avant de caresser les cheveux d’Elladan et de repousser sa tête. Il a raison. Il a totalement raison. Je m’extirpe du lit pour me diriger vers la cuvette d’eau, sans prendre garde à ma nudité – ce qui serait bien idiot vu ce que nous venons de partager – et je me nettoie les mains et le visage avant de récupérer mes vêtements éparpillés entre mon lit et le sol.

- Oui, il y a une gamine de huit ans qui m’attends.

Durant toute cette opération, j’ai tenté de rester dos à lui, pour éviter de retourner dans ses bras, car je ne peux pas penser à mon propre bonheur, à ma propre envie alors qu’il y a une enfant entre la vie et la mort, et aucun guérisseur confirmé qui ne puisse s’occuper d’elle. Mais, je suis désormais presque habillée, et ma motivation à partir est remontée en flèche. Tout en laçant mon corset, je me retourne vers lui, un sourire sur les lèvres :

- Je t’attends en bas. Je vais demander de quoi nous restaurer à l’aubergiste.

Après avoir récupéré mes sacoches et ma cape, je me dirige vers la porte et je sors sans un regard de plus derrière moi. Je me dirige vers l’escalier, et je m’arrête là durant quelques secondes. Voilà qui s’appelle esquiver la conversation que nous devons avoir tous les deux. Les elfes… Les elfes ne font pas ça. Les elfes ne se laissent pas submerger par leur passion, nous ne sommes pas des humains. Cette nuit… Cette nuit aurait dû être ma nuit de noce, mais ça ne l’est pas. Et, hier, alors qu’Elladan et moi étions dans cette autre taverne, à Imladris, il m’a clairement dit son intention de ne pas se marier tout de suite… Après trois secondes à me torturer la cervelle, je reprends mon chemin vers le rez de chaussée où je demande une miche de pain avec du jambon à l’aubergiste pour Elladan et moi. Immédiatement après avoir payé, je me dirige vers l’écurie où je demande à un page de seller nos chevaux. Installée sur un petit muret, je coupe une tranche de pain et je pose du jambon dessus, en attendant qu’Elladan arrive. Les chevaux arrivent en même temps que lui, et je tends à mon amant la miche de pain et le jambon, avant de grimper sur mon étalon :

- Il ne nous reste que trois ou quatre heures de route.

Nous partons, au galop, et un peu plus de quatre heures plus tard, nous arrivons à la cité fortifiée de Dunharrow, où je me dirige immédiatement vers la maison imposante du seigneur de ces lieux. C’est sa fille que je viens voir ici, et autant dire qu’il semble tout à fait heureux de me voir arriver. Soulagé serait peut-être un meilleur mot.

- Dame Elinà ! Enfin !
- Seigneur Dastan.

Je saute sur le sol, avant de désigner Elladan, qui met pied à terre un peu plus calmement que moi. S’il veut s’occuper des chevaux, qu’il le fasse, sinon les écuyers de la cité sont tout à fait compétents, je le sais, pour travailler avec cette famille depuis plusieurs générations.

- Si mes appartements sont toujours disponibles, veuillez y conduire mon garde du corps. Je vais examiner Lyria. Que s’est-il passé ?
- Elle a voulu monter sur un véritable cheval… Je savais qu’il était trop tôt, je savais qu’elle était trop jeune mais… C’était son anniversaire… Elle m’a supplié et j’ai cédé. Elle est tombée et…

Tout en parlant, le Seigneur marche d’un pas rapide et nous nous dirigeons vers la chambre de la demoiselle. Mon regard se fait sévère. Lyria aura de la chance si elle s’en sort, au fond. Une chute depuis le haut d’un cheval à son âge… Je serre les dents pour ne pas critiquer l’inconscience du Seigneur de ces lieux, car je sais que cette leçon, apprise à la dure, lui sera profitable tout le reste de sa vie.

- Restez dehors. Non. Je ne sais que trop ce que je vais trouver dans cette pièce, Dastan. Et, je ne veux pas que vous assistiez à ces soins, qui seront extrêmement douloureux. Je ne sais même pas si je vais réussir à sauver votre fille, mais je vais faire de mon mieux. Allez rejoindre votre femme et vos fils, je viendrais vous voir lorsque j’aurais terminé.

Là, durant de nombreuses heures, j’ai appris au tout jeune guérisseur qui n’avait pas fini sa formation avant la mort de son maitre à remettre en place des fractures, à les maintenir en place de manière à ce que le corps de la jeune fille puisse se remettre, à bander son thorax de manière à ce qu’elle puisse respirer sans que ces côtes, fragilisées par la chute, ne se brisent pendant qu’elle respire et ne viennent se planter dans ses poumons. Et puis, pour terminer, la magie qui coule dans mes veines et que j’ai, durant de nombreuses années perfectionnée aux côtés d’Elrond m’a servie pour rechercher les hémorragies internes, guidant chacune d’entre elle sur la voie de la guérison.

Je finis par me redresser, avec un mal de dos infini, et je me tourne vers mon apprenti, un sourire rassurant sur les lèvres. Son visage prend un air soulagé, et je hoche la tête :

- Il va falloir la surveiller durant toute la nuit, mais je pense qu’elle est tirée d’affaire. Je vais te laisser t’en charger. S’il y a quoi que ce soit : fièvre, toux… tu m’appelles. Elle ne devrait pas se réveiller avant quelques jours, cependant. Je vais rester ici jusqu’à ce qu’elle s’éveille, et j’en profiterais pour t’apprendre ce que tu auras à faire pour guider sa convalescence.
- Merci, Dame Elfe.
- Je dois aller voir son père, maintenant. Si tu as besoin de rester éveillé durant la nuit, mâche cette plante, mais n’en abuse pas sans quoi le contrecoup sera compliqué à gérer pour toi.

Je sors de la pièce après lui avoir donné quelques plantes et je vais dans la salle du conseil directement, où je sais que je trouverais Dastan. Mon regard se pose sur lui, alors que je le vois vouté sur un de ses plans de bataille habituels. Se réfugier dans sa routine a toujours été pour lui le meilleur moyen d’encaisser les évènements. Je soupire un coup avant de lui expliquer ce que j’ai dû faire subir à sa fille, et qu’elle se trouve être en bonne voie pour se réveiller dans quelques jours, malgré l’état de ses blessures. Une fois cette épreuve terminée, Dastan me convie à la table de sa famille ce soir, et je hoche la tête, en signe d’acceptation :

- Elladan et moi serons honorés de partager votre repas, mais avant cela, j’aimerais prendre un bain et me reposer quelques heures. Pourriez-vous me faire monter un baquet d’eau chaude ?

Évidemment, il accepte. Il aurait été étrange qu’il en soit autrement. Je me dirige donc vers mes appartements, ceux que j’ai ici depuis quelques siècles que cette famille fait partie de mes patients. Là, je vais directement vers mon armoire pour choisir une jolie robe bleue que je pose sur le divan. Dehors, la luminosité baisse rapidement dans ces montagnes, et je prends le temps d’allumer des bougies dans toute la pièce pendant qu’un serviteur s’occupe d’installer un baquet en plein milieu de la pièce et le rempli d’eau chaude fumante. J’allume un feu dans la cheminée pour ne pas avoir froid, un peu étonnée de ne pas voir Elladan revenir. Mais, au fond de moi, je suis soulagée de repousser encore une fois cette conversation que nous devons avoir. Je laisse le page sortir avec un remerciement et j’ajoute quelques herbes odorantes dans l’eau. Je défais mes vêtements pour me laisser aller dans le baquet, les yeux fermés, une serviette à portée de main, d’autres plantes savonneuses sur le bord du baquet. Durant de longues minutes, je laisse l’eau assouplir ma peau et détendre mes muscles avant de commencer à réellement retirer la crasse qui me recouvre après ces deux jours de voyage effrénés.

Au bout de quelques minutes supplémentaires, je me redresse pour sortir de l’eau, et je m’enroule dans les serviettes chaudes avant de m’agenouiller devant la cheminée pour rajouter une buche. Une fois cela fait et le feu ravivé, j’essuie mes cheveux, repose la serviette sur une chaise, et me retourne vers la porte qui vient de s’ouvrir sur Elladan.

Ce matin, je disais « pas de pudeur après ce que nous avons partagé », n’est-ce pas ? J’ai soudainement l’impression que son regard qui glisse sur ma peau est aussi brûlant que des lasers. Pourtant, le sourire d’enfant qui vient d’obtenir un cadeau emballé dans un joli tissu brillant qu’il a sur le visage devrait me ravir, non ? Je prends une inspiration et je m’avance au travers de la pièce pour poser ma tête contre son épaule, espérant qu’il me serre contre lui au passage, parce que j’en ai réellement besoin. Cette pauvre enfant… L’inconscience de son père… C’est n’importe quoi. Si je dois avoir des enfants un jour, jamais je ne serais aussi inconsciente. Jamais.


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MessageSujet: Re: Une nuit pleine de cauchemars [Elladan]   Une nuit pleine de cauchemars [Elladan] EmptyLun 23 Mar 2015 - 0:25



 

“Une nuit pleine de cauchemars ”
Elinà & Elladan

 
La main de Elinà se glisse dans mes cheveux avant qu'elle ne me repousse, et alors que je retombe le dos sur le matelas, elle se retire de sous les couvertures, et je ne peux empêcher mon regard de flirter avec son corps alors qu'elle se dirige vers la cuvette d'eau, avant de récupérer ses vêtements. Mon bras se glisse derrière mon crane afin de remonter ma tête, et elle finit par se retourner enfin vers moi, m'annonçant qu'elle compte m'attendre en bas le temps de demander de quoi se restaurer à l'aubergiste. Je hoche la tête pour finir par sortir du lit alors qu'elle sort de la pièce, et je récupère rapidement mes vêtements et mes effets avant de me rhabiller et me passer rapidement un coup d'eau sur le visage pour achever de me réveiller.

Ma main finit par se poser sur le bois de mon arc que je m'apprête à passer à mon épaule alors qu'une petite voix dans ma tête m'arrête dans mon geste, tentant de me faire comprendre qu'après cette nuit, j'ai désormais autre chose de plus important que mon arme sur lequel compter, et auquel prendre attention. Mes yeux rejoignent un instant le ciel alors que je pense que je n'en rate pas une, et je finis par passer mon arc à mon épaule tout en me demandant ce que cela va vraiment changer pour moi dans l'immédiat. Même si j'ai l'air immature au possible, sauf en matière de combat (quoique, foncer dans le tas et réfléchir après est de mon répertoire), je ne compte pas prendre cette histoire à la légère et passer à la prochaine dès demain... Je suis plus elfe qu'humain, à ce sujet, et les histoires sans lendemain n'ont jamais été mon truc, même si je ne sais pas du tout où j'irais avec Elinà. Moi me caser pour de bon? Ce n'était pas franchement dans mes projets d'avenir... enfin, vu que ici et maintenant j'ai davantage envie de retrouver Elinà que mon cheval, je vais devoir discuter avec moi-même sur ce point... je crois que je suis fichu, foutu, attrapé... où sont les adultes quand on a besoin de conseils?!

Je soupire une dernière fois avant de sortir de la pièce et j'emprunte l'escalier pour descendre au rez-de-chaussée de l'auberge, où je dépose le solde de la chambre sur le comptoir avant de sortir à l'air libre pour retrouver Elinà, qui a déjà fait seller nos montures. Je suis resté combien de temps à contempler le plafond moi en fait?
Je pique rapidement une tranche de pain et de jambon avant de mettre le reste de nos provisions dans une de mes sacoches, et à peine ai-je fini de déjeuner que je met pied à l'étrier avant de la suivre alors qu'Elinà fait prendre le galop à sa monture. Trois ou quatre heures, oui, à une heure près. J'ai l'impression de me voir quand je fais une estimation du nombre d'orcs arrivant face à nous "oh, une dizaine ... à vingt-cinq près". Enfin, un peu plus de quatre heures plus tard, nous arrivons en vue de Dunharrow, et Elinà saute littéralement de selle pour s'intéresser au seigneur lui faisant face. Pour ma part, je descend plus calmement de cheval. Je salue rapidement l'homme face à nous avant de prendre en main les rênes des deux montures et me laisser conduire à l'écurie par l'un des hommes présents, certainement un écuyer ou quelque chose du genre.

Je profite donc du fait que Elinà soit occupée avec sa jeune patiente pour mettre les deux chevaux dans des boxes avant de les desseller tour à tour et passer à peu près deux heures à panser chaque animal, plus concentré sur les pensées qui m'assaillent que sur la tâche que je me suis octroyée. D'ailleurs, pour continuer la journée sans sortir de l'écurie, une fois les deux bêtes nourries et pansées, je passe une nouvelle heure à décrasser l'ensemble du matériel des deux montures avant de finir par en avoir ras-le-bol et glisser mes mains dans un baquet d'eau froide pour les laver, pour finir par y plonger carrément la tête, histoire de me remettre les idées en place. Cela fait, je prend en main mon arc et mon carquois laissés contre un mur avant de quitter l'écurie pour rejoindre les appartements de Elinà, que l'on m'indique rapidement. Je ne m'attendais cependant pas à la trouver simplement enroulée dans une serviette, et mon regard ne peux s'empêcher de la regarder, même si, en vérité, je ne vois pas grand chose de plus que dans certaines de ses robes...du moins pour le haut. La différence principale est que je la regarde davantage que je la regardais auparavant.

Un sourire nait sur mes lèvres tandis qu'elle se rapproche de moi en quelques pas pour venir poser sa tête contre mon épaule, et je passe un bras dans son  dos alors que de l'autre, je pose mon arc et mon carquois le long du mur le plus proche avant de passer mon autre bras dans son dos pour la serrer contre moi. Mon nez vient se réfugier dans ses cheveux, me laissant respirer son odeur, bien plus agréable que celle dont je dois être couvert, mélange de deux jours de voyage et de cinq heures perdues dans une écurie.
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MessageSujet: Re: Une nuit pleine de cauchemars [Elladan]   Une nuit pleine de cauchemars [Elladan] EmptyLun 23 Mar 2015 - 0:46



 

 
“Une nuit pleine de cauchemars ”
Elinà & Elladan

 
Perdue dans les bras d’Elladan, je sais parfaitement que nous devons parler. Je devrais prendre l’initiative de cette discussion, d’ailleurs, étant largement la plus mature de nous deux, mais je me contente de nicher mon nez dans son épaule, incapable e parler, incapable de dire quoi que ce soit. Le poids de cette journée pèse sur mes épaules comme si j’avais le monde dessus, j’ai besoin de me détendre, j’ai besoin de tout oublier, et pour ça je connais une solution que j’ai découverte ce matin même. Alors que le nez d’Elladan se plonge dans ma chevelure encore humide, mes mains relâchent son cou pour venir de placer dans ses cheveux, que je caresse un instant avant de reculer un peu, juste assez pour qu’il relève le nez et que mes lèvres viennent chercher les siennes.

Que le seigneur de Dunharrow nous attende pour dîner, je m’en fiche en cet instant, comme je n’ai qu’une seule envie, l’attirer dans la chambre, un pas après l’autre. Est-ce raisonnable. Certainement pas. Je suis bien placée pour savoir à quel point il est impossible pour moi d’esquiver certains désagréments, comme les bébés. Mais, je ne vais pas tomber enceinte pour si peu, n’est ce pas ? Non, je sais qu’il existe des plantes pour empêcher ça. Il me suffira de m’en procurer. Il me suffira de faire en sorte de faire attention.

- Tu pue le cheval. Retire moi ça.

Je laisse mes doigts venir jouer avec les lanières de sa chemise que je lui retire sans lui demander son avis avant de la laisser tomber par terre. Un sourire sur les lèvres, je l’embrasse à nouveau, alors que mes mains viennent caresser ses muscles et que je recule d’un pas, puis d’un autre, lentement. Il me suit, n’éloignant ses lèvres que pour respirer, ses mains dans mon dos. Dans mon propre dos, ma main vient chercher la poignée de la chambre, et je recule encore, jusqu’à ce que mes jambes butent contre le lit.

Ai-je besoin de vous décrire ce qu’il se passe ensuite ? Non, certainement pas. Nos corps recommencent à se découvrir, comme ce matin, comme s’il n’y avait que nous deux au monde.

Et puis, nos corps reposent sur le lit, blottis l’un contre l’autre, essoufflés, couverts d’une fine couche de sueur. Mes doigts s’unissent à ceux d’Elladan, alors que ma tête est collée contre le creux de son épaule.

- L’eau doit être encore chaude, si tu veux prendre un bain.

Je relève les yeux vers lui pour l’embrasser à nouveau, avant de me laisser tomber sur le lit à nouveau, avec ce besoin de confier ma journée. Mais, je ne dis rien. Je me contente de masser l’une de mes épaules, encore un peu nouée.

- Ou peut-être pas. Je n’ai aucune idée … Du temps qui a passé.


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MessageSujet: Re: Une nuit pleine de cauchemars [Elladan]   Une nuit pleine de cauchemars [Elladan] EmptyMar 24 Mar 2015 - 2:41



 

“Une nuit pleine de cauchemars ”
Elinà & Elladan

 
Je ronronnerais presque sous le contact de la main de Elinà dans mes cheveux, ayant oublié en cours de route mes grands projets concernant à ne jamais ô grand jamais me caser avec qui que ce soit. Je tente de résister quand elle se recule d'un pas avant que je ne relève la tête pour voir ses lèvres s'emparer des miennes. Quelques instants plus tard, cependant, elle me repousse d'une main posée contre mon torse en se plaignant que je pue le cheval, ce qui est bien loin de m'étonner vu que j'ai passé l'après-midi quasi complète dans l'écurie. Je laisse mon souffle parcourir son visage tandis que ses doigts jouent avec les lanières de ma chemise, et je n'accepte de m'éloigner que lorsqu'elle me débarrasse finalement du vêtement. Je me rapproche alors de nouveau, mes mains glissant dans son dos alors que mes lèvres s'emparent des siennes - ou le contraire, j'en sais rien - et ses mains glissent sur ma peau, parcourant mon torse et mes bras. Rapidement, nous rejoignons sa chambre, où son lit sera seul témoin de l'attraction que nos corps éprouvent l'un pour l'autre.
Quelque part, je sais que nous devrons bien finir par en causer, tôt ou tard, mais pour l'heure, mon esprit est occupé par toute autre préoccupation, et si je ne connaissait pas Elinà, je dirai même qu'elle m'occupe volontairement pour ne pas avoir à amener ce sujet sur la table.

Après un dernier baiser, je me laisse retomber sur le matelas, accueillant Elinà contre mon épaule alors que ses doigts se glissent entre les miens. Ma joue vient se poser sur ses cheveux alors qu'elle me dit qu'elle pense que l'eau doit encore être chaude pour un bain. Hum, j'avoue ne pas être convaincu, pour tout dire, mais, de toute façon, j'ai tout sauf envie de bouger d'ici.

"Envie de dire que j'ai fini dans la Bruinen bien assez souvent au cours de ma vie pour savoir prendre des bains froids, et même gelés. Mais là, nan, j'suis juste bien là où je suis."

Je laisse un léger sourire franchir la frontière de mes lèvres avant de fermer les yeux, me laissant bercer par la respiration de Elinà, revenant au calme en même temps que la mienne.

"Elinà?"

Je rouvre les yeux pour tourner le regard dans sa direction, croisant l'intensité de ses yeux noisette avant que sa main ne se porte à ma mâchoire et que ses lèvres rejoignent une fois de plus les miennes. Ok, j'ai ordre de me taire ... mais c'est pas tout à fait pour me déplaire, pour être honnête...
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MessageSujet: Re: Une nuit pleine de cauchemars [Elladan]   Une nuit pleine de cauchemars [Elladan] EmptyMar 24 Mar 2015 - 22:34



 

 
“Une nuit pleine de cauchemars ”
Elinà & Elladan

 
Un rire monte à ma poitrine quand Elladan me rappelle la Bruinen gelée pour y prendre ses bains. Il est vrai que s’il ne s’amusait pas à faire des paris stupides avec son frangin, il réussirait très certainement à éviter ce genre de désagrément. Mais, d’un autre côté, je n’ai pas à juger, et pour être tout à fait sincère, je n’ai pas l’intention de le faire. Parce que, vu ce qu’il se passe actuellement entre Elladan et moi, il y en aurait, des choses à juger. Ne jette pas la première pierre comme dirait l’autre, si tu ne veux pas qu’on te mette le nez dans tes propres erreurs.

- Pourtant, il faudra bien, nous sommes invités à dîner. Et, planter là notre hôte ne serait pas très poli, pour la simple raison qu’il veut me remercier pour avoir soigné sa fille.

Alors, pour être tout à fait sincère, je sais qu’on doit bouger de là, qu’on doit sortir de ce lit où pourtant je suis extèmement bien, mais, je n’en ai aucune envie. Je suis si bien, ici, avec les mains d’Elladan contre mon corps, mes yeux fermés. Pourtant, lorsqu’Elladan finit par prononcer mon nom, sur un ton bien trop sérieux… Je me tourne un peu et je pose mes lèvres sur les siennes. Non, pas maintenant. Pas maintenant, Elladan, ma journée n’a été que trop éprouvante et je n’ai aucune envie de l’entendre me repousser, pas maintenant. Alors, je l’embrasse, encore une fois. Je l’embrasse pour le distraire, quelques minutes ou quelques heures, jusqu’à ce que finalement je m’éloigne pour lui garesser la joue.

- Je vais m’habiller. Même si toi tu restes au lit, moi au moins je me dois de faire acte de présence.

Je me relève, après un dernier baiser et je passe dans la pièce d’à côté pour enfiler la robe que j’y avais préparée. Ensuite, je démêle mes longs cheveux pour les attacher sur le côté. Et puis, finalement… Après quelques minutes, je descends pour dîner, laissant Elladan là.

Voilà comment se passera toute la semaine, perdue que je suis entre les soins à apporter à Lyria, mais aussi les étreintes avec Elladan, et cette fuite en avant dans laquelle je me complais désormais, tentant d‘empêcher Elladan de mettre fin à ce rêve éveillé que je vis.


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