Mirkwood. Mirkwood est un endroit où j’aime à me retrouver en ce moment, loin des tracas qui sont les miens en Lorien. Oh, avoir ma propre cité, est un bonheur de tous les instants. Du moins jusqu’à ce que je me rende compte du nombre de paperasse que ça demande. Certes, j’ai un nombre certain de conseillers et de personnes pour m’assister, me soutenir. Des ministres, en quelque sorte, qui sont là pour m’aider. Mais, certaines tâches ne peuvent pas être déléguées, à personne d’autre que Celeborn. C’est ce que font le Seigneur et sa Dame, tel un roi et une Reine, même si jamais nous n’utilisons ce genre de terme pour nous définir. Parce qu’il n’y a pas à accepter ce terme pour nous autres qui sommes là pour guider notre peuple, nous ne souhaitons pas nous retrouver vénérés comme peuvent l’être certains rois et reine. Non, nous préférons être proches de notre peuple et faire quelque chose de plus sincère, de plus lié à eux, de moins conventionnel. Du moins, c’est ainsi que je vois mon rôle. Comme un guide et comme une mère pour eux. Et, c’est dans ce rôle maternel que je me dirige, aujourd’hui, vers un autre endroit de la cité de la forêt de Thranduil.
Après avoir parlé au père hier, voilà que c’est le fils qui va avoir droit à ma visite, pour la simple et bonne raison que je ne peux m’arrêter dans cet endroit sans aller voir Legolas. Ha, Legolas et moi, c’est une longue histoire. Si, alors que sa mère était encore en vie, j’étais attendrie de le voir grandir un peu plus à chacune de mes visites, c’est avec une tristesse infinie que je l’ai soutenu après la mort de celle-ci, et désormais j’essaie de venir le voir régulièrement pour suivre ce qu’il devient, pour être là pour l’écouter, peut être le conseiller lorsqu’il en a besoin. Oui, quelque part, Legolas fait partie de mon existence, peut être au même titre de mes petits-enfants, peut être parfois au même titre que Celebrian. C’est étrange, et ce lien dépend parfois des semaines, des mois et des années. Mais, j’apprécie encore et toujours de me retrouver avec lui.
Me voilà donc devant les appartements de Legolas, à frapper à la porte, avant d’attendre patiemment qu’on m’ouvre pour saluer la personne en face de moi :
Et si on remontait dans le temps ? Pas quelques semaines. Pas quelques mois. Ni quelques années. Mais à peu près un demi-siècle ?
En ce temps là, Vert Bois était encore une magnifique forêt. Le mal commençait doucement à prendre emprise sur Dol Guldur mais l'on ne trouvait pas ces maudites araignées aux quatre chemins. On ne croisait pas non plus des Orcs à tout bout de champ. Le chemin des Elfes était assez entretenu. Les voyageurs parcouraient librement la forêt sans craindre pour leur vie. Une période heureuse. Une période de paix. Une période que certains considéraient comme étant ennuyeuse. Parce qu'il ne se passait pas grand chose. Mais qu'importe. Il fallait apprécier les moments de paix quand ils étaient là. Parce que regarder par dessus son épaule toutes les cinq secondes pour savoir si on est en sécurité ou non, c'est loin d'être amusant. Mais passons. Car là n'était pas vraiment le sujet.
Legolas avait entendu dire que Galadriel était sur place. Sur Mirkwood. Elle était très importante pour Legolas. Un peu comme une tante éloignée. Il ne la voyait pas si souvent qu'il l'aurait souhaité. Ils n'habitaient pas côte à côte après tout. Entre Vert Bois et Caras Galadhon, il y avait une sacrée trotte. Et les seules fois où Legolas pouvait s'y rendre, c'était pour des raisons diplomatiques. Quand son père souhaitait envoyer une missive, un message important à Galadriel, c'est à lui qu'il confiait cette mission. Et ça lui permettait de voir celle qui occupait une part importante de sa vie, même si aucun des deux ne le montrait réellement. Enfin, surtout Legolas. Il appréciait beaucoup sa présence. Il appréciait beaucoup qu'elle soit là. Et le prince se demandait si la Dame de Lorien viendrait le voir. Ou non. A son humble avis ? Oui, elle le ferait. Elle le faisait toujours à dire vrai. Elle venait discuter de tout et de rien avec lui. D'ailleurs, ce matin là, on en vint à toquer à la porte de sa chambre. Il n'était pas encore parti. Ca lui arrivait souvent, en ce temps là, de partir, au petit matin, et d'aller dans la forêt. Parfois juste pour une ronde. Parfois pour s'entraîner. La forêt était sécurisée, pas comme maintenant où l'on pouvait rencontrer des araignées à tous les coins de rues. S'approchant de la porte, Legolas en vint à l'ouvrir. "Dame Galadriel !" Surpris, et pas en même temps, il s'inclina quelque peu afin de la saluer. "C'est toujours un plaisir." Il était ravi. Très. "Plutôt bien. Et vous ? Avez-vous fait bon voyage ?" Il se poussa quelque peu, afin de pouvoir la laisser rentrer si elle le désirait.
Quelques fois, mon cœur se serre en repensant à certains aspects de mon immortalité. Quelques fois, il est trop difficile pour moi d’arriver à comprendre que je puisse avoir des amis humains, des serviteurs à la vie aussi minuscule que l’étincelle d’une flamme. Oh, que cette immortalité peut être douloureuse, lorsqu’on y pense. C’est dans ces cas là – ou après une dispute avec mon époux – que je prends les routes pour aller rencontrer d’anciens amis, des elfes que je sais qui ne disparaitront pas. Et, c’est ce qui me conduit aujourd’hui devant la porte de Legolas, comme j’aime à passer du temps avec cet elfe là, cet enfant, à mes yeux, qui a grandi avec mes petit fils et qui sait être là, avec ce sourire qui me fait chavirer. Non, ne vous méprenez pas : mon cœur est tout entier pris et enveloppé de l’amour de Celeborn, mais j’ai pour Legolas une affection qui me fait penser à celle que j’ai pour ma fille ou pour le reste de ma famille. Parfois, n’avoir eu qu’un seul enfant est un fardeau que mon cœur ne sait porter, et je me sens obligée de partager le trop plein d’amour que j’ai pour le monde entier, avec d’autres personnes. Legolas, bien que je ne l’avoue que trop rarement à haute voix, fait partie de ces elfes là.
Trop rares sont les fois où je vois Legolas, trop rares sont les échanges que nous avons, même si à chaque fois, nous nous retrouvons comme si nous nous étions quittés la veille. Et, lors de chacun de mes déplacements en Mirkwood, jamais je ne manque l’occasion de demander à Thranduil si son fils est dans la cité, afin de passer quelques heures avec lui. Trop courtes heures, durant lesquelles j’arrive enfin à oublier mon rang, ma cité et tout le reste du monde.
D’ailleurs, l’air surpris de Legolas, alors que je suis face à sa porte me fait sourire. Je croise les bras pour le contempler, un air amusé sur le visage. Je secoue lentement la tête de droite à gauche en observant mon si protocolaire petit protéger s’incliner.
Legolas, mon enfant… Combien de fois t’ai-je dis de ne pas te comporter comme ceci alors que nous sommes seuls ?
J’ouvre les bras pour qu’il me serre contre lui, avec un air maternel sur le visage, même si mon sourire ne me quitte pas. Oh, combien j’aimais sourire, en cette époque… Dire que quelques mois à peine après cette rencontre, mon cœur saignerait de la perte de ma Celebrian… Mais, à cette époque, je ne le savais pas encore. A cette époque, j’aimais sourire et j’aimais simplement prendre la vie comme elle venait.
J’ai fais bon voyage en effet.
Mes bras relâchent le cou de l’elfe et je me recule d’un pas pour observer l’elfe de haut en bas. Oui, il semble aller bien. Il semble être en grande forme, et si j’en crois la tenue qu’il porte, il s’apprêtait à partir en balade.
Est-ce que je te dérange ? Tu es de garde aujourd’hui dans la forêt, ou pouvons-nous nous poser quelques instants pour rattraper le temps perdu ?
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Sujet: Re: Edro gûr Lin, Legolas... Mar 3 Mar 2015 - 19:51
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Dame Galadriel, face à lui. Cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient point vus. Certes, il arrivait que son père l'envoie en Lothlorien afin de porter quelques missives. Il lui faisait confiance pour que les missives arrivent en bonnes mains. Néanmoins, cela ne se produisait que trop rarement. Legolas était comme prisonnier d'une belle cage dorée. Ce n'était pas pour lui déplaire. Enfin ... Il y avait des moments où il avait l'impression d'être surprotégé. Il y avait des moments où il avait envie de faire autre chose de sa vie. De ne pas être qu'un simple pion que son père déplaçait à tout bout de champ. Parfois, oui, c'était cette impression qu'il avait. Et ce même s'il savait ouvertement que c'était faux et que son père ne voulait que son bien. Se sentir oppressé de la sorte ... Il en profitait bien quand il quittait le royaume de son père. La cité et qu'il allait se balader dans la forêt, l'air de rien. En ce temps là, Eryn Lasgalen était calme. Pas d'araignées ou très peu. Pas d'Orcs qui se baladaient ouvertement dans la forêt, au nez et à la barbe des Elfes. Rien de tout cela. Il était tranquille. Il pouvait monter sur un flet et attendre, les pieds ballants, dans le vide. Il pouvait rester sur ce flet et regarder les étoiles pendant des heures et des heures. Des choses qui, hélas, il ne pourrait plus bien faire en ce temps, du fait que le mal semblait avoir confirmé son emprise sur la forêt. Mais ça, c'était autre chose et c'était un autre sujet.
Quoi qu'il en soit, le prince était ravi de voir Galadriel. Il appréciait toujours sa compagnie et adorait qu'elle venait lui rendre visite à l'improviste. Comme elle venait de le faire en ce moment. Par respect, il s'était incliné. Comme à chaque fois. Il savait que ça l'ennuyait. Qu'elle n'aimait pas cela. Mais qu'importe. Il continuait de le faire. Et il continuerait à le faire. "Au moins une fois de plus que la précédente fois." en vint-il à dire dans un sourire. Il était prince. Il avait l'art des convenances. Il ne pouvait pas tout chasser d'un revers de la main simplement parce qu'elle le lui demandait. Tant pis si ça pouvait énerver quelque peu la Dame. Mais il ne changerait rien. Parce qu'il était comme ça, notre Legolas. Et qu'on ne le changerait pas, malgré tout ce qu'on pouvait en dire. Galadriel souriait, comme à son habitude. Elle venait d'ouvrir les bras en grand, comme à son habitude. Et ne pas lui faire une étreinte aurait été un sacrilège. Voilà pourquoi il s'était rapproché d'elle pour un gros câlin qu'il appréciait toujours. Il n'avait pas eu la chance de connaître beaucoup sa mère. Son père n'en parlait que peu souvent. Legolas le lui reprochait quelque peu mais il pouvait comprendre la douleur de son père. En n'en parlant pas, Thranduil s'évitait de souffrir inutilement. Ca le faisait souffrir lui quelque peu de ne pas savoir mais qu'importe. Parce que s'il n'en parlait pas avec Thranduil, il finissait toujours par en parler avec quelqu'un d'autre.
"Bien, tant mieux. Je n'aurais pas aimé apprendre qu'il vous soit arrivé quelque chose sur la route." Un petit imprévu, ça arrivait toujours. Mais une attaque, ça, c'était moins bien. Fort heureusement, les routes étaient plutôt bien sécurisées en ce temps là. Ca arrivait quelques petites intercades. Mais il n'y en avait peu. Il secoua la tête face à la question de Galadriel. "Allons, vous savez bien que vous ne me dérangez jamais." dit-il dans un sourire. "C'est toujours un plaisir de vous accueillir en mes appartements." Et s'il était parfois un peu bougon à cause des décisions de son père, il allait tout de suite mieux quand il voyait Galadriel. "Non, je ne suis pas de garde. Il est vrai que j'allais dans la forêt mais c'était plus pour flâner qu'autre chose." Mieux valait-il que son père n'apprenne pas qu'il flânait dans la forêt au lieu de faire des choses protocolaires. Mais bon, il savait que son secret était bien gardé avec Galadriel. "Souhaitez-vous que nous marchions ? Ou préférez-vous que nous restions là ?" Elle était l'invitée. A elle de décider.
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Sujet: Re: Edro gûr Lin, Legolas... Dim 8 Mar 2015 - 17:54
“ Ouvre ton coeur, mon enfant.”
Galadriel & Legolas
Oui, ce petit prince de mon cœur a bien raison : jamais, et je le sais, je ne réussirais à lui faire entendre raison sur le point qui nous sépare : ce protocole qu’il n’a de cesse d’avoir, et qu’il aura toujours, quoi que la dirigeante de le Lorien que je suis puisse dire. Cela me blessait un peu quelque part, car je considère Legolas comme un membre de sa famille, au même titre que mes deux petits-fils qui avaient autrefois passé de nombreuses années à étudier l’art de la guerre avec celui qui me fait face. Quand nous sommes en public, qu’il s’amuse à me vouvoyer, à me faire des ronds de jambes, et autres choses tout à fait protocolaires. Mais, alors que nous sommes seuls, pourquoi continue-t-il de faire toutes ces choses qui le cantonnent à un rôle de prince, pourquoi mettre cette barrière entre nous, alors que je lui ai tout à fait dit qu’il pouvait laisser là les convenances, pour être simplement lui-même. ? Je ne le sais pas. Peut-être n’est-il réellement que protocoles et convenances ? J’espère que non, sans quoi mes petits-fils ne l’apprécieraient pas autant.
- Et je vais devoir te dire une fois de plus d’arrêter, n’est-ce pas ? Encore et toujours.
Mais, après ce jeu de langage, voilà qu’il me serre enfin dans ses bras, et mon sourire monte jusqu’à mes oreilles, alors que je lui assure avoir fait bon voyage avant de le relâcher pour écouter sa réponse, la tête légèrement penchée sur le côté. Oui, un imprévu arrive toujours, mais l’heure n’est pas à penser à ces choses-là, non. L’heure est à nos retrouvailles. Et, je ne m’attarde pas sur le sujet, me contentant de l’observer avant de hocher la tête lorsqu’il me dit que je ne le dérange jamais. Vraiment ?
- Et ton père te laisse le temps de flâner ? Réellement ? Connaissant mon ami, il est étrange d’entendre ceci.
Là où Elladan et Elrohir passent leur vie à flâner sur les Terres du Milieu, à découvrir tout ce qu’ils peuvent découvrir, je trouve Thranduil parfois trop sévère avec son fils. Un bon dirigeant se doit d’avoir vu le monde dans son ensemble pour pouvoir comprendre ce qu’il se passe autour de lui, pour comprendre les royaumes qui l’entoure et pour arriver à concevoir avec plus de précisions quels sont les besoins de son propre royaume, mais aussi pour les autres. L’art de la politique est, à mes yeux, un art délicat, où le souverain doit savoir proposer à ses alliés, quelque chose qui les intéresse pour obtenir quelque chose qui l’intéresse encore plus.
- Voilà longtemps que je ne me suis pas promenée entre les arbres de la forêt noire. Me montreras-tu tes endroits préférés ? Ou alors, là où tu jouais avec les jumeaux lors de leurs années d’entrainement ?
Rares sont les fois où je peux profiter de mes séjours dans la forêt noire pour simplement marcher au hasard. Nombreuses sont les fois où je ne suis venue qu’en coup de vent avant de repartir aussi vite au loin, vers d’autres responsabilités. Et, s’il y a une choses que les millénaires ne m’ont jamais apporté, c’est bien ce voyage sur les pas de mes petits fils, que j’entrevois ici avec Legolas.
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Sujet: Re: Edro gûr Lin, Legolas... Dim 15 Mar 2015 - 16:58
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Trop protocolaire. Un balai dans le cul selon certains. Enfin, par certains, il entendait surtout Elladan et Elrohir. Certes, il avait passé pas mal de temps avec les deux jumeaux d'Imladris. Mais cela ne signifiait pas pour autant qu'il était plus décontracté. Peut-être un peu quand même. Passer du temps avec les jumeaux lui avait fait du bien. Et sans doute que c'était grâce à eux qu'il était ... comment dire ... moins froid. Bien qu'il l'était encore selon certains. Mais que voulez-vous ? C'était là l'éducation qu'il avait reçu. "Tiens toi bien mon fils ..." Oui, il se tenait bien. Si bien qu'il s'ennuyait parfois. Fort heureusement, Elrohir lui avait appris quelques tours de passe-passe. Et faire quelques bêtises. Elles étaient rares. Mais ça lui arrivait de temps à autre. A votre avis, pourquoi se retrouvait-il souvent dans la forêt ? Il faisait du surf sur les plus grands troncs d'arbre. Il s'amusait en allant de lianes en lianes. En ce temps là, il n'y avait pas toutes ces maudites araignées qui squattaient la forêt. En ce temps là, oui, qu'on se le dise, Legolas était peut-être bien plus enjoué qu'il ne l'était actuellement. "Encore et toujours." se contenta-t-il de lui répondre dans un sourire. C'était un moyen de détendre l'atmosphère, en quelque sorte. Pas toujours le meilleur des moyens parce que ça ramenait toujours à une discussion ou une autre mais bon. Passons. Là n'était pas vraiment le sujet.
Quand bien même il gardait son sérieux, cela ne l'empêcha pas de se rapprocher de Galadriel pour lui faire un câlin. L'étreindre. La prendre dans ses bras. Un peu de proximité, cela ne pouvait pas leur faire de mal, n'est-ce pas ? "C'est une façon de parler. Car comme tout père, il est souvent derrière mon dos." en vint-il à dire dans un hochement de la tête. Est-ce que Legolas lui en voulait d'être tout le temps sur son dos ? Derrière lui ? Est-ce que le prince le lui reprochait ? Non. Il était roi. Il savait ce qui était bon pour ses sujets ou bien ce qu'il ne l'était pas. Et tout ce que Thranduil faisait, c'était pour le bien-être de son fils. Pour qu'un jour, il puisse prendre la relève. Pour qu'un jour, il soit capable de diriger comme son père le faisait. Bon, il était vrai que Legolas avait le temps de voir venir. Que ça ne se produirait pas avant un grand moment. Du moins, l'espérait-il. Il ne rêvait pas de pouvoir. Il ne rêvait pas d'avoir des sujets à diriger. Et pour le moment, ce n'était pas prêt de changer. Et il espérait que ça ne soit pas le cas avant un long et long moment. "Il fait en sorte que je puisse devenir un bon roi un de ces jours." dit-il dans un hochement de la tête. "Bien que je n'ai pas réellement hâte que ça arrive." Du tout. Peut-être lui fallait-il encore quelques millénaires pour y réfléchir. L'idée ferait bien son bonhomme de chemin, un de ses jours. Parce qu'il ne pouvait pas envoyer paître son père. Il était son seul héritier.
Legolas proposait à Galadriel de faire un tour. Et celle-ci voulait voir des lieux qui étaient chers à son coeur. Des endroits où il avait l'habitude de se promener. Ou bien d'ailleurs. Et outre ces endroits, elle voulait également voir les lieux où se rendaient ses petits fils. Les endroits où ils avaient pu s'amuser. Il eut un hochement de la tête. "Je peux le faire. Sans aucun souci." Ainsi donc, le voilà se mettant à marcher. Galadriel à ses côtés. "Je doute que nous aurons l'occasion de tout voir aujourd'hui." lui dit-il dans un hochement de la tête. "Mais je ne pense pas que tu vas repartir tout de suite après, non ?" Il avait penché la tête, tout en la regardant. Legolas espérait bien qu'elle allait rester quelques semaines au moins.
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Sujet: Re: Edro gûr Lin, Legolas... Sam 21 Mar 2015 - 0:22
Spoiler:
C'est malin, maintenant Elrohir veut un topic où il apprend à Legolas à faire du surf... Et embaucher la joueuse d'Elladan pour le dit sujet ...
“ Ouvre ton coeur, mon enfant.”
Galadriel & Legolas
- Très bien, alors, arrête donc un peu de te comporter comme ça, vilain garnement, sans quoi je vais devoir te faire copier des lignes…. Ou, non pire. Tu devras convaincre Celeborn de jeter cette horrible peinture jaune canari qu’il a faite lorsqu’il s’ennuyait il y a six ou sept cent ans lorsqu’il apprenait la peinture par oisiveté, et qu’il a accrochée dans mon salon.
Je me moque de lui. Je me moque vraiment de lui. Enfin, s’il veut essayer de s’occuper de ce différend qui nous sépare depuis des années, mon époux et moi, je lui laisse volontiers la liste des « œuvres » à faire enlever de ma demeure. Parfois, je dois avouer une chose … Un vilaine petite chose : je les offre, les œuvres affreuses de Celeborn. Il est si facile de lui faire croire que je veux partager son talent avec le reste du monde quand j’ai, depuis longtemps, cessé d’espérer avoir un jour un intérieur coordonné et classe.
Enfin. Pour l’heure, je réussi à gagner encore une fois le combat, comme je peux serrer Legolas dans mes bras, un sourire sur mes lèvres, comme s’il était réellement le quatrième de mes petits-enfants, car au fond, vu l’amitié qui le lie depuis toujours aux jumeaux, il est impossible à mes yeux qu’il soit autre chose. Autrefois, sa mère était une de mes amies proches, et c’était avec un sourire et des petits gâteaux aux amandes que nous discutions en les regardant s’entrainer dans la cours, faire leurs concours de tir à l’arc et autres enfantillages du même genre, toutes les deux. Legolas était entré dans ma famille bien avant que sa mère ne perde la vie, et que je m’immisce un peu dans la sienne pour lui apporter cette présence que j’espère rassurante.
- Oh, il l’est bien trop si tu veux mon avis. Mais, je ne devrais pas dire ça. Thranduil a ses raisons, comme tout père. Cependant, je dois avouer qu’il m’est compliqué de te voir étouffer ici alors que mes petits-fils parcourent le monde comme bon leur semble pour tenter de tout voir et tout découvrir.
Avec la bénédiction de leur père. Mais, ceci je dois le garder pour moi. Un sourire sur mes lèvres, je finis par relâcher Legolas avant de reculer de deux pas et de l’observer me parler de son père et de la façon dont il sera roi un jour.
- Je n’ai réellement aucun doute sur le fait que tu seras un bon roi, Legolas. Tu possèdes une certaine impulsivité, mais tu sais rester en retrait pour réfléchir suffisamment pour prendre la décision la plus sage, et ce même lorsque deux garnements aux cheveux bruns te font leurs meilleurs yeux de chat potté pour te convaincre de participer à la plus grosse bêtise du siècle.
Et, nous voilà sur le point de partir faire un tour. J’ai quelques chemins de promenades habituels dans la forêt noire, mais je sais aussi qu’il en est que je ne connais pas. Voilà pourquoi je propose … Non, je demande à Legolas de m’emmener sur les chemins que les jumeaux et lui-même ont pu emprunter au fil des siècles, car j’ai besoin de voir leurs lieux de bêtises, ces endroits où ils ont comploté et où ils ont créé des farces avant de les faire subir à leurs cibles.
- Non, je n’ai pas l’intention de repartir tout de suite. J’ai envie de rester par ici quelques semaines, au moins jusqu’à ton anniversaire le mois prochain. Tu sais que j’aime venir par ici pour te faire un cadeau tous les ans à cette date. Je ne vais pas faire et refaire l’aller-retour deux fois dans le même tout de même.
Un rire monte à ma poitrine et j’attrape le bras de Legolas pour que nous marchions dans le palais bras dessus bras dessous, avant de pencher la tête vers lui :
- Je suis bien trop vieille pour ce genre de voyages. Bientôt, je me retrouverais être toute ridée, toute voutée et incapable de quitter ma cité, comme ces petites vieilles humaines dont l’âge semble être aussi ancestral que le poids des années que j’ai sur les épaules.
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Sujet: Re: Edro gûr Lin, Legolas... Ven 27 Mar 2015 - 20:58
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Legolas fronça quelque peu des sourcils tandis qu'elle lui demandait d'arrêter de se comporter de manière trop protocolaire. Sans quoi, elle finirait par lui donner un gage qu'il n'oublierait pas de sitôt. Comme convaincre Celeborn de jeter quelques affaires horribles. Le jeune prince secoua la tête. "Non. Je sais très bien que je n'arriverais pas à lui tenir tête. C'est peine perdu que d'essayer de lui faire se débarrasser de ces peintures." Legolas avait eu l'occasion de les voir à quelques reprises, ces peintures, lors de voyages jusqu'à Caras Galadhon. Horrible. C'était horrible. Il n'y avait pas d'autre mot. C'était une catastrophe. Legolas avait bien tenté de lui faire comprendre que ces oeuvres étaient terribles et vraiment pas du goût d'un Elfe. Dans le sens où, généralement, les Elfes étaient doués dans les arts plastiques. Mais là ... Non, c'était une horreur certaine. Avec toute sa diplomatie, vraiment, Legolas avait cherché à lui faire comprendre qu'il devait les jeter. En vain. Il avait usé des manières détournées, n'avait pas été cherché l'affront avec le Seigneur. Ca n'avait pas eu l'effet escompté. Et c'était bien dommage. "J'ai déjà conversé avec lui à ce sujet. Cela n'a rien donné à dire vrai." Le prince eut un léger soupir. Après tout, c'était pas vraiment son problème. Ce n'était pas lui qui avait ces oeuvres sous le nez, mais bien Galadriel. "Peut-être que le plus simple, ça serait de prendre cette peinture. Et de la jeter au feu. Ni plus. Ni moins. Certes, il sera en colère. Mais au moins, elle ne serait plus là, sous ton nez, à te narguer." C'était une idée comme une autre. Elle ferait bien ce qu'elle voulait après tout. Si elle voulait la jeter et se mettre à dos son mari, libre à elle de le faire. Ils finiraient bien par se réconcilier. Ils étaient ensemble depuis tellement de temps maintenant qu'ils n'allaient pas se séparer après tant d'années, que dis-je, de siècles, de millénaires. C'était un amour inconditionnel et sans fin. Legolas se demandait, parfois, s'il finirait par trouver son âme soeur. Force est de constater qu'il ne l'avait pas encore rencontrée. Mais cela ne signifiait pas pour autant qu'il ne la croiserait jamais.
Quoi qu'il en soit, après une forte étreinte avec celle qu'il considérait comme étant sa tante, Legolas en était venu à parler brièvement de son père. Il adorait Thranduil. Normal après tout, il était son fils. Sa progéniture. Ce qu'il supportait moins, c'était cet enfermement. Cette emprise que le roi avait sur Legolas. Le fait qu'il n'était pas libre de ses allées et venues. Il aurait tant aimé pouvoir parcourir librement la Terre du Milieu. Certes, il était, parfois, envoyé au loin pour des missions diplomatiques. Mais il aimerait faire autre chose que des missions diplomatiques. C'était pénible. Mais que pouvait-il y faire ? Pas grand chose. Galadriel était de son avis. Il étouffait un peu trop son fils alors que les jumeaux d'Imladris allaient et venaient à leur guise. "Il m'arrive souvent de les envier. Je me dis qu'ils ont une telle liberté et qu'ils peuvent aller où ils le souhaitent. Mais en même temps, ils ne sont pas souvent chez eux." Et ça devait être difficile pour eux. Du moins, c'était ce que Legolas se disait. Peut-être se trompait-il. Peut-être qu'au contraire, ils aimaient cette liberté et ne pensaient que peu souvent à leur chez eux. Il ne saurait dire. Quoi qu'il en soit, oui, Legolas était envieux et aimerait bien être à leur place de temps à autre. Même si ce n'était que pour quelques semaines. Sortir de Mirkwood lui ferait du bien. Encore fallait-il que son père l'autorise et ça, c'était pas gagné d'avance.
Un roi ? Lui ? Oui, un jour, il le deviendrait. Il prendrait la place de son père. Et il règnerait en bon souverain. Ou du moins, l'espérait-il. Sans doute ferait-il quelques erreurs. Mais fallait espérer que ça ne soit pas des erreurs graves. En tout cas, Legolas ferait tout son possible pour rendre son père fier. Bien qu'il se doutait que s'il devenait roi, c'était que Thranduil était soit mort, soit il avait pris le bateau pour les terres de Valinor. L'un comme l'autre, cela ne l'enchantait guère mais bon, comme dit, ce n'était pas pour tout de suite. Galadriel restait confiante. Si Legolas doutait, elle, elle était confiante quant à sa capacité de régner une fois que Thranduil ne serait plus là. Le prince se mit à rire tandis qu'elle évoquait la capacité de manipulation des jumeaux. "Effectivement. Ils sont terribles ces deux là. Très terribles." Il eut un sourire au coin des lèvres. "Je ne saurais dire lequel des deux est le plus manipulateur." Il secoua la tête. "Mais il est vrai qu'il n'y en a pas un pour attraper l'autre." Ca, c'était certain. "Il est très difficile de leur résister. Mais j'y suis arrivé quelques fois. Jusqu'à ce qu'ils finissent par me chauffer les oreilles." De manière négative, il secoua la tête à nouveau. Qu'est-ce qu'il avait pu s'amuser néanmoins. Ca lui avait permis ... de voir autre chose. De faire autre chose. De s'amuser un peu. De déconner. D'être moins sérieux. Bien moins sérieux qu'il n'aurait dû l'être. Honnêtement, sans Elladan ou bien Elrohir, il aurait pu être mortellement ennuyeux. Il l'était de temps à autre. Tout comme il savait ne pas l'être.
Mais passons. Car si l'heure était à la discussion, c'était également l'heure de la promenade. Et sans plus attendre, ils s'étaient donc éloignés des appartements de Legolas. Galadriel voulait voir des endroits en particuliers. Et il allait le faire. Il allait lui servir de guide. Et il lui montrerait tous les endroits où les jumeaux avaient pu passer. Galadriel lui avoua vouloir les rester dans les parages. Du moins, jusqu'à l'anniversaire du blondinet. "Il est vrai que partir pour revenir dans à peine un mois, ça serait un peu stupide." Très stupide à dire vrai. "Autant t'épargner un long voyage fatiguant." Enfin, lui ne trouvait pas que c'était si fatiguant que cela. Peut-être parce qu'il avait quelques millénaires de moins que la dame. Et qu'il avait l'habitude de faire Caras Galadhon Mirkwood assez rapidement sur les ordres de son père. "J'apprécie beaucoup que tu sois là chaque année. Mais tu sais, si tu ne peux pas venir, je n'en ferais pas un drame." Il serait déçu. C'était certain. Mais parfois, il y avait des choses qui étaient plus importantes qu'un anniversaire. Il ne lui en tiendrait pas rigueur si elle ne venait pas. Jamais. Le prince secoua la tête par rapport à ce qu'elle venait de lui dire. "Allons, allons. Balivernes ! Je suis sûr que tu as encore quelques millénaires devant toi avant d'être trop vieille." Il eut un hochement de la tête. "Et puis, tu sais, on a seulement l'âge qu'on a dans sa tête." Plus elle se sentirait jeune, et plus elle resterait jeune. Ca, c'était un truc qu'il avait appris des jumeaux. Legolas avait pratiquement le même âge qu'eux, à quelques années près. Pourtant, dans sa tête, Legolas faisait bien plus vieux que les deux jumeaux. Pour la simple et bonne raison qu'ils restaient jeunes parce qu'ils faisaient en sorte pour le rester. Et par le biais de leurs bêtises, c'était un moyen de rester jeune.
désolée s'il y a des fautes... J'ai une double otite du coup j'ai du mal à rester concentrée assez pour les enlever...
Un sourire satisfait monte à mes lèvres alors que Legolas avoue qu’il ne saurait pas tenir tête à Celeborn face à ces affreuses peintures et autres œuvres d’art qu’il possède et dont il m’impose la vision, envers et contre tout. On dit pourtant que les elfes sont dotés d’un gout pour les arts plus que certain, que nous savons œuvrer pour la finesse la plus exquise. Oui, tous les elfes que je connais sont ainsi. Tous les elfes que je connais savent manier l’art de la forge pour fabriquer les bijoux les plus ciselés, ils manient l’art de la musique, du dessin et l’architecture avec une grâce qui m’est tout ce qu’il y a de plus normale. Et, au milieu de ça, il y a Celeborn. Celeborn qui doit avoir un souci de vision, malgré l’œil perçant qu’il peut avoir et cette façon qu’on ses flèches de toujours toucher au but. Car oui, pour lui le rose et le bleu vont bien ensemble, entre autre couleurs horribles. Pour le coup, il n’est pas possible de lui faire entendre raison, et c’est dont une tâche impossible que je propose là à Legolas, même s’il m’est impossible de l’avouer à haute voix. Une petite vengeance pour cette cruelle distance qu’il met entre nous. Après tout, ce n’est pas non plus dramatique… Si Legolas n’arrive pas à cette tâche, il me suffira de « rendre » à Elladan les feu d’artifice qu’il a « empruntés » à Gandalf lors d’une soirée, et de lui demander en échange de viser le salon pour le détruire totalement. Ainsi, je pourrais, durant quelques semaines, être épargnée de ces couleurs horribles.
Je crains que ce ne soit pas possible. La dernière fois que j’ai fait ça, il a trouvé encore pire pour mettre à la place.
Je lève les yeux au ciel avant de pousser un soupir et je secoue la tête de droite à gauche. Combien de temps cela fait-il que je suis face à cette histoire et que je finis toujours par accepter cet art que pourtant je déteste ? Trop longtemps, je pense. L’amour, c’est savoir faire des concessions. C’est peut être ceci, que je devrais dire à Thranduil pour que Legolas obtienne plus de libertés ? Je ne sais pas. Je n’ai, après tout, pas mon mot à dire dans cette histoire…
En effet, les jumeaux sont peu souvent à Imladris, mais ils finissent toujours par y revenir, pour voir leur père et pour raconter toutes ces choses qu’ils ont vues. Je pense qu’Elrond n’a jamais voulu les brider : pour eux, apprendre à voir le monde leur permet de grandir, bien plus que s’ils étaient coincés à la maison.
Les jumeaux sont épris de libertés, après tout, et les voyages forment la jeunesse. Alors, certes, peut-être ont-ils un peu trop de liberté. Peut-être que Celebrian et Elrond devraient leur imposer quelques limites, mais d’un autre côté… connaitre les peuples qui les entoure est le meilleur moyen pour eux de devenir, plus tard, de bons souverains.
- Oh, pénible. Oui, c’est tout à fait le mot qui leur correspond. Tu les as bien cernés.
Un rire monte à ma poitrine alors que je secoue la tête de droite à gauche, légèrement. Oui, les jumeaux sont pénibles. Manipulateurs et adorables quand il le faut, de véritables teignes lorsqu’il ne le faut pas. Mes pas suivent ceux de Legolas alors que je lui avoue que je vais rester dans les parages, afin de rester jusqu’à son anniversaire. Je pense à lui envoyer toujours un cadeau pour cette date, en bonne tante gâteau que je suis, mais d’un autre côté…
- Oh, allons… Passer une semaine loin des horreurs que Celeborn appelle « œuvres », c’est tout de même quelque chose qui m’est aussi agréable que ta tête face au cadeau que je t’offre. Je suis bien heureuse d’être ici, tous les ans.
Je ris à nouveau lorsqu’il me dit que je ne suis pas si vieille que ça. Je suis vieille pour les miens. Je suis un véritable fossile. Oh, certes, certains elfes sont réellement plus anciens que moi. Les Originaux, comme on les appelle, même si je ne suis pas certaine qu’il en reste beaucoup encore. Mais, parfois, l’âge, le temps qui passe… Parfois je me sens plus ancienne que ce que je suis. Je soupire un coup avant de répondre :
- Quelques millénaires avant d’être « trop » vieille ? Cela signifie donc bien que je suis une vieille femme, tout juste bonne à reprendre le navire pour Valinor, c’est ça ?
Quelques fois, je me dis que les jumeaux tiennent leur sens de l’humour autant de Celeborn, que je soupçonne de faire collection de ces œuvres horribles juste pour me rendre folle, que de moi, qui sais bien trouver les mots, lorsque je suis détendue comme aujourd’hui, pour donner l’impression aux gens qu’en réalité, je prends mal leurs paroles, alors que je ne suis qu’en train de taquiner de façon tout ce qu’il y a de plus innocente mon interlocuteur.
Que proposer à sa tantine de coeur pour qu'elle puisse se débarrasser de toutes les peintures horribles qu'il avait pu réaliser jusqu'à présent ? Il n'en savait rien. Le jeune prince n'en savait rien. Lui piquer ses crayons ? Ses pinceaux et ses peintures ? Tout lui chiper et y foutre au feu ? Ca pouvait être une idée. "Un enchantement pourrait peut-être vous aider tous les deux. Il suffit d'avoir un magicien sous la main qui pourrait le contraindre à arrêter la peinture." Ce n'était pas déconnant. Mais encore fallait-il trouver un magicien qui était capable de cela, d'une telle prouesse. Parce que tenter de faire preuve de persuasion, non. Ils n'y arriveraient pas. Que ça soit Legolas ou bien Galadriel d'ailleurs. Celeborn était plutôt du genre têtu, fallait bien l'avouer. Enfin, des deux, Legolas ne savait pas vraiment lequel des deux était le plus têtu. Galadriel l'était bien assez à son goût. La prince eut un hochement de la tête. "Oui, je crois qu'un enchantement serait une bonne idée. La meilleure des solutions même." Et de cette manière, Celeborn arrêterait avec ses maudites peintures. "Ne reste plus qu'à trouver un magicien qui ferait l'affaire." Et comme Legolas ne sortait que très peu de Mirkwood, il n'avait pas ça sous la main à dire vrai. Néanmoins, avec tous les contacts que Galadriel pouvait avoir, il était pratiquement sûr et certain qu'elle devait avoir un as dans sa manche. Enfin, fallait l'espérer pour elle. Sans quoi, elle allait devoir supporter Celeborn et ses peintures pas jojo. M'enfin, à elle de voir ce qu'elle comptait faire ou ne pas faire avec son cher époux.
Il y avait certains jours où Legolas se sentait prisonnier à Mirkwood. Il adorait son père. Il adorait sa cité. Il adorait les gens qui y vivaient. Ceux qui n'étaient que de passage parfois. Néanmoins, plus de liberté, plus de voyages, c'était tout ce qu'il demandait. Oh, bien évidemment, il ne pensait pas voyager tout le temps. Il ne voulait pas se rendre tout le temps à l'extérieur. Il s’ennuierait de chez lui. Mais de temps à autre, pourquoi pas ? Le prince pouvait s'éclipser lorsque son père lui confiait quelques tâches diplomatiques. Mais c'était rare. Et c'était d'un ennui d'ailleurs. Il aurait tant aimé pouvoir se rendre à l'extérieur quand il le souhaitait et le voulait. M'enfin. "Je doute que cela fonctionne bien." Legolas eut un sourire. "Parce qu'à chaque fois que je les vois, j'ai l'impression qu'ils n'ont pas muri. Du tout." ajouta-t-il dans un léger rire. "Grand bien leur fasse. Quand bien même ils sont pénibles, je ne le verrais pas autrement." Lui était trop sérieux. Bien trop sérieux. Néanmoins, il avait l'impression qu'avec les jumeaux, quand il était avec eux, il arrivait quelque peu à s'amuser. "Je n'ose imaginer tout ce dont ils sont capables de faire." dit-il dans un hochement de la tête. Legolas en avait eu un aperçu à quelques reprises. M'enfin, là n'était pas vraiment le sujet.
Quoi qu'il en soit, Legolas était ravi de savoir que Galadriel allait rester dans les parages jusqu'à son anniversaire. Ca lui faisait plaisir. Elle faisait le voyage. Année après année. Et il espérait qu'elle continuerait de la sorte pendant longtemps. Très longtemps. Mais viendrait le jour où elle serait peut-être trop fatiguée pour faire le déplacement. Qu'importe. Le jour où elle ne pourrait plus, c'est lui qui viendrait à elle. Et ce même si son paternel n'était pas d'accord. Fallait bien que le prince prenne son envol et qu'il fasse ce qu'il avait envie de faire, quand il le voulait, non ? "Mais j'ai bien compris que tu aimais ça. Et je suis toujours ravi que tu fasses le déplacement." Et oui ... Un an de plus. Dans pas si longtemps que cela. Pfiou ... Dans à peu près trois quart de siècles, il finirait par atteindre les trois millénaires. Ce qui était bien loin de sept millénaires et quelques de la dame mais peut-être qu'un jour finirait-il par les atteindre, lui aussi. "Le jour où tu prendras le bateau pour Valinor, c'est que tu n'auras plus rien à faire en ces lieux." dit-il en secouant la tête. "Et tu dois encore voir comment te débarrasser des mauvaises toiles de ton époux. Et mettre peut-être un peu de plomb dans la tête des jumeaux." Pour sûr. Histoire qu'ils soient un peu plus sages. Chose impossible, ou presque mais bon. Ne jamais désespérer et baisser les bras.
Un enchantement ? Là, pour le coup, je suis assez surprise d’entendre ça… Je fronce les sourcils quelques secondes avant de secouer la tête. Si je suis proche de Gandalf, je ne vais pas non plus aller l’embêter pour ça… Pour le coup, je dois avouer une chose : j’en ai pourtant envie. Je n’aime plus ces peintures et autres poteries, et je n’ai pas l’intention de les laisser continuer à gâcher mon intérieur. Alors, oui, ça me tente. Ça me tente mais je ne suis pas tout à fait certaine de pouvoir demander à qui que ce soit ce genre de service. D’ailleurs, je ne suis même pas sûre, au vu de la tête de mule qu’est mon mari que ce genre de sortilège fonctionne. Parce qu’il n’y a pas moyen qu’un sort arrive à lui ôter une idée de la tête. Quand il l’a là, il ne l’a pas ailleurs, et je doute que même un sort puisse changer ça. Enfin, ma magie est très différente de celle des mages… Je ne suis pas capable de lancer le moindre sortilège, bien au contraire. Je sais m’occuper de mon pays, et utiliser la magie de mon anneau pour le protéger, je sais aussi créer des ondes de choc, et grâce à mes rêves et à mon miroir, je peux voir l’avenir, sans pourtant savoir s’il se réalisera ou pas. Je vois les choses qui sont, les choses qui ont été et les choses qui pourraient être. Mais, je ne sais jamais quelles seront celles qui se produiront réellement.
- Tu as raison, mon enfant. Peut-être que je devrais envisager cette solution … Néanmoins, je ne suis pas tout à fait certaine qu’un mage acceptera de gâcher sa magie pour un tel sort… Ils sont si peu nombreux et si attachés à leur tâche première que j’ai du mal à envisager que l’un d’entre eux puisse se permettre un tel écart…
Ecart ? Oui, c’est bien le mot. La magie doit servir avant toute chose aux choses importantes. Mais, je ne suis pas tout à fait certaine qu’user d’un sort pour un besoin aussi personnel soit une bonne chose. Non, quelque part, il reste en moi cette impression que les Dieux n’ont pas donné de magie pour l’utiliser pour des buts aussi étranges, et les nombreux exemples de magie détournée à des fins personnelles de notre histoire tendent à me donner l’impression que je ferais bien d’écouter mon instinct et de ne pas commencer du tout à rechercher un mage qui accepterait ça.
Alors, nous changeons de sujet, sans que je ne me sois avancée plus en avant sur celui là. Il va me falloir plus de temps pour réussir à comprendre tous les enjeux et à les poser clairement devant moi. Je n’aime pas prendre de décision hâtive. Néanmoins, il s’agit là d’une piste à creuser, un petit peu du moins, jusqu’à ce que je sache quelles sont les limites des Istari à ce sujet. Nous parlons donc de voyages et e mes petits fils, emprunts de liberté. Je souris, énigmatique, en entendant Legolas m’avouer qu’il trouve que les garçon n’ont pas vraiment grandi depuis longtemps. Je soupire un coup avant de hausser les épaules :
- Ils finiront par grandir, mon ami. Celebrian y veillera, à sa manière. Tu sais que ma fille a toujours eu cette douceur et cette façon de faire pour leur faire rentrer des choses dans leurs petites têtes. Je sais qu’elle arrivera à les rendre moins… pénibles, comme tu dis.
Un rire monte à ma poitrine alors que je prononce ces quelques mots, avant de continuer :
- La vie finira par les changer, je le sais au fond de mon cœur. Et, tu en seras le premier surpris, Legolas.
Un nouveau rire monte à ma poitrine alors que je change à nouveau de sujet pour parler du prochain cadeau de Legolas. Un sourire sur les lèvres, je hausse les épaules quand il accepte enfin ma présence ici, pour son anniversaire. Parce que, même si je passe de nombreuses journées à pester contre mon âge, je finis toujours par les balayer d’un geste de la main. Nous autres, les elfes, vieillissons différemment des humains. Nous n’avons pas à souffrir d’arthrose ou encore d’articulations bloquées, même si j’aime à le faire croire à mes interlocuteurs, parfois. Oui, vraiment, le côté taquin des jumeaux ne peut venir que de moi.
- J’espère que le festin organisé par ton père sera à la hauteur de mes espérances. Tu sais que je suis une invétéré gourmande, après tout.
Ensuite, je commence à dire que je prendrais, un jour prochain, le navire pour Valinor. Je pousse un soupir et je secoue la tête de droite à gauche.
- Non, mon enfant. Il ne nous reste que quelques centaines d’années à passer par ici avant que le temps des elfes ne prenne fin et qu’un autre âge ne prenne place sur ce monde. Nous tomberons dans l’oubli, Legolas, d’ici quelques millénaires, les elfes ne seront plus qu’un souvenir dans la mémoire des hommes.
Étranges paroles prophétiques qui sortent là de ma bouche. Un sourire lointain monte à mes lèvres alors que j’observe le vide devant moi, mon bras noué à celui de Legolas, dans les arbres qui se font de plus en plus présents autour de nous.
C'était pas bien. Pas bien du tout d'avoir recours à un tel procédé que l'enchantement. Néanmoins, Legolas pensait que c'était la seule solution pour qu'elle soit enfin débarrassée de ... Et bien ... des peintures terribles de son époux. Certes, elle l'aimait. De tout son être. De tout son coeur. Mais il y avait des choses qu'on pouvait supporter. Et d'autres beaucoup moins. Et la pauvre Galadriel semblait être à bout, en quelque sorte. Legolas pouvait comprendre que ... Et bien, il pouvait comprendre qu'elle pouvait en avoir marre. Et elle devait faire quelque chose par rapport à cela. Voilà pourquoi Legolas avait songé que c'était une bonne idée que ... et bien ... d'user un enchantement pour faire disparaître cette passion qui était stupide. Galadriel lui donnait raison. Néanmoins, elle ne pensait pas que c'était la meilleure des choses à faire. Dans le sens où il n'existait que peu de magiciens. Et d'aucun ne devrait se séparer un peu de leur magique pour un tel coup. Legolas se contenta d'hausser les épaules. "Il doit bien y avoir un magicien ou deux qui te doivent un service, non ?" lui demanda-t-il en penchant la tête sur le côté. "Et puis, de temps à autre, pour le bien de tous, il faut savoir demander un service. N'es-tu pas proche de ce cher magicien aux feux d'artifice ?" Legolas avait son nom sur le bout de la langue. Il l'avait rencontré en quelques occasions mais pas tant que cela à dire vrai. "Gandalf je crois, c'est ça ?" Ouais, il était pratiquement certain que c'était ça mais il n'irait pas en mettre sa main à couper pour autant. "Peut-être pourrait-il aider. Et qu'il accepterait de le faire." Ca serait bien. Comme ça, plus de peintures horribles. Et le monde ne s'en porterait que mieux à dire vrai. Enfin, tout reposait entre les mains de Galadriel. Et elle ferait bien ce qu'elle voulait. Et ce qu'elle considérait comme étant juste et la meilleure solution.
Tandis qu'ils marchaient, tranquillement, ils échangèrent sur les jumeaux. Legolas les trouvait immatures. Comme lors de leur rencontre. Mais cela ne signifiait pas pour autant qu'il ne les aimait pas ou qu'il ne les portait pas dans son coeur. Ils étaient ... une part de quelque chose, une part de lui qu'il ne serait jamais. Legolas savait très bien qu'il ne verrait jamais son reflet en regardant l'un ou l'autre des jumeaux. Mais il les considérait comme ses amis. Et il les considérerait toujours de la sorte, et ce qu'importe toutes les bêtises ou toutes les frasques qu'ils pouvaient faire. Ils étaient comme ça, si on peut dire cela ainsi. Et Legolas savait très bien qu'il ne pourrait pas les changer. Et il n'en ferait rien d'ailleurs. Ca l'amusait de les voir faire tourner les gens en bourrique. Des choses qu'il ne pourrait jamais faire. Mais qu'importe. Selon Galadriel, ils finiraient par grandir. Sa fille y veillerait. "Quand bien même ils seraient moins pénibles, je doute qu'ils laissent de côté les petites blagues qu'ils aiment tant." dit-il dans un hochement de la tête. Il n'avait pas eu l'occasion de ... comment dire ... D'être une de leurs cibles. Mais Legolas irait en mettre sa main à couper que s'il n'avait pas été prince, mais un simple sujet, il aurait été le sujet, justement, de nombreux tours. Enfin, il pouvait se tromper. Elrohir avait tenté de lui apprendre quelques petits tours, histoire qu'il s'amusse également. Mais il était un mauvais élève. Très maluvais. Les blagues, c'était pas pour lui. "Faut pas trop que cela les change non plus. Sinon, ils ne seront plus eux." Et Legolas aurait l'impression de ne plus les connaître. Et il ne voulait pas que ça arrive. "Un peu de sagesse néanmoins ne leur fera pas de mal." Qu'ils soient un peu plus calmes, ça serait bien, pour sûr.
Ils échangèrent également sur le prochain anniversaire de Legolas. Du présent qu'elle lui offrirait. Parce qu'elle comptait rester. Et ne pas repartir tout de suite. Ce n'était pas une mauvaise idée d'ailleurs. Autant lui éviter un déplacement, surtout si c'était pour revenir prochainement. "Oui, je sais. Et je doute que mon père te fasse défaut. J'ai l'impression qu'année après année, le banquet ne cesse de s'améliorer." Quand bien même un Elfe vivait longtemps, Legolas avait le droit, chaque année, à un magnifique banquet. Certes un peu ennuyeux. La plupart du temps, il se voyait ailleurs. En train de chasser des araignées par exemple. Ca, ça serait tip top comme cadeau d'anniversaire, mais il savait très bien que son père ne prendrait pas le risque qu'il soit blessé. Oh que non. "J'espère que la musique sera, néanmoins, meilleure que celle de l'année dernière. Car si le banquet était au rendez-vous, ce n'était, hélas, pas le cas de la musique." Legolas n'avait pas vraiment compris pourquoi son père avait souhaité prendre d'autres personnes pour s'occuper de la musique. Qu'importe. Il en avait été quelque peu déçu, oui, mais cela ne l'avait pas empêché de s'amuser avec ses convives et de profiter de tout cela. Pour sûr. Galadriel se voyait, quoi qu'il en soit, quelque peu pessimiste sur la suite des évènements. Pour elle, les Elfes finiraient bientôt par s'effacer au profit des Hommes. "Peut-être. Mais l'âge des Hommes est encore loin." Du moins, c'était ce qu'il pensait. Ca prendrait le temps qu'il faudrait, certes, mais Legolas n'était pas prêt, à dire vrai, à quitter la Terre du Milieu et rejoindre Valinor. Non. Il était bien. Il avait encore beaucoup de choses à voir et à faire. "Ne pensons pas à cela." Parce que c'était déprimant. Et l'heure n'était pas vraiment à la déprime. Mais aux retrouvailles d'un autre temps, comme chaque année.
Un rire joyeux, presque enfantin monte à ma poitrine lorsque mon neveu de cœur me dit qu’il doit bien y avoir un mage ou deux qui me doivent des services. Oui, ma foi, il doit bien y en avoir, ne serait-ce que mon amitié avec Gandalf qui me permet de lui demander, parfois, quelques services. Je soupire un coup et secoue la tête de droite à gauche. Jouer avec la magie est dangereux, et la bague qui orne ma main droite en est la preuve. Mon cœur se serre à la pensée de Celebrimdor, mon ami qui a perdu la vie pour avoir tenté de duper un mage noir. Mon regard se perd un instant dans les arbres et je chasse cette étrange mélancolie avec un sourire.
- Le bien de tous ? Toi aussi tu le considère donc comme étant un cas si désespéré qu’il ne reste plus qu’une intervention d’Arda en personne pour que cela change ?
Je hoche la tête à la mention du magicien des feux d’artifice, avant de lui rappeler le nom que nous autres, elfes lui donnons. Il est le magicien gris, surtout connu pour cette compassion dont il fait preuve envers tout le monde, et pour cette façon étrange qu’il peut avoir de voir le monde, préférant la magie des feux d’artifice, et la joie sur le visage des enfants à ce que pourrait lui apporter un sort plus puissants, plus tourné vers l’avancée plus générale des choses en Terres du Milieu :
- Nous autres, elfes, l’appelons Mithrandir, mais il est aussi connu sous le nom d’Olórin. T’ais-je déjà parlé de Lórien ?
Si j’ai repris ce nom pour la contrée dans laquelle je vis actuellement, je l’ai repris du nom d’un des Valars, connu pour ses jardins luxuriants et magnifiques. Si je ne l’ai pas connu en personne, à l’époque où j’étais encore cette enfant imbue de ce besoin de puissance et d’éternité, les contes sur les jardins de Lórien fleurissaient partout en Valinor, et de nombreux livres présentaient des images de cet endroit merveilleux.
Enigmatiques que savent être mes paroles lorsque je le souhaite. C’est d’ailleurs ce qui caractérise la plupart des mots qui sortent de ma bouche. Certains penseront à des prédictions, mais je dois leur rappeler, encore une fois, que sans mon miroir, je suis aussi aveugle de l’avenir que la plupart des gens. Certes, lorsque je suis en Lorien, mes rêves sont guidés par la magie du miroir, à cause de ma chère Nenya, mais dans tous les cas, l’avenir n’est pas encore écrit et de nombreuses choses, de nombreuses infimes petites fourmis peuvent encore changer le cours des choses. Certaines étapes sont écrites. D’autres restent à écrire.
- Oh, non, ils perdraient leur substance s’ils devaient arrêter de faire des blagues et de piquer là où ça fait mal. Cependant, ils sont adorables. Je ne vois pas en quoi tu les trouve pénibles, mon cher.
Suis-je aveugle face à la réalité ? Oui. Certes. J’aime bien trop mes petits fils pour les critiquer ou être raisonnable à leur sujet. Mon souvenir se porte cette fois sur ces moments où Celebrian a pu grandir dans la cité d’Ost-In-Edhil, et où nous avons toute deux joué de nombreuses blagues aux gardes. Mais, c’était avant que nous devions fuir. Avant qu’Annatar ne réveille la fureur du peuple avec ses mensonges.
- Tout le monde ne nait pas avec de la sagesse. La plupart d’entre nous doivent apprendre cet art, car c’en est un. Toi-même, tu as besoin d’apprendre certaines choses encore, avant qu’on puisse te considérer ainsi.
Et, en parlant d’art qui s’apprend avec les années, et si nous parlions de la date prochaine de l’anniversaire du petit prince que j’ai sous les yeux. J’avoue venir ici à cette époque en grande partie pour Legolas, mais aussi un petit peu pour le banquet intéressant de victuailles qui se trouvent être là pour fêter dignement l’anniversaire de Legolas.
- Oui, tu as raison. La musique était discordieuse l’an dernier. Je n’ai pas compris pourquoi …
Je souris, avant de lui dévoiler quelques fragments de mes rêves. Mon regard se pose sur lui et je secoue lentement la tête de droite à gauche en voyant qu’il ne comprend pas ce que mes paroles signifient. Un sourire remonte néanmoins à mes lèvres, alors que je réalise que je vais revoir, d’ici un siècle au plus, les chemins des villes de Valinor, cette beauté immortelle et figée à jamais dans le temps…
- Si c'est ce que tu souhaite...
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Sujet: Re: Edro gûr Lin, Legolas... Ven 15 Mai 2015 - 18:28
open your heart
Le jeune prince se contenta d'un léger haussement des épaules par rapport à ce que Galadriel venait de souligner. Il était vrai, effectivement, que Legolas avait eu l'occasion de voir les oeuvres d'art de ce cher Celeborn. Pas de franches réussites, il fallait bien l'avouer. Des horreurs pour certaines. Celeborn était peut-être attaché à ces oeuvres, certes, mais c'était une véritable plaie. Il n'y avait aucun doute là dessus. Alors, oui, les faire disparaître, c'était bien la meilleure chose à faire à dire vrai. "Je ne dirais pas que c'est un cas désespéré. Mais disons que ..." Legolas eut un léger hochement de la tête. "Oui. Il est vrai que c'est un vrai sacrilège pour les yeux. Ca pique, et pas qu'un peu." S'il pouvait faire autre chose que peindre, pourquoi pas ? Tout le monde n'était pas doué après tout. Legolas n'avait jamais tenté la peinture. Et il n'en ferait rien. Pourquoi ? Quand bien même il aimait beaucoup l'art, cela ne voulait pas dire pour autant qu'il souhaitait contribuer et peindre à son tour. Quant à la musique, c'était la même chose. Legolas préférait ... aller sur un terrain d'entraînement. Il préférait utiliser un arc ou bien des flèches. Ou encore même des dagues. C'était mieux. Bien mieux à dire vrai. C'était même plus intéressant. En tout cas, Legolas pensa tout de suite à Gandalf, et ce même s'il ne se rappelait pas vraiment de son prénom. Il était nommé de différentes manières. Sous différentes nominations. Alors, il était vrai que le prince ne pouvait pas se rappeler de toutes. Surtout qu'il ne le côtoyait que très peu. Je n'irais pas jusqu'à dire que Legolas n'était pas proche des mages ou bien qu'il s'en fichait. Non. Disons juste qu'il se préoccupait de son peuple, de ses frontières et des viles créatures qui pouvaient les parcourir ici ou là. Oh, qu'il pouvait détester les créatures qui se promenaient librement sur les vastes terres d'Eryn Lasgalen. Et encore ... A cette époque là, il n'y en avait que très peu. "Tant de prénoms pour une seule personne." en vint-il à dire dans un hochement de la tête. Un grand homme. Enfin, un grand magicien selon Legolas. Quand bien même il ne connaissait que peu de choses à son sujet, il avait entendu parler de lui. Le prince secoua la tête par rapport à la question que Galadriel venait de lui poser. "Je ne saurais dire. Nous avons tellement échangé au cours des siècles que je ne saurais réellement me rappeler de tout ce dont nous avons pu nous dire."
Et tandis qu'ils marchaient tranquillement, ils discutaient tranquillement. De tout. De rien. Mais également des jumeaux d'Imladris. Des frères de coeur pour Legolas. Ils avaient à peu près le même âge. Ils s'entendaient bien. Néanmoins, ils étaient totalement différents du blond. Dans le sens où ils riaient plus de bon coeur. Dans le temps où ils s'amusaient. Où ils faisaient des farces. Ce qu'il pouvait détester, d'ailleurs, quand c'était Legolas qui était le dindon de la farce ! Là, c'était pas drôle. Enfin, ça amusait quand même le prince à dire vrai. "Adorables, oui. Je ne le nie pas. Néanmoins, j'aimerais qu'ils arrêtent de rire à mes dépens. Qu'ils me fassent une farce de temps à autre, quand je m'y attends le moins, passe encore. Mmais qu'ils le fassent trop souvent c'est pas ..." Legolas secoua la tête. "Selon eux, je n'ai pas un très bon sens de l'humour." C'en était même affligeant et désolant tellement Legolas n'était pas drôle. Mais bon. Au moins, il permettait aux jumeaux de garder les pieds sur Terre quand Legolas était dans les parages. Même si, à dire vrai, Elladan et Elrohir avaient une sérieuse tendance à vouloir déteindre sur lui. S'ils étaient plus calmes, en tout cas, le monde ne s'en porterait que mieux. Du moins, c'était de l'avis du prince.
Ils échangèrent quelque peu sur le banquet de l'année passée. Et la musique qui avait été horrible. Et très sincèrement, Legolas espérait fortement que ça soit la dernière fois. Il espérait que cette année, ça se passerait mieux. Ouais ... Sans doute que Legolas irait fouiner, histoire de s'assurer que tout soit bien, que tout soit parfait. Que ça se passe bien. Qu'ils aient une bonne musique et qu'ils mangent bien également. Quand bien même les gens allaient beaucoup parler et boire, fallait aussi qu'ils mangent, qu'ils se restaurent. Et si la nourriture n'était pas tip top, le prince en serait désolé. "Hélas, je ne saurais dire pourquoi c'était différent." Legolas se contenta d'un léger haussement des épaules. "Peut-être un léger différend ou un emploi du temps qui ne correspondait pas vraiment. J'ai ouïe dire que cette année, nous aurions le musicien habituel." C'était une bonne chose. Une très bonne chose d'ailleurs. "Reste à voir si nous aurons le même traiteur." Il le pensait. Mais il ne pouvait pas en être certain pour autant. Ca serait à voir. Puisque son anniversaire n'était pas si loin que tout cela après tout.
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Sujet: Re: Edro gûr Lin, Legolas... Sam 6 Juin 2015 - 17:32
Un rire cristallin monte à ma poitrine alors que Legolas me dit que les soi-disant œuvres appréciées par mon époux sont un vrai sacrilège pour les yeux, et un soupir vient répondre à cette phrase. Oui, ça pique les yeux, et pas qu’un peu, comme il dit. Pour nous autres, elfes, qui aimons les belles choses, se retrouver entourée d’autant de … Comment dire ? D’aussi peu de raffinement est un véritable supplice. Et, le pire c’est le regard des elfes qui viennent en voyage diplomatique de part chez moi. Comment leur expliquer que, non ce n’est pas moi qui ai choisi de barioler mon intérieur d’autant de couleurs dissonantes, mais qu’il s’agit simplement des effronteries du seul elfe de la création doté d’un sens artistique affreusement impossible à observer ? Difficile, n’est ce pas ? Alors, oui, peut-être qu’au fond, Legolas a raison, peut être devrais-je demander à Gandalf un petit sortilège ou deux pour éviter que mon intérieur ne ressemble à un arc en ciel.
- Peut-être devrais-je lui trouver une autre activité ludique… La poterie ? Ou, la joaillerie… Je suis certaine que ça lui plairait, il avait songé à entrer dans la guilde des orfèvres elfes, le Gwaith-i-Mírdain, alors que nous vivions encore en Ost-In-Edhil … Mais, il n’avait jamais touché un bijou de sa vie alors…
Oui, peut-être serait-ce une bonne idée que de commencer par là. Quelque part, je peux dire être soulagée d’avoir eu cette idée. Car, continuer à observer ces peintures à longueur de temps et de journée, je dois dire que cela me désespère plus que tout. J’en étais même arrivée, durant un temps, à payer Elladan et Elrohir pour qu’ils fassent des bêtises afin de tout casser. Heureusement que leur rendre les objets qu’on leur a confisqué au fil des années a suffi pour qu’ils acceptent.
- Oui, Gandalf est connu partout, et peut être que même moi je n’arriverais jamais tous les connaitre, alors que voilà des siècles que nous sommes amis… Le magicien gris a bien des secrets…
Un rire et puis… La conversation dériva vers l’origine de la lorien, de ce terme qui nomme aujourd’hui mes bois. Legolas ne semblait pas au courant de ce qu’il existe là bas, et avec un petit sourire mutin je commence donc à lui raconter :
- Il s’agit du plus bel endroit sur terre. Les jardins de Lorien, en Valinor. Je n’ai jamais rien vu qui atteigne la splendeur de ces lieux. Ma propre Lorien est tout simplement un très pâle hommage aux jardins originels…
Un sourire nostalgique monte à mes lèvres et je pousse un soupir alors que nous avançons dans le sous-bois. Mon regard se porte partout autour de moi, alors que j’apprécie ce petit pèlerinage que nous faisons, bien que le terme de pèlerinage ne soit pas réellement approprié. N’ayant jamais été dans cette partie des bois, préférant toujours le confort de la cité de Thranduil pour les semaines et les mois que j’ai pu passer ici, il s’agit plus d’une découverte pour ma part. Et, il est vrai que mon ami de toujours a eu quelques réticences à me laisser sortir de son palais, par peur qu’il ne m’arrive quelque chose.
- Selon eux, personne n’a un très bon sens de l’humour, et surtout pas leur sœur, qui est bien plus souvent que toi la cible de leurs rires, mon enfant. Ils agissent ainsi avec tout le monde, et ceux qu’ils apprécient encore plus en prennent encore plus dans les dents… Ils ont du mal à montrer qu’ils sont attachés aux gens d’une manière normale, surtout lorsqu’ils sont ensemble. Un rire léger et puis, je reprends : Tu devrais avoir un peu plus de succès à rendre Elrohir sociable, qu’Elladan. Il a la tête sur les épaules, quand il le faut. Tu devrais tenter de le voir seul, même si je crois que votre relation avait commencé justement par une blague ?
Je ne me rappelle plus très bien ce qu’on a pu me dire à l’époque. Mon cerveau ne peut retenir chaque détail de ma propre vie, alors celle des autres ? Certains souvenirs deviennent des images fugaces qui reviennent au moment opportun, lorsqu’une odeur ou une image leur fait écho.
- N’est-ce pas la cuisine du palais qui s’occupe du banquet ? Vous faites venir un cuisinier spécifique pour ton anniversaire ? Voilà qui est intéressant…
Très intéressant, même, comme je dois avouer que pouvoir faire appel à ce cuisto hors pair me tenterait bien pour mon prochain anniversaire… Quand-est ce déjà ? Je suis trop vieille, je ne m’en rappelle plus…
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Sujet: Re: Edro gûr Lin, Legolas... Dim 14 Juin 2015 - 18:51
open your heart
Une autre activité pour ce cher Celeborn ? Pourquoi pas. Encore fallait-il qu'il ne fasse pas la sourde oreille et qu'il délaisse les pinceaux pour se mettre à autre chose. Il eut un hochement de la tête. "Alors, il faut le mener sur cette voie. Et une fois qu'il l'aura empruntée, à ce moment, exit les pinceaux et la peinture." Faire un grand feu de joie et se débarrasser à tout jamais des ustensiles de Celeborn pour qu'il ne touche plus jamais à la peinture. Legolas n'était pas dupe. Il se doutait que ça ne serait peut-être pas suffisant. Que la passion de Celeborn pourrait revenir à nouveau. Il pourrait très bien n'en faire qu'à sa tête et reprendre la peinture, et ce même si on lui offrait le luxe de s'essayer à la joaillerie. Mais bon. Ca, c'était si on pensait de manière pessimiste. Et si on était optimiste, fini la peinture, et ce pour de bon. Fini les trucs moches qui seraient exposés dans les divers recoins de l'intérieur de Galadriel. Les murs retrouveraient enfin leur tranquillité et ne seraient plus ornés de ces tableaux monstrueux. Et Dame Galadriel serait enfin tranquille. Enfin, c'était une idée comme une autre. Et peut-être que la blonde trouverait d'autres idées une fois qu'elle serait retournée chez elle. Mais l'occuper à faire autre chose que de la peinture, ça pouvait être pas mal. Et ça pouvait bien fonctionner. Le magicien gris pourrait éventuellement l'aider également. C'était une supposition que le prince avait fait. Certes, user un enchantement pour que Celeborn arrête la peinture, c'était pas bien. Mais en même temps, n'était-ce pas là une bonne idée ? N'était-ce pas là un bon moyen pour que Celeborn cesse toute horreur ? A son humble avis, oui, ça pourrait être pas mal. Encore fallait-il croiser celui aux nombreuses dénominations. Et ça, c'était pas gagné d'avance. Parce que Gandalf était du genre à voyager à droite, à gauche. A parcourir la Terre du Milieu en long et en large. "De nombreux secrets. C'est ce qui fait qu'il est tant mystérieux." Il serait un homme banal, enfin, un magicien banal, ça ne serait sans doute pas drôle, non ?
Galadriel en était venue à lui parler de l'origine du nom de la Lorien. De cette magnifique terre, là-bas, par delà la mer, en Valinor. Des jardins d'une immense beauté qu'on s'extasiait devant. Qu'on en rêvait. Une telle beauté qu'on s'en mettait plein la vue. Une beauté qu'on oubliait pas. Galadriel éprouvait un brin de nostalgie en évoquant cela. Ou du moins, c'était l'impression que Legolas avait. "As-tu eu l'occasion d'y séjourner longtemps ?" Parce que de la manière dont elle en parlait, le prince était pratiquement sûr et certain qu'elle avait dû parcourir les jardins de long en large. D'apprécier les moments quand elle était là-bas. Est-ce que ça lui manquait ? Avait-elle envie de revoir, un de ces jours, de tels jardins ? En tout cas, lui, ça lui donnait envie, même s'il savait que son départ pour Valinor, ça ne serait pas avant un bon petit moment. Quelques siècles. Quelques millénaires avec un peu de chance. Il n'en savait trop rien mais il ne se voyait pas partir. Pas maintenant en tout cas, c'était certain. La Lorien était un sujet de discussion. Les petits fils de Dame Galadriel en était un autre. Nombre de fois où Legolas s'était retrouvé au coeur de blagues peu ... drôles. Oui, il n'avait pas le sens de l'humour. Oui, il n'était pas comme ses frères de coeur et ne pensait pas à rire aux dépens des autres. Oui, Legolas était un peu plus sérieux. Et alors ? Un peu de sérieux, ça ne fait pas de mal, non ? "Qui aime bien châtie bien. Je pense que c'est une phrase qui leur va plutôt bien." Ils en faisaient voir de toutes les couleurs à ceux qu'ils aimaient ? Valait mieux pas être dans leur carnet noir de ceux qu'ils détestaient alors ! "Je n'imagine même pas ce qu'ils pourraient faire à ceux qu'ils n'aiment pas." dit-il dans un léger hochement de la tête. Des bêtises encore pires ? Des blagues si énormes qu'elles en seraient ridicules ? Va savoir. "Ce n'était pas vraiment une blague. Plutôt ... un genre de défi." Legolas eut un sourire. "Elrohir voulait faire de moi son apprenti dans le crime organisé si jamais je ne réussissais pas son défi." Fort heureusement pour lui, il avait réussi. "Et ça s'est terminé dans la meilleure taverne de la cité." Où ils avaient bien mangé. Bien bu. Et bien ri. Ca avait été super sympa en y repensant d'ailleurs.
Legolas avait parlé du banquet et de la musique de son futur anniversaire. Pour le musicien, c'était déjà réglé. Normalement, ils auraient le musicien habituel. Pour le banquet, c'était autre chose. "Hélas, il est parti au sud pour des affaires et il ne sera pas revenu à temps pour le banquet." dit-il dans un hochement de la tête. "D'ailleurs, il fait cela chaque année. A croire qu'il n'a guère envie d'être dans les environs pour mon anniversaire." Legolas prit un air sérieux et pencha la tête sur le côté. "Je suppose qu'il ne doit guère aimer les festivités liées à mon anniversaire." Y'avait anguille sous roche. Ca devait cacher quelque chose. M'enfin, le prince s'en fichait. C'était pas le plus important. L'important, c'était que ça soit réussi. Que les convives soient ravis. Ni plus. Ni moins.
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Sujet: Re: Edro gûr Lin, Legolas... Sam 20 Juin 2015 - 21:54
- Tu as parfaitement raison. Les pinceaux et la peinture finiront dans le feu … Est-ce que ça brûle d’ailleurs, la peinture ?
Question importante n’est-il pas, lorsqu’on parle ici de détruire la passion d’un elfe de manière définitive. J’espère simplement qu’il ne me percera pas à jour mes petites manigances, sans quoi je vais vite me retrouver face à un Celeborn en colère, et c’est une chose que je n’aime pas avoir en face de moi. Dans ces cas-là, je m’en vais. Je file. Je vais en Mirkwood pour voir d’autres personnes, je m’enfuis en Imladris pour passer du temps avec Elrond. De toute façon, je n’ai jamais été de ces personnes capables de rester en place un millénaire complet. Non, j’ai besoin de bouger. De voir le monde. De m’éloigner.
- Oui, Gandalf est un être mystérieux. Mais, c’est peut-être pour ça que je l’apprécie autant.
J’aime le mystère, après tout. N’est ce pas ce qui fait le monde ? Un énorme mystère qui fait qu’on veut en gratter la surface, mais on finit par se rendre compte que le mystère est de pire en pire au fur et à mesure qu’on en gratte la surface. En parlant de mystère, j’aborde maintenant un autre sujet, celui du nom de ma contrée, et mon regard se fait distant alors que je repense à l’endroit d’où est tiré ce nom.
- Quelques semaines, peut être deux mois. J’étais très jeune, Finarfin, mon père avait envoyé mon frère ainé Finrod en Lorien pour une mission d’ambassadeur. J’avais supplié Père nuit et jours pendant une semaine pour qu’il accepte de m’envoyer avec Finrod… C’était une des périodes les plus calmes et les plus emplies de magie de toute mon existence, tu sais.
Je souris, le regard toujours perdu dans le vide alors que nous avançons dans la forêt. Mon corps est peut être ici, avec Legolas, mais mon cœur est retourné là bas, en cette lointaine époque où je n’étais qu’une innocente enfant, avant de prendre ma première vie, avant de suivre Finrod justement, en exil, pour retrouver les Silmarils.
- Comme à une grande partie des membres de notre famille. Celebrian était très taquine, elle aussi, lorsqu’elle était enfant. Et puis, je ne t’ai jamais raconté le nombre de blagues que je faisais à mes frères, voire avec eux, lorsque nous étions enfants… Ne me regarde pas comme ça, c’est classé secret défense. Tu ne me tireras pas un mot de ce lourd passé.
Un sourire amusé grimpe sur mes lèvres et je secoue lentement la tête de droite à gauche, laissant mes longues boucles blondes en liberté bouger autour de mon visage. Enfin, voilà donc Legolas en train de me raconter sa première rencontre avec Elrohir. Je hoche la tête avant de soupirer :
- Est-ce qu’il a tenté de te faire croire qu’il était Elladan ? Ils le font tout le temps lorsqu’ils rencontrent de nouvelles personnes… Désespérant.
Enfin, parfois j’aimerais bien avoir une jumelle pour faire la même chose. La laisser à la tête de la Lorien et parcourir le monde comme je le faisais autrefois, avec l’envie d’en voir toujours plus et d’aller toujours plus loin. Mais, voilà que nous parlons désormais du repas d’anniversaire de Legolas, et c’est avec une pointe de déception que je soupire en entendant que le cuistot part tous les ans. Étrange, n’est ce pas ?
- Ou peut être que ton père se montre trop … Comment le dire pour que ce ne soit pas péjoratif ? Pointilleux sur le niveau d’excellence qu’il demande, pour un jour pareil. Tu es son unique fils, et il t’aime plus que tout au monde. Il vaut que tout soit parfait pour toi. Alors, peut être que c’est trop de pression pour une seule personne, tu vois ?
Le prince se contenta d'un haussement des épaules. Est-ce que la peinture pouvait brûler ? Il n'en avait aucune idée. Mais vraiment pas. "Et bien, je ne saurais dire. J'aurais tendance à dire que oui. Mais je ne puis le confirmer." Est-ce que ça brûlait ... Bonne question. Une très bonne question. Peut-être que oui. Peut-être que non. "Au pire, avant de tout mettre au feu, faire un test ... Histoire de ne pas risquer une explosion de couleur." dit-il dans un hochement de la tête. "Parce que ça serait dommage que ça décore tous les murs de la pièce où tu décideras de faire brûler tout cela." Ouais. Comme le dit le vieux proverbe, mieux vaut prévenir que guérir. "Enfin, je dis ça. Mais ça peut être une bonne solution pour refaire la décoration d'une pièce en particulier. Enfin, du moins, si ça part en explosion." Peut-être que ça ne serait pas le cas. Peut-être que tout irait bien si jamais Galadriel en venait à ... et bien, à jeter ou bruler les outils de Celeborn mais bon.
Ils échangèrent quelque peu sur le voyage de Galadriel dans les jardins de Valinor. Elle n'y était pas restée très longtemps. Quelques semaines, deux mois à peine. Sur la vie d'un Elfe, oui, effectivement, c'était une goutte d'eau dans l'immensité de l'océan. Elle avait dû voir tellement de choses. Vivre tellement de choses du haut de son grand âge. Est-ce que Legolas arriverait à vivre autant de choses qu'elle ? Vivrait-il aussi longtemps ? Et surtout, si un jour Legolas prenait la tête de son royaume, parviendrait-il à faire aussi bien que son père ? Ou que la Dame de la Lorien ? Enfin, là n'était pas vraiment la question à dire vrai. Galadriel semblait avoir été transportée loin, très loin de Mirkwood durant quelques minutes. Elle était repartie pour Valinor. Elle gardait en tête ce qu'elle avait pu vivre. Pu voir. Elle laissait Legolas quelque peu rêveur, se demandant si un jour, il aurait lui-même l'occasion de se rendre en Valinor. Il se doutait que ça serait le cas. Il se doutait que ça arriverait sans doute à un moment ou à un autre. Un jour, il prendrait le bateau et il s'en irait par delà la mer. Oui. Pour ne jamais revenir sur ces terres qui étaient chères à son coeur. Mais bon, ce n'était, avec un peu de chance, pas pour tout de suite. Enfin, fallait l'espérer. "Oh, tu savais déjà y faire à l'époque. Je présume que ton père n'avait guère envie de te laisser partir." Comme dans toutes les cultures, les femmes étaient protégées. Ou du moins, c'était ce que Legolas aimait à croire. Il aurait lui-même des enfants, sans doute qu'il serait un peu plus coulant avec ses fils. Mais avec ses filles, ça serait sans doute autre chose. Sans doute qu'il serait sur leurs dos en père protecteur. A moins que les usages et coutumes soient changés d'ici là mais bon. Ce n'était pas comme si c'était demain la veille que ça allait se produire. Encore qu'il fallait qu'il trouve son âme soeur. Et ça aussi, c'était pas gagné d'avance.
Ils conversèrent sur les jumeaux également. Et ce qui étonnait Legolas, c'est que le trait de la taquinerie provenait de la famille. Ils étaient tous plus ou moins taquins. Bon, pas le Seigneur. Mais Celebrian selon les dires de Galadriel, Galadriel elle-même également. Quoi de plus normal que les deux jumeaux soient tous les deux terribles également. Alors oui, Legolas était surpris et ne s'attendait clairement pas à cela. "Je comprends, maintenant, d'où leur vient cet héritage peu commun." dit-il dans un hochement de la tête. "Tu ne diras rien aujourd'hui, peut-être. Mais je finirais par savoir. Un jour ou l'autre. Je sais faire preuve de patience." Car oui, ça l'intriguait. Il avait envie de savoir tout ce qu'elle avait pu faire. Combien de personnes elle avait pu faire tourner en bourrique ? C'était une question qu'il se posait. Et qu'il n'allait pas arrêter de se poser. Ou du moins, jusqu'à ce qu'il finisse par lui tirer les vers du nez. Oh, ça attendrait, c'était pas grave. S'il n'arrivait pas à savoir tout de suite, il patienterait. Galadriel lui posa une question. Au sujet de son petit fils. Au sujet d'Elrohir. Avait-il cherché à se faire passer pour son frangin ? Legolas secoua la tête. "Non, il n'a pas tenté de le faire. Hormis s'il m'avait fait une terrible impression." dit-il dans un hochement de la tête. "Faut dire que la première rencontre n'a pas été des plus amusante. Enfin, y'a eu quelques tensions au départ mais ça s'est bien fini." Et il en était ravi. S'il avait continué sur sa lancée et les bienséances, le prince n'aurait jamais accepté le défi d'Elrohir. "Mais je crois que si ça s'était mal passé, effectivement, il aurait fait croire que j'avais rencontré Elladan." D'ailleurs, c'était ce que Elrohir lui avait dit avant qu'ils ne s'en aillent pour la taverne la plus proche.
Galadriel amena sur le tapis l'anniversaire prochain de Legolas. C'était toujours un peu compliqué. Le cuisinier habituel faisait exprès de s'en aller. Les musiciens venaient de lui. Son père voulait que ça soit parfait. Et chaque année, c'était la même chose. "Je sais que mon père est pointilleux et qu'il m'aime. Néanmoins, juste une année, j'aimerais qu'on fasse ... pas quelque chose d'exceptionnelle. Juste ... je ne saurais dire quoi réellement. Mais pas que ça prenne de telles proportions." Parce que oui. Il avait quand même deux millénaires à son actif. Un peu plus maintenant. Et il aimerait des choses plus calmes. Et pas une méga fiesta comme son père avait l'habitude de faire. "Juste une fois." Mais c'était, sans doute, trop demander.
Je pense qu'on a fait plus ou moins le tour, non ?
Détruire une œuvre d’art ne me serait jamais venu à l’esprit avant. Non, comme tous les elfes, j’ai cette tendance à souhaiter voir l’art perdurer, à l’apprécier et à le conserver. Et puis, est venu Celeborn, et cette façon étrange qu’il a d’associer les couleurs. Ah ça, mon mari a beau être l’un des meilleurs bretteur des Terres du Milieu, il n’y connait rien à l’art. Rien du tout. Cependant, il faudra bien arriver à se débarrasser de ces peintures, petit à petit ou bien toutes d’un coup, afin de faire en sorte de pouvoir avancer. Et, surtout que je cesse d’en voir de nouvelles arriver. Et, encore pire : que j’arrête de fuir la maison à chaque fois que Celeborn rapplique avec une de ces peintures.
- Tu as raison, je ferais un ou deux tests avant de tenter sur la totalité des œuvres. Enfin, pour cela, il faut que Celeborn accepte de changer de passion, et ce n’est pas gagné.
En parlant de brûler les toiles, il faudra aussi que je brûle les pinceaux et que je trouve quelqu’un à qui donner le reste de la peinture. Voilà, tout est prêt dans ma tête. Je dois me préparer. Je dois me préparer à ce moment, et espérer que tout aille pour le mieux.
- Non, mon père n’avait pas envie de me laisser partir. Il voulait me garder au palais, comme une princesse enfermée dans sa tour. J’étais sa seule fille, vois-tu, et il m’aimait peut être un peu trop à mon goût. Il voulait juste me protéger, mais on ne peut pas toujours protéger ses enfants. Parfois, il faut accepter qu’ils grandissent.
Un rire cristallin monte à ma poitrine et je secoue lentement la tête. C’est une des choses qui ont fait que, par la suite, lorsque j’ai eu ma propre fille, je l’ai laissé faire beaucoup de choses par elle-même. Je n’avais pas envie qu’elle se retrouve limitée par ma propre maternité. Et, Celebrian était parfaite. Un véritable petit rayon de soleil. Mon ambassadrice, durant de longues années, qui parcourait les Terres du Milieu pour apporter des décrets et autres lettres à mes alliés, puis la Dame d’Imladris, de cet endroit magnifique créé par Elrond.
- En doutais-tu, mon enfant ? Mes frères étaient de vraies terreurs, vois-tu ? Cet héritage fait partie de ma famille, et je ne peux pas m’empêcher de le considérer autrement que comme un simple héritage. Quand à ta patience… Nous savons aussi garder un secret, vois-tu ?
Je dois avouer que je ne suis pas étonnée par l’attitude d’Elrohir, qui a toujours su agir avec les bonnes cartes en mains avant de dévoiler qui il est, n’hésitant jamais à mettre une grosse bêtise sur le dos de son frère avant d’avouer que c’était lui deux semaines plus tard.
- Peut-être pourrais-tu venir me voir, pour une mission d’ambassadeur que j’aurais inventée de toutes pièces, et je te garderais jusqu’à ton anniversaire. Alors, nous fêterons ça juste toi, moi et les jumeaux, autour d’une table. Je te promets qu’Elrohir ne cuisinera pas. Mais, peut être que je le ferais moi. Avant, je cuisinais toujours moi-même le repas d’anniversaire de Celebrian. Elle adorait le ragout de lapin à la tomate, avec des pommes de terre et plein d’épices. Cela me ferait plaisir de cuisiner à nouveau ce plat.
Je m’arrête pour tourner la tête sur le chemin d’où nous venons. Je tire légèrement sur le bras de Legolas pour l’entrainer vers le chemin inverse. Il est temps de rentrer, maintenant. Cette ballade m’était agréable, cependant le soleil est haut dans le ciel, et je dois aller rejoindre Thranduil pour le déjeuner. Je ne peux me permettre d’être en retard.
- Rentrons, veux-tu ? Tu me montreras le reste de vos endroits préférés une autre fois.
Ma main se resserre sur son bras et je lui souris avant de hocher la tête et de baisser les- yeux vers les feuilles qui se sont détachées des arbres. Parler de Celebrian m'est compliqué, parfois, surtout lorsque je suis avec Legolas. Par certains côtés, cette innocence qu'il possède, ces conseils qu'il me donne... Oui, par certains côtés, il me fait penser à ma fille.
Il comprenait. Il comprenait que le père de Galadriel cherche à protéger sa seule et unique fille. Tout comme elle comprenait que son propre père faisait en sorte de protéger son fils. Il n'avait pas d'autre héritier. Et son épouse n'était malheureusement plus là. Legolas avait perdu sa mère trop tôt selon certain. Elle ne lui avait donné qu'un seul héritier. Alors oui, Legolas avait l'impression que ... Et bien, elle avait l'impression qu'il était surprotégé. Et tout cela en vue de prendre un jour les rênes du royaume. Qu'on se le dise, il n'avait pas hâte de le faire. Qu'on se le dise, il préférait que son père soit à la tête du royaume. Du moins, tant qu'il pourrait le faire, Legolas en serait ravi. Il n'était pas vraiment pressé de se retrouver à la tête de tout un peuple. Car qui sait s'il arriverait à faire les choses correctement. Qui sait s'il serait un bon dirigeant. Et il n'avait pas spécialement éviter de tester sa capacité à faire un bon souverain. Pas avant quelques siècles, voire millénaires si on lui laissait le temps. Mais bon. Là n'était pas vraiment le sujet. "J'aimerais que mon père accepte que je grandisse. Et qu'il me laisse un peu du leste. Néanmoins, je sais également qu'au moindre souci, il est là pour moi." avait-il dit dans un sourire. Même si ça voulait dire qu'il pouvait très bien se faire tirer les oreilles parce qu'il avait fait une connerie ou deux. Mais bon. Le principal, c'était que Legolas pouvait compter sur son paternel. Et qu'il pourrait toujours le faire. "Enfin. Je ne désespère pas pour autant." avait-il renchéri avec un sourire. Certes, son père était souvent sur son dos. Certes, Legolas n'aimait pas tant que cela qu'il soit toujours sur son dos. Mais c'était son père. Et il l'aimait plus que tout. Et il savait très bien que ça serait toujours le cas. Qu'importe ce qu'il puisse faire.
En tout cas, chose qu'il ne savait pas, c'était que l'humour dont faisaient preuve les jumeaux provenaient du côté de leur grand-mère. Des petits coquins cette branche de la famille. De sacrés coquins. Alors, bien sûr, ça étonnait quelque peu Legolas. Mais il finirait par connaître toutes les bêtises qu'ils avaient pu faire. Que ça soit les jumeaux. Ou bien également Galadriel. Elle n'avait pas hésité à lui dire qu'elle savait garder un secret et que Legolas n'apprendrait rien. "Oh, je me doute. Mais tu sais, tes chers petits enfants ont la langue parfois bien pendue." avait-il dit dans un hochement de la tête. "Je ne saurais sans doute pas tout. Mais peut-être finirais-je par apprendre quelques trucs." Non, il n'avait pas envie de faire chanter sa tantine Galadriel mais bon. C'était juste pour en savoir un peu plus. Oui, peut-être pour apprendre un peu mieux à la connaître. Enfin.
Legolas avait envie de passer un anniversaire tranquillement. Pas en grandes pompes. Il n'avait pas envie de quelque chose de géant. Avec tous les habitants de Mirkwood. Enfin, tous n'étaient pas conviés. Mais bon, ça l'énervait. Ca le stressait un peu à chaque fois. Ca en faisait tourner en bourrique certains. Alors oui, quelque chose de tranquille, ça pourrait être sympathique. Galadriel était prête à lui inventer une fausse mission pour le faire venir jusqu'en Lorien où il pourrait avoir un anniversaire tranquille. Elle. Avec les jumeaux. Peut-être Celeborn également. Et il n'aurait pas à hocher de la tête toutes les cinq secondes parce qu'il disait bonjour à quelqu'un. "J'aimerais bien, oui. Ca pourrait être bien." avait-il dit dans un sourire et un hochement de la tête. "J'aimerais beaucoup en tout cas. Et ça pourrait être bien de prévoir ça pour le prochain anniversaire." Ouais. Ca serait bien. Au moins un anniversaire où il serait tranquille. Après quoi, leur discussion touchait à sa fin. Galadriel avait attrapé le bras de Legolas et faisait ainsi demi-tour. Elle devait déjeuner avec Thranduil. "Ne pas le faire attendre. Il pourrait être grincheux." C'était faux. D'ailleurs, Legolas avait dit cela dans un sourire mais bon.
Nous nous en retournons donc vers Mirkwood d’un pas lent, discutant de tout et de rien. En mon cœur, je sais que j’ai hâte de pouvoir lui offrir cet anniversaire dans le calme qu’il souhaite tant. Je sais ce que ça fait d’être né à un poste qu’on n’a pas choisi, et de devoir supporter bien trop d’attention de la part de ceux et celles qui nous entourent. Moi aussi, enfant, j’aspirais à voir certaines fêtes rester dans le cadre de ma famille et non étalées ainsi à la face de personnes qui, pour une grande partie, m’étaient alors inconnues. Aujourd’hui, je comprends les responsabilités qui incombent à Legolas, tout comme j’ai compris quelles étaient les miennes à l’époque. Quand bien même mon esprit est en phase avec ces devoirs qui pèsent sur mes épaules, cela ne veut pas dire que je les apprécie !
Un rire léger monte à ma poitrine à cette pensée. D’aucuns diraient que je suis frivole, parfois. Je n’en ai cure. Mon regard se porte sur Legolas, pensive, et je finis par le laisser me guider totalement, perdue entre des souvenirs anciens que cette conversation a éveillés, et des idées qui pourraient se montrer intéressantes. Lorsqu’enfin nous parvenons au palais, je n’ai pas l’impression que nous ayons marché aussi longtemps qu’à l’aller. Ma main quitte le bras de Legolas et je m’approche pour lui déposer un baiser sur la joue, devant pour cela me hisser sur la pointe des pieds.
- Diantre que tu as grandis !
Je secoue la tête de droite à gauche tout en l’observant de haut en bas. Ce n’est tout simplement pas possible qu’il ait encore grandi depuis la dernière fois que je l’ai vu ? Ou bien, peut-être est-ce dû au fait que je pensais justement à l’elfling aux joues rondes qu’il était autrefois qui me donne l’impression qu’il est soudainement plus grand ? Je ne le sais.
- Je te remercie pour ce voyage dans le passé, Legolas. J’espère avoir du temps à t’accorder avant de repartir, bien que… Je pense que ce moment arrivera plus tôt que nous le pensons toi et moi…
Même aussi éloignée de mon miroir, et si je ne peux voir les images de manière aussi claire que si j’étais à côté, je reste connectée à cet étrange don de vision qui vit dans ma famille. Ici, ce n’est guère plus qu’un sentiment fugace, une ombre qui vient ternir mes pensées, mais je sais que quelque chose va me faire repartir avant que je ne l’ai décidé réellement.
- Prends soin de toi, mon enfant.
Spoiler:
terminé de mon côté ! Toujours un plaisir ** Si tu veux un autre topic, n'hésite pas =)
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