Un arrêt au montagnes Bleues

Kìli se tenait immobile dans les fourrés, son arc dans la main gauche et une flèche dans la main droite. Aux aguets, il retint sa respiration quand un bruit lui parvint et tourna le regard, plissant les yeux dans l'espoir d’apercevoir sa proie. Cela faisait des heures qu'il parcourait la forêt et c'était la première bête qu'il voyait.

Il s'était levé aux premières lueurs de l'aube, enfilant une tenu souple et s'était faufilé dehors, les bottes et ses armes à la main. L'air frais l'avait cinglé au visage à l'instant même où il avait mis le nez dehors et il avait profité de quelques minutes pour respirer cet air à plein poumons. Des souvenirs de parties de chasse partagées avec son oncle et son frère lui étaient revenus en mémoire, faisant naitre un sourire sur son visage, il les avait accueillis en enfilant ses bottes et en jetant son arc sur son épaule avant de prendre le chemin de la forêt la plus proche.

Un craquement ténu retentit. Accroupit, le jeune nain passa d'une jambe sur l'autre pour raviver la circulation du sang, près à bondir. Tout doucement, il se décala pour se trouver dans le sens d'où provenait le bruit et commença à avancer lentement, pas à pas. Quand il fut assez près pour voir l'animal, assez près pour entendre sa respiration, assez près pour l'entendre mâcher, il encocha la flèche. Il compta alors jusqu'à trois. Un, il arqua son arc. Deux, il se leva en le braquant sur sa proie. Trois, il tira. La flèche fila à toute allure et toucha l'animal dans le flan avec une telle force que le son d'une côte brisée lui parvint. Affolée, la magnifique biche prit la fuite, s'enfonçant dans la forêt, un nain aux trousses.

N'égalant pas la vitesse d'une biche terrorisée et mourante, Kili mit du temps à la retrouver. Le soleil était déjà levé, lui permettant de suivre plus facilement les traces qu'elle avait laissé dans sa course effrénée. Quand il la trouva, elle s'était écroulée près d'un ruisseau et sa respiration était sifflante. Elle tenta de se relever mais il fut plus rapide, et d'un coup de dague, il mit fin à son agonie. Sans plus attendre, il la chargea sur le dos pour rejoindre une clairière qu'il savait plus loin, afin de commencer à la dépecer pour mieux la transporter. Il lui fallait faire vite car non seulement la viande avait besoin de fraicheur mais elle attirerait des animaux en quête d'un repas facile.

Cette tache lui prit plus de temps qu'il ne l'escomptait. Une fois fait, il enveloppa la viande dans la peau et laissa les viscères aux charognards, puis lança son fardeau sur son épaule avant de prendre le chemin du retour.
Une fois sorti de la forêt, il s'accorda une courte pause pour boire un peu d'eau fraiche avant d'entamer le reste du chemin. Il en avait pour moins d'une heure mais avec son chargement, le chemin se faisait plus difficile. Rafraichit et reposé, il reprit son chemin en trainant des pieds quand un bruit de sabot le fit se retourner.

Une elfe aux longs cheveux blond venait vers lui sur son cheval. Ainsi juchée, il lui fallut lever la tête plus que d'habitude pour la regarder. Il plissa des yeux et du ainsi déployer sa main en visière pour se protéger les yeux. Une elfe sur le chemin qui menait à la Montagne Bleue, c'est son oncle qui allait être content. Il lui offrit cependant un sourire en coin et lança :

Belle journée pour voyager ! Que nous vaut l'honneur de votre présence sur cette route ? L'interrogea-t-il, une pointe de raillerie dans la voix.