It's like the sky is new

Sujet: It's like the sky is new Sam 19 Mar 2016 - 21:49

It's like the sky is new

Now I'm here blinking in the starlight. Now I'm here suddenly I see. Standing here it's all so clear I'm where I'm meant to be.

Cela faisait à peu près un mois qu’Elea était revenue de Laketown. A son arrivée ici bien entendu elle s’était attendue à ne pas croiser Histiel ni Elrohir qui avaient dû partir pour la Lorien ainsi qu’il avait été convenu. Elle était contente qu’ils aient pu maintenir le voyage même si elle n’en avait pas fait partie et espérait que cela les avait bien rapprochés. Qui sait en revenant ils lui rapporteraient une nouvelle qu’elle attend depuis tellement longtemps. Dans l’attente de les revoir mettre le pied à Imladris, Elea se délectait de la compagnie de Búchanán pour qui son amour grandissait chaque jour un peu plus. Les premiers jours avaient été difficiles pour le barde, notamment à cause de la présence des elfes mais ils restaient tous les deux chez Elea la plupart du temps à rire, à se raconter des histoires et à jouer de la musique. Lorsque la nuit tombait ils avaient pour habitude de s’éloigner de la cité elfique pour se promener dans la forêt, se baigner, savourer de l’hydromel et contempler la voute céleste à l’origine d’autres histoires de leurs différentes cultures. Ce n’était sans doute pas le genre de vie qu’elle leur souhaitait mais en attendant de trouver une solution ils avaient réussi à faire en sorte de pouvoir profiter de l’un et de l’autre en estompant un peu l’aversion de Búchanán pour les elfes. Ils avaient tant de choses à se découvrir encore que le temps passait vite en journée. Et plus elle était avec lui, plus elle en était folle amoureuse, elle imaginait sa vie entière avec lui sans le moindre problème. Après un mois seulement, penser cela, elle serait sans doute cible de remarques, la vérité était quelle ne pensait pas vraiment à cet avenir, elle l’aimait et c’était tout ce qui comptait pour le moment.

Elle n’osait imaginer ce que son père allait en penser en rentrant, lui qui avait toujours été si protecteur et qui la voyait encore comme un enfant, la voir amoureuse allait sans doute lui faire un choc. Mais il suffisait de voir les étoiles briller dans ses yeux et l’affection qu’elle lui témoignait lorsqu’elle était dans les bras de cet homme pour comprendre la pureté de ses sentiments. Elea avait grandi elle s’était métamorphosée, et avait beaucoup changé, elle était loin d’être la jeune femme surprotégée et timide que l’on avait connue avant son départ. Elle s’affirmait de jour en jour, épanouie, elle était devenue une véritable femme, pleine de beauté et de charme qui s’assumait pleinement. Cette liberté à laquelle elle avait gouté était un cadeau de Búchanán qui l’avait aidée à sortir de sa coquille et qui avait guidé ses pas pour être celle qu’elle devait être en tant qu’humaine et non plus une enfant elfe. Ils en avait vécu de ces aventures, le voyage n’avait pas été parfait et s’était montré plein de surprises aussi bonnes que mauvaises. Mais le bilan retombait là, Elea n’avait pu concevoir de quitter le barde et lui avait demandé de rester à ses côtés. Désormais, la musicienne passait ses nuits dans ses bras, et a chaque matin c’était un réel bonheur de le voir se réveiller dans son lit et d’entendre sa voix chaleureuse envahir sa petite maison de ses chansons.

Il y avait aussi de ces moments où ils se rapprochaient un peu plus pour savourer ce que leurs corps unis offraient. Des facettes qu’Elea appréciait beaucoup entre les mains expertes du barde. Il savait bien la traiter, ainsi les soupirs de la jeune femme se faisaient toujours naturellement désireux. Pour Elea il n’y avait pas plus beau cadeau que ces instants là devenus magiques et dont elle ne pouvait se passer dans le sens ou cela renforçait leur complicité et leur relation de manière plus générale. Encore une fois à ce moment là leur petite bulle de confort crée les isolait du reste du monde, ils se consumaient jusqu’à épuisement. Les baisers échangés ne tarissaient pas de fougue et leurs gestes demeuraient dans un contraste entre la provocation et la douceur. Elea serra Búchanán entre ses bras dans une étreinte emplie de l’amour qu’elle avait pour lui, distillant l’intensité de ces derniers mouvements contre elle qui la rendaient totalement avide et la transportaient loin d’ici. Ses lèvres glissèrent sur le cou du barde, attentive à sa respiration haletante alors qu’elle adorait l’entendre perdre pied à son tour. Elea glissa le bout de ses doigts d’effleurements jusque dans le bas du dos de Búchanán et accompagna ses soupirs des siens, profitant de ces derniers instants qui les liaient et ferma les yeux.

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L’elfe venait de déposer ses bagages dans sa chambre, au palais. Il était rentré chez lui avec bien moins d’encombres qu’à l’aller. Pas d’orc ni de blessure sur le retour. Tout s’était bien passé. Elrohir était sur un véritable petit nuage après avoir simplement passé tout ce temps avec Histiel et juste avec elle. Oui, vraiment il avait l’impression de s’être retrouvé, sans avoir celle de s’être perdu en chemin. Le jeune prince était tout simplement heureux. Se rapprocher de la belle elfe avait pour le moins été la plus belle des choses. Il se sentait, pour la première fois depuis cinq cent ans, reposé et détendu. Il était loin, très loin de cette boule de nerfs qu’il a si longtemps été. Oui, Elrohir se sentait bien mieux. La blessure qui usait son cœur depuis si longtemps se refermait petit à petit chaque jour, et le prince retrouvait petit à petit l’envie de faire honneur à son rang. Attendez… L’avait-il déjà eue ?

Non, pas vraiment. Elrohir avait passé toute sa vie à faire des bêtises et à faire en sorte que tout le monde oublie qu’il était « le fils d’Elrond ». C’était un poids, pour lui. Cela signifiait qu’on attendait tant de choses de lui. Alors, faire des bêtises, c’était un moyen de faire oublier tout ça. De se créer un prénom. L’elfe sourit à cette pensée et il ouvrit un sac pour en sortir quelques vêtements, qu’il jeta pêle-mêle sur le lit. Son épée, toujours attachée à sa ceinture, subit un sort un peu plus envieux : il la détacha et après l’avoir nettoyée de fond en comble, il la déposa sur la patère prévue à cet effet, à côté de quelques dagues, d’un arc qui ne lui servait que rarement et quelques flèches. Il prit le temps de prendre un bain et de changer ses vêtements sales par des propres. La toile noire fut remplacée par du velours de même couleur. L’elfe portait rarement d’autres couleurs, de toute façon.

Il sortit de la pièce, une petite boite sous le bras, et il se dirigea sans hésiter vers la ville où il s’arrêta devant la maison de la demoiselle. Eléa. Sa fille. Il l’adorait. Il espérait qu’elle ne grandirait jamais. Jamais. Un elfe qui adopte une petite humaine, c’est bel et bien étrange, mais avec Elrohir, il ne fallait pas s’étonner. Il ne faisait que des choses étranges. Arrivé devant la maison de sa fille, il frappa trois coups. Mais, personne ne répondit. Alors, il clencha la poignée, pour au moins déposer son cadeau sur la table. Mais, une fois à l’intérieur, il fronça les sourcils. Qu’est ce que c’était donc que ce bruit étrange ? Il s’avança vers la chambre et ouvrit la porte en grand, persuadé que Eléa était en train de se battre avec un loup ou quelque chose du genre.

Ce n’était pas un loup. Et ce n’était pas un combat. Elrohir ouvrit la bouche, la referma. Il claqua la porte dans son dos avant de pousser un soupir et de fermer les yeux. Mais qu’était-ce donc que ce bordel ? L’elfe croisa les bras et se racla la gorge. Eléa, tu as deux minutes pour mettre des vêtements et venir m’expliquer ce qu’il se passe. Ce n’était pas comme ça que les choses devait se passer. On ne faisait pas ces choses là en dehors du mariage. Pour le coup, Elrohir regrettait de ne pas avoir pris son épée. Parce que, là, ça aurait bardé. Vraiment bardé.

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Ce matin là, le jeune couple s’était réveillé comme d’habitude dans les bras l’un de l’autre. Comme d’habitude, Elea était partie de la maison pour aller donner des cours de musique à de jeunes elfes. Et comme d’habitude, Búchanán n’avait pas voulu sortir afin de ne pas voir ces elfes. Plus il s’en tenait éloigné et mieux il se portait. Il avait profité de l’absence de la jeune femme pour prendre toute la place dans le lit et se rendormir après qu’elle ait déposé un baiser sur sa joue.

Quand arriva le milieu de la matinée, le barde osa sortir de la demeure pour aller au marcher afin d’acheter quelques provisions car il voulait préparer le repas de midi pour Elea. Il avait une liste des aliments qu’il désirait acheter, tout cela écrit en elfique afin qu’il se perfectionne dans cette langue. La protégée des elfes lui avait appris quelques mots, mais il fallait avouer que le jeune homme n’y montrait pas vraiment de bonne volonté. Il savait le rohirrim et le commun, c’était bien assez suffisant. Mais pour elle, il ferait n’importe quoi. C’était donc avec un peu d’appréhension qu’il s’était dirigé sur la place principale et c’était approché d’une échoppe où divers légumes délicieux y étaient exposés. Búchanán tenta d’articuler les phrases de politesses et de prononcer toutes les choses dont il avait besoin, mais à voir la tête que poussait l’elfe, il ne devait pas se faire comprendre. Le barde avait fini par lui donner la liste et à parler en commun. Une bien piètre défaite. Mais il était parvenu à rentrer avec tout ce qu’il voulait.

Derrière les fourneaux, Búchanán avait préparé les légumes et un peu de poisson qu’il avait laissé mijoter dans la casserole jusqu’à l’arrivée de sa bien aimée. Quand cette dernière arriva enfin, il lui servit son repas et ils mangèrent tous deux à la table. Mais à la fin du repas, le jeune homme avait besoin d’évacuer la frustration qu’il avait eue au marché. C’est pour cette raison que, sans crier gare, il sauta sur la jeune femme juste au moment où elle terminait de manger. Elea n’avait pas mis longtemps à voir où voulait en venir son compagnon. Dans leur passion partagée, les deux amants retirèrent directement leur vêtement dans le salon en les laissant tomber sur le sol avant de s’effondrer dans le canapé jusqu’à finir dans leur chambre. Leurs corps unis témoignaient de l’amour qu’ils se portaient. Búchanán aimait à lui faire plaisir et ses soupirs témoignaient de l’attention qu’il lui portait. En une danse lascive entrainée par leur passion, le couple se rapprochait de l’extase. Le jeune homme aimait voir Elea parvenir au summum de l’extase. Dans ses souvenirs, il n’avait jamais rien vu de plus beau. Elle-même le transportait de bonheur alors qu’il donnait ses derniers coups de rein.

C’est alors qu’un bruit derrière lui attira son attention. La porte s’ouvrit et il vit un elfe faire irruption dans leur chambre. Surpris, Búchanán se retira et tomba du lit au moment où cet intrus sortait de la pièce. Il avait connu de meilleures fins à leurs ébats. Gardant une main pour cacher sa virilité, il regarda Elea qui se couvrait du drap blanc de leur lit.

« C’était qui ? » demanda-t-il agacé d’avoir été ainsi interrompu.

Quand il entendit la réponse de sa bouche, il ne put refreiner un juron. Son père. C’était certainement le pire des scénarios pour faire connaissance. De désespoir, Búchanán passa sa main dans ses longs cheveux, se disant qu’il s’était mis dans de beaux draps. La voix de l’elfe se fit entendre à travers la voix, sommant la jeune femme de se rhabiller à croire qu’elle était encore une enfant. Le barde leva les yeux au ciel en signe d’agacement. Il avait horreur de l’attitude des elfes. Ce n’est pas comme s’ils faisaient quelque chose de grave. Mais peut être ne pouvaient-ils pas comprendre cela, vu le temps qu’ils mettaient à grandir et s’épanouir. Si ça se trouve, même à passé mille ans, certains elfes n’avaient toujours pas expérimenté le plaisir de la chair. La jeune femme le sortit soudain de ses pensées moqueuses, pour lui dire de sortir et d’aller lui chercher une robe dans leur penderie – car il n’y avait que leur lit dans la petite pièce. Bien sûr, Búchanán protesta, ne voulant pas se retrouver devant l’elfe alors que lui même ne portait aucun vêtement. Mais devant l’insistance de cette tête de mule, il lui demanda de lui donner un coussin.

Prenant son courage à deux mains, il ouvrit la porte, sortant de la pièce avec le coussin cachant ses bijoux de famille. Il fut impressionné par la grandeur de l’elfe qui se tenait toujours devant la porte. C’était sûr qu’il ne faisait pas le malin à cet instant. S’il avait pu se transformer en souris il l’aurait fait pour se faufiler dans un trou et mourir de honte.

« Hmm. Mae Govannen. » tenta-t-il de bretouiller en elfique.

Après tout, foutu pour foutu autant essayer de faire bonne figure malgré tout. Sans insister plus longtemps, Búchanán se dirigea vers la penderie où il s’habilla d’un pantalon noir, d’une chemise brune et de sa veste kaki. Il prit ensuite la première robe d’Elea qu’il vit et revint dans la chambre, sans toutefois accorder un seul regard à l’elfe. Il referma ensuite la porte derrière lui et donna le vêtement à la jeune femme.

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Elle ne s’était absolument pas attendue à finir cet instant dans la panique alors qu’à un moment critique une autre voix résonna dans la chambre. Son sang ne fit qu’un tour en ayant reconnue celle de son père revenu de Lorien. Elea regardait Búchanán avec une angoisse certaine dans les yeux quand celui-ci lui demanda qui était cette personne alors qu’il était tombé du lit. La jeune femme s’était redressée, recouvrant son corps des couvertures. Elrohir au travers de la porte lui demandait de s’habiller afin qu’ils puissent parler. Elle se ferait sermonner, c’était certain, elle n’aurait pas voulu que les choses se fassent de cette manière et craignait pour leur avenir à tous les deux.

« C’est mon père !!! » Fit-elle envahie de sueurs froides.

Elea supplia le barde d’aller lui chercher des vêtements en sachant qu’ils n’avaient rien ici et qu’elle ne pouvait pas se présenter devant son père avec une simple couverture sur le corps. Il en était de même pour Búchanán mais entre hommes la nudité est sans doute moins gênante. Il revint donc avec une robe, l’un de ces vêtements qu’elle avait cousu quand elle restait tranquillement à la maison avec Búchanán, le genre légère, vaporeuse, mais trop légère pour le coup. Elea paniqua de plus belle mais l’enfila quand même.

« C’est lui qui m’a sauvée quand mon père est mort, il m’a ramenée ici et il m’a adoptée. » Lui expliqua t-elle dans un court résumé.

Elea lui avait déjà parlé de ses parents mais s’était plus attardé sur leurs personnalités plutôt que les conditions de son arrivée ici. Pour le coup elle se sentait complètement idiote, elle tremblait de stress et son cœur ne semblait pas se calmer. La jeune femme était tellement contente de le revoir mais le fait qu’elle était déjà partie comme une voleuse et qu’on la retrouve dans une posture délicate pour un père lui mettait une pression supplémentaire. Elea entoura ses épaules d’une des couvertures et ouvrit enfin la porte.

La jeune femme l’observa en entier, visiblement il s’était bien remis de ses blessures grâce à sa mère et elle en était heureuse. Le cœur affolé, la jeune femme ne pu résister à l’envie d’aller se blottir dans les bras de son père, tellement heureuse de le retrouver.

« Tu m’as tellement manqué !! »

Elea prit un peu de recul pour l’observer comme s’il aurait pu changer entre ces quelques semaines.

« Elinà m’a dit que tu avais été blessé…Je suis contente que tout se soit finalement bien passé et que tu aies pu revenir, il me tardait de te revoir ! »

Elle lui fait un nouveau câlin et se recula un peu, elle lui devait des explications. La jeune femme remit ses cheveux en place derrière ses oreilles dans un tic nerveux. Elle inspira profondément, la voix encore tremblante.

« Venez, on va s’asseoir en bas ... »

Elea prit les devant, se dépêchant de descendre pour ramasser leurs vêtements et les mettre dans un coin pendant qu’ils allaient s’installer et ramena une bouteille d’hydromel et trois verres. Elle demanda à Búchanán de s’occuper de l’ouvrir et de les servir pendant qu’elle reprenait la parole après ce long silence gênant. Elea prit place à côté de son père, frottant nerveusement ses mains moites sur ses genoux et se lança enfin.

« Je te présente Búchanán ! C’est… c’est l’homme que j’aime. »

Elea déglutit et avant qu’il ne fasse une remarque sur ce qu’il avait vu, elle préféra engager sur un autre sujet.

« Il m’a emmenée à Laketown, et comme prévu il m’a ramenée ici saine et sauve. Il m’a beaucoup protégée et m’a aidée à prendre confiance en moi.»

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Elrohir se passa la main sur le visage, grognon. Attendez, qu’est ce qu’il venait de voir au juste ? Qu’est ce que c’était que… Non mais sérieusement ? Eléa et ce… Attendez, il avait des oreilles pointues ? Un elfe ? Il n’y comprenait absolument rien du tout. Adossé au mur, Elrohir se massa les tempes tout en essayant d’ignorer les murmures étouffés venant de la chambre. Qui qu’était cet elfe…homme.. personne, il allait souffrir. Elrohir avait déjà, sans même le connaitre, l’intention de lui mener la vie dure. Parce qu’Eléa était sa petite princesse, sa fille, sans pourtant être de son sang. Elrohir l’avait élevée et éduquée, aidé d’Histiel, et il ne se voyait pas autrement que comme son père. Autant dire que cette scène, il avait un peu de mal à la comprendre. Il savait exactement ce qu’il se passait sous cette couette, malheureusement pour lui, son cerveau n’arrivait pas à comprendre qu’il s’agissait bel et bien d’Eléa dans cette situation. Mais, elle s’était mariée ? Sans le lui dire ? Sans qu’il ne soit là pour effectuer le rituel avec elle ? Pour l’observer être heureuse ?

Elrohir se sentait clairement trahis.

L’homme sortit de la pièce. Un pincement de haine traversa le cœur de l’elfe qui l’observa, totalement surpris, de haut en bas. Non mais… Attendez. Il était sérieux en plus ? Il sortait juste avec un coussin ? Elrohir inspira lentement pour ne pas exploser, bien heureux de ne pas avoir son épée à la taille, sans quoi il aurait certainement sauté au cou de l’opportun pour lui faire comprendre sa façon de penser. L’homme bredouilla quelques mots de salutation avec un accent qui tira un rictus à l’elfe. Pedig edhellen? Nae! Vu la tête de l’autre, Elrohir n’était pas tout à fait certain qu’il ait compris grand-chose à ce qu’il venait de dire. Et, cela fit germer une idée dans la tête de l’elfe. C’était puéril. Enfantin. Mais, pour le coup, il s’en fichait. Il avait décidé de ne pas l’aimer celui là. Vraiment pas.

Bras croisés, Elrohir observa l’homme s’habiller. Il le fixa tout du long, de haut en bas, et il le vit avec un sourire disparaitre dans la pièce adjacente sans même lui accorder un regard. Parfait. Au moins, les deux hommes étaient sur la même longueur d’onde. Ses oreilles pointues entendirent les explications de sa fille au milieu du bruissement des vêtements. Elrohir était quelques peu irrité, à ce stade. Il était venu pour annoncer une bonne nouvelle à sa fille, et au lieu de ça, il se retrouvait face à … face à cette situation à gérer. Déjà que les relations sociales n’étaient clairement pas son fort, autant dire que la situation le perturbait un peu. Beaucoup. Et, quand Elrohir était perturbé, il faisait souvent des gaffes. De grosses gaffes.

Après un temps qui lui avait tout de même paru très long la porte s’ouvrit à nouveau sur Eléa. Il observa la demoiselle sans bouger. Iellig ! fit-il quand elle se jeta dans ses bras avec un sourire. Il la serra contre son cœur, heureux de la revoir. Cependant, il espérait qu’elle allait lui donner des explications, et rapidement. Tu m’as manqué aussi, murmura-t-il en langue commune avec un sourire sur les lèvres. Il passa ses doigts dans les cheveux de l’enfant et la laissa s’éloigner pour la regarder de haut en bas. Bon. Au moins, elle avait l’air bien. Elinà… Oh celle la, je te jure que je vais finir par l’étriper. Elle n’aurait pas dû t’inquiéter. Elrohir lâcha un petit rire amusé. Nous nous sommes faits attaquer par des orcs sur le chemin de Lorien, et j’ai eu la chance de me déboiter un os de la jambe. Ta mère me l’a remis en place, évidemment, et puis j’ai été en convalescence durant un bon mois, aux soins de l’horrible guérisseur de ma grand-mère. Autant dire que l’elfe ne l’aimait pas, celui-là. Il était péteux et imbu de sa personne simplement parce qu’il avait des connaissances que les autres n’avaient pas. Elrohir préférait les guérisseurs comme son père, Histiel ou Elinà qui étaient plus proche de leur patient et qui étaient, surtout, bien plus agréables.

Eléa lui proposa ensuite de descendre au rez de chaussée. Elrohir hocha simplement la tête et descendit à sa suite sans même un seul regard pour l’inconnu. Après tout, ce n’était pas à lui de se présenter le premier. Certainement pas. Il s’installa donc à sa place à table et s’adossa contre le dossier de sa chaise avec un petit sourire énigmatique fixé sur le visage. Il hocha la tête, très froid, lorsque sa fille lui présenta l’homme. Finalement. Ce n’était tout de même pas trop demander que de savoir au moins son nom ? Im Elrohir, Imladris o hernil , répondit-il en elfique à l’homme. Il se fichait d’être compris. Totalement même. Il prit une gorgée d’alcool avec un sourire narquois sur le visage. Il écouta attentivement les explications de sa fille avant de croiser les bras. Et, c’est à quel moment qu’il t’a mise dans son lit, au juste ? Avant le mariage où je n’ai pas été invité ? Vu la stature de l’homme, Elrohir n’avait pas vraiment l’impression qu’il soit du genre protecteur. Non. L’elfe était un guerrier depuis tellement longtemps que c’était désormais inscrit en lui. Il savait reconnaitre ses semblables. Le cor sur la paume des mains, signe de maniement des armes, les muscles gonflés par la pratique, et même cette posture particulière, cette façon de toujours se mettre face à la porte pour réagir immédiatement au moindre danger…

Non, l’homme n’avait rien d’un guerrier. Elrohir pouvait même dire avec une amertume certaine que sa propre fille s’en tirerait mieux que ce Buchanan à l’épée. Et pourtant, il avait toujours tenté de la protéger envers et contre tout, et donc de ne pas lui apprendre à manier les armes. Il se passa la main devant les yeux et observa sa fille. Elle semblait vraiment mal à l’aise. Et, pour le coup, elle avait bien raison. L’elfe oubliait parfois qu’elle était humaine, et que les humains ne grandissaient pas de la même manière que les elfes. Qu’ils n’avaient même pas la même façon de voir les choses. Que leur vie n’était qu’un fragment comparé à la vie des elfes. Cependant, il y avait une chose à laquelle Elrohir était attachée, c’était le mariage. Il était inconcevable de passer au travers de l’année de fiançailles et de la cérémonie qui suivait. Vivre de façon maritale avant… Non, ce n’était pas possible. Vraiment pas. Et, celà, il le mettait sur les épaules de cet homme aux oreilles étranges. Il lui jeta un dernier regard mauvais avant de soupirer, las.

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Prenant une dernière respiration pour calmer sa nervosité, la porte s’ouvrit et Búchanán sortit de la chambre à la suite de la jeune femme. Le grand elfe l’attendait dans le petit couloir visiblement agacé de la situation. Se faisant tout petit, le barde observa la scène d’accolades entre ce père et sa compagne ; il n’avait pas vraiment envie d’intervenir et préférait disparaître à cet instant. Non seulement il ne supportait pas ces êtres abominables, mais en plus il devait se dire que son beau-père en était un. Lorsqu’il l’entendit parler de ses exploits guerrier, Búchanán put rapidement se faire une image de ce personnage : sa vantardise était inversement proportionnel à la grandeur de ses exploits – qui pour le barde semblaient beaucoup exagérés pour être réels. De plus sa blessure ne semblait pas si grave, surtout que c’était un elfe et que les elfes cicatrisaient mieux. Donc non seulement c’était un vantard, mais en plus il était douillet. Mais Búchanán se promit de faire des efforts pour sa belle, malgré que c’était déjà mal parti… il ferait tout pour réparer ce malentendu. Elea leur proposa ensuite de descendre, ce qui le fit espérer qu’après leur petite conversation les tensions étaient apaisées auprès de son père. Mais au moment où il voulait emboiter le pas de la jeune femme, ce dernier lui coupa la route, sans même lui accorder un seul regard, la tête haute. Quel petit prétentieux. À cet instant, Búchanán ne garantissait rien de la tournure que prendrait cette rencontre inattendue.

Arrivé en bas, le jeune homme ouvrit la bouteille de son hydromel et, à contre cœur, en servi à cet elfe. Quand il se fut servi, il descendit son verre d’une traite avant de s’en resservir. C’était pour se donner du courage, car cela risquerait d’être très très très… très long. Il sentait son regard inquisiteur posé sur lui. Mais Búchanán était décidé à lui tenir tête sans se laisser impressionner. Après tout, il n’avait pas le choix que d’accepter la situation, c’était comme cela et pas autrement. Une fois qu’Elea fit les présentations, l’elfe le fit bouillir de l’intérieur. Son expression et sa posture l’insultaient plus que sa langue fourchue. Vraiment, il n’y avait rien à apprécier dans un être qui n’exprimait que le rejet. C’est alors qu’il ouvrit finalement la bouche pour parler en elfique. Il avait très bien vu que Búchanán ne le parlait pas après qu’il lui ait fait les présentations. Certes, il y avait de meilleures situations, mais il ne fallait pas lui jeter le blâme alors que c’était lui qui était rentré sans frapper. Quoi qu’il en soit, le barde comprit qu’il s’appelait Elrohir… quelque chose d’Imladris… Elea lui avait appris quelques mots et phrases en elfique et il savait reconnaitre ce genre de présentation basique, sauf pour ce mot particulier qu’il n’avait certainement retenu au vue de son désintérêt pour cette langue.

« Enchanté. » répondit-il en lui rendant son air narquois.

Búchanán écouta alors Elea faire un bref résumé de leur rencontre. Il pouvait voir qu’elle était nerveuse. Cela s’entendait à sa voix qui d’habitude ne tremblait pas. Si elle ne s’était pas assise à côté de son père, il lui aurait certainement pris la main pour l’encourager. Mais là, le pauvre était en face des deux et se sentait comme l’accusé devant ses juges. Quand elle eut terminé, le barde se retint de se frotter les yeux. A vrai dire, il y avait mieux à dire que de l’avoir protégée et aidée… pour ça, Elrohir avait dû très bien le voir dans la chambre quel protecteur il était. Son corps ne bougeait plus, il restait statique, attendant la réaction de l’elfe. C’est alors qu’il lui posa une question des plus personnelles qui le concernait également. Mais Monsieur avait décidé de l’obscurcir totalement et de le mettre de côté, chose que Búchanán ne pouvait tolérer. Il voulait bien être gentil, mais si on ne lui rendait pas la pareil de l’autre côté, il pouvait se montrer des plus désagréable. Surtout que là il le rabaissait en l’ignorant de la sorte et surtout en touchant à l’intimité de son couple. Le barde ne s’occupa pas de savoir si Elea voulait répondre, il le fit directement après qu’il ait terminé de cracher son venin.

« A dire vrai, ce n’était pas dans un lit, mais à même le sol d’une grotte. Et non, nous ne sommes pas mariés. »

Sa main alla chercher la bouteille d’hydromel qu’il but directement au goulot. Son ton avait été sec et désagréable tout comme son regard qui se voulait provocateur. Il se fichait totalement désormais de ce qu’il penserait de lui. Il savait désormais qu’ils ne s’entendraient jamais peu importe les efforts qu’il aurait faits. Si ça se trouvait, Elrohir l’avait détesté dès la seconde où il l’avait vu. En revanche, Búchanán n’avait pas du tout pensé à la question du mariage. Il n’était pas de ce genre preux chevalier qui devait épouser sa princesse, non. Il ne se voyait même pas du tout marié, enchaîné dans un couple qui battrait certainement de l’aile connaissant son caractère et avec des gosses. Il tenait trop à sa liberté pour tenter quoi que ce soit de ce genre. Búchanán était du genre à vivre au jour le jour, sans se soucier de ce que demain serait fait. Il ne se posait pas des questions qu’il savait lui prendraient la tête. À cet instant, il savait juste qu’il était bien avec Elea, à laquelle il s’était attaché énormément, et n’avait pas envie que les choses changent. Cependant, il se savait dans une position délicate. D’un côté il avait ce père qui semblait attaché à ces traditions du mariage que si la fille se trouvait dépucelée, le dépuceleur devait la marier. Et d’un autre côté il avait Elea dont il n’était pas sûr qu’elle veuille ou non devenir son épouse. Il n’avait pas envie de lui faire de la peine. Autant dire que Búchanán s’était à nouveau mis dans un sacré merdier.

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Now I'm here blinking in the starlight. Now I'm here suddenly I see. Standing here it's all so clear I'm where I'm meant to be.

Installés dans son salon, la tension était palpable. Elea pouvait le ressentir, les moindres ondes négatives traversaient sa peau et lui arrachaient de lourds frissons. Elle n’avait eu aucune idée de comment les choses allaient pouvoir se décanter après une telle situation. Toutefois, un bon point avait été qu’Elrohir ne lui en avait pas suffisamment voulu pour la repousser lorsqu’elle l’avait enserré dans ses bras. Il lui avait terriblement manqué mais aurait souhaité des retrouvailles moins gênantes. Une fois qu’Elea eu commencé à lui expliquer qui était cet homme qui partageait désormais sa vie. Elrohir se présenta en elfique, ce qui fit crisser des dents Elea qui savait que le barde n’apprécierait pas. Fort heureusement Búchanán ne répondit rien de plus qu’un « enchanté » courtois. Elea était tout de même contente qu’il continue de faire des efforts pour sauver les apparences. Elle n’était cependant pas sure que cela suffirait connaissant son père et son entêtement parfois, il fallait dire qu’elle tenait ça de lui aussi. Mais c’était sans compter la remarque cinglante de son père à la suite qui n’y alla décemment pas par quatre chemins.

Le cœur de la jeune femme se serra tandis qu’elle se retrouva paralysée à l’entente des mots de son père. Un tel jugement de sa part lui faisait mal à entendre alors qu’elle avait fait ce choix seule. Elle pouvait comprendre qu’il tienne au mariage et à la pureté d’une femme avant celui-ci. Il savait aussi qu’Elea n’avait jamais été très fan de vieilles coutumes et préférait laisser ses envies s’exprimer plutôt que les retenir. Si elle avait dit non ce soir là, aurait-ce été différent ? Qui sait ? La destinée avait fait qu’elle avait eu envie de se donner à lui en même temps qu’elle lui avait donné son cœur. Elea était triste de voir que son père ne prenait pas d’abord en compte les choix de son cœur plutôt que des traditions. Elle déglutit, mais n’était pas au bout de ses surprises lorsque le barde lui répondit d’un ton tout aussi cassant qu’Elrohir. Ce fut pareil à une lourde chute quand Búchanán ne se priva pas de donner les détails qui faisaient la différence en ajoutant qu’ils n’étaient pas mariés, arrachant de vifs rougissements à la jeune femme. Elea savait qu’elle aurait dû préciser qu’ils n’étaient pas mariés mais aurait sans doute préféré que cela se fasse avec plus de délicatesse. Elle avait naïvement cru qu’il serait moins sévère s’il comprenait que grâce à lui elle s’était épanouie et elle avait trouvé qui elle était. La musicienne se crispa et tourna soudainement le regard dans la direction de son père, sachant manifestement que cela ne ferait qu’empirer les choses.

Elea avait bien sûr pensé au mariage, quelle femme ne rêvait pas de ce genre d’évènement ? Pour elle, il n’y avait qu’avec cet homme là que cela serait envisageable puisqu’elle ne se voyait avec personne d’autre que lui.

« N’entrons pas dans ces détails ! » Fit-elle en se levant soudainement pour se mettre devant le barde au cas où il veuille aller se battre contre lui avec ce qu’il avait répondu.

Par l’angoisse montante, elle avait eu la volonté de couper court à ce sujet avant que cela n’aille trop loin. Maintenant elle devait trouver quelque chose à dire pour ne pas éprouver plus de gêne. Son cœur battait tellement fort qu’elle avait cette impression d’être en train de tourner de l’œil. Jamais elle n’avait été aussi embarrassée. Un conflit entre deux personnes aussi importantes dans sa vie était vraiment le pire qui pouvait lui arriver.

« Père, j’ai fait un choix, mariage ou pas je ne le regrette pas. S’il te plait fais-moi confiance, tu sais bien que je n’aurais jamais cherché à te provoquer.»

Sa respiration était saccadée par le stress ressenti, elle était malgré tout restée debout afin d’appuyer sa détermination et gardait le regard sur celui de son père. Elle se sentait mal, réellement mal et quelque part elle savait que c’était un coup de karma qu’elle se prenait dans le visage avec pour cause de ne pas avoir fait les choses comme son père l’aurait souhaité. Mais comme elle lui avait dit, elle ne regrettait rien, elle passait de merveilleux moments avec Búchanán et savait qu’il lui apporterait beaucoup au cours de sa vie. Elrohir devait aussi la laisser voler de ses propres ailes et apprendre de ses expériences car il ne pourrait pas toujours être là pour la protéger. Elea était perdue, désespérée, elle voulait à tout prix éviter un conflit qui lui ferait perdre l’un d’entre eux ou elle en souffrirait atrocement. L’angoisse montait encore, elle en avait les mains tremblantes.

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Invité

Elrohir n'avait pas l'habitude de passer par quatre chemins quand il avait quelque chose à dire, ça non. Il était même du genre à foncer droit dans le mur et à ne réfléchir qu'ensuite. Autant le dire clairement, cela lui avait posé un nombre certain de soucis au cours du passé. Là, il avait dit clairement ce qu'il pensait de sa fille et de son... Bon, mieux valait ne pas donner de qualificatif à l'homme qu'elle avait ramené. Maintenant qu'il était habillé, Elrohir avait clairement l'impression qu'il était un va nu pied qu'elle avait ramassé sur le bord de la route juste pour l'ennuyer lui. Allons. C'était ça. Eléa faisait ce que les humains appelaient "sa crise d'adolescence". Il avait parfaitement compris. Elrohir eut un rictus à cette idée. Certains parents humains réagissaient en mettant leurs enfants dehors et en leur coupant les vivres. Elrohir se demanda combien de temps Histiel mettrait à l'étriper si jamais il faisait ça à leur fille adoptive. Environ cinq minutes. Sans compter que leur rapprochement des derniers mois serait totalement remis en question aussi. Et, Elrohir refusait de remettre tout ça en perspective simplement parce qu'Elea avait décidé de le ridiculiser, de ridiculiser Elrond et toute sa maison avec elle. Car, qu'elle le veuille ou non, Eléa faisait partie de la famille du maître des lieux. Qu'elle le veuille ou non, elle était une princesse humaine d'une cité elfe. Et oui. Elrohir aurait donc préféré que les choses se passent différemment. Vraiment différemment. Il comptait lui présenter un prince ou deux lorsque le temps serait venu pour elle de se marier, et il avait espéré que cela se passerait bien.

Mais, visiblement, Eléa était amoureuse d'un va nu pied sans aucune éducation et... Aux oreilles super bizarres.

Quelle honte.

Au moins, elle avait le bon goût de paraitre gênée, contrairement à ... Quel était son nom au juste ? Buchanan ? C'était quelque chose comme ça. De toute façon, Elrohir s'en fichait. Pour être totalement franc, il aurait bien aimé pouvoir écraser cette sale petite face suffisante sur la table jusqu'à ce que le sang arrête de faire des bulles autour de son nez. Mais, il ne pouvait pas. Vraiment pas. D'une part parce que ce n'était pas une chose à faire face à une dame, et d'autre part, parce qu'Eléa ne le supporterait pas. Et ça, ça lui faisait mal, à notre petit elfe particulièrement énervé.

On ne grandit pas chez les elfes sans récupérer un minimum de leur culture. On ne nait pas prince chez les elfes sans avoir un minimum de savoir vivre et de traditions. Alors, oui. Elrohir en attendait plus de sa fille. Vraiment plus. Il voulait un beau mariage pour elle, au printemps. Quand les arbres seraient en fleur et que le soleil déverserait des rayons d'or pur sur les invités. Il avait envie de la voir heureuse, alors qu'il l'amènerait devant l'autel avec sa mère. Il avait envie de festoyer avec elle. Mais, tout ceci était brisé désormais, parce qu'il ne pourrait jamais s'ôter de la tête l'image de ces deux corps qui se mélangeaient. Ce sale petit arrogant en rajoutait, d'ailleurs, et Elrohir devait se faire violence pour ne pas répondre. Son regard se fixa dans le vide et il finit par tourner un regard particulièrement froid vers sa fille.

Est ce que tu as pensé ne serait-ce qu'une seule seconde à quelqu'un d'autre que toi même, Eléa ? Sur ce point, il pouvait parler, parce qu'il avait clairement été égoïste sur ce point pendant un sacré paquet d'années, et il avait encore du mal à se soigner.En te... il ferma les yeux une seconde pour éviter que les mots ne dépassent sa pensée à nouveau. En vivant de cette manière indigne, non seulement tu attire le regard des elfes sur toi, mais aussi sur moi et par extension sur Père. Les gens vont parler dans son dos. Tu vas, par tes actions inconsidérées, affaiblir sa position. être un demi-elfe qui règne sur une cité d'elfes est déjà assez difficile comme ça. Avoir deux fils qui n'en font qu'a leur tête n'aide pas, mais cela n'est pas réellement problématique, puisque nous sommes considérés comme des enfants qui n'ont pas grandi. Mais que la fille de l'un d'entre eux aille à contrecourant de toutes nos traditions... Mon peuple a vu des guerres exploser pour moins que cela.

Il ignorait totalement le jeune homme à côté de lui. Il s'en fichait totalement de son avis. Il se fichait totalement de lui. Il n'était que le problème de cette équation. Elrohir essayait de faire comprendre à Eléa que, peu importait les bêtises qu'il avait pu faire au cours des siècles, elles venaient d'être toutes éclipsées par celle-ci. Sans compter que, les elfes avaient été particulièrement cléments pour le côté taquin des jumeaux, surtout depuis le départ de leur mère pour Valinor et l'épreuve qu'elle avait subie.