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[Intrigue III] Quand retrouvailles riment avec travail
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 [Intrigue III] Quand retrouvailles riment avec travail

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MessageSujet: [Intrigue III] Quand retrouvailles riment avec travail   [Intrigue III] Quand retrouvailles riment avec travail EmptyMar 2 Aoû 2016 - 19:20


Quand retrouvailles riment avec travail



Puis arriva le temps où il fallut affronter les démons du passé.

Sa dette payée à Imladris et la tête pleine de nouveaux souvenirs à chérir, Erydrin reprit sa route. Elle n'était pas de ceux qui se satisfaisaient de l'immobilité, de voir toujours les mêmes paysages, les mêmes gens, quand bien même il y en avait qu'elle chérissait sincèrement.

Sa halte aurait pu durer quelques temps de plus, certains le lui avaient demandé, mais elle avait poliment décliné l'offre. Il lui restait des choses à faire, des épreuves à surmonter et des démons à faire taire. Elle ne leur avait pas dit, préférant comme toujours se protéger avec son austérité que de s'étendre sur ses problèmes. Peut-être avait-elle heurté quelques personnes dans le processus, mais c'était un bien faible tribut à payer pour ne pas avoir à donner des explications.

Ainsi, elle quitta la blancheur du havre elfique, sortant de la forêt pour traverser la plaine et les montagnes. Le voyage allait être long jusqu'à la prochaine étape, surtout avec les escouades orcs qui se faisaient de plus en plus présentes dans la région. Mais elle avait un bon cheval et l'habitude des escapades en solitaire. Se cacher ne serait pas difficile et si elle devait fuir, elle pouvait compter sur l'endurance et la vitesse de sa monture.

Le temps se montra relativement clément sur toute la traversée. Seulement quelques jours de pluie et une journée de froid difficile en montagne. Pour le reste, elle perdit parfois un peu de temps pour se reposer dans les jours les plus calmes où elle pouvait profiter du couvert d'un quelconque relief et que son cheval avait de l'herbe pour brouter.

Cette longue chevauchée lui plaisait, malgré la vie rude qu'elle imposait. Elle ne croisa pas grand monde sur son chemin, tout juste une caravane avec laquelle elle partagea un feu de camp pour une nuit, avant de repartir en solitaire pour gagner la forêt de son enfance.

Les ennuis arrivèrent alors que son voyage touchait au but. Une petite bande d'orcs en provenance du sud qu'elle ne put éviter. Ils semblaient avoir déjà subi des pertes car ils se déplaçaient rarement en si petite compagnie, ce qui n'enlevait rien à leur bestialité. Dès qu'ils virent la cavalière seule, ils se ruèrent à l'assaut, se souciant peu de ne pas l'effrayer et de la voir dégainer habilement deux lames étincelantes.

Erydrin avait lâché les rennes dès qu'elle avait perçu une course se rapprochant d'elle et sorti ses armes au clair quand la première peau verte entra dans son champ de vision. Sur un mot, son cheval chargea les quelques créatures, en écrasant un ou deux sous sa masse tandis que sa cavalière fauchait ceux qui commençaient à l'encercler. Le combat se termina très vite, et l'elfe ne s'éternisa pas pour comprendre de quoi il retournait.

Elle avait appris à ses dépends que la prudence était de mise, même avec ce genre de créatures. C'est pourquoi elle fila à toute allure pour gagner les premières frondaisons de la Lorien, sans se retourner, ni s'arrêter avant d'avoir la lisière en vue. Il n'y avait qu'une fois entrée dans la forêt qu'elle serait tranquille. La forêt avait toujours été très bien protégée, elle s'en souvenait très bien pour avoir suivi plus d'une fois son père lors de ses tours de garde.

Repenser à lui la fit serrer les dents. Qu'aurait-il dit s'il avait vu sa fille comme elle était devenue ? Elle y pensait souvent, sans parvenir à trouver une réponse rassurante. Elle l'imaginait tout autant avec une tristesse infinie devant la balafre qui courait sur son visage et l'avait privée d'un oeil, défait davantage de voir que ce n'était pas la seule à couvrir son corps comme elle l'imaginait enragé qu'on ait infligé de telles blessures à sa fille, prêt à tout pour la venger.

Dans tous les cas, il valait peut-être mieux qu'il ne soit pas là pour le voir, car cela lui évitait des souffrances inutiles. Mais il n'avait pas eu sa chance. Diamarth n'avait pas été là pour lui offrir la protection de la forêt et lui-même n'avait jamais su comment communiquer avec les bois. Erydrin en était capable, elle, depuis toute petite et c'était ce qui l'avait sauvé le jour où les orcs l'avaient prise en embuscade et acculée, à bout de force après une bataille acharnée où elle en avait écourté autant qu'elle avait pu.

Une fois dans les bois de Lorien, la Galadhrim s'arrêta pour reprendre son souffle et nettoyer le sang noir qui tâchait ses lames. Son poignet lui faisait mal, alors elle souleva sa manche mais comme à chaque fois, elle n'y trouva que sa cicatrice refermée et saine. La douleur mettrait quelques heures à partir et il n'y avait rien à faire. Elle continua donc son chemin entre les arbres après avoir rengainé, conduisant son cheval par la bride. Un calme irréel régnait à l'ombre des feuillages, une impression qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps. La forêt avait-elle toujours été comme ça ? Tête levée vers les cimes, elle observait, redécouvrait les saveurs de son enfance, tandis que son poignet lui rappelait qu'elle était adulte et que rien ne serait jamais vraiment comme avant.

Ca s'était passé en pleine nuit, son cheval avait pris la fuite dès le début de l'attaque, il devait être celui qui avait prévenu Diamarth d'ailleurs. Erydrin se souvenait de ce moment avec une rare clairvoyance. Les orcs qui l'encerclaient, leurs cris bestiaux, le rythme lourd de leurs piétinements sur le sol meuble, le vent frissonnant dans les feuilles et le bruit mat de ses épées coupant, plantant, brisant la chair et les os. Le sang putride abreuvant la terre et le sien aussi, ruisselant de plus en plus de ses bras, de ses jambes, ses vêtements qui tombaient en lambeaux au nombre des entailles qu'ils parvenaient à lui infliger peu à peu. Elle se souvenait de sa première estafilade sur la joue qui avait enflammé l'ennemi et l'avait poussé à continuer car il avait compris qu'elle n'était pas invincible. Elle se souvenait des attaques portées dans son dos, celles qu'elle n'avait pas pu éviter assez tôt, douloureuses et handicapantes, qui l'avaient obligé à reculer contre un arbre. Elle se souvenait de l'écorce grattant ses plaies et de la fièvre qui commençait à surpasser sa rage. Ses jambes avaient fini par trembler lorsque le chef du groupe s'était avancé, plus grand que les autres, avec une lueur sadique dans le fond des yeux. Sa lame, un véritable hachoir dentelé avait déchiré son épaule puis son poignet alors qu'elle avait tenté de le tuer à travers la douleur. Son épée avait volé sauvagement, mais elle était restée debout, le rage au ventre. Il l'avait obligé à plier devant lui, frappant une cheville et la cuisse opposée avant de rire d'elle et d'armer son bras pour la décapiter.

Elle se souvenait de tout, même de la façon dont elle avait levé son épée pour contrer le coup, y mettant ses dernières forces. Elle se souvenait parfaitement du dernier éclat aveuglant que son oreil avait vu pour la dernière fois avant que sa propre épée rebondisse contre l'arme ennemie et finisse sa course sur son visage, le cisaillant et la faisant tomber à terre en hurlant.

-Bienvenue chez toi, Lemanben.

La suite, seule Diamarth s'en souvenait. Son visage encore plus austère que celui de sa disciple émergea des souvenirs. Elle l'attendait, un sourcil relevé, les bras croisés. La meilleure gardienne que la forêt pouvait espérer.

Un sourire filtra sur le visage de la cavalière. Elle s'approcha de son maître avec déférence et s'inclina doucement devant elle avant de saisir la main qu'elle lui tendait et de la serrer avec tendresse.

~ Qu'il est bon de vous entendre à nouveau.

La blonde acquiesça sobrement et lança une injonction que la monture d'Erydrin sembla comprendre avant de se détourner pour conduire sa disciple jusqu'à son terrier, comme elle aimait parfois l'appeler. Sans lâcher sa main.

Quand elles furent arrivées, Erydrin fut émerveillée de retrouver la cabane de son maître exactement comme elle l'avait quitté.

-Je devrais en remercier la Sorcière d'Or et sa magie, je suppose, cela m'évite d'avoir à changer de coin.
~ Mais vous n'en ferez rien, parce que ce n'est pas naturel...

Le regard perçant que lui lança Diamarth la sortit de sa contemplation rêveuse. Un petit silence pesa entre elles, comme si le temps s'était réellement figé.

-Tu commences à me connaître un peu trop bien.

Et sans lui laisser le temps de réagir, elle la poussa en direction d'un rondin de bois, lui enjoignant de s'asseoir et de leur servir le thé. Erydrin s'exécuta pendant que son maître s'occupait de son cheval, notant qu'elle avait encore là une belle bête, bien qu'un peu trop docile à son goût. Mais Diamarth pouvait dire ce qu'elle voulait, elle ne pouvait pas cacher son affection pour l'animal, comme en témoignait son empressement à le décharger et le bouchonner avec un peu de paille.

Maître et disciple agissait comme si elles vivaient ensemble, alors qu'il y avait plusieurs centaines d'années, si ce n'était plus, qu'elles ne s'étaient pas vu l'une et l'autre. Il en allait toujours comme ça entre elles. Une simplicité et une tendresse qui allait bien au delà des mots.
Pourtant, outre la joie des retrouvailles, il sembla à la Noldor que quelque chose clochait.

~ Un problème ?

Diamarth la fixa de nouveau intensément, son regard glacé détaillant le visage de sa protégée.

-Tu me connais vraiment un peu trop à mon goût. Mais oui... il y a un problème. Il se passe quelque chose à Fangorn. La forêt est en train de changer, les arbres souffrent et il n'y a personne pour les écouter. J'ai un ami là-bas, dont je n'ai plus de nouvelles depuis que j'entends jusqu'ici la complainte des arbres. Les oiseaux refusent de porter mes messages en Fangorn et j'ai trop de travail ici pour pouvoir aller vérifier moi-même.
~ Vous n'en avez pas parlé au Seigneur Celeborn ou à Dame Galadriel ?
-Et que veux-tu qu'ils y fassent ? Envoyer des soldats, faire usage de magie ne servira à rien s'ils ne peuvent comprendre ce qui se passe. Je sens de la colère, petite, ces derniers jours. On ne devrait pas envoyer n'importe qui dans ces bois, ce serait... dangereux.
~ Et pourtant, quelqu'un doit y aller, n'est-ce pas ?

Un silence s'installa au terme duquel Diamarth acquiesça, presque à regret. Erydrin soupira doucement. Son maître lui demandait d'aller voir, puisqu'elle n'avait pas pu joindre cet ami qu'elle avait mentionné. Ce devait être vraiment important pour qu'elle tourne autant autour du pot, comme si elle hésitait à le lui demander. Avait-elle peur pour elle ? Cela n'avait pas de sens, mais elle respectait l'inquiétude de son mentor.

~ Je serais prudente dans ce cas.
-Erydrin, si tu le peux, n'y vas pas seule. Je ne sais pas ce qui se passe au coeur de la forêt, si y envoyer des soldats seuls est idiot, des bras entraînés peuvent s'avérer utiles pour te protéger.

Devant l'incompréhension de sa protégée, Diamarth compléta.

-Nous sommes aimées de la nature, la forêt est notre maison et nous protège. Mais quand les arbres sont en colère, quand ils ont peur, ils peuvent nous en vouloir, à nous qui les comprenons plus qu'aux autres, pour ne pas avoir su les protéger à notre tour. Ils peuvent... refuser de te parler, ou même t'attaquer.
~ Et plus nous agirons tard, pire ce sera, j'imagine...

Diamarth acquiesça de nouveau.

Le reste de la journée fut plutôt silencieux, le maître laissant sa protégée méditer sur ce qu'elle venait d'apprendre. Et il y avait de quoi penser, notamment qui prévenir pour former un groupe d'action dans les plus brefs délais. Mais la soirée se passa sur une note plus joyeuse, où chacune se racontait ce qu'elle avait vécu depuis leur dernière entrevue, oubliant les problèmes du monde pour quelques heures d'insouciance et de bonheur.
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