Vianna & Firmen

RP délire LM next gen

Vianna née princesse, "princesse Vianna" faut il dire lorsque l'on s'adresse à elle. Elle ne vivait pourtant pas dans un château mais l'ascendance de sa mère même si ce n'était pas par le sang faisait logiquement d'elle une princesse d'Imladris d'accord ? Elea levait toujours les yeux au ciel quand sa fille disait cela parce qu'elle trouvait cela ridicule de s'attribuer des titres comme si cela avait de l'importance où les rendait plus heureux qu'ils ne l'étaient dans leur famille. Apres tout il avaient un toit, de la bonne nourriture et la protection des elfes. Mais Vianna se sentait toujours dans le besoin d'être une petite fille spéciale et en faisait voir de toutes les couleurs à sa famille. Ses deux petits frères étaient comme ses serviteurs, puisqu'ils n'étaient pas héritiers de naissance. L'un deviendrait son écuyer et l'autre son cuisiner. Quand au prochain qui allait bientôt arriver, elle espérait que ce soit une fille pour qu'elle puisse lui ranger sa chambre et la coiffer. Voila, le petit royaume de Vianna, elle dominait tout.

Encore un jour où le soleil pouvait être honoré de sa présence alors qu'elle était assise sur le rebord de sa fenêtre pour faire sécher sa longue chevelure blonde. Aujourd'hui n'était pas un jour très spécial alors elle pouvait prendre un peu de temps pour elle dans son emploi du temps chargé.

Son regard fut soudainement attiré au loin par les quelques silhouettes qui sortaient du bois pour traverser le petit pont menant à l'autre rive et jusqu'à la maison. La jeune fille curieuse plissait les yeux pour tenter de mieux voir de qui il s'agissait. Mais en se penchant, elle perdit l'équilibre et tenta de se rattraper pour finalement tomber le derrière sur le plancher. Une petite plainte, un juron dont les lettres avaient été retournées pour ne pas se faire réprimander par sa mère et elle finit par se relever aussi vite. Firmen, elle l'avait reconnu, il n'était pas revenu depuis longtemps et il avait meme loupé son anniversaire deux jours auparavant. Autant dire que Vianna était en colère après lui, qu'elle allait le lui faire regretter jusqu'à la fin de ses jours et il avait d'ailleurs intérêt à avoir un cadeau pour elle.

Elle dévala les escaliers, ses pas aussi lourds que ceux d'un orc même si elle n'en avait jamais entendu descendre des escaliers et elle tomba sur ses deux parents.

«Tu en fais une tête ! » fit Elea

Vianna ignora les commentaires de sa mère et les sourcils froncés de son père, elle n'avait rien à répondre, parce qu'elle même ne savait pas si elle était contente de le voir ou furieuse après lui. Elle se glissa entre eux et ouvrit la porte avant même que les deux voyageurs ne frappent. Du haut de ses 7 ans, les bras croisés, une moue de gobelin, Vianna observait Firmen avec un regard sévère et tendit la main dans sa direction.

«Mon cadeau.»

Cela faisait des années maintenant que Firmen avait quitté sa mère ou sa tante, du moins celle qui avait longtemps fait office des deux. Dès que ses onze ans avaient sonné, les deux rôdeurs étaient venu le chercher. Cette vie là, il s’y savait destiné depuis toujours. Il l’avait attendu, et redouté alors qu’il montait pour la première fois le cheval que son père lui avait offert à l’époque. Aujourd’hui, sa fidèle monture au pelage noir comme la nuit était presque une extension de lui même. Il lui arrivait même de dormir sans même prendre la peine de poser pied à terre… comme durant cette nuit s’achevant au seuil du territoire des elfes.

La chevauchée avait été longue, tout autant que l’absence. Lorsqu’ils traversait enfin cette forêt enchanteresse, Firmen savait qu’il n’était plus très loin de cette petite maisonnette chaleureuse où il aimait tant passer du temps durant sa prime jeunesse. Car, même si sa carrure n’était pas encore tout à fait celle d’un homme, de même que ses traits manquaient encore de barbes, son mode de vie, lui, n’était plus celui d’un gamin sauvage et capricieux.

9 mois, presque le temps qu’il fallait pour se retrouver avec un nouveau petit cousin, voila ce qui le séparait de sa tante par alliance, Elea, de son époux mutique, et des enfants. Dans le soleil chaud du matin, les deux cavaliers traversèrent la ville dans un silence respectueux, tout en échangeant cependant quelques regards fatigués, mais heureux. Ce soir, il dormirait dans un lit douillet, après un bon repas, entourés par des êtres chers. A cette pensée, il lâcha les brides du cheval, le laissant prendre un peu plus d’allure sur les derniers mètres. Dans son sillage, libre de toutes entraves se glissait un énorme loup noir, jamais trop distant, veillant sur son maitre, ou plutôt son frère de meute comme une ombre inquiétante, pourtant si bienveillante à son égard.

Conforme à ses souvenirs, la maisonnette aux murs clairs se dressait là, baignée dans des rayons dorées. Le jeune homme posa un pied à terre, accrocha son cheval près de la porte avant de se dépoussiérer vaguement. Il était sale, sentait l’animal autant que la sueur, mais quoi de plus normal après ce long voyage. Tant pis, là était la vie et l’apparence d’un rôdeur, bien loin de celle d’un prince. Alors qu’il s’apprêtait à frapper la porte s’ouvrit à la volé, révélant le troll miniature qui faisait la pluie et le beau temps de ces lieux avec son caractère orgueilleux. Si ça, c’était une princesse, ça ne donnait pas une bonne image de la royauté.

« Ton quoi ? » répéta-t-il dans une grimace à cette agression sortie de nulle part. Peux-être pas nulle part, mais avec la fatigue, ses pensés n’étaient plus aussi clairvoyantes. Il n’était pas face à ce petit démon depuis une minutes qu’elle tirait déjà une tête de pied de long en quémandant des faveurs. Mais quelle plaie ! Il baissa les yeux vers le loup qui ne l’avait pas quitté d’une semelle et dont le souffle humide et chaud léchait la main. Se trouvant vers l’animal, il lui offrit une caresse affectueuse et quelques mots dans un langage hérité de ces ancêtres du Forodwaith. Ainsi rassuré le molosse s’écarta du seuil pour s’allonger à coté cependant.

« Moi aussi, je suis content de te voir, Vianna. » soupira Firmen en fixant de nouveau la blondinette d’un oeil cerné. Puis, il posa ses mains sur ses frêles épaules délicatement, avant de finalement la pousser un peu rudement sur le coté, et entrer dans la maison. « Ta mère est là ou tu l’as égorgée dans son sommeil ? » Comment ça, ce n’était pas des choses à dire à une gamine de 7 ans ? Il n’y comprenait rien, lui, et il n’avait aucune intention d’y comprendre quoique ce soit. Finalement, même ayant prit plusieurs tête et en musculature, il restait malgré tout un sauvage. Princesse ou pas, cela ne le faisait pas changer son comportement d’un pouce.

Elea accueilli Firmen avec un large sourire, venant le prendre dans ses bras avant de l'inviter à s'installer. Il était ici chez lui, neveu ou pas, elle l'avait toujours beaucoup aimé et avaient toujours été très complices depuis qu'elle le connaissait. Elle se souviendrait toujours de ce petit garçon plaisantin. Les temps avaient changés depuis, il avait grandi, elle avait sa famille mais il venait toujours lui rendre visite quand il le pouvait. Elle espérait juste que Vianna ne joue pas trop avec ses nerfs cette fois ci.

Vianna avait le chic pour agacer tout le monde, mais elle avait jeté son dévolu sur Firmen depuis bien longtemps. Ils s'entendaient bien mais ils se chamaillaient beaucoup et le simple fait de se dire qu'il avait loupé son anniversaire, qu'en plus il ne lui apportait pas de cadeau et puis encore qu'il semblait l'avoir oubliée la mettait déjà dans une colère monstre. Elle se promettait de lui pourrir la vie jusqu'à sa mort, comment osait il l'oublier ?? Vianna s'était fait écartée comme une vulgaire servante alors qu'elle était une princesse. La jeune fille répliqua en venant lui frapper le bras aussi fort qu'elle le pouvait. Puis elle le suivit, la frustration marquant son minois pourtant si joli

«Il est où mon cadeau ??» réclama t-elle encore

Elea se retourna soudainement en entendant la voix de sa fille briser la quiétude et l'atmosphère sereine de la pièce - comme d'habitude.

« Vianna laisse le tranquille, si tu veux tout gâcher tu peux aller dans ta chambre, on en a déjà discuté.» fit sa mère sur un ton doux mais ferme.

La jeune fille tira une grimace, elle donnait du fil à retordre à ses parents mais elle n'en restait pas moins une petite fille amusante et intelligente, adorable mais quand elle avait quelque chose dans la tête, il était difficile de le lui retirer. Elle s'assit à côté de Firmen en ayant habilement volé la place à l'un de ses frangins et fixa Firmen avec intensité. Si elle ne pouvait pas parler au risque d'être consignée, il lui restait son regard dur et menaçant.

«Les choses n'ont pas tellement changé depuis ta dernière visite, mais te voir ici est toujours un plaisir !!» fit Elea en disposant des tasses et des gâteaux sur la table.

« Il a loupé mon anniversaire !!!» fit soudainement Vianna.

Elle était vexée, il fallait que tout le monde le sache. Se donner en spectacle était sa spécialité. La jeune fille vint se blottir dans les bras de son père assis à côté d'elle pour pleurnicher ses larmes de crocodile.

Elea leva les yeux au ciel, tout le monde la connaissait ici, il ne s'agissait pas d'une mauvaise éducation mais elle avait été tellement déçue de ne pas voir Firmen à ce moment là qu'elle ne savait pas comment le gérer.

Finalement elle descendit de table pour aller s'enfermer dans sa chambre et bouder.

Certes, il n’y avait entre eux aucun lien de sang, mais les liens du coeur étaient tout aussi important. Elea et Ash était comme un oncle et une tante à ses yeux, ils appartenaient tous à cette famille que le jeune rôdeur voyait hélas si peu. Firmen hésitant un instant de peur de la salir avant de finalement lui rendre son accolade. Ensuite, il sera la main de Ash le saluant tout aussi silencieusement que ce dernier le faisait toujours, et fourragea les têtes des deux garçonnets.

Vianna, elle, affichait toujours cette mine courroucée en remettant sur le tapis cette histoire de cadeau… Mais de quoi parlait-elle à la fin ? Il haussa les épaules avant de prendre place à table. Il avait faim, cette chevauché harassante lui avait aussi ouvert l’appétit. Pourrait-seulement manger en paix quand la gamine qui s’était attribuée la place voisine comme un trône le fixait sans en démordre. Le mieux pour l’instant était de l’ignorer puisque de toute façon il n’y avait pas solution miracle. Un peu d’alcool peux-être dans le biberon ? Mauvaise idée, Vianna n’avait que sept ans, après tout.

Elles avait réussi à la faire taire, mais pourquoi combien de tant encore… Et quand bien même ses lèvres demeuraient closes, on pouvait parfaitement lire sur ses traits, ô combien elle se sentait victime d’une affreuse injustice. Ca, ma petite, c’était la vie, tout simplement. Qu’est-ce qu’il y pouvait si ce n’était maintenir un semblant d’ordre dans le voisinage humain. SI ça, ce n’était pas un cadeau, après tout.

« C’est bien comme ça. J’préfère retrouver la maison qu’j’ai toujours connu. »

Certains détails avaient changé avec les années et l’arrivé de 3 enfants. Pourtant, l’atmosphère paisible de cette pièce demeurait inchangée. Ca n’avait pas de prix, et Firmen aurait voulu que cela dure pour l’éternité, loin des guerres, loin des affres de la vie. La seule chose qui pouvait rompre la tranquillité de cette bulle de bonheur n’était autre que la petite blondinette assise à ses cotés. Oui, cette gamine avait le don se rentre insupportable, et il avait beau la rembarrer depuis sa naissance ou presque, elle s’accrochait encore et toujours. Il fallait reconnaitre qu’elle était vaillante la princesse. Ca l’amusait la plupart du temps tout en l’exaspérant parfois, lorsqu’il avait vraiment besoin de calme et de repos.

« hein ? » Cracha-t-il presque les miettes de biscuit sur la table. Il avait failli avaler de travers et fit glisser la nourriture qui obstrué sa gorge d’une longue rasade de thé. Son regard bifurqua vers la petite fille qui chercher à présent du réconfort auprès de son père. Ce dernier, toujours mutique, lui caressa la tête dans un geste d’apaisement incertain. Alors c’était ça tout ce cirque… Il avait loupé son anniversaire. C’était quand déjà, la date ? Sincèrement, c’était vague, il peinait déjà à se rappeler le sien comme il peinait à dire quel jour de la semaine on était. Le printemps, voila, le milieu du printemps, ça lui suffisait comme repère.

La réponse s’était faite sans l’attendre puisque déjà Vianna avait déserté le champ de bataille pour se retrancher dans sa forteresse. « T’vas pas bouder pour ça, quand même ? J’suis sur que t’as déjà été trop gâtée de toute façon. » Ses mots l’atteignirent pendant que la gamine montait les escaliers. Mais si, elle allait le faire, évidement. Avec les années, cette gamine prenait de plus en plus ses aises. S’en était presque terrifiant… Firmen lui aurait tournée le dos depuis un moment s’il n’avait pas eu tant d’affection pour cette petite princesse. Enfin, pas de là à écourter sa collation trop rapidement. Il savait très bien où elle se terrait et le jeune homme avait besoin de force pour affronter le petit dragon dans son antre.

Après avoir engloutie son thé et ses biscuits avec un certain empressement, il s’estima repus. Cela pouvait paraître insignifiant mais Firmen mangeait assez peu d’ordinaire alors cela lui suffisaient pour l’instant. Et bien que sa fatigue ne désemplissait pas, il devait bien amadouer un peu Vianna s’il voulait passer une nuit à peu près correcte. Ainsi délaissa-t-il les adultes pour monter à l’étage. Le rôdeur frappa sans délicatesse contre la porte.

« Laisse-moi entrer le dragon. Ou tu n’auras pas ton cadeau. Et tu devrais l’aimer, tu vas voir. C’est vraiment fabuleux, et ça revient de loin. » Ricana-t-il contre le bois dans un sourire espiègle.

Elea avait regardé sa fille s'en aller, déconcertée. Vianna ne faisait pas toujours des crises mais quand ça lui arrivait c'était particulièrement ennuyeux. La jeune femme la laissa aller réfléchir un peu et se promettait d'aller la voir pour calmer le jeu. Vianna était enfermée dans sa chambre à pleurnicher sur son lit en maudissant ce monde cruel et injuste avec elle. Elle s'en voulait un peu de réagir ainsi, même ses deux jeunes frères n'étaient pas aussi capricieux, mais Firmen l'avait cherché et il l'avait mise en colère. Vianna soupira lourdement, les sourcils froncés à fixer le plafond. Le séjour de Firmen ici allait être un véritable cauchemar, elle se le promettait et alors il n'oublierait plus son anniversaire.

C'est quelques longues minutes après qu'elle entendit quelqu'un monter à l'étage, les pas faisaient grincer le bois des escaliers. Elle se disait qu'il devait s'agir de sa mère qui venait la réconforter et lui faire la morale comme quoi blabla elle a été déjà très gâtée, que c'est pas poli de réclamer et que Firmen voyage et ne peut pas prévoir combien de temps cela peut lui prendre. Vianna soupira une seconde fois, pas prête à l'entendre. Mais c'est une tout autre voix qui s'éleva derrière la porte. Firmen, et il disait avoir un cadeau pour elle

Vianna se leva, soudainement contente de savoir qu'il avait juste fait une mauvaise blague et qu'il ne l'avait pas oubliée. Un large sourire sur les lèvres, la jeune fille ouvrit la porte à Firmen

« C'est vrai ? T'as pas oublié mon anniversaire ? Mais pourquoi tu n'étais pas là ?»

Elle ne l'avouerait sans doute pas mais au delà du fait d'avoir un cadeau elle avait surtout eu envie de le voir ! Après tout une fois sur trois il était son cousin préféré et il arrivait même qu'elle l'aime plus que ses deux petits frères. Autant dire que ça se méritait d'être dans les favoris de princesse Vianna.

Mais elle n'était pas douée en compliment et encore moins le genre à dire clairement ce qu'elle pensait des autres sauf à son père parce qu'il a toujours été son héros. Alors maladroitement elle tendit la main vers Firmen sans l'avoir fait entrer dans sa chambre, attendant qu'il lui donne ce fameux cadeau.

Naïvement elle s'attendait à quelque chose qu'elle allait adorer mais elle savait aussi la tendance qu'ils avaient à se faire des crasses et des blagues. Il n'oserait pas faire cela à l'anniversaire d'une princesse non ?

Sujet: Re: Vianna & Firmen Sam 6 Jan 2018 - 14:46

Les petites filles étaient comme un vieux chien, ça chouinait vite et ça sautait partout dès qu’on faisait mine de leurs donner un peu d’attention. Et même s’ils savaient très bien que cela pouvait être un piège, ils n’avaient aucun envie d’en prendre conscience. L’espoir était-il un sentiment plus fort que la déception ? Peut-être bien, mais Firmen n’était pas un spécialiste de la question, pas plus qu’un philosophe en dilettante. Le principal, c’est que son ersatz de plan fonctionna à merveille, encore plus rapidement que la jeune homme s’y été attendu. Vianna devait vraiment aimer les cadeaux.

« Et ben figure-toi que ça a un rapport direct avec ton cadeau. »

L’improvisation, encore et toujours de l’improvisation, mais Firmen ne s’inquiétait pas outre mesure, il finissait toujours par retomber sur ses pattes d’une manière ou d’une autre. Enfin là, il doutait d’avoir besoin de sortir une dague cachée dans sa botte. Comme la petite princesse tendait une main vers lui et qu’il n’avait absolument rien en sa possession... Vite, un idée. Son père le disait souvent, la stratégie et la prudence n’étaient clairement pas ses meilleures amies, mais son instinct doublé à une bonne dose de culot étaient heureusement là pour lui sauver les miches.

Pour une fois, il allait tenter une approche moins rustre, bien plus roublarde cela dit. D’un geste brusque, Firmen restait Firmen, il posa un genou au sol, pour se mettre à la hauteur de Vianna. Il attrapa délicatement la main tendue vers lui pour la serrer tendrement en ses doigts avec un air de chien battu.

« J’ai dû faire une détour pour aller chercher ton cadeau. Du coup, je suis en retard. Il y a eu une naissance, une louve blanche. Quand je l’ai vu, je me suis dit que ce serait parfait pour toi, un compagnon si doux et pur. Mais... hélas... Tu te plaindras à tante Endriad, c’est de sa faute, pas de la mienne. La louve n’était pas encore sevrée, alors, il va falloir que tu attendes un peu. »

Ce n’était pas parfait, mais tant pis. Et dire qu’il allait devoir négocier à n’en plus finir pour récupérer un cadeau qui n’avait jamais été prévu. Il s’était fichu dans de beaux draps encore... Ca passerait, ça passait toujours. Il n’était même pas sur de trouver une louve blanche dans la portée cela dit.

« Bref, pour patienter, tu peux me faire un câlin à sa place si tu veux. » Le jeune rôdeur écarta grand les bras, dans un sourire.

Sujet: Re: Vianna & Firmen Sam 6 Jan 2018 - 20:01

La main tendue et attendant avec impatience ce fameux cadeau, Firmen avait intérêt à l'impressionner pour avoir osé lui faire cette mauvaise blague. Comme s'il avait pu oublier SON anniversaire. Le regard de Vianna passa d'une colère mêlée à de à méfiance à de la surprise et finalement de la joie. Elle était contente de savoir juste le fait qu'il ne l'avait pas oubliée, et puis bon oui le cadeau c'était quand même important mais elle ne s'était pas attendue à quelque chose d'aussi incroyable! Elle allait avoir une louve ! Elle ! Elle allait commencer à collectionner les titres: Princesse Vianna d'Imladris, la louve blanche. Ça claque !!

Vianna observa Firmen tandis qu'il venait se mettre à sa hauteur pour s'excuser et lui réclamer un câlin. D'accord, elle acceptait de lui pardonner parce qu'elle était vraiment contente et qu'elle avait hâte de voir cette petite louve qui allait devenir sa meilleure amie et qui servirait de moyen de dissuasion quand ses petits frères et le prochain essayeraient de remettre son autorité en doute.

«Woaaaaa c'est le meilleur cadeau du monde !!»

Vianna ouvrit les bras et vint entourer le cou de Firmen pour lui faire un énorme câlin. Elle ferma les yeux, un sourire serein sur les lèvres quand dans sa tête elle s'imaginait déjà jouer avec cette louve.

Puis elle se redressa et invita Firmen à rentrer dans sa chambre, il avait une autorisation exceptionnelle, et parce qu'il ne portait pas ses bottes toutes sales. Vianna le fit asseoir sur son lit et alla fouiller dans ses placard à la recherche de quelque chose qu'elle avait gardé secret.

Elle revint alors vers lui avec un parchemin noué d'un ruban en soie rose et le tendit à Firmen. C'était un dessin qu'elle avait fait pour lui, elle attendit qu'il l'ouvre et prit place à ses côtés pour lui expliquer.

« Là c'est mon château, là c'est moi et je suis avec toi et on est en train de pêcher et j'ai attrapé un plus gros poisson que toi alors tu me fais la tête !»

Vianna prit place à côté de Firmen avec un large sourire heureux tout en posant sa tête sur son épaule. Elle avait préféré dire qu'il la boudait alors qu'en fait elle l'avait dessiné jaloux d'elle. Mais c'était pareil en fait et elle le réalisa après.

« Le prochain dessin que je ferai ce sera nous deux en train de faire une course à cheval et tu gagneras !»

Et puis un éclair de génie traversa l'esprit de la blondinette, elle sauta du lit pour se retrouver en face de lui

« Emmène moi galoper !!»

Dans quelle affaire s’était-il embarqué au juste ? Il savait qu’après avoir énoncé une telle promesse, la tenir était une obligation s’il voulais remettre un pied sous ce toit sans craindre pour sa santé physique. Mais, là, sur l’instant, il remercia les dieux de ces ancêtres Lossoth de lui accorder un répit. Une répit certainement court car cette gamine changeait d’humeur comme de toilettes, un peu trop, même pour une princesse. Lui n’avait pas droit à ce luxe, il n’en avait même pas besoin d’ailleurs, cela aurait été plus qu’encombrant de toute façon.

Firmen serra la petite fille avec un peu de gaucherie certes mais bien de l’affection, elle qui lui donnait enfin une salutation digne du chemin qu’il avait parcouru pour venir. Son cas s’arrangeait, à tel point qu’il eu même le droit inattendu d’entrer dans la chambre de cette gorgone miniature. Son excuse improvisée avait décidément fait mouche à un point inimaginable. Il lâcha un sourire avant de pénétrer dans cette antre. Le jeune homme observa ce que la fillette avait accroché sur ses murs pour égayer d’avantage ce décors déjà charmant.

Hum ? D’un oeil dubitatif le rôdeur regarda le rouleau enrubanné avant de le prendre sans se presser. Il était las de son voyage comme en attestait un manque évidant de dynamisme. Il dénoua le ruban et déroula tranquillement le dessin pour l’exposer à la lumière douce entrant dans la fenêtre. C’était… assez moche en fait, et il haussa un sourcil sans même s’en rendre compte, dans un petit rire discret.

« Le poisson est plus gros que toi… tu es sure que tu te moque pas de moi, là ? Ses petits bras n’ont pas assez de force. » Se moqua-t-il gentiment. C’était périlleux certes, mais Firmen ne pouvait pas vraiment s’en empêcher plus d’une minute ou deux, encore moins lorsqu’il s’agissait de Vianna et ses manières précieuses un peu ridicules. « Trop aimable, mais bien plus réaliste. » Ajouta-il à la suite des explications.

Quoi ? Mais il descendait à peine de cheval. Le jeune homme ne retint même pas un soupir plus que dépréciateur. Pour du génie on repasserait. Avait-elle seulement conscience qu’il avait déjà mal partout à force de se tenir en selle depuis des jours ? Apparement non, c’était trop demander à une enfant en même temps. « Mon cheval est fatigué. Très fatigué… et moi aussi. Tu préférerais pas une sieste ? Tu as des cernes, petite. C’est moche. »

Elle fut immensément déçue de constater que Firmen n'était pas trop pour la balade à cheval. Vianna laissa son dessin de côté, qui était d'ailleurs parfaitement réaliste. Est ce qu'il lui disait non parce qu'elle était capable de soulever un poisson plus gros qu'elle et pas lui ? Puisqu'il faisait son malin, Vianna allait faire en sorte qu'au prochain dessin, finalement il PERDE !

Au lieu d'aller galoper, Firmen voulait dormir.

« Une sieste ?? Mais c'est pour les bébés comme les jumeaux les siestes!! » Fit elle en soufflant.

Vianna avait passé l'âge de faire la sieste après manger, et puis elle n'avait pas de cernes, elle avait mis un peu d'eau de rose ce matin pour avoir le teint lumineux. Et puis de toute façon elle avait cette peau de pêche et douce naturellement. Mais c'était vrai que Firmen avait une sale mine, il avait l'air d'avoir pris pfiou au moins 60 ans ! Alors bon, s'il était devenu un papy elle ne pouvait pas lui en vouloir hein ! Vianna leva les yeux au ciel comme pour dire « bon d'accord », de toute façon il était hors de question qu'il s'en aille sans l'avoir emmenée galoper. En attendant, Vianna tira sur ses oreilles et retira tous ses oreillers favoris qu'elle ne voulait pas qu'il touche.

« Tiens tu peux prendre celui-là! » qui était à ses yeux le plus laid en plus de ne pas être confortable. Il n'y avait que son papa qui avait droit à un oreiller meilleur.

Mais Vianna n'était pas non plus la dernière des chipies, et histoire de faire quelque chose qui ressemblerait moins à une sieste comme les bébés, Elle prit la main de Firmen après avoir choisi son propre oreiller et l'emmena dehors jusque dans sa cabane secrète. Bon ce n'était pas un secret puisque tout le monde savait où elle se trouvait, mais elle lui était réservée. Les jumeaux avaient la leur et elle avait la sienne, qu'elle ne partagerait pas, ou peut être avec la petite sœur qui allait arriver mais pas tous les jours. Elle fit donc entrer Firmen, bien sur elle avait fait agrandir sa cabane pour que ça ait davantage l'air d'un château et résultat on aurait presque pu la confondre avec la cabane à outils de son père. Il y avait un gros matelas de paille avec des plaids, elle aimait s'y emmitoufler quand elle voulait reposer les traits de son visage pour ne pas vieillir.

Vianna désigna la place de Firmen et s'installa à ses côtés, enroulée dans sa couverture favorite. Une fois allongés elle l'invita à regarder le plafond sur lequel elle avait fait quelques peintures assez représentatives du phénomène qu'elle était, puisqu'elle était au centre et qu'il y avait plein d'étoiles autour d'elle et qu'elle portait une robe magnifique.

« Firmen, il me manque quelque chose de très important...J'ai mon futur écuyer, mon futur cuisinier, ma future dame de compagnie mais mon royaume n'est pas complet. »annonça t-elle comme si l'heure était grave.

En réalité la décision avait déjà été prise, et puisqu'elle était une princesse et pas lui, il n'avait d'autre choix que de l'accepter.

« J'ai donc décidé que tu serais mon prince charmant »

C’était une bonne gros réflection de gosse trop gâtée ça… La sieste c’était avant tout un sacré luxe, un plaisir incommensurable après des nuits à guetter l’obscurité. Un jour, peut-être en comprendrait-elle les bienfaits, rien n’était moins sur avec une princesse. Il leva les yeux au plafond, c’était peine perdu de toute façon. Quand Vianna avait décrété quelque chose, ça faisait pratiquement aussi d’article de loi. M’enfin, on ne lui enlèverait pas cette idée de la tronche, que cela soit de son âge ou non, voire considéré comme un crime. « Un jour princesse, tu grandiras et tu comprendras… enfin j’espère… » Qu’il devait avoir l’air vieux à déblatérer de telle parole de sagesse. Il avait eu gain de cause au moins, c’était avant tout ce qui l’intéressait. C’est qu’il devait aussi avoir une sale tête pour qu’elle se laisse amadouer si facilement.

Elle lui aurait confié un coin du tapis que le jeune homme n’en aurait pas été plus comblé en cette heure. Lui ne faisait pas attention à des détails du genre beau ou moche les nouveaux rideaux de tata Elea, en attestait sa coupe de cheveux hasardeuse et son gout vestimentaire peu conduit par une élégance manifeste. Ce loisir il le laissait volontiers aux damoiseaux qui croupissaient dans leurs belles demeures de pierres, et à cette gamine infatigable.

Firmen était déjà parti pour s’effondrer et sombrer quand la blondinette décida de le trainer on ne savait où encore. Ca n’allait jamais en finir cette affaire ? Il grogna de frustration mais suivit tout de même sa jeune hôte jusqu’à l’extérieur de la maison. Au moins faisait-il bon dans ce pays, il s’imaginait déjà roupillant paisiblement dans l’herbe verte de la prairie à l’arrière. Mais non, là encore la destination n’était pas aussi roturière. Il grimpa dans la cabane, se courbant pour ne pas s’assommer avec les poutres de fortune. C’était parfaitement décoré, on voyait que Vianna attachait toujours autant d’importance à l’apparence des choses et à sa propre personne. Qu’importe, elle venait de lui désigner sa place et le rôdeur s’empressa de s’affaler de tout son long, les paupières déjà pratiquement closes et le cousin, pas si inconfortable de son avis, à peine sous la tête.

« quoi encore, maaaajesté ? » Souffla-t-il avec une pointe d’irritation alors que ce léger silence semblait tout à fait anormal à son oreille. Vianna embraya, jacassant sans qu’il ne comprenne trop où elle voulait en venir avec ses futurs sujets et son futur royaume. Etrangement, il n’avait pas très envie de vivre dans ce royaume, assurément aussi exigeant et mono centré que sa dirigeante auto proclamée. « Ah ouais, sans rire ? » se moqua t-il un peu au travers de sa fatigue. Firmen n’avait pas la force de pousser plus loin sa raillerie en se proclament, allez donc savoir de stupide et inutile. Son cerveau tournait déjà à semi régime, bien que l’habitude lui eu rendu le sommeil léger et alerte à ce qui se passaient autour.

« Ben voyons… » S’esclaffa le jeune homme en rouvrant les yeux brusquement à l’écoute d’une telle ineptie. Il fixa la gosse dans un éclat de rire. Lui, un prince ? Elle était bien bonne celle-là ! Un prince charment en plus… Rien que ça ? L'avait-elle jamais vraiment regardé ? Soit la blondinette avait de grave problème de vue, soit elle vivait vraiment dans un autre monde. Sans doute la seconde option. « T’avais pas mieux sous la main ? C’est que ton royaume, il est vraiment p’tit alors. T’as pas besoin de prince, t’es d’jà assez royale pour deux. » Et il riait, il riait beaucoup d’imaginer ce qu’un tel cas de figure pouvait donner. «d’toute façon, j’peux pas, j’suis d’jà marié. Et ça sens l’embrouille à plein nez ton machin. » Que oui, il pouvait refuser, aussi têtu que Vianna, il y avait évidement Firmen, le garçon loup qui ne s’encombrait jamais de bienséance.

Son royaume ne ressemblerait à aucun autre, tout le monde serait content d'aduler la princesse Vianna et tout le monde aurait son rôle à jouer durant son règne. Il avait donc été décrété que par sa stature tout à fait acceptable, ses capacités en voie de progrès, Firmen deviendrait son prince charmant. C'était comme cela que ça marchait non ? Et puis de toute manière elle ne voyait personne d'autre dans ce rôle là et c'était de cette manière qu'elle le voulait alors elle l'aurait. Vianna avait un large sourire serein sur ses lèvres avant que Firmen ne s'esclaffe, moqueur. Vianna se redressa légèrement, s’appuyant sur ses coudes pour le regarder ensuite en fronçant les sourcils. Il refusait manifestement le poste, ais le refusait d'une telle façon, ses mots étaient durs à entendre, elle alalit presque en pleurer.

« Tu es méchant » Fit elle toute triste

Mais il avait pas fini de pourrir sa journée qu'il annonça de but en blanc qu'il était en plus déjà marié et que donc il ne pourrait jamais être son prince charmant.

«Pardon ? Toi marié ? Depuis quand ? »

Vianna se redressa complètement, venant secouer Firmen, visiblement très touchée par cette annonce d'abord parce qu'elle ne lui avait pas donné son autorisation et ensuite parce qu'il ne l'avait pas invitée et qu'elle n'avat pas pu être l'attraction principale de l'événement. Mais qu'on se le dise, elle ne se l'avouerait pas, elle était surtout jalouse, parce qu'elle aimait beaucoup Firmen, c'était son ami, elle ne désirait pas partager, d'autant plus que s'il était marié ça voulait dire qu'il avait trouvé une fille plus belle qu'elle ? Non, impossible.

« Réponds Firmen !! C'est qui ? Elle est jolie ? Tu es amoureux d'elle vraiment ? » La jeune fille ne lui laissa même pas le temps de répondre, ça la dérangeait vraiment trop, elle avait tout un tas de questions à lui poser. »Pourquoi j'ai pas été invitée au mariage ? » demanda t-elle, les larmes aux yeux comme s'il lui avait annoncé un décès. Il lui brisait son petit cœur, elle qui avait cru qu'elle serait toujours la priorité dans sa vie, parce que c'était comme cela que ça devait être et pas autrement, c'était elle qui l'avait décrété, et puis encore une fois, trouver une fille plus jolie qu'elle ? Comment osait il...

«Réponds !! »

Lui ? Méchant ? C’était seulement maintenant que la princesse Vianna se rendait compte que le rôdeur n’était pas le stéréotype parfait du garçon prévenant et bien éduqué ? Il ne pu qu’en rien d’avantage hélas, tout en sachant qu’il s’exposait d’avantage à ses foudres, ou ses pleurs. En même temps, il fallait bien que cela arrive un jour. « T’vois, tu l’dis toi même, j’suis méchant, j’peux pas être un prince charment. » Bon, d’accord, ça restait une enfant, là où à son âge il se confrontait déjà à certaines difficultés inhérentes à la vie hors des murs sécurisés de Fondcombe. Il y avait tout un monde entre eux, en plus de l’écart d’âge.

Mais Vianna n’avait pas encore montrée toute l’étendu de sa possessivité… Allez savoir pourquoi cette gosse s’était entiché à ce point de ce délire aberrant ? Oui, ça le dépassait largement, et d’autant plus quand elle le secoua à l’annonce de son « mariage ». Il ne passait sincèrement pas faire autant de remous avec une simple blague. Se faire alpaguer par une blondinette si jeune, il ne pensait même pas que cela était seulement possible. Les jeunes de nos jours étaient bien trop… pfff. Un caprice de plus, c’était ça, voilà. Et puis, non, il avait le droit de s’amuser un peu lui aussi.

« Elle est… indescriptible. Elle est difficile à vivre en plus. » Ce qui était plus que véridique, mais il y vouait sa vie depuis quelques années déjà. Il la sentait dans sa chair depuis sa naissance ou presque, irrésistible sirène dévorante à laquelle on ne pouvait que se plier. Lui, comme ceux qui l’avaient précédé, et ceux qui le suivraient également. Un part de vérité se cachait dans ces mots, au delà même de cette allégorie. Une enfant ne pouvait pas comprendre… encore moins celle-ci, sans doute. « T’étais même pas née. » Acheva-t-il dans un dernier éclat de rire. « J’suis un rôdeur. j’suis marié à mon devoir. Va falloir t’y faire, majestée. » Vianna pleurait pratiquement, pour si peu de chose que cela lui semblait désuet. Il fallait dire que Firmen n’avait jamais était un grand sensible, comment aurait-il seulement pu se le permettre ?

Méchant… Elle avait raison, il lui arrivait de l’être, pas toujours en toute conscience. Que pouvait-on attendre de cet enfant qui avait grandi sur des routes, dans l’attente perpétuelle de ce qui suivrait, tout en étant si effrayé de perdre ce qui lui restait. Méchant n’était pas le mot en définitive, mais il était brut, incontestablement. La faute à quoi, la faute à qui, au juste ? « Pleure pas. Des vrais princes, y’en a quelque part. Me ressemblent pas vraiment. Ton royaume sera quand même en sécurité, j’y veillerais. Une bonne garde, c’est crucial. »

Vianna avait fait tout un tas de suppositions à l'entente d'un mariage, que c'était pour cela qu'il lui prêtait pas attention, qu'il n'était pas venu à son anniversaire, et qu'en plus de ne pas vouloir être son prince charmant il était vilain avec elle. La princesse avait donc décidé de le bouder et de le gronder, avec cela il ne méritait même pas la place de nettoyeur de latrines. Et elle s'était juré déjà de mener la vie dure à cette fille qui faisait de l'ombre à la future Reine qu'elle serait. Vianna avait donc lourdement soupiré à l'entente de ses premières explications alors qu'il parlait d'elle de manière trop évasive et trop poétique à son goût, jusqu'à ce qu'il lui rappelle qu'il était un rôdeur et qu'avant tout il devait faire son devoir. Vianna avait appris ce qu'étaient des rôdeurs, ils protégeaient l'Eriador comme le faisait l'ami de sa mère qui s'appelait Aragorn et qu'elle avait croisé chez papi Elrond. Alors tout ça pour ça ? Pourquoi est ce qu'il venait l'embêter en lui faisant croire des histoires qui n'étaient même pas vraies ?! Il se moquait d'elle ? Comme d'habitude, et Vianna n'aimait pas cela.

« Ton devoir ? Pfff mais c'est même pas une fille ! C'est bête ce que tu dis Firmen !» Fit elle en levant les yeux au ciel.

Ce qu'il pouvait être stupide Firmen parfois ! La jeune fille avait de toute façon décidé qu'il serait son prince charmant, et il s'y ferait très vite, voilà tout. En attendant elle avait décidé de ne pas prêter attention à ses figures de style beaucoup trop compliquées pour son âge et le laissa roupiller puisqu'ils étaient venus pour ça. Vianna n'avait pas sommeil, la sieste c'était pour les bébés, alors elle entortillait ses boucles blondes autour de ses doigts, retirait les nœuds et puis finalement elle sombra dans le sommeil malgré elle.

Elle se réveilla, comme en sursaut d'un cauchemar, suite à un coup de tonnerre et se cacha sous les couvertures. C'était la tempête dehors et la pluie s'était mise à tomber si fort que l'eau déjà rentrait dans la cabane. L'arbre aux côtés de la cabane, touché par la foudre perdit une branche qui s'écrasa sur le toit du cabanon et manqua de tout casser, elle traversa le toit dans un fracas qui fit hurler la fillette qui s'accrocha à Firmen.

« J'ai peur !! Je veux rentrer à la maison !! »

Vianna avait toujours eu peur des tempêtes, de l'orage, c'était de ces cataclysmes qui l'effrayaient à en trembler de tous ses membres. Elle s'était mise à pleurer, elle voulait être à l'abri mais elle avait peur de sortir. C'était le moment ou jamais Firmen, de jouer le prince charmant. Vianna en eu conscience bien évidemment et sorti le bout de sa tête pour regarder Firmen avec une détresse à peine exagérée, oui elle avait peur, mais elle en profitait un peu.

« Sauve moi Firmen ! »

Apparement, le mot devoir et rôdeur n’avait pas suffit à la convaincre que le jeune homme n’était définitivement pas un bon choix pour le poste de prince charmant. C’était tout sauf bête, mais lui expliquer n’aurait été qu’une perte monumentale de temps. Avec Vianna le mieux était trop souvent de la laisser vagabonder dans ses affabulations et de faire comme on l’entendait malgré tout. Pour ça, faire ce qu’il voulait, Firmen n’était pas en reste. Et puis, soyons franc, il était là quoi ? Quelques jours de temps à autre, quand son rythme de vie effréné lui en laissait l’opportunité. Ce qui lui laissait tout le loisir de mener sa barque bien loin d’un palais, ou quoique ce soit d’autre de princier. « C’est ça, c’est bête. Je suis affreusement idiot. » Sourit-il à pleines dents avec une certaine effronterie avant de retrouver une place plus confortable sur son petit coussin moche. Enfin le calme se fit entendre dans la cabane, et il trouva sans grand mal le sommeil.

Un coup de tonnerre au lointain le réveilla brusquement. Il huma l’air, fixant le plafond obscur sans en reconnaitre les contours. Profonds avaient été ses songes, bien plus que d’ordinaire, à lui en faire perdre un instant le fils de la mémoire. Mais trop vite le déluge dehors s’instigua dans ses oreilles, lui rappellent où il se trouvait. L’humidité ruisselait déjà sur les murs de la cabane. Un second coup de tonnerre tout proche ne lui laissa pas vraiment le temps de tâter ses vêtements déjà tachés de larges gouttes sombres. Une branche lourde s’encastra dans le plafond, le prenant lui aussi par surprise alors que l’enfant se réfugiait contre lui en couinant.

« C’est qu’un orage… » Répondit-il par réflexe plus qu’empathie. Ce genre de chose, ça arrivait tout le temps, parfois même sans avoir d’abri sur lequel compter. « Pas vaillante la princesse. » Il aurait pu faire un effort, mais, au réveil il était rarement de très bonne humeur. Elle pouvait bien faire ses petits yeux de chien battu qui cela n’y changerait fondamentalement rien. Prestement il se redressa, la gamine accroché à lui comme une sangsue. « Bouge-toi majesté, ou en va finir en brochettes. » Vianna n’était pas prête à bouger, apparement pétrifié par la peur, ce dont le rôdeur se rendait compte tardivement malgré ses suppliques. On allait pas y passer la journée non plus, alors il souleva la blondinette, la posant sur une épaule sans grand ménagement avouons-le, et couru jusqu’à la maison sous les trombes d’eaux. « Va te changer, t’vas attraper froid. » Déclara-t-il en la reposant dans l’entrée, presque aussi abruptement. « Je vais dire à Elea de préparer un truc chaud. Et des biscuits… »