Compagnie non désirée mais finalement...appréciée ! (Aelan) ANNULE

"Soyez prudents en longeant la Bruinen. Des troupes d'orcs ont été signalés, se déplaçant de jour avec un arsenal que je ne sous estimerais pas. Puisse votre route s'annoncer sans encombre. J'attendrais une missive de votre part qui m'assurera de votre retour en toute sécurité à VertBois. Mes hommages au Roi Thranduil. Namárie."

Telles étaient les sages et bienveillantes paroles du Seigneur Elrond avant le départ de Luthien vers Fangorn. Il y avait bien des lunes qu'elle et deux autres soldats de la garde royale avaient quitté le royaume sylvestre, envoyé par Thranduil dans le but de recueillir des informations dans les contrés de l'Eriador, là où les murmures se propagent comme de véritables traînées de poudre pour se muer en rumeurs bien souvent enjolivées mais toujours sur un fond de vérité. Thranduil avait appris, non plus à ignorer, mais à se méfier des ragots de paysans même s'ils savaient que leur imagination ne manquait pas d'inspiration. De plus, il aimait à avoir un oeil sur ce qui se déroulait au delà des limites de son royaume. Ainsi, pouvait-il se parer au mieux contre une éventuelle menace. Il n'avait pas oublié cette mystérieuse Bête qui avait terrorisée tout l'Ouest du pays allant même jusqu'à dénoncer Mirkwood comme étant le berceau d'où aurait surgit ce monstre. Viles absurdités qui poussèrent le monarque à se justifier et à participer à cette traque en envoyant des soldats sur la piste de la créature. Au final, elle fut abattue mais son origine demeura un mystère irrésolu. Dernièrement, les bois s'étaient éveillés, les feuillages murmuraient des choses étranges que le vent charriait et qui méritait que l'on s'y intéresse.

C'est ainsi que Luthien quitta l'illustre demeure d'Elrond, ce paradis ruisselant d'une magie aussi radieuse que le paysage qui le compose. Ces chutes d'eaux vertigineuses, ces rivières mélodieuses et cristallines, cette architecture époustouflante, noble et élégante, ces points de vue panoramiques sur une densité de richesse végétale et animale. On ne pouvait que retenir son souffle, coupé par l'émotion qui s'en empare lorsque l'on découvrait ou l'on revenait à Imladris. Aussi ancrées que soient nos racines à nos patries, on ne pouvait nier cette déchirure dès lors que l'on tournait le dos à cette merveilleuse cité. Elle était comme une lumière salvatrice au coeur des ténèbres, dissimulée, préservée de la noirceur du monde et qui accordait à tout voyageur un repos de l'âme dans laquelle elle pouvait se ressourcer. Elrond était à l'image de sa demeure, à la fois : fort, prévenant, généreux et magnanime et puisqu'il ne laissait jamais repartir ses hôtes sans leur offrir un présent ou tout autre chose pouvant les aider pendant leur voyage, c'est auprès d'un rôdeur du nom de Aelan qu'il sollicita les services. Si Luthien appréciait le geste, elle fit l'effort de dissimuler sa contrariété et prit sur elle de ne pas vexer Elrond en acceptant d'être accompagnée par ce descendant de Numénor. Elle avait bien trop d'estime pour Elrond pour lui en vouloir mais elle ne supportait pas que l'on sous-estime sa valeur au combat et encore moins que l'on s'arrête à son visage candide et sa frêle silhouette. Sous cette couverture charnelle se cachait une farouche guerrière aussi habile aux cordes d'un arc qu'elle l'était avec sa harpe. Sans doute devrait-elle, à une prochaine occasion, démontrer ses talents bellicistes aux côtés d'Elrond plutôt qu'une valse en l'honneur du Printemps sous les vibrations sucrés d'une harmonie musicale (voir sujet "La Fête du Printemps").

Sur le plateau verdoyant scintillait comme un éclat de diamant une pellicule humide de rosée aussi fraîche que la pâleur de l'aube. Les frêles rayons chatoyant du soleil filtraient non sans difficultés au travers du manteau brumeux qui ôta rapidement à nos aventuriers une qualité de vue sur les alentours. Le calme dominait comme si le temps lui-même s'était figé. Le pas des elfes tout comme le rôdeur était discret et léger. Il n'y eut aucun échange autre que les civilités depuis leur départ de Fondcomb. La blonde était encore sous le joug de l'affront de ce chaperon. lui était-il vraiment indispensable ? Sans doute...elle lui adressa quelque fois un regard sans sourire, peu aimable à dire vrai. Sa poitrine se gonflait d'un soupir d'ennuie. Elle creva finalement ce pesant silence sur un ton qui sentait le reproche, reproche que le rôdeur ne méritait pas en vérité puisqu'il n'avait certainement pas plus le désir d'être en leur compagnie qu'eux avec la sienne.

- Est-ce là votre mission, Dunedain ? Chaperonner quiconque à la demande du Seigneur Elrond ? Vous semblez loin de chez vous pour un homme du Nord.