Dori liens

Il n’y a rien qu’il ne puisse pas me demander, rien que je ne puisse lui refuser. Je n’ai jamais vu autant de courage, de loyauté et d’honneur rassembler en un seul nain. Il n’a jamais baissé les bras, il a toujours gardé cette tête haute et malgré ce poids sur ses épaules il a toujours su faire face en nous redonnant une chance de nous en sortir. Nous lui devons notre survie et pour ça, j’irai au bout du monde à ses côtés, même défier un dragon pour récupérer Erebor.

Je confierai ma propre vie entre les mains de Dwalin. Je ne connais pas plus grand guerrier que lui. Nous avons fait un long chemin ensemble depuis le commencement des guerres contre les orcs. Côte à côté sur les champs de bataille, alors que notre sang, notre sueur et nos larmes coulaient une amitié sincère s’est forgée. On a souvent eu peur de ne pas y arriver, mais la force de nos convictions et de notre désir de victoire nous a toujours tenu unis et vivant. Je sais que si je venais à périr, il serait là pour prendre soin de Nori et d’Ori…Il ne me l’a jamais confié mais je sais qu’il garde discrètement un œil bienveillant sur eux.

Nous traitons régulièrement ensemble Fraia et moi et jusqu’alors notre lien s’est toujours arrêté au professionnel. Sérieuse et méticuleuse dans son travail, je ne pouvais faire appel qu’à ses services. Elle tient un service de caravanes qui m’est très utile quand il s’agit de livrer mes marchandises au reste de la Terre du Milieu. Comme on dit, les bons comptes font les bons amis ! Cependant, je soupçonne Nori d’avoir eu quelques différents avec elle puisqu’il s’arrange toujours pour son chemin ne croise pas le sien…J’ai peur de savoir de quoi il en retourne…

Dis a joué un rôle crucial dans ma vie ainsi que dans celle de mes frères. Elle a été la mère de substitution d'Ori lorsque ma mère est morte en couche. Elle n'a pas simplement le titre de princesse, elle en a l'âme. C'est une femme robuste, forte, courageuse et pleine de compassion qui n'a pas un seul instant hésité à répondre à la détresse de notre famille. Je lui serais éternellement redevable de s'être montrée aussi chaleureuse envers nous.

Bien que les liens du sang et du cœur nous maintiennent unis, une petite brisure nous tient éloignés Nori et moi. Nos différences et nos regrets en sont certainement la cause malheureusement. Néanmoins, il demeure mon frère, mon second, mon protégé, ma responsabilité. Je serais capable du pire si on venait ne serait-ce qu'à l'égratigner. Il est tout ce qu'il me reste avec Ori et s'il fallait que je donne ma vie pour les épargner, je n'hésiterais pas un seul instant.

Ori...c'est un enfant. Candide, insouciant, irresponsable, et plein de fougue. Je revois ma jeunesse au travers de ses yeux, une version plus parfaite de moi, sans rature, sans faux pas. Je suis souvent dur avec lui et j'anticipe ses erreurs, comme si je devinais déjà celles qu'il pourrait commettre de par notre ressemblance. Je vois bien qu'il fait de son mieux pour suivre mes instructions et me rendre fier de lui. C'est un artiste né et un poète qui plus est et je ne peux m'empêcher d'être ébloui par ses créations. Si je ne fais aucune distinction entre mes frères, je dois quand même admettre être plus proche d'Ori, sans doute au vu de son jeune âge mais aussi et surtout parce qu'il représente l'espoir de notre famille, le maillon le plus fort de la chaîne qui nous maintient uni.

Raeryan c’est…un rayon de soleil qui transcende les ténèbres des cavernes. Un courant d’air qui redonne de l’oxygène à votre conscience asphyxiée. Sa seule présence suffit à me redonner espoir et à reconsidérer toute chose d’un point de vue moins alarmiste. Il faut avouer que son joli petit minois à la capacité de terrasser la moindre mauvaise humeur pesant sur vous…Je ne suis pas le seul que cette brillante demoiselle ne laisse pas indifférent. C’est une naine, plus précieuse que n’importe quelle pierre ou joyaux et leur petit nombre en font des êtres inestimables. Il nous arrive de boire du thé de temps à autre, les fois où je ne me rends pas à l’infirmerie pour aller y rechercher mes frères mais pour lui apporter quelques plantes médicinales.

Inutile d'être un grand érudit pour voir que Mr Sacquet éprouve de grandes difficultés à trouver sa place dans la compagnie et à gagner le respect des miens. Malheureusement, il est souvent le sujet des railleries ou des plaisanteries des jeunes princes quand il n'est pas la cible des pires scénarios de Bofur. Malgré son aspect chétif, je suis persuadé que ce petit bonhomme attend simplement son heure pour découvrir le courage encore endormi en lui. Je suis l'un des rares nains qui daigne entamer une véritable discussion avec lui, d'ailleurs nous avons beaucoup de points communs notamment pour la bonne cuisine et les bons vins ! Maintenant, je m'en veux un peu d'avoir envahi son domicile et d'avoir participé au pillage de son garde mangé. Aimable et chaleureux comme il est, je suis certain qu'en temps normal il doit être un hôte plaisant aimant recevoir et partager toutes ses richesses gustatives. Quoi qu'il en soit, j'ai foi en notre cambrioleur et j'apprécie sa compagnie. Je le considère comme l'un des nôtres et à partir de là, je veillerais sur lui comme sur chaque membre de la compagnie.

Il fut une époque où cette barbe rousse frémissait de sourires emplie de gaieté, de joie et d'allégresse. Une âme noble, innocente, plein de beauté et de bonté. Un saphir imprégnait de lumière qui diffusait sans faille sa chaleur. Mais depuis la Calamité des cieux qui nous arracha patrie et familles, le déclin de sa lumière n'eut de cesse de décroître. Nous avons, durant de longues années, été séparés, dispersés, cherchant à se relever de ce coup dur jusqu'à nous retrouver dans les Montagnes Bleues. Si nous n'avions été que des connaissances à l'époque d'Erebor, c'est par le biais de Raeryan que nous avons appris à mieux nous connaître. Nous partagions une peine commune et même si les souvenirs étaient douloureux, ils nous rendaient aussi plus fort. Ainsi, elle me narra ses péripéties et ses chapitres tragiques...la disparition de sa mère et de son deuil solitaire. De ses mésaventures avec des marchands véreux l'ayant escroqué sans daigner respecter son sacrifice. Si je ne pouvais remplacer l'amour d'un père ou d'une mère, je pouvais néanmoins lui redonner le sourire et un peu d'amitié à ma façon. Je me suis efforcé de rechercher ces biens dont elle s'était séparé à contre coeur afin de subvenir à ses besoins. Ce ne fut pas sans peine et même si j'aurais préféré tout récupérer, je lui ramenais ce qui jadis avaient appartenu à sa mère.

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