❝ tout le monde peut participer ❞
Tout le monde connait Poppy Baggins. Elle est très connue cette petite hobbite pleine de bonne humeur, toujours souriante, toujours là pour rendre service. Et c'est là que vous vous demandez.. mais de quelle Poppy Baggins on parle ?! Si déjà vous vous posez la question, c'est que vous savez qu'il n'y en a pas qu'une, chose qui échappe à bien des gens qui se figurent qu'on ne peut pas être assez con pour avoir deux personnes du même nom dans une seule famille. Bon j'exagère mais vous savez comment je suis, j'adore en faire des tonnes, c'est mon petit côté dramatique. Tout le monde nous connait mais la même question revient souvent. Laquelle ? Oui oui, laquelle ? Pas quelle question mais laquelle dans le sens de quelle Poppy parlons nous ! Suivez un peu bon sang ! Je parie que vous n'avez jamais eu ce soucis mais je n'ai jamais pu m'en vanter, surtout que la réponse à cette question, lorsqu'elle finie par être donnée, amène toujours un petit.. ah celle là. Je ne suis pas paranoïaque ! Du tout du tout du tout !!! J'ai juste de très très bonnes oreilles (chose qui peut sans doute venir de leur taille et de leur forme d'ailleurs) et la petite tendance à les laisser traîner partout. Ma mère dit souvent que si j'avais pu les décrocher pour les laisser traîner de façon littérale, je finirais par les perdre et ne plus jamais les retrouver. Ce serait horrible ! Imaginez un hobbit sans oreilles !!! La catastrophe... ce serait comme un magicien sans chapeau, comme une fourchette sans couteau, comme un arbre sans feuilles... ah oui non, c'est l'automne ça. Au temps pour moi.
Bref, une fois n'est pas coutume, je laissais trainer, je veux dire que je me promenais en ville. Aujourd'hui, c'est le jour du marché Je ne parle pas pour les hobbits puisque c'est clairement le marché tous les jours ici mais pour moi. Je n'y vais pas souvent, juste une fois par semaine et pour une raison bien précise à chaque fois. Oui, il faut se faire à l'évidence que si j'y vais, ce n'est pas pour compter fleurette. Quoique... Chut ! Je vous défends de me juger, surtout que vous ne savez encore rien de moi.
Comme à chaque fois, je ne pouvais m'empêcher de faire la conversation à quiconque je croisais et plus particulièrement à ceux dont je croisais le regard, quitte à devoir forcer le contact visuel juste pour épancher ma soif de badinage. Car il faut se faire à l'évidence, ce sont des badinages. Que le temps est beau et clément aujourd'hui. Oui, il risque d'y avoir un peu de pluie en fin de journée, les oiseaux se sont envolés vers l'est pour fuir le vent et les vilains nuages qui s'accumulent à l'horizon. Non, il ne fait pas trop chaud, le temps est idéal pour se promener ainsi. Plus chaud l'an dernier ? Je ne sais pas, je ne me souviens pas de la façon dont j'étais habillée mais j'ai bien envie de prendre note de ces choses là pour tenir le compte et pouvoir m'appuyer sur un fait scientifique la prochaine fois qu'on évoquera ce sujet.
La météo est le sujet principal de la conversation. Ça et la nourriture. Ouh la laaaa ! On ne rigole pas avec la nourriture. Je n'ai jamais loupé un seul des repas traditionnels et il m'arrive de faire un ou deux petits extras juste pour le plaisir. Par exemple, qui n'a jamais résisté à l'envie de couper une part d'une tarte fraichement sortie du four en sachant pertinemment qu'on en mangerait lors de l'encas suivant ? Personne n'est assez fou pour résister à ce genre de tentation ! Un peu comme une belle tarte laissée à refroidir sur le bord d'une fenêtre, je ne suis certainement pas la seule à y avoir croqué un bout. Il ne fallait pas la laisser sans surveillance aussi ! Elle se sentait seule et je passais pas là et...
Comment ça je divague ? Je n'ai pas dit vague. D'ailleurs ce mot ne fait pas vraiment partie de mon vocabulaire. Je n'aime pas faire de vagues, j'ai rarement de vague à l'âme et nous sommes trop loin de la mer pour évoquer les vagues de là-bas. Comment je sais que la mer fait des vagues ? Parce que je sais tout, voilà tout ! Ne me posez plus de questions si c'est pour vous montrer vexant de la sorte. Zut alors.
Il me fallut bien quelques heures pour traverser les trois quart du marché. Ce que je déplore le plus, c'est ma taille, même sur la pointe des pieds je n'arrive pas à voir au dessus des autres mais me dandiner sur la pointe des pieds en levant le nez pour tenter de voir plus loin que son bout fut bien suffisant pour apercevoir un éclair roux, restait à savoir à qui il appartenait parce qu'il faut bien avouer que ce n'est pas chose rare ou du moins, pas assez rare mais il n'y a qu'un seul roux qui compte autant dans mon cœur que je suis prête à ignorer tous les hobbits auxquels je pourrais faire la conversation contre leur gré qui se trouvent sur mon chemin.
Je me hâtais, me rapprochais et pouf, me voilà qui souriais d'un air niais. Mais je m'en moque, de toute manière, ce n'est pas lui qui le remarquerait. Pas plus qu'il ne remarquerait que je ne confie qu'à lui mes emplettes en matière d'herbe à pipe, la meilleure de toute la Comtée, il peut vous l'assurer.
Penchée sur son étal, je me dandinais en tournicotant une mèche de mes cheveux entre mes doigts, ne me départissant pas de mon sourire. Je n'avais d'yeux que pour lui et son joli sourire bêta.
« Bonjour Tobold. Il fait un temps magnifique, n'est-ce pas ? » lui dis-je, ignorant royalement les nuages sombres qui commençaient à s’amonceler au dessus de nos têtes. A ce niveau de la conversation, j'avais sans doute le même coefficient intellectuel que lui mais ce n'était pas pour son esprit que je l'aimais tant, c'était plus pour son état d'esprit et pour quelque chose que je ne citerais pas, je suis sûre que des enfants me lisent.