Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire. [PV Thranduil] TERMINE
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Sujet: Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire. [PV Thranduil] TERMINE Ven 23 Mai 2014 - 12:36
Luthien & Thranduil ❥ Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire
À l’heure où le soleil entreprenait sa chute vertigineuse et où le firmament dévoilait ses cristaux intouchables, la ronde diurne laissa place à la garde de nuit. Mirkwood était toujours scrupuleusement surveillée, sans relâche, à l’affût de la moindre menace qui aurait pu venir perturber la tranquillité absolue qui régnait en ces lieux. Fou aurait été celui qui se serait risquer à arpenter les chemins sinueux et lugubres de la forêt noire car si les araignées représentaient un danger réel, les gardiens de ses bois étaient tout autant à craindre. Les elfes de Mirkwood ne toléraient pas que l’on traverse ce bois sacré. Ils défiaient quiconque qui s’y risquait, au péril de leur vie. Luthien, en tant que bonne archère, s’était plusieurs fois rendue sur des raids en compagnie et sous la tutelle de Legolas, prince de Mirkwood. Il avait été son professeur tout au long de son apprentissage dès le début où il avait remarqué son potentiel. Si le Roi Thranduil ne consentait pas ou peu à ce que de simples civiles – car tel était le véritable grade de Luthien – se joignent à des parties de chasses où le danger était imminent, il lui arrivait parfois d’être clément envers ceux qui possédaient un véritable talent. Ces sorties étaient de plus en plus rares malheureusement à mesure que la menace s’étendait.
Luthien, postée à côté d’un des pylônes de la grande entrée du Royaume, observait d’un regard envieux les soldats prendre leurs tours de garde pour la nuit. Discrète et tapis dans l’ombre, elle venait souvent ici, à l’heure où dehors les astres s’inversaient dans le ciel et que la garde s'alternait. C’était une journée qui s’achevait et une nouvelle nuit qui débutait sans que Luthien ne participe à la sécurité du Royaume. Elle ne voulait pas demeurer qu’une simple archère, aussi bonne soit-elle. Elle se sentait tellement inutile sous terre à regarder ce qu’elle chérissait sans pouvoir le protéger. Ses yeux emplis de déception suivirent la direction qui prirent les deux gardes qui avait surveillé l’entrée. L’écho de rires et de paroles se déforma dans l’immensité de la salle. Dans un soupir las, elle fit volte face. Avant de remonter dans ses quartiers, elle fit un détour par les écuries du Roi. Tous les soirs elle descendait saluer une jument d’une beauté sans égale. Sa robe était aussi argentée que la chevelure de l’elfe. Une musculature proéminente se dessinait sous sa chaire montrant ainsi le travail qu’elle menait quotidiennement. Elle était encore jeune, pleine de fougue et encore en phase d’être débourrée mais Luthien l’avait déjà plusieurs fois monté. Quelque chose de spécial les unissait. Cette jument, qui répondait au nom de Vive, avait un tout autre comportement en présence de la jeune elfe qui, d’un simple regard, de par sa simple présence apaiser l’excitation juvénile de l’animal. On pouvait dire qu’elle portait très bien son nom car elle était rapide comme le vent. Thranduil avait de très beaux chevaux dont il surveillait de très près les saillies. Son étalon reproducteur (qu’il ne montait que très rarement en vérité, préférant la compagnie de son Cerf), était d’ailleurs le père de Vive, lignée de Méaras. L’animal approcha son chanfrein de la jeune femme, friand de caresses. Luthien présenta sa main au nez de l’équidé qui, naseaux dilatés, le souffle tiède et fort, en huma l’odeur. Elle poussa un petit hennissement de joie à peine audible, qui fit sourire d’attendrissement l’elfe. Elle regrettera le jour où son débourrage sera terminé et où elle sera capable d’accueillir un soldat sur son dos. A cet instant, et pour toujours, ils ne partageront plus aucun moment ensemble. Grisée par cette pensée, elle lova le cheval entre ses bras, tête posé sur son chanfrein. Dans son grand œil brun sommeillait la tranquillité et la sérénité. Son souffle était une caresse d’été.
Soudainement, le cheval poussa un petit bruit aigu et se retira de l’étreinte de la jeune femme pour porter son regard vers ce qui l’avait dérangé. Luthien détourna son regard vers la droite et y vit un jeune elfe vêtu d’une longue robe sombre. Il n’avait pas l’allure d’un écuyer, il venait donc très certainement pour Luthien. La blonde se rapprocha de l’homme et le salua gracieusement.
- Dame Luthien, le Roi aimerait s’entretenir avec vous. Je vous pris de le retrouver sur la grande terrasse royale où il vous attend.
Son cœur loupa un battement à l’annonce de cette nouvelle. D’ailleurs elle le sentit s’affoler frénétiquement dans sa poitrine, menaçant de s’extraire de la cage dans laquelle il était maintenu.
- Très bien j’y vais de ce pas, merci.
Déclara t-elle en essayant de maîtriser sa voix qui se voulait chevrotante sous l’émotion. Luthien ne savait pas trop quoi penser. De quoi Thranduil pouvait bien vouloir lui parler au point de la faire convoquer ? Déposant un chaste baiser sur la partie de velours du nez de la bête, elle lui sourit une dernière fois avant de quitter les écuries royales. Luthien épousseta machinalement sa robe élégante en soie blanche, flottante et légère et gravit alors les longs escaliers en spirales, traversa plusieurs couloirs et arriva enfin au niveau de la terrasse qui donnait une vue panoramique sur le royaume souterrain. Non loin de là, à quelques couloirs, se trouvait le trône ornait de bois de cerf qui s’apparentait si bien à l’image de Thranduil.
- Veuillez patienter un moment, sa majesté ne devrait plus tarder.
L’elfe qui l’accompagnait prit congé. Luthien acquiesça d’un petit geste du menton tandis qu’elle adressa un regard fureteur à la pièce. Ses pas, hésitants, la conduisirent à se rapprocher du balcon et à jeter son regard par-dessus la rampe en bois sculptée où le vide se précipitait sous elle. Au dessus d’elle, le noir profond du faux ciel gagnait en intensité. Elle éprouva un certain regret à ne pas observer les étoiles et l’astre nocturne, mais sous terre, leur sécurité était assurée. Elle avait une vue imprenable sur le repaire. Un regard circulaire lui permit d’observer avec plus de précision et d’aisance le palais. Les racines profondes des arbres de la Forêt Noire formaient des piliers qui soutenaient la voûte du dôme d’ébène, étroitement entremêlées. Des arabesques lumineuses ornaient les murs et les plafonds, et on aurait pu les croire enchantées. Cependant, un œil averti comme le sien savait pertinemment qu’il s’agissait en vérité de minuscules, d’infimes anfractuosités qui s’ouvraient sur une zone de la Forêt baignée de lumière, intacte de la corruption qui distillait l’être maléfique qui régnait en secret à Dol Guldur.
Dernière édition par Luthien le Jeu 7 Aoû 2014 - 23:11, édité 2 fois
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Sujet: Re: Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire. [PV Thranduil] TERMINE Lun 26 Mai 2014 - 2:34
Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire
I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
Luthien & Thranduil
Faisant les cents pas dans son immense chambre royale, le Roi des Elfes était songeur. Rien de bien surprenant à cela, certes, mais on peut dire que ces derniers temps il l'est bien plus souvent que d'habitude. Quelque chose allait bientôt se produire. Quelque chose de très grave... Il le sentait, du plus profond de son être. Mais n'arrivait nullement à y mettre des mots, pour le moment. Un sentiment d'insécurité s'empara du grand et charismatique elfe à la longue chevelure d'or. Le genre de chose qu'il a déjà eu l'occasion de ressentir. Cela, avant chaque évènement grave. Et pourtant, on peut dire que Mirkwood ne manque pas d'être sécurisé. Une douce brise fraiche réussit à s'introduire dans la pièce, traversant la pièce avant d'effleurer la nuque du Roi. Un frisson le parcourra, le stoppant de tout mouvement. L'obscurité de la nuit ne vas pas tarder à prendre place sur la lumière de l'astre solaire. Redressant le menton, Thranduil quitta ses songes et s'avança jusqu'aux portes de sa chambre pour enfin en sortir et s'adresser à ses gardes.
« A compté de cette nuit, je veux que l'on double la garde à l'entrée du Royaume. Oh et... faites venir Dame Luthien sur la grande terrasse royale. Afin que je puisse m'entretenir avec elle. »
Sans perdre un instant, les gardes exécutèrent les ordres de leur Roi sans discuter et partir donc à la recherche de l'elfe. Cela fait un bon moment maintenant qu'elle ainsi que sa mère font partie intégrante de son Royaume. Comme si elles avaient toujours fait parties des leurs, depuis toujours. Même si, au début, Thranduil manqua presque de revenir sur sa décision de les garder. Mais comme toujours, le Roi fut changeant et décida de leur offrir une seconde chance. Tout comme on en avait fait de même pour lui, étant plus jeune. Très vite, la bonne entente fut de mise. Legolas se lia d'amitié avec la jeune demoiselle et cette dernière n'a jamais déçu son Roi. Dans bon nombre de domaines d'ailleurs, ne manquant pas de le surprendre à plusieurs reprises... au point de remettre en question sa position par rapport au royaume. Raison pour laquelle, il se devait d'avoir une discussion avec elle. Cela serait d'ailleurs une des premières fois qu'ils se retrouveraient seul à seul, tous les deux. Pour l'occasion, le Roi se vêtit d'une de ses plus belles tenues. Se devant d'être toujours au mieux, des plus élégants et sans jamais la moindre trace de négligence, aux yeux des autres. Il est le Roi et se doit donc d'entretenir une certaine image. Non pas seulement de puissance, mais de perfection et de beauté.
Une fois fin prêt, il se rendit tranquillement jusqu'à la grande terrasse royale, où devait déjà très certainement s'y trouvait la jeune elfe. Il ne s'y trompait pas. Elle était bien là, appuyé contre le rebord du balcon à observer le vide. Thranduil inspira un instant, avant de s'avancer doucement, silencieusement. Tout en scrutant d'un œil attentif et bienveillant son invité. Elle avait quelque chose de spécial en elle. Pour le moment, il ne saurait dire quoi, mais une aura particulièrement émanait d'elle. En plus d'être élégante, raffiné et solaire. Comme si elle possédait en elle le pouvoir d'éloigner les ténèbres. Chose qu'elle essayait peut-être de faire en se penchant de la sortir au dessus du vide.
« Veillez à ne pas vous laisser trop longtemps submerger par les ténèbres. Aussi beau que cela puisse être. Parfois, lorsque notre vue souhaite y pénétrer trop loin, il advient qu'en imaginant, on puisse s'y égarer. Il serait tout de même regrettable que vous en perdiez l'équilibre... »
La voix de Thranduil était douce et trainante. Un air grave resta figé sur sa figure durant un instant, avant de finalement laisser naitre un faible sourire aux coins de ses lèvres. L'objectif de cette rencontre n'était pas d'effrayer la jeune femme avec son fatalisme. Loin de là. Le Roi l'observa un instant, avant de se rapprocher à son tour de la rampe.
« N'ayez crainte, je ne vous ai pas convié à venir en ces lieux pour vous annoncer une terrible nouvelle... Ou du moins, rien en ce qui vous concerne. »
Sujet: Re: Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire. [PV Thranduil] TERMINE Lun 26 Mai 2014 - 15:29
ERREUR DE MODIFICATION, POST SUPPRIME PAR ERREUR....Malheureusement je n'ai plus les archives de ce post...il est perdu à jamais...Inutile de dire ô combien je suis dégoûtée...
Dernière édition par Luthien le Ven 6 Juin 2014 - 13:16, édité 2 fois
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Sujet: Re: Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire. [PV Thranduil] TERMINE Sam 31 Mai 2014 - 15:25
Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire
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Luthien & Thranduil
Fort heureusement, les ténèbres n'eurent finalement pas raison d'elle. Les paroles du grand monarque eurent bien plus d'effet que ce puits sans fin. La jeune femme se retourna et confronta durant un court instant son regard à celui de Thranduil. De là, il pouvait ressentir une certaine confusion au travers de ses prunelles. Ce qui intrigua le Roi lors d'un instant. Tant de choses semblent occuper son esprit... Était-ce encore les ténèbres ou autre chose ? Mais pour l'heure, étant lui-même contrarié par beaucoup d'éléments, il ne pouvait se concentrer davantage sur son cas. La lumière revint progressivement éclairer le visage du grand elfe, qui regarda Luthien lui faire une révérence digne de ce nom. Elle est de bonne famille, cela ne pouvait que se remarquer. Posant délicatement ses mains de part et d'autre de la rampe, il caressa délicatement le bois sculpté, comme s'il s'imprégnait des lieux pour la première fois alors que c'est bien loin d'être le cas. Il aimait tellement cet endroit, qu'il ne pouvait s'empêcher de l'exprimer à sa façon. Ne se rendant même pas compte que ses yeux se fermèrent un court instant. Sensible à tous les éléments qui l'entourent et qui permettent à tout être vivant de pouvoir vivre en ces lieux, en paix. C'est la douce et mélodieuse voix de Luthien qui l'extirpa de ses songes. Mais non pas d'une façon désagréable. Son regard alla retrouver celui de son interlocutrice.
« Vous l'ignorez peut-être, mais j'ai eu bon nombre d'occasion de vous voir à l’œuvre aux côtés de mon fils... »
L'esprit encore un peu vagabond, peu d'émotions luisaient sur le visage du Roi, qui pensait à beaucoup de choses en même temps. Pouvant laisser, involontairement, un certain suspense à la jeune elfe. De son côté, sa nervosité était palpable. Croisant ses mains derrière son dos, il contempla un instant la jeune femme, avant de reprendre un air qui se voulait déjà plus rassurant.
« Et je dois dire que vous m'avez laissé une très bonne impression. En plus d'être une excellente musicienne, vous semblez être tout aussi doué une arme à la main. Et pas des moindres... »
Le Roi des Elfes lui sourit doucement, avant de contourner lentement Luthien et d'entamer quelques pas au hasard sur sa large et somptueuse terrasse qui ne manque vraiment pas d'espace.
« La paix, est un trésor bien éphémère. Celle que nous avons connu jusqu'à aujourd'hui, ne perdurera pas... Vous êtes-vous déjà demandé ce que vous feriez en temps de guerre ? Si mon royaume venait à être pris d'assaut ? »
Thranduil se retourna doucement et noya une fois encore son regard dans celui de la ravissante Luthien. Il était parfaitement conscient de la manière dont il l'a tenait en haleine, mais avant d'en venir au fait, il voulait en quelque sorte... la tester. Obtenir la confirmation, qu'il faisait bien de lui faire confiance. Avoir une idée de ce qu'est ce royaume, qui l'a accueillit elle et sa mère autrefois, pour elle. De ce qu'elle serait prête à faire pour son Roi et ses congénères.
Sujet: Re: Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire. [PV Thranduil] TERMINE Ven 6 Juin 2014 - 13:16
Luthien & Thranduil ❥ Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire
Luthien avait su retrouver son calme intérieur. Il y avait de cela des centaines d’années que Luthien et sa mère avaient élu domicile à Mirkwood et plus aucun recoin du royaume ne lui était inconnu. Elle s’était accoutumée à son ciel d’ébène et à son vide abyssal sans jamais y avoir ressentie le moindre vertige. Seulement, là, au sommet de ce balcon royal, elle n’aurait su dire ce qui l’avait le plus troublé ; l’altitude ou bien l’intimité du moment avec l’être qui donnait un sens au rythme irrégulier de son cœur ? Elle avait encore du mal à croire qu’elle était là avec ce privilège exceptionnel de parlementer avec le roi, sous sa propre demande. Les paroles du porteur de message qui était venu la chercher dans les écuries défilèrent encore dans son esprit. Oh pour Thranduil, il devait certainement s’agir que d’un simple entretien de plus comme il devait si souvent avoir avec ses sujets mais du côté de Luthien il en était tout autrement. La joie de l’instant, paradoxalement mêlée à sa timidité, était unique pour elle. Chaque minute passer en la compagnie de son seigneur offrait une raison de plus à Luthien d’apprécier son immortalité.
Alors que Thranduil se penchait vers la barrière, le regard évasif porté sur le paysage que lui offrait ce point de vue imprenable, Luthien s’attarda un instant sur le mouvement qu’entreprirent les mains du monarque. La rambarde devint prisonnière, captive des doigts délicats qui se refermèrent sur elle avec légèreté. La pression qu’ils exerçaient sur elle s’apparentait davantage à une caresse qu’à une agression, ce qui témoignait de toute la délicatesse dont faisait preuve le grand souverain. Luthien l’admira encore un long moment comme l’on s’émerveille devant le chef d’oeuvre d’un peintre de renom. Elle profita que son attention soit portée ailleurs pour apprendre par coeur les lignes parfaites qui constituaient son visage. Il rayonnait de beauté comme si les anges eux-mêmes l’avaient sculpté de leurs propres mains. Puis, surprise dans sa contemplation, Thranduil renoua son regard à celui de son interlocutrice. Il lui avoua avoir eu l’occasion à maintes reprises de constater ses efforts fournis en à la compagnie de Legolas. Le ton de sa voix ne laissait rien paraître et Luthien ne savait pas réellement si cela allait déboucher sur un reproche ou en revanche un compliment. Inexpressif tel un masque de marbre, le roi demeurait impassible et inflexible. La suite lui montra que ses doutes n’avaient pas lieux d’être. Flattée, la jeune femme resta un moment muette sous le joug de la stupéfaction, écoutant les compliments du monarque à son encontre. Il ne manqua pas de saluer son talent certain pour la musique, don qu’elle avait hérité de sa mère et de ses ancêtres avant elle. D’une petite voix timorée, elle s’engagea à lui répondre.
- Ah oui… ? Je suis honorée mon Seigneur mais…vous savez, je n’ai aucun mérite, je dois le fruit de mon entraînement à Legolas, il m’a tout apprit et c’est grâce à lui que je suis ce que je suis aujourd’hui. C’est un très bon professeur et guerrier, vous pouvez être fier de lui mon Seigneur.
Même si la belle jeune fille portait un amour sans faille à la musique, elle avait appris à aimer tout autant le combat dès lors qu’il s’agissait d’agir pour la cause de Mirkwood. Le sourire de son Roi souleva un vent de bonheur en elle et elle lui répondit presque aussitôt, les yeux pétillants de fierté suite aux éloges dont elle venait d’être la bénéficiaire. Il passa à ses côtés et tandis qu’il n’était plus dans son champ de vision, Luthien en profita pour rester là, un moment, le dos tourné et les paupières closes, humant ce parfum capiteux qui émanait de lui. Elle se demandait quelque fois où sa perfection s’arrêtait…ou alors jusqu’où son amour la rendait-elle aveugle. Le sens de ses paroles véridiques la fit revenir à elle dans une réflexion intense.
« La paix, est un trésor bien éphémère. Celle que nous avons connu jusqu'à aujourd'hui, ne perdurera pas... Vous êtes-vous déjà demandé ce que vous feriez en temps de guerre ? Si mon royaume venait à être pris d'assaut ? »
Alors Thranduil aussi se posait des questions sur l’avenir et les obscurs nuages qui commençaient à engloutir la lumière de ce monde ? Après tout, c’était logique, un être aussi sage et éclairé que lui, sensible comme s’il eut été lui-même le nerf de ce monde, ne pouvait rester marmoréen face aux complaintes bouleversantes de la terre. Luthien se tourna de profil un instant, son regard jeté par-dessus son épaule attentive à la demande de Thranduil. Elle se tourna finalement dans sa direction s’approchant de quelques pas d’une table en marbre magnifiquement sculptée où reposait un ravissant bouquet de fleur fraîchement cueillis depuis la surface du royaume. Du bout des doigts, elle caressa la surface douce des pétales de velours son regard quelque peu égaré. Puis enfin, elle lui répondit avec toute la sincérité en son cœur.
- Depuis le premier instant où vous nous avez recueilli ma mère et moi il y a de cela 961 années, je vous ai juré allégeance jusqu’à mon dernier souffle. Si je me suis entraînée toute ses années c’est uniquement dans le but de pouvoir agir le moment venu et protéger ce royaume qui m’a tendu la main à une période où j’en avais le plus besoin. La guerre peut venir, je serai prête à y jouer mon rôle. Je vous dois la vie et je la consacrerai à vous servir.
Leurs prunelles se retrouvèrent une nouvelle fois et dans celles de Luthien brillait admiration, reconnaissance, fidélité, bravoure et courage, des valeurs qu’elle mettrait au servir de son Seigneur…Non plus que ça, de l’être qu’elle chérissait plus que sa propre sa existence. Elle se sentait capable de tout pour le protéger, lui et son royaume, tout ce qu’il avait tellement eu du mal à acquérir et à construire. Son âme d’immortel avait bien peu de valeur si dans son monde, Thranduil, n’existait plus…
Dernière édition par Luthien le Mar 22 Juil 2014 - 10:44, édité 1 fois
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Sujet: Re: Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire. [PV Thranduil] TERMINE Ven 13 Juin 2014 - 10:20
Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire
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Luthien & Thranduil
Tel un livre ouvert, les yeux azurés de la jeune elfe reflétés non sans mal la moindre émotion mijotant en elle. En silence, le monarque prenait goût à lire en elle. Ne cachant aucune noirceur, cette femme était lumière, n'émanant que du bon. Comme si les ténèbres semblaient la craindre. Mais au delà de ces impressions, son regard cachait encore bien d'autres choses encore, vers lesquels le Roi ne s'aventura pas. Au risque de poser le pied dans son intimité, son jardin secret. Ce qui, ne le regardait nullement et surtout respecte au plus haut point. Parfois, cela se voyait comme un étang d'eau pure au milieu du Mordor, que la belle Luthien n'avait d'yeux que pour son Seigneur et pas de n'importe quelle manière. Mais celui-ci ne semblait pas le remarquer, ni même trop s'en soucier, malgré lui... Son esprit divaguant déjà dans toutes les directions. Ce n'était en aucun de l'indifférence vis-à-vis d'elle. Loin de là même... sa beauté n'étant jamais passé inaperçu aux yeux du monarque. Malgré tout, Thranduil reste un elfe, qui plus est un homme appréciant particulièrement les belles choses.
La belle fut plus que flatté par les compliments de son Roi, qui eut d'excellentes raisons de lui dire. Cela fait maintenant plusieurs siècles qu'elle et sa mère lui sont fidèles et font parties de cette grande famille qu'est son royaume. S'avérant être totalement irréprochable, en plus d'avoir nourrit les oreilles de Thranduil de son incroyable talent en musique et dévoilant depuis un certain temps de très bonnes aptitudes au combat. Qui d'ailleurs, selon elle, serait en grande partie grâce à son fils Legolas. Dos à la demoiselle en cet instant, un petit sourire vint doucement étirer ses lèvres. Ca ne fut pas une trop grande surprise pour lui. Ce n'est pas la première fois que le Prince tend la main et partage son savoir à un ou une de ses congénères. S'il pouvait être fier de lui ? Oh ça, il l'était déjà, seulement il n'est pas vraiment dans sa nature de trop l'exprimer. Luthien se tourna finalement vers son Seigneur, avec une certaine quiétude inscrite sur son visage. Elle se rapprocha de la table en marbre, qui supportait depuis ce matin même un magnifique bouquet de fleurs.
Il était temps pour le Roi des Elfes, de s'interroger sur les véritables motivations et intentions de Luthien. Non pas qu'il en doutait, loin de là, mais il voulait l'entendre de sa propre bouche, en être assuré... Afin de ne pas commettre la moindre erreur. La sécurité du Royaume commençait ici. Sans quitter la belle jeune femme des yeux, il l'écouta avec une infime intention. Chacun de ses mots était bu et mémorisé. Comme il l'espérait, le Roi ne fut pas déçu de sa réponse et n'en attendait pas moins de sa part. Tandis que leurs regards se retrouvèrent une nouvelle fois, les traits du visage de Thranduil se détendirent légèrement. Pleinement satisfait de ses dires. Chez d'autres personnes, peut-être ne les aurait-il pas cru aussi facilement, mais il savait qu'elle était sincère. Après plusieurs siècles sans jamais décevoir, on peut qu'avoir confiance. Soutenant le regard de Luthien, le Roi se rapprocha doucement d'elle. Estimant qu'elle méritait toute sa sincérité.
« Depuis le jour où je vous ai recueillis dans mon Royaume, jusqu'à aujourd'hui, je n'ai jamais eu à le regretter. J'ai confiance en vous et en vos capacités. Je suis sûr que vous seriez parfaitement apte à défendre ce Royaume... »
Il resta là, un instant face à elle, certainement la distance la plus proche qu'ils n'ont jamais eu depuis des siècles. Il lui sourit tendrement, avant de finalement se diriger vers un petit meuble se situant tout juste à gauche de la jeune elfe. Dessus, se trouvait une lame elfique datant du premier âge, enveloppée par un fin tissu argenté. Thranduil avait la chance d'en posséder plusieurs et il n'en offrait qu'aux plus privilégiés. Prenant la lame entre ses mains, il revint face à la belle demoiselle et lui tendit son bien avec une grande délicatesse.
« A compter d'aujourd'hui, j'ai l'honneur de vous compter parmi la Garde Royale. »
Sujet: Re: Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire. [PV Thranduil] TERMINE Lun 16 Juin 2014 - 14:44
Luthien & Thranduil ❥ Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire
Luthien manquait cruellement de crédibilité. Aussi déterminée qu’elle puisse être à taire ses sentiments, face à son Roi et à l’élu de son coeur, ses barrières s’effondraient comme les structures d’une bâtisse que le temps dégradait. Elle se sentait percée à jour, démunie et vaincue devant la stature de Thranduil. Elle comprit alors pourquoi elle n’avait jamais ressentie le besoin où le désire de s’entretenir intimement avec lui. Le danger que son cœur la trahisse était bien trop risqué. Depuis toutes ses années, elle avait su se montrer aussi fidèle et loyale que tous ses sujets, dévoilant peut-être un peu plus de volonté et d’engouement que certains, mais aux yeux des autres et de Legolas, elle était une vaillante soldat prête à offrir sa vie sur un plateau pour défendre le royaume et le roi. Jusqu’alors sa duperie avait toujours fait ses preuves car même sa mère ne se doutait de rien et pour tromper le cœur d’une mère, il fallait être une sacrée comédienne de renom. Mais là…face à l’évidence même, le niveau n’était plus le même. Luthien ne s’y était même jamais préparée songeant certainement qu’elle n’aurait jamais assez de valeur pour un jour se tenir en tête à tête avec Thranduil. Oh à plusieurs reprises elle avait assisté à des convocations en tant qu’élève de Légolas mais jamais aussi intimement, entre 4 yeux. Ses moyens lui échappaient au grand dam de la Noldor qui voyait déjà Thranduil instaurer encore plus de distance entre eux. Cependant il n’en fit rien. Il la contemplait, l’observait sans pour autant percer l’origine véritable d’une telle fidélité. Soit son esprit occupé le rendait aveugle face à tant de clarté, soit il se tenait respectueusement à l’écart de manière à préserver et respecter l’intimité des émotions de la jeune elfe. Dans tous les cas, cela demeurait un mystère pour la gracieuse jeune fille. Luthien n’était pas stupide. Aussi brillante soit elle dans divers domaines, elle savait et comprenait que Thranduil ne pourrait jamais l’apprécier autant qu’elle le désirait. Elle n’avait jamais su discipliner son cœur, alors elle vivait avec aussi douloureux que cela puisse être. Il n’y avait pas que des mauvais jours, preuve aujourd’hui, elle se sentait revivre à se tenir sur le balcon royal à recueillir éloges et compliments de la part du monarque de Mirkwood. C’était un insigne honneur qu’il lui faisait là et cela lui convenait plus qu’elle ne l’espérait.
Elle comprit que la vérité de son discourt avait plu à Thranduil lorsqu’elle vit se détendre les traits sérieux de son magnifique visage. Le temps d’un fugace instant, il relâcha son masque de dureté pour laisser place à la satisfaction du moment, comme touché par tant de loyauté. Luthien n’en rata pas une miette et si ses bonnes manières ne l’obligeaient pas à apparaître irréprochable et respectueuse, elle se serait laissée guidée par le désir de se pendre au cou de son monarque. Elle chassa rapidement cette pensée remettant en place son masque de marbre, principalement en cet instant où Thranduil mettait encore au défit sa résistance en tentant une approche.
« Depuis le jour où je vous ai recueillis dans mon Royaume, jusqu'à aujourd'hui, je n'ai jamais eu à le regretter. J'ai confiance en vous et en vos capacités. Je suis sûr que vous seriez parfaitement apte à défendre ce Royaume... »
Séduite par ses dires, elle baissa le visage un moment, un sourire reconnaissant illuminant ses lèvres. Ses efforts durement menés portaient enfin ses fruits. Comme elle était heureuse, tellement heureuse en cet instant. Elle avait hâte de faire part de la nouvelle à sa mère et de lui sa fierté dans son regard. Elle savait que sa fille aspirait particulièrement à une carrière de soldat plutôt que de musicienne et quelque part elle ne pouvait pas lui en vouloir. Il y avait beaucoup de son père en elle et si cela pouvait effrayer sa mère quelque fois, dans ces instants là, elle ne pouvait que se montrer émerveiller. Thranduil se tenait devant elle, à une proximité encore jamais maintenue jusqu’alors. De la distance où elle se trouvait, les sens en émoi, sa chair se souleva dès lors que la source de chaleur qui émanait du corps de l’elfe royal effleura la sensibilité de ses terminaisons nerveuses. Son parfum sucré lui parvenait plus clairement et elle dut réunir toute son énergie pour ne pas succomber au geste de trop. De toute façon, sa timidité l’handicapait bien trop pour qu’elle puisse tenter le moindre mouvement. Tétanisée, elle laissa ses prunelles se perdre dans le 7ème ciel de ses yeux d’où l’on pouvait contempler très clairement l’infinité. La tendresse du sourire qu’il lui offrit chamboula son petit cœur qui se mit à cogner avec plus d’avidité dans sa poitrine. Elle sentit la rivière furieuse de son sang s’agiter en elle comme chahutée par une tempête. Elle aurait pu mourir à cet instant, sur cette image de lui si parfaite, lui souriant d’une douceur qu’elle découvrait. Dieu qu’il était merveilleux. A son grand regret, Thranduil rompit leur contact oculaire pour se diriger elle ne savait trop où. Elle profita d’un moment pour retrouver un souffle calme, encore sujette au puissant trouble qui l’avait saisit. Tournant enfin son regard vers la gauche, elle observa le souverain s’emparer d’un objet qu’elle ne vit pas au premiers abords. Curieuse de savoir ce que c’était, elle fronça un moment les sourcils. Thranduil fit enfin volte face tenant entre ses mains un voile argenté qui dissimulait quelque chose de bien plus précieux. Les yeux de Luthien dévisagèrent le tissu comme si elle voulait percer le mystère de ce qui s’y cacher. Elle comprit que ce présent lui était adressé quand il le tendit vers elle. Avec délicatesse, elle s’empara soigneusement du présent et alors que la transaction s’effectuait, la chaire de ses doigts entrèrent accidentellement en contact avec celle du monarque lui prodiguant ainsi le même effet qu’un courant électrique. Son cœur s’emballa discrètement et ses joues se tintèrent de rouges. Dans le pire des cas, Thranduil pourrait mettre cette attitude sur le compte du présent et de l’honneur qu’il lui faisait. La forme de l’objet se calant dans ses mains, elle sut aussitôt qu’il s’agissait d’une dague, l’épaisseur du pommeau et le plat de la lame à travers le voile la mit sur la piste. Elle en avait maintes fois tenue pour les reconnaître même les yeux fermés. D’un mouvement quasi pudique, elle dénuda l’arme et ce qui lui apparu dépassait de loin tout ce qu’elle avait pu imaginer. Son visage s’ouvrit à l’admiration la plus totale. Les rubis incrustés dans le pommeau de la dague reflétèrent leur éclat divin dans ses yeux ardents. Comme tout elfe qui se respecte, Luthien vouait une passion évidente pour les trésors et ce cadeau là n’avait pas de prix. Elle veillerait sur lui comme sur la prunelle de ses yeux. Luthien n’y tenait plus, sa capacité à se canaliser venait d’atteindre sa limite et ravagée par ses émotions, la jeune femme laissa quelques larmes perler le long de ses joues, le cœur bercé d’une joie immense. Elle pouvait déjà voir le bonheur se peindre sur le visage de sa mère et cette vision lui saisissait l’âme. Portant la dague contre son cœur, gardienne farouche de cet inestimable offrande, elle posa le genoux à terre à guise de respect, remerciant ainsi de tout son cœur son grand roi.
- Merci. C’est…Toute ma vie j’ai attendu ce moment, celui de pouvoir vous montrer ma valeur, de mettre mes talents à votre service et vous réalisez enfin ce rêve si cher. Merci mon seigneur, merci. A cet instant et jusqu’à mon dernier souffle, je vous offre ma vie.
Elle n’était pas très douée pour les serments et à vrai dire en cet instant, ses sentiments chambardés, ne lui permettaient pas d’exposer très clairement sa reconnaissance. Elle en oublia même de se relever, demeurant ainsi ployé dans le plus pur des respects le cœur à l’agoni d’amour.
Dernière édition par Luthien le Mar 22 Juil 2014 - 10:44, édité 1 fois
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Sujet: Re: Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire. [PV Thranduil] TERMINE Sam 21 Juin 2014 - 5:20
Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire
I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
Luthien & Thranduil
Cela avait beau faire plusieurs siècles qu'il connaissait la jeune Luthien ainsi que sa mère, qu'il a eu bon nombre d'occasions de les voir à l'œuvre... En cet instant, c'était comme s'il la redécouvrait. A tel point, qu'il en était intrigué. Il faut dire, une fois encore, que c'est bien la toute première fois qu'il se retrouve en "tête à tête", en toute intimité, entre quatre yeux... et ce n'est pas peu dire. Est-ce simplement l'effet de l'intimidation, de la nervosité ou bien de l'émotion qui la rendait ainsi ? Ou est-ce son véritable visage ? Le Roi n'était pas idiot et savait que, parfois, pour réussir à se faire une place dans un royaume qui en plus n'est pas le notre, il faut savoir interpréter différents rôles. De loin, jusqu'à aujourd'hui, il avait toujours vu la jeune elfe sous un autre angle. Mais celui-ci ne lui déplaisait pas non plus, bien au contraire. Il avait beau s'efforcer à garder une certaine distance, elle semblait avoir le don d'attiser sa curiosité. Plus les minutes passaient, plus son masque semblait vouloir fondre sur son visage. Elle se contenait et refoulait... mais quoi donc ? Pour quelle raison ? Bien sûr, la joie et la fierté d'obtenir des compliments de son Roi, ainsi qu'une place au sein de son armée, ne pouvait que produire un tel effet. Mais, il semblerait qu'il y ait autre chose derrière. De bien plus fort... C'est d'ailleurs certainement pour cela que Thranduil le ressentait.
Elle n'eut aucune difficulté à reconnaître l'origine de ce type de lame elfique. Émerveillé et profondément touché par ce présent et cette grande preuve de confiance, elle posa un genou à terre tout en portant la dague contre son cœur. Ce qui n'était pas nécessaire, mais son serment ainsi que son geste le toucha grandement et le réconforta d'autant plus dans sa décision. Elle ne l'a jamais déçu jusqu'à aujourd'hui et elle ne le décevra jamais. Mais les yeux du monarque restèrent figés sur les larmes de sa nouvelle recrue. Il lui était bien rare de se retrouver devant tant d'émotions et cela ne le rendait pas indifférent. Tout en délicatesse, il tendit sa main droite à Luthien.
« Allons, relevez-vous. »
Sa voix était douce et réconfortante. La main toujours tendue dans sa direction, il attendit patiemment qu'elle la saisisse. Un fin sourire prit ensuite forme aux coins de ses lèvres. S'il y a bien une chose qui ne manquait pas de l'affecter, c'était de voir une dame pleurer. Même si présentement, ce devait être à n'en pas douter des larmes de joie. Il l'aida donc à se redresser sur ses deux jambes, ne lâchant pas pour autant sa main. Sa peau était incroyablement douce, délicate. A tel point, qu'il en devenait difficile d'imaginer d'aussi belles mains, capable de tenir de telles armes et encore moins tâchées de sang. Tactile de nature, ou du moins avec une certaine catégorie de personne, il espérait que ce contact n'irait pas jusqu'à trop gêner la jeune elfe.
« Votre dévouement me touche énormément. Ce que vous avez obtenu aujourd'hui est amplement mérité. Venez donc vous installer ici, au moins le temps de récupérer vos esprits. »
Toujours en délicatesse, il accompagna la jeune guerrière sur une partie de sa terrasse, aménagé de confortables sièges. L'autorisant à s'installer à son aise, sur l'un d'entre eux. Enfin, il lâcha sa main et rompit ce contact agréable. Il prit ensuite le temps de le contourner un instant avant de venir s'installer non loin d'elle. Laissant la jeune femme se remettre quelque peu de ses émotions, il continua de l'observer avec attention. Le monarque ignorait qu'être à son service faisait parti de ses plus grands rêves, à ce point là. La croyant à la base plus passionné par la musique que par les armes. A croire qu'il s'était totalement trompé de direction à son propos. Le Roi pencha légèrement la tête, avant de s'autoriser à reprendre la parole, doucement.
« J'ai comme l'impression, que votre esprit semble préoccupé ces derniers temps... »
Cela l'intéressait. Était-ce en rapport avec lui ? Avec ce qu'il vient de lui offrir ? Ou autre chose de bien plus grave qui la concerne elle, sa mère ou autre chose ? Il ne voulait pas la forcer à répondre quoi que ce soit, mais si cela pouvait s'avérer être important, il était à présent de son devoir de le lui en informer.
Sujet: Re: Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire. [PV Thranduil] TERMINE Mar 24 Juin 2014 - 23:55
Luthien & Thranduil ❥ Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire
Le servir à n’importe quel prix ou condition. Le représenter dignement dans toutes les occasions, ne jamais ternir son image ni même celle de Mirkwood. Vanter la richesse et la force de cette région. Défendre farouchement ce royaume au péril de sa vie et se souvenir de chaque instant vécu ici-bas jusqu’à son dernier souffle. Affronter verbalement ou physiquement la première personne qui dénigrerait le grand monarque de Vers-Bois le Grand. Tel était son serment gravé à jamais dans son cœur. Défendre Thranduil. Elle avait toujours su le faire dans le secret sans que le monarque lui-même ne le sache. Dissimulée dans son ombre royale, elle veillait attentivement sur lui. Combien de fois avait-elle lavé les paroles abjectes qu’on lui avait injustement crachées dans le dos ? Combien de têtes ingrates et hypocrites Luthien avait-elle sauvé en raisonnant ces mauvaises langues ? Il était toujours plus facile de juger les actes d’autrui mais souvent plus difficile d’assumer ses propres actes. Au-delà de l’amour inconditionnel que Luthien portait à son monarque, elle essayait par-dessus tout de le comprendre sans lui porter atteinte par la moindre critique. Gouverner un royaume et représenter un peuple est loin d’être une tâche facile. Les responsabilités que cela incombe demande quelque fois de faire des choix douloureux et difficiles souvent incompris et dénigrés. Thranduil avait lui aussi eut son lot de douleur et de sacrifice et il était plus que normal qu’il défende avec une avidité extrême ce qu’il avait eu tellement de mal à construire. Quelle aide avait-il alors reçu ? Aucune. Précipitamment devenu Roi après la mort de son père et poussé à l’exil, il avait dès lors toutes les raisons possibles de baisser les bras et de choir ce jour-là et pourtant il n’en fut rien. A l’aube de son règne déjà, les besoins de son peuple passaient avant les siens et il en fut toujours le cas. Luthien l’admirait pour ça. Elle admirait sa bravoure et sa dignité. Il avait su redresser une nation à bout de force, désespérée et rejetée. Toute sa vie s’était concentrée sur la seule tâche d’être le meilleur roi possible pour son peuple reconstruit. Et l’on venait aujourd’hui le pointer du doigt et le traiter de lâche parce qu’il avait été rationnel devant l’évidence d’une défaite assurée ? Tel était l’inconvénient d’être Roi : exécuter des choix pénibles pour épargner le plus grand nombre mais risquer de finir de repas pour les requins. Mais peu importe ce que l’on pouvait en dire, Thranduil ne l’avait jamais déçu. Aux yeux de Luthien il l’était, ce grand et respectable Roi au cœur de lion.
C’était tout ce qu’il représentait, tout ce qu’il avait accompli, tout ce qu’il lui faisait ressentir et toutes les éloges qu’il lui avait adressé qui la rendait dans cet état. Tant de saisons s’étaient enchaînées alourdissant un peu plus chaque année son secret et aujourd’hui, à porté de l’être aimé, elle se sentait flancher comme une frêle créature à demi-morte et pourtant jouissant de vie. Toutefois elle connaissait le sacrifice. Elle savait le prix qu’elle devait payer pour demeurer ici-bas et sauvegarder la confiance et la proximité du Seigneur et de son prince ; taire à jamais ses sentiments. Si Thranduil venait à le découvrir…ses rêves seraient anéantis à jamais et elle ne pouvait se permettre une telle chose. Non…Elle avait gravé à jamais ce sourire de lui dans son cœur et se réchauffait l’âme en se le remémorant. Ses rêves devaient demeurer tel quel, de simples chimères innocentes et secrètes. Après tout il était Roi et de ce fait inaccessible. Une elfe avec les manières digne d’une vraie dame et qui plus est de haut rang devrait convenir à un monarque et non une simple musicienne doublée d’une approche masculine. Au fond ce n’était pas si grave si son bonheur n’était pas complet tant qu’elle pouvait consacrer son existence au service de Thranduil et lui témoigner toute sa fidélité.
Le séduisant séraphin ou incube – elle ignorait s’il venait du ciel ou des limbes – la soumis une nouvelle fois à la tentation en lui tendant une main salvatrice ou damnable. Peu soucieuse du paradis ou de l’enfer qui l’attendait, elle glissa sans hésitation aucune sa main dans celle offerte, relevant doucement son regard en direction du visage de son Seigneur. Sous la caresse de sa voix de velours et au contact de l’union de leur main, Luthien se redressa doucement. Elles restèrent un moment ainsi, en communion, en s’échangeant des paroles secrètes. On aurait dit qu’elles s’étaient trouvées pour ne plus jamais se séparer et dans leur inconscience, quelque part, les deux elfes savaient qu’il en avait toujours été ainsi. Qu’une attraction, plus puissante encore que celle terrestre, avait commencé à les rapprocher. Comme envoûtée et soumise à sa volonté, la jeune Noldor se laissa guider par Thranduil qui, bienveillant, l’invita à s’asseoir quelques instants. Luthien se culpabilisait un peu. La faiblesse qu’elle venait outrageusement d’exposer ne l’avantageait pas. Pour un soldat qui venait de recevoir les honneurs, fondre en larme devant son Roi faisait un peu mauvaise figure mais Luthien était entière, fidèle à elle-même et n’affichait que son vrai visage. Mais à s’y méfier. C’était la puissance de ses sentiments qui la rendait si vaillante et redoutable. Elle le remercia humblement pour son geste. Puis, à regret, leur unique contact physique se rompit mais elle pouvait encore sentir courir sur ses doigts, la chaleur réconfortante de la chair de Thranduil. Le panorama était semblable à nul autre pareil. Luthien aurait pu y demeurer des heures durant à observer la vue imprenable, elle ne s’en saurait jamais lassée. Les chandelles illuminées ici et là ressemblaient à des petites étoiles qui manquaient au ciel artificiel et lugubre du royaume souterrain. Ils demeurent un instant à contempler ce paysage jusqu’à ce que Thranduil sollicite de nouveau l’attention de son invitée. Pourquoi touchait-il toujours au but ? Sa clairvoyance n’avait-elle donc aucune limite ? Bien qu’il soit l’une des personnalités qui occupe le plus son esprit, des choses beaucoup moins agréables commençaient à lui consumer doucement l’âme. Une ombre s’étendait et elle le ressentait au plus profond d’elle-même comme l’air qui s’alourdie à l’approche d’un orage. Mais…à cet instant…ah à cet instant, sa présence et son image semblait avoir irradier la moindre petite parcelle de ténèbre en son cœur. Tout paraissait plus beau auprès de lui. Cependant, une tout autre raison faisait que ces derniers jours, Luthien paraissait bel et bien préoccupait, l’air ailleurs, physiquement là mais mentalement égarée. Une date douloureuse mais qui chaque année lui rappelait l’héroïsme de son défunt père.
- Oui en effet mon seigneur, votre sens de l’observation ne vous a pas trompé.
Elle n’était pas certaine de vouloir dire ce qu’elle s’apprêtait à lui avouer par crainte de l’ennuyer avec son passé alors qu’il avait tellement de problèmes à régler dans son royaume. Néanmoins il paraissait réellement affecté et inquiet de l’état de la jeune femme. Elle se lança alors, d’une voix mince et pincée.
- Demain est une date importante pour moi et ma mère. Aux premières lueurs de l’aube, il y aura 2052 ans que mon père a offert sa vie sur le champ de bataille qui signa la défaite du roi sorcier Angmar. Certains mortels pensent que le temps guérit les blessures mais sur moi il n’a aucun effet apaisant…C’est étrange comme le passé s’acharne quelque fois à refaire surface qu’on le veuille ou non.
Ses doigts dessinèrent machinalement et nerveusement le contour des pierres incrustées sur la dague offerte par Thranduil. Evoquer le passé l’avait toujours rendu vulnérable et elle redoutait de montrer ce visage à son Roi. Elle essaya un léger sourire mais peu convainquant. Ses yeux trahissaient cette souffrance qui avait vu le jour dans ses prunelles à ses 13 ans et qui demeuraient encore aujourd’hui.
- Mais cela ne doit pas être un prétexte pour faillir à ma tâche. Je ne suis pas la seule que le temps rappelle à de mauvais souvenirs. De nombreux dangers réclament mon attention dès demain et le moindre relâchement pourrait être fatal.
Elle ne lui mentait pas. Elle saurait faire avec même si au fond d’elle, elle souffrirait, elle ferait face. Son devoir devait passer avant tout, elle devait se montrer digne de la figure emblématique que représentait Thranduil.
Dernière édition par Luthien le Mar 22 Juil 2014 - 10:44, édité 1 fois
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Sujet: Re: Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire. [PV Thranduil] TERMINE Sam 5 Juil 2014 - 15:58
Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire
I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
Luthien & Thranduil
Malgré le nombre d'elfes loyal et valeureux qui le servent et font parti de sa garde royale, le Roi des Elfes a une vision bien différente de chacun d'entre eux. Unique. Il est tout de même très important pour un Roi d'avoir une idée précise de qui le sert, dans quel intérêt. De connaître leur passé, ce qui fait d'eux ce qu'ils sont aujourd'hui. Oui, le grand monarque ne voyait pas ses "serviteurs" comme de vulgaires soldats sans intérêt. Il se devait de les protéger aussi, de veiller sur eux. Après tout, si le Royaume tient encore debout aujourd'hui, c'est aussi et surtout grâce à eux. Bien traiter et considérer ses troupes comme il se doit, ne peut qu'apporter d'excellents résultats au final. Il n'avait donc jamais eu aucun doute sur la confiance qu'il pouvait accorder à Luthien et sur l'aide qu'elle pourrait apporter à son Royaume, qui est également sa maison aujourd'hui et ce depuis maintenant bien des siècles. Même s'il ne connaissait pas encore les moindres détails de son passé, un jour peut-être, elle décidera de se confier à lui. Cela ne l'a regardait qu'elle et il ne tenait qu'à elle d'en décider. Il était bien heureux de savoir dès à présent parmi ses troupes, tout autant que le fait de constater le plaisir que cela pouvait bien lui apporter. Ne considérant pas cela comme de la faiblesse, mais comme une preuve réelle de l'intérêt qu'elle peut porter à son nouveau rang, à son Royaume et à son Roi.
Après l'avoir donc invité à prendre place dans son salon privé et confortable, il en fit de même, sans se déconcentrer d'elle pour autant. Le doux et inlassable contact entre sa main et la sienne prit malheureusement fin. Contrairement à sa curiosité. Comme pour beaucoup de choses envers lesquelles il est sensible, il n'était pas difficile pour lui de ressentir le fait que quelque chose n'allait pas chez Luthien et plus particulièrement en ce moment. Réellement inquiet et affecté par l'état de la jeune femme, il espérait qu'elle accepte de se confier à lui. Ce qu'elle finit par faire. Attentif à la moindre de ses paroles, il semblerait que son état soit donc en rapport avec l'anniversaire de la mort de son père, prévu le lendemain même. Ainsi donc, cela faisait si longtemps pour elle aussi, qu'elle n'avait plus de père ? Malgré les années et le fait qu'il soit mort de façon honorable, son deuil ne s'était toujours pas accompli et son passé continuait à la ronger. Le Roi des Elfes pouvait parfaitement comprendre cela et en était sincèrement navré pour elle.
« Votre père, devait être un homme admirable, à n'en pas douter. Il est mort courageusement et a participé à la paix du royaume. Vous devez en être très fière. »
Le monarque abaissa lors d'un instant, son regard en direction des mains de Luthien, qui caressaient nerveusement les pierres précieuses ornant la dague qu'il venait de lui offrir. Il voulait trouver les mots pour la consoler et pourquoi pas, l'aider. Mais même pour cela, il se devait de rester sincère. C'est d'une voix quelque peu mélancolique, qu'il reprit.
« Hélas, rien ne peut guérir une telle blessure. Le temps n'aide qu'à la cicatrisation, mais comme toute blessure grave, elle reste éternellement visible. Cependant... Il nous est possible de vivre avec, de l'accepter. Voir même de s'en servir comme une force. Le passé ne pourra jamais être modifié. Ce qui est fait, est fait. Il n'y a que l'avenir, que l'on peut encore changer. »
Le passé d'un elfe, tout autant que son existence, étant bien plus immense que le monde lui-même, il valait mieux être prêt à le confronter à chaque instant. Au risque de se faire ensevelir par les ténèbres. Le Roi des Elfes lui-même, se doit encore de combattre ses propres démons du passé. Avoir abandonné les nains autrefois, ne fut pas une partie de plaisir pour lui. Il avait dû faire un choix, sauver de nombreuses vies en échange d'autres. Il aurait tant aimé connaître son père un peu plus longtemps, recevoir des leçons de lui, comme il s'acharne à le faire envers Legolas. User d'une toute autre tactique lors de son affrontement avec le dragon... Mais rien ne peut être changé aujourd'hui. Seules ses décisions futures importent. Luthien est encore jeune et intelligente, il ne doutait pas du fait qu'un jour, elle finira par comprendre toute cette philosophie de la vie. Redressant délicatement le menton, le Roi sortit enfin de ses songes.
« Demain, nous organiserons une cérémonie en l'honneur de votre père. Et de tous ceux qui ont donné leur vie lors de cette terrible bataille. »
Le bien-être de ses troupes, tout autant que de chaque habitant de son royaume est primordial pour Thranduil. Même si, cela n'allait pas ramener tous ces gens à la vie. Mais il estimait cela important.
Sujet: Re: Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire. [PV Thranduil] TERMINE Mar 22 Juil 2014 - 12:45
Luthien & Thranduil ❥ Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire
Bien qu’elle n’ait jamais douté de l’intérêt que pouvait porter Thranduil à ses nobles et valeureux serviteurs, elle n’aurait jamais songé qu’il puisse à se point se pencher sur leur vie, vivement motivé à s’enquérir de ce qui a pu façonner les êtres qu’ils sont dès à présent. Cela démontrait une fois de plus l’attention et la bienveillance dont faisait preuve ce grand et illustre monarque qui n’oubliait ni un nom ni un visage. Luthien se rendit tout à coup compte qu’elle n’était pas si privilégiée que ça finalement et que, comme tout soldat de sa garde royal, elle passait l’entretient basique de recrutement. Non, elle ne voulait pas dénaturer l’instant présent, ce qu’elle vivait était unique pour elle et elle voulait, désirait, continuer à croire que ce moment était écrit rien que pour elle. Que sa longue attente ne s’était pas écoulée en vain et qu’elle avait mérité un traitement de faveur particulier. Parce qu’elle lui était dévouée. Parcequ’elle attachait plus d’importance à la vie du royaume et du roi qu’à la sienne. Parcequ’elle faisait parti des ces êtres lumineux exclusivement nés pour anéantir les ténèbres. Mais surtout parce que de toutes les créatures qui respirent en ce monde, le seul oxygène qui la maintenait en vie était Thranduil.
Clairvoyant, il ne fut pas difficile pour le grand Roi des elfes de discerner qu’une ombre obscurcissait les traits lisses et purs de la jeune femme. Installé à ses côtés, son profond regard scintillant d’un bleu azuré posé sur elle, il paraissait comme impossible de détourner l’attention du roi ailleurs que sur la personne de Luthien. Il la tenait captive de ses prunelles, à l’écoute de ses aveux et sensible à l’émotion de ses paroles. Luthien n’était pas d’une nature à s’ouvrir facilement. Comme le coquillage veillant précieusement sur le trésor en son cœur, elle demeurait fermée, impénétrable malgré la mélancolie qui ruisselait d’elle. Elle était de ces elfes que le temps avait meurtris, non pas physiquement, mais par la disparition d’êtres chers en son cœur. Elle devait vivre avec ça sur la conscience, continuer son interminable route en emportant avec elle son lot de malheur qui, dans des milliers d’années, l’auront rendu froide, aigrie et amère. L’immortalité avait un prix, celle de la solitude.
« Votre père, devait être un homme admirable, à n'en pas douter. Il est mort courageusement et a participé à la paix du royaume. Vous devez en être très fière. »
Luthien tourna un regard attendri vers le roi à ses côtés, affirmant ses dires par un ravissant sourire nostalgique.
- Oh oui il l’était. Brave, dévoué, aimant. Il vous aurait plu. J’étais si fière d’avoir un père tel que lui que lorsqu’il est parti et ce jusqu’à ce jour, durant toute mon existence, j’ai tout fait pour marcher dans ses pas, suivant les valeurs qu’il m’avait inculqué durant mon enfance. J’espère ne jamais avoir fait quelque chose qui ait pu le décevoir de là où il est…
Sur ses dernières paroles, elle leva instinctivement son regard vers la voûte comme pour apercevoir un signe mais rien. Naturellement. Non elle n’avait jamais failli. Elle n’avait jamais trahie la mémoire de son père et avait toujours agi de manière noble et respectueuse envers autrui. Pour preuve, elle vivait cet instant de reconnaissance. Le discourt de Thranduil qui suivait l’instant de silence quelque peu nerveux eut un effet apaisant sur la conscience de Luthien qui bu ses paroles comme l’on combat la maladie en s’abreuvant d’un indispensable nectar. Ses mots étaient tintés d’une vérité qu’il n’était pas toujours facile d’accepter ou de suivre. Vivre avec, elle n’avait pas le choix mais quand bien même cela était difficile, elle était la figure emblématique qui représentait ce qui restait de son père. Elle était l’écho à son existence passée. Vu sous cet angle, la vie pouvait paraître moins cruelle et douloureuse pourtant, ce gouffre en elle, ne cessait de lui rappeler férocement que sa solitude lui pesait beaucoup. Elle se demandait quelque fois si Legolas lui ressemblerait si il devait subir la perte de son père. Oh Luthien n’avait aucun doute quant aux capacités du jeune prince à gouverner Mirkwood, il avait le potentiel pour, mais serait-il aussi solide que son père ? Perdre ses parents, la raison de notre existence, était une chose abominable et un évènement dont il n’était pas toujours facile de se remettre principalement pour des êtres qui ne fréquentent la mort qu’en de rares occasions. Quand elle frappe, elle leur fait doublement mal. Et Luthien alors…perdre le deuxième homme de sa vie après son père…elle n’oserait même pas imaginé ce qu’il adviendrait d’elle. Le pâle reflet de la jeune fille frêle et légère devenu terne, flétrie, noyée dans l’obscurité et la tristesse la plus abyssale. Une ombre, un murmure oublié déambulant tel un spectre dans les contrés mourantes de la Terre du Milieu. Elle se fit violence et chassa rapidement cette sinistre pensée qui la mit presque à bout de souffle tant l’horreur de cette vision l’avait affecté. Thranduil dissipa les sombres nuages qui siégeaient au dessus des arcades de la belle en lui faisant l’insigne honneur de donner une cérémonie de commémoration aux morts de la bataille contre le Roi Sorcier. Cette profonde et virulente vague de bonheur s’ajouta à celles qui l’avaient ravagé depuis qu’elle avait passé le seuil de ce balcon. Sa bonté n’avait aucune limite et Luthien n’avait de cesse d’éprouver une fierté immense à le servir. Comment pouvait-on le dénigrer ou même penser du mal de cet elfe à l’âme charitable ? Le regard de velours qu’elle posa alors sur lui à cet instant en disait long. Il était comme une porte menant directement aux secrets que renfermait son cœur. Un envie, un besoin irrépressible d’entremêler ses doigts aux siens la saisit soudainement mais elle devait lutter, revenir à elle avant qu’il ne soit trop tard. Son cœur chantait une sérénade qui ensorcelait et emprisonnait sa conscience tandis que ses yeux exprimaient à la fois de la reconnaissance et un sentiment troublant. L’amour. Il se lisait partout en elle, jusqu’à ses lèvres devenue rouge de ce trop plein d’amour.
- Je…Merci mon seigneur. Puisse les dieux vous glorifier pour votre bonté. Si vous le permettez, ma harpe pourrait se joindre à moi afin de chanter, en harmonie, les louanges aux défunts.
Il s’écoula un long moment où leurs deux regards s’étaient noués pour ne plus se lâcher. Luthien se redressa alors, quittant sa posture assise et le confort de cette dernière pour se tenir droite au dessus du monarque, le dominant insolemment. L’impasse. Que devait-elle faire ? Elle s’était permise de se lever sans autorisation avec l’idée de quitter la pièce retournant à ses appartements, troublée par ses sentiments qui la mettaient à l’épreuve. Elle n'en fit rien. Alors qu’elle s’était engagée, elle s’arrêta dans son élan, perdue. Elle ne pouvait pas se rassoire sans justifier l’étrangeté de son agissement et elle ne pouvait pas non plus se permettre de réclamer à prendre congé…Son visage était ouvert à la perplexité et l’embarras. Elle devait réagir et c’est ce qu’elle fit…
- Je devrais peut-être…
Elle indiqua la sortie d’un mouvement furtif de main, un sourire gêné humiliant ses lèvres, sa dague serrée contre son poitrine. Quelle déchirure quand la raison et le cœur tiraient tout deux dans une direction différente. C’est toujours ainsi que l’on se retrouvait, dans l’indécision la plus totale, entre ce que l’on voudrait faire et ce que l’on devrait faire. Luthien aurait passé la nuit à discuter de choses et d’autres en compagnie de Thranduil, à la hauteur de sa royauté, sur cette terrasse qui surplombait le royaume avec splendeur si tant sa place et sa condition lui permettaient pareil privilège.
Sujet: Re: Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire. [PV Thranduil] TERMINE Jeu 7 Aoû 2014 - 1:46
Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire
I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
Luthien & Thranduil
Que ce soit consciemment ou malgré lui, le Roi des Elfes a toujours possédé une sensibilité extrême pour ce qui est de ressentir les choses. Dans tous les domaines... que ce soit d'un point de vu émotionnel ou autre. Ce qui parfois, peut s'avérer être un lourd fardeau. En cet instant et au travers des mots de Luthien, il pouvait sentir l'admiration et l'amour qu'elle portait et porte encore pour son défunt père. Et cela le touchait. Inconsciemment, il ne put s'empêcher de se demander quel serait les pensées de Legolas s'il venait à quitter ce monde. Une pensée assez lugubre, mais qui passe dans l'esprit de n'importe qui au moins une fois dans une vie. Son regard, toujours intensément noyé dans celui de la belle elfe, il ressentait de réelles difficultés à s'en défaire. Chose qu'il n'a avec aucune autre personne. Ou alors il n'en a vraiment pas le moindre souvenir. Au fur et à mesure qu'ils échangeaient, leurs masques respectifs semblent glisser de leurs visages. La jeune elfe laisse entrevoir bon nombre de choses au travers de son regard et pas des moindres. Il y avait la joie que lui procurait l'idée de Thranduil, concernant la cérémonie de commémoration aux morts de la bataille contre le Roi Sorcier. Mais il y avait aussi autre chose... Qui semble d'ailleurs lui être destiné. Cette fois-ci, il ne s'y trompait pas. Cela le troubla lors d'un instant. Même s'il arrivait à rester de marbre à l'extérieur, intérieurement celui lui fit un tout autre effet. Comme si... cette révélation lui procurait quelque chose, ne le laissait pas indifférent. Mais, il serait néanmoins trop déplacé d'en parler Là, maintenant, tout de suite. Là n'était pas le but de leur entretien. Et puis, peut-être que tout ceci n'est que le résultat d'un simple cocktail de bonnes nouvelles.
Comme coincé dans son propre piège, il resta là, son regard transperçant noué à celui de la belle Luthien. Ce domaine n'était pas vraiment le sien et cela l'effrayait même presque un peu. Les sentiments... l'attirance... Il ne devait pas songer à autre chose qu'à ses priorités. En tant que Roi, il devait garder la tête froide. Mais voilà que pour une fois, il eut l'impression de divaguer vers un sentiment agréable. Ou peut-être n'était-ce qu'une impression. Quoi qu'il en soit, Luthien se leva et coupa assez brutalement le filament de ses songes. Le monarque cligna plusieurs fois des yeux, la proposition de la jeune elfe n'étant pas non plus passé dans l'oreille d'un sourd.
« Il va de soi que vos talents sont les bienvenus à la cérémonie. Comme toujours, le Royaume aura grand plaisir de vous entendre. Et j'ose espérer qu'il en sera de même pour tous ces êtres chers qui nous ont quittés... »
A son tour, il se redressa gracieusement, se tenant droit devant Luthien avant de la contourner et de mettre fin à se supplice intimidant qui semble mettre particulièrement mal à l'aise la belle demoiselle. Il n'était point là pour la torturer ni lui transmettre le moindre malaise. Il était donc peut-être temps de mettre fin à leur échange. D'autant plus que Thranduil se rappela seulement en cet instant des tâches qui lui restaient encore à faire. Dont les préparatifs pour la cérémonie. Perfectionniste de nature, tout le monde se devra de faire en sorte que tout soit parfait. Ou du moins, selon lui et surtout comme bon lui semble. Mais avec Luthien à la harpe et en chant, il savait déjà que cela glorifierait l'ambiance de la soirée. Ayant déjà eu moult occasions de la voir et de l'entendre à l’œuvre. Il n'avait donc rien à craindre à ce propos. De sa main droite, il frôla légèrement le bas du dos de Luthien, l'accompagnant jusqu'à l'entrée de l'immense balcon royal.
« Veillez à prendre grand soin de ce présent et à vous préservez jusque demain. J'ai grande hâte... »
Le Roi des Elfes lui sourit tendrement, avant de pencher délicatement la tête en avant afin de la saluer dignement. En effet, il avait vraiment hâte d'être à demain. Aimant particulièrement les cérémonies, faire la fête. Même si celle-ci risque d'avoir un arrière goût de nostalgie, de deuil et de tristesse, le fait de réunir une grande partie du Royaume et de rendre hommage était déjà une bonne chose. Il jeta donc un dernier regard à Luthien, qui risquerait hélas de la laisser sur sa faim, ou d'éveiller encore plus d'ambiguïté en elle, avant de retourner à ses occupations.