Sujet: Quand l'aide est féminine [Ilhy&Fraìa] Sam 21 Juin 2014 - 17:16
Quand l'aide est féminine
Ilhy & Fraìa
C’était une journée comme toutes les précédentes. Elles passaient et se ressemblaient, sans évènement majeur qui puisse réellement casser la routine de la belle Fraìa. Couture, musique, affaires marchandes traitées dans le cabinet de son père rythmaient encore et encore son quotidien, inexorablement. De temps à autre, elle se permettait un petit plaisir, une ballade dans les couloirs de pierre d’Ered Luin jusque sur les Terrasses des grands halls, une escapade pour aller tirer quelques flèches sur une cible de bois plus loin dans la cité, une visite à son roi préféré… C’étaient les petites choses qui égayaient sa vie. Et ce jour, elle avait décidé en se levant qu’elle irait parcourir les étals du marché au lieu d’additionner des chiffres dans un bureau trop calme, une fois venue l‘après-midi. Elle avait bien évidemment prévenu son père, et une fois le repas terminé c’était avec son inusable suivant qu’elle était sorti de la demeure familiale.
Pour une fois, elle avait opté pour une tenue discrète à l’oeil mais néanmoins riche et digne de son statut. C’était une robe drapée au tissu lourd, d’un bleu foncé sur lequel des motifs géométriques étaient tissés en fils plus sombres et noirs, qui épousait sa taille et dégageait avec subtilité le début de ses épaules et la vallée de ses seins, sans trop en dévoiler pour autant. Sa barbe était tressée avec soin, tenue en plusieurs points par des fermoirs en or blanc gravés de runes khuzdul annonçant joie et prospérité, cadeaux d’un prétendant au bon goût et il en était de même pour son épaisse chevelure, tressée en partie tandis que le reste descendait en cascade d’ébène sur ses épaules et dans son dos. Demi-sourire aux lèvres, elle traversa les rues qu’elle connaissait déjà par coeur, le nain sur ses talons. Quelques têtes se tournèrent sur son chemin, mais elle était habituée à ne pas s’en offusquer et elle salua même quelques visages connus ici et là, jusqu’à ce qu’elle parviennent enfin sur la place qui l’intéressait. Il y avait du monde, plus qu’elle ne l’avait anticipé à vrai dire, et les nains semblaient former une petite marée de personnages allant et venant dans une cacophonie impressionnante. Cela ne l’arrêta pas pour autant, et elle se glissa dans l’allée principale du marché pour commencer à observer les étals. Elle en passa plusieurs avant de faire signe à son suivant afin qu’il débourse quelques pièces pour elle sur une pièce de tissu qui l’inspirait. Un peu plus loin elle observa avec amusement deux jeunes nains s’émerveiller devant des haches de belle facture, bien trop chères pour eux, avant que leur mère ne les retrouve pour les engueuler et un sourire triste filtra sur le visage noble de Fraìa, le temps d’un instant fugace. Elle chassa néanmoins rapidement toute pensée amère et se remit en quête de nouveautés.
Elle y passa une bonne heure avant qu’un regard en direction du nain qui la suivait toujours en portant ses achats ne lui dise que si elle désirait un peu de liberté, le moment était probablement venu. Et qui était-elle pour dire non à la liberté ?! Ni une ni deux, elle esquissa quelques pas rapides sur le côté pour se fondre derrière un groupe, sa petite taille lui permettant de disparaître de la vue du pauvre serviteur qui ne faisait que son travail. Sitôt fait, elle poursuivit sa route d’un pas rythmé mais pas trop pressé pour ne pas attirer l’attention, et s’enfourna dans la première ruelle qui se présentait à elle, avant de jeter un coup d’oeil malicieux au coin du mur pour s’assurer que sa fourberie avait bien fonctionné… uniquement pour croiser le regard du nain qui essayait de progresser dans la foule malgré la gêne énorme que représentaient les lourds paquets qu’il se coltinait. Par Mahal ! Il s’accrochait celui-là !! En tout cas, c’était râpé pour ce qui était de faire croire qu’elle s’était perdue innocemment, comme elle l’avait déjà fait nombre de fois… Elle poussa un soupir et se demanda un instant si elle attendait sagement là que l’autre chevelu la rejoigne, ou si elle tentait le tout pour le tout et essayait de s’éclipser quand même. Cette hésitation dura un instant seulement et elle repartit dans l’autre sens, ses chaussures claquant légèrement sur les grosses dalles de pierres parfaitement alignées et polies comme elle se hâtait. Mais ce n’était pas une ruelle qu’elle connaissait très bien, et elle ne se permit pas de courir, ce qui serait impropre. L’un dans l’autre elle se trouva bien vite à hésiter quant à la direction à prendre, alors qu’une voix s’élevait non loin, son poursuivant l’ayant déjà bien rattrapée.
« Mademoiselle ! Attendez !! Votre père… !!! »
Oui, son père allait le tuer s’il apprenait qu’il l’avait laissée seule. Mais s’il était intelligent, il resterait tranquille non loin de leur demeure et attendrait son retour, plutôt que d’aller cafter à son sujet. Un peu de répis était-il donc vraiment trop demandé ?! Elle ignora les quelques passants qu’elle croisa, gardant la tête haute pour finalement tourner dans une rue sur sa droite avant de cesser tout mouvement. Le marché était suffisamment éloigné à présent, et ses pas seraient sans nul doute ce qui la trahirait maintenant. Elle se tut donc et pria pour un petit miracle, déjà prête à devoir se résoudre à retourner chez elle avec ce rabat-joie collant sur les talons. Elle se consola en se disant qu’au moins, elle avait fait quelques achats sympathiques. Et l’adrénaline qui pompait dans ses veines était, elle, un changement inattendu.
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Sujet: Re: Quand l'aide est féminine [Ilhy&Fraìa] Mar 1 Juil 2014 - 14:35
Quand l'aide est féminine
Fraia | Ilhy Sombrelande
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▬ Non, je suis juste venu regarder. Si Dwalin savait que je touche à une arme, je me ferais tirer les oreilles si fort qu'on me prendrait pour une elfe !
Je secouais gentiment la tête, assise sur une table dans un coin de la salle d'entraînement. Positionnée en tailleur, j'avais même mis des vêtements jolis pour l'occasion. Quelle occasion ? Mon non-entraînement. Ca me pesait énormément, de ne pouvoir prendre les armes et de frapper, de tailler, de repousser mes limites. Mon professeur préféré avait bien choisi sa punition. Et puis, à dire vrai, ce repos me faisait du bien. Mes blessures me faisaient encore souffrir, et même si l'idée d'être inactive aurait pu me rendre folle, j'étais contente. Contente de ne pas avoir à approcher Fili. Parce que, quand j'y pensais, toute cette histoire me donnait des pensées noires et sombres. Je repoussais ces idées, me levais et sortis. Mieux valait que je prenne l'air.
Faire un tour au marché me changerait les idées, et après avoir vérifié que j'avais pris ma bourse ce matin en me levant, je fendis la foule pour pénétrer parmi les étals. Ma tunique bleue bordée de fourrure blanche au blason de la garde faisait de moi non pas une de ces naines nobles - même si j'en étais une, officieusement - et j'avais un statut guerrier plutôt que féminin. Cela m'allait parfaitement, et même si certains regards se posant sur moi étaient clairement désapprobateurs, je savais que je m'étais fait une place. Les nains avec qui je combattais, ceux que je connaissais, ils savaient mon envie de combattre, mon côté patriotique et volontaire. Je n'étais plus la nouvelle venue, j'étais Ilhy, la tigresse. La tigresse ... C'était Fili qui avait trouvé ça - parce qu'il était le Lion de Durin. Et que moi, sa compagne de combat, je me devais d'avoir un surnom félin. Parce qu'on faisait la paire.
▬ Pardon ! m'excusais-je : perdue dans mes pensées, j'avais fait tomber un morceau d'armure sur un stand. Je me baissais et remis l'objet à sa place, sous l'oeil méfiant de son vendeur.
Je ne demandais pas plus d'informations et m'en allais d'un pas pressant. Peut-être valait-il mieux que je rentre ? Je ne voulais même pas penser à si je croisais Fili ici ... La honte et la culpabilité me rongeaient comme du venin. Mes joues s'empourprèrent, et j'avais fait volte-face pour rentrer à l'auberge, quand j'entendis des cris. Un nain portant moult paquets semblait désespéré. Il essayait de courir, et mon regard se porta sur une naine plus loin. Elle tentait d'aller vite, mais ne courait pas - avec une robe telle que la sienne, ça aurait été stupide de tenter une telle chose. Je ne sais ce qui se passait, mais j'avais bien envie de lui venir en aide tiens. Un peu d'action ! Je me glissais à travers les passants qui observaient le pauvre nain. Le pauvre. Néanmoins, par solidarité féminine et par désir d'action, je lui rentrais dedans. Je roulais sur moi-même, feignant de m'être fait surprendre. Le nain tomba de concert, éparpillant les affaires autour de lui.
▬ Oh je suis désolée, je ne vous avais pas vu ! Attendez je vais .. oh pardon ! Vraiment désolée, je suis si maladroite !
Souriant intérieurement, je ne cessais de le faire tomber, le heurtant, cognant nos fronts, au point qu'il avait l'air plus désespéré encore. Mon petit manège dura quelques minutes, le temps que la demoiselle disparaisse à la vue du nain, et soudain, je fus sur mes pieds ; une dernière excuse, et je me fondis de nouveau dans la foule. J'avais vu par où elle était partie, et je coupais court à travers deux ruelles, mon pas rapide tenant la distance. Enfin, j'apparus dans la ruelle, et lui coupais la route, alors qu'elle marchait à quelques pas de moi. Mon regard bleu se posa sur elle, et j'effaçais tout dédain pour celles qui partageaient mon sexe et ma condition de mon regard.
▬ Oh, de rien, mademoiselle fis-je d'une voix amusé, en formant une petite courbette.
J'avais l'air aussi amusée que d'habitude. Mais je sentis aussi une pointe de jalousie : cette femme avait une magnifique barbe. Tout chez elle faisait d'elle un véritable bijou, de ses traits élégants à sa carrure féminine et désirable. Je ressemblais à un sac à pommes de terre, à côté d'elle ; je retins un froncement de sourcils, avec l'envie de m'en aller, mais sans savoir pourquoi, je restais immobile face à elle, dans une attitude masculine, le menton fièrement dressé vers elle. Allait-elle me remercier ou passer son chemin ? Ou pire, me faire des remarques sur ma tenue, comme s'y plaisaient nombre de nos consoeurs naines ? Si elle faisait cela, je l'ignorerais et m'en irais.
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Sujet: Re: Quand l'aide est féminine [Ilhy&Fraìa] Mer 2 Juil 2014 - 23:08
Quand l'aide est féminine
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Pour elle qui avait souhaité s’éclipser en toute discrétion afin de mieux feindre l’innocence plus tard, c’était plutôt loupé. Raté de chez raté, même. L’idiot de nain qui lui servait de valet avait la tête trop dure pour la laisser partir si facilement, apparemment. Et il était aussi bien trop stupide pour le faire en silence… Malgré cela, elle avait choisi de poursuivre sa route, hâtant un peu plus encore le pas dans l’espoir de le semer, ou qu’il comprenne de lui-même le message et se décide à cesser de la poursuivre. La dernière vision qu’elle avait eut de son bourreau était celle d’un homme encombré de paquets, se heurtant avec une certaine violence à un autre nain. C’était la sa chance, avait-elle pensé.
Elle tourna dans la ruelle et s’immobilisa, tendant l’oreille, son coeur battant encore la mesure dans sa poitrine. L’appréhension, l’excitation, tout à la fois, la saisissait encore et elle porta la main à son col, tachant de faire se calmer celui qui s’était emballé plus que de raison. Tout en le maîtrisant, elle revenait sur terre, et réalisait ses actes, les découvrant avec un autre regard, celui de la femme respectable qu’elle devait être. Elle aurait presque rougit de honte à y penser. Ainsi l’appelée devant tous, le nain avait probablement attiré leur attention pas uniquement sur lui mais aussi sur elle-même. Il n’y avait aucune chance que cette image ne se propage pas, sous une forme ou une autre. Elle, fuyant son suivant en plein milieu du marché. Elle prit une inspiration et tacha de se rassurer, à présent, reprenant sa marche plus lentement comme elle ne voyait rien arriver. Peut-être que personne n’avait remarqué. Ou qu’ils ne l’avaient pas reconnue, de dos. Ou peut-être… Elle sursauta alors qu’une ombre surgissait soudainement devant elle, la peur la saisissant un instant avant qu’elle ne se représente le visage féminin, presque imberbe devant elle. L’autre naine lui lança un « De rien » qui frisait l’ironie avant de lui faire une courbette rieuse.
« Vous m’avez fait peur… Enfin, surprise. »
Elle ne put s’empêcher de jeter un regard en arrière, vérifiant une nouvelle fois si elle était suivie mais rien ne vint et elle en fut soulagée. Reprenant une expression plus seyante, plus distinguée et noble que celle qu’elle avait laissée échapper à l'instant dans sa frayeur, elle avisa de nouveau la jeune naine, remarquant seulement alors sa tenue peu habituelle. Ce bleu bordé de blanc, elle l’avait vu à l'instant, sur ce qui lui avait semblé être un jeune nain beaucoup trop frêle. Elle réalisa seulement alors pourquoi la femme s’était ainsi permise de lui donner du “De rien”.
« C’était vous... Merci, je suppose. »
Elle lui offrit alors un fin sourire et hocha la tête, ses genoux se pliant un instant pour lui faire perdre quelques centimètres afin de marquer sa phrase. La remercier pour son aide était la moindre des choses qu’elle pouvait faire, même si cela s’avérait extrêmement embarrassant compte tenu des circonstance de cette assistance toute féminine. Elle tacha de ne pas se montrer trop incommodée par toute cette situation, en étant après tout l’auteur elle n’avait pas le droit de se plaindre, mais elle ne put s’empêcher de se fustiger mentalement une fois de plus. Où donc avait-elle la tête…
« Je suis navrée de vous avoir entraînée là-dedans. »
Elle espérait sincèrement que cela ne lui avait pas causé de torts. Si elle s’était vraiment cogné contre lui de plein gré afin qu’elle puisse mieux lui échapper, c’était… Elle n’avait pas de mots pour ce que c’était, à vrai dire. Plus qu’étonnant, impensable. Fraìa marqua une pause, et finalement, se décida à sceller ce qu’elle estimait être une dette. Cela voulait dire lever son anonymat et risquer que de vilaines choses soient dites à son propos, mais quelque chose lui disait que sa comparse avait bien agit en sa faveur délibérément. Et à partir de là, il en allait de son honneur, il ne pouvait donc pas en être autrement à ses yeux :
« Fraìa, fille de Baìn, vous est redevable ! Mais nous devrions peut-être avancer... »
Elle craignait encore d’être rattrapée si elle restait en place, et préférait marcher afin de rallonger la distance entre elle et le marché, et embrasser ainsi cette liberté si durement obtenue. Utilisant le “nous”, elle offrait la possibilité à sa cadette de la suivre pour quelques temps, si elle le souhaitait uniquement. Elle ne pouvait lui en demander plus à présent, mais elle songea qu’elle pourrait en effet apprécier partager cette balade avec elle, si elle acceptait. D’autant plus qu’elle se trouvait extrêmement curieuse envers sa personne, à la voir ainsi accoutrée, mais elle ne pouvait bien sûr aucunement presser les questions qui lui venaient à l’esprit.
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Sujet: Re: Quand l'aide est féminine [Ilhy&Fraìa] Ven 10 Oct 2014 - 12:46
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Fraia | Ilhy Sombrelande
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Je ne m'étais jamais sentie supérieure aux autres naines. Nous étions trop peu, à présent, pour que je les haïsse ou les rabaisse. Néanmoins, je savais que je n'étais pas comme elles. Ma mère, une naine respectable, m'avait dit un jour que j'étais sûrement une farce, un cadeau empoisonné des dieux. Père était plus doux avec moi. Enfin, était. J'avais coupé les ponts avec eux, et je ne regrettais aucunement ce geste. Si j'étais, ici, une simple naine, déchue de son titre, ignorée de tous, j'étais fière de savoir vivre par moi-même et de me faire accepter pour ce que j'étais, et non ce que je représentais. Mon regard de glace se posa sur la naine face à moi, et j'admirais un instant sa barbe fournie. Voilà une femme qui devait avoir nombre de prétendants, surtout que d'après ce que j'avais vu, elle devait être noble, même si je ne savais à quel échelon.
Je me contentais de hocher la tête à ses paroles, acceptant sa gratitude incertaine. Encore une fois, mes pupilles suivirent ses gestes, et alors que je me disais que je n'avais plus rien à faire ici, passant mes mains sur ma tenue masculine, sa voix résonna de nouveau. J'eus un petit rire semblable à un grognement, et je repoussais mes mèches de cheveux qui tombaient sur mon front, d'un air amusé.
▬ Je m'y suis entraînée seule, ne vous inquiétez pas pour cela.
Je n'étais pas du genre à rejeter la faute sur autrui. Si j'avais des ennuis à cause de ça, j'assumerai les conséquences, voilà tout. Mais je ne pensais pas qu'on puisse me punir pour avoir malencontreusement cogné un nain dans la rue. C'était un accident. Et si cet accident pouvait aider cette naine à s'échapper un peu ... Je ne savais que trop bien combien la vie de noble pouvait être étouffante. Je l'avais fuie, sans me retourner ; toutes les naines n'avaient pas la chance de pouvoir choisir, ou de s'en donner la peine. Quand la naine se présenta, mon maintien se changea, et à la manière des gardes, je mis ma main sur mon coeur et m'inclinais respectueusement, avec moins d'ironie que tout à l'heure. Si mes souvenirs étaient bons, c'était une naine de bonne famille. Mais mon salut un brin martial n'avait rien à voir avec cela ; les présentations officielles n'étaient-elles pas de bonnes raisons de se montrer sous son meilleur jour ?
▬ Je suis Ilhy. Vous avez raison, avançons.
Je m'étais incluse directement. Etrangement, nous formions un groupe, à présent ; un duo, plus exactement. Je l'avais aidé, et j'étais curieuse de voir ce qu'elle espérait faire de sa récente liberté. Alors, tout en marchant dans la ruelle, faisant bien attention à ne pas croiser la rue principale, nous nous éloignâmes. J'avais volontairement écarté le nom de famille, ou ma généalogie. C'était inhabituel pour un nain, et peut-être encore plus pour les naines, qui mettaient souvent le nom de leurs géniteurs en avant. Mais moi, je n'avais plus le droit à ce genre de choses. J'avais renié mes origines. J'espérais que Fraìa, puisque c'était son nom, n'insisterait pas là-dessus.
▬ Où voulez-vous aller, Dame Fraìa ? questionnais-je, la curiosité mordant dans mes propos.
Rejoindre un amant, ou encore aller dans des endroits qu'elle n'avait jamais visité ? Quelle curiosité poussait cette naine ? J'avais moi-même fui, dos à mes problèmes, pour apprendre l'art de la guerre. Une lance à la main, je savais que j'avais fait le bon choix. Mais elle, ce n'était que temporaire. Elle retrouverait bientôt sa famille, son rang. Un instant, la mélancolie me prit, de mon père, de ma maison. Mais je repoussais tout cela, en songeant à ce que javais gagné. La fierté, l'assurance. Et quelques nains qui m'étaient devenus précieux au point que j'aurai pu mourir pour eux. Un sourire s'épanouit sur mes lèvres, alors que j'attendais patiemment la réponse de la naine.
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Sujet: Re: Quand l'aide est féminine [Ilhy&Fraìa] Sam 18 Oct 2014 - 13:49
Quand l'aide est féminine
Ilhy & Fraìa
C’était embarrassant, tout de même. Fraìa avait remercié la jeune naine qui lui était venue en aide, avant de s’excuser pour toute cette situation. Mais l’inconnue n’en semblait pas importunée, riant presque, tenant sa position en l’assurant que tout ce qu’elle avait fait était par choix personnel. Bien sûr… Elle ne l’avait pas forcée à l’aider, mais tout de même… A dire vrai, l’aînée ne savait comment réagir, comment exprimer sa gratitude et repayer ce qu’elle estimait maintenant être une dette, même si l’autre ne verrait peut-être pas les choses ainsi. La chose paraissait-elle futile à quelqu’un de sa trempe ? Une foule de questions se bousculaient en sa tête, se demandant quelle était l’histoire de cette naine exactement. Elle lui semblait… hors du commun. Mais peut-être était-ce seulement elle qui n’était pas assez au fait des changements en ce monde ? Elle en doutait cependant. Quoi qu’il en soit, avant de se permettre une quelconque impolitesse ou des questions, elle marqua par ses paroles la dette qu’elle ressentait à son égard, avant de l’inviter à continuer leur chemin. Elle ne pouvait qu’espérer que donner ainsi son nom à cette inconnue n’était pas une erreur. Elle fut saluée de manière quasi virile mais non moins respectueuse, et la jeune naine se présenta comme Ilhy. Tout court. Inutile de préciser que cela ne fit qu'affûter un peu plus la curiosité de Fraìa, qui avait déjà plusieurs hypothèse pour cette absence de patronyme. Mais elle ne s’avança pas à la questionner à ce sujet, se doutant qu’il s’agissait d’un sujet probablement délicat. En lieu et place, ce fut elle qui fut interrogée, sur sa destination. Elle se retrouva bien bête en cet instant.
« A dire vrai... Je n’y ai pas vraiment réfléchi. »
C’était un demi-mensonge. Elle n’y avait effectivement pas réfléchi jusque là, mais elle n’en avait pas moins une petite idée maintenant qu’on le lui demandait. Cependant, elle avait peur que cela ne semble complètement anodin aux yeux de quelqu’un qui, comme Ilhy, n’avait visiblement pas les mêmes libertés qu’elle en cette vie. De plus, c’était son petit secret. Etait-il sage de le révéler à la première personne qui se montrait serviable et plaisante ? Après quelques secondes de pourparlers intérieurs, elle songea cependant que paraître embarrassée à propos de sa destination n’était peut-être pas ce qu’il y avait de plus sage, quand on tient à sa réputation et ses joues s’empourprèrent légèrement à cette idée.
« Mais il y a bien un endroit que j’apprécie particulièrement… Plus haut. »
Elle jugea qu’elle pouvait simplement se garder d’expliquer pourquoi elle l’aimait particulièrement. De toute façon, elles avaient encore un peu de marche avant d’y arriver. Si tant est que Fraìa retrouvait son chemin dans ces ruelles qu’elle ne connaissait pas bien. Mais la principale chose à faire était de monter sur les hauteurs de la ville... Elle tourna donc naturellement dans une petite allée qui semblait grimper, sur leur droite. Les rues étaient déjà bien plus calmes et l’on n’entendait plus l’agitation du marché. Fraìa se détendit progressivement, comme si elle savait à présent qu’elle s’était suffisamment éloignée pour ne pas qu’on la rattrape. Comme si elle pressentait qu’Ilhy était bel et bien de son côté, et qu’elle avait la possibilité de compresser maintenant, en présence amicale. C’était si rare... Presque une nouveauté pour elle, tant cela avait fait longtemps. Elle songea un instant à un moyen de relancer une conversation qui soit plaisante pour l’une comme pour l’autre, mais elle ne connaissait pas assez sa consoeur pour savoir ce qui l’intéressait. Elle savait tout juste son prénom… Et ce qu’elle voyait d’elle : son accoutrement, sa manière d’être. Tout cela tendait davantage à soulever des interrogations qu’à lui fournir matière à extrapoler sur ses centres d’intérêt. Alors finalement, elle se lança :
« Votre tenue porte le blason de la Garde. Je ne voudrais pas me montrer indiscrète, mais je dois avouer que cela éveille ma curiosité. »
Elle ne désirait pas non plus élaborer d’hypothèse erronée, ce pourquoi elle préféra rester vague dans ses propos plutôt que de poser une question directe, qui aurait pu se révéler stupide ou même vexante. Et de manière générale, piquer la fierté d’une naineétait une très mauvaise idée (plus encore que celle d’un nain, parfois). Qu’il s’agisse là d’une tenue honorifique décernée pour une raison ou une autre, d’un vêtement appartenant à un jeune frère ou, mais cela était plutôt incroyable, d’un réel symbole d’appartenance, Fraìa supposait que la naine n’aurait pas de problème à lui en faire part. Pourquoi le porterait-elle si fièrement sinon ? Dans le cas contraire… Elle lui faisait confiance pour trouver une échapatoire afin d’éluder une réponse embarrassante. Après tout, son interlocutrice semblait à même d’effectuer quelques pirouettes...