Les nains sont les membres d’un peuple fier par nature, vous n’avez qu’un regarder, mettez dans une même pièce un nain, un homme, un elfe et un hobbit… les deux plus fiers seront les nains, et les elfes. Avec forte dominance chez les enfants de Mahal. La victoire restait donc assurée pour ceux portant la barbe. Il est pourtant des jours où un nain sera plus fier que d’habitude d’être justement un nain. En premier lieu, leur grande résistance à l’alcool… ils pouvaient tous s’enivrer sans tourner rouler sous la table avant l’aube. Bon ok… les moins résistants ne tenaient pas une heure.
Bref… tout ça pour dire que parfois, plus que d’autre jours, Fili se sentait extrèmement fier d’être parmis les siens. Par exemple… la fois où on l’avait enfin autorisé à apprendre à manier cette épée qui était maintenant sienne, l’épée double qui pendait à sa ceinture, dans son fourreau. Dans les premiers temps, inutile de dire que ce n’était pas glorieux, Dwalin avait même eu l’air totalement affligé en voyant son élève attaquer un pauvre mannequin en hurlant :
— Je t’aurai espèce de Troll ! Tu n’auras pas notre montagne !
A force d’entraînement et de courage – car avec les bleus qu’il se recevait, il en fallait – une nouvelle responsabilité lui fit donnée, s’occuper – de temps à autre – pour qu’il soit prêt lorsque viendrait pour lui l’heure de commander, donc s’occuper nous disions de diriger quelques tours de garde au sein de la montagne. En effet, ce serait là un parfait entraînement pour lui, apprendre à être un bon chef, capable de diriger n’importe quelle bande d’olibrius tout en restant magnanime.
Devenir un membre (même honoraire) de la garde était un véritable honneur et lors de leur première patrouille ensemble, il s’était produit une chose étrange… ils étaient passablement sous l’influence d’alcool et de fait, les plus atteints ne filaient plus bien droits. Fili s’amusait de la situation tout en restant sur ses gardes pour ne pas faillir à sa tâche, ne pas voir la déception dans les yeux de son oncle s’il apprenait que non content de faire les idiots, ils buvaient aussi – pour se donner du courage – avant de partir en mission.
— Et que l’aube soit rouge !, s’exclamait l’un des nains, levant son poing en l’air, ainsi que sa lame fraichement aiguisée.
Des cris lui répondirent, ceux que l’on ne trouve que chez les nains, qui montrent que ce ne sont pas que des êtres épars, mais une grande famille. Une chose que personne ne peut comprendre en dehors d’eux.
Quand ils revinrent dans les prémices du matin, tous avaient passé une très bonne nuit et plaisantaient autour d’un verre en attendant la relève. La cible du jour était un ancien, sans doute usé par l’âge, au nom que Fili avait oublié. Il se faisait gausser par ses frères d’armes.
— Tu as vraiment cru qu’on se faisait attaquer par un fantôme ? Tu sais pourtant que les revenants n’existent pas !
Et ce dernier de répondre :
— Mais j’ai marché sur ce truc gluant, ça colle encore sous la botte, ça aurait bien pût être de l’ectoplasme ! Ha ! Riez si vous voulez, mais je vous jure qu’on ne va pas tous gentiment dans les halls de Mahal !
Une fois encore, tout ce petit monde partait à rire et Fili, en temps que plus jeune de cette pièce, devait tout de même mettre son petit grain de sel dans l’histoire.
— Oui enfin… votre ectoplasme était juste un pauvre doryphore que vous avez écrasé. Avec votre cri, si des troupes ennemies avaient été présentes, nous aurions été découverts en moins de temps qu’il n’en faut pour charger. Vous êtes tous de grands guerriers, on attend de vous que vous agissiez comme tel. Pour la prochaine ronde, pas d’alcool avant de partir… ça vous fait perdre vos sens.
Tous hochait la tête, oui, même ce nain qui ne semblait qu’être obnibulé par son verre, en train de fixer les effets colorés que celui-ci créait… comme lorsque l’on joue avec un prisme.
Cela étant, ils avaient terminés la soirée entre eux. Ponctué de rire, de boisson, de farces en tout genre… C’était cela être un nain, pouvoir se détendre, se comprendre… certes, les autres gardaient une distance avec lui, vu qu’il était l’héritier de Thorin, mais même avec cela, ce sentiment de grande famille restait présent et gonflait d’orgueil et de fierté ce jeune nain.