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Sur la piste d'un Roi [Arador]
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 Sur la piste d'un Roi [Arador]

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MessageSujet: Sur la piste d'un Roi [Arador]   Sur la piste d'un Roi [Arador] EmptyDim 1 Mar 2015 - 10:52

Le nombre d'orcs parcourant les plaines de l'Eriador ne cessait de s'accroître… à moins qu'il n'ait eut de la « chance » jusque là. Quoiqu'il en soit, cette fois-ci faisait exception. Il était tombé par hasard sur la piste et les traces n'étaient pas suffisamment vieilles pour qu'il la laisse de côté. Un entre deux qui lui donnait bon espoir de pouvoir les rattraper s'il s'en donnait les moyens. Ménager Baraz restait sa ligne de conduite principale car en cas de fuite, il aurait besoin d'un cheval capable de tenir la distance. S'il poussait sa monture dans ses retranchements, il serait bloqué sans possibilité de retraite ce qui signerait leur arrêt de mort à tous les trois. Peu importait où Fang se trouvait, il savait que le « meilleur ami de l'homme » serait là lorsqu'il aurait besoin de lui.
Suivant la piste en gardant un trot régulier que le hongre n'aurait aucune difficulté à maintenir pendant un moment, Masennuil garda les yeux rivés sur la piste. Celle-ci s'effaçait par moment, l'obligeant à descendre de selle pour vérifier la bonne direction ou effectuer des ronds de plus en plus larges depuis la dernière empreinte en espérant tomber sur la prochaine piste. Heureusement Baraz était habitué à ce genre d'exercice et ne rechignait pas, se donnant à l'exercice avec docilité. C'était un animal endurant et rustique avant tout ce qui faisait de lui un compagnon idéal pour le voyage d'un Rôdeur. Une bête rapide aurait été intéressante mais les jambes fines qui allaient avec ce genre d'animal ne convenaient pas à l’ascension de monts rocheux et pentus. À moins de se montrer particulièrement prudent et attentif au chemin à employer. Masen préférait se fier à une bête qui saurait mieux que lui quel sentier arpenter et pour cela, Baraz était idéal.

Il s'était arrêté près d'un point d'eau la veille afin de compléter ses réserves et permettre à ses compagnons de s'abreuver correctement. Un repos bien mérité dans l'eau avait fait du bien aux membres fourbus du hongre.
Il savait que cette pause pouvait lui faire perdre un temps précieux mais la précipitation était un ennemi qu'il ne souhaitait pas se faire. La pondération et la patience du chasseur lui convenait mieux. Les orcs ne disparaîtraient pas, il pouvait suivre leur piste ainsi durant des jours, s'arrêter quelques heures ne menaçait en rien sa traque. En revanche, perdre Baraz serait une perte considérable qui pourrait bien condamner ses efforts.
Cette petite halte leur permit de retourner sur les traces des monstres et Masen se félicita de son choix lorsqu'il sentit la vigueur et l'aisance avec laquelle le hongre reprenait ses efforts. La traque reprit et le Rôdeur caressa du bout des doigts le fourreau de son épée avant de refermer ses doigts sur la poignée. Il était quelqu'un d'incroyablement calme mais il savait aussi comme il aimait l'ardeur de la bataille et l'impatience sauvage commençait tout juste à fredonner dans ses veines.

Il en était là de ses pensées lorsqu'il remarqua quelque chose, un peu plus loin à l'horizon. Exactement là où se dirigeait la troupe d'orcs qu'il traquait. Si dans un premier temps il commit l'erreur de penser les avoir rattraper, il réalisa bien vite qu'il n'en était rien. C'était un autre cavalier. Il talonna en douceur sa monture et celle-ci accéléra, lui permettant de se porter à la hauteur de l'homme.

- Bien le bonjour ! Lança-t-il avec bonne humeur.

Il nota la présence d'armes et fronça légèrement les sourcils, partagé entre deux réactions. Il se décida finalement pour une question directe, histoire de pouvoir avertir le voyageur de ce qui l'attendait s'il poursuivait dans cette direction. N'importe qui pouvait porter une arme mais tout le monde ne souhaitait pas forcément s'en servir et encore moins faire face à une troupe de monstres. Seulement la coïncidence était trop belle et de toutes façons on lui avait déjà reproché sa franchise. Dans le pire des cas, s'il se trompait, l'homme se contenterait de démentir et l'affaire serait réglée très rapidement. Tourner autour du pot n'était ni dans son intérêt ni dans celui du voyageur si celui-ci n'avait aucunement l'envie de se confronter aux créatures de l'ombre.

- Seriez-vous à la poursuite des orcs, messire ?

Spoiler:


Dernière édition par Masen Patte de Warg le Dim 1 Mar 2015 - 21:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sur la piste d'un Roi [Arador]   Sur la piste d'un Roi [Arador] EmptyDim 1 Mar 2015 - 15:25




« Il y a une passion pour la chasse qui est profondément implantée dans le cœur de l’homme.»




Eriador, dans les grandes plaines du sud, sur une petite route de campagne.




Sur un sentier désert, le pas cadencé d’un cheval claquetais contre les pierres humides.  Celui d’un cavalier seul, errant sur ces terres froides et austères. Un homme grand et sombre, qui gardait des yeux couleurs d’un sombre acier, fixés devant lui, tout à ses pensées. Il avait ceint, un sabre éthéré. Et en bandoulière, un arc chantant. Etait-il en chasse ? L’allure de sa monture, et l’indolence de sa posture ne semblaient pas le montrer. Pourtant, il était bien sur les traces d’une proie. Mais peut-être par lassitude, ou par habitude, laissait-il ainsi aller ses pas, intimement sûr de parvenir à ses fins.

Son regard parcourant l’horizon, il suivait devant lui, une chienne bâtarde, mi-louve. Elle reniflait le sol consciencieusement. Son odorat avait toute sa confiance car il  n’était pas exactement le meilleur chasseur  de la vallée. Bien d’autres de ses semblables, avaient de plus fines qualités dans cette tâche. Lui, n’était pas suffisamment en paix pour pouvoir se concentrer sur une filature qui, même en terrain découvert, lui demandait un effort de conscience constant. Alors il préférait laisser à sa plus fidèle amie, le soin de débusquer ses proies. Et à lui, ensuite, de les pourfendre. Car c’était bien dans cette tâche qu’il était le plus adroit. Le maniement du sabre était l’une de ses aptitudes les mieux reconnues. L’arc restait encore une arme de trop grande précision où la concentration requise lui faisait défaut ces derniers mois. Il avait l’esprit ailleurs.

Quelques fois, sa mission lui pesait. Quarante ans qu’il parcourait l’Eriador, frappant les créatures du mal, protégeant les plus faibles, toujours au service de la terre de ses ancêtres. C’était long quarante ans. Surtout lorsque des êtres qui nous étaient chers, décédaient. Laissant derrière eux, une plaie béante, un gouffre sanglant. C’était long lorsque vous coupiez tout lien avec la chair de votre chair, avec les gens de votre sang. Oui c’était long. Et fatiguant. Il était las. Mais cela irait. Il s’en remettrait. Il aimerait s’en convaincre.

Sous ses yeux, le pelage gris perle de sa compagne, dansait au rythme de ses petites foulées. Et il souriait doucement. Un sourire en demi-teinte, appréciant l’une des petites choses qui lui mettait du baume au cœur. Il ne savait depuis combien de temps il voyageait avec cette chienne. Elle n’avait pas toujours été là.  Mais sa présence aujourd’hui, lui permettait de continuer sa route, le guidant à sur les pas de ses proies. Elle n’était plus toute jeune. C’était une vieille chasseresse. Cependant n’était-ce pas des vieux tonneaux que l’on sortait les meilleures cuvées ? Il ne doutait pas de ses capacités. Seule l’idée de son âge avancé l’inquiétait parfois. Surtout lorsque, après deux à trois journées de marche, il la voyait s’essouffler, la langue pendante. Dans ces moments là, l’idée de son possible trépas lui traversait l’esprit, et il sentait ses entrailles sa tordre. Alors il s’arrêtait, cajolait sa fidèle amie, et lui laissait tout le temps de reprendre son souffle avant de repartir. Quelque fois, il se disait que peut-être serait-il bon de lui faire mettre au monde des petits, qu’elle ait connu ce bonheur avant de quitter cette vie…mais jamais il ne trouvait le temps, ni le bon compagnon pour cette fière dame.

Asgar son pur-sang elfique, en revanche, ne demandait pas tant de faveurs particulières, toujours trop heureux d’être sollicité dans une course quelconque. Et quand  parfois, il se faisait trop fougueux, c’était difficilement que son cavalier parvenait à le reprendre en main. En cela, beaucoup lui avait dit que son cheval lui ressemblait. Capricieux, et pouvant se montrer têtu, mais extrêmement loyal. Là aujourd’hui, il était calme. Une chance. Car le rôdeur sur son dos n’avait nulle envie, d’être emporté par l’entrain d’un mustang téméraire.

De toute façon, ce jour, la meneuse de leur petite compagnie, c’était Anca, sa chienne. Lorsque celle-ci s’arrêtait, ils s’arrêtaient, lorsqu’elle accélérait, ils accéléraient, si elle bifurquait, ils bifurquaient aussi. Les deux mâles étaient sous ses ordres en quelque sorte. Enfin…jusqu'à ce qu'Asgar n'en fasse qu'à sa tête. Une bien obéissante compagnie que voilà.

Désormais, ils étaient revenus sur un chemin plus ou moins fréquenté par les voyageurs. La plaine était verdoyante, et au milieu, un petit chemin semblait se dessiner dans l’herbe. Là où surement d’autres aventuriers, marchands ou encore bergers, avaient dût laisser leurs traces. Il trottait doucement sur la terre humide de rosée. Dans sa tête, alors qu’il se savait de plus en plus proche de son but, le rôdeur tempéra le sentiment d’excitation qui montait en lui. Toujours calme, il se devait de l’être. Foncer, n’était plus de son âge. Il devait faire attention désormais. Quelle serait sa tactique ? Par quel côté attaquerait-il ? Arc, dagues ou épée ? Resterait-il à cheval ou se battrait-il à pied ? Et Anca, la laisserait-il participer à l’escarmouche au risque de la blesser ? Il se posait constamment ces questions dès lors qu’approchait le moment de fondre sur sa proie. Il n’était plus qu’à quelques heures de la fin de cette traque menée comme une routine. Selon ses calculs, il devait être non loin de Tharbad, et de Lond Daer, quoi que cette dernière soit encore loin. Peut-être y ferait-il un tour une fois ses ennemis achevés.  Ses réserves de nourriture s’amenuisaient, et dans les parages, les forêts étaient rares pour chasser.

Tout à ses réflexions, il se trouvait pris de court par le tambourinement d’une cavalcade dans son dos. Il n’avait guère fait attention à ses arrières, et se retrouvait maintenant à observer d’un œil méfiant le jeune cavalier qui, parvenu à sa hauteur lui lançait un jovial : « Bien le bonjour ! » Cheveux brun mi-long comme la plupart des hommes de ces terres, barbe négligée à l’image de la sienne, le garçon était bien bâti, et dans ses yeux, pouvait se lire une certaine ingénuité, le rendant, sur l’heure inoffensif.

Peu bavard néanmoins, le sombre quidam sur son cheval ébène,  d’un signe de tête répondit à la politesse du nouveau venu.  D’un rapide coup d’œil, alors que son vis-à-vis faisait ostensiblement de même, il dévisageait l’attirail que trimbalait avec lui ce brave.  Le barda ordinaire d’un voyageur, et une épée. Cette dernière retint son attention quelque secondes de plus. La facture du fourreau n’était pas elfique. Ni même naine. Il avait déjà eux le loisir d’admirer les ouvrages de ces deux peuples. Oui, la gaine de cette épée était de fabrication humaine. Et il fut presque nostalgique d’en connaitre la provenance.

- Seriez-vous à la poursuite des orcs, messire ?
.
Il y eut un moment de flottement. Puis le plus vieux laissa échapper un petit rire, son regard gris insondable se posant sur le visage avenant du plus jeune. Il pouvait lire dans ces yeux une grande prévenance à son égard. Et cela l’amusait. Le voilà qui se trouvait sur le point d’être mis en garde contre ce qu’il passait son temps à dépecer. Cocasse et gentille question.

-Autant que vous l’êtes, jeune homme. Seulement l’êtes-vous ?

Il posait une question sans montrer un réel intérêt. Il ne savait rien de l’inconnu à ses côtés. Et il ne voyait que ce que ses yeux voulaient bien lui dévoiler. Un corps charpenté solidement, un visage aimable éclairé d’yeux gris intelligents, à l’image des siens. Et puis une épée à deux mains.  Savait-il s’en servir ? L’autre devait surement se poser exactement la même question au sujet de ce sabre ceint à son côté. Mais le rôdeur lui, ne s’intéressait pas vraiment à obtenir une réponse. Il gardait un œil -toujours- sur sa guide, qui les devançait déjà de quelques lieues, petit point mouvant dans la brousse.







Dernière édition par Arador le Jeu 5 Mar 2015 - 14:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sur la piste d'un Roi [Arador]   Sur la piste d'un Roi [Arador] EmptyDim 1 Mar 2015 - 20:59

Sa salutation ne reçu pour réponse qu'un bref hochement de tête mais Masen n'en prit pas ombrage, il avait plus que l'habitude des caractères taciturnes – dans le meilleur des cas. Il esquissa un sourire tranquille, pas tout à fait enjoué mais presque. Il n'était pas exactement fréquent qu'il puisse avoir l'occasion d'aborder un voyageur avec une bonne raison et l'opportunité était trop belle pour se contenter de quelques échanges badins. Il restait néanmoins à une distance respectueuse pour ne déranger ni l'étalon à la robe sombre ni son cavalier. Le Rôdeur se savait tactile et très social mais tout le monde n'appréciait pas de se faire aborder par un type dans son genre. Surtout par les temps qui couraient.
Sa question laissa un silence bref avant que l'inconnu ne se mette à rire doucement. Masen cilla, vaguement surprit, puis n'en sourit que davantage. Le son était grave mais agréable et il faisait parti de ces gens qui appréciaient les rires et les sourires, les choyant comme les cadeaux inestimables qu'ils étaient. Quelque chose lui disait que ce genre de manifestation était rare de la part de son interlocuteur.

Il rendit son regard au voyageur et s'il ne souriait plus, il restait indéniablement agréable et ouvert. Le visage noble de l'homme et le gris intense de ses yeux auraient pu être dérangeants si Masen avait été quelqu'un de timide. Pourtant il y avait une forme de bienveillance ou du moins quelque chose de très doux derrière la teinte dure des iris. Indéchiffrable était le mot adapté mais le Rôdeur se trompait rarement lorsqu'il jugeait quelqu'un et il autorisa un sourire simple effleurer ses lèvres. L'expression fut pourtant de courte durée lorsque son interlocuteur lui répondit. Il cilla et pencha la tête sur le côté, l'air interrogateur.

- Suis-je quoi ?

Était-il sur la route des orcs ? Masen resta silencieux quelques secondes, comme s'il prenait le temps de réfléchir à la question même s'il avait une idée très précise sur la réelle interrogation de l'homme. Sa propre question donnait une idée de son intention et la réponse de l'inconnu tout autant. La véritable question se portait sur la dernière partie de sa réponse. Était-il jeune ?
À peine quelques secondes passèrent lorsqu'il fit mine de saisir tout à coup.

- Oh ! Suis-je jeune ? Ça dépend, quel âge me donneriez-vous ? Interrogea-t-il, l'air malicieux.

Il ressemblait à s'y méprendre à un gosse d'à peine une vingtaine d'année s'amusant d'une question anodine. À vrai dire sa mère ne lui aurait probablement même pas fait grâce d'autant. Une dizaine, même pas. C'était son petit jeu, sa manière à lui de garder son atout dans sa manche. Les choses étaient bien plus amusantes ainsi et cela lui permettait aussi d'appréhender à qui il avait affaire. D'observer et de comprendre avec bien plus d'acuité que si on lui donnait d'entrée de jeu l'intelligence réelle qui était la sienne. Isendar avait fini par ne plus se fier à ses propos pour se concentrer sur ce qu'il faisait réellement parce que Masen pouvait bien être aussi attentif qu'il le voulait, ses actes finissaient systématiquement par le trahir. Fort heureusement, les gens étaient rarement aussi observateurs que lui-même ou son maître et ainsi pouvait-il jouer en toute quiétude. Sans compter qu'il ne s'agissait pas tout à fait d'un rôle.
D'un regard, il s'assura qu'aucun danger ne se trouvait dans un périmètre immédiat. Ce serait un comble de finir par enfin trouver les orcs et ne pas être préparé à y faire face. Il nota la présence d'un animal au loin. Il plissa les yeux et discerna la silhouette gracile d'un autre canidé. Seulement quelque chose l'interpellait. Il résista à l'envie de fixer l'animal du regard jusqu'à savoir ce dont il s'agissait, malgré la distance, et s'intéressa plutôt à l'homme. Même si sa curiosité maladive lui donnait envie d'aller y jeter un coup d’œil dans l'instant. D'ailleurs il n'y avait toujours aucune trace de Fang. Il chercha l'énorme chien de berger du regard et le trouva un peu en retrait, avançant à son rythme, surveillant son maître d'un regard attentif tout en couvrant ses arrières. À moins qu'il ne préfère simplement rester à bonne distance de l'étranger. Ce qui, connaissant l'animal, était probablement ce qui se rapprochait le plus de la vérité.


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MessageSujet: Re: Sur la piste d'un Roi [Arador]   Sur la piste d'un Roi [Arador] EmptyJeu 5 Mar 2015 - 14:25




« Il y a une passion pour la chasse qui est profondément implantée dans le cœur de l’homme.»




Eriador, dans les grandes plaines du sud, sur une petite route de campagne.





- Suis-je quoi ?[...] Oh ! Suis-je jeune ? Ça dépend, quel âge me donneriez-vous ?

Le garçon l’interrogeait. La question posée n’était pas sans l’amuser, car il lui arrivait également de la formuler. Souvent d’ailleurs, elle mettait dans l‘embarras ceux à qui elle s’adressait.   Lui-même prit de court, il s’accordait un temps de réflexion pour avancer une réponse. Et pendant que sa morgue faisait tourner activement les rouages de son cerveau, ses yeux suivaient les petites foulées de sa gaillarde compagnonne qui au loin, avait fait volte face pour l’interpeller d’un aboiement sonore. L’air de dire : « Mais dépêche toi donc ! » Doucement alors il siffla, la rappelant auprès de lui. Qu’elle ne s’éloigne pas trop ! Il ne voulait pas qu’elle tomba inopinément sur leurs ennemis alors qu’il se trouvait loin derrière.

Entre autre, la question du garçon lui causait une certaine perplexité. Quel âge avait-il ? Sur un coup d’œil il dirait une bonne vingtaine de printemps. Pourtant à son fourreau, et vue la lueur animant ses yeux, il avait un doute. L’âge était une chose qui lui passait bien souvent par-dessus la tête. Son propre âge l’indifférait d’ailleurs profondément. Il ne comptait plus les années qui s’accumulaient, cela faisait longtemps. Mais sans doute pour le garçon, l’idée de quantifier la vie revêtait une certaine importance. S’il tombait juste, il aurait de quoi sourire. Mais si au contraire, il se fourvoyait, sans doute le jeune homme se verrait vexé d’être perçut comme trop jeune, ou trop vieux ! Enfin… toutes ces notions d’âge étaient l’apanage de la jeunesse, qui prenait encore le soin de s’en inquiéter. Après plus d’un demi-siècle d’existence, lui ne s’en souciait plus vraiment ! Néanmoins, il devait toujours une réponse au garçon.  

Au départ, il n’avait pas réellement songé à le questionner sur son âge. Il avait surtout voulu retourner la question du garçon, à savoir s’il était sur la piste d’orc, de manière à ce que celui-ci réponde à sa propre question. Parfois ses mots avaient la fâcheuse manie de l’entrainer ailleurs. Il n’en était pas mécontent bien souvent. Au hasard d’une question interprétée de différente manière, il pouvait apprendre tant de choses. Mais bien sûr il ne le faisait jamais exprès…n’est-ce pas ?

Aussi pour répondre au nouveau venu, le vieux rôdeur lâcha d’un ton désinvolte, gardant pour lui ce qu’il avait deviné en détaillant plus attentivement l’homme.

-De prime abord, vous ne semblez pas être un jeune chien fou…mais à écouter vos mots, la sagesse du vieillard ne vous a point encore cueillit … Je ne me prononcerais pas sur un chiffre précis…mais sachez que vos yeux trahissent les hivers qu’ils ont vu passer…

Droit sur la selle de son cheval, le rôdeur replongea dans ses pensées. Il  continuait son chemin imperturbablement, comme si la venue du jeune homme ne changeait absolument rien à ses plans. Et pourtant, les complications qu’il ne voulait point voir arriver, étaient déjà là. Que ferait-il du garçon ? Il n’allait pas lui permettre de le suivre dans ses péripéties, cela était certain. Mais comment pourrait-il lui faire rebrousser chemin alors qu’il semblait déjà au courant des dangers qui le devançait. Il ne l’avait pas affirmé solennellement, mais à sa première question concernant les orcs, on devinait aisément que lui, n’était pas uniquement là pour discuter et boire une tisane. D’ailleurs pas de bol, Arador n’en avait plus.  

A coté de cela, Anca était revenue auprès de lui. Et grognant férocement, elle le sortit de la léthargie dans laquelle il se plongeait volontairement, peu inquiet du danger. Il fronça ses sourcils sombres, et claqua la langue pour lui signifier de cesser cela. Mais elle continua ses grondements, hérissant ses poils comme à la vue d’un quelconque danger.  Pourtant il était certain qu’il n’y avait personne derrière eux. Alors qu’est-ce qui l’horripilait à ce point ? Voyant qu’elle ne se calmait pas, le rôdeur prit soin de regarder dans la direction ver laquelle les yeux jaunes de sa chienne étaient fixés. C’est alors qu’il remarqua la grosse boule de poil qui les suivait discrètement. Un autre chien. Sa guide ne devait guère apprécier d’être suivie par un inconnu, car elle continuait de japper contre l’espèce de grande molosse aux allures pantouflarde. Au loin déjà, à sa taille impressionnante, il devinait que la bête devait lui arriver au genou, assis sur son cheval. Il avait l’air bien nourri. Ce n’était surement pas un chien errant. A la morphologie, il aurait plutôt dit un gros chien de berger. Mais où était son propriétaire ? Etait-ce le jeune homme ?

-Cet animal est à vous ?

Il avait distraitement posé la question, son voisin étant la seule personne aux alentour à qui il pouvait la poser de toute façon.

-Il faudrait qu’il reste éloigné… s’il s’approche plus, elle va continuer à aboyer. Et ce n’est pas bon.

Pas bon pour elle. Ni pour lui. Ni pour eux. Ils n’étaient sans doute plus très loin des orcs. Et tout ce vacarme pouvait bien signaler à ces créatures qu’ils n’étaient pas seuls dans les environs. Ce serait dommage qu’ils s’organisent, alors que l’effet de surprise pouvait encore être total. Un ennemi nombreux, prit au dépourvus, dérouté par l’effarement est moins apte à se défendre. C’est plus simple alors pour lui d’en découdre. Alors que s’il a déjà put penser à une défense…cela devient plus compliqué de l’abattre seul. Ce serait dommage de perdre un tel avantage.




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MessageSujet: Re: Sur la piste d'un Roi [Arador]   Sur la piste d'un Roi [Arador] EmptyDim 8 Mar 2015 - 21:18

Sa question sembla prendre l'homme de court et Masen retint un bref ricanement, pas si intelligent que ça finalement. L'homme n'avait pas attendu cette réponse là mais bien celle faisant référence aux orcs. Ce n'était pas plus mal. La réaction des gens lorsqu'il leur confiait poursuivre les monstres pouvaient être différentes mais elles restaient dans un même registre. Dans le meilleur des cas on le prenait pour un imbécile suicidaire, pour un jeune crétin téméraire qui allait au devant de la mort. Ce n'était peut-être pas tout à fait inexact, tout compte fait, mais ce n'était pas seulement ça.
Baraz coucha brièvement les oreilles lorsqu'il entendit le sifflement du Voyageur, celui-ci rappelant le canidé au loin. L'animal les rejoignit d'un pas tranquille sans se presser, sachant qu'ils venaient de toutes façons dans sa direction. Dans le même temps, l'homme répondit enfin à sa question et le Rôdeur rit, sincèrement :

- Réponse habile qui n'engage à rien ! S'amusa-t-il. Ravi de n'être ni un vieillard ni un jeune fou.

Même s'il n'y avait aucun mal à être l'un ou l'autre, chacun ayant ses bons côtés… et à vrai dire il s'étonnait de ne pas avoir été qualifié justement comme étant un jeune fou. C'était pourtant une réaction courante devant son attitude peu tempérée. Il considéra l'homme à ses côtés avec attention. La plupart des gens se laissaient abuser assez aisément, ce n'était pas le cas de celui-ci. Quoiqu'il ai vu dans ses yeux, c'était quelque chose que l'homme avait reconnu et Masen n'était pas sûr de ce qu'il devait en conclure.
Le cavalier se replongea dans son mutisme et le Rôdeur hésita à le laisser là sans le déranger plus longtemps puis se ravisa. Il n'avait pas été congédié et l'inconnu n'avait manifesté aucun signe d'agacement. L'attitude calme dépourvue d'agressivité n'était ni une invitation à rester ni une invitation à partir. On lui laissait le choix, sans le rejeter, sans le retenir. La décision fut rapidement prise. La vie de Rôdeur était solitaire et peu encline aux confessions, choisir ici de quitter les lieux alors que rien ne l'y poussait aurait été du gâchis. Même sans discuter et échanger à outrance, profiter quelques instants d'un peu de compagnie était la moindre des choses. Sans compter que le voyageur était sur la trace des orcs et Masen ne le laisserait pas en sachant qu'il allait dans la même direction que lui. Il n'exposerait pas quelqu'un en commettant l'erreur de le perdre de vue. Et aller seul au combat serait une idée stupide, au minimum.

Un grognement attira son attention, le tirant de ses considérations. La chienne, car c'était une femelle à en juger son gabarit, grondait sourdement en regardant derrière eux. Il ne fallut pas beaucoup plus pour qu'il additionne deux et deux. Une expression embarrassée passa rapidement sur son visage. La taille de Fang pouvait expliquer la réaction méfiante de la femelle mais c'était aussi le genre de réaction qui poussait le berger à réagir. L'expression gênée s'accentua à la question du voyageur et Masennuil regarda derrière lui. Fang trottinait toujours tranquillement, l'air peu dérangé par les manifestations de la chienne. Indifférent, il conservait la même allure, restant à bonne distance des cavaliers, ses foulées étaient légères pour un chien de sa taille mais le Rôdeur savait que les poils étaient trompeurs.

Sans quitter son compagnon du regard, Masen répondit sur le même ton que l'homme avait posé sa question :

- À vrai dire j'ignore lequel de nous deux appartient à l'autre…

Ce qui en disait long sur le caractère du berger. Il était affectueux, câlin à ses heures et foutrement protecteur – un peu trop parfois – mais il était aussi capable d'une attitude chiante à souhait et indépendante à outrance. Un emmerdeur patenté lorsqu'il se levait de la patte gauche. Avec un reniflement, le jeune homme se détourna et reprit :

- Il ne s'approchera pas plus, il n'aime pas les étrangers et s'en méfie comme de la peste.

Ce qui était presque un euphémisme. Impossible de savoir quel cheminement lui permit de réaliser qu'il ne s'était pas présenté mais Masennuil finit par tendre la main vers l'inconnu :

- Et j'en oublie les bonnes manières. Masennuil, se présenta-t-il avec un sourire, et vous êtes ?
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