Sujet: Les fantômes du passé (PV : Galadriel) Ven 27 Mar 2015 - 20:50
Les fantômes du passé
Galion & Galadriel
Seul dans sa chambre, à écouter les quelques notes fausses qui sortaient de sa flute lorsqu'il soufflait à l'intérieur, Galion fixait les alentours. La pièce dans laquelle il se trouvait était plutôt bien rangée, bien qu'un peu étroite, elle était tout à fait confortable et charmantes. Ces derniers temps, le capitaine se sentait d'humeur morne. Il n'appréciait plus tellement la compagnie des siens, préférant se retirer seul pour réfléchir au lieu de se promener dans les couloirs du palais comme il avait l'habitude de le faire. Galion voulait à tout prix profiter de ces moments privilégiés dans lesquels il pouvait penser sans craindre d'être déranger. Effectivement, cela se faisait de plus en plus rare, car en raison de l'ombre qui s'étendait de jour en jour sur Mirkwood, Galion était très demandé par le Roi, ce dernier souhaitant avoir le plus d'hommes possibles pour veiller à la sécurité de son royaume. Ce mal omniprésent semblait avoir un effet néfaste sur le capitaine, qui était constamment inquiet et préoccupé. De plus, malgré qu'il côtoie Legolas tous les jours et qu'il ait des sentiments pour lui, le prince ne portait pas à Galion une considération particulière, ce qui n'allait pas pour arranger les choses et laissait croire au capitaine qu'il n'avait aucune chance d'obtenir un jour le cœur de l'homme qu'il aimait.
Galion savourait le calme qui régnait autour de lui, mais malgré cela, au bout d'un certain, l'elfe ne put s'empêcher de désirer prendre l'air. Après avoir réfléchit quelques instants à l'endroit où il pourrait se rendre, il trouva sa destination sans difficulté ; le ruisseau, qui se trouvait non loin du palais. On pouvait s'y rendre facilement à cheval en quelques minutes, et entendre l'eau couler était certainement le meilleur des antidépresseurs. Galion n'hésita plus une seconde et se leva machinalement de sa chaise, déposant avec négligence la petite flute en bois sur la table la plus proche. Il se rendit devant son miroir pour remettre en place ses cheveux, qui avaient légèrement bougé et ne ressemblaient désormais plus à grand chose. Le capitaine enfila son armure et termina de se préparer en accrochant son épée à sa ceinture. Malgré qu'il n'allait pas loin, l'elfe aimait avoir ses armes sur lui, car cela pouvait toujours s'avérer utile en cas de besoin extrême.
Une fois qu'il fut fin prêt à partir, Galion descendit à vive allure les escaliers qui le conduisaient aux écuries. Arrivé là-bas, il demanda à un jeune elfe curant les boxes de lui préparer sa monture. Le jeune homme ne se fit pas prier et s’exécuta au quart de tour. Il se saisit des harnachements du bel étalon alezan de Galion, plus connu sous le nom de Mellon, signifiant « ami » en langue elfique, et harnacha le cheval plus rapidement que personne d'autre n'aura pu le faire. Pendant ce temps, Galion enfila ses gants et une fois que sa monture fut fin prête, le capitaine se saisit des rênes tout en remerciant le palefrenier d'un signe de la tête. Il se dirigea vers la porte principale, Mellon derrière lui. Une fois arrivé au niveau de celle-ci, Galion s'arrêta quelques secondes et interpella le garde qui était chargé de gérer les allés-retours des éventuels voyageurs ou bien des elfes de Thranduil. « Feren... Je vais m'absenter pendant une petite heure.. si l'on me demande, dis de ma part que je serais de retour dans peu de temps. Aucune affaire réellement urgente ne devrait me quérir.. enfin, du moins je l'espère. » Galion adressa un léger sourire au garde qui acquiesça sa demande. La porte s'ouvrit dans un crissement sourd. Le capitaine se mit en selle et, après qu'il eut murmuré un mot elfique à l'oreille de son cheval, l'animal se mit à marcher d'un pas rapide et soutenu.
Galion fit en sorte d'emprunter les chemins les plus surs, si bien que le voyage fut pour lui sans aucun encombre. En raison du terrain qui y était plutôt favorable en ce moment, le capitaine s'autorisa un petit galop à travers les arbres. Ces moments étaient certainement ceux que Galion aimait le plus, car c'était les seuls où il pouvait se permettre de tout oublier, de son rôle de capitaine à son amour impossible avec Legolas. A cet instant, il n'avait plus qu'à fermer les yeux, lâcher les rênes et se laissa bercer par le bruit des sabots. Après une petite demie-heure de voyage, l'elfe arriva enfin au ruisseau où il avait l'habitude de se rendre. Cet endroit était certainement l'un des seuls qui avait encore un peu de charme dans la forêt de Mirkwood, empoisonnée par les créatures des Ténèbres. Galion descendit de sa monture, laissant liberté à l'animal de brouter l'herbe verte sur la berge. Le capitaine prit place dans l'herbe, fixant l'horizon avec un regard nostalgique. Cet endroit, cela faisait bien longtemps qu'il le connaissait. En réalité, depuis qu'il était tout petit. Il lui rappelait de bons et de bien mauvais souvenirs à la fois. C'était effectivement ici qu'il avait passé une grande partie de son enfance et certainement les meilleurs instants de sa vie, mais c'est également en rentrant de ce lieu que son père était décédé en le sauvant d'un groupe d'orcs qui l'avaient prit en chasse. Traversant sa tête un court instant, cette pensée fut pour Galion comme un couteau s'enfonçant dans une plaie déjà sanguinolente. Ses parents.. ces êtres si chers à son cœur qui était mort d'une façon aussi tragique. Durant toutes ces années, le jeune elfe ne les avait pas oublié, et il n'avait pu cesser de se plaider coupable de leur décès. Plongé dans ses pensées, Galion ne remarqua pas la personne qui se tenait debout devant lui, une femme blonde lumineuse à la longue chevelure d'or. Ce ne fut qu'au bout de quelques instants que le capitaine eut l'impression qu'il était observé. Les larmes encore à l’œil, il posa doucement sa main sur le manche de son épée, prêt à la dégainer si le besoin venait à se faire pressentir. « Qui va là ? » demanda t-il avant de se retourner tout en se relevant, lame en main et en position de frappe. Il baissa sa garde immédiatement lorsqu'il se rendit compte de qui il s'agissait. Il ne put même s'empêcher de se sentir quelque peu embarrassé vis à vis de la personne qu'il venait de menacer malencontreusement en pensant qu'il s'agissait d'un ennemi.
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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Sujet: Re: Les fantômes du passé (PV : Galadriel) Mar 7 Avr 2015 - 18:08
Mirkwood. J’aime cette cité. Lorsque j’ai besoin de m’éloigner de la Lorien et de toutes ces histoires de politique qui, à la longue, me pèsent plus qu’autre chose. Oh, oui j’ai désiré avoir mon propre pays toute ma vie, mais avec le temps qui passe est venue le moment de la sagesse et de réaliser qu’au fond, les responsabilités semblent peser de plus en plus sur mes frêles épaules. J’aime mes sujets, j’aime passer du temps avec eux, j’aime réellement prendre mon temps pour casser cette image que certains, pour ne pas dire tous, ont de moi. Oui, je suis une guerrière et je suis capable de laisser mon cœur se fermer à toute sensation lorsque je suis au combat, pour simplement n’être qu’adrénaline et action, mais je suis aussi une femme aimante, qui considère ses sujets comme étant ses enfants. La perte de Celebrian a laissé mon cœur vide et sec, et je ressens aujourd’hui un besoin d’amour profond et sincère. Je ne sais si un jour j’aurais le courage d’avoir un autre enfant de mon sang, tant le départ de ma fille a été une torture. Mais, je sais aujourd’hui que certaines choses sont immuables, et qu’il faut apprendre à vivre avec, qu’il faut apprendre à les laisser de côté pour continuer à avancer dans la vie. Et, lorsque le poids de ces souffrances passées est trop important sur mes épaules, lorsque je n’arrive plus à regarder les parchemins des finances de Caràs Galadhon sans envisager de manière plus que sérieuse la pendaison, alors je pars en voyage. Vers le Nord, vers Mirkwood et sa forêt sombre, vers Thranduil mon ami de toujours. Ou alors, plus au Sud, vers Imladris : où se trouvent les rires et les farces de mes démons de petits fils, mais aussi Elrond, mon gendre, que j’aime comme un fils.
Aujourd’hui, pourtant, c’est le Nord et Mirkwood qui ont attiré mes pas. Après avoir passé une soirée en la présence de Thranduil pour tenter de rassurer celui-ci sur certains points qui le tourmentent, puis une journée en compagnie de Legolas à parcourir la forêt sur les pas de ces lieux où lui, Elrohir et Elladan ont pu faire des bêtises et lier connaissance il y a quelques siècles de cela, voilà que ma troisième journée en Mirkwood est simplement mienne. J’ai donc fait seller Tinùviel à l’aube pour aller me promener dans les bois. Au bout d’un moment, je finis par me retrouver totalement perdue. Ce n’est pas non plus étonnante, parce je suis, encore et toujours, le genre de personne à me laisser prendre par le moment présent au lieu de faire attention à ce qui m’entoure. Celeborn n’a de cesse que de me répéter qu’un jour je me mettrais face à un grand danger à force de laisser ainsi mon cheval choisir par lui-même le chemin de mes promenades. Mais, ce n’est pas dramatique, non plus. Je finis toujours par revenir à bon port, et n’est-ce pas tout ce qui compte ?
Aujourd’hui Tinùviel m’a trouvé un joli petit coin : une petite rivière, un endroit tout à fait intéressant. Peut-être même suis-je déjà venue par ici. Peut-être pas. Je n’en sais rien. Je laisse mon cheval libre de s’amuser, alors que je retire mes chaussures pour marcher directement dans le cours d’eau, dans la lumière de la journée. Et puis, alors que j’avance sans un mot dans l’eau, je tombe sur quelqu’un que je connais bien, qui a l’air totalement perdu dans ses pensées. Je reste quelques secondes immobile, à observer l’elfe, jusqu’à ce qu’il se retourne, la main sur son épée.
- Je ne sais dans quelles pensées tu te trouvais perdu, mon enfant, mais j’aurais pu te viser avec un arc au moins dix fois, et faire mouche.
Un rire cristallin monte à ma poitrine alors que je sors les pieds de l’eau. J’avance vers lui en passant sur une racine épaisse, bras ouverts pour le prendre dans mes bras. Allons, qu’il n’essaie pas de se défiler. Je sais être tout ce qu’il y a de plus tenace lorsqu’il s’agit de câlins.
- Quel était donc cet air triste sur ton visage, Galion ?
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