AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

Partagez
 

 Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptyDim 7 Juin 2015 - 12:34

Le Rohan… Voilà l’endroit où je mène de plus en plus souvent mon cheval alors que j’ai besoin d’espace pour respirer. Après la conversation que j’ai eue avec Eléa hier soir, j’ai eu besoin de prendre le large durant quelques jours afin de réfléchir à cette lourde décision que je dois prendre. J’ai besoin de me changer les idées avant toute chose, et surtout de laisser mon taux de stress redescendre un petit peu. Maintenant que je suis bien conscient de l’amour que je porte à Histiel, il va me falloir rassembler tout mon courage pour lui en parler, et surtout sans m’embrouiller l’esprit tout seul, chose dont je suis pourtant le spécialiste. Et puis, il ne faudrait pas qu’elle pense qu’il s’agit là d’une nouvelle blague pour l’embêter, ça non ! M’éloigner d’Imladris une semaine ou deux me semble assez bénéfique pour moi, et je ne vais pas m’en priver. Quoique, quelque part, je sais qu’il s’agit là de reculer pour mieux sauter, et donc de simplement repousser le moment où Histiel va me rire au nez et me dire qu’elle ne me voit que comme un frère… Défaitiste que je suis, parfois ! Partons, ça vaudra mieux.

Alors, j’ai sellé mon fidèle destrier, enfilé ma tenue de voyage entièrement noire et laisser le galop du cheval me porter jusqu’aux plaines infinies. Pour une fois, je suis descendu au sud directement, ignorant totalement les chemins, pour tenter de rejoindre un groupe de dùdenains que je sais voyager par ici durant cette période de l’année. Mais, après avoir visité leur campement habituel, j’ai pu dire qu’ils n’étaient pas encore arrivés, et qu’ils n’étaient pas venus depuis longtemps. Mon cœur se serre et durant quelques secondes, j’espère qu’ils n’ont pas eu d’ennuis. Peut-être ont-ils été retardés pour une raison quelconque ? C’est donc avec un peu plus de lenteur, dans le soleil qui se couche, que je prends le chemin qu’ils suivent habituellement, jusqu’à la route un peu plus fréquentée. Je tourne vers l’est et commence à avancer, jusqu’à voir une silhouette que je crois reconnaitre, à quelques centaines de mètres devant moi – et oui, les elfes ont de bons yeux – : je presse donc mon cheval et m’arrête à côté de la jeune femme avec un sourire :

- Dame Ysée ! Voilà quelques lunes que je ne vous ai pas croisée !

Je pose une main sur mon cœur et m’incline légèrement, de cette manière polie et respectueuse dont je salue toutes les femmes que je croise, de la plus noble à la plus roturière sans distinction aucune. Il s’agit là de quelque chose peut parfois en gêner quelques-unes, les faire rire ou tout simplement leur paraitre normal. Mais, pour ma part, il s’agit d’une question de politesse et de savoir vivre. Quelque part, j’ai toujours considéré les femmes comme étant plus courageuses que les hommes. Il y a qu’à voir comment nous pleurons au moindre bobo, quand elles encaissent la douleur d’un accouchement avec brio, certaines retournant même au champ le lendemain !

- Comment allez-vous ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptyDim 7 Juin 2015 - 16:18

Rencontre au Rohan
Elrohir & Loan
“En tout homme se trouve une part de solitude qu'aucune intimité humaine ne peut remplir.” Riger Schutz |

Depuis l'incident qui avait bouleversé leur quotidien, à Ysée et à Eard, l'eau avait coulé sous les ponts depuis belle lurette, ramenant son lot de bons moments simples, joyeux et routiniers, malgré le lourd secret de la jeune fille dévoilée au grand jour. Eard avait fini par la convaincre que le savoir n'y changeait rien entre eux. Ils étaient toujours amis et Ysée en était immensément soulagée... Même si leur baiser, souvenir un peu flou cependant, restait dans le coin de sa tête et ne manquait pas de la faire rougir de temps à autres. Même des semaines plus tard, elle y repensait, ayant l'impression d'en ressentir encore l'intensité et la chaleur. Toute à son émoi, il lui arrivait de plus en plus de rechercher la solitude. Ce nouveau changement chez elle s'expliquait également par la confiance en elle-même qui grandissait de jour en jour, autant parce que son esprit pouvait se développer que parce qu'elle apprenait à se débrouiller seule, ne dépendant bientôt plus d'Eard pour la majorité des choses. A présent, elle chevauchait son cheval sans peine, tirait à l'arc avec aisance et n'avait plus autant peur de la compagnie d'autrui ni des grands espaces. Elle pourrait chasser, lever un bivouac et dormir à la belle étoile sans être prise de terreurs.

Un jour comme un autre, Ysée ressentit l'envie irrépressible de vagabonder un peu, en solitaire, comme elle y avait pris goût. Aujourd'hui, elle annonça à Eard qu'il ne devait pas l'attendre ce soir, qu'elle reviendrait demain. Après moult recommandations et répétitions des gestes de survie, Eard lui confia une corne d'alerte, au cas où, et si elle n'était pas trop loin. En effet, Ysée ne se sentait pas d'aller tenter le diable à des miles de leur petite ferme, bien sûr. Elle désirait simplement réfléchir à son aise, sur elle-même, son avenir et... ses sentiments pour Eard. C'est ainsi qu'elle s'en alla, montant sa jument qu'elle avait renommé Zéphyr, ses quelques sacs de voyage accrochés à la salle et Mae la suivant docilement, jappant joyeusement à l'idée d'une grande promenade. Ysée fit galoper Zéphyr quelques temps avant de lui laisser prendre un rythme tranquille, pour laisser se reposer Mae également. En fin d'après-midi, alors que le soleil déclinait doucement sur l'horizon et que la chaleur de la journée devenait plus lourde, une bise légère soufflant doucement dans ses cheveux, elle entendit le galop d'un autre cheval. La jeune femme, prise de panique, voulut envoyer sa jument au triple galop mais, au dernier moment, il lui sembla reconnaître le cavalier. Un sourire étira ses lèvres lorsque, s'étant rapproché considérablement, Ysée fut convaincue de l'homme qui arrivait vers elle.

« En effet, messire. »

Elle lui souriait, un peu effrontément même, fière de pouvoir montrer à cette vieille connaissance qu'elle était une autre femme aujourd'hui, et non plus la catin et la souillon de la Cité Blanche, qui regardait la pointe de ses chaussures au lieu de regarder en face ses interlocuteurs. Ses yeux, cette fois-ci, se plantaient avec sérénité et confiance dans ceux d'Elrohir. Ce détail changea tout. Ysée put alors voir à quel point il était beau pour un Homme. Ses traits avaient une perfection qu'elle avait rarement pu voir auparavant, des yeux incroyables, évoquant tant de choses comme une multitudes de vies passées. Ce regard-là était celui d'un homme d'âge mûr, pourtant Ysée parlait bien à un garçon de son âge... Cela devait être la vie de vagabond qui l'avait rendu si mature, pensa-t-elle. Eard aussi avait ce genre de regard. Sauf que... Elrohir, lui... C'était encore différent, sans qu'Ysée ne soit capable de l'expliquer.

« Je vais bien, beaucoup mieux, comme vous pouvez le voir... »

Elle fit un peu tourner sa jument sur le côté, laissant l'homme juger par lui-même des améliorations ; moins maigre, mieux vêtue, éclatante de santé et de bonheur. Et surtout de liberté. Il lui semblait qu'Elrohir reconnaîtrait cet éclat dans ses yeux bruns.

« Ma vie a entièrement changé, vous savez. J'ai réussi. »

Elle sourit encore davantage. Elle se souvenait qu'à leur première rencontre, elle s'était quelque peu confié à lui, effondrée à la suite de nouveaux sévices portés par son Maître en ce temps-là. Elle avait juré par tous les valar qu'elle ne serait pas une putain toute sa vie, et ce devant Elrohir. Elle avait tenu sa promesse, en quelque sorte.

« Et vous, quel bon vent vous amène dans la région ? » lui demanda-t-elle.


© Gasmask
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptyLun 8 Juin 2015 - 19:52

Un sourire sur les lèvres, me voilà donc aux côtés d’une étrange rencontre. Et, dès qu’elle ouvre la bouche, je remarque combien elle a changé, cette petite demoiselle. Mon regard glisse sur elle alors qu’elle se tient là, le menton droit, à m’observer dans les yeux. Oui, elle a grandi, cela ne me fait aucun doute. Gagné en assurance, trouvé sa voie, peut-être ? Un sourire monte à mes lèvres alors que je me rappelle l’enfant, si on peut dire, que j’ai croisée à Minas Thirit à une ou deux reprises. Son regard plonge dans le mien avec une assurance nouvelle, et mon sourire en coin s’élargi à cette pensée. Je fronce légèrement les sourcils avant de hocher la tête pour lui répondre :

- Et, vous m’en voyez heureux, mon amie, vous m’en voyez heureux.

Que de changements, oui. Comme elle fait tourner sa jument sur le côté, j’en profite pour l’observer, un peu plus en détail, puis je mets pied à terre, laissant mon canasson vagabonder. Il restera à côté de moi et il finira par revenir lorsque je le sifflerais. Et, s’il ne revient pas… Je terminerais à pied. Après tout, c’est ce que je fais régulièrement. Je le retrouve toujours aux écuries d’Imladris, quand il décide de s’éloigner et de me laisser tout seul dans ma galère. Ce canasson est tout simplement invivable, mais je l’ai élevé, et ne dit-on pas « tel maitre, tel animal ? »

- Réussi, hein… Et si vous descendiez de cheval pour que nous discutions un moment ? A moins que vous ne soyez pressée, dans ce cas je vous accompagnerais avec plaisir.

Après tout, ce n’est pas comme si j’allais rentrer à Imladris ce soir. D’ailleurs, je ne suis même pas certain d’avoir un jour indiqué à la demoiselle en face de moi ce que je suis. Certes, je ne suis qu’un demi-elfe, mais il y a quelques signes qui ne trompent pas. Mes oreilles un peu trop pointues, même si elles sont cachées par mes cheveux. Mes yeux qui en ont bien trop vu, ou encore le fait que, malgré les années qui passent, je ne vieillis pas. Mon visage est toujours le même. Enfin, passons. Il semble que nous ayons beaucoup à rattraper tous les deux.

Un sourire sur mes lèvres, je passe ma main dans la crinière de Canasson. Et si je l’appelais comme ça celui là ? Bonne idée. Je hoche la tête et répond alors à la question de la demoiselle :

- Je fuis. Littéralement. Je suis sur le point de demander en mariage la femme de ma vie, et ça me fait horriblement peur. Surtout que voilà deux mille ans qu’elle se moque de moi, et que je ne peux rien faire d’autre que tomber amoureux un peu plus chaque jour. Sauf que j’ai trop peur qu’elle se moque de moi encore une fois pour passer à l’action.

Ça, c’est dit. Un sourire monte à mes lèvres devant l’air surpris de la demoiselle :

- Avais-je oublié de préciser que je suis un elfe, ma petite Ysée ?

Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptySam 13 Juin 2015 - 23:14

Rencontre au Rohan
Elrohir & Loan
“En tout homme se trouve une part de solitude qu'aucune intimité humaine ne peut remplir.” Riger Schutz |

Ysée avait accepté l'invitation, d'abord quelque peu réticente. Elle avait toujours cette profonde méfiance envers la gente masculine mais, en soi, elle avait déjà croisé cet homme auparavant et il n'avait jamais été présent pour soutirer ses services charnels. Pourquoi cela aurait-il changé depuis ? Cela se pouvait, certes, mais... Il ne la regardait pas comme s'il avait la secrète intention d'abuser d'elle. Ses yeux ne voyageaient pas sur son corps, elle se sentait humaine et non objet sous le regard de ce gars, elle était une vraie personne à qui il parlait et non sa prochaine proie. Et quand bien même Ysée se tromperait sur son compte, elle était accompagnée de Mae qui ne la quittait pas d'une semelle. La chienne s'avérait extrêmement protectrice, chose que la jeune fille appréciait dans de tels circonstances. Elle avait grogné à l'approche d'Elrohir et ne s'était résolu à cesser que lorsqu'elle sentit Ysée plus rassurée. Elle restait tout de même aux aguets, son regard noir et rond fixé sur l'étranger, l'échine retroussée en un signe farouche typique des canidés. Le moindre faux pas que l'homme ferait et il risquait fort bien de se retrouver la carotide hors de sa gorge et cela dans une belle gerbe de sang...

Ayant mis pied à terre à la suite de son étrange compagnon de soirée, ils se mirent à marcher doucement. Lui avait laissé son cheval vagabonder sans retenue, acte qu'Ysée trouva totalement irresponsable même si elle ne savait ni d'où il venait, ni où il allait. C'était assez inconsidéré ; il y avait des heures et des heures de marche avant le prochain village ayant des écuries où il pourrait espérer se procurer une autre bête. De plus, un animal de cette stature devait valoir une fortune... Comment pouvait-il si aisément la délaisser, soumis uniquement à ses caprices de liberté ? Ce cheval prendrait rapidement la poudre d'escampette et rares étaient les bestiaux qui revenaient retrouver leurs boxes docilement, abandonnant la perspective d'une vie en plein air ! Perplexe, la jeune fille regarda l'étalon qui broutait, relâché de toutes contraintes. D'ici peu, il galoperait loin, sûrement pour ne jamais revenir...

Ysée, pour sa part, ne voulut pas prendre ce même risque et tint sa jument Zéphyr par la bride. L'animal suivit docilement, marchant d'un pas tranquille et renâclant à peine. Ysée lui laissa assez de mou pour qu'elle puisse brouter une touffe d'herbe grasse de temps à autres. Elrohir se mit alors à parler, s'élançant dans un petit monologue qui amusa la jeune femme un moment, jusqu'à l'énonciation d'une durée dans le temps qui lui parut... comment dire ? ... Improbable. Ouvrant de grands yeux tout d'abord, elle entendit l'explication évasive de l'elfe qui, pour finir, fit froncer les sourcils d'Ysée qui soupçonnait une moquerie, une abus de sa naïveté.

« Si vous vous moquez de moi... Je ne trouve pas cela très drôle. » grommela-t-elle.

Elle était déjà prête à remonter sur selle et ne laissa que quelques secondes à l'homme en face d'elle pour s'excuser... ou de confirmer ses dires. Mais elle doutait fortement qu'il puisse lui assurer sa longévité, il n'avait rien d'un elfe comme Ysée avait pu se les imaginer. Ces êtres étaient beaux, très beaux, si beaux que les regarder vous blessait les rétines comme si on essayait de fixer le soleil. Ils étaient très grands, très minces, avec de longs cheveux et une allure si élégante, si sérieuse... Non, cet olibrius avait tout l'air d'un simple humain, d'une trentaine d'année, la tignasse en pagaille et l’œil allumé de malice.


© Gasmask
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptyDim 14 Juin 2015 - 14:10

Pour le coup, c’est vrai qu’avec ma coiffure de rodeur, et mon ancêtre humain, je ne suis pas vraiment aussi… Aussi parfait que les miens. Et puis, il suffit de voir mes vêtements élimés par les années à chevaucher. Non, vraiment, je ne suis pas ce qu’on peut appeler un elfe pure souche. Et, pour être tout à fait franc, la vie que je mène, à parcourir le monde et à voir de nouvelles choses chaque jour me convient parfaitement. Je n’ai rien du prince que ma naissance m’octroie. Non. Je suis bien mieux ici, à courir les routes et à me laisser simplement aller qu’à faire des ronds de jambe aux politiciens avec Père, même si je suis à peu près certain qu’un jour, Elladan se défilera pour reprendre les rênes de la cité, et que ce sera à moi de le faire. Un sourire léger monter toujours à mes traits alors que je pense à cela, car je connais mon frère, et voilà bien longtemps que je me suis résigné à laisser les choses se faire. Résigné, c’est bien le mort, car je ne prendrais jamais plaisir à gouverner, moi qui suis plus souvent au contact des autres races que de la mienne. Enfin, cela fera de moi un bon diplomate, je pense… On verra bien.

Mon regard est donc posé sur la demoiselle, me demandant bien comment elle va réagir à cette annonce, et c’est avec un petit sourire triste que je la vois se braquer. Allons bon ! si je lui avais dis ce que je suis à notre première rencontre, elle n’aurait tout simplement jamais osé me parler, petit chat effarouché qu’elle était alors ! Avec un haussement d’épaules, je relève la main et tourne la tête sur le côté pour monter mes oreilles à Ysée, avant de laisser retomber les mèches et de sourire un coup, un peu plus franc cette fois ci. Une main posée sur mon cœur, j’incline légèrement la tête devant la demoiselle et me présente de manière tout à fait officielle :

- Elrohir d’Imladris, fils du Seigneur Elrond d’Imladris

Voilà. C’est fait. Et, je décide d’en ajouter une dernière précision :

- Mon père est un demi-elfe qui s’est élevé très haut dans notre société, et même si ma mère était une elfe elle aussi, j’ai gardé quelques traits humains, comme ce besoin de liberté qui fait que je ne révèle jamais totalement mon identité, sauf à ceux qui ont déjà entendu parler des fils d’Elrond. Je crains que, si je ne m’étais présenté ainsi la première fois que nous nous sommes vus, vous n’ayez pris la poudre d’escampette directement…

J’ébouriffe ma tignasse avant de faire un sourire contrit à la demoiselle.

Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptyMar 30 Juin 2015 - 18:00

Rencontre au Rohan
Elrohir & Loan
“En tout homme se trouve une part de solitude qu'aucune intimité humaine ne peut remplir.” Riger Schutz |

A la vue des oreilles en pointe, Ysée haussa un sourcil et ouvrit de grands yeux, étonnée mais toujours assez soupçonneuse. Etait-ce possible de se fabriquer de fausses oreilles ayant l'air si vrai ? Ysée n'en savait rien. Peut-être que ce drôle de bonhomme disait vrai, au final. S'il avait un visage plutôt banal, contrairement à la description des elfes dans les légendes, on ne pouvait pas nier qu'il avait un charisme hors du commun et des yeux d'une beauté à couper le souffle. Ysée s'y serait certainement noyé si, à l'époque, elle n'avait pas gardé son regard baissé quasiment tout le temps qu'ils discutaient et si, actuellement, elle n'avait pas déjà offert son cœur à un homme. Elle le fixa intensément, gardant un profond silence tout en le scrutant à la recherche du moindre indice de mensonge. Elle finit par hausser les épaules tout en sifflant doucement, d'un ton quelque peu agacé et j'en-foutiste, sa langue entre ses dents.

« Qu'importe vos origines. La vie m'a assez prouvée que ce n'est pas d'où l'on vient qui forge une personne, mais la direction qu'on choisit d'emprunter. Vous m'apparaissez sympathique et vous m'avez été d'une très agréable compagnie, réconfortante même, à Minas Tirith. Je ne vous ai d'ailleurs jamais remercié pour ces brefs moments qui m'ont certainement aidé à tenir le coup. » Elle lui sourit, tout en reprenant une marche lente de croisière en sa compagnie. « Je le ferais donc maintenant. Merci. Je vous serais toujours reconnaissante. »

Mae, derrière eux, se mit à japper, la queue dressée en signe d'alerte. Ysée se tourna vers elle et se pencha, caressant la chienne qui ne cessa pourtant pas de geindre. Levant son visage vers l'elfe, elle lui demanda :

« Vous apercevez quelque chose, vous ? Il fait si sombre... »

La nuit enveloppait la plaine et l'orée des bois d'un noir d'encre, empêchant la jeune femme d'y voir quoique ce soit. Si les contes disaient vrai et si Elrohir ne mentait pas, il devrait être capable de discerner dans l'obscurité ce qu'elle ne pouvait pas voir avec sa vue de simple humaine.


© Gasmask
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptyDim 5 Juil 2015 - 17:04

Les paroles de la demoiselle me font sourire, et je hoche la tête simplement pour accepter ses paroles. Quelque part, elles me touchent un peu plus que je ne l’aurais pensé. Nous ne sommes pas ce que la vie nous dit d’être, nous sommes ce que nous décidons être. J’ai beau être un prince, je ne me comporte pas comme tel. Pas lorsque je ne suis pas à Imladris, en tout cas. En fait, pas même là-bas, sauf lorsque Père a besoin de moi pour l’aider à gouverner la cité ou pour une mission d’ambassadeur. En dehors de ces moments-là, je préfère conserver une simplicité bien plus agréable pour faire des rencontres, et bien plus pratique pour les garder par la suite. Enfin, j’aurais aimé qu’Ysée ne prenne pas cet air totalement stupéfait face à la révélation de ma véritable identité. Enfin, je ne lui ai jamais caché mon nom, mais il est vrai que si loin au sud, les humains sont moins enclins à connaitre le nom des lignées elfes.

- Je vous remercie, mon amie.

En observant dans la pénombre grandissante le visage de la jeune femme, je fronce un peu les sourcils, avec l’impression que, malgré le fil des années qui ont passé depuis notre première rencontre, ses traits n’ont presque pas changés. Etrange que cela. Cependant, je n’ai pas le temps de lui poser la moindre question que le chien se met à japper, et je tourne la tête sur le côté pour observer ce qu’il se passe autour de nous. Sur le chemin qui vient du Nord, il y a des ombres qui s’approchent, à grande vitesse. Un sifflement sort de ma bouche et mon canasson revient au galop.

- Il y a un groupe de cavaliers, des orcs sur leurs Wargs au Nord. Nous devrions partir. Maintenant.

Le terrain n’est pas propice au combat. Nous sommes à découvert, et j’ai l’impression que les chances de s’en sortir sont tout ce qu’il y a de plus minces. Je grimpe dessus dans un mouvement rapide et souple avant de resserrer mes cuisses autour de son corps, un sourire sur le visage. Sans que je n’aie besoin de récupérer la bride, il fait volteface. Ma main gauche se pose sur la garde de mon épée, et je la tire en la laissant siffler, comme j’aime le faire.

- Tentons de nous éloigner un peu. Ta demeure est loin ? Peut-être pourrions-nous éviter le combat… Ils sont trop nombreux pour nous.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptySam 1 Aoû 2015 - 14:55

Rencontre au Rohan
Elrohir & Loan
“En tout homme se trouve une part de solitude qu'aucune intimité humaine ne peut remplir.” Riger Schutz

Le coeur d'Ysée s'emballait tandis qu'elle imitait son ami, remontant sur le croupe de Zéphyr. Une légère panique s'installa dans ses entrailles, l'empêchant un court instant de rassembler ses pensées lucides.

« Ma demeure... Elle... » bafouilla-t-elle, ayant difficile à répondre, son attention toute centrée sur ces Orcs qui, selon Elrohir, grouillaient dans les parages, dans la pénombre des bois alentours. Elle sortit son arc, y bandit une flèche, tremblant de tous ses membres. « Elle... Elle est bien à une heure d'ici... Nous pouvons essayer de les fuir, mais... Il y a Eard là-bas... Je ne veux pas risquer de le mettre en danger en guidant ces créatures jusqu'à lui ! »

Elle attrapa le cor d'alerte qu'il lui avait donné en cas de danger, mais elle la rangea aussitôt, n'ayant aucune envie d'amener Eard dans un combat où leur mort serait leur seule issue. Qu'elle meurt, certes, mais elle ne l'amènera pas avec elle dans l'au-delà. Ysée savait que l'elfe n'avait aucune idée de qui était Eard, ni même si c'était un animal ou un homme, mais elle ne prit pas la peine de le préciser - pour ainsi dire, elle n'y pensa même pas. Elle tirait sur le fil de son arc de fortune avec une énergie désespérée, son regard, pourtant incapable de discerner l'ombre d'un adversaire, ne cessait de virevolter de façon circulaire pour tenter d'apercevoir un Warg fonçant sur eux. La sueur perlait sur son front. Les aboiements intempestifs, terrifiés, de Mae n'arrangeait en rien son état d'angoisse intense. L'elfe semblait bien plus serein, souriant même, ce qu'Ysée ne comprenait pas bien du tout. Comment pouvait-il avoir l'air si désinvolte alors qu'ils pourraient mourir ce soir ? Il dégaina, le tintement de la lame chantonna dans l'atmosphère lugubre de cette fin de crépuscule, et ils purent à l'instant entendre les rugissements infernaux des Wargs, encore assourdis par la distance mais bien présents. Ysée gémit de peur, au bord des larmes.

« Je connais un peu la région. » dit-elle d'une voix saccadée par la terreur qui l'envahissait malgré elle. « Il y a des monts, par là, derrière ces pins. J'y ai trouvé des grottes qui se rejoignent entre elles par quelques galeries. Laissons nos chevaux à l'orée des fourrées et allons-y à pieds ; ils devront, eux aussi, délaisser leurs montures s'ils désirent nous poursuivre. »

Ysée ne connaissait pas les Orcs. Elle réfléchissait avec la logique d'une humaine traquée par des simples humains. Elle n'avait aucune connaissance qui pourrait lui dicter une meilleure idée qui prendrait en compte le flair des Orcs et leur férocité pouvant abattre de petits arbres sur leur passage. La jeune fille n'en savait tellement rien qu'elle pensait innocemment que des grottes pourraient réellement les sauver... Elle regarda Elrohir dans les yeux, assise bien droite sur sa jument qui tournoyait sur elle-même, renâclant en signe de peur et d'impatience de s'en aller, loin du fumet terrifiant des Orcs s'approchant.

« S-Suivez-moi. » fit-elle alors, d'un ton se voulant ferme, et elle s'élança aussitôt au triple galop, Zéphyr étant trop heureuse d'enfin s'éloigner d'ici.

Mae sur ses talons, la jument fila comme le vent dont elle portait le nom. Sa robe gris perle miroitait sous l'éclat de la lune montante. Ysée, en se retournant, put voir qu'Elrohir l'avait suivi, lançant son cheval à une telle allure qu'il put aisément se mettre à sa hauteur. Il freina volontairement pour ne pas la distancer. Quelle vitesse ! Ysée ne connaissait pas la race de ce cheval mais, malgré l'amour qu'elle portait à sa jument, elle désirerait bien avoir pareil destrier. Son émerveillement prit fin brusquement lorsque les grondements rauques des Wargs se firent plus intenses, plus proches d'eux. Même plus un mile les séparaient d'eux, à présent. Elle éperonna Zéphyr, encouragea Mae à courir de toutes ses forces, droit vers la petite forêt de conifères qui enrobait quelques modestes monts de rocaille.





© Gasmask
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptySam 8 Aoû 2015 - 14:38

Oublié, le vouvoiement. Oubliée, ma politesse. Il n’est plus l’heure de faire des ronds de jambes, et pour le coup, c’est mon éducation militaire qui refait surface. Mon regard se pose dans le vide alors que mes yeux d’elfes recherchent les premiers nuages de poussière au loin, signe évident que l’équipée orque n’est pas loin. J’écoute cependant la demoiselle baffouiller à côté de moi. Evidemment, quand on n’a pas l’habitude d’être mené au combat par des rencontres imprévues, il est normal d’avoir peur et de ne plus savoir remettre ses idées en place. Il s’agit là d’une chose dont je n’ai jamais tenu rigueur à quiconque, et je ne vais pas commencer maintenant. Mon regard glisse sur elle et je hoche simplement la tête lorsqu’elle me dit ne pas vouloir attirer les créatures des ténèbres auprès de son compagnon. Alors il me faut un autre plan. Silencieux, je réfléchis, ma main se posant sur la base du cou de mon canasson pour lui transmettre un peu de ma force et de ce calme étrange qui m’envahit avant chaque combat. Superstition ? Certainement. Petit toc ? Absolument.

Si nous avions été dans un endroit que je connaissais mieux, j’aurais pu utiliser les spécificités du terrain pour nous donner un avantage tactique. Ma main quitte les poils de mon cheval pour se porter dans mon dos, mais je finis par tirer mon épée. Si, comme tous les elfes – sauf une – je suis doué à l’arc, j’ai toujours préféré l’acier tranchant de mon arme. Aranrüth m’a toujours semblée parfaitement faite pour ma main, son fil acéré devenant comme une prolongation de mon bras, bien qu’elle ait été faite pour un autre il y a des siècles de cela.

Mais, voilà que ma jeune humaine, qui ne me semble plus si humaine que cela quand j’y regarde à deux fois me propose de nous cacher dans des grottes. Je devrais laisser Canasson ici, et elle sa ponette, mais cela me semble une bonne idée. A moins que les wargs ne dévorent nos chevaux. Dans ce cas là, je serais relativement attristé de la perte de ma monture, parce que rentrer à pieds à Imladris n’est pas une bonne idée. C’est loin. Et je n’ai pas mis mes bottes de marche. Je vais finir avec des ampoules aux pieds et devoir me faire soigner par Histiel, qui va râler tout ce qu’elle peut râler, ou alors par Elinà, qui va me taper dessus pour avoir perdu un « si bon cheval de reproduction ». Cette elfe et ses croisements animaliers…

- Canasson s’en sortirait, puisqu’il repartirait pour Imladris si jamais je le laissais là trop longtemps, mais votre propre monture risquerait de finir dévorée. Croyez-vous qu’elle suivrait mon cheval si j’ordonnais à celui-ci d’aller se cacher dans un bosquet ?

Je la suis donc jusqu’à l’entrée des grottes, perché sur le dos de mon cheval dont les muscles puissants jouent sous mes cuisses, puis je l’arrête, une fois arrivés là où Ysée m’a guidé. Je saute souplement sur le sol et caresse le cou de l’animal avant de lui murmurer quelques mots en elfique à l’oreille. Celles-ci remuent et il tourne la tête vers moi, poussant mon torse de son museau comme pour me dire au revoir. Ah ça, il peut avoir son caractère parfois, mais il n’y a pas à dire, il m’aime, ce foutu canasson.

Nous n’avons cependant pas de temps à perdre, comme les grognements se font plus pressants. Ma main gauche serrant toujours mon épée, j’attrape le coude d’Ysée et lui lance un sourire amusé tout en la faisant marcher en direction des monts, dans ce que j’espère la bonne direction. Dans mon dos, Canasson part dans une direction qui l’éloignera des wargs et le mettra en sûreté.

- Nous devons nous hâter, Ma Dame, et nous diriger vers ces cavernes dont vous m’avez parlé. Sans quoi, nous risquons de n’avoir plus de tête sur nos épaules, dans le meilleur des cas.

Certains se demanderont pourquoi je trouve le moyen de faire des manières et de l’humour dans un moment comme celui-ci. La seule réponse que je peux apporter est que le pire est dans mon dos. Dans ce jour où j’ai perdu ma mère. Désormais, plus rien ne peut m’atteindre. Chaque seconde qui passe n’est qu’une pâle lueur à mes yeux. Je crois, parfois, que j’accepterais la mort avec sourire, telle une vieille amie, si elle peut m’empêcher de souffrir de ce souvenir qui entache ma mémoire.

Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptyMar 18 Aoû 2015 - 17:53

Rencontre au Rohan
Elrohir & Loan
“En tout homme se trouve une part de solitude qu'aucune intimité humaine ne peut remplir.” Riger Schutz

Les deux jeunes gens - enfin, relativement jeunes - galopèrent cote à cote durant un bon moment, jusqu'à l'orée d'un petit bout de forêt en aval des monts qu'avait indiqué Ysée auparavant. Là, ils durent délaisser leurs destriers ; l'elfe s'inquiéta pour la propre monture de la jeune femme, précisant cependant que la sienne saurait trouver le chemin vers Imladris. Si ce nom n'évoquait pas grand-chose à Ysée, elle y devina la cité où vivait certainement son ami et hocha du chef, fébrile et apeurée.

« Je n'ai qu'à attacher Zéphyr à... à Canasson. » dit-elle, butant sur le nom un peu stupide du cheval de l'elfe. Elle s'avança, les rênes de sa jument en main, et les noua à ceux de l'étalon. « Voilà. Si ce que vous dites est vrai, alors, je n'aurais qu'à venir chez vous pour récupérer ma pouliche. »

Elle voulut sourire, mais les traits tremblants de son visage par la terreur ne lui permit d'offrir qu'une grimace molle. Evidemment, la jeune femme n'avait aucune idée de la distance qui la séparait d'ici à la cité elfique, ni du temps que cela lui mettrait à la parcourir simplement à pieds... Elle ne pensait pas raisonnable d'emprunter le cheval d'Eard, lui retirant dès lors la possibilité de marchander dans le premier village, marchandises rapportant peu telles que fourrures encore tachées de sang, fruits sauvages, poissons et quelques rares gibiers dont ils n'avaient pas besoin, ainsi que le surplus des œufs que leurs quelques poules rescapées leur donnaient quotidiennement. Elle devrait, de ce fait, aller quérir Zéphyr d'elle-même, traversant bien plus de miles qu'elle ne se l'imaginait à présent. De toute façon, pourquoi s'en inquiéter davantage alors qu'au moment-même, des Orcs les avaient pris pour proies ? Ils n'étaient même pas sûrs d'y survivre...

« Par là ! » somma-t-elle à Elrohir, s'engouffrant en première dans les épaisses fourrées de ce bois touffu.

Ils virevoltèrent et zigzaguèrent entre les troncs d'arbres, incroyablement serrés, et sur un sol quasiment invisible tout du long tant la végétation basse était dense et variée. Ils se frottèrent à des ronces en buissons épais, des tapis entiers d'orties et autres joyeusetés qu'offrait la nature. Peu de personnes s’immisçaient dans cet endroit, à la vue de l'absence totale de présence de l'homme. Ils réussirent cependant, nourris par le désir de vivre jusqu'à demain, à se frayer un chemin, les habits déchirés, les jambes et les bras griffés de toutes parts par les épines de ces foutues plantes. En un ultime gémissement, Ysée arriva à s'extirper d'un tas d'épineux coriaces pour débouler sur une semi-clairière ; à l'autre bout se tenait le pied d'une petite montagne, un mur de roc inégal. Un coup d'oeil de la jeune femme lui suffit d'y voir de relativement bonnes prises pour une escalade sur plusieurs mètres de hauteur.

Sans un regard vers Elrohir, effrayée par les grognements au loin, elle se rua sur la roche et attrapa aussitôt une première excroissance. Elle tira sur ses bras et s'agrippa à une seconde, puis à une troisième, et ainsi de suite, jouant également de ses pieds pour monter rapidement le long de la pierre. Elle entendit le souffle court de l'elfe derrière elle lui prouvant sa présence, assez réconfortante. La jeune femme n'osait pas trop lui jeter un regard, de peur d'être prise de vertige, et redoubla d'effort pour grimper au plus vite jusqu'à un premier plateau. Enfin, c'était plus une espèce de route sinueuse naturelle qui s'enroulait autour de la montagne, en pente dure et recouverte de petits cailloux rendant la suite de la montée très compliquée. L'équilibre était mise alors à rude épreuve ; il suffisait qu'un caillou roule sous votre pied, vous empêchant de garder vos jambes assurées sur le sol, pour que la gravité s'occupe du reste... et vous emporte des coudées et des coudées plus bas, vous promettant une chute magistrale suivie d'une mort stupide.

Ce fut avec cette pensée glaçante qu'Ysée tira une énième fois sur ses bras pour s'asseoir au bord du précipice où elle se permit un court instant de repos, histoire de reprendre son souffle. Elle regarda le vide et fut prise de frisson. Se relevant, elle s'écarta, toutefois d'une démarche maladroite, le gravier sous sa semelle la menaçant d'aller embrasser la forêt en contrebas. « Faites attention... » dit-elle simplement à l'elfe. Elle montra alors du doigt le haut de la pente, qui bifurquait quelques fois et menait ensuite à un autre plateau.

« D'ici, on ne les voit pas, mais les cavités sont là. Si aucun ours y a élu domicile dernièrement, nous pourrions y être en sécurité. » fit-elle, la respiration coupée. « Enfin, j'espère... »

Elle intima alors à Elrohir de la suivre, d'un geste bref de la main. Ils se mirent à gravir la pente dangereuse, comme les deux bons suicidaires qu'ils étaient, trébuchant régulièrement et roulant parlant sur leurs deux pieds avant de se récupérer de justesse mutuellement, au risque d'emporter l'autre dans leur chute mortelle.




© Gasmask
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptyDim 23 Aoû 2015 - 17:12

Oui, le nom de mon animal de compagnie peut en surprendre plus d’un. Après l’avoir appelé ainsi durant tout son dressage, il a fini par croire que c’était son nom, tout comme le précédent pensait s’appeler « vieille carne ». Je crains que toute nouvelle idée ou effort pour leur donner un nouveau nom ne soit vouée à l’échec. Au moins, personne n’a d’animal qui s’appelle comme les miens. Un sourire amusé sur mes lèvres, je secoue lentement la tête pour approuver les dires de la demoiselle. Très bien, attachons les, alors. Espérons que Canasson ne rentrera pas à Imladris sans demander son reste… Nous serions bien avancés de devoir rentrer à pieds… C’est assez loin, à pied… Ou alors, nous pourrons emprunter à plus ou moins long terme des chevaux à quelqu’un. Je les rendrais, bien sûr. Sauf s’ils sont réellement intéressants pour la reproduction. Dans ces cas là, j’en rendrais d’autres. Ou j’enverrais quelques pièces d’or. Qui sait ? Du moment que la personne et moi-même y trouvons notre compte, hein ? Qui pourrait trouver à y redire ? Certainement pas moi. Il y a toujours une solution, après tout.

Comme la petite humaine devant moi connait plus le chemin que moi, je la laisse me guider vers les montagnes et les grottes, au milieu des fourrées. Mon regard se pose sur mon cheval, et je lui envoie silencieusement un encouragement pour qu’il s’en sorte. Je m’en plains énormément, mais je l’adore, ce fichu animal qui passe son temps à me donner l’impression que je vais m’arracher les cheveux devant son caractère retord. Je suis la demoiselle, mon pas léger et mon habitude des forêts m’aidant à ne pas glisser dans les feuilles humides ou à me prendre les pieds dans les branchages tombés sur le sol. Je m’en tire bien, malgré quelques ronces qui viennent tirer sur ma tunique, et mes jambes griffées par les piquants. Rien que de très normal au vu de la végétation, mais j’ai connu pire, et surtout : nous risquons pire si jamais nous nous retrouvons face à plus d’orcs que je ne peux en combattre. Il ne me semble pas qu’Ysée soit capable de se défendre, et je préfère la mettre en sécurité avant de devoir tirer mon épée.

Je reste une seconde en arrière en voyant la jeune humaine grimper à la falaise qui nous fait face, une fois que nous nous sommes extirpés de la forêt. Certes les cris des orcs sont proches, mais j’avoue me demander s’ils nous ont suivis jusqu’ici. La forêt que nous venons de traverser aura du les décourager. Je pose une seconde ma main sur la garde de mon épée, puis fais volteface. Avec souplesse, j’escalade la paroi et rattrape mon retard sur la demoiselle alors qu’elle arrive juste en haut, là où se trouve un promontoire qui nous permettra de suivre la route de pierre, naturelle, qui va nous conduire vers le salut. Je m’installe les pieds dans le vide observant le vide en dessous de nous avec un sourire amusé. Si les orcs arrivent à nous suivre jusqu’ici… C’est un véritable parcours du combattant ! Ces créatures ne sont pas du genre à s’acharner autant. Elles ont du déjà faire demi-tour et partir chercher une proie un peu plus facile à avoir !

Ysée se releva et commença à marcher. Ne vous en faites pas pour moi, Dame Ysée. Il est naturel pour moi d’avoir un équilibre plus stable que les humains, et ce même si les graviers glissent sous mes pieds autant que sous les pieds de la demoiselle devant moi. Je saurais m’attraper au bord de la falaise avant de sombrer si besoin s’en fait. S’il y a un ours, j’en fais mon affaire, ne vous en faites pas, je réponds en suivant son doigt du regard. Un sourire sur les lèvres, je la suis, faisant attention à ce qu’elle ne tombe pas dans l’abîme qui nous attire irrémédiablement à chaque pas que nous faisons. Je la laisse choisir la caverne dans laquelle elle voudra tenter sa chance, avec un dernier regard vers l’endroit d’où nous venons pour voir si les orcs nous ont suivis ou pas.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptyJeu 27 Aoû 2015 - 21:34

Rencontre au Rohan
Elrohir & Loan
“En tout homme se trouve une part de solitude qu'aucune intimité humaine ne peut remplir.” Riger Schutz

A l'énoncé d'Elrohir disant qu'il s'occuperait de l'ours si un tel animal se trouvait dans les parages, Ysée ne put s'empêcher d'arquer un sourcil perplexe. Elle ne voulait pas paraître grossière en lui exprimant ses doutes sur sa capacité à venir à bout, seul, d'un grizzly, mais elle ne lui donna pas non plus la satisfaction de se reposer sur son affirmation pour du moins prétentieuse, aux oreilles de la jeune femme. Quel homme, muni d'une épée, pouvait croire si facilement qu'il tuerait un ours ? C'était de la folie d'espérer l'achever aisément. Pourtant, l'elfe avait l'air d'y croire fermement, et Ysée se prit à douter tandis qu'elle reprenait la délicate ascension de la pente. Cette race avait-elle la possibilité de faire de telles prouesses ? Elle en savait fort peu sur les elfes, il est vrai, mais elle avait du mal à croire que le Créateur de ce monde ait pu faire des créatures plus belles, plus intelligentes et bien plus fortes, alors qu'à côté, il y avait des êtres si faibles, en certaines circonstances, comme l'étaient les Hommes. La race dont elle faisait partie. Si les elfes étaient si puissants, elle serait jalouse, certainement.

Ils gravirent encore un bon moment, les pieds glissant sur la rocaille, avant d'arriver au versant de la falaise où se trouvaient vraiment les grottes tant voulues. Ysée prit de l'élan et bondit, attrapant alors le bord du versant, s'y écorchant les doigts. De toutes ses forces, elle se hissa, mais il lui fallut l'aide bienvenue de son compagnon pour parvenir totalement au-dessus. Lui, par contre, eut l'air de faire cela avec bien plus d'aisance. La jeune femme lui jeta un regard à la fois étonné et à la fois dégoûté. C'était donc vrai ! Même un homme normal aurait un peu plus peiné que cela. Ils étaient donc plus forts. N'était-ce pas une forme d'injustice de la nature ? Si ça ne l'était pas, Ysée ne saurait donc pas dire ce que c'était. Ni expliquer cette si grande différence.

Laissant de côté ces interrogations, elle marcha vers l'entrée d'une caverne, assez large, en effet, pour laisser passer trois ours côte à côte. Ysée entra, n'y vit rien, et revint auprès de l'elfe, les bras écartés en signe d'impuissance.

« On n'y voit rien du tout... Il faudrait une torche. Quelque chose comme ça. Vous avez ça sur vous, j'espère ? On peut tenter d'y aller à l'aveugle mais je n'ai jamais visité les lieux, et je ne sais pas quel trou ou quoi peut nous attendre là-dedans... » Elle mit les mains sur les hanches, patiente. « Ce serait idiot de se blesser lors d'une mauvaise chute alors qu'on a des Orcs aux trousses. » finit-elle par lâcher en reportant son regard sur l'entrée de la grotte, un petit rire jaune sortant de sa gorge.




© Gasmask
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptySam 5 Sep 2015 - 18:17

Vu la tête de la demoiselle, elle ne semble pas tout à fait d’accord avec mes capacités à combattre un ours tout seul. Je lui souris, toujours amusé, incapable de prendre cette situation au sérieux. Je pourrais prendre le temps de lui expliquer que les elfes et les hommes n’ont en commun que leur créateur. Nos talents au combat est largement supérieure à ceux des hommes, et ce de part cette agilité extrême que nous possédons, mais aussi du fait que nos muscles longs et durs ont eu plusieurs siècles pour s’entrainer. J’ai eu le temps d’apprendre à me battre alors que la demoiselle en face de moi n’était même pas en potentielle conception. Et oui. J’ai passé plus de siècles à m’entrainer que ce qu’un humain pourra vivre. Mais, les miens sont mal connus par les Hommes. Nos petits frères et sœurs sont, en effet, bien différents de nous, et nous avons fini par nous isoler dans notre coin sans jamais les laisser accéder à notre savoir. Il est parfois dommage de se dire qu’on doit les laisser faire leurs propres erreurs et leurs propres chutes, alors que nous même avons déjà traversé ce chemin.

Alors, oui. Avec une épée elfique, il est tout à fait possible de trancher une patte d’un ours puis sa tête. Si on est assez rapide, cependant, chose qui n’est pas toujours possible. Disons qu’au pire des cas, il vaut mieux que la demoiselle ait des bandages. Je ne pense pas mourir des suites d’une attaque d’ours, après tout je me bats contre des orcs depuis tellement longtemps que j’ai appris tout un tas de choses sur les bêtes sauvages. Les orcs ne sont rien de plus que des animaux à qui on a appris à tenir une arme, et encore de manière assez grossière.

Après quelques péripéties supplémentaires, voilà que nous arrivons devant une caverne. Ysée, avec ses petits yeux d’humaine, réclame une torche. Pas très compliqué à fabriquer, vous savez. Je me contente de hausser les épaules. J’arrache sans prendre de gants ma manche et me saisis ensuite d’un morceau de bois qui traine là. Le temps d’enrouler la manche autour du bâton et de le tremper dans un peu de saindoux que j’avais dans ma sacoche il ne reste plus qu’à allumer le feu. Après tout, j’en ai d’autres, des chemises. Et je ne saurais me remettre d’avoir causé votre perte. D’autant que vous porter sur le dos risquerait de nous mettre dans une fâcheuse situation si nous devons courir. Ou escalader quelque chose. Après tout, qui sait ce qui se trouve dans cette grotte ? Un ours ? Des gobelins ? D’autres orcs ? Je n’en sais rien. Je ne peux pas le savoir avant d’avoir été dans la dite grotte. Après quelques minutes précieuses à batailler contre les silexs, je réussis à allumer la torche et je la tends à la demoiselle en face de moi. Préférez-vous que je passe devant ou bien découvrir ce monde en premier ? Le danger peut venir de devant nous comme de derrière nous, vu que les orcs ne sont pas très loin…

Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptyJeu 29 Oct 2015 - 11:21

Rencontre au Rohan
Elrohir & Loan
“En tout homme se trouve une part de solitude qu'aucune intimité humaine ne peut remplir.” Riger Schutz

Rien à dire, cet homme était d'une grande efficacité. Elle n'avait eu qu'à demander pour que celui-ci s'arrache une manche, nonchalant au possible, et l'enroule autour d'une branche avec des gestes qui trahissaient une certaine expertise. Elle le regarda faire sans rien dire, attentive ; cela lui serait utile de savoir faire de même en des situations où elle se retrouvait seule. Ayant soif d'apprendre à être autonome - même si elle aimait Eard, elle espérait qu'un jour elle ne dépende plus du tout de lui et puisse être son égale dans la plupart des circonstances - elle était curieuse et inspecta le moindre des mouvements d'Elrohir. L'embout de tissu trempé dans un liquide qu'elle devina à l'odeur être du saindoux, il l'alluma après avoir bataillé avec des silex avant de tendre la torche improvisée à Ysée. La jeune femme fit gentiment non de la tête et dit :

« Vous pouvez me prendre pour une lâche mais j'apprécierai que vous prenez les devants... Pour ma part, voyez-vous, je ne fais pas le poids face à un ours. »

Ces dernières paroles furent prononcées avec un certain sarcasme, sous-entendant clairement qu'elle trouvait injuste sa condition d'humain faiblard en comparaison avec les aptitudes des elfes, de cet elfe en particulier. Il n'en était pour rien mais Ysée ne pouvait s'empêcher d'en ressentir une certaine rancœur. Elle qui avait, il fut un temps, accepté sa condition de femme soumise, s'était révélée dernièrement d'une grande fierté. Elle ne supportait plus que très difficilement d'être « l'incapable », d'être celle à protéger. Certes, Eard la protégerait toujours, elle le savait, mais ce ne serait plus qu'en tant que soutien, surveillant ses arrières, et non comme le chevalier servant dont il avait endossé le rôle à leur rencontre. A ce moment-là, elle était vraiment loin de pouvoir se débrouiller seule, inutile avec une épée en main, ignorant même jusqu'à comment encocher une flèche à un arc ou savoir où trouver les champignons comestibles pour sa subsistance de survie. Une page vierge de toutes connaissances nécessaires à une vie de vagabonde. Actuellement, c'était une femme qui savait qu'elle pouvait faire tout ça. Revenir à une situation où elle se retrouvait à nouveau dans celle qu'on aidait, qu'on tenait presque par la main et qu'on protégeait sans trop lui laisser sa part d'action, cela l'agaçait plus qu'elle ne voudrait l'avouer. Mordant son frein, elle fit un geste sec à Elrohir indiquant la grotte, l'invitant à engager le chemin.

Elle pénétra dans la grotte à sa suite, la torche éclairant les parois humides qui dégouttaient, faisant un bruit régulier un peu partout dans la caverne. Ploc, ploc, ploc... Excepté ce son lugubre, exacerbant les nerfs déjà à vif d'Ysée, rien d'autre n’atteignirent leurs tympans. En tout cas, pas les siens. Rassurée par l'absence de son inquiétant, tel qu'un grognement ou un ronflement de grosse bête, elle devança Elrohir et continua d'avancer d'un pas ferme, l'oreille tendue. Au bout de quelques minutes de marche, la flamme toujours bien vive pour leur montrer les alentours, elle pivota sur elle-même et fit face à l'elfe. Elle leva le menton en un petit air buté.

« Y a pas l'air d'avoir de quoi s'inquiéter. A moins que toi, tu entends quelque chose... ? »

Son regard embrassa les ombres dansantes sur les murs de calcaire et de roche trempée, inspectant les lieux d'un oeil critique, puis alla choisir une pierre plus ou moins plane et s'y posa en poussant un soupir.

« En tout cas, moi, je suis à bout de forces. Et le danger semble avoir disparu. Reposons-nous et attendons un peu avant de sortir d'ici. Les Orcs ont du perdre nos traces. »

L'ancienne catin roula des épaules, cherchant à détendre ses muscles endoloris par ses efforts et à se détendre en même temps, crispée comme elle était.




© Gasmask



HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptyJeu 19 Nov 2015 - 0:05

HJ : pas de soucis, je suis pas super rapide en ce moment x)
Lâche ? Un rire monte à ma poitrine et je secoue la tête. Jamais je n’utiliserais ce mot pour qualifier une dame, vous savez. Peut-être est-ce là ma trop grande courtoisie envers les dames, mais jamais je ne leur trouverais de défauts. Je n’ai, après tout, jamais critiqué la demoiselle alors qu’elle vendait son corps. Je ne considère pas qu’on puisse faire ce genre de chose par réelle envie, mais plutôt par besoin de s’en sortir. Quelques fois, on n’a pas le choix, et chez les humains, la petite usine du plaisir fonctionnera toujours. Il est étrange pour moi et mes mœurs très différents de les voir se complaire dans cette luxure que je ne comprends pas. Certes, pour la femme de ma vie, je n’hésiterais pas à la combler si elle le désire, mais… Pourquoi aller voir d’autres ? cela me semble tout à fait étrange. Quoi qu’il en soit.. Chacun possède sa propre forme de courage, voyez-vous. Je ne dois pas avoir la même que vous, tout comme l’art du combat dans lequel j’ai été élevé vous est totalement inconnu. Je lui souris, amusé, encore une fois. Décidément, cette demoiselle réveille en moi une bonne humeur que je pensais oubliée depuis un moment.Dans tous les cas, je prends l’ours. Surveillez que les orcs n’arrivent pas trop prêt de nous. Espérons simplement que nous n’allons pas tomber sur des gobelins dans les tunnels qui s’étendent devant nous. Je pourrais vous aide à vous perfectionner dans les arts des armes, si nous en avons le temps, ou bien si vous passez en Imladris. C’est une proposition sérieuse. Certes, la demoiselle ne sera jamais aussi douée qu’un elfe, mais en ce monde dangereux, elle doit apprendre à se défendre, avec un véritable maitre. J’aime partager mon savoir, et j’aime surtout voir mes élèves progresser. C’est d’ailleurs pour ça que je n’ai jamais appris à ma fille à se défendre. Hors de question qu’elle sorte d’Imladris et du cocon de douceur dans lequel elle vit avec Histiel et moi.

Si on m’avait dit qu’Eléa était justement partie pour s’occuper d’elle-même en ce moment même et qu’elle avait découvert tout un tas de choses qui me hérisserait le poil, autant dire que j’aurais eu un tout autre avis sur la question.

Un pas après l’autre, j’avance dans la grotte. Mes yeux d’elfes recherchent le moindre détail, la moindre chose qui pourrait nous attaquer ou nous mettre en danger. Ma main n’est jamais loin de la garde de mon épée. Lorsqu’Ysée se décide à passer devant moi, je la laisse faire. Finalement, ce n’est pas l’avant-garde qui m’inquiète le plus, mais l’arrière garde : ce qui va nous tomber dessus si les orcs nous suivent jusqu’ici. Habituellement, ces créatures sont du genre à se lasser vite, mais dernièrement ils n’agissent plus de manière ordinaire. Comme s’ils avaient des ordres et les suivaient à la lettre.

Avouons-le : je suis tellement préoccupé par l’arrière que j’en oublie presque l’avant. Les ours dorment dans des cavernes bien plus petites que celle-là, et s’il y avait des gobelins, on les entendrait à des lieues sans même avoir besoin de mon acuité auditive. Non, je n’entends rien Je hoche la tête à la suite de ses propos. Prendre un peu de repos, pourquoi pas. Je m’adosse à la paroi et défais la boucle de mon ceinturon pour détacher mon épée. Quelques secondes plus tard, je suis installé en tailleurs en face de la demoiselle, l’épée sur les genoux. Canasson ne devrait pas avoir trop bougé, nous le retrouverons facilement en descendant la falaise. Je soupire. Monter pour redescendre. Voilà qui est tout de même bien idiot. La panique d’Ysée était justifiée, mais tout de même… ces orcs m’en auront fait faire de bien belles. A cette pensée, je regarde ma manche déchirée et suit du doigt une longue cicatrice, assez récente, due à un combat contre une dizaine d’orcs avec mon frère deux ou trois mois plus tôt. Il vaut mieux reposer tes bras. La descente est toujours plus compliquée que la montée, sans corde. Puisque le tutoiement semble être de rigueur, je m’y mets aussi. Cela ne m’enlèvera rien du parfait gentleman que je suis.

Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptyMer 2 Déc 2015 - 0:37

Rencontre au Rohan
Elrohir & Loan
“En tout homme se trouve une part de solitude qu'aucune intimité humaine ne peut remplir.” Riger Schutz

Ysée, le regard toujours froncé autant par inquiétude que par jalousie envers l'elfe, le regarda s'asseoir également, l'épée défaite de son ceinturon. Il semblait serein, tandis qu'elle, pour sa part, était plus tendu qu'une corde d'arc. Elle poussa un soupir tremblant, qui lui parut monstrueusement bruyant dans un tel silence. L'écho lui renvoyait une doublure des paroles de son compagnon d'infortune et sa propre voix lui paraissait étrange lorsqu'elle dit, réellement étonnée :

- Descendre ? Déjà ? Vous pensez vraiment que nous pouvons déjà partir alors qu'ils ne sont peut-être pas bien loin ?

Seul la quiétude des lieux lui répondit ; apparemment, ses interrogations, aux intonations plus affirmatives qu'autre chose, ne cherchaient pas de réponse. C'était, en effet, le cas. Ysée n'avait aucune envie de risquer son nez dehors aussi vite et elle eut un réflexe enfantin, se blottissant contre elle-même, dos contre la paroi couverte d'une moisissure moite et odorante. Elle n'en avait cure, toute concentrée à ne pas céder à la peur qui la rongeait. Le bruit des gouttes sur le sol de pierre le mettait dans une sorte de supplice et, après quelques minutes, fourbue d'impatience et de nervosité, elle sauta littéralement sur ses pieds. Elle pointa un doigt inquisiteur sur l'elfe toujours à même le sol argileux et clama, faisant vriller ses tympans :

- Je ne peux que vous faire confiance ! Je... Je n'ai aucune expérience en ce genre de situations. Si vous dites qu'on peut partir, allons... Mais cherchons une autre voie.

Redressant la torche qu'elle n'avait pas lâché un seul instant, elle vit voler la flamme de par et d'autres à la recherche d'un autre passage que celui d'où ils venaient. Elle en vit un, très étroit, et se félicita d'avoir un acolyte aussi fluet qu'elle, si ce n'est que plus grand. Ils pourraient s'y dissimuler aisément, malgré quelques contorsions que manqueraient certainement de grâce. Elle s'y avança, se baissa un peu puis entreprit d'engager le chemin. Cela lui faisait assez bizarre de prendre autant les devants mais Elrohir semblait trop prendre les choses tranquillement, sans avoir l'air de se morfondre le moins du monde sur l'éventualité d'une embuscade, scellant leur destin à tous les deux. Un destin mortel, cela va de soi.

Ysée marcha, le corps tordue dans cet espace si étroit, et elle ne vit la lumière qu'après un bon moment. Le soleil l'éblouit enfin et elle cligna plusieurs fois des yeux avant de remarquer qu'ils étaient sur un sentir naturel bien peu large, à peine de quelques pieds, et qu'une falaise abrupte les accueillait. Elle eut un sourire maussade et son coeur s'emballa face au vide.

- Je ne sais pas si par ici c'est une bonne idée.

Jetant un regard au loin, par-dessus une forêt dense et, encore plus après, une plaine nue de toute végétation si ce n'était qu'une pelouse vive et grasse. Rien à l'horizon, aucune troupe d'Orcs n'apparaissaient à ses yeux. Seule la nature, calme et florissante, vivait en contrebas. Un contrebas de plusieurs longues coudées, qui promettait une chute mortelle si elle ne faisait pas attention où elle plaçait ses pieds. Le vent la secoua légèrement, elle tangua, s'aggripant à s'en écorcher les doigts contre le versant. Elle poussa, malgré elle, une plainte de terreur et crispa les yeux, comme si elle ne voulait pas voir sa mort arriver.

- Dans quel pétrin on s'est fourrés ! lâcha-t-elle, presque sanglotante.




© Gasmask
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptyVen 11 Déc 2015 - 0:00

Les orcs ont tendance à se lasser vite quand ils ne peuvent avoir leurs proies. Ma voix retentit dans le silence de la caverne après de longues minutes de silence. La demoiselle a besoin de se rassurer elle-même. Je crains qu’elle n’ait pas autant l’habitude que moi de se retrouver dans les ennuis jusqu’au cou. Je la laisse donc prendre son temps pour finalement décider de se lever. Là, je la suis simplement. Un sourire amusé monte à mes lèvres. Par bien des côtés, son innocence me fait penser à Eléa. Ma fille adoptive non plus n’a pas réellement été confrontée à ce genre de situations, et j’espère sincèrement pour son bien qu’elle ne le sera jamais. J’ai envie qu’elle vive une vie en sécurité en Imladris, loin de la noirceur des hommes et de ces routes pleines de dangers. D’un autre côté, je la sais assez débrouillarde pour s’en sortir si jamais cette situation devait se produire. Une autre voie… Si vous voulez. Je la laisse donc trouver une autre voie et je la suis simplement. Mon épée a retrouvé sa place à ma taille, et je garde ma main gauche à proximité de la garde, prêt à dégainer. J’ai préféré ne pas énoncer mes idées noires à voix haute, mais j’ai bien peur de me retrouver dans une embuscade des gobelins, ce qui serait réellement compliqué à gérer. Autant les orcs, s’ils ne sont pas trop nombreux, ça devrait aller, mais les gobelins se baladent par centaines, et même mes réflexes d’elfe ne peuvent pas venir à bout d’autant d’ennemis seul. Il y a de nombreuses créatures vicieuses en Terre du Milieu, et les gobelins sont celles que j’apprécie le moins, je crois. Ma rancœur contre les orcs est trop personnelle pour être réellement prise en compte ici. Mais, après un bon moment nous nous retrouvons finalement face à la lumière, devant le vide. Je me mords la lèvre inférieure et pousse un soupir léger.

La peur de la demoiselle me fait lâcher la garde d’Aranruth et je pose une main sur son épaule. Ne te laisse pas aller. Tu t’en en sors très bien. Je tente un sourire rassurant. Autant dire que je n’ai aucune idée de si je me plante ou pas. Les relations sociales, ça n’a jamais été mon truc pour être franc. Je suis et j’ai toujours été le roi de la boulette dès que j’ouvre la bouche. Mes amis, ma famille et ceux qui me connaissent un peu s’en amusent généralement, mais pour le coup c’est un véritable handicap. Je n’ai aucune idée de si je vais réussir ou pas à faire comprendre à la demoiselle qu’elle en a déjà fait plus que ce qu’elle pensait elle-même pouvoir faire, à mon humble avis, et qu’elle s’en tire à merveille. Il ne s’agit pas d’un pétrin ici. Regarde : Le chemin serpente sur le versent jusqu’au sol. Il suffit d’y aller, prudemment et nous nous en sortirons entiers. Je relâche son épaule pour déchirer ma seconde manche de chemise – après tout je ne suis plus à ça près – et j’en tire une longue bande qui me sert à enrouler autour de ses doigts. Elle saigne. Nous nettoierons les plaies une fois en bas. Pour l’heure, il faut éviter de trop abîmer tes doigts. Tu en auras besoin pour remonter sur ta ponette, non ? D’un geste, je désigne le sentier Un pas après l’autre. Reste proche de la falaise et non du vide. Tu vas voir, on va arriver en bas sans même s’en rendre compte.

Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptySam 23 Jan 2016 - 2:12

Rencontre au Rohan
Elrohir & Loan
“En tout homme se trouve une part de solitude qu'aucune intimité humaine ne peut remplir.” Riger Schutz

Ysée était bien plus fatiguée qu'elle ne le pensait. Malgré sa position, dos contre la paroi rocheuse et humide, elle ne tarda pas à sentir ses paupières brûlantes par l'épuisement s'alourdir et se baisser devant ses yeux, la plongeant dans une obscurité bienvenue. Le seul bruit dans ces lieux à l'écho ambiant était le ruissellement de l'eau quelque part, glissant parmi les aspérités de la pierre et coulant en provoquant une légère mélodie d'une parfaite régularité, le genre de son idéal pour mettre l'esprit dans un état de transe proche du sommeil. A peine eut-elle les yeux clos que sa respiration ralentit, se faisant plus profonde, et qui trahit sa somnolence. Sa tête se baissa légèrement en avant, son menton venant se poser contre sa poitrine lentement. Elle s'endormit finalement totalement, ronflant doucement, pouvant enfin se reposer après une telle course poursuite s'étant déroulée sous l'éclat de la terreur. Ysée put laisser son esprit en paix durant ce bref répit, ses pensées s'effaçant pour ne laisser place qu'à une pénombre et un silence complets. Le vide... Un vide qui amena, pourtant, de bien singuliers souvenirs. Elle rêva d'Eard, de leur amour qui serait mal vu, de son passé encore vif et douloureux, de dragons, d'Orcs, de chair putréfiée et d'un soleil trop chaud au-dessus d'elle, ainsi que de sa noyade qui avait failli lui coûter la vie. Dans son sommeil profond, elle s'agita, poussa quelques gémissements plaintifs, resserrant l'étau de ses bras autour d'elle-même dans une tentative puérile de se rassurer.

Ce fut un bruit mat, puissant et métallique, qui la sortit de sa torpeur. Elle rouvrit les yeux, le cœur battant. Son visage se tourna là où elle avait vu Elrohir pour la dernière fois, par réflexe, et elle fut soulagée de voir qu'il n'avait pas bougé. Ou presque. N'étant plus assis, mais debout, il avait l'épée en main et lui tournait le dos, faisant face à l'endroit d'où ils venaient avant qu'elle ne décide de se reposer. Un bruit de pas lourds et de mailles s'entrechoquant s'entendait, même pour elle, provoquant un écho dans la cavité où ils se trouvaient. L'elfe semblait prêt à en découdre ; Ysée, pour sa part, fut prise de panique. Elle se leva d'un bond, ne sachant aucunement comment se rendre utile s'il advenait l'instant de se défendre. Elle n'avait que son arc, mais dans un tel endroit, elle craignit que cela ne soit que pure folie. Une flèche pouvait dévier sur la pierre et atteindre l'elfe, si elle était malchanceuse... La jeune femme dégaina pourtant, les mains fébriles, pas du tout sûre d'elle. Sa voix tremblait.

- Ne devrions-nous pas fuir... ? proposa-t-elle timidement. Vous ne pouvez pas tous les battre, et je ne pense pas pouvoir être d'un grand secours...

Ses yeux se baissèrent sur son arme de fortune, et elle se mordit la lèvre inférieure, honteuse. Une fois de plus, elle était un fardeau pour la personne l'accompagnant, et cette impression lui glaçait les entrailles et lui faisait monter les larmes aux yeux d'indignation.




© Gasmask
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptySam 23 Jan 2016 - 16:37

Les pauses sont fréquentes. Je suis la demoiselle de près et essaie de ne pas la laisser tomber. Je sais qu’elle a besoin de temps, plus que moi. Moi… C’est malheureux à dire, mais j’ai l’habitude. Vraiment. J’ai l’habitude de me retrouver dans des situations où je suis en danger. Dans des situations où je dois me dépasser. Pour être totalement franc, je les recherche presque. Bon, en fait je les recherche totalement. Je n’arrive plus à m’en passer, de mon frisson d’adrénaline. Je crois bien que je suis accroc et qu’il va me falloir une sacré cure de désintoxication pour arriver à m’en sortir. Ou peut-être… Le bon déclencheur ? Mon cœur manque un battement alors que je réalise qu’il se passe dans ma tête des choses que je n’avais pas prévues. Pour le coup, je suis à moitié poursuivi par des orcs, et je dois m’occuper d’une petite humaine qui n’a pas l’air super à l’aise face à cette situation. Et moi ? Moi je pense à Histiel. C’est tout à fait normal. Dans ma vie, c’est tout à fait normal. L’incohérence est ma manière de vivre.

Alors, je reviens au présent. Nous sommes presque en bas. Et puis, mon oreille affinée m’alerte de choses étranges. Des bruits imprévus. Je fronce les sourcils. Je tire mon épée et la laisse chanter. J’aime ce petit son qui sort du fourreau lorsque je l’en sort sous un certain angle. Je n’ai pas peur. La peur m’a quitté il y a cinq siècles, lorsque Mère est partie pour Valinor. Il n’y a plus rien dans mon être qui appelle la peur. Je ne suis que certitudes, besoin de combat, fils d’épées qui se trouvent et sang qui coule des plaies. La peur mène à l’hésitation. L’hésitation à la mort. Mon épée doit être affutée et acérée, autant que mon esprit. Je contemple le chemin alors que les bruits se font plus proches. Je resserre les doigts sur la garde d’Aranruth et contemple l’endroit d’où semblent provenir les bruits. La caverne où nous nous trouvions quelques minutes plus tôt. Des orcs ? Des gobelins ? Peu m’importe. Ce serait bien ma veine, tient. Encore et toujours les mêmes qui finissent par nous mettre dans un sale état. J’en ai marre d’être blessé par des orcs. C’est mon tour de les envoyer dans l’au-delà. Avec barbarie. Je ne pense pas qu’ils soient nombreux, vous savez. Mais, la forêt n’est plus très loin, nous pouvons allez nous y abriter. Personne ne nous verra, surtout depuis le haut de la falaise. Le temps qu’ils descendent, nous serons à l’abris. La voie de la raison. Si on m’avait un jour dit que c’est celle que je choisirais. Je n’y aurais clairement pas cru. Comme quoi, tout arrive.

Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptyMar 31 Mai 2016 - 1:43

Rencontre au Rohan
Elrohir & Loan
“En tout homme se trouve une part de solitude qu'aucune intimité humaine ne peut remplir.” Riger Schutz



Ysée aurait aimé être plus courageuse, mais comment l'être lorsqu'on savait qu'une horde, ou presque, de créatures sans pitié et puissantes arrivaient droit sur elle, et sur un seul elfe ? Il avait beau la rassurer en lui disant qu'il ne devait pas être nombreux, elle ne se laissait pas abuser par ces paroles de miel. Non, elle ne croyait pas un seul moment qu'ils pourraient s'en sortir, et l'idée même de mourir sous les coups féroces de tels monstres la tétanisa sur place. Ses yeux agrandis par l'effroi fixaient l'endroit où s'entendaient, de plus en plus distinctement, le bruit reconnaissable entre tous du fer cognant le fer, avec un léger mugissement en fond. La respiration épaisse et rauque des Orcs. Encore aujourd'hui, Ysée se demande comment elle a fait pour ne pas s'évanouir quand, d'entre la roche, apparut la première tête hideuse de ces enfants de Morgoth...

Par simple réflexe, le désespoir dans le regard, elle leva son arc et pointa sa première flèche de fortune vers ce gros crâne verdâtre. Elle tremblait, sans pouvoir se contrôler, et se mit même à gémir, glacée par la peur.

- On va crever...

Un par un, ils s'extirpèrent de la montagne, et trois affreux Orcs leur firent face en grognant. Les antagonistes se lorgnèrent un moment puis, répondant à leur instinct le plus primaire, l'un des monstres se rua en avant et chargea Elrohir, qui était positionné plus proche d'eux que l'était Ysée. Celle-ci recula encore de quelques pas, à la fois pour s'éloigner d'eux et de leurs massues et épées rouillées, que pour avoir une meilleure distance pour les cibler. Là, seulement, elle lâcha une flèche qui alla se fracasser sur l'un des rares morceaux d'armure qu'ils possédaient. Cet Orc, interpellé, porta son attention bestiale sur la jeune femme et, en deux secondes, la prit pour ennemie principale. En hurlant de terreur, la jeune femme tenta de le repousser en lui décochant flèche sur flèche, qui vinrent se planter dans l'épaisse chair dégueulasse de la créature, qui ne cessa cependant pas de trottiner lourdement dans sa direction.

- Elrohir ! A moi ! appela-t-elle.




© Gasmask
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptyDim 5 Juin 2016 - 19:04

Contrairement à ce qu’Elrohir avait dit, les orcs apparurent d’un seul coup par la caverne. Attendez. Par la caverne ? Il y avait donc une autre entrée ? Ce n’était tout bonnement pas possible d’avoir autant de poisse. L’elfe tira son épée et il revint en arrière, se plaçant à côté de la demoiselle. Mais non. Trois orcs c’est du gâteau, répliqua-t-il. Avec ou sans son frère, il était un chasseur d’orcs. Cependant, il n’était pas sûr de lui non plus. Ysée était un paramètre qu’il devait prendre en compte. Il savait qu’elle n’avait pas d’expérience du tout au combat, et clairement il allait devoir lui apprendre quelques ficelles un jour. Parce qu’elle ne pouvait pas rester comme ça, à paniquer au premier instant et à lui mettre des bâtons dans les roues. Enfin, il espérait que ça n’en arriverait pas là.

Il sourit cependant, laissant sa confiance en lui rayonner. Pour l’heure, il essayait simplement de ne pas paniquer la jeune fille. Il voulait absolument qu’elle reste calme, surtout qu’il n’allait pas forcément pouvoir s’occuper d’elle dès le début du combat. L’elfe inspira lentement et il laissa l’orc arriver jusqu’à lui en quelques secondes. Elrohir esquiva le premier coup et il laissa son épée glisser le long du bras de l’orc pour se planter dans son aisselle. L’elfe pivota ensuite sur le côté, arrachant l’arme au passage. Il laissa l’orc se vider de son sang dans son dos et se jeta sur le côté pour rouler sur le sol, afin d’éviter une flèche mal placée. Il se retourna pour parer le coup d’épée de l’orc et posa sa main sur le plat de sa lame, les bras levés, faisant face à l’orc. Son regard était dur, désormais et il était concentré dans son combat. Il envoya un coup de pied dans les parties de l’orc, et à ce moment là, Ysée l’appela dans son dos. Il repoussa son orc en arrière avec son épée et il lui donna un coup de pied violent dans le ventre. La créature recula de deux pas et il tomba en arrière, droit dans le précipice. Une bonne chose de faite, mais Elrohir ne se reposa pas sur ses lauriers. Il y avait un orc agonisant sur le sol qui pouvait être encore dangereux, mais de l’autre côté il y avait Ysée qui faisait face à un orc et qui n’avait pas la stature pour s’en occuper.

L’elfe attrapa l’orc par le cou au moment où celui-ci fondait sur l’humaine et il le rejeta en arrière. Sa main gauche ferme sur son épée, il attendit que l’orc se relève. A ses yeux d’elfe, la créature était lente et pataude. C’était le cas pour tous les orcs de bas étages. La plupart du temps, la seule chose que les orcs avaient pour eux, c’était leur nombre. Là, il n’y en avait que trois, et c’était facile pour lui de s’en sortir. Il avait même envie de mettre un peu de piment dans cette histoire. Mais, un regard jeté au visage blème d’Ysée lui fit changer d’avis. Il devait en terminer avant qu’elle ne lui fasse une crise d’angoisse entre les doigts. L’elfe attendit quelques secondes que l’orc soit à la bonne hauteur, puis il le décapita proprement. Il essuya son épée sur un bout de tissu arraché à la chemise de l’orc, puis il tira une dague et alla découper la gorge de l’orc qui se vidait de son sang sur le sol et le suivait du regard, un air mauvais sur le visage. Il revint ensuite vers l’humaine tout en nettoyant l’arme. Comment allez vous, Dame Ysée ?

Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptyDim 26 Juin 2016 - 13:45

Rencontre au Rohan
Elrohir & Loan
“En tout homme se trouve une part de solitude qu'aucune intimité humaine ne peut remplir.” Riger Schutz



Le combat commença, tandis qu'Ysée, tremblotante derrière Elrohir, ne sut que faire. Elle s'en voulut violemment d'être aussi cruche et se mordait nerveusement la lèvre inférieure en observant le début des hostilités. Les Orcs n'étaient pas connus pour exercer dans la dentelle, ni faire figure des convenances, et chargèrent sans une seconde d'attente sur l'elfe. Avec un soulagement qui l'emplit de honte, Ysée remarqua qu'ils l'ignorèrent superbement. Etaient-ils joueurs qu'ils préféraient s'en prendre à quelqu'un d'armé et, donc, capable de riposter ? Car, sinon, elle était clairement une meilleure cible pour un massacre en bonne et due forme... La jeune femme, dans ses pensées, ne s'aperçut pas tout de suite qu'un des trois monstres s'était écarté du reste et s'était mis en tête de la bousiller. Ce qui aurait été le cas si Elrohir n'était pas intervenu juste à temps...

Ysée avait glapi de façon ridicule, fermant les yeux et envoyant son arc devant elle pour tenter de frapper la créature. Elle avait cogné dans la graisse de son ventre, ne faisant que titiller encore plus la colère naturelle de l'Orc, et il n'avait été qu'une question d'un millième de seconde que la hache rouillée ne vient fendre le crâne de l'humaine. Elle s'en serait pissé dessus tant elle avait eu peur. Heureusement, elle était sauve, et entière, mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander "Oui mais, pour combien de temps encore... ?". Elle prit la décision, la meilleure qui soit apparemment jusqu'ici, et alla se dissimuler dans un fourrée non loin. Même si on pouvait encore la voir un peu dépasser, elle tentait vainement de se cacher de son mieux. Alors que l'elfe risquait de se prendre un coup mortel par derrière, elle hurla, ce qui permit au prince d'éviter la mort. Elle s'en félicita intérieurement, bien contente que son protecteur n'en vienne pas à crever ainsi sous ses yeux. Que deviendrait-elle, sinon ?

Le combat fut bref mais intense. Ysée, pensant que tout était fini, sortit de sa cachette et revint vers l'elfe, qui se soucia d'elle. Avec un sourire qui n'arrivait pas à faire oublier les tremblements de son corps, elle lui répondit que ça allait, jusqu'à ce qu'elle vit dans le dos du prince un autre Orc. Un quatrième, qui avait du faire une pause pipi et n'avait pas suivi ses acolytes tout de suite, pouvait-on deviner. L'abomination respirait fort en courant vers eux d'un pas lourd, et Ysée sut, instinctivement, que même le plus rapide des elfes ne saurait se retourner à temps, reculer et avoir la distance parfaite pour parer la frappe qui allait s'abattre sur lui. Sans qu'elle ne réfléchisse, sans savoir si ses compétences seraient suffisantes, elle poussa le prince de côté, encocha une flèche aussi vite qu'elle put et, à moins d'un mètre d'eux, lâcha le fil tendu de son arc. La pointe de fer se ficha en un bruit dégueulasse dans l'oeil du monstre qui fut stoppé net, tituba sur place un moment avant de s'écrouler telle une montagne sur jambes. La flèche avait du atteindre son minuscule cerveau, pensa Ysée qui, sous le choc, sentit ses jambes la lâcher et fléchir sous elle. Elle tomba à la renverse, le souffle suspendu.




© Gasmask
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] EmptyJeu 21 Juil 2016 - 15:34

Elrohir tourna sur lui-même une fois le combat terminé. Il était heureux que tout cela soit arrivé à son terme et surtout que la jeune humaine dont il avait la garde se soit finalement sortie d’affaire sans mal. Il se sentait responsable d’elle. Si elle était un tant soit peu du genre à foncer tout droit pour aller se cacher avant de tenter de combattre, cela ne le dérangeait pas tant que cela, au final. Il aimait cette fougue innocente qui la caractérisait. Les trois orcs étaient morts, et Elrohir avait presque envie de jeter leurs cadavres dans le précipice. Il s’en approcha et jaugea la distance qui le séparait du sol, juste avant de se dire qu’il allait devoir redescendre par ce chemin avec ysée et que lui offrir la vue de trois orcs écrabouillés par une chute ne serait pas des plus intéressants. Son épée nettoyée et rangée dans son fourreau, il sentit soudainement qu’on le poussait violemment et il se tourna vivement dans la direction d’où le choc venait. Ysée. Est-ce qu’elle venait de ? L’elfe entendit alors un choc sourd dans son dos et fit demi-tour, observant l’orc, comme un idiot, avant d’éclater de rire. Il se laissa aller le dos contre le sol, les jambes repliées, perdu dans un fou rire que lui seul ne comprenait. Pile dans l’œil. Elladan n’aurait pas fait mieux, finit-il par articuler entre deux éclats de rire. Il observa l’humaine qui ne comprenait pas, et il tenta de reprendre son sérieux.

Après quelques longues minutes où il se mit à utiliser une technique de respiration pour réussir à se poser, il finit par y arriver, et il soupira un grand coup en réalisant qu’il avait enfin réussi à se calmer. Ouf. Ne le prenez pas pour vous. Sur le coup, j’ai cru que vous vouliez me pousser dans le vide. D’ailleurs, ça aurait pu arriver. Il n’était vraiment pas loin du bord. Mais, vous m’avez sauvé la vie. J’étais tellement pris dans mes pensées que je ne l’ai même pas entendu arriver celui là. Il se racla la gorge et observa la jeune fille. Elle était livide, assise par terre comme lui, avec une expression absolument paniquée sur le visage. Quelqu’un d’autre qu’Elrohir s’en serait voulu d’avoir ri. Mais, pas lui. Il avait l’habitude qu’on le prenne pour un fou. Et, il n’avait pas l’intention de se mettre à réagir « comme les autres ». C’était ennuyeux d’être les autres. vous vous sentez bien ?

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty
MessageSujet: Re: Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]   Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Voilà un moment que je ne t'ai croisée [Ysée]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Endriad - A la croisée des mondes
» Des âmes égarées [Ft. Ysée]
» wrong side of heaven (ysée)
» En Quête de réponses, ft Ysée / Elrohir
» Entre les deux coulait une rivière... ( Ysée )

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
☁ Lonely Mountain :: détente des Hobbits :: Cimetière :: RPs-
Sauter vers:  
hobbit rpg hobbit nains hobbit nains lotr sda hobbit nains lotr sda hobbit nains hobbit nains hobbit rpg hobbit rpg hobbit rpg hobbit rpg tolkien hobbit rpg hobbit rpg
© Lonely Mountain 2016 ♦ Le forum appartient à l'intégralité de son Staff. Design et codage by Dwalin et Kili, bannière de LRG, avec des éléments de Dark Paradize et Neil. Sources de codes trouvées sur des plateformes d'aide de codage, notamment Never-Utopia. Remerciements à tous ceux qui ont soutenu le forum et à vous, nos membres, d'être chez nous et de faire perdurer l'aventure. Nous vous aimons très fort, bande de wargs mal lavés ! ▬ Le Staff.