not sure it was a good idea + luthien

Not sure it was a good idea

Legolas et Luthien avait tout deux été convoqués dans la salle du trône par le roi lui-même au sujet d’une importante mission qu’il devait leur confier. De cette entrevue, leur seigneur avait été clair et rigoureux sur l’importance que cette quête représentait pour le futur de leur royaume mais aussi des elfes sylvestres. Il était question d’un grand pouvoir contenu dans le royaume du Gondor, égaré et que tous le monde se déchirait et qu’il était impératif de neutraliser car seul des créatures tel que les elfes étaient en mesure de le contrôler. La situation critique de Gondor ravagé par la menace est les assauts des pirates offrait aux elfes une opportunité de se manifester. Bien qu’ils n’aient point l’habitude de se mêler des affaires des autres peuples, dans ce cas précis, ils se sentaient concernés. En bon roi généreux et bienveillant, Thranduil offrait au roi du Gondor des troupes de sa garde pour venir consolider ses frontières et défendre ses côtés. Luthien et Legolas, quant à eux, étaient attitrés d’une tout autre tâche au cœur même du conflit. Ils connaissaient leur mission, ils en avaient acceptés les conditions et à défaut de pouvoir disposer de Tauriel, Thranduil s’est vu forcé de suggérer à Luthien d’accompagner Legolas non sans gaieté de cœur. Du point de vue de Luthien, sa fierté se voyait glorifier et c’était avec un honneur certain qu’elle avait répondu à cet appel. Mais dans les yeux de son monarque, pourtant toujours sûrs, vifs et catégoriques, elle ne put s’empêcher d’y déceler une vibration, une nuance d’hésitation qui contredisait ses ordres. Il lui avait paru plus inquiet que de coutume, ébranlé, surtout quand il saisit ses mains dans les siennes en lui priant de revenir en vie. Il y avait tant d’émotion dans cette recommandation que cela avait bouleversé Luthien au plus haut point. Elle connaissait les risques qu’elle prenait, Thranduil encore plus, mais l’enjeux qui se jouait était encore plus important qu’elle. Elle en avait pleinement conscience et ne se focalisait que sur cet objectif, malgré les sentiments brûlants qu’elle portait à son illustre protecteur. Son engagement était étroitement lié à ses sentiments, c’était eux qui la maintenaient debout et c’était en eux qu’elle puisait toute sa force. Bien sûr qu’il l’envoyait sans doute à la mort, bien sûr qu’elle pouvait être blessée, capturée, torturée, mais ça aussi elle l’acceptait si cela pouvait contribuer à accomplir cette quête si chère à leur roi. Sa loyauté ne connaissait aucune limite et ignorait la peur. De plus, son plus vieil ami et mentor allait l’accompagner, une mission qui allait enfin les réunir puisque dernièrement, Luthien s’était plus investie dans sa carrière diplomatique et musicale plutôt que celle militaire. Loin de là l’idée qu’elle ait perdu ses facultés, bien au contraire, elle demeurait une archère très agile dont la dextérité n’était plus à prouver. Legolas avait été un très bon professeur et il allait pouvoir en avoir la preuve. Pourtant, bien qu’il se soit présenté comme enchanté, Luthien ne put s’empêcher de lire sur le visage de son frère de cœur comme une déception face au choix de son père. Sans doute partageait-il aussi l’inquiétude dissimulée de son père quant au choix de Luthien, elfe qui leur tenait tout deux beaucoup trop à cœur pour se risquer à mettre sa sécurité ou même sa vie en péril. Quoi qu’ils en pensent ou disent, Luthien avait accepté sans possibilité de rétractation. Ainsi, les deux soldats quittèrent le royaume sylvestre à vive allure sur le dos de leur monture comme pour distancer la menace des araignées qui, elle aussi, planait au dessus de leur tête. Une escouade les accompagna jusqu’à la l’orée du bois, assurant leurs arrières contre les rejetons d’Ungolianth. Les araignées, c’était un quotidien, néanmoins ce qui les attendait était tout autre et très certainement déterminant pour leur futur.

Plusieurs jours durant, le soleil et la lune se cherchèrent dans le ciel, l’un pourchassant l’autre dans un jeu de lumière et d’obscurité. Leur route jusqu’alors s’était déroulée sans qu’ils aient eu à sortir les armes. Ils traversaient plaines et rivières, se reposaient quand ils étaient épuisés, mangeaient quand il avaient faim, plaisantaient aussi en se remémorant leur très long passé. Ca faisait du bien à Luthien de se retrouver seul avec Legolas, trop longtemps ça lui avait manqué, cette présence rassurante qui l’enveloppait entièrement quand il l’avait prise sous son aile. Parfois, elle aurait aimé perdre toutes ses capacités et le voir se consacrer une nouvelle fois à elle. Mais on ne pouvait que jeter un coup d’œil en arrière, pas y revenir. Bien que les années les aient rendu plus sérieux, ils ne perdaient rien de leur complicité et rigolaient encore parfois de tout et de rien. Ils renouèrent avec leurs jeux d’autrefois, tout en restant vigilant sur leur mission. Les terres brunes étaient arides, le soleil pesant et la démence à proximité dans ces vastes horizons de sables, prête à frapper les esprits épuisés. Nos deux elfes étaient résistant et leur condition physique, entretenue. Ils pouvaient largement traverser cette zone sans craindre que la fatigue ne l’emporte sur eux. Ils n’étaient pas invincibles, mais très résistants, surtout que ces terres leurs étaient comme qui diraient familière au vu de leur proximité vis-à-vis de leur royaume. Bien que lointain, quelque fois, le sens du vent leur renvoyait l’ignoble émanation de l’Emyn Muil, ce marécage nauséabond qui abrite bien des tourments et des fantômes. Luthien ne s’y était jamais aventurée. Elle n’en n’avait jamais eu l’utilité et encore moins le désir. Ce qu’elle y percevait lui suffisait amplement pour plonger son moral dans les abysses. Parfois la nuit, elle avait l’impression d’entendre des hurlements dans le vent quand elle s’approchait des frontières du sud de Mirkwood, comme une cacophonie de morts piégés ici-bas et contraint à revivre éternellement les tourments de cette guerre.

Leur route voulu qu’ils regagnent leur environnement naturel : les bois. Sous le feuillage rafraîchissant et protecteur des arbres, ils étaient dans leur élément. Ils se sentaient partout chez eux dans un espace boisé même si Fangorn n’était pas plus accueillante que Mirkwood dans ses derniers jours. Cette forêt semblait figée, hors du temps, comme paralysée. Les Ents autrefois nombreux, sages et expressifs, s’abritent et se terrent, agressifs, susceptibles et muets. C’est comme si leur esprit avait disparu et qu’ils n’étaient redevenus que de simples arbres sans conscience. Luthien supposait que Legolas avait sans doute raison, elle n’avait jamais rencontré d’Ent mais sa mère lui en avait plusieurs fois parlé.

- Je pensais avoir l’honneur d’en rencontrer un mais on dirait que je n’aurais pas cette chance. J’entends leur complainte mais je ne les vois pas…

"Le mal s'enhardit et colonise des terres sur lesquelles ces créatures du mal n'auraient jamais osé mettre les pieds."

Luthien le regarda longuement comprenant sa frustration et sa colère. Elle partageait son avis et désirait par-dessus tout contribuer au retour de l’équilibre du monde.

- Espérons que ce pouvoir pourra nous aider à redonner vie et majestuosité à ce peuple et repousser le mal qui gangrène nos forêts. Rien n’est jamais perdu tant qu’il y a des gens comme vous et moi pour le défendre.

Elle lui adressa un tendre sourire qui se voulait confiant avant de sursauter, surprise par un bruit suspect. Elle invita Legolas à se mettre à couvert derrière une souche tandis que se déplacer sur un rythme régulier et énergique, une troupe d’orc qui, au vu de leur destination, ne se dirigeait pas vers le sud mais remontait la trace du Rohvanion. Luthien fronça les sourcils d’incompréhension et consulta Legolas à voix basse.

- On raconte dans les villages que plusieurs orcs ont été vu cheminant vers Mirkwood. Ça expliquerait leur nombre grandissant dans la forêt…Mais que cherchent-ils là-bas… ?

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Legolas avait bien plus d’année que Luthien à son compteur et aussi bien plus d’aventure de vécu. Combien de paysages, de créatures enchanteresses ses yeux avaient-ils contemplé ? Mais plus douloureusement, combien d’espèces s’étaient dont inscrites dans la rétine de ses yeux en subsistant à l’oubli d’un monde qui ne voulaient plus d’elles ? Il avait vécu assez longtemps pour assister au déclin de certaines formes de vie au profit d’engeance diaboliques et contre nature. Luthien espérait que les ténèbres ne se soient pas encore trop établi pour lui permettre ne serait-ce qu’une fois de rencontrer un des plus puissants gardien de la forêt ; un Ent. Legolas, dans sa grande bonté, confia ses espoirs à Luthien par quelques paroles rassurantes et encourageantes. La belle elfe lui rendit aimablement son sourire même si elle discerna momentanément dans le sien, une légère note de nostalgie. Ce n’était pas normal. Cette situation qui poussait les Ents dans leurs retranchements sur leur propre territoire, c’était une constatation inquiétante et triste. Les forêts, autrefois paisibles, devenaient susceptibles, constamment sur le qui-vive au moindre vent annonciateur de catastrophe. La paix y avait été bouleversée et dans leurs craintes, elles avaient changé leur environnement, jadis rassurant, en sentier périlleux, autorisant même la présence des êtres les plus infâmes à les traverser.

Ils demeurèrent, dans le respect du silence digne des églises, à couvert, leurs sens en émoi. Luthien s’assura qu’ils n’aient pas été repérés en surveillant d’un bref coup d’œil les alentours, ne négligeant pas de regarder au dessus d’eux. Ils espéraient que leur odeur, connu des orcs, ne les trahisse pas et qu’ils aient déjà dans leur nez l’emprunte olfactive des elfes peuplant ces bois. Ainsi ils avaient plus de chance de se fondre dans leur odeur. Legolas partagea son inquiétude et lui confia que leur présence en ces lieux n’indiquait en rien des nouvelles bien réjouissantes. Alors les rumeurs étaient fondées, du moins les ragots avaient cette fois-ci un semblant de vérité. Il proposa de les suivre malgré que cela ralentisse momentanément leur mission d’origine. Luthien se sentit prise entre deux feux…mais ils ne pouvaient laisser délibérément une troupe d’orc déambuler librement sur leurs territoires. Ils n’avaient pas le choix, ils devaient découvrir ce que ces groupuscules d’orc préparaient même si Luthien avait quelques soupçons sur leur destination. Cela semblait évident, ils se dirigeaient vers Mirkwood, Legolas lui-même avait dû le remarquer, bon pisteur comme il est.

- Nous devons en avoir le cœur net. Nous ne sommes pas obligés de les suivre jusqu’à leur destination. Et avec un peu de chance, nous pourrions assister à une conversation qui nous éclairerait sur leur objectif. Qui sait quels innocents pourraient tomber sur eux. Je m’en voudrais d’avoir des morts sur la conscience quand je sais que j’aurais pu les tuer. Qu’en dîtes-vous ?

Déclara t-elle en se relevant et en tendant une main à Legolas pour l’aidé à se relever, s’étant, au préalable, assurée qu’ils pouvaient tout deux se montrer.

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