Ni gellweg an gin cened

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« On est en retard, allez !!! »

Elea tenait le barde par la main, l’entrainant dans les rues d’Imladris alors que le soleil était sur son déclin et colorait les toits de teintes dorées. Ils s’étaient préparés à l’heure mais n’étaient pas partis à l’heure, les Valars seuls savaient pourquoi…Non pas qu’Elea regrettait mais ce banquet était suffisamment important pour elle pour qu’elle n’aggrave son cas. Oh ce n’était pas Elrond qui allait lui en vouloir, mais son frère et Elwel avaient dû être accueillis sans sa présence et ce détail là la gênait quelque peu. Elea entra dans la dernière maison simple du Seigneur Elrond, une elfe leur indiqua le chemin qu’elle connaissait déjà. Leur course effrénée était loin d’être finie, en plus d’avoir remonté les rues, ils devaient subir les marches d’escalier. La musicienne lâcha la main du barde, trébuchant sur les premières marches à cause de sa robe et étouffa un fou-rire alors qu’elle s’était tout juste rattrapée, manquant de peu de se retrouver les quatre fers en l’air. Elle encouragea Búchanán sur les dernières marches et ils s’enfoncèrent dans un couloir qui terminait par la salle de réception où se trouvait tout le monde. Tenant un pan de sa robe dans sa main pour faire quelques foulées, elle vit que tout le monde était déjà attablé.

Elea étira un large sourire heureux de voir ainsi tout le monde réuni et lorsque Búchanán arriva à sa hauteur, elle l’attrapa et l’entraina avec elle dans une salle juste à côté avant qu’ils ne puissent être remarqués par les autres. La jeune femme ferma la porte derrière eux, ajusta la tunique du barde et vérifia que tout était parfait avant de lui voler un baiser tout en posant ses mains sur ses épaules.

« Comme toujours, tu es très beau ! » Fit-elle en se perdant dans la contemplation de son regard, complètement éprise de lui.

Elea secoua la tête et entreprit d’ajuster à son tour son apparence. Le cœur affolé, elle lissa sa robe aux voilures subtilement scintillantes, profitant d’un miroir pour observer une dernière fois son apparence. Elle était satisfaite de cette nouvelle robe crée pour rappeler les contrastes complexes chauds et froids du crépuscule, elle n’avait jamais soupçonné que ce rouge profond lui irait aussi bien bien qu’il s’estompait sur les tons violacés et bleu foncé dont elle avait l’habitude de porter. Les tonalités se faisaient plus présentes sur le bas de la robe, selon les mouvements de celle-ci, autant dire qu’Elea avait usé de budget pour être parfaite à ce banquet, d’autant plus que celle-ci provenait de Mirkwood.  Elle remonta les manches qui avaient continué de descendre sur ses épaules à cause de la course puis passa ses doigts dans ses longues boucles blondes avant de vérifier que son diadème elfique tenait bien en place. Elle avait horriblement chaud mais ce n’était plus à cause de l’effort physique. Elle sentait des gargouillis dans son ventre la prendre de court alors qu’elle réalisait que le moment était arrivé ou Hadrian rencontrait ceux qui l’avaient élevée comme leur fille. S’éventant d’une main, elle attendit un peu de reprendre sa respiration et se tourna vers Búchanán en se pinçant les lèvres, visiblement effrayée à l’idée d’y aller.

« J’espère que tout va bien se passer…. »

Elle ignorait d’où ses peurs provenaient, les elfes l’avaient sans doute déjà bien accueilli. Mais Elea cachait aussi ses craintes vis-à-vis de son père et son compagnon qui ne s’étaient pas revus depuis leur rencontre, autant qu’Elladan revenait de voyage et qu’il ferait aussi la connaissance de Búchanán. Et le sachant bien plus expressif, elle appréhendait un peu, mais elle lui en avait déjà parlé, le barde était au courant de sa venue. Elle sentait ses mains moites alors qu’elle les frottait entre elles, attendant d’être complètement calmée avant qu’ils ne puissent se lancer et les rejoindre.



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La jeune femme avait été excitée toute la journée à l'idée du banquet qui allait se tenir le soir venu. Elle n'était arrivée à Imladris seulement quelques jours avant avec la compagnie d'Hadrian, puis avait rencontré la belle Eleanor. C'était une demoiselle fort agréable et souriante, qui l'avait guidée dans la ville, lui faisant cadeau d'une magnifique boussole elfique qu'elle ne quittait plus, et d'une robe somptueuse pour qu'elle puisse se vêtir lors du banquet auquel la jeune femme l'avait invitée. Élwel ne tenait plus en place. Elle avait vraiment hâte de s’immerger dans la culture elfique et d'assister à ce repas typique dont elle avait rêvé ces nuits dernières. Il y aurait le Seigneur Elrond, bien sûr, mais aussi d'autres elfes qui avaient élevé Eleanor et que la jeune femme avait bien envie de rencontrer aussi. Elle serait accompagnée d'Hadrian, ce qui participait à la rassurer, elle qui n'avait jamais côtoyé d'elfes en si grand nombre et pour une telle occasion.

Dans la magnifique chambre qui lui avait été prêtée pour son séjour à la Dernière Maison Simple, Élwel passait sa robe dorée devant un miroir de pied, aidée par les mains expertes d'une elfe qui resserrait les liens du corset et ajustait le tombé des tissus. La jeune femme contemplait son reflet dans la glace avec béatitude : en effet, Eleanor avait eu parfaitement raison de lui conseiller celle-ci, la tenue tombait parfaitement sur ses hanches, laissant un décolleté mis en valeur sans pour autant dévoiler trop de chair. Élwel n'avait pas espéré pouvoir être un jour à nouveau la jolie femme qu'elle avait été autrefois, et pourtant, elle reconnaissait sur ses traits le sourire qu'elle avait jadis porté. Elle était finalement en train de laisser tomber ce passé qui l'avait rongé pour aller de l'avant.

L'elfe, qui l'aidait en finissant de nouer une fine ceinture pour cintrer la robe, lui fit un signe pour indiquer qu'elle avait vraiment fière allure, vêtue telle une des leurs. Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme, creusant son visage d'un bonheur débordant. Elle avait hâte de retrouver Eleanor et Hadrian, mais encore plus de rencontrer les elfes et le Seigneur Elrond.

Fouillant dans son sac, elle en sortit une petite pochette de cuir brun avant de se replacer devant le miroir. Elle avait gardé ce détail pour la fin, pour parfaire son élégance soignée de jeune femme propre sur elle. Elle fit glisser dans sa main le délicat collier qui lui avait été offert par son ancien compagnon de route, seul joyau qu'elle avait jamais possédé : c'était pourquoi elle l'avait gardé tout ce temps ; ce bijou avait bien trop de valeur à ses yeux. Elle le porta à son cou pour l'y accrocher. La collier seyait parfaitement à sa tenue, épuré pour contraster avec la couleur dorée du tissu qu'Eleanor avait choisi. Elle était fin prête.


Élwel s'était extirpée de la chambre pour rejoindre Hadrian et arriver en sa compagnie à la grande salle où devait se tenir le banquet. L'endroit était déjà peuplé, sans pour autant diffuser plus qu'un murmure rythmé par le doux son des harpes. Le calme était de mise même lors des banquets, songea la jeune femme, alors qu'elle avait constaté que les elfes étaient des créatures peu agitées et peu bruyantes. Elle trouvait en leur compagnie l'apaisement dont elle avait longtemps eu besoin. Hadrian la guida pour qu'ils aillent s'asseoir à une table où ils attendraient Eleanor et son compagnon, qu'Élwel ne connaissait pas encore. Bien que sa nouvelle amie lui ait loué les charmes de cet homme, elle avait une légère appréhension, comme à chaque fois qu'elle croisait un nouveau visage. La discussion battait son plein entre Hadrian et elle, l'un contant à l'autre leurs activités depuis leur arrivée. Elle fut néanmoins interrompue par la voix cristalline d'Eleanor qui les saluait.

Lorsqu'Élwel releva la tête, elle sentit son visage se décomposer devant celui qu'elle trouvait en train de s'installer devant elle. Celui-là même qu'elle avait maudit, qu'elle avait souhaité ne jamais revoir pour l'affront qu'il lui avait fait. Celui-là même qui l’avait abandonnée alors qu'elle portait son enfant, et qui s'était enfui comme un malpropre. Cet homme avec qui elle avait partagé un fragment de sa vie ; un homme qu'elle avait aimé aveuglément et qui s'était simplement joué d'elle.

La jeune femme tenta de masquer son expression pour que ni Eleanor, ni Hadrian ne la remarque. Elle entendait son amie faire les présentations, et ne fut pas surprise lorsque Búchanán lui coupa presque la parole pour ne pas laisser une chance de parler à son ancienne amante. Il la salua comme s'il ne l'avait jamais connue, quelle audace..! Il fit mine de s'adresser à Hadrian, changeant radicalement le sujet pour reporter son attention sur autre chose.

Élwel observait le barde, fixant ses yeux avec intensité alors qu'il lui semblait qu'il faisait tout pour éviter de soutenir son regard. Pourtant, plus il parlait, plus elle appuyait ce regard qu'elle lui décochait, comme si elle avait pu le transpercer de part et d'autre. D'un battement de cils, elle finit par le lâcher, et commença à tourner son attention vers Eleanor.

« Vous êtes vraiment ravissante, cette robe vous sied parfaitement ! » glissa-t-elle, à la jeune femme. En face d'elle, le barde continuait de l'ignorer. Il avait l'air vraiment décidé, et son plan ne passait pas franchement inaperçu. Il était vraiment lâche de se comporter ainsi, en espérant qu'elle ne dise mot après la façon dont il l'avait abandonnée. Les mains d'Élwel se portèrent à son cou, jouant avec le collier finement taillé qu'elle portait. Tout en poursuivant sa discussion avec Eleanor, elle soutenait le regard fuyant de l'homme. Elle n'était pas énervée, mais cette fois, elle se promettait secrètement que ce mal propre ne s'en tirerait pas d'une pirouette.

« Vous savez, ce bijou m'a été offert par un homme portant le nom de Búchanán » dit-elle bien fort à Eleanor, toujours les pupilles rivées sur l'objet de son attention. Elle espérait bien que cela le fasse réagir, parce qu'il tenait certainement à ce que sa douce compagne ne soit pas au courant de ses petites folies passées. Élwel savourait ce moment de tension, le sourire aux lèvres, avec rien de plus que l'envie de voir cet homme tenter de l'empêcher de révéler son secret.








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Elea avait bien remarqué que Búchanán ne voulait pas aller à ce banquet, même jusqu’au dernier moment il tenta de la dissuader d’y aller. Ce petit malin savait qu’elle avait un mal fou à résister à ses baisers, si bien qu’elle avait bien envie de céder à ses désirs lorsqu’il l’électrisa de baisers. Mais finalement elle se résolu à mettre fin à cet échange, rassurant son amour sur le fait qu’il y avait Hadrian et son amie qui étaient humains aussi et que par conséquent, il ne s’ennuierait pas comme les autres fois. Un dernier baiser pour l’encourager et ils se montrèrent enfin. Elea arriva avec un large sourire, tenant le barde par la main elle s’empressa d’aller saluer tout le monde avant de s’installer en face de son frère et à côté de Búchanán. Aussitôt elle complimenta son frère sur son allure, Elwel fit de même avec elle et lui arracha un large sourire.

« Oh merci Elwel, vous êtes très en beauté aussi, c’est à en faire pâlir de jalousie les étoiles. »

Elea les avait détaillés tous les deux, Elwel était une belle femme, assurément, elle lui enviait ses cheveux sombres tout comme elle enviait ceux d’Arwen depuis qu’elle était toute petite lorsqu’elle lui brossait les cheveux. Le fait qu’ils soient foncés faisait qu’ils reflétaient mieux la lumière et donnait cet aspect d’un velours précieux.  On leur servit alors du vin humain, Elea le précisa à Búchanán tout bas parce que ce dernier savait que le vin elfique était particulièrement fort pour le palais humain et qu’un fond de verre pouvait plonger dans une profonde ivresse. Elle lui demanda de faire attention à ne pas finir sous la table, ayant ce souci que tout se passe bien jusqu’à la fin de la soirée. C’est Alors que la voix claire d’Elwel l’interpella alors qu’elle revint sur le prénom du barde, déclarant que la personne qui lui avait offert son ravissant collier portait le même nom que son compagnon.

« Vraiment ? » Fit-elle surprise tout en portant son verre de vin à ses lèvres. Elle lança un regard à Búchanán, voir s’il était aussi amusé qu’elle par ce hasard.

Elle n’avait pas imaginé que le prénom du barde puisse être très répandu. A vrai dire elle n’avait pas réellement connaissance des prénoms typiquement humains mais celui de Búchanán lui avait sonné tellement unique à ses oreilles.

« J’ignorais que c’était un prénom courant, pardonnez moi je n’ai pas connaissance des prénoms typiquement humains. »

La jeune femme reporta son regard empli d’amour et d’affection sur le barde tout en reposant délicatement son verre après avoir bu tandis qu’elle glissa discrètement sa main sur sa cuisse. Un geste tout à fait innocent, qui découlait de ce qui lui passait en tête et notamment le fait que pour elle, il était si unique qu’elle l’avait cru seul porteur de ce prénom. Quoi qu’il en soit, cela n’était pas une caractéristique de personnalité, un nom est un nom.

Elle trouvait tout de même cela vraiment amusant qu’elle aussi ait connu un homme qui avait le même prénom, ainsi ça leur faisait un point commun en plus, fut il qu’un détail. Des elfes vinrent leur apporter la nourriture, les délicieux arômes des plats s’élevèrent au nez des convives, encore une fois Elrond avait fait une belle sélection de ce qu’il voulait qui soit servit au repas de ce soir. Pour le moment tout semblait bien aller, sa famille adoptive était heureuse de rencontrer le frère d’Elea et lui posèrent bien des questions. Plusieurs faits étaient restés dans l‘ombre pendant de nombreuses années concernant Elea par le fait qu’elle ne s’était même plus souvenue du nom de ses parents. C’était émouvant pour elle de les voir découvrir toute son histoire alors qu’ils avaient veillé sur elle, qu’ils l’aimaient comme un membre de leur famille. Elle se sentait envahir d’un bonheur sans nom, entourée que de personnes qu’elle aime et affichant un large sourire sur les lèvres. Elle commença à entamer son plat, savourant la nourriture elfique alors qu’il s’agissait de l’un de ses plats préférés. Le vin humain qui avait été choisi allait à la perfection avec ces saveurs.

La jeune femme décrocha de la conversation, laissant Hadrian parler un peu de lui tandis qu’elle se pencha vers Elwel.

« Alors ? Qu’en pensez-vous ? »

Elle qui avait été contente d’être invitée à ce banquet, Elea espérait que tout soit à a hauteur de ses espérances.




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Dans la grande salle, le banquet avait finalement été lancé et les mets commençaient à arriver sur les larges tables. Il émanait des plats de présentation une fine fumée dont l’odeur venait chatouiller les narines des invités, ce qui souleva la curiosité d’Élwel, qui avait rarement eu l’occasion de faire des repas aussi typiques. Elle assistait là à toute la splendeur de la cuisine elfique, dont elle avait vraiment hâte de régaler ses papilles.

Elle avait eu l’audace de provoquer Buchanan, qui avait répliqué aussitôt en lançant de petites piques discrètes, mais qui marquaient tout de même la jeune femme. Elle avait une rancœur à peine étouffée qui lui traversait la gorge, manquant de s’en échapper pour venir assommer le barbe de tout ce qu’elle avait à lui reprocher. Pas qu’elle n’ait encore des sentiments pour lui, c’en était fini depuis un moment qu’elle se lamente sur cet homme qui l’avait vilement abandonnée, mais elle avait surtout de la peine pour le petit qu’elle avait porté. Ce petit d’ailleurs, dont il n’avait pas voulu, et qui avait valu à Élwel bien des mésaventures. Elle avait été abandonnée par son compagnon, puis avait continué son voyage seule, voyant chaque jour son ventre s’arrondir un peu plus. Elle n’avait pas eu la chance d’être dans un endroit sûr ou d’avoir un ami pour la protéger lorsqu’elle s’était fait prendre au piège par un petit groupe d’orcs. En revanche, les gitans qui l’avaient retrouvée après coup dans la forêt s’étaient montrés bien plus qu’attentionnés avec elle. Malheureusement, le petit n’avait pas survécu aux coups et il était mort-né, mais la douce Cármen avait su la réconforter et l’aider à prier les dieux pour son fils. Cette douloureuse mémoire avait refait surface, donnant un air absent à la jeune femme alors qu’elle entendait à peine le barbe parler. Elle préféra se concentrer sur la nourriture, même si son appétit avait drôlement diminué lorsqu’elle avait découvert le visage du compagnon d’Eleanor. Elle entendit cette dernière  lui poser une question, et entreprit de lui répondre.

« C’est fameux, je n’ai pas eu le loisir de goûter de si bons plats depuis longtemps, si l’on ne mentionne pas la part de tarte que nous avions dégustée ensemble ! » commença-t-elle, alors qu’elle tentait de gommer de son visage, les marques que la perte de son enfant avait laissé. Elle n’avait pas encore décidé si elle allait continuer de provoquer le barde, parce qu’après tout, elle n’en restait pas moins l’étrangère dans l’histoire, et cet idiot excentrique ne se priverait pas de contrer ses intentions. Il lui fallait trouver un autre moyen. Peut-être chercherait-elle à lui parler seule à seul ?

Élwel repensa un instant à ce qu’il avait dit plus tôt ; elle n’avait pourtant pas croisé d’autre homme quel qu’il soit qui portait ce même et horrible nom qu’elle avait détesté de tout son cœur, mais elle ne doutait pas qu’il était un minimum répandu. Elle avait déjà connu plusieurs personnes dont les prénoms étaient fort semblables, alors cela ne l’aurait pas surprise. Elle continua de piquer furieusement sa fourchette dans les aliments qu’on lui avait servis, mais faisait son possible pour masquer ses sentiments et continuer de plaire à Eleanor. Hadrian connaissait déjà bien Élwel, et il pouvait certainement voir transparaitre ses émotions, mais si c’était le cas, il ne fit aucune remarque. Elle espérait en tout cas qu'il serait en mesure de la soutenir si l'autre décidait d'attaquer. La jeune femme décida qu’elle allait poursuivre la discussion pour voir si Buchanan continuerait de l’ignorer royalement, auquel cas elle en ferait la remarque à Eleanor.

« Alors, il parait que vous avez déjà longuement voyagé en Terre du Milieu ? J’ai vu beaucoup du pays également, peut-être pourrions-nous échanger sur nos pérégrinations pour divertir Eleanor, elle qui ne voyage que très peu ? » proposa-t-elle, à l’adresse particulière du barde, alors que ses yeux bleus le fixaient d’un regard perçant. Oh, oui, elle avait nombre de mésaventures à conter.








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Elea observa d’un œil assez agacé Búchanán se servir allègrement en alcool. Elle n’aimait pas qu’il se saoule, du moins lorsque c’était en banquet aussi important que celui-ci. Elea s’empara de la bouteille et la vida dans différents verres. Elle refusa d’un discret geste de la main la bouteille q’un elfe allait leur apporter en remplacement, ne souhaitant pas tenter le barde, du moins pas tout de suite alors que le repas ne faisait que commencer. Elle ne lui interdirait pas de boire, mais elle allait veiller à réguler que cela lui plaise ou non. Si d’hors et déjà il buvait à ne plus en pouvoir, elle n’osait pas imaginer dans quel état elle allait le ramasser à la fin de la soirée, hors elle ne pouvait pas que s’occuper de lui puisqu’elle avait deux invités très importants dont un qui était cher à son cœur puisqu’il s’agissait de son cher frère. Elea ne lui adressa cependant pas de commentaire, continuant à faire comme si de rien était pour ne pas le mettre en colère en l’accablant de sermons tandis que le repas se déroulait bien et que la nourriture plaisait à tout le monde. Même Elwel qui goutait pour la première fois aux spécialités d’ici fut ravie et son bonheur rassura Elea qui lui adressa un large sourire.

« Nous irons en déguster d’autres, il y a plein de choses à découvrir ! » Fit-elle joyeusement à sa nouvelle amie en espérant que celle-ci reste assez longtemps à Imladris pour qu’elle ait le temps de tout lui faire découvrir.

Elea n’avait pas remarqué l’animosité entre Elwel et Búchanán, mais trouvait le barde particulièrement étrange. Elle ne pouvait pas regretter de l’avoir forcé à venir ici, elle réalisait ce soir là l’un de ses rêves les plus fous qui avait été de réunir les personnes les plus chères à son cœur. Il pouvait bien lui en vouloir pour cela, il avait Hadrian cette fois et ne pouvait certainement pas dire qu’il s’ennuyait et que tout le monde l’ignorait. D’ailleurs Elwel sembla s’intéresser au tempérament voyageur de l’homme, sans doute pour détendre l’atmosphère puisqu’il paraissait quelque peu agité. Elea se demandait si ce n’était pas le vin qui commençait à faire son effet, il en avait trop bu trop vite, alors qu’eux le savouraient sur la durée. Quoi qu'il en soit cela n'enlevait rien au fait qu'il soit toujours aussi gentil et attentionné avec elle. Elea fut touchée de savoir qu'il allait lui offrir un collier, sentant ses joues rosir de plaisir et déposa également un baiser sur la main du barde avec de la relâcher, lui offrant un regard débordant d'amour pour lui. Elle n'avait pas besoin qu'il lui offre de bijoux, il le savait qu'elle n'était pas du genre matérialiste à tout prix à vouloir un collier mais que pour elle, seul son regard amoureux lui suffisait pour se sentir la plus belle.


Elle trouva l’attention d’Elwel fort sympathique d’échanger sur leurs voyages dans le but de lui remplir l’esprit de belles images. Elea adorait ces récits d’aventure, elle s’en délectait depuis son plus jeune âge et jusque là n’avait toujours eu que les récits héroïques de son père lorsqu’il partait en mission pour protéger la terre du Milieu. Si le barde lui avait déjà raconté quelques brides de ce qu’il avait vu, elle fut soudainement intriguée d’avoir le point de vue d’Elwel concernant les terres sauvages alors que son avis se rapprocherait sans doute du sien si ils venaient à partir de nouveau d’Imladris.

« Oh oui, racontez nous Elwel !! Où avez-vous été ? Qu’avez-vous vu ? Avez vous beaucoup appris ? J'imagine que certaines choses vous ont surprise ? »

Elle vit son père au loin lui lancer un regard insistant, oh lui ne souhaitait certainement pas la voir repartir, il voyait peut être cela d’un mauvais œil qu’on lui nourrisse ce désir d’évasion qu’elle tenait pourtant d’elle. La jeune femme décida de l’ignorer, elle avait soif d’en savoir plus et avait hâte d’en apprendre un peu plus sur la vide d’Elwel. En effet depuis Minas Tirith, c’était un sacré chemin qu’elle avait fait, et Elea se doutait bien qu’elle avait dû faire quelques détours avant d’arriver ici avec Hadrian. Elle avait notamment révélé qu’elle avait fait une part du chemin seule, étant enceinte. Elea avait été particulièrement troublée par ces révélations et lui espérait que le meilleur. En revanche, elle avait sans doute d’autres faits à partager. Lorsqu’elle remarqua que le barde avait fini son verre, la musicienne s’empara du sien pour le dissuader de le lui voler et le porta à ses lèvres.

Elle leur raconterait peut être à leur tour comment elle avait trouvé Laketown, si cela pouvait évoquer quelques souvenirs à son frère qui n’y avait sans doute pas mis les pieds depuis longtemps





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