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Run girl, run, they're trying to catch you
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 Run girl, run, they're trying to catch you

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MessageSujet: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyMer 21 Jan 2015 - 13:24

   
Run girl, run, they're trying to catch you
Bregil & Beorn







La matinée m’avait semblée étrange, comme si quelque chose d’assez inhabituel était sur le point de se produire. Je n’aimais pas m’avancer sur ces choses là, mais j’avais cette faculté de ressentir les environs et d’en distiller les moindres tensions. Le vent soufflait, le ciel était maussade et les échos d’un mauvais évènement perturbaient les animaux. La mi-journée entamée, je m’étais tout de même laissé à mes occupations quotidiennes au lieu d’attendre l’échéance qui pouvait aussi bien ne pas arriver jusqu’ici. Mes appréhensions m’avaient cependant poussés à maintenir Grim à l’intérieur, prétextant avoir besoin de lui pour qu’il s’occupe des ruches alors que je l’avais déjà fait la veille. Quant à moi, j’étais à l’extérieur en compagnie des poneys qui étaient venus me voir, angoissés, comme s’ils étaient là pour appuyer mes craintes. L’agitation se fit de plus belle, à un moment donné alors que je caressais l’épaisse crinière de l’un d’entre eux, ils détalèrent ainsi à toute allure pour se réfugier loin du val.

J’étais là, debout, le visage tourné vers les premiers signes d’une présence dans la forêt et qui semblait se rapprocher d’ici. Des hurlements retentirent, les claquements du fer dus à une course effrénée me laissaient penser à une embuscade. Les abeilles rentrèrent aussitôt dans la chaumière, comme si elles s’attendaient à ce que tout tourne mal à l’entente des orcs. Car oui, il s’agissait bel et bien d’orcs qui dévalaient les bois avec un rythme bien trop rapide pour n’être que de passage. Il me fallait donc agir avant qu’ils ne s’approchent de trop près d’ici et que cela devienne trop dangereux pour mon fils et mes animaux.

Alors sans perdre plus de temps, j’entrais en trombe dans la maison, y trouvant Grim qui effectuait sagement les tâches que je lui avais confiées. Je l’attrapais sans la moindre explication, le portant fermement entre mes bras avant d’ouvrir une trappe dissimulée au sol.  C’était une salle de plus, un sous-sol que j’avais creusé pour ce genre de situation et pour permettre à Grim d’avoir un endroit à l’abri sans qu’il n’essaye de me suive. J’y avais laissé des vivres, des couvertures et de quoi survivre si jamais les choses tournaient mal. Allumant une bougie afin d’apporter un peu plus de clarté, je déposais ensuite mon fils sur un tas de foin, ne lui laissant pas d’autre choix que de suivre mes directives. Et puisqu’il me désobéissait souvent ces derniers temps, j’avais toutes les raisons du monde de le laisser là où j’étais sûr qu’il ne bougerait pas. Néanmoins je savais que ces moments là où je l’emmenais en bas était une source d’angoisse pour lui et pour le bon nombre de fois où je l’avais vu pleurer, j’essayais juste pour lui de conserver toute ma quiétude.  Je ne pouvais cependant pas prétendre qu’il s’agissait là d’un jeu, d’une épreuve puisqu’il flairerait très vite la présence d’orcs sur nos terres ; Je me devais donc de le rassurer avant de m’en aller.

« Tu vas rester là le temps que je chasse les orcs du Val. »

J’ébouriffais ses boucles d’un geste tendre, décrispant mon expression en lui offrant un large sourire rassurant. Il savait que je ne faisais pas ça pour le punir, ou pour l’ennuyer mais bien pour le protéger. Il savait également qu’une fois plus grand je l’autoriserais à m’accompagner pour faire le nettoyage ou qu’il pourrait même y aller seul s’il se suffisait lui-même pour en venir à bout. Il tirait toujours cette moue boudeuse, même en ayant conscience de cela, je ne devais pas omettre que ce n’était qu’un enfant.

« Je reviens très vite Grim, je te raconterais tout. »

Je n’aimais pas le laisser penser que tout pouvait très mal finir. En étant en trop grand nombre pour moi je ne devais pas nier cette éventualité mais partir négativement ne me ressemblait pas non plus. Ainsi je devais contrebalancer avec toute la prudence dont je savais faire preuve et dans ces cas là, l’abri que j’avais construit était bien sécurisé pour qu’on se doute de son existence. Je cachais toujours la porte avec un gros tas de foin et quelques meubles sans grand intérêt. Il avait aussi été convenu avec Radagast que s’il apprenait qu’il m’était arrivé quelque chose, il devait venir là au plus vite pour récupérer Grim. Quoi qu’il en soit j’assurais sa totale protection et me relevait seulement avec la crainte que ce soit la dernière fois que je le voie.  J’avais beau être un ours massif et avec bien assez de puissance pour résister longtemps aux attaques, je n’étais pas non plus invincible. Ces derniers points faisaient ma force, me rendaient bien plus agressif puisque Grim était ma principale raison de sauvegarder tout cela. Je m’en allais alors, sans me retourner, comme si j’allais simplement me balader et refermais la lourde porte d’entrée en l’ayant ensuite bloquée avec une planche de bois.

Les animaux présents défendraient la chaumière, cela ne me faisait aucun doute car la bienveillance que j’avais à leur égard m’était toujours bien rendue lorsque j’avais à mon tour besoin d’aide. En me transformant en ours, je quittais la maison, courant à vive allure à travers les terres en direction du bois d’où provenaient les cris rauques que j’avais entendus. La forêt s’agitait d’avantage sur leur passage, il ne m’était donc pas difficile de les repérer. Et sans perdre de temps je m’enfonçais à mon tour entre les arbres, détruisant tout obstacle sur mon chemin. Mes rugissements résonnèrent, annonçant de manière funeste ma venue tout autant l’état d’esprit dans lequel je venais leur rendre visite. S’ils avaient déjà entendus parler de moi, ils savaient que je ne retiendrais pas mes attaques et que je ne faisais aucun prisonnier – en proportion de la haine que j’avais à leur égard.

S’attendant au carnage, lorsque leurs silhouettes hideuses se dessinèrent sur mon champ de vision, je remarquais qu’ils pointaient leurs lances et leurs épées dans ma direction. Ils étaient assez nombreux mais je ne préférais pas m’attarder à ce détail là. A toute allure je m’élançais et détruisit le groupe que formaient les orcs. Les premiers cris d’agonie se firent entendre aux craquements de leurs os entre mes crocs, le sol vibrait au moindre de mes déplacements ainsi qu’à chaque ennemi envoyé à terre. Le combat engagé, je balayais aisément ceux qui tentaient de transpercer ma peau ou m’immobiliser et plus leur nombre diminuait, moins ils avaient de chance de m’infliger la moindre écorchure. Ils n’avaient pas de wargs cette fois-ci ou bien ils se trouvaient plus loin, quoi qu’il en soit je continuais de les tuer sans la moindre retenue. Les derniers survivants avaient commencé à rebrousser chemin, je les avais alors poursuivis sur quelques mètres pour les attraper et les réduire au silence en les écrasant lourdement. La terre était profanée de leur sang, je les avais alors eus jusqu’au dernier mais je restais sur mes gardes dans la possibilité que ce carnage en ameutent d’autres. Ça empestait l’orc, la pourriture, je haïssais cette odeur qui me rappelait aussi bien trop de souvenirs que je ne pouvais oublier. Mais je restais là, évoluant entre les cadavres et attentif aux moindres mouvements du bois.

Au bout d’un instant, alors que le silence n’avait pas été ébranlé, que la forêt semblait reprendre vie, je reniflais une nouvelle odeur. Une odeur de chair humaine, de peur et qui semblait en réalité être là depuis le début. Je n’avais pas souvenir d’avoir vu un humain durant cet assaut mais cela pouvait alors expliquer les raisons de leur venue jusqu’au seuil du Val. J’étais rassuré de savoir qu’ils n’avaient pas visé directement ma maison en brandissant leurs épées, même si ce massacre me revaudrait sans doute quelques représailles si quelques uns de leurs camarades venaient à constater les dégâts commis. Tournant la tête dans la direction d’où je parvenais à percevoir cette odeur, je vis dans le coin un renfoncement caché par un buisson. En temps normal, je n’y aurais pas prêté attention et aurait continué mon chemin puisque les hommes ne représentaient pas de menace pour moi. Mais cette fois-ci la curiosité me piquait en me rendant compte qu’il ne s’agissait pas d’un adulte, ni même d’un homme.

Sans doute le fait que je sois père qui me poussait à aller à la rencontre de cette petite fille qui attendait probablement que je m’en aille pour s’enfuir. En aucun cas j’aurais souhaité qu’on laisse mon fils errer alors c’était dans la logique des choses que je fasse mon possible pour l’aider. Peut être même qu’elle était blessée, cependant je n’avais pas pris conscience que ma forme d’ours pouvait l’effrayer. Je rencontrais rarement des humains, encore moins des enfants, ainsi j’y allais à tâtons. Mon museau se fraya un chemin entre les feuilles, grommelant doucement comme si j’essayais de lui parler et de la rassurer.





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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptySam 24 Jan 2015 - 23:31


Rencontre du troisième type
Elle avait eu la peur de sa vie mais maintenant qu'elle était en dehors de la forêt, à la lumière du jour, tout allait pour le mieux, elle était en sécurité, saine et sauve et plus rien ne pouvait lui arriver. Son voyage ne faisait que commencer et pourtant, pourtant elle avait l'impression de voyager depuis une éternité, d'avoir grandit. Elle était partie de chez elle, enfin de chez son oncle et sa tante, avec l'intention de découvrir le vaste monde, celui dont elle entendait parler quand elle écoutait en douce les histoires des hommes enivrés par l'alcool à la taverne, les histoires que son père lui contait au coin du feu quand il était encore là. Elle n'avait plus eu la force de rester auprès de sa tante qui ressemblait tant à sa mère pour ce qui était de son visage, ce n'était sa famille que de nom et bien qu'ils l'aient accueillit les bras ouverts, elle ne s'y était jamais sentie comme chez elle.
Chez elle c'était.. la forêt que l'on voyait s'étendre au loin derrière la ferme de ses parents, c'était le court d'eau qui menait jusqu'à la rivière longeant le Rohan, c'était le verger et l'odeur sucrée des pommes qui se répandait l'été, c'était les histoires au coin du feu le soir après une longue journée de travail, c'était ses parents. Mais ils n'étaient plus là, ayant péris dans l'incendie qui avait ravagé le verger et la ferme avec, elle n'avait plus ni parent, ni maison, elle n'avait tout simplement plus de foyer. Quand elle fermait les yeux le soir au moment de s'endormir, elle revoyait leurs visages comme elle s'en souvenait, la regardant avec amour et fierté mais bien souvent, trop souvent pour elle, leurs corps calcinés se superposaient à ces images de bonheur alors elle faisait de son mieux pour essayer d'oublier, ne plus se rappeler. Malheureusement une odeur, un parfum, un goût, tout était prompt à lui rappeler ses parents, c'est entre autres la raison pour laquelle elle ne mangeait plus de pommes par exemple.
Une beau matin de bon heure, pour ne pas dire au milieu de la nuit, elle avait préparé ses affaires et s'était enfuie. Que faisaient son oncle et sa tante ? La cherchaient-ils ? Elle ne parvenait pas à les imaginer inquiet, plutôt embêté. Elle n'avait cependant pu leur laisser un mot, pour cela il fallait encore savoir écrire mais ne pas la trouver, elle et ses affaires, sans parler du couteau à fromage et de la nourriture, le verdict serait sans appel. Depuis, elle avait rencontré moult créatures étranges. Elle avait toujours rêvé de rencontrer un elfe et c'était chose faites. Elle ne les avait pas vraiment imaginer comme ça cependant. Legolas était un elfe distant, emprunt d'une tristesse qu'elle avait du mal à cerner mais pour elle, on ne pouvait pas vivre si longtemps et être toujours heureux. Être éternelle lui aurait sans doute permis de guérir de la douleur d'avoir perdu ses parents si jeune mais dans son esprit, elle n'aurait voulu vivre avec cette peine éternellement, en aucun cas. Elle ne l'avait pas trouvé très amical, bien que ce ne soit pas le terme exact, il s'était montré très gentil avec elle, avait répondu à ses questions et cheminé un temps avec elle, il lui avait même donné à manger et lui avait soigné son menton blessé. La petite fille avait ressenti de la tristesse au moment de le quitter, sachant qu'il y avait peu de chance pour qu'elle le revoit un jour. Et puis, il y avait eu cette énorme araignée qui l'avait attaquée. Jamais, oh grand jamais elle n'avait eu aussi peur de sa courte vie. Elle avait bien cru mourir même, voyant sa dernière heure arriver dans les milliers d'yeux de cette bête immonde. L'enfant avait couru pour sa vie, aussi vite que ses petites jambes le lui avaient permise mais sans cette intervention inopinée, elle n'aurait pu être sauvée.

Elle avait cru que ce n'était que la forêt, avec son atmosphère oppressante, son manque de lumière et ses habitants, que dehors, à la lumière du jour, elle se sentirait mieux et elle serait plus en sécurité mais elle s'était trompée. Certes, elle s'était sentie tout de suite mieux une fois à la lumière du jour, profitant des rayons du soleil sur sa peau, de l'odeur de l'herbe et de son contact sous ses pieds, du vent frais dans ses cheveux. Elle s'était sentie revivre une fois dehors, loin de ce monde obscure immonde. Jamais elle n'avait imaginé, jamais elle n'aurait pu imaginer toute l'étendue du danger qui la menaçait dans ce monde, bernée par ses illusions de petite fille. Elle aurait pu faire demi-tour et rentrer chez son oncle et sa tante mais bien qu'il y ait des elfes dans la forêt, il y avait aussi des monstres et elle s'était découvert une subite arachnophobie. Peut-être avait-elle simplement encore beaucoup d'espoir ou peut-être était sa naïveté mais elle ne se sentait pas de rentrer, elle ne se sentait pas dégonflée. Il y avait tant de choses à découvrir, un monde si vaste s'ouvrait à elle et elle ne pouvait que chercher à le découvrir. Elle avait rencontré les elfes mais il lui restait les nains, les trolls, les orcs, les gens du sud comme du nord, sans parler de tous les animaux.

Elle profita de l'orée de la forêt pour se reposer, observant les statues étranges ressemblant à des hommes et d'une beauté mystique vieillie par le temps. Le soleil commençait à descendre dans le ciel et elle ne tenait pas à dormir trop près de la forêt, sentant les milliers d'yeux la fixer dans les tréfonds de la forêt, leurs longs bras attendant la nuit tombée pour se saisir d'elle à la moindre occasion.
Son sac sur ses épaules, elle allongea le pas en direction de la plaine, ramassant du bois tout en marchant. Quand elle ne put plus en porter, elle balança son sac sur le sol, le petit bois à côté et entreprit de faire un feu car les nuits pouvaient être froide. Il lui restait un bout de lembas à manger mais il lui faudrait trouver autre-chose pour la suite de son voyage, elle n'avait déjà plus de vivres. Roulée en boule près du feu, elle contempla sa danse en s'endormant, emmitouflée dans une petite couverture. En cette nuit, elle regrettait presque de s'être coupé les cheveux, même si elle ressemblait à un garçon comme ça et avec les vêtements de son cousin en plus, l'illusion était parfaite. C'était plus sur pour elle mais elle n'avait pas réalisé qu'il avait la tête aussi découverte. Si ses cheveux étaient embêtant à laver, ils avaient au moins eu le chic de garder sa tête au chaud. Le feu mourut dans la nuit sans personne pour le raviver. Elle avait dormi comme une masse, fatiguée après les événements passés et le soleil vint la réveiller en dardant ses rayons sur sa face. Trempée par la fraîcheur de la nuit, elle étendit sa couverture sur l'herbe pour la sécher au soleil et fouina à la recherche de nourriture. Sans doute devrait-elle se contenter d'un peu d'eau pour le petit déjeuner et encore une fois elle repensa à cette époque où elle n'avait qu'à se lever et mettre les pieds sous la table pour manger à sa faim. Elle avait eu la chance de ne jamais connaitre la famine mais elle avait conscience que ce n'était pas le cas de tout le monde et elle réalisait pleinement ce que cela signifiait, d'être mis à la diète.
Son sac sur le dos, elle poursuivit son chemin sa couverture sur le bras, contemplant le ciel et humant l'air autour d'elle. C'était une belle journée, elle pourrait avancer rapidement mais en arrivant près d'un bosquet, elle entendit un bruit métallique. Fronçant les sourcils elle se tint sur le qui vive, se dressant sur la pointe des pieds pour voir ce qu'il en était. Mais son instinct lui dicta de se mettre à couvert comme quand des soldats venaient à la ferme. On était jamais trop surs de leurs intentions aussi, ses pieds la menèrent près du bois. Bien lui en prit car ce qu'elle avait pris pour des hommes au loin n'en avaient que la forme. Deux bras, deux jambes, une tête difforme, quand ils furent assez près pour qu'elle en voit les yeux, des ailes lui poussèrent sous le coup de la terreur et détalant ventre à terre, elle dérapa, se rattrapant de justesse et ne cessa de courir qu'une fois cachée sous un buisson, sa couverture serrée contre elle. C'était un abri de fortune et ils l'y trouveraient sans doute mais elle avait espoir, qu'en retenant sa respiration, ils ne la trouvent pas. Peut-être ne l'avaient-ils même pas vu mais ces êtres difformes avaient tout de monstres torturant pour le plaisir. Il s'agissait peut-être d'orcs et elle qui voulait tant en voir, se mit à prier pour qu'ils s'éloignent au plus vite. Ses prières ne furent cependant pas entendues et alors qu'elle contemplait les pieds de l'un d'eux, une masse sombre se jeta sur eux. Elle colla sa main à sa bouche pour étouffer un hoquet de terreur, regardant le carnage de corps déchiquetés et le sang couler. N'y tenant plus, elle avait fini par fermer les yeux mais les bruits étaient bien pire que les images et elle sut que cette scène hanterait longtemps ses rêves, si elle survivait. Bientôt le silence retomba et elle retient sa respiration, autant à cause de l'odeur nauséabonde des corps déchiquetés devant ses yeux que de peur d'éventer sa présence, c'était visiblement sans compter sur le flair du monstre gros comme un ours qui. Le museau de la bête se fraya un chemin vers elle et la petite fille ne put retenir un couinement strident comme un petit rongeur apeuré, fermant les yeux le plus fort possible comme si cela pouvait le faire partir. Elle se mit à répéter en boucle entre ses dents " laisse moi s'il-te-plait " mais qu'aurait-il pu comprendre à ce qu'elle disait. Tremblant comme une feuille, elle se dégagea de sa cachette en rampant sur le sol et sa couverture serrée contre elle comme un bouclier, sa main enserrant un couteau à fromage, elle regroupa tout son courage pour faire face à ce monstre.
Un ours, c'était un ours.. immense de surcroît. Elle n'en avait jamais vu en vrai mais elle avait eu une sculpture d'ours faites par son père et elle l'avait adorée. Hébétée, elle en fit tomber son couteau, la bouche grande ouverte. Un ours avait massacré des orcs. Que pouvait-elle faire contre un ours ? Bougeant le moins possible, elle regarda derrière elle si d'autres ours se cachaient dans les bois mais ils étaient trop peu épais sans doute. Peut-être avait-elle une chance de s'enfuir. Elle jeta un coup d'œil à l'ours et les mains devant elle comme pour le calmer, elle murmura de sa petite voix.

Tout doux mon gros, gentil...

Elle le traitait peut-être comme un gros chien mais c'était tout ce qu'elle avait trouvé à dire, la peur lui broyant la gorge. Soudainement, sans prévenir, jeta sa couverture dans sa direction avant de fuir vers lui plutôt qu'en sens inverse comme le voudrait la logique. Elle fuit vers la plaine, courant aussi vite qu'elle pouvait, la peur lui dictant de ne pas se retourner. Mais courir dans l'herbe n'était pas chose facile et elle finit le nez dans la terre meuble, se maudissant d'être encore tombée quand sa vie en dépendait.
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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyDim 25 Jan 2015 - 16:18

   
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Bregil & Beorn







La patience avec laquelle je m’étais montré vers elle n’avait visiblement pas suffit à ce qu’elle soit rassurée. C’était sans aucun doute inévitable, puisque mon gabarit dépassait au moins quatre fois celui d’un ours normal. Dans le cas où elle n’en avait jamais vu, il était évident que je pouvais faire peur à n’importe qui et surtout face à une jeune humaine seule avec pour seule défense un petit couteau. En me montrant un peu plus, je vis son regard se décomposer. Pétrifiée, elle relâcha le couteau et se redressa doucement, bras tendus vers moi pour se constituer une protection. Elle n’avait ni hurlé, ni tenté de m’attaquer mais la tension restait palpable.

Je restais calme me montrant le plus docile possible en ne bougeant pas d’un seul pouce face à elle alors qu’elle tentait de m’apprivoiser avec quelques mots. Des remarques dont je me serais bien passées en vérité mais je ne m’attardais pas dessus et restait silencieux, penché dans l’espoir qu’elle voie que je n’avais nullement l’intention de l’attaquer. Du moins j’espérais que cela suffise, mais ce n’était pas le cas puisqu’elle venait de me jeter sa couverture au visage afin de m’aveugler et d’en profiter pour filer. Je sentais ses pas taper le sol, se dirigeant vers l’extérieur de la forêt. Elle verrait alors ma maison et s’y réfugierait comme la plupart des passants humains qui pensent pouvoir s’y cacher sans que je ne m’en rende compte et surtout sans être au courant que cette chaumière, c’est la mienne... Secouant la tête pour faire tomber la couverture, je jetais un coup d’œil dans la direction où elle était partie. Elle était probablement dans un état d’angoisse, s’attendant à ce que je me mette à lui courir après pour l’attraper et lui faire subir le même sort que les orcs. Elle n’avait probablement pas remarqué que je les avais attaqués pour me protéger et non parce que j’avais faim. Sous la panique elle n’avait vraisemblablement pas pu y penser et je soupirais longuement ; voilà une des raisons pourquoi je ne me mêlais pas aux autres races : se faire comprendre est difficile lorsque je change de peau.

Ainsi, je m’emparais de la couverture, en la logeant entre mes crocs afin de la lui ramener. J’entamais alors la marche pour la rejoindre, sans me presser. Quelques minutes seulement et je sortais d’entre les arbres en ayant emprunté le chemin que j’avais tout « naturellement » tracé à mon premier passage. A quelques mètres plus loin, je vis la jeune fille a plat ventre au sol après avoir chuté maladroitement. Tant mieux, au moins, elle m’attendait malgré elle et je pouvais peut être profiter de cette occasion pour effacer l’angoisse qu’elle ressentait. Il me fallait alors procéder méthodiquement pour qu’elle ne se mette pas à hurler et ameuter toute la Terre du Milieu…Pas que je ne risquais rien mais parce que je ne désirais pas y passer le reste de la journée. Grim serait aussi sans doute content de voir un enfant de son âge, au moins il cesserait de se plaindre sur le fait qu’il soit seul.

Je me demandais d’où est ce qu’elle pouvait bien venir, et quelle était sa destination. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre un enfant seul dans les bois - sauf quand Grimberon s’amuse à tester les limites de mon autorité. Peut être qu’elle était aussi ce genre de petit fripon et à ce moment là j’espérais qu’elle ne lui donnerait pas de mauvaises idées si elle en venait à le rencontrer. Quoi qu’il en soit, je ne pouvais pas la laisser vagabonder seule : l’instinct paternel qui rongeait ma conscience me disait que je n’allais pas pouvoir dormir tranquillement si je n’avais pas fait minimum pour elle. Sans compter le fait que je pourrais aisément la raccompagner chez elle en toute sécurité après avoir fait en sorte que tout aille bien. Ainsi il me fallait lui faire comprendre que je n’étais pas son ennemi mais qu’en plus je souhaitais qu’elle me suive jusqu’à la chaumière, ça faisait déjà deux choses. Autant dire que ce n’était pas gagné d’avance.
Je progressais lentement vers elle alors qu’elle était encore face contre terre. Elle m’avait sans doute remarqué…J’espérais au moins qu’elle me ferait pas la tactique du mort car je n’avais nul envie de la traîner et ce genre de chose ne me faisait absolument pas rire.

Enfin, en arrivant à sa hauteur, je relâchais la couverture sur la tête de la jeune fille et grommelait doucement comme pour dire « tiens, t’as oublié ça. ». Elle ne s’était pas encore relevée, alors je m’assis à ses côtés dans la plus grande sérénité, présent ici de mon plein gré donc. De mon flair, je tentais de percevoir les éventuelles menaces alentours, mais rien ne semblait trahir la présence d’autres orcs dans les parages et c’était tant mieux. J’allais alors pouvoir m’occuper d’elle tranquillement et retourner voir Grim qui devait probablement déjà essayer de s’échapper de l’abri. Je me faisais violence pour ne pas trop l’observer alors que j’aurais bien évidemment souhaité vérifier qu’elle ne soit pas blessée. Au moins la petite humaine pouvait être sure que je ne l’imaginais pas en ragoût…Le temps défila doucement, le vent soufflant agréablement me permettait de continuer de faire le guet et m’assurer qu’il n’y aurait plus aucune mauvaise apparition.

C’est au bout d’un certain temps que je me relevais, en ayant estimé que le temps passé là à rien faire à côté d’elle était largement suffisant pour lui faire comprendre ma façon de penser. Ainsi, je ne représentais aucune menace pour elle mais il était aussi fort possible qu’elle détale encore une fois si je m’en allais comme si de rien était. J’eus alors le réflexe de reprendre la couverture et puisqu’elle la tenait je tirais doucement dessus pour l’inviter à me suivre. La maison était visible au loin et en faisant quelques pas dans sa direction, elle pourrait comprendre là où je voulais en venir.



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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyLun 2 Fév 2015 - 21:07


Balaise l'animal
La journée s'était annoncée parfaite alors que la petite fille se remettait de ses émotions avec une bonne nuit de sommeil à la belle étoile, emmitouflée dans sa couverture qui la protégeait de la fraîcheur de la nuit et de son humidité. Pour une fois, elle n'avait pas pensé à son lit avant de s'endormir mais plutôt à ce qui allait l'attendre. Quels paysages allait-elle découvrir ? Quelles personnes allait-elle rencontrer ? Où allait-elle trouver de quoi manger.. cette dernière interrogation n'avait rien de bien joyeux en réalité car en l'absence de vivres, elle n'allait pas aller bien loin avant de mourir de faim. Heureusement qu'elle savait faire un feu. Elle tirait nombre de choses des enseignements de son père qui n'était pourtant qu'un fermier mais nous ne sommes jamais qu'un modeste fermier, la vie nous apprend beaucoup de choses lorsque l'on sait tirer de ses enseignements. C'est ainsi que le père de la petite fille lui avait appris à pêcher, à chasser -ou plutôt trouver de petites proies et leur constituer un piège- faire un feu de peu de bois et grimper aux arbres. En réalité, elle avait appris beaucoup de choses toute seule. Elle avait appris à nager sur le tas et grimper aux arbres après avoir été pourchassée par un animal sauvage. Mais elle allait vite découvrir que sa maigre expérience de la vie, si elle lui permettrait de survivre et lui sauverait peut-être la vie quelque fois, ne lui permettrait pas de vivre à proprement parler. Ce n'était pas avec un couteau à fromage qu'elle allait attraper des lapins, ni les dépecer et encore moins ce protéger contre les monstres qui arpentent la terre du milieu, petits et grands.
C'était donc une journée parfaite en apparence. La petite fille avait été réveillée par les rayons du soleil qui lui réchauffaient la peau et elle avait mis sa couverture humide de rosée, à sécher pendant qu'elle réfléchissait à sa journée. Elle avait le choix entre descendre vers le sud en longeant la forêt noir sur sa gauche ou s'éloigner le plus possible de la forêt en la laissant dans son dos. Son choix fut vite fait, après tout elle avait déjà amorcé une partie du chemin l'éloignant de la forêt et elle n'allait pas faire demi tour de si tôt. Pourtant, une part d'elle-même la poussait à descendre vers le Rohan, vers cette région qui avait longtemps été son foyer. C'est cependant sa raison qui la poussa à faire l'inverse. Ah la raison.. On peut donc dire que la raison la poussa dans les pattes des orcs quand son instinct la protégea, l'amenant à se cacher sous le couvert des arbres dans un buisson où elle fut débusquée par un ours.
Jamais elle n'avait vu un tel plantigrade. A vrai dire elle n'en avait jamais vu autrement qu'en figurine en bois, ce qui lui permit de savoir de quoi il s'agissait, mais jamais elle n'avait imaginé que ce puisse être aussi imposant, et il n'était même pas totalement dressé sur ces pattes postérieures. Comme un petit lapin apeuré, elle resta immobile dans sa cachette en serrant sa couverture contre sa bouche pour ne pas faire de bruit mais son odeur avait du la trahir. Elle fut donc obligée de se mettre à découvert et fit de son mieux pour ne pas regarder les cadavres des monstres sur le sol qui commençait à s'abreuver de leur sang. Sans quitter des yeux l'animal qui somme toute, l'avait sauvé et ne semblait pas décidé à la manger, elle mit ses mains en avant pour le calmer, bien qu'il n'ait pas eu l'air énervé pour le moins du monde, chose surprenante après les derniers événements. Elle avait vu cela à Edoras, quand un cheval s'emballait et qu'on essayait de le calmer tout en se protégeant de ses sabots, aussi était-elle face à l'ours, mains en avant, la couverture au devant. Alors, sans réfléchir elle lui jeta la couverture à la gueule et couru par devers lui, le plus vite et le plus loin possible. Mais c'était sans compter sur son chargement qui faisait un bruit d'enfer et sur les trous dans l'herbe qui la faisaient trébucher. Elle trébucha une fois, puis une autre, une troisième fois avant de finir étalée le nez dans l'herbe, les bras par dessus la tête.
La situation avait quelque chose de comique quand on y pensait, de tomber dans cette position cocasse quand on était pourchassé. Plutôt que de se relever, la petite fille resta immobile, ruminant dans l'herbe. Elle en avait marre. Marre de courir, marre de tomber, marre d'être pourchassée. Même en robe elle n'était pas aussi maladroite et courir dans l'herbe, elle le faisait depuis des années. Sans doute que le fait d'avoir vécu sur pilotis pendant quelque temps avait eu raison de son équilibre. Ce devait être là la meilleure explication parce que le port du pantalon n'y changeait rien.
Allongée sur le ventre dans l'herbe elle ne bougeait plus. C'est qu'elle était un peu KO après ce qu'il venait de se passer. Elle avait eu la peur de sa vie en voyant arriver ces orcs, elle avait cru que son heure était bientôt arrivée et puis voilà qu'un ours l'avait sauvée. Un ours. Elle avait été sauvée par un ours. C'était incroyable tout de même, qu'un ours s'en soit pris à ces créatures mais la laissait tranquille. Peut-être se jouait-il d'elle. Ce devait être drôle de voir son dessert courir. Alors elle resta allongée sur le ventre, s'attendant à ce que son dos soit lacéré, ses membres arrachés, son cou brisé.. elle avait l'imagination fertile la petite et les larmes lui montèrent aux yeux sans qu'elle ne puisse rien y faire. Bien qu'elle n'y voyait rien, la tête dans l'herbe comme ça, elle sentit l'animal s'approcher d'elle et retint sa respiration comme si cela la rendrait invisible. Mais quand l'ours fut assez près, elle sentit une masse sur sa tête et mit du temps à réaliser qu'il s'agissait de sa couverture. Interloquée, elle bougea les bras pour la toucher et bien qu'elle entra en contact avec une substance visqueuse qui devait être de la bave, elle se sentit soulagée de l'avoir récupérée et bêtement en sécurité en l'ayant sur la tête. Reniflant, elle tourna la tête discrètement mais ne put voir l'animal. Tout à coup sa couverture lui fut enlevée et elle lâcha sa main pour relever brusquement la tête et le regarder. Couverture dans la gueule, il la regarda un instant avant de se mettre à avancer en emportant sa couverture.

Eh !

Toujours allongée sur le sol, bras tendu, elle l'appela. Ne prend pas ma couverture, allait-elle lui dire mais qu'aurait-il compris ? Alors elle se redressa à genoux avant de se mettre debout et suivit le plantigrade voleur de couverture. Elle aurait pu l'abandonner, ce n'était qu'une couverture après tout et elle valait bien moins que sa vie mais quelque chose dans l'attitude de l'ours laissait à penser qu'il ne comptait pas la manger, peut-être le fait qu'il se dirige vers une maison entourée d'arbre. Toujours est-il que comme dans un rêve, elle suivit l'ours en direction de la maison, se demandant qui vivait là, pourquoi cet ours agissait comme ça, si c'était normal pour un ours supposé être un animal sauvage d'agir comme ça et aussi, s'il y avait à manger dans cette maison là. Suivant l'ours tout en le surveillant, la petite fille jetait des coups d'œil curieux à la maison sans cesser de s'interroger. Si l'ours avait pu parler, il aurait été assaillit de questions qui n'attendaient que leurs réponses.
Alors qu'il arrivait plus près de la maison, elle parcourut les quelques pas qui la séparait de l'ours -il lui avait bien fallu maintenir une distance de sécurité acceptable entre l'animal et elle- et attrapa sa couverture, jugeant sans doute qu'il ne lui ferait finalement rien et qu'elle avait bien mérité de la récupérer.
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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyMar 3 Fév 2015 - 9:20

   
 
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Bregil, Grimbeorn & Beorn







Je m’étais félicité d’avoir eu bien assez de douceur pour qu’elle ne se mette pas à crier à mon arrivée bien que manifestement la peur ne l’avait pas quittée jusqu'à ce que je lui mette à mon tour sa couverture sur le visage. Enfin ce petit numéro dans lequel je m’étais laissé emporter avait pu lui faire aisément comprendre que je n’avais pas envisagé de lui faire du mal, bien au contraire. Et lorsque j’agrippais sa couverture pour la lui  « voler », la réaction ne se fit pas traîner alors qu’après avoir tenté de m’interpeler elle se contenta de me suivre dans le silence jusqu’à la maison. J’étais content que tout se soit bien passé, ainsi elle pourrait se sentir d’avantage à l’aise en découvrant cette maison entretenue. Les abeilles curieuses s’approchèrent de la jeune fille dès lors que nous avions passé le mur qui entourait mon foyer. Et en arrivant à la porte, je poussais celle-ci en me redressant sur mes pates arrière.  Elle s’ouvrit au contact de mon poids, et je retombais aussitôt pour entrer. Je lui avais alors rendu sa couverture, puisqu’elle m’avait suivit elle m’était devenue inutile.

Ainsi je la laissais découvrir les lieux, à trop grande échelle pour elle puisque ce n’était encore qu’une enfant. Ca lui faisait tout de même un sujet d’attraction le temps que je passe dans une autre salle, reprenant ma forme humaine. Après m’être couvert de vêtements je m’empressais de pousser le foin qui cachait l’abri où j’avais laissé Grimbeorn. Il n’y avait que moi et Radagast qui connaissions l’endroit de cette cachette, ainsi mon fils devait se douter qu’il s’agissait de l’un d’entre nous. En ouvrant la porte je le découvris juste derrière, avec cette habituelle impatience de sortir. Je lui lançais un large sourire et le prenais dans mes bras pour le rassurer et parce qu’il m’avait beaucoup manqué. Tout s’était bien passé, j’étais revenu sans plus de blessures ainsi qu’il pouvait le constater et les orcs n’allaient pas repasser par ici de sitôt. Mes pensées se tournèrent ainsi vers la jeune fille qui devait probablement se balader dans la maison, je n’avais même pas pris le temps de me présenter et me voir sous ma forme humaine allait sans doute l’étonner. Je n’avais pas connaissance de la réputation des changeurs de peau dans la Terre du Milieu, sans doute que toutes races confondues nous pensaient éteins depuis de longues années ou juste sources de légendes sans avoir réellement existé en ne nous ayant pas rencontrés Grim et moi. Ce n’était donc pas une jeune humaine qui allait faire la différence… Ceci dit, en regardant mon fils me sourire, il me vint une idée la concernant, et histoire de ne plus mettre Grim à l’écart des évènements je sollicitais donc son aide pour la suite.

« J’ai ramené quelqu’un, une jeune fille, elle était pourchassée par les orcs. Alors je compte sur toi pour être gentil avec elle.  Je vais lui chercher de quoi manger en attendant. »

Il était sans aucun doute préférable que je laisse Grimbeorn l’accueillir avant de la traumatiser d’avantage. Voir une jeune tête sous ce toit lui ferait sans doute du bien comme je devinais la joie de mon fils d’avoir un visiteur et en plus, dans sa tranche d’âge. Je reposais mon fils au sol, le laissant chercher la jeune fille le temps de m’occuper de la suite. Ainsi je pris tout mon temps pour préparer une assiette de pains au miel, de quelques fruits qui trainaient par là histoire qu’elle puisse manger. Sans doute la peur lui avait ouvert le ventre, et puis il n’y avait rien de mieux qu’une collation pour effacer toutes les tensions accumulées. Je me demandais encore d’où elle venait, ce qu’elle faisait seule à cet endroit là puisque je n’avais pas aperçu d’autres humains. Elle n’avait pas pu voyager seule, elle n’avait pas pu traverser la forêt noire sans aide et du coup j’en venais à me poser une multitude de questions qui allaient sans doute trouver réponse sous peu.
Enfin, après quelques instants, je retournais là où j’avais laissée la jeune fille, cherchant aussi mon fils des yeux pour les trouver ensemble. Je ne savais pas ce qu’il en était, ce qu’ils avaient pu se raconter mais je lui offrais ainsi l’assiette que j’avais préparée pour elle avant de m’asseoir sur une chaise.

« Comment vous appelez vous jeune humaine ?» Lui demandai-je posément.

Je n’étais pas réputé pour être des plus aimables, ma moitié d’ours me voulait rustre et sévère. Mais lorsqu’il s’agissait d’enfants, je n’avais pas le même comportement. C’est le fait d’en avoir un personnellement qui faisait qu’au moment où je lui demandais son prénom, il était évident que je lui serais inoffensif. Le regard doux, attentif à ses mouvements, je lui laissais le temps qu’il lui serait nécessaire pour répondre à chacune de mes questions, tout comme j’étais d’accord de répondre aux siennes. Les siennes tout comme les miennes, elles étaient inévitables.



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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyMar 3 Fév 2015 - 23:15

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 ~ Grimbeorn, Bregil et Beorn. ~




Quand son père l'avait mit dans la petite remise et était ressortit ensuite, Grimbeorn avait sentit son coeur s'emballer avec une manière assez effrayante. Il avait pompé très rapidement le sang dans tous ses muscles et, l'enfant s'était assit, recroquevillé sur lui-même, ses mains sur ses oreilles. Avec l'âge, il avait compris; quoi qu'il  s'agissait, dès lors que ces instants se produisaient, le danger était imminent et il pouvait probablement ne plus revoir son pèreIl savait que ce dont  la seule chose dont il pouvait se souvenir : c'était du regard inquiet du Beornide.. Mais l'enfant ne voulait pas tout cela, il ne voulait pas avoir ces souvenirs horribles dans son esprit. C'est pour cela qu'il se forçait à penser à autre chose, à oublier l'instant présent, à ne rien entendre.
Il avait attendu, les secondes, les minutes se transformaient en heures interminables sans son paternel, la peur rongeait son corps, son esprit, il ne voulait pas que la porte s'ouvre sur Radagast, il voulait que ce soit son père, qu'elle donne lieu à son sourire, à la joie prochaine qu'il allait avoir en revoyant sa progéniture. Et, surtout pas au visage attristé du magicien lorsqu'il viendrai chercher l'enfant.


Le petit garçon attendit longtemps, trop longtemps pour sa patience extrêmement limitée. Alors, en ayant marre, il se leva et regarda s'il pouvait ouvrir la porte, mais malheureusement, il échoua lamentablement. Il ne lui restait plus qu'à attendre. Les heures étaient interminables, l'enfant ne savait pas quoi faire et il était dans l'incertitude quant au fait que son père était sûrement mort ou non. Il pensait que c'était la pire des choses, mais, il ne pouvait rien faire, simplement attendre, encore et encore.
Cependant, au bout après plusieurs heures qui avaient semblé être une éternité pour l'ourson, il entendit des bruits qui s'approchèrent de la pièce où il était enfermé. Sans attendre, il sauta sur ses jambes et s'approcha, sautillant sur ses pieds, impatient. Au son des bruits causés par le nouvel arrivant, l'enfant était persuadé que c'était son père qui était revenu, et non la démarche traînante du magicien. Et, lorsque la porte s'ouvrit, Grimbeorn sourit grandement en voyant son père. Sans plus attendre, il lui sauta dans les bras, passant ses petites jambes autour de sa taille et fermant les yeux en nichant son nez dans son cou. Il avait été réellement terrifié, il ne fallait pas prendre à la légère le fait qu'il soit enfermé dans cette pièce. Ce n'était pas pour jouer, ni pour lui faire une mauvaise blague. Parce que, quand son père le faisait entrer à l'intérieur, Grimbeorn savait qu'il ne le reverrait peut-être jamais. C'était cela l'explication à son coeur battant la chamade, au fait qu'il avait besoin des bras du maître du Val. Il avait réellement eu peur et ne voulait plus que son paternel s'en aille, c'était une trop mauvaise expérience pour un enfant de 10 ans.
Puis, le garçonnet recula son visage quand son père lui parla et, il sourit lorsque son père lui énonça qu'une enfant était arrivée chez eux. Il n'eu même pas peur et ce fut sa joie plutôt que sa peur qui prit le dessus. Il était très heureux, rencontrer un autre enfant était tout ce qu'il avait toujours rêvé. Il n'allait plus être seul.


"C'est vrai?! Trop bien! Je vais bien m'en occuper, promis!!"-s'exclama l'enfant qui embrassa sa joue. Sans plus attendre, il courut dans le salon et chercha l'enfant. Il la trouva assise sur la banquette. Visiblement, elle avait visitée toute la maison et attendant désormais que son père revienne vers elle. Mais, ce dernier était allé lui préparer à manger et, c'était Grim qui devait faire en sorte qu'elle se sente bien ici. Et puis, il allait faire en sorte que ce soit le cas. Sans plus attendre, il s'assit en face, l'observant sans un mot, laissant simplement ses petits pieds qui ne touchaient même pas le sol se balancer à un rythme irrégulier. La pression redescendait et le fait qu'il rencontre un autre enfant aller l'aider à passer une très bonne journée.


"Salut! Je m'appelle Grimbeorn, mon papa s'appelle Beorn, nos deux prénoms sont liés, t'as vu? C'est un hommage, je crois, mais c'est bizarre que dans mon prénom il n'y ai pas aussi un bout du prénom que ma maman portait, je suis sûr que ça lui aurait fait très plaisir. Il faudrait que je demande à mon papa pourquoi, je ne lui ai jamais demandé!"-s'exclama l'enfant qui était partit dans son raisonnement sans queue ni tête. Il était simplement heureux qu'une autre enfant soit là, il n'en voyait jamais et voyait maintenant une échappatoire à sa solitude. Le petit garçon prit une grande inspiration puis reprit la parole.-"C'est mon papa qui t'as sauvé la vie des orcs? J'ai pas eu peur moi, je suis habitué, mais je comprends que toi tu ais paniqué, ils sont terrifiants quand on a pas l'habitude. Papa est très fort, il peut soulever des arbres mais ne le fait pas, ce serait bête, il me dit toujours qu'il ne faut pas faire de mal à la nature. Et toi tu t'appelles comment? Tu as quel âge? Moi j'ai 10 ans, bientôt 11 ans. Tu as des pouvoirs, des trucs spéciaux?"-demanda-t-il enfin en souriant grandement, attendant une réponse, tandis que son père préparait le repas.


Lorsqu'il revint, il l'observa s'asseoir, heureux qu'il revienne, il avait besoin qu'il soit à côté. Il avait eu peur dans cette petite pièce exigu et pensait ne plus jamais revoir son père. Quel enfant ne paniquait pas devant tout cela? Il n'en connaissait pas. Et même s'il en avait connu, il savait qu'ils devaient avoir peur en secret.


"Mange, les gâteau au miel c'est super bon!"-ajouta l'enfant en se levant et en lui tendant l'assiette. Il s'assit finalement et observa l'enfant, attendant qu'elle prenne enfin la parole.  





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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyDim 8 Fév 2015 - 18:59


Le fils de Beorn
Si on lui avait dit qu’un jour elle suivrait un ours jusqu’à une chaumière, elle aurait sans doute dit que c’était du délire du à un forte fièvre. Peut-être avait-elle finalement été tuée par ces orcs ou peut-être était-elle encore en train de dormir et rêvait-elle encore. Oui, il y avait de quoi s’estimer fou de suivre ainsi un ours jusqu’à une maisonnette, à moins de vivre un rêve. Mais la petite fille savait qu’elle ne rêvait pas. Jamais elle n’aurait imaginé l’odeur immonde des orcs, ni celle métallisée de leur sang et encore moins cette odeur indescriptible qui lui venait de l’ours. Il ne sentait pas mauvais mais il ne sentait pas le chien mouillé non plus. Comment expliquer que la fourrure d’un ours dégage une odeur de fumée ? La petite Bregil était capable de la sentir à des kilomètres tant elle l’avait traumatisée. Cette odeur âcre et étrange, même si elle ne venait pas de la viande mise sur le feu, elle ne pouvait que lui rappeler cet horrible jour où elle avait tout perdu. Il était des jours où elle ne supportait pas l’odeur du feu et d’autres où elle la supportait suffisamment pour pouvoir se réchauffer mais chaque fois des images s’imposaient à son esprit. S’il y avait quelque chose qu’elle ne supportait cependant plus, c’était bien l’odeur de la pomme cuite. Étrange, n’est-ce-pas ? Pourtant, l’odeur du verger réduit à l’état de cendre était principalement composée de celle de la pomme qui avait jusqu’à recouvert l’odeur écœurante de la chair calcinée de ses parents qui se trouvaient alors devant ses yeux. Elle associerait ainsi pour toujours la pomme à ses parents, au point de ne plus pouvoir en manger, même si sa vie en dépendait. Mais elle avait pourtant tant aimé la pomme étant enfant. Son goût frais et sucré, le jus coulant sur son menton, le fruit lui avait apporté tant de joie et de souvenirs qui avaient tournés au cauchemar.
Mais la petite fille ne pensa pas à ses parents en sentant l’ours, elle s’interrogea bien davantage sur l’origine de cette odeur et l’hôte de la petite maison. Où était-il ? Qui était-il ? Pourquoi l’ours l’avait-il menée ici ? Qu’est-ce que cette chaumière faisait ici ? Qui habitait ici ? Quel genre de personne parlait aux ours ? Qu’est-ce qu’un ours faisait ici ? Et ce n’était que les sept premières.
Ayant récupéré sa couverture poisseuse de salive d’ours, un détail qui la surprit sans la surprendre mais oui, les ours bavent, elle étudia son environnement. A peine passé le mur d’enceinte qui n’avait rien à envier à une petite clôture, des abeilles l’assaillirent mais par la force de l’habitude, elle ne sourcilla même pas, les laissant simplement lui tourner autour en attendant qu’elles se lassent. Elle ne voyait seulement pas ce qui avait bien pu les attirer, peut-être la bave d’ours était-elle sucrée. Le jardin était immense mais pas autant que ce quelle avait connu. Bon, elle avait vécu dans un verger qu’elle avait considéré comme son propre jardin alors cela ne comptait pas vraiment. La chaumière quand à elle était très accueillante, comme les petites maisons que l’on retrouve dans les contes. Le toit en pente, les petites fenêtres, la grande porte,.. l’ours se redressa sur les pattes arrières pour l’ouvrir en la poussant de son poids et alors qu’elle passait le seuil, elle se sentit bien petite.
Bien sûr, elle n’était qu’une enfant mais ce n’était pas la première maison qu’elle visitait. Cependant, cette maison semblait proportionnellement grande à l’ours qui l’avait amenée ici, gigantesque. C’était comme si un géant vivait ici et en parlant d’hôte, elle ne voyait personne. D’ailleurs, même l’ours avait disparu. Elle fit un tour sur elle-même, se demandant ce qu’elle avait manqué sans trouver trace de l’animal. Pour un ours, il était bien silencieux mais qui était-elle pour en juger, elle qui en voyait un pour la première fois. Elle se sentait seulement intimidée, seule au milieu d’une maison si grande quand elle n’en connaissait pas le propriétaire. Allait-il la croire si elle lui disait qu’un ours l’avait mené ici ? Elle en doutait fortement, après tout, elle n’était qu’une enfant et puis qui serait assez fou pour croire à ces balivernes ?
Sans trop s’avancer, elle erra dans le salon, regardant chaque chose avec un air consterné. C’était tout de même étonnant, de trouver une maison si bien équipée au milieu de nul part et de pourtant, ne trouver aucun être humain nul part. Parce que des animaux, elle en avait vu, mais elle doutait autant qu’ils soient le propriétaire de la maison, que l’ours ait pu l’être. Alors, abandonnant ses recherches, elle se laissa choir sur la banquette, déterminée à attendre l’hôte. Après tout, peut-être l’ours était-il allé le chercher, même si elle ne croyait pas vraiment à cette possibilité.
Balayant l’air de ses jambes, elle fut interrompue par un ouragan qui l’attaqua sans prévenir, l’assaillant de paroles qui manquèrent de l’étourdir. Elle bondit de son siège en fixant le petit garçon d’un air circonspect, éloignant tout de suite la possibilité qu’il soit le maître des lieux. Plus petit qu’elle, il paraissait aussi plus jeune et possédait la vitalité d’un essaim d’abeille comme celui qui lui avait tourné autour un peu plus tôt. Elle serra la couverture contre elle en fronçant les sourcils et serrant les dents, elle n’allait pas se montrer discourtoise dès la première rencontre, surtout s’il s’agissait du fils de Beorn, celui qui devait être, selon l’enfant, le maître des lieux, celui qu’elle attendait. Mais l’envie de lui crier de se taire la titillait grandement, elle n’avait jamais aimé les enfants et celui-ci lui rappelait beaucoup son cousin, un grand enquiquineur. Si elle était heureuse de connaître le nom de son hôte, et pourquoi pas celui du garçon, elle n’avait que faire de ce qu’il pensait, et encore moins du pourquoi il ne possédait pas un bout du nom de sa mère. Après tout, les parents étaient un sujet sensible de son côté et elle n’avait rien d’eux si ce n’était une petite dague. Toutefois, les paroles du petit garçon n’étaient que balivernes et elle se demanda s’il n’était pas tombé sur la tête, à moins que sa mère ne l’ait bercé trop près du mur. Elle avait déjà rencontré quelqu’un pour qui c’était le cas, et ce n’était pas beau à voir. Il allait rester bête comme ses pieds toute sa vie. Elle le dévisagea sans rien dire, plutôt que de dire quelque chose de méchant et croisa les bras en travers de sa couverture.
C’était un ours qui l’avait sauvé, pas son père. Elle n’avait pas eu peur, elle n’avait jamais peur. Comme elle le pensait, il était plus jeune qu’elle et elle se sentit fière d’être la plus âgée. Pour ce qui était des pouvoirs, elle avait la confirmation qu’il était complètement frappé. Elle avait réponse à tout mais elle n’était pas là pour lui donner une leçon et puis son papa lui avait dit que ce n’était pas bien, de contredire les gens. Alors elle se contenta de le fixer, sans bouger jusqu’à ce que celui qui devait être Beorn ne fasse son entrée. En le voyant, elle crut voir l’ours debout avant de réaliser que malgré les poils, il n’avait pas grand chose en commun avec lui. Peut-être sa voix grondante, sa taille bien que moins grande et les poils qui le couvraient, mais c’était tout. Elle s’éloigna cependant à mesure où il s’approchait de la table pour poser une assiette dessus. Assis, l’homme était déjà moins grand et puis elle n’était pas assez mal éduquée pour ne pas lui répondre. Le regardant droit dans les yeux, elle lui dit.

Bregil.

Un mot, un seul, elle parlait plus d’habitude, à croire que les orcs lui avaient mangé la langue mais entre le petit garçon un peu fêlé et le père grand comme un ours, elle se sentait légèrement intimidée, mais juste un peu.

Et vous Beorn.

Ce n’était pas une question mais une affirmation. Après tout, le garçon répondant au nom de Grimbeorn le lui avait dit, elle n’allait pas jouer les sottes. L’enfant lui apporta l’assiette sur la table et elle alla s’asseoir en face de son hôte, fixant le contenu de l’assiette sans y toucher. Elle avait faim, mais elle se méfiait toujours. Elle attrapa la pomme qu’elle posa loin de son assiette sans la regarder et se concentra sur le pain au miel que le garçon lui conseillait. Elle en attrapa un morceau à deux mains et l’engouffra dans sa bouche d’un coup. Elle avait faim.
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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyLun 9 Fév 2015 - 14:54

   
 
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J’avais retrouvé les deux enfants dans le salon, la jeune humaine visiblement mal à l’aise avec mon fils qui l’avait certainement bombardée de questions. L’image qu’ils projetaient me fit sourire, et j’ébouriffais les cheveux de mon fils avant de m’asseoir. Au moins il ne l’avait pas fait fur et avait parfaitement rempli la mission que je lui avais confiée. J’avais ignoré jusque là ce qu’il avait pu lui raconter jusqu’à ce qu’elle me donne son prénom, suivit du mien. Grimbeorn avait dû lui préciser que j’étais le propriétaire de cette chaumière, et ainsi je n’avais pas besoin de me présenter. Je hochais simplement la tête, approuvant son affirmation qui ne laissait pas plus de place au dialogue. Je n’étais pas non plus grand bavard en temps normal et donc cela me convenait très bien ainsi.

Quelque chose en elle me disait qu’elle devait revenir de loin. Je n’avais pas l’habitude de côtoyer de jeunes humains mais sa façon d’être et ce qu’elle dégageait me laissait penser qu’il avait dû se passer maintes choses dans sa vie, et j’étais suffisamment clairvoyant pour comprendre qu’il ne s’agissait pas là de timidité. Je l’avais ainsi observée éloigner la pomme, sans doute qu’elle n’aimait pas ça. Ce qui me paraissait étrange c’est qu’elle avait été difficile sur ce choix alors que visiblement elle avait vraiment très faim. Ne dit on pas « j’ai tellement faim que je pourrais avaler n’importe quoi ? ». Quoi qu’il en soit ne ne préférais pas épiloguer dessus, me contentant de lui offrir ce que je pouvais pour la nourrir et faire en sorte qu’elle se sente en sécurité entre ces murs. Après avoir été hésitante, elle avait fini par mordre dans le pain au miel, le dévorant comme si elle n’avait pas mangé depuis quelques jours. Grimbeorn l’observait, je lui fis signe de venir vers moi et l’installait sur mes genoux afin qu’il ne chahute pas trop près d’elle et la laisse terminer tranquillement. Cela avait déjà dû être compliqué pour elle de croire à ce qu’un ours la sauve, l’emmène dans une maison mais qu’en plus cet ours se soit volatilisé en l’espace de quelques minutes ! Alors il n’était pas dans mes plans de la brusquer de trop et éloigner un peu Grim pour lui laisser le temps d’assimiler tout ça me paraissait être la meilleure chose à faire. Je donnais également un morceau de pain au miel à mon fils pour qu’il se tienne tranquille et parce qu’attendre seul dans l’abri avait dû aussi lui ouvrir l’appétit. Je lui offris un doux sourire, content de l’avoir près de moi alors que les choses auraient pu ne pas tourner en ma faveur au moment où j’étais sorti.

Les choses étaient bien moins compliquées du temps où j’avais sa mère avec moi, et l’on se relayait pour s’occuper de Grim, tandis que l’autre allait chasser les orcs. Nos sorties ainsi n’avaient jamais connu cette pression. Il nous était aussi arrivé de ramener des blessés à la maison, mais depuis que kaela n’était plus là, c’était une toute autre histoire….De nous deux, elle a toujours été la plus à même de recevoir des gens sans leur faire peur, alors que moi je n’avais pas cette même délicatesse. Du coup, j’étais content de constater que je ne l’avais pas fait fuir même sous ma forme humaine. Je me demandais d’ailleurs ce qu’elle avait pensé à ce sujet, si elle s’imaginait l’ours trainant encore dans le coin où si je paraissais suffisamment animal pour qu’elle fasse le lien avec un don.

Elle mangeait silencieusement, le regard encore curieux, interrogateur et je lui laissais prendre  le temps de s’habituer à cet environnement qui lui avait été jusque là inconnu. Nul besoin de lui demander des comptes sur la minute même si l’envie était bien là. Quelque chose m’en empêchait pour le moment, sans vraiment comprendre pourquoi. Elle me paraissait intéressante et en même temps j’avais ce sentiment qu’elle me serait toujours inconnue, qu’elle ne serait pas du genre à parler facilement d’elle et de sa vie, autrement que faisait elle seule jusque là? Les enfants ne sont ils pas gardés auprès de leurs mères ? Il ne me fallait cependant pas juger trop vite, ni me faire des hypothèses alors que je n’avais eu que connaissance de son prénom. Ce qui m’interpellait le plus c’est qu’elle était bien loin d’avoir le tempérament de mon fils alors qu’il me semblait la placer dans la même tranche d’âge que lui.

Lorsqu’elle eu terminé de manger, je m’échappais de mes réflexions, lui offrant un fin sourire en m’apercevant qu’elle avait tout mangé – sauf la pomme. Effectivement elle avait dû avoir faim et c’était donc tout naturellement que je lui en proposais d’autre si elle le désirait ;

« Les animaux ici nous offrent de quoi manger convenablement. Alors, si tu as encore faim, il y en a d’autres. »

Le demander n’était donc pas un problème ainsi que je le soulignais, Grim et moi étions comme des rois dans ce Val et la nourriture n’était jamais ce qu’il manquait.

« J’imagine que c’est la première fois que tu viens par ici ? »





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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyMer 25 Fév 2015 - 9:43

Run girl, run, they're trying to catch you

 ~ Grimbeorn, Bregil et Beorn. ~




Grimbeorn observa longuement la petite fille qui se tenait devant lui, assise sur la banquette confortable que son père avait fait. Elle avait la peau sale, emplie de boue, tout comme ses mains et cela lui rappelait l’état dans lequel il rentrait lui-même après une journée passée à courir dans tous les sens à l’intérieur de la forêt, dans les limites données par son paternel. Au sortir de la cachette où son géniteur l’y avait mit, l’enfant avait couru jusqu’au salon pour rencontrer une enfant, chose qui arrivait très rarement, voire jamais. Déjà qu’il avait été terrifié dans cette minuscule pièce à l’idée de ne plus jamais revoir son père, l’ourson, heureux de retrouver son parent, était aussi très content de rencontrer une autre enfant de son âge, d’après lui. Il ne comprenait pas pourquoi elle était si calme, elle devait être heureuse de rencontrer Beorn et lui-même, par la même occasion. Il se demandait aussi ce qui pouvait bien l’amener ici, et pour quelle raison elle était seule. Peut-être qu’elle avait perdue ses parents? Cette pensée donna à l’enfant des frissons dans tout le corps, bien qu’il n’avait plus sa mère, et qu’il n’eut pas vécu cette perte, Grim pouvait tout de même bien comprendre le sentiment que l’on pouvait avoir lorsque l’on perdait ses parents. L’ours géant avait plusieurs fois envoyé son enfant dans cette petite cachette, le petit garçon  se souvenait de la peur qu’il avait ressentit, seul, toute la nuit dans cette minuscule pièce sombre. Il avait sentit son coeur battre la chamade dans un silence pesant et interminable. Il se souvenait aussi des larmes qu’il avait eu lorsque la porte s’était ouverte sur Radagast et qu’il avait été incapable de reprendre son souffle rien qu’en comprenant qu’il était arrivé malheur à son père. Heureusement pour l’enfant, son géniteur avait simplement été blessé par un Warg qui l’avait violemment mordu au torse, lui laissant une grande cicatrice sur son buste poilu. L’enfant, en suivant son grand-père jusqu’à sa petite bicoque avait alors sauté sur le grand blessé, se fichant bien de lui causer plus de maux, tant il était heureux de le retrouver. Peut-être que c’est ce qu’avait vécu l’enfant dont il ne connaissait pas encore le nom. Ou alors, peut-être était-elle un vagabond, ou pire, qu’elle se soit enfuie parce que ses parents étaient beaucoup trop horribles. L’ourson n’en savait rien et il ne le saurai sans doute jamais parce qu’elle semblait terriblement secrète et si distante, contrairement à Grim qui était si vivace et plein de vie.


L’enfant ne pensait pas réellement à ce que l’on pouvait penser de lui, son père l’aimait et sa mère l’avait aimé. Il se savait plein de vie, extrêmement vivace mais ne pouvait pas vraiment se rendre compte qu’il pouvait parfois être embêtant. Cependant, face à cette enfant qu’il ne connaissait pas, il eu quelque peu honte, tout de même, surtout devant sa réaction. A cet instant précis, il se rendit compte que peut-être il devait grandir, ou c’était peut-être aussi dû au regard de la petite fille. Après tout, il allait bientôt avoir de grosses responsabilités, non? Il allait avoir des enfants, une gentille et magnifique femme qu’il aimera, qu’il rendra heureuse, et a qui il donnera des enfants. Rien qu’à l’idée d’embrasser quelqu’un sur la bouche, l’ouson eu un frisson d’horreur mais réussi à renfrogner sa mine écoeurée. Plutôt mourir que d’avoir des enfants et une femme! Il ne pourrait plus jouer, ni courir partout et il sera obligé d’aller vivre avec son père, et cela, il en était hors de question! Il pouvait au moins se contenter d’être moins embêtant, non?



Grim ne côtoyait jamais d’autres enfants, il ne connaissait que Radagast, Beorn et quelques voyageurs qu’il avait croisé de temps en temps. Alors son comportement lui semblait des plus normal. Néanmoins, le sentiment de honte qu’il ressentit, lui donna l’envie, sûrement un peu stupide, de paraître aussi froid que son vis-à-vis, et encore une fois, grandir plus vite que son corps et son âge ne lui permettaient.
Bien que heureux, voire ravi de revoir son père, lorsque ce dernier le mit sur ses genoux, il se décala avec rapidité et évita bien entendu le regard de son géniteur. C’était terminé, il ne serait plus le gamin qu’il pouvait être, et serait comme la petite fille en face de lui qui lui donnait envie de se cacher par son regard des plus insistants. L’enfant prit tout de même le morceau de gâteau au miel de son père et voûta les épaules en grimaçant au moment où sa grosse main bourrue vint ébouriffer ses boucles brunes. En temps normal, il aurait rit et aurait tenté d’en faire de même avec la chevelure drue de son père, mais pas cette fois, car il se contenta d’observer son vis-à-vis de son regard innocent tout en prenant de grosses bouchées de son gâteau.
 



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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyVen 6 Mar 2015 - 0:35


Où est passé l'ours ?
Bregil avait passé sa vie dans un verger. Il n'était pas bien grand mais assez vaste pour la petite fille qu'elle était alors, un terrain de jeu immensément grand. C'était son foyer, le lieu où elle avait vu le jour, le lieu où elle avait grandit. Il était suffisamment éloigné du hameau le plus proche mais en même temps assez proche de lui pour pouvoir s'y rendre à pied et ne pas être coupé du monde. Il était composé d'un modeste foyer avec une petite dépendance, d'une écurie avec la grange au dessus et d'un bâtiment où ils stockaient le fruit de leur récolte, sans parler des pommiers qui s'alignaient à perte de vue. C'était beaucoup pour une ferme, tellement qu'ils avaient de quoi embaucher des hommes pour les aider mais ça, elle était trop jeune pour le comprendre et puis, c'était surtout son chez elle.
En plus de foyer, le verger constituait un énorme terrain de jeu, une ressource inépuisable pour son imagination fertile. Entre les arbres, les champs, l'écurie, le poulailler -où elle n'avait pas le droit d'aller, comme si elle allait écouter ce qu'on lui disait- et la forêt, cette forêt qu'elle voyait au loin sans jamais pouvoir s'y rendre. C'est cet univers qui avait nourri son esprit, nourri son besoin d'aventure en plus des histoires que lui contaient son père et les ouvriers. Toute son enfance avait été bercée par ces histoires d'elfes, d'orcs, de dragons, de nains et autres êtres étranges qui avaient fascinés son père avant elle.
Mais ce qu'il y a de bien avec les histoires, c'est que ce ne sont que des histoires. Les mots ne peuvent vous atteindre, surtout lorsque vous êtes entouré de vos parents, bien au chaud dans votre lit ou au coin du feu. Un doux sourire, un geste tendre et elles s'envoleront si elles tournent au cauchemar derrière vos paupières closes pour la nuit. Vous n'avez rien à craindre d'une histoire, à moins qu'elle ne devienne réalité.
On l'avait toujours mise en garde contre les dangers du dehors et elle avait rencontré des spécimens étranges dans sa courte vie. Il n'était pas rare au Rohan d'être attaqués à la ferme ou sur les chemins par des bandits sans foi ni loi mais elle avait toujours été en sécurité entourée par sa famille. Et puis, il y avait eu ce jour où elle avait tout perdu, tout ormis ce petit bout de famille qui lui restait à Laketown et qu'elle n'avait jamais vu. C'est là que l'insécurité l'avait saisie, c'est là que les cauchemars étaient devenus réalité sans cette présence affectueuse pour les éloigner, c'est là que le besoin d'aventure s'était renforcé.

Le monde était vaste et elle avait tant à découvrir. Voir de ses propres yeux ces êtres si différents de sa petite personne. Cependant, la petite fille n'avait pas encore fait le lien entre son vis à vis et l'ours qui l'avait pour ainsi dire sauvée. Comment un ours pouvait-il être un homme ? Malgré les propos du petit garçon, son esprit refusait de faire la part des choses, malgré toute l'imagination dont elle regorgeait, il était des choses qu'elle ne pouvait reconnaître. Peut-être son esprit avait emmagasiné trop de choses ces derniers jours et peut-être cherchait-il à la protéger d'un trop plein de nouvelles informations mais le lien ne se faisait pas.
Elle mangea l'ensemble du contenu de l'assiette qu'on lui avait gracieusement offerte, tout à l'exception de la pomme qui resta sur le côté et qu'elle ne daigna même pas regarder. Manger était un mot trop sage pour la voracité avec laquelle elle engloutit le contenu de son assiette, comme si elle n'avait pas mangé depuis des jours. Mais d'une certaine façon, c'était le cas. Elle n'avait pas mangé à sa faim depuis un moment et encore moins quelque chose d'aussi bon. Elle aurait sans doute pu engloutir des plats entier de ce pain du miel et elle se retint de justesse de ne pas lécher son écuelle. Après tout, on la regardait.
Elle posa ses mains de part et d'autre de l'assiette, devant elle sur la table et fixa son hôte. Il était grand, immense et ce même s'il se trouvait assis. Son fils était plus petit mais rien ne disait qu'il ne serait pas aussi grand plus tard, on ne pouvait connaitre ces choses là à l'avance. Elle-même, ses parents étaient d'une taille raisonnable mais elle demeurait petite. A vrai dire, ils lui paraissaient toujours grand dans ses souvenirs alors qu'elle continuait de grandir en leur absence. Auraient-ils été fiers s'ils avaient pu la voir maintenant, attablée face à un homme aussi grand qu'un ours et presque aussi poilu ? Sans doute l'auraient-ils sermonnée pour cette pensée car on ne s'attaquait jamais au physique d'autrui, aussi particulier puisse-t-il être, surtout quand il vous offrait le couvert en vous rencontrant pour la première fois. Mais elle n'arrivait pas au bout de ses surprises et un homme qu'elle ne connaissait ni d'Ève, ni d'Adam, lui offrant ainsi son hospitalité arrivait bien loin dans sa liste de choses surprenantes. L'ours au contraire, était bien mieux placé et elle regarda autour d'elle pour voir si elle pouvait l'apercevoir quelque part, se demandant où il avait bien pu passer et se demandant presque si elle ne l'avait pas tout simplement imaginé, hésitant grandement à interroger Beorn.

Elle reporta son attention sur lui et le remercia pour la nourriture, comme on le lui avait appris, refusant une autre portion parce qu'elle ne souhaitait pas lui être davantage redevable. Pourtant, elle aurait bien mangé plus mais elle avait déjà mangé énormément à ses dépends et il ne fallait pas se montrer trop gourmand. Et puis, elle n'aurait pas été contre un peu d'eau mais elle n'en aurait jamais demandé.
L'attitude du garçon ne lui avait pas échappé pendant qu'elle mangeait et son visage s'était assombrit. Il fallait bien avouer qu'elle ne comprenait pas son revirement de comportement, bien qu'elle ne soit pas contre un peu de calme. Le fait de le voir se soustraire à l'affection que lui témoignait son père lui mit surtout un coup au cœur et elle sentit une petite bouffée de jalousie monter en elle, une bouffée qu'elle eut tôt fait de réprimer. Elle aurait fait n'importe quoi pour que son père lui ébouriffe les cheveux ainsi, n'importe quoi pour s'asseoir à nouveau sur ses genoux et l'écouter lui conter une histoire. La petite fille baissa le nez pour masquer son désarroi et ce fut d'une voix maitrisée qu'elle répondit à son interrogation.

Je ne pense pas être déjà venue de ce côté ci. Je ne suis pas sûre de savoir où je suis précisément.

Elle s'exprimait lentement et clairement, détachant chaque syllabe pour réduire son accent, cette marque qui en disait long sur son origine. Elle était déjà étonnée qu'il ai vu en lui une petite fille quand elle-même ne se reconnaissait pas dans le reflet que lui rendait l'eau, entre ses cheveux coupés courts et ses vêtements de garçon. Visiblement, la supercherie n'était pas aussi bonne qu'elle le pensait ou alors, il était bon pour ces choses là. Après tout, il avait un petit garçon, elle ne faisait sans doute pas le poids.
Fixant tour à tour le père et le fils, elle ajouta.

Vous vivez seuls ici ? J'ai vu vos animaux, vous en avez beaucoup, c'est beaucoup de travail.

Elle s'y connaissait en animaux mais elle n'en avait pas vu autant depuis le marché d'Edoras et pourtant, elle n'avait pas vu tous les animaux vivant là. Et puis il y avait eu les abeilles et leur étrange comportement, comme si elles étaient plus que des insectes et l'avaient saluée en êtres civilisés. Les questions se bousculaient dans sa tête et plus le temps passait, plus la question qui la taraudait mais il lui fallut du courage pour oser la poser. Heureusement pour elle, elle en possédait, ou peut-être était-ce la curiosité grandissante qui parlait.

Vous n'auriez pas vu un ours ? Il m'a conduite chez vous.

Voilà. C'était dit. Dans quelques secondes ces deux petites phrases les mèneraient à la chasser d'ici en la traitant de folle mais la curiosité avait été la plus forte et malgré tout ce qu'elle pensait, elle ne pouvait l'avoir imaginé.
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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyMer 11 Mar 2015 - 21:29

   
 
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Bregil, Grimbeorn & Beorn







Le contraste entre les deux enfants était quelque peu surprenant. En plus de ne pas avoir les mêmes manières de vivre, ni les mêmes origines, il semblerait qu’il y avait un énorme fossé sur la façon dont ils s’épanouissaient. Je ne préférais pas m’avancer sur le sujet, mais au vu de son calme et de la situation peut habituelle dans laquelle je l’avais trouvée, je pouvais facilement supposer qu’elle n’était pas le genre d’enfant gardée au chaud au sein d’une famille. Tout comme elle ne réclamait pas qu’on la ramène à un quelconque parent, comme si se retrouver ici lui était en réalité complètement égal. Et tandis que je l’avais longuement observée, je reportais mon attention sur mon fils qui avait décidé de ne pas en dire d’avantage, probablement troublé par son manque de réaction. D’un large sourire, je le rassurais, il ne fallait pas qu’il s’en fasse ou qu’il se pose trop de questions puisque je n’avais aucun doute quant à l’amabilité dont il avait pu faire preuve avant que je n’arrive. Et puisque je ne comptais pas laisser repartir cette jeune fille seule, il avait tout le temps pour la mettre un peu plus à l’aise.

Bregil répondit enfin à ma question, baissant le menton et évitant ainsi mon regard. Les raisons de cette attention fuyante m’échappèrent alors, je fus en réalité bien trop concentré sur ses paroles pour chercher à le comprendre. Il était tout à fait logique qu’elle n’ait jusque là pas connaissance de l’endroit où elle se trouvait ; ma maison n’était pas assez imposante pour qu’on la figure sur une carte, sans compter le fait que je n’avais pas réellement de contact avec les humains et que ma notoriété était inexistante dans leurs royaumes. C’était sans aucun doute la première fois qu’elle entendait mon nom. Bregil me laissait ainsi imaginer qu’elle avait dû courir sur une longue distance au moment où elle avait été poursuivie par cette horde d’orcs, du moins suffisamment pour en perdre le nord et ne plus savoir dans quelle partie de la terre du milieu elle s’était retrouvée.

« Tu es dans le Val de L’Anduin, au sud du Carrock. » M’empressai-je de lui répondre.

Ceci étant dit, si ça ne suffisait pas je pouvais tout à fait être en mesure de lui apporter d’autres informations. Mais la manière dont elle s’exprimait m’informait également qu’elle ne venait pas du coin, je n’étais pas un spécialiste en ce qui concernait les dialectes de la langue commune puisque j’avais moi-même un fort accent du nord. Laissant ma main posée sur l’épaule de mon fils, la jeune fille me posa quelques questions. J’étais tout de même content qu’elle ne prenne pas plus peur qu’avec les orcs et qu’elle ne tente pas de s’enfuir en courant, j’avais l’air de pas mal m’en sortir entant qu’hôte bien que je n’appréciais pas réellement les visites en temps normal. Sa première remarque me surprenait, arrachant malgré moi un fin sourire qui s’évapora sur la seconde. Oui, les animaux ici étaient nombreux, ils y étaient venus vivre sans que j’aille les chercher, trouvant le confort nécessaire et un rythme de vie paisible. Elle l’avait probablement ressenti cet état d’esprit remarquable dans lequel nous avions notre quotidien, ma chaleureuse chaumière avait ce don. J’avais eu tendance à croire que cette ambiance s’était effacée avec l’absence de Kaela et en vérité je me rendais compte que la présence de Grimbeorn la conservait et m’empêchait de me rendre plus rustre que je ne l’étais.

« Nous vivons avec eux, Grim m’aide à m’en occuper et ils nous le rendent bien. »

Je n’avais jamais vraiment considéré cela comme un travail, c’était tout naturel pour un changeur de peau de vivre en communauté avec autant d’espèces. C’était dans nos traditions depuis de nombreuses générations et nous étions probablement la seule race à avoir un lien aussi étroit avec eux. Les services donnés étaient rendus, ainsi allaient les choses, et notre mode de vie en était riche ; rien ne nous manquait ici. Elle n’avait qu’à lever le nez, regarder autour d’elle pour constater que nous n’avions rien à envier à personne ici. Excepté peut être, de la compagnie en ce qui concernait mon fils.
Sa seconde question ne me surprenait même pas ; c’était probablement celle que l’on me posait le plus souvent et je n’en sourcillais donc pas d’un pouce. Rares étaient ceux qui me voyaient me transformer puisque je ne côtoyais pas grand monde. Ce qu’il restait des changeurs de peau n’étaient que des légendes, de vieux souvenirs oubliés. Croire à un ours devenu homme sans avoir eu la confirmation était probablement une chose difficile, pourtant il n’y avait qu’une seule réponse possible et pas de nuances.

« L’ours que tu as vu est ma forme animale. Grimbeorn et moi nous sommes ce qu’on appelle des "changeurs de peau".  Nous sommes les derniers. Les changeurs de peaux existaient en un autre temps dans le nord, tu n’étais probablement pas née.»

Elle aurait probablement du mal à le croire sur parole malgré tout le sérieux dont je faisais preuve. Ainsi, baissant mon regard sur mon fils, je l’encourageais à montrer à cette jeune fille que je disais vrai. Et puis elle avait vu assez de monstruosité comme cela, Grim étant encore un ourson, elle serait probablement moins intimidée.

« Tiens, montre lui ! » Lançai-je à mon fils




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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyDim 5 Avr 2015 - 10:11

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 ~ Grimbeorn, Bregil et Beorn. ~




Grimbeorn ne prononça pas une seule parole lorsque que la jeune fille posait des questions, c’était à son père qu’elle les posait, pas à lui. Il devait se retenir de dire quoi que ce soit, il ne voulait pas paraître plus bête qu’autre chose. Alors, il se contenta de les écouter, tout en observant, bien entendu, l’inconnue qui avait failli être tuée par des Orcs. Bien qu’il soit jeune, ses questions ne l’étonnait pas le moins du monde. C’était quelque chose que tout le monde aurait pu demander et cela lui donnait envie de rire lorsqu’elle demanda où était passé l’ours. Cela aurait été drôlement intéressant que de voir son visage se tendre en une expression de surprise si son père se changeait en animal. Tout le monde trouvait cela effrayant, alors que pour Grim, ce n’était qu’une autre façon que de pouvoir embêter son paternel, bien que lorsque celui-ci se mettait en colère, l’enfant courait bien rapidement. Et le petit garçon se doutait bien que la fille qui se trouvait devant lui et n’avait pas mangé sa pomme, alors qu’elles étaient délicieuses, avait dû avoir très peur, déjà à cause des Orcs, mais aussi quand son père avait prit sa forme d’ours pour lui venir en aide. Cette pensée le fit quelque peu sourire car il voyait bien que son géniteur n’aimait pas les étrangers, et qu’ils faisaient souvent leur arrivée à cause de l’ourson, paternel. Il devrait songer à le lui dire un jour, pour le faire rire, en espérant qu’il ne se mette pas en colère à ce propos. Cependant, ses pensées s'interrompirent d’elles-mêmes car les yeux bleutés de Grim se posèrent de nouveau sur la pomme que la petite fille n’avait pas mangé. La question se posa de nouveau : Pourquoi ne l’avait-elle pas mangé? Elle n’y avait même pas goûté, ce que Grim trouva très impoli. C’était lui qui était allé les cueillirs, tout de même! Elle ne pouvait même pas en croquer un morceau? Et mentir sur son goût approximatif?! Il ne manquerait pas de le lui dire, parce qu’il était peut-être un enfant plein de vie, mais lui au moins, il goûtait les plats que son père lui confectionnait avant de dire qu’il n’aimait pas. Bon, il était vrai qu’il le faisait aussi parce que son père était intraitable sur ce sujet et qu’il avait moyennement envie de se faire réprimander à ce propos.


Grimbeorn s’apprêta à lui dire qu’elle se montrait bien impolie de ne pas goûter une si délicieuse pomme, mais son père le coupa alors qu’il répondait à la seconde question de l’enfant sur les animaux. Le petit garçon referma alors la bouche et afficha une mine boudeuse, pour une fois qu’il allait dire quelque chose d’intelligent et non de stupide, et voilà qu’on ne le laissait pas parler. Injuste, voilà ce que c’était. Mais il se garda bien de le dire à voix haute, parce que même s’il s’encourageait intérieurement, le regard perçant de la petite fille le déstabilisait quelque peu et peut-être qu’il aurait réfléchi à deux fois quant à cette histoire de pomme. Après tout, cela lui en faisait plus pour lui.
Ca oui, il adorait s’occuper des animaux, c’était la chose qu’il préférait le plus dans les tâches que lui incombait son père et ils le lui rendaient bien. L’activité qu’il aimait autant que le miel était lorsque les poneys acceptaient qu’il les chevauche et qu’ils galopaient, à toute allure. Ouvrir les bras en croix et sentir le vent s’engouffrer dans ses boucles blondes était la meilleure chose au monde. C’était un peu moins drôle lorsqu’ils s’amusaient à le poursuivre alors qu’il était en ourson mais au moins, avec ces derniers, il ne s’ennuyait pas. Toutefois, la présence de ces animaux ne comblait pas le grand vide qu’il ressentait alors qu’il s’ennuyait, la présence d’autres enfants était requise, plus que n’importe quoi, et moins que la présence de sa mère, cela, c’était la première chose qu’il désirait en son fort intérieur, il se serait encore plus amusé avec elle, il en était persuadé.


Et c’est alors, qu’il mangeait un autre morceau de gâteau au miel que son paternel parla de sa capacité à se transformer en animal, bien sûr, la petite fille ne le croirait pas, et c’était bien dommage, parce que c’était quelque chose de super que de se transformer en ours et pouvoir grimper aux abres avec dextérité et rapidité. Mais,  l’enfant détourna le regard lorsque l’ours géant parla du dessein funeste qui avait été réservé aux Beornides, à cause de ces Orcs. Grimbeon n’aimait pas cette histoire, parce que plus il grandissait, et plus son paternel ajoutait de détails, et chaque mots devenaient de plus en plus terrifiant. Il ne voulait pas savoir la suite, suite qu’il savait de plus en plus véritable, de plus en plus sanglante, alors que son père les mettaient à jour, il le sentait, l’ours géant attendait de son fils qu’il soit à la hauteur de sa race, qu’il devienne comme son géniteur. Et rien que de savoir qu’il pourrait être un adulte avec autant de tâches, au vue de ce qu’accomplissait son père, cela le rendait malade. Il préférait rester un enfant et pouvoir se goinfrer de gâteaux plutôt que devoir arpenter toute la forêt pour vérifier qu’il n’y ai pas d’Orcs et couper autant de bois, pour ensuite avoir mal aux bras.



Lui montrer? Oh, se transformer! Cela, il l’avait attendu, et maintenant, c’était son heure de gloire, il espérait que l’enfant allait regarder, allait être surprise, parce que c’était plus fatiguant qu’il ne paraissait, de rester assit à les écouter parler et penser à tout un tas de choses, lui, il voulait de l’action. Alors, Grim avala sa grosse bouchée de gâteau au miel et s’essuya la bouche, avec sa manche. Ensuite, il sauta sur ses pieds, et se déplaça, pour avoir un peu plus d’espace. Là, devant la table, devant le regard amusé de son père et celui intrigué de la petite fille, il se transforma. le petit garçon excité laissa place à un ourson aux poils brins, une frimousse adorable qui se tenait désormais devant la petite fille dont le visage se transformait en une expression de surprise Ca, c’était quelque chose de drôle, et s’il avait pu dessiner à toute vitesse, et aussi bien qu’il grimpe aux arbres, il aurait pu immortaliser ce visage et l’encadrer dans sa chambre. C’était hilarant de voir qu’elle devait penser qu’il était un magicien. Un magicien adorable, alors!
 



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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyDim 12 Avr 2015 - 17:15


De ce qu'on peut supporter
Sans doute serait elle tombée à terre si elle n'avait pas déjà été assise sur une chaise, fermement ancré sur son postérieur. Il fallait dire que la scène qui s'offrait devant ses yeux avait de quoi surprendre et qu'une personne avec les tripes moins accrochées serait sans doute parti de la chaumière en hurlant ou aurait tourné de l'œil. Il n'en était rien de la petite fille qui se trouvait cependant dans un état de choc évident. Jamais elle n'aurait pu imaginer que ses questions la mèneraient à ça et encore moins que l'ours qui l'avait sauvée et menée jusqu'ici était l'homme assis face à elle, aussi imposant était il.

Une force inconnue l'avait menée jusque là. Certains l'appellent destin, d'autres sort et elle a bien d'autres noms du même genre mais une chose était sûre, elle qui avait toujours rêvé d'aventure et de découvrir d'autres êtres était bien gâtée par la nature. Peut-être le destin avait il voulu que ses parents meurent dans cet incendie qui avait ravagé le verger dans le seul but de la voir voyager. Qu'est-ce qui l'avait poussée à s'éloigner de Mirkwood ? Qu'est-ce qui l'avait poussée à poursuivre vers le Sud plutôt que vers le Nord ? Qu'est-ce qui l'avait poussée à suivre cet ours ? Il fallait bien avouer qu'il devait lui manquer une case à la petite, pour suivre ainsi un animal féroce qui avait mis à mal des orcs sous ses yeux. N'aurait-elle pas du fuir pour sa vie, prendre l'occasion de mettre le plus de distance entre ce monstre et elle ? Non, elle l'avait suivit docilement jusqu'à une chaumière où on lui avait offert le couvert et où elle avait fait la connaissance d'un petit garçon d'apparence tout à fait normale quoi qu'un peu excité et de son père, un homme si grand qu'elle devait se briser la nuque pour le regarder en face. Rien ne laissait penser que l'un et l'autre était des change-peaux, rien ne le lui aurait laisser l'imaginer, pas même l'impressionnante pilosité de son hôte, pas même les propos du petit garçon plus tôt.
Mais elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même. Après tout, c'est elle qui avait interrogé son hôte quant à la présence d'un ours dans les parages. La curiosité est un vilain défaut et elle le savait mais il faut bien dire que c'était un phénomène curieux que l'existence d'un ours docile. D'autre part, s'il n'en avait pas connaissance, elle aurait averti Beorn de sa présence autour de sa chaumière. Après tout, si un ours mangeait de l'orc en guise de plat de résistance, pourquoi ne pas croquer un enfant pour le dessert ? Ce n'était pas tout à fait ce à quoi elle pensait à vrai dire mais ce n'était pas très loin de son état d'esprit. Dans tout les cas, elle se sentait concernée par cet ours et étrangement, elle ressentait le besoin de le remercier de l'avoir ainsi sauvée. Oui, remercier un animal sauvage, même s'il ne la comprendrait pas de toute manière, n'était-ce pas étrange ? Mais il avait contribué à sa survie en ces terres sauvages et même si ses nuits seraient peuplés de cris et de bruits atroces en plus du feu et autres cauchemars, elle pouvait au moins s'avouer heureuse d'être encore là pour rêver la nuit.

La pomme trônait au centre de la table, comme un vestige, un souvenir, un monument, abandonnée par la petite fille qui avait fini son repas si gracieusement offert par son hôte. Elle aurait sans doute pu avaler une autre assiette comme celle-ci tant elle avait faim mais elle ne voulait pas être un poids, elle avait connu le rationnement vu ses parents se priver pour la nourrir même si cela n'avait pas duré très longtemps. Heureusement pour elle, le repas avait eu lieu avant cette découverte et non après car sans doute en aurait elle perdu l'appétit, que de voir un petit garçon se changer en ours.
Elle n'avait tout d'abord pas compris où voulait en venir Beorn, croyant à un conte ou une légende locale. Bregil n'était pas d'ici et elle connaissait encore moins toutes les histoires qui circulaient dans les environs. Alors bien sûr, une démonstration était de mise pour ne pas faire passer cette homme pour un fou -héréditaire visiblement-. Une forme animale ? Et puis quoi encore ? Elle-même avait souvent joué à se prendre pour un loup mais c'était des jeux d'enfants.. certains ont visiblement du mal à laisser leur imagination derrière eux.
Bien sûr, elle était un peu sceptique en voyant Grimbeorn enfourner une grosse bouchée de pain au miel pour s'éloigner de la table, passablement excité. Oui, il avait l'air heureux d'être soudainement le centre de l'attention et la petite fille attendait de voir ce qu'il allait faire.

La bouche grande ouverte, c'est au prix d'un terrible effort qu'elle la referma pour avaler sa salive. Elle n'avait pas loupé une miette du spectacle qui s'était déroulé sous ses yeux et en payait le prix. Assise sur la chaise, elle tenait le rebord de la table entre ses doigts aux jointures blanches, se retenant de trembler. Doucement, centimètre par centimètre, elle tourna la tête vers Beorn et sursauta. Elle s'était presque attendue à le voir transformé en ours alors qu'elle l'avait perdu des yeux pendant ce temps mais il n'en était rien. Inspirant un bon coup, elle lâcha la table et porta son attention tour à tour sur l'ourson et sur son père tout à fait humain. C'en était trop pour elle, la petite fille ne savait trop comment réagir à cette transformation qui prouvait qu'à défaut d'être fou, son hôte était un homme surprenant. Elle déglutit une nouvelle fois avant d'articuler à l'égard de son vis à vis, d'une voix faible et légèrement tremblante en accord avec son visage blême.

Merci

Elle se leva doucement de sa chaise, ressentant un grand besoin d'air frais tout à coup. Si les hommes pouvaient se transformer en ours et inversement, mais où allait le monde ? Elle se le demandait bien. Mais aussi mignon pouvait être l'ourson, elle avait envie de mettre de la distance entre la boule de poil à la gueule hérissée de croc et sa petite personne. Oui, l'air frais était une bonne idée.
Elle avait pourtant vu une araignée, vu des orcs mais c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase de ce qu'elle pouvait accepter. Elle aurait eu besoin d'une bonne nuit de sommeil pour assimiler autant d'information, aussi élastique pouvait être son esprit juvénile. Bregil agita le bras en direction de la porte, ouvrant et refermant la bouche alors qu'aucun son ne sortait, elle abandonna et laissa son bras retomber contre son côté avant de faire un pas puis un autre vers la porte en essayant de garder un œil sur le jeune garçon, enfin sur l'ourson, enfin les deux. Elle ne savait plus trop quoi penser là tout de suite et visiblement, c'était bien trop pour elle car elle réussit à se prendre le pied dans sa jambe et tomba à la renverse sans esquisser le moindre geste pour se rattraper, sombrant dans le néant de l'inconscience.
Voilà qui était mieux, un peu de repos.
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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyDim 12 Avr 2015 - 20:40

   
 
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Bregil, Grimbeorn & Beorn






Grimbeorn s’était décidé à lui montrer ce qui faisait de nous des changeurs de peaux. Rares étaient ceux qui avaient assisté à ce que l’on appelle communément une transformation. Autant que ce soit le moins effrayant possible, avec un ourson ce serait sans doute plus supportable à assimiler que l’immense ours que j’étais même si je m’étais remis sous ma forme humaine. Ainsi Grimbeorn était descendu de mes genoux, avalant son morceau de gâteau de miel. Comme je m’y étais attendais il était content de le faire, et je l’observais alors se placer vers la jeune fille de telle sorte qu’elle puisse voir qu’il n’y avait là aucune supercherie. Néanmoins je gardais mon attention fixée sur la jeune fille, craignant sa réaction.

Elle m’avait semblée particulière, je ne parvenais pas à percer ce mystère planant autour d’elle. Elle me paraissait bien trop calme pour une enfant de son âge. Elle avait dû traverser de nombreuses épreuves pour demeurer murée dans ce silence. Mais elle était attentive, tout comme elle ne perdit pas une miette de la transformation de Grimbeorn en ours. Je gardais la tête froide, même si j’aurais eu tendance à sourire en voyant mon fils tout fier de lui. J’étais curieux de savoir ce qu’elle pensait et comment elle allait réagir. Mon attention ne la quittait pas, elle semblait d’abord surprise mais je ressentais qu’elle n’allait pas bien. Et lorsqu’elle articula quelques remerciements je la vis pâlir.

Je me redressais sur mon siège, alors qu’elle s’était levée du sien. Grimbeorn l’observait ne comprenant sans doute pas sa réaction alors qu’elle tentait de s’en aller. Titubante sous le choc, je n’agissais pas par peur de l’effrayer davantage. Jusqu’à ce que je la vis chanceler et tomber inconsciente dans un bruit résonnant dans toute la pièce. Certains animaux en furent même effrayés, l’immense stress qu’elle avait ressenti s’était répercuté sur mes bêtes, ainsi je pouvais deviner que ça n’allait pas être chose facile d’admettre ce qu’il se passait dans cette chaumière dès l’instant où elle se réveillerait. Je m’étais empressé, de me lever, me dirigeant vers la jeune fille afin de vérifier qu’elle allait bien malgré sa perte de conscience. Je réconfortais Grimbeorn d’une caresse entre ses oreilles d’ourson et décelait dans son regard entre inquiétude et incompréhension.

« Ce n’est pas toi, ne t’en fais pas. Nous allons nous occuper d’elle et à son réveil ça ira mieux.»

C’était du moins ce que j’espérais, mon fils verrait sans doute que je n’étais moi-même pas convaincu de mes paroles. Cela arrivait rarement, mais je n’avais pas non plus l’habitude de traiter avec des enfants humains aussi peu expressifs. J’éprouvais de la compassion pour elle, elle me rappelais celui que j’étais après le massacre des changeurs de peau. C’était probablement ce qui m’avait poussé à la protéger, à la ramener et à faire en sorte qu’elle se sente bien dans la maison. Je soulevais l’enfant, prenant garde de ne pas lui faire de mal et l’emmena quelques mètres plus loin sur un tas de foin alors que j’avais demandé à Grimbeorn de me donner un coup de main et de lui préparer un lit où elle serait tout à son aise.

Je l’y déposais, avec la plus grande délicatesse et libérerait ses yeux clos de quelques mèches tombant devant afin de vérifier son état. Si la mère de Grim avait été parmi eux, elle aurait sans doute su comment réagir face à une telle situation, quoi qu’avec elle, Bregil ne serait même pas tombée dans les vapes. M’asseyant près d’elle, à même le sol, j’attirais mon fils contre moi et soupirais lentement.

« Nous allons devoir y aller doucement. J’ignore comment elle va réagir à son réveil mais je redoute qu’elle ne se rappelle plus de rien. »

Si les changeurs de peaux n’avaient pas été exterminés, ce genre de situation n’aurait jamais pu avoir lieu. Il fut un temps où ils commerçaient avec les hommes, jusqu’à ce qu’ils soient en nombre réduit, on les différenciait même plus jusqu’à comprendre qu’ils avaient cette capacité à se transformer en animal.
J’étirais un bref sourire à mon fils afin de le rassurer et me relevait à nouveau en le prenant par la main.

« Viens, nous allons la laisser dormir un peu, elle a besoin de repos… Nous allons lui chercher à manger pour tout à l’heure.»

Sur ces mots j’emmenais mon fils à l’extérieur. Par chance j’avais un jardin où poussaient toutes sortes d’arbres. Bien que nous nous nourrissions exclusivement de crème et de miel, il m’était souvent utile d’avoir des arbres fruitiers et des plantes pour faire des remèdes et accueillir certains invités surprises. Je fermais ainsi la lourde porte sur nos deux silhouettes, laissant les animaux veiller sur le sommeil de la jeune fille tandis que je confiais à Grim le soin de cueillir quelques fruits, quelques légumes et autres sources alimentaires humaines pendant que je m’occupais de recueillir le miel.






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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyJeu 4 Juin 2015 - 18:35


Un réveil mouvementé
La journée avait été forte en émotions. Que dis-je, ces derniers jours avaient été forts en émotions pour la petite fille de douze ans qui avait essuyé tant bien que mal un choc de plus dans sa vie avant de perdre connaissance.
Il n'était pas nécessaire de parler de la mort de ses parents pour deviner qu'elle avait beaucoup vécu pour un si jeune âge mais ce n'était pas tellement rare pour un enfant de vivre des choses aussi difficiles dans un tel monde. Quand les routes n'étaient pas sûre, quand les villages étaient pillés, quand des créatures obscures parcouraient le pays à la recherche d'une prochaine victime, comment pouvait-on vivre protégé de tout, ne serait-ce que des horreurs de la vie ? L'on ne vivait pas tous entouré d'une bulle à température ambiante qui nous protège de toutes les menaces extérieures et bien que nos parents nous promettent d'être toujours là pour nous, ce n'est pas vraiment en leur pouvoir. Elle n'avait même pas eu le temps d'atteindre tranquillement ses dix ans qu'elle avait dû contempler les corps calcinés de ses parents dont l'odeur de chaire brûlée s'était mêlée à l'odeur sucrée des pommes cuites à même les arbres. A jamais, elle conserverait cette image associée à l'odeur de la pomme et sans doute ne serait-elle jamais capable d'en remanger mais quiconque se risquerait à demander une explication se heurterait irrémédiablement à un mur.
Elle les avait perdu à un tout jeune âge, forcée d'accepter que malgré leur promesse, ils ne seraient plus là pour elle, la petite princesse du verger et la réalité avait été dure à avaler pour elle qui avait toujours été protégée par leur amour. Le destin avait voulu qu'elle ne soit pas là, qu'elle arrive alertée par la fumée et les cris portés par le vent. Ses parents n'étaient malheureusement pas les seuls à avoir trouvé la mort dans cet incendie dévastateur mais les rares survivants aux flammes n'avaient trouvé la force de la tirer plus loin de cet horrible carnage, imprimant cette image dans son jeune esprit. Puis elle était partie, amenée à son oncle et sa tante du côté d'Erebor. Ainsi éloignée de son verger, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même mais elle avait pu se reconstruire sans avoir cette image qui s'imposait à elle devant chaque souvenir, chaque détail.

Laketown était son point de départ. Elle avait toujours voulu voyager, découvrir le monde alors qu'elle était bercée par les histoires contées par son père et maintenant qu'elle n'avait plus d'attaches, elle avait finalement pris son envol. Le voyage s'avérait long et difficile, elle en avait conscience sans pour autant le mesurer pleinement et si elle avait eu la chance de tomber sur un elfe dans la forêt, de faire la connaissance avec un être d'une telle grâce, elle n'avait pas conservé cette chance tout le long de son voyage. D'ailleurs, sa chance avait tourné si tôt qu'elle l'eut quitté alors qu'elle se retrouvait nez à nez avec une araignée. La petite fille n'était pas de nature arachnophobe, bien au contraire, elle avait toujours aimé les insectes, s'amusant avec eux. Mais il y avait araignée et araignée. Celle-ci faisait la taille d'un boeuf et était d'une beauté repoussante. Toute velue avec ses pattes crochues et ses yeux qui la fixaient.. bien sûr, elle n'avait fait que l'imaginer alors qu'elle fuyait sans demander son reste.
Si peu de temps passés sur les routes et elle avait déjà vécu tant de choses. Le destin aurait voulu que cela soit suffisant et qu'elle puisse profiter un peu de la vie encore quelque temps après avoir survécu à ce genre d'épreuve mais non, des orcs étaient la meilleure façon de fêter une telle réussite. Mais chaque fois que sa chance tournait pour la mettre dans la pire des situations, celle-ci lui revenait en la jetant dans les bras d'un potentiel sauveur. Ce dernier s'était révélé dangereux, imposant et plutôt poilu mais il ne l'avait pas moins sauvé des orcs et si elle avait crains pour sa vie, s'imaginant devenir son prochain repas après l'avoir vu mettre en pièce ces monstres répugnants, elle lui était maintenant reconnaissante.

Mais, car il y avait encore un mais, elle n'était pas au bout de ses surprises. Heureusement pour elle, son jeune esprit était assez malléable pour qu'elle soit réceptive à de nouvelles choses, sans doute un adulte aurait-il eu plus de mal à accepter le fait que des hommes se changent en ours, ou était-ce que des ours se changeaient en homme ? Qui de l'oeuf ou de la poule est arrivé le premier ? Elle voulait bien croire son hôte, Beorn, lui qui avait été si bon avec elle mais c'était trop pour elle, beaucoup trop à assimiler en si peu de temps. Elle aurait voulu une bonne nuit de sommeil pour reposer son esprit en ébullition plutôt que l'image d'un petit garçon se changeant en ours devant ses yeux, une image qui resterait à jamais gravé dans son esprit. Mais elle avait été bien éduquée, trop bien pour reprocher quoi que ce soit à son hôte, cet homme haut comme ours -maintenant elle voyait la ressemblance- qui lui avait offert le couvert alors qu'elle mourrait de faim et ressentait le besoin de se remettre de ses émotions. Après tout, c'était quand même un ours qui l'avait amené ici et même si maintenant, elle savait que l'ours en question était Beorn, qu'elle n'avait plus à le chercher, elle ressentait comme un manque de sa présence rassurante face à ces événements.
Elle avait besoin de faire le point, de prendre l'air. C'était quelque chose de normal que de vouloir se rafraichir les idées à l'air libre, sans être confiné entre quatre murs. Son père lui disait souvent d'aller dehors pour se calmer quand elle faisait une colère et ce n'était pas pour rien, et naturellement, elle chercha à faire de même. Ses pas la portèrent sur quelques mètres, lentement alors qu'elle tentait de garder un œil sur l'ourson tout en se dirigeant vers la porte et son manque d'attention, ou cette révélation, eut raison d'elle alors qu'elle sombrait dans l'inconscience en tombant brutalement sur le sol. Sa tête frappa durement par terre alors qu'elle tombait dans les pommes -ironiquement- et elle aurait sans doute une bonne migraine accompagnée d'un oeuf dur sur le crâne en retrouvant ses esprits mais pour l'heure, elle rattrapait le sommeil dont elle avait besoin pour assimiler ce genre d'information, aussi curieuse et ouverte d'esprit pouvait-elle être.

Plongée dans le néant de l'inconscience, elle ne sentit pas son corps quitter le sol, soulevé par deux bras forts, pas plus qu'elle ne le sentit être posé sur quelque chose de plus confortable ou encore ce geste tendre et paternel qui lui manquait alors qu'on ôtait une mèche de cheveux en travers de ses yeux. La petite fille resta ainsi pendant un long moment passant de l'inconscience au sommeil en ne se réveillant qu'à peine alors qu'elle avait perdu la notion d'espace. Elle s'était tournée plusieurs fois dans son sommeil avant de s'éveiller alors qu'elle se retournait une ultime fois. Ouvrant un œil, elle regarda autour d'elle, cherchant à se remémorer les derniers événements. Elle bougea sa main pour tâter l'arrière de son crane qui la faisait légèrement souffrir avant de se redresser sur un coude en ouvrant grand son second œil. L'OURS !! Assise dans le lit, elle contempla les animaux autour d'elle, se demandant si l'un d'entre eux cachait aussi un homme avant de balancer ses pieds sur le côté dans le but de se lever. Sa tête lui tournait un peu et elle tituba légèrement en essayant de rétablir son équilibre, s'étant levée trop vite mais du bruit attira son attention et ne sachant quoi faire, elle choisit la solution de facilité en faisant ce que l'on appelle communément "le mort", se jetant littéralement sur le lit qui grinça de protestation pour finalement feindre de dormir.
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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyJeu 4 Juin 2015 - 20:50

   
 
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Bregil, Grimbeorn & Beorn






Les abeilles virevoltaient, évoluant sereinement dans notre petit havre de paix. D’un œil sur mon fils j’observais et surveillais voir s’il se débrouillait bien tout seul. Il avait l’habitude de faire ce genre de tâche mais je le savais aussi maladroit de temps en temps. Je n’avais pas envie qu’il tombe, qu’il se fasse mal et qu’ensuite je doive m’occuper de lui en plus de notre visiteuse. Je me posais encore tout un tas de question à son sujet, et surtout comment est ce qu’elle avait fait pour parcourir la Terre du Milieu sans avoir le moindre problème. Les premiers villages humaines étaient déjà bien loin d’ici, elle avait dû parcourir de longues distances. Recueillant le miel avec soin, j’en remplissais quelques jarres. Certaines vinrent se poser sur mes épaules, bourdonnant doucement à mes oreilles quelque chose que je comprenais. Je ne savais pas leur répondre, même si j’avais appris à comprendre leur manière de communiquer. Quoi qu’il en soit ce genre de scène me rappelait que je n’étais pas fait pour vivre en harmonie avec les hommes et les autres communautés en me sachant bien plus proche de la faune et la flore que leurs armes et leurs guerres. Je me demandais alors si Grim finirait par entrevoir mes pensées à ce sujet, lui qui rêvait d’aventure et d’aller visiter les autres recoins de cette terre.

D’un regard sur mon fils, qui cueillait sagement les fruits, je lui offrais un sourire affectueux avant de venir vers lui et de me saisir du panier déjà bien rempli de vivres destinés à la jeune fille. Je le gratifiais d’une caresse sur la tête, entre ses boucles auburn avant de le serrer dans mes bras. Je le félicitais d’avoir été sage et accueillant et lui proposa alors de rester tranquille et d’aller jouer dans les trous de lapins ainsi qu’il aimait faire en général les après-midi. Puisque la petite dormait il avait encore un peu de temps libre avant de rentrer dans la chaumière et l’occuper. Quand à moi j’allais m’atteler à la préparation d’un repas qu’elle pourrait manger le soir venu ainsi qu’un pain au miel avec les épices favorites de mon fils afin de lui faire plaisir également.

Je me retrouvais ainsi, deux enfants sur les bras et mon comportement habituellement exécrable semblaient ne jamais avoir existé. Plus j’étais occupé, moins je me laissais à penser au passé, aux orcs trainant dans le coin et à tout les malheurs qu’ils apportaient jusqu’au seuil de ma maison. J’entrais, laissant la porte ouverte pour laisser libre accès aux bêtes d’aller brouter de l’herbe si elles le voulaient. Les chèvres ne perdirent pas trop de temps d’ailleurs et sautillèrent jusqu’à la sortie. Je me dirigeais alors vers le coi cuisine où je m’occupais de préparer la nourriture pendant un certain temps. Je préparais rarement de la nourriture pour les humains, aussi j’espérais ne pas faire de fautes de gouts en mélangeant certaines choses. De toute façon, il n’y avait rien de plus, elle devrait s’en contenter puisqu’à la base je n’aimais recevoir personne ici. Excepté quelques rares et encore….

Ceci fait, jetant un œil à l’extérieur, j’entrevis Grim, changé en ourson courant naïvement après des paillions et des lapins. Tout allait pour le mieux de son côté, je pouvais le lâcher quelques minutes des yeux pour aller constater l’état de la jeune fille. Ainsi je me dirigeais là où l’ont avait laissé la petite, blottie dans le foin, je remarquais que le lit avait été partiellement défait et témoignait là d’une certaine activité. Je connaissais la technique pour l’avoir connue avec Grim, mais faire la fausse endormie ne marchait absolument pas avec moi. En reprenant ses esprits elle avait dû paniquer de se remémorer d’hors et déjà où elle avait atterri mais qu’en plus ses hôtes étaient pour ainsi dire suffisamment spéciaux pour faire fuir n’importe qui. Mon ombre recouvrit la jeune fille, dont la respiration bien trop rapide trahissait le fait que non, elle ne dormait pas. Fronçant les sourcils, j’espérais réellement ne pas avoir à lui refaire le topo du « tu es en sécurité. » Alors je me baissais simplement vers elle, dégageant une mèche venue s’étaler en travers de ses yeux avant de poser la main sur son épaule et faire quelques pressions pour l’interpeller.

« Quand tu auras décidé de ne plus me craindre, ce serait bien que je te fasse faire le tour de la chaumière. »

Sans attendre le moindre mot de sa part quitte à ce qu’elle soit têtue et persiste à faire semblant de dormir, je repris.

« Tu vas rester ici un moment, je voudrais que tu te familiarises avec les animaux si tu souhaites que je te confie certaines tâches les concernant. »

Elle allait rester là, oui, mais il était absolument hors de question qu’elle reste dans le foin sans rien faire. Je me dotais également qu’elle allait apprécier ce fait là puisqu’elle semblait s’être intéressée aux animaux mais si elle souhaitait que je lui fasse confiance, je devais au plus vite lui faire part de mes directives.




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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyJeu 4 Juin 2015 - 23:39


Comment ça, rester ?
Faire le mort était une technique simple et efficace, réalisable par tous et par toute. Pas besoin d'être une experte en la matière, il suffisait de ne pas bouger. Oui, c'est exactement ce que Bregil pensait mais elle se trompait lourdement sur le sujet, notamment parce qu'elle avait affaire à un homme-ours.

La journée avait été forte en émotion pour la petite fille qui n'avait trouvé d'autres manière que de gérer le trop grand flux d'informations qu'en effectuant un blackout total, c'est-à-dire en tombant dans les pommes. C'était, là aussi, une pratique courante chez les êtres humains et chez les femmes, d'apparence faible, quand elles ne pouvaient supporter quelque chose. Qui aurait crû que son corps avait réagit comme ça pour évacuer toute la tension provoquée par le choc de ces nouvelles informations, de cette transformation. Il aurait été une époque où elle se serait sans doute amusée de voir un petit garçon se changer en ours. Elle lui aurait demandé comment il faisait, si cela faisait mal, si elle aussi pouvait le faire mais pas aujourd'hui. Non, Bregil n'était plus la petite fille joyeuse et riante qu'elle avait été autrefois, une petite fille à l'image de Grimbeorn pourtant. Est-ce qu'elle ne le serait plus jamais ? Cela restait encore à voir mais la petite fille sérieuse qu'elle était devenu semblait bien loin de cette dernière, comme si elle s'en trouvait repoussée.
D'une certaine façon, elle ne pensait pas avoir droit au bonheur. C'est quelque chose de courant chez les personnes victimes d'un malheur, comme une réaction automatique en réponse à cela, quelque chose qui ne se contrôle pas. Mais de cette façon, elle se faisait plus mal encore que si elle acceptait simplement le fait qu'elle n'était pas morte contrairement à ses parents. Le fait qu'elle soit d'un jeune âge n'arrangeait en rien la culpabilité qu'elle ressent, c'en était même pire au point qu'elle leur reprochait de l'avoir abandonner pour ensuite culpabiliser de leur reprocher ce qui leur était arrivé. Dans tous les cas, elle ne parvenait à passer ce cap et bien qu'elle ait cherché à faire porter le chapeau au pyromane, elle ne s'en sentait pas mieux. Peut-être parce qu'elle n'avait à ce jour, aucune idée de qui avait bien pu faire cela.

Cependant, son père lui disait toujours qu'il ne sert à rien de chercher le coupable, il faut savoir pardonner. Avait-elle la force de pardonner à celui qui lui avait pris ses parents ? Non. Pourquoi ? Parce que ceux qui lui donnait la force de pardonner ainsi n'étaient plus de ce monde, ils n'avaient même pas eu le temps de parfaire son éducation. Sans rien à perdre, elle était parti sur les routes et cheminant, c'est ainsi qu'elle s'était retrouvée dans ce havre de paix qui, bien que plus petit que le verger de ses parents, lui rappelait ces derniers. Les insectes, les animaux, les arbres fruitiers et surtout, cette pomme dans son assiette, tout lui rappelait l'endroit où elle avait grandit et la pression qu'elle en ressentait lui faisait mal en dedans, une pression qu'elle n'avait de cesse de repousser, songeant même à la fuir comme elle le faisait si souvent. Mais cette fois, elle en avait perdu connaissance, tout bonnement et dormir un peu lui avait fait du bien, beaucoup de bien. Elle s'était bel et bien éveillée avec un mal de crane phénoménal mais au moins, cela lui avait remis les idées en place et elle commençait à se retrouver.
Un œil après l'autre, elle les avait ouvert avant de se lever mais un bruit l'avait alertée et elle avait plongé à couvert, choisissant la solution de facilité. Elle s'en servait souvent chez son oncle et sa tante pour leur faire croire qu'elle dormait afin de ne pas être dérangée mais apparemment, ils n'étaient pas très fins car s'ils n'avaient pas vu la supercherie, ce n'était pas le cas de Beorn. Gardant les yeux fermés en essayant de bouger le moins possible en faignant de dormir, elle sentit plus qu'elle ne vit une ombre la surplomber. Son cœur accéléra automatiquement la cadence, effrayée à l'idée de ce qui allait se passer mais il ne fit que dégager une mèche de son visage, le plus naturellement du monde. La petite fille fit de son mieux pour ne pas frémir à ce contact mais ce ne fut pas très glorieux car il posa aussitôt sa grande main sur son épaule, la pressant doucement. Sa grosse voix grave lui arracha un petit sursaut et elle ferma plus fort ses paupières, se mordillant la lèvre inférieure. Elle ne savait trop pourquoi elle faisait cela maintenant qu'il savait qu'elle ne dormait pas mais elle avait honte de se comporter ainsi devant son hôte qui l'avait tant aidée jusque là.. une honte qui ne fit qu'augmenter à ses paroles.Mais subitement, elle ouvrit grand les yeux et se redressa sur son séant, surprise. Rester là ? Qui parlait de rester là ? Elle regarda autour d'elle, cherchant la porte de sortie, se croyant comme prise au piège avant de voir la porte grande ouverte. La petite fille souffla bruyamment, se rassurant un peu car après tout, il ne l'avait pas amené ici pour la kidnapper et il ne lui proposait pas de s'occuper des animaux dans le but de la manger. Bondissant sur ses pieds, elle se rapprocha de lui, une lueur de curiosité dans les yeux.

« En quoi cela consiste ? »

Elle ne demanda pas à savoir de quoi il était question quand il lui parlait de rester ici, il ne lui semblait pas qu'il ait eu envie d'en discuter d'ailleurs mais l'idée de s'occuper d'animaux l'enchantait, surtout que cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas été au contact de ces derniers.
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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyLun 22 Juin 2015 - 21:47

   
 
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Bregil, Grimbeorn & Beorn






Que cela étonne ou pas, j’avais beau ne pas apprécier la visite d’étrangers sur mes terres je n’étais pas non plus sans cœur au point de laisser une fillette se débrouiller seule et l’expédier dans l’inconnu sur les terres infestées par le mal. J’osais à peine imaginer les remarques que ma défunte femme m’aurait faites si cela avait été le cas. Et même si veiller sur elle allait a priori me demander du travail en plus, j’acceptais sans rechigner. Soupirant doucement, j’observais la jeune fille cesser de jouer la comédie pour enfin me prêter un peu plus d’attention. N’importe qui aurait pu se montrer vexé d’avoir droit à un tel comportement ; faire le mort…Fort heureusement j’étais habitué à ce genre d’attitude, et au finale je n’avais que faire de ce que les autres pouvaient penser de ma forme humaine comme ma forme animale. Sitôt que je lui annonçais qu’elle allait rester en ces lieux jusqu’à nouvel ordre, elle sembla bien plus intéressée qu’effrayée. A vrai dire je ne m’étais pas questionné sur ce qu’il se passait dans son esprit à ce moment là, puisqu’elle devait sans doute déjà chercher un moyen de partir.

Bregil semblait déjà bien assez maline pour chercher à fuir, mais je doutais encore qu’elle perçoive a quel point j’étais en réalité inoffensif pour elle. J’avais omis de lui dire que je n’étais pas un prédateur pour les humains et que je préférais un bon pain au miel plutôt qu’avoir de la viande entre les mâchoires. Elle le découvrirait bien assez tôt, le nombre d’animaux ici et leurs conditions de vie témoignait plus d’une personne vivant avec en harmonie et non comme un éleveur. Les seuls outils que je possédais étaient destinés à couper du bois, à entretenir ma maison et rien de plus. Enfin Bregil m’accorda un peu plus de temps, se redressant pour me demander en quoi allait consister les tâches que j’allais lui attribuer.

« Ils sont ici chez eux, il y a certaines choses à faire et à ne pas faire pour ne pas contrarier ses hôtes. »

Je ne faisais en aucun cas référence au fait qu’elle ait joué la comédie avec moi. Il en fallait bien plus pour me vexer et ce genre d’attitude ne m’était pas étranger. Pour les animaux en revanche ils seraient sans doute moins compréhensifs et surtout plus réactifs que je ne pourrais l’être envers elle. Ils avaient autant le droit que moi de la mettre dehors, mais le but était que les choses se passent le mieux possible. Alors lorsque je parlais de s’occuper d’eux, il s’agissait d’entretien principalement, elle semblait bien assez débrouillarde pour m’être utile et efficace. J’allais probablement laisser le soin à Grim de lui montrer comment effectuer certaines choses qu’il faisait déjà lui-même afin que cela répartisse les corvées de chacun. Car même si je ne lui demandais pas son avis concernant son séjour ici, je comptais réellement à ce qu’elle contribue au bon fonctionnement de la chaumière, qui sait cela lui serait sans doute utile, elle apprendrait de nombreuses choses et en sortirait déjà plus mûre. Quitte à ce qu’un jour elle s’en aille seule, je préférais faire en sorte de lui apporter le plus d’enseignements possibles, car le coup du mort, ça ne fonctionnerait pas toujours…

Je me redressais alors, sa petite taille m’obligeait à baisser la tête de manière importante, comme pour mon fils.

« Le mieux je pense, c’est que je te montre. »

Je l’invitais alors à me suivre, afin de lui montrer un peu les alentours de notre demeure et de quelle manière nous vivions au sein du Val de l’Anduin Grim et moi. Elle aurait probablement d’autres questions à me poser, des questions dont j’étais habitué à répondre bien qu’elles ne m’enchantaient pas. Cela ne me dérangeait cependant pas plus que ça, j’avais un comportement suffisamment détaché pour lui faire comprendre que je ne serais jamais hostile envers elle, quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse. Maintenant que les présentations étaient faites, que les choses étaient dites et claires je ne souhaitais plus perdre de temps sur les phases de prise en confiance. Traversant la chaumière de quelques pas, dans l’entrée principale où se trouvaient des vaches, des chèvres et leurs petits principalement.

« Ils vivent ici en liberté, Grim et moi nous nourrissons de crème et de miel principalement que les animaux nous donnent en échange de la protection qu’on leur assure ici. »

Je souhaitais qu’elle perçoive réellement le fait qu’ici tout le monde contribuait au bon fonctionnement des choses.

« Il faut donc les nourrir, nettoyer, en prendre soin…Grim te montrera en détail comment l’on procède plus en détails. »

Je l’invitais alors à me suivre jusqu’au dehors où il y avait les ruches, et ces senteurs subtiles de mile et de fleurs envahissant les lieux. Les abeilles produisaient beaucoup, en proportion à leur qualité de vie. Virevoltantes dans le jardin, entre les fleurs et leurs ruches, certains s’approchèrent de la jeune fille, curieuses de découvrir cette nouvelle présence. Elles lui tournèrent autour quelques secondes pour finalement partir et retourner à leur activitées. Je jetais un œil à Grim, l’observant finir sagement de cueillir les fruits pendant que je lui montrais l’intérieur d’une ruche en soulevant le chapiteau de brindilles la recouvrant. On pouvait y voir à l’intérieur les ouvrières à l’œuvre, vivant ici en harmonie avec les propriétaires du domaine.

« Je t’apprendrais à récolter le miel, à comprendre leur langage, cela te sera toujours utile si jamais un jour tu manques de vivres et que tu croises une ruche. »

Refermant la ruche, j’adressais un regard à Grim afin de lui signifier de laisser tomber ce qu’il faisait pour venir avec nous. Sautillant, il me rejoignit et j’annonçais alors que nous allions sortir voir les poneys afin que je lui montre d’autres habitants de ces lieux mais moins souvent visibles. Pour cela il fallait traverser durant quelques minutes plus ou moins longues suivant l’endroit où ils avaient décidé de s’arrêter. Alors, après quelques instants de marche, alors que je les appelais au loin, ils arrivèrent, galopant. Ils s’approchèrent au plus près, ne se sentant nullement menacés par la présence de la jeune fille, ils restèrent toutefois un peu timides et préféraient toujours procéder par étapes. Je l’observais prendre ses marques, prêt à entendre ses questions, ses remarques si toutefois elle en avait.



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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptySam 27 Juin 2015 - 0:40


Une thérapie
Depuis combien de temps n'avait elle pas parlé à quelqu'un ? Cela ne faisait pas si longtemps. Quelques jours seulement, à tout casser, depuis qu'elle avait quitté le couvert de la forêt et ce qu'elle y avait rencontré. Mais, la petite fille autrefois si entourée, que c'eut été au verger avec ses parents et leurs employés qu'elle côtoyait chaque jours ou en ville chez son oncle et sa tante où tout le monde vivait entassé, avait pris l'habitude d'être seule. Il lui avait fallu des jours pour parler, le choc de la perte de ses parents l'ayant plongé dans un mutisme profond, froid et malade. Et la petite fille autrefois si bavarde, qui ne s'arrêtait de poser des questions alors poussée par la curiosité n'avait desserré les dents pendant un temps. Aujourd'hui encore, elle ne pépillait plus aussi gaiement, le cœur léger et les rare fois où elle s'abandonnait, elle perdait subitement le sourire en réalisant qu'elle venait de se permettre d'être heureuse.
Son bonheur avait subitement éclaté, détruit, brûlé et réduit en cendres dans un incendie. Qui ? Quoi ? Comment ? Tout ce qui restait était le pourquoi. Pourquoi eux et pas elle ? Pourquoi était-elle encore en vie ? Elle s'était sentie abandonnée, préférant mille fois avoir péri dans cet incendie dont elle n'avait pas pu être témoin. Eux qui avaient tant à offrir, étaient mort quand elle était encore en vie, elle aurait mainte fois échangé sa place avec celle de ses parents. Ces derniers se seraient sans doute retourné dans leur tombe s'ils l'avaient pu, savoir leur fille aux idées aussi mal tournées. Ils ne l'avaient certainement pas éduquée comme cela mais cela lui était bien égal. Leur disparition l'avait brisée et la petite fille qu'elle avait été n'était plus, jamais. Cette enfant qui courrait à la maison, attirée par l'odeur sucrée des tartes aux pommes de sa mère, qui aimait se promener le nez en l'air dans le verger, croquer dans un fruit fraîchement cueillit. Qui aurait pu se douter de ce qu'elle avait été par le passé ?

Son hôte n'aurait sans doute jamais deviné même s'il aurait pu mettre le doigt là où ça faisait mal. Pointer son manque d'éducation, son attitude ou encore d'autres détails. De la même façon qu'il aurait pu poliment ne rien souligner et s'imaginant que tout cela avait une raison, laisser passer.
Elle avait fait le mort, par surprise plus qu'en réaction aux derniers événements. Elle n'avait pas eu suffisamment de temps pour se remettre de ses émotions et faire le point. Ce n'était pas qu'elle craignait son hôte mais plutôt que dans le feu de l'action, alors qu'elle se croyait seule, elle s'était jetée dans le lit et fait le mort, enfin feint de dormir. Contrairement à sa mère, il ne s'était pas laissé prendre le moins du monde. Ce devait être son flair d'ours, s'il en avait, ou simplement son instinct de père. Une question lui vint à l'esprit mais elle se garda bien de la formuler à haute voix, de peur de le vexer. Elle avait surtout été surprise d'apprendre qu'elle restait, croyant d'abord qu'on comptait la séquestrer, elle avait chercher une porte de sortie mais la voyant grande ouverte, elle n'avait pas compris. Travailler ? Aucun soucis, ce ne serait qu'une maigre contre-partie pour avoir été sauvée. Puis, si elle fuyait, il n'aurait aucun mal pour la récupérer. Elle pouvait toujours se lever tôt si elle comptait battre un ours à la course de toute façon.
Assise dans le lit, elle regarda son vis à vis et ses paroles colorèrent ses joues qui se teintèrent d'une touche de carmin. Contrarier ses hôtes, il faisait sans doute référence à son comportement, elle le sentit tout de suite et son instinct fut de se mordiller la lèvre inférieure de honte plutôt que de simplement s'excuser. Sa curiosité avait simplement été piquée, comme jamais depuis longtemps et comme chaque jours depuis le début de son voyage. Jamais elle ne s'était attendue à se voir proposer de gagner son pain, surtout pas après tout ça. Était-elle prise en pitié de se trouver seule en ces terres ou d'être simplement une enfant ? Cela n'avait pas d'importance, d'autant plus qu'elle y gagnait à découvrir le fonctionnement de la chaumière, la vie de ses hôtes et à passer du temps avec des animaux (on ne parle pas de Beorn là), ce qui lui manquait le plus finalement. Elle n'avait pas réalisé à quel point cela lui avait manqué, ce contact avec autre chose que des humains ou des monstres, avant de se retrouver nez à nez avec une chèvre et entourée d'abeilles. Il était rare d'en trouver sur un lac au milieu des poissons, les fleurs ne poussaient pas sur le bois flotté.

De toute manière, cela ne semblait pas être une question ou une proposition, ni vraiment un ordre mais il n'y avait pas lieu de discuter. Depuis combien de temps n'avait elle pas interagit socialement ? Participez à des corvées ? S'être sentie utile ? Depuis un bon moment. Sa mère disait souvent qu'il fallait trouver sa place, se sentir utile pour pouvoir se sentir bien. Et il fallait se sentir bien pour trouver sa place. Un cercle vertueux d'une certaine façon mais il ne fallait pas être fin psychologue pour le comprendre aussi. Participer à la vie de la chaumière ne pouvait que lui faire du bien. Elle ne pouvait qu'en sortir grandie et peut-être même allégée d'un fardeau.
De nouveau debout sur ses pieds, elle emboîta le pas de l'homme qui l'invitait à le suivre. Sa tête bougeait tellement et ce en tout sens, que si elle n'avait pas été accrochée à son cou, elle serrait allée se promener toute seule sans l'accord de sa propriétaire. Il y avait tant de choses à voir, à sentir, à découvrir, qu'elle en sentait une migraine lui monter à la tête en se frayant un chemin par les yeux. Il était étonnant de voir ici les animaux en liberté quand chez elle, ils avaient toujours été dans des enclos de peur qu'ils ne s'échappent, à l'exception des poules et du chien qui savaient que la nourriture se trouvait auprès d'eux. Ils traversèrent ainsi la chaumière avant de passer la porte d'entrée. Si elle s'était interrogé à savoir ce que faisait l'enfant du nom de Grim, la réponse vint rapidement alors qu'elle l'aperçu ramassant des fruits. Son attention fut rapidement accaparée par les abeilles qui reprirent leur danse autour d'elle, virevoltant à ses côtés avant de poursuivre leur chemin et elle les suivit du regard, fronçant les sourcils sans comprendre ce qu'il leur prenait. Beorn s'approcha d'une ruche, accompagnée du bourdonnement caractéristique, et soulevant le toit de leur usine, lui montra l'intérieur. Prudente, elle laissa un peu d'espace entre la ruche et elle, de peur de se faire piquer par une abeille dérangée dans son travail mais il était très intéressant d'en découvrir les coulisses, tout autant que la proposition qui lui fut faite. Plongeant ses yeux dans ceux de son hôte, elle hocha timidement la tête avant de reporter son regard sur la ruche, souriant doucement à l'idée d'en comprendre le fonctionnement. Elle aimait beaucoup le miel et les gâteaux qu'elle avait mangé plus tôt avait été délicieux. Il y avait quelques ruches dans les arbres du verger mais elle avait défense de les approcher, au risque de se faire piquer. Son arrière grande tante était morte ainsi, piquée par des abeilles, c'était en tout cas ce que lui avait raconté son papa.
L'intérieur de la ruche lui fut à nouveau masqué alors que l'ourson (ou plutôt petit garçon) était appelé à leur côté. On avait visiblement autre chose à lui montrer et elle ne doutait pas qu'elle puisse être encore surprise par ce qu'elle allait découvrir. Docilement, elle suivit ses hôtes à l'extérieur du petite domaine, marchant en silence quand un bruit qu'elle reconnaissait d'entre tous lui fit lever la tête. Des poneys arrivèrent au galop, ne s'arrêtant qu'à leur hauteur et croisant le regard de l'homme, elle fit part de sa stupeur avec une bouche ouverte dans un rond parfait, les yeux écarquillés. Originaire du Rohan, elle avait évidement grandit avec des chevaux chez elle mais ils n'étaient pas aussi, pas autant, pas tant.. Doucement, elle tendit sa main devant le museau du poney le plus proche pour lui permettre de sentir son odeur, qu'il se familiarise avec avant d'aller plus loin. Elle se risqua timidement à lui caresser le nez, tout d'abord entre les naseaux avant de lever la main entre ses deux yeux pour finir par lui gratter la joue tendrement. Sans doute la présence de Beorn aidait à cette prise de confiance et un coup de nez dans ses cheveux la fit rire brutalement avant qu'elle ne se morde la lèvre inférieure en continuant de caresser leurs petits compagnons.

On dit souvent que les animaux ont un pouvoir sur les gens, qu'ils sont capables de détendre, de soigner, d'apaiser. Bregil se sentait bien en cet instant, sereine. Elle ne pensait à rien d'autre qu'à la sensation sous ses doigts, à leur odeur qui emplissait ses narines. Le bien-être. Elle leva la tête vers Beorn, croisant au passage le regard de Grim et leur sourit timidement, gratifiant l'homme d'un signe de tête qui pouvait être pris comme un remerciement.

« Ils vous aiment beaucoup. »

Ce n'était pas une question, juste une affirmation tirée de son observation. Quelques mots qui mèneraient à bien d'autres avec un peu de temps.
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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyMer 1 Juil 2015 - 19:12

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 ~ Grimbeorn, Bregil et Beorn. ~




Grimbeorn qui était maintenant transformé en ourson observait la petite fille qui le regardait désormais avec de grands yeux ronds et son visage, ransformé en une expression de surprise. L’ourson se tenait devant elle, et devant son père qui le regardait avec amusement et tendresse. L’enfant était plutôt fier de lui à cet instant précis, mais cette joie fut bientôt de courte durée car Grim vit la petite fille se lever avec lenteur et se diriger vers la porte en titubant. L’ourson se tourna vers la sortit en fronçant les sourcils, est-ce qu’elle prenait la fuite? Ah non, elle venait de s’évanouir. Ce n’était d’ailleurs pas très poli de sa part de réagir comme ça, non mais, il lui avait quand même offert une excellente prestation, il était passé maître dans l’art de la transformation en ourson, il aurait tout de même apprécié qu’elle rit, qu’elle s'esclaffe en applaudissant de toutes ses forces, et là, qu’est-ce qu’elle avait trouvé de mieux à faire? S’évanouir! Non mais c’était un comble, en plus c’est lui qui avait préparé les gâteaux avec son père, donc il l’avait bien nourri, et il ne se garderait pas pour dire deux mots à cette petite une fois qu’elle serait réveillée, parce que là, elle était encore plus malpolie qu’un Orc!
Cependant son père se tourna vers lui et le gratifia d’une caresse entre les oreilles, visiblement, pour le rassurer. Il semblait l’assurer que si cette petite fille s’était évanouie, ce n’était aucunement de la faute de Grimbeorn, mais surtout parce que sa journée avait été tant chargée d’émotions qu’elle n’avait pas supporté de voir un enfant se transformer en ourson. Grimbeorn plissa les yeux et se posta bientôt sur ses pattes arrières, se retransformant en petit garçon. Il avait ses boucles auburn décoiffées et il tenta vainement de les ordonner. Se rendant rapidement compte que cela ne changeait rien, le petit garçon abandonna et regarda son père.


“D’accord, papa.”-marmonna l’enfant en suivant son père dehors après qu’il eut déposé l’enfant évanouie sur une botte de foin. Ensuite, il plissa les yeux, ébloui par le soleil et marcha derrière son père, hochant la tête à chaque fois qu’il lui donnait des instructions. Heureux de pouvoir enfin sortir après avoir été enfermé dans cette remise où il y faisait chaud et où son coeur manquait d’exploser tant il avait peur, l’enfant courut vers les plantations, ce qui fut étonnant, étant donné que Grimbeorn était plutôt du genre à rechigner à la tâche dès que son père lui demandait de lui rendre un service.
S’accroupissant, le petit garçon attrapa les carottes, les rangeant dans le gros panier en osier qu’il venait d’aller chercher, non loin des bûches pour couper le bois. Il y en ajouta cinq, laissant les autres, bien au frais, sous la terre.


Se redressant, Grim marcha prudemment sur la terre, essayant de le pas écraser des plantations. Il se baissa de nouveau et prit quelques navets, des asperges, des aubergines et enfin, quelques tomates et de la salade. Tant le panier était devenu lourd avec tous les légumes qu’il avait ramassé, l’enfant dû le porter à deux mains, pour pouvoir le déplacer sans avoir à le pousser. Il fit quelques pas vers le potager où se trouvaient les fruits à l’ombre d’un cerisier. Il se hissa sur la pointe des pieds et en cueillit plusieurs, les faisant tomber dans son gros panier en faisant attention à ne pas les abîmer. Ensuite, il délaissa l’arbre fruitier et s’approcha des pousses de pommiers, ramassant quelques pommes avant de s’occuper de ramasser des fraises, des framboises et enfin, des myrtilles.
Grimbeorn se tourna vers le panier, fier d’avoir ramassé autant de légumes et de fruits et regarda son père s’approcher de lui. L’enfant le regardait avec un grand sourire, le défiant de faire mieux que lui.
Néanmoins, Grim se surprit à rougir un peu, quand son paternel passa sa main dans ses boucles, puis le serra dans ses bras. Il retrouva cependant le sourire lorsque l’ours géant l’autorisa à aller se dégourdir les jambes. Heureux, le petit garçon se transforma de nouveau en plantigrade et courut vers la forêt, essayant de défier les lapins à la course, ou encore d’attraper les papillons, leur courant après, bien que cela soit légèrement compromis, étant donné que eux, volaient, et lui, se contentait de monter dans les arbres. L’enfant passa les quelques minutes qu’il lui restait à courir partout, puis à se rouler dans l’herbe avant de se redresser. Il jeta un coup d’oeil à son père, pour s’assurer qu’il ne lui ordonnait pas de rentrer, mais au lieu de cela, il lui adressait un regard pour lui signifier qu’il devait revenir.


Poussant un léger soupire, le petit garçon reprit forme humaine et courut vers on père, essayant de le rejoindre le plus vite possible. Une fois devant lui, il jeta un regard à la petite fille et se força à sourire un peu, souhaitant quand même garder ses distances avec elle, elle ne semblait pas vraiment l’apprécier, c’était pour cette raison que Grim restait essentiellement aux côtés de son père. Le petit garçon aux boucles auburn qui arboraient maintenant quelques brins d’herbe que l’enfant, bien entendu, ne remarqua pas, suivit son géniteur alors qu’il annonçait qu’ils allaient voir les poneys. Heureux, l’ourson suivit le pas et les poneys arrivèrent bientôt vers eux, en hennissant de bonheur. L’enfant sourit de toutes ses dents et s’en demander la permission, s’empara d’une pomme et d’une carotte. Il s’avança vers l’un des chevaux et lui tendit la pomme que ce dernier dévora, tandis que Grim passait sa main sur sa tête, le gratifiant d’une caresse. Ensuite, il se tourna vers un poney qui passait sa tête sous son bras pour tenter de se saisir de la carotte. Le bouclé gloussa et la lui offrit, souriant quand le destrier henni de plaisir. Ensuite, il se tourna vers la petite fille quand elle énonça l’affection qu’entretenaient les poneys à leur égard. C’était normal, ils avaient passés comme un marché entre eux. Mais, Grim ne répondit pas, laissant son père répondre à toutes les questions que l’autre enfant posait, curieuse de tout savoir. 





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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyLun 6 Juil 2015 - 9:43

   
 
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Bregil, Grimbeorn & Beorn






J’avais bien remarqué que mon fils était mal à l’aise en compagnie de cette jeune fille aux allures d’adulte. Ils n’avaient pas grandi dans le même contexte et c’était probablement ce qui creusait le fossé. J’espérais néanmoins que cette retenue s’estomperait rapidement afin que mon fils ne se sente plus obligé de sourire alors qu’il n’en pensait pas moins. Je le connaissais suffisamment bien pour l’avoir ressenti mais je n’en fis pas de commentaire, me contentant de le rassurer en tapotant son épaule alors que les poneys se dirigeaient vers nous. Comme à mon habitude, je les inspectais et vérifiais qu’ils étaient tous là avant de prétendre pouvoir les cajoler et communiquer avec eux. Je laissais ainsi les enfants s’occuper d’eux à leur manière, gardant un œil sur la jeune humaine qui ne semblait pas dérangée par leur présence bien au contraire. Elle avait remarqué qu’entre les poneys, Grim et moi il y avait une relation de respect mutuel, de franche amitié et de profond attachement. Les poneys qui recevaient les friandises de la part de Grim en était la preuve même, alors qu’hennissant ils frottèrent leur museau contre le visage du jeune change-peau en guise de remerciement. Un fin sourire serein vint étirer le coin de mes lèvres tandis que je reportais mon attention sur la jeune fille en hochant la tête.

« Les poneys nous informent des dangers qui rôdent autour, nous sommes là pour les protéger. Ce sont eux qui m’ont informé de la présence d’orcs avant que je ne vienne te chercher. »

Ils avaient confiance en Grim et moi et en les protecteurs que nous étions. C’était tout autant pour cette raison qu’ils revenaient d’eux même nous voir. D’ailleurs j’étais soudainement préoccupé par l’une d’entre elle, la cherchant du regard alors que je me faufilais à travers le troupeau. Je les reconnaissais tous, ils avaient chacun leur personnalité, leurs anecdotes et leurs petits soucis. Je trouvais enfin celle que je cherchais, qui était restée au milieu du troupeau pour des raisons que j’avais déjà devinées.

« Grim, Bregil, venez voir » Appelai-je calmement

Interpellés et sur ma demande, ils firent le même chemin que j’avais emprunté, obligeant les poneys à s’écarter un peu plus sur leur passage. Je leur indiquait d’un geste de main d’approcher doucement et lorsqu’ils furent bien assez à distance pour voir pourquoi je les faisais venir ils pouvaient alors observer un poulain de quelques jours seulement, tenant faiblement sur ses pates et manifestement troublé par la présence de Beorn. Sa mère ne présentait aucun mouvement de protection, ayant parfaitement confiance en Beorn alors qu’il invitait le nouveau né à venir le voir. Timide, caché sous sa mère, il pointa son museau en direction du change-peau, reniflant son odeur, à tâtons en tentant de déceler s’il y avait menace ou pas. Puis il fit quelques pas dans sa direction, toujours craintif mais bien assez vite rassuré par la patience et la présence naturellement bienveillante de Beorn. Il se décida ainsi à sortir complètement, et se fit cajoler en récompense. Une fois entre ses bras, toute anxiété de sa part semblait s’être envolé et il se montra bien plus avenant.

« Nous allons devoir lui trouver un nom à ce petit mâle. Vous avez des propositions ? »

Je me tournais vers les deux enfants, leur faisant signe de s’approcher un peu plus maintenant que le poulain était mis en confiance. Intrigué par les deux formats miniatures, le poulain s’approcha doucement d’eux et les renifla à tour de rôle avant de comprendre qu’il n’avait rien à craindre d’eux et fit quelques allées et venues entre sa mère, moi et les enfants. Désireux de se faire remarquer il se montra très vite agité et joueur, fuyant les enfant à chaque fois qu’ils essayaient de le toucher et les narguait juste après. Il ne lui faisait pas de doute que celui-ci allait probablement lui donner du fil à retordre étant donné qu’il se montrait déjà coquin et capricieux.



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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyJeu 20 Aoû 2015 - 23:52


Un éclat
La petite fille toujours si bavarde habituellement, toujours si ouverte, cette petite fille qui mettait à l'aise n'importe qui et arracherait un sourire à un troll, où était-elle passée ? Ce n'était certainement pas la fillette d'aujourd'hui, avare de paroles et de sourires, une tête à claque oui. On aurait pu la qualifier de pourrie gâter mais jamais dire qu'elle avait été mal éduquée, sûrement pas. On aurai pu jalouser sa vie, sa famille mais certainement pas vouloir la lui arracher, et pourtant c'est ce qui lui était arrivé. Mais ce n'était qu'un accident, un été trop chaud au milieu d'un verger aride. Un incendie qui lui avait arraché sa vie et sa famille mais lui avait fait découvrir tant d'autres choses. On aurait pu dire que c'était un mal pour un bien en quelque sorte, que sans cela, elle ne serait pas devenu ce qu'elle était et n'aurait pas vécu ce qu'elle avait vécu. Qui aurait osé proférer de telles paroles ? Mais le passé est le passé et il était temps pour elle d'apprendre à vivre dans le présent. Elle n'était cependant pas prête à faire ce pas, vivant continuellement dans ce qui s'était passé, regardant d'un air morne les aventures qui lui arrivaient. Des orcs voulaient la tuer ? Pourquoi pas, un aller simple pour les portes de l'au-delà, quoi de mieux ? Mais le sort en avait décidé autrement, visiblement. Elle avait manqué maintes fois de mourir bêtement mais chaque fois, elle avait été aidée, sauvée, protégée, comme si ses parents continuaient de veiller sur elle d'où ils se trouvaient. Est-ce qu'elle voyait là un signe ? Il aurait fallu un pied de biche pour lui ouvrir les yeux, ou peut-être une bonne grosse part de gâteau au miel.
Un gros morceau avait été arraché à son coeur, comme si elle avait été touchée par l'incendie. Un gros morceau qui contenait tout l'amour qu'on lui avait donné enfant. Mais enfant, elle l'était encore. Jeune, petite, fragile, propre à être aimée et à recevoir cet amour si elle se laissait l'accepter. Elle avait ce petit côté agaçant des personnes qui ont subis un traumatisme et ne semble pas capable de se relever, ces personnes qui s'abandonnent à leur sort et continuent de pleurer sur leur sort plutôt que de continuer à profiter de la vie qu'il leur reste. Le genre de personne que l'on a envie de réveiller d'un coup de gifle pour qu'ils ouvrent enfin les yeux sur la beauté de la vie qui leur reste encore. Son caractère avait changé du tout au tout depuis l'incident -pour ne pas dire l'accident- mais elle restait la petite Bregil quelque part au fond d'elle-même. La petite lueur qui apparaissait fugacement dans ses yeux quand elle reconnaissait l'odeur de la pomme, la curiosité qui naissait en elle avant de s'éteindre. Ce n'était pas se comporter en adulte ce qu'elle faisait là, même si elle était infiniment plus posée que les enfants de son âge. C'était plutôt refuser de s'abandonner aux jeux d'enfants, qu'elle considérait comme futiles. Mais quelque chose avait incontestablement prit vie dans sa petite personne au contact de ces poneys, une braise de souvenir heureux auquel elle choisit de s'abandonner librement, pour une fois. Elle était impressionnée par la relation que les deux changes-peaux entretenaient avec les poneys et en même temps, un peu jalouse, il fallait l'avouer. Mais elle n'était pas du genre à se laisser aller à ce genre de sentiment et se concentra plutôt sur l'instant présent ainsi que sur les explications de Beorn quand à leur relation particulière. Alors ainsi, d'une certaine façon, elle se devait d'être encore en vie grâce à ces animaux. Son regard changea alors qu'il se reportait sur le poney se frottant au petit garçon-ours. Elle était bien consciente que les animaux avaient une conscience souvent plus étendue que celle des humains, qu'ils étaient par exemple capables de sentir une tempête arriver avant même qu'ils ne la voient mais prévenir l'arrivée de ces orcs putrides étaient bien une nouveauté.

Perdues dans ses pensées, elle fut tirée par Beorn qui l'interpellait, lui demandant de venir voir quelque chose. Elle s'approcha gentiment et le plus doucement du monde pour découvrir un tout jeune poulain. Son visage se détendit instantanément devant ce spectacle attendrissant d'une mère et son enfant, ne laissant que brièvement place à une ombre de tristesse avant que le poulain n'esquisse quelques pas dans leur direction, silencieusement encouragé par le change-peau. Tandis que le petit polisson faisait des allers et retours entre sa mère et eux, elle tenta plusieurs fois de toucher son pelage si doux en apparence sans réussir à ne serait-ce que l'effleurer. Réfléchissant à un nom, elle éclata de rire alors qu'il évitait une énième ses caresses.

« Cheeky !! C'est un vrai petit fripon ce bébé poulain !! »

Son sourire s'évanouit aussi vite qu'il était apparut alors qu'elle reprenait son sérieux, réalisant jusqu'où elle s'était laissée aller.

« Le prénom Fripouille semble tout à fait approprié à ce petit polisson, je me disais. »
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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyVen 16 Oct 2015 - 9:37

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 ~ Grimbeorn, Bregil et Beorn. ~




Grimbeorn observait les poneys et les poulains qui batifolaient tout autour de lui. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire amusé et innocent, les observant alors qu’ils pensaient qu’il avait encore de nombreuses friandises à leur remettre, mais, malheureusement pour eux, il n’en avait pas d’autre. Mais, c’était amusant de voir les deux poulains auxquels il avait donné des fruits, courir autour de lui, en reniflant ses vêtements dans le but de découvrir s’il cachait oui ou non, d’autres trésors qu’il aurait pu leur remettre. L’enfant s'apprêtait à faire volte face en direction de l’un des poulains pour lui courir après afin de jouer un peu avec lui, lorsque son attention fut portée sur la voix de son père qui venait de les interpeller, lui et la petite fille qui avait fait son apparition alors qu’elle était poursuivie par des Orcs.  


Poussant un très léger soupir, Grimbeorn courut en direction de son paternel, ses boucles couleur auburn mis un peu plus en bataille alors que le vent s’engouffrait à l’intérieur et les décoiffaient plus que de raison. Il arriva bientôt vers son père et leva ses yeux pleins d’interrogation à son égard, attendant qu’il lui dise pourquoi il avait demandé à ce qu’ils le rejoignent. Mais, son géniteur n’eut pas besoin de lui expliquer avec des mots, il suffisait à l’enfant de baisser les yeux vers la direction que l’ours géant montrait du doigt. L’ourson se tourna donc vers un poney, un poney tout ce qu’il y a de plus normal qui les regardait de ses yeux sombres, sa crinières blonde volant au gré du vent, alors qu’il soufflait de temps en temps, ses naseaux faisant un bruit que Grimbeorn avait toujours trouvé amusant. Et alors qu’il voulait se tourner vers Beorn, pour s’offusquer du fait qu’il n’y avait rien d’intéressant, et donc, qu’il l’avait appelé pour rien, son attention fut portée vers les pattes de la jument. Sortant la tête de sous le cou de sa mère, un poulain, plus jeune que tous les autres, les observa, lui et Bregil avec des yeux apeurés, caché sous sa génétrice. Il tremblait de tout son corps, ayant un peu de mal à tenir sur ses pattes qui semblaient si rachitiques, comparées au reste de son corps, il devait être né la veille, ou il y a de cela plusieurs heures. Son père lui demandait rarement de l’aide en ce qui concernait la naissance des poulains, c’était pour ça qu’il n’était pas toujours au courant de l’arrivée d’un nouveau pensionnaire dans le groupe de poneys, et parfois, son paternel appréciait lui faire la surprise.


L’enfant sourit de toutes ses dents et plongea sa main dans le panier que portait son géniteur, attrapant une pomme rouge et bien juteuse qu’il avait cueilli de ses petites mains. Il s’accroupi ensuite en face du poulain, pour paraître moins menaçant, alors qu’il s’approchait des deux enfants, de la manière la plus prudente qui soit, ce qui était amusant parce que si Grimbeorn avait été un poulain, cela ferait depuis longtemps qu’il aurait parcouru ce champ de long en large, visiteurs ou non. Finalement, le jeune poney s’approcha assez, et renifla Bregil puis, l’ourson, comprenant bien vite qu’ils n’avaient rien de menaçants, s’intéressant surtout à Grimbeorn qui avait en possession, un fruit qui pourrait le régaler. Alors, l’enfant lui tendit la pomme, mais alors qu’il entamait ce geste, le poulain recula de plusieurs pas et courut autour des deux enfants, s’amusant désormais à aller et venir en leur direction, les invitant à le caresser, mais lorsque leurs doigts réussissaient presque à le toucher, il faisait volte face et se remettait à courir autour d’eux. Ce comportement arracha un éclat de rire à l’ourson qui reconnaissait bien là sa propre façon d’être, joueur et un peu fou. Alors que Bregil essayait à plusieurs reprises de caresser le nouveau né, Grimbeorn lança la pomme dans le panier en osier que tenait son père et décida d’entrer dans le jeu du poulain, lui courant après, glissant dans la boue pour le bloquer dès qu’il faisait volte face, cherchant sans cesse à lui bloquer la route et à l’attraper, sous le regard bienveillant de son père, et de la mère du poney. Et, alors, alors que Grimbeorn s'apprêtait à foncer de nouveau vers le poulain, l’éclat de rire de Bregil brisa le petit jeu de l’ourson et du nouveau né, arrêtant l’enfant dans sa course, alors que l’animal déviait déjà de sa trajectoire pour les éviter tous les deux, et courait pour rejoindre sa mère. Les joues de l’ourson s’empourprèrent un peu, alors qu’il entendait le rire de la petite fille qui s’estompait bien rapidement. Il avait un peu honte de rougir alors qu’il avait entendu son rire, mais il fallait qu’il soit franc avec lui-même, il l’avait trouvé plutôt jolie quand elle était entrée dans la maison de son père et lui, et bien qu’il ne le dirait pas à voix haute parce que tout d’abord, elle l’intimidait beaucoup trop, et bien, il trouvait qu’elle avait un beau sourire, et un rire très mélodieux qu’il aimait vraiment énormément. Il trouvait cependant dommage qu’elle ne montre pas plus souvent que son rire était magnifique, parce que cela la rendrait plus amicale, et Grimbeorn aurait moins peur de venir vers elle. L’enfant l’observa reprendre une attitude froide et, il détourna le regard, les joues en feu, ne souhaitant pas que ni son père, ni elle, ne découvrent sa réaction. Lui aussi, il devait trouver un nom sensationnel pour le poulain, mais à l’entente de l’idée de Bregil, il trouva son idée bien fade.


“Bah moi, j’avais pensé à bourrasque...Parce qu’il court partout, comme...Une bourrasque.”-répondit finalement l’enfant alors que ses derniers mots étaient plus marmonnés qu’autre chose, parce qu’il se rendait compte que c’était une idée vraiment stupide, et maintenant, tous les regards étaient braqués sur lui et il se dit qu’il aurait peut-être dû songer à se taire, pour cette fois. 





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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyJeu 11 Fév 2016 - 12:16

   
 
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Bregil, Grimbeorn & Beorn






Les deux enfants avaient proposé plusieurs prénoms qui iraient bien à ce petit poulain qui se faisait moins timide. Je n’ai jamais été doué pour trancher, je ne me voyais pas choisir moi-même alors que je le leur avais demandé. Visiblement l’entente n’était pas encore là entre les deux, ce qui m’attristait bien, pour une fois qu’il y avait quelqu’un à la maison ainsi que l’avait toujours souhaité mon fils. J’esquissais un bref sourire gêné, ma défunte épouse aurait su comment faire.

« Mettez vous d’accord sur le nom »

Je me relevais, passant mes doigts dans la chevelure bouclée de mon fils, espérant avoir pris la bonne décision et ne pas créer un conflit entre ces deux là. Je refusais de mettre Bregil à la porte, l’un comme l’autre devrait faire des efforts pour que tout se passe bien parce que mon arbitrage allait être drastique si par malheur ils se querellaient. J’avançais un peu plus dans le troupeau, saluant chaque poney avant de les observer. Les voir m’était toujours très agréable puisqu’ils me tenaient au courant de tout ce qu’ils voyaient dans le val de l’Anduin.

Puis je relevais les yeux en direction de Carrock en amont de la vallée, voilà un moment que je n’y avais pas été. Ce serait sans doute l’occasion d’y aller avec les deux enfants et montrer un peu le spectacle à Bregil que l’on a depuis là haut.

« Grim, on va aller à Carrock. »Fis-je en revenant vers les enfants

J’ignorais s’ils avaient choisi un prénom pour le poulain, je n’attendais pas de savoir que déjà j’avais entreprit de me transformer en ours. Le chemin était long, il était préférable pour moi de me transformer en ours afin d’avoir un peu plus d’endurance que sous ma forme humaine. Ainsi que d’habitude, je me penchais vers mon fils pour qu’il puisse grimper sur mon dos et d’un mouvement de museau, j’invitais Bregil à faire de même, espérant qu’elle aurait le réflexe de bien s’accrocher.

Ceci fait ma course débuta lentement afin que la fillette qui n’avait pas l’habitude puisse la prendre et ne tombe pas à la renverse. J’espérais que Grim puisse lui donner quelques directives ou qu’il prenne l’initiative de la tenir puisqu’il savait l’allure que je pouvais avoir. Alors après quelques foulées, je pouvais enfin accélérer.  J’avais la vitesse d’un cheval au galop, si ce n’était plus étant donné que j’étais bien plus massif. Ainsi les kilomètres furent vite avalés lorsque se dessinèrent les rochers géants de Carrock. Parfois on pouvait y voir des aigles géants, mais je ne levais pas le nez pour vérifier, laissant les deux enfants profiter du spectacle à ma place.

Une fois arrivés, j’avais choisi le rocher que j’avais travaillé en marches d’escalier afin que le sommet nous soit plus accessible. Je gardais les deux enfants sur mon dos pour la montée, puisque celle-ci pouvait se montrer fastidieuse étant donné la hauteur de ce rocher. Celui sur lequel nous étions en train de monter culminait à quelques 300 mètres et une fois au sommet offrait une vue imprenable sur la terre du milieu. Ici l’on pouvait voir Erebor jusqu’aux montagnes bleues à l’ouest lorsque le ciel était suffisamment dégagé. Un emplacement de choix pour moi qui surveillait constamment les alentours. Alors les deux enfants descendirent de mon dos, je me redressais sur mes pates arrières pour prendre un peu plus de hauteur afin de détailler toute la vallée de l’Anduin, attentif au moindre mouvement suspect. Pendant ce temps là, Bregil et Grim auraient tout loisir d’observer, peut être que mon fils pourrait lui montrer quelques lieux en pointant du doigt puisque sous ma forme d’ours je ne pouvais pas les lui indiquer. Le vent soufflait fort depuis le rocher, le ciel parsemé de nuages et d’ici on ne pouvait soupçonner le mal qui rongeait dans l’obscurité chaque recoin de cette terre. Par réflexe, mes yeux allèrent observer dans la direction de Dol Guldur alors que j’avais observé des marches d’orcs dans cette direction, soucieux.



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MessageSujet: Re: Run girl, run, they're trying to catch you   Run girl, run, they're trying to catch you EmptyLun 15 Fév 2016 - 23:11


Un paysage familier
Il y avait longtemps déjà que Bregil ne s'était pas retrouvée entourée de la sorte, au beau milieu d'une situation typiquement familiale. Elle avait vécu quelques années au sein de la famille de son oncle et de sa tante vivant à Laketown où elle avait retrouvé un cadre familial normal suite au décès de ses parents mais elle n'avait jamais ressenti cette complicité comme c'était le cas avec ses propres parents. Discuter de tout et de rien, rire ensemble, se faire des farces et passer de bons moments sans fioritures, la vie à Laketown était trop difficile ou peut-être leur famille était-elle trop accablée pour qu'une telle atmosphère s'y développe. Cela n'avait malheureusement pas aidé la petite fille à surmonter son deuil, bien au contraire. Chaque jour passé dans cette ville triste et morne, au sein d'une famille terne et sans vie, qui vivait chaque jour sans réel but à atteindre, comme s'il les rapprochait de leur fatalité, avait commencé à la ronger petit à petit et elle avait senti que si elle restait là-bas plus longtemps, elle finirait par devenir comme eux. Bregil n'avait qu'une peur depuis la perte de ses parents, c'était de perdre sa raison de vivre, de perdre ce but qui l'animait et lui permettait de se lever chaque matin avec suffisamment de force pour atteindre le lendemain. C'était sans doute une journée de trop passée en leur compagnie, dans cette ville teintée de gris, qui l'avait poussée à vivre son rêve avant qu'il ne soit trop tard pour elle.
Bregil était courageuse, même si elle ne se voyait pas comme ça. Légèrement téméraire sans doute mais elle était certainement plus courageuse que bien des gens. Mais tout le monde à ses limites et aussi forte était-elle, elle restait une petite fille. L'enfant avait tout de même traversé la sombre forêt de Mirkwood et en était ressortie vivante, elle avait survécu à une attaque d'araignée et à une attaque d'orcs, elle avait survécu au choc après avoir découvert que l'ours qui l'avait sauvé était aussi son hôte et elle se promenait à ses côtés, comme si de rien était. La petite fille se sentait apaisée d'une certaine façon. Est-ce que cela venait de l'atmosphère paisible du havre de paix où vivait Beorn et son fils ou est-ce que cela venait de sa réalisation soudaine, qu'elle se sentait à sa place ici ? Sans doute un peu des deux mais le trou béant dans son cœur, commençait enfin à se refermer. Pas de beaucoup, ce n'était que le début mais comme pour bâtir un édifice, tout commence par la première pierre et cette dernière avait été posée par Beorn.

Fille du Rohan, Bregil aimait beaucoup les chevaux. L'un ne va pas forcément toujours avec l'autre mais comme beaucoup de personnes ayant grandit en ces terres, elle avait côtoyé ces animaux toute jeune. Cela n'avait pas toujours été une évidence, ses débuts avaient été légèrement chaotique mais les animaux, quels qu'ils soient, avaient le don d'apaiser les âmes tourmentées. Est-ce qu'il en était de même pour le change-peau ? Cela ne traversait même pas l'esprit de la petite fille qui se contentait de regarder les poneys, essayant de caresser le poulain fermement déterminé à les faire tourner en bourrique. Grimbeorn n'était pas d'accord avec le nom qu'elle avait proposé de but en blanc, avec cet enthousiasme dont elle savait faire preuve mais celui qu'il avait proposé n'était pas mal du tout. Se relevant, Beorn leur demanda de se mettre d'accord, sous-entendant par là qu'il ne trancherait pas lui-même. Bregil se sentait un peu honteuse de s'être mise dans cette situation, elle s'était laissé emportée et elle le regrettait quelque peu. Se tournant vers le garçon qu'elle avait vu se transformer en ourson, un moment plus tôt, elle se demanda comment un si petit garçon pouvait bien se métamorphoser ainsi en une créature toute griffue. Elle ne le trouvait pas effrayant pour le moins du monde mais depuis l'incident qui lui avait valu une belle bosse derrière la tête, elle n'avait pas osé l'approcher. Elle était à la fois honteuse d'avoir réagi comme ça et elle avait également peur de l'avoir blessé, si elle ne l'avait pas simplement vexé. Elle ne s'était pas excusée et plus le temps passait, plus il lui semblait difficile d'émettre des excuses paressant sincère et naturelle. Elle prit cependant son courage à deux mains pour s'exprimer directement à lui.

« Bourrasque, c'est une très bonne idée. Ça lui ira bien. »

Elle n'avait pas parlé très fort et s'était contentée de fuir son regard alors qu'elle n'était toujours pas parvenue à s'excuser auprès de lui. Elle se montrait presque froide, distante mais c'était surtout parce qu'elle s'en voulait à elle-même d'être aussi faible et mal élevée.

Beorn revint vers nous, leur annonçant qu'ils allaient à Carrock. Si le petit garçon avait compris de quoi il parlait, c'était loin d'être son cas, mais elle n'eut pas le temps de demander ce qu'était Carrock qu'il se transforma en ours. Elle le regarda faire avec une fascination presque morbide avant de détourner les yeux par pudeur, honteuse de s'être ainsi adonnée à sa curiosité quand il s'agissait de sa vie privée et que cela ne la regardait pas. Mais elle ressentait une certaine attraction pour ce phénomène qu'elle revoyait de façon flou après être tombée aussi lâchement dans les pommes. Grim grimpa sur le dos de l'ours, de son père, qui se tourna vers elle, l'invitant à faire de même. Elle hésita un peu, regardant tour à tour l'ours et l'enfant avant de l'escalader pour s'asseoir devant le garçon. Elle plongea ses mains dans sa fourrure, caressant son encolure alors que ses joues se teintaient de rouge avant d'attraper plus fermement les poils, sous les quelques directives de Grim qui connaissait son affaire. Bien lui prit puisqu'elle se retrouva projetée en arrière alors qu'il commençait à courir, surprise par son changement d'allure soudain.

Carrock, un immense bloc de pierre. Ce n'était pas seulement cela mais ce fut ce qui sauta à ses yeux quand ils se posèrent dessus. Légèrement chancelante, elle était descendue de l'ours avec l'impression d'avoir monté un buffle au lieu d'une cheval, rien d'étonnant vu la carrure de l'animal mais elle doutait de pouvoir un jour s'y habituer. Elle remercia Beorn, se demandant s'il pouvait la comprendre sous sa forme d'ours, se jurant de lui poser la question quand il aurait repris forme humaine. Ce n'était visiblement pas pour tout de suite alors qu'il restait tel qu'il était. Beaucoup de questions se bousculaient dans sa petite tête, aucune qu'elle ne trouve à poser à Grim alors qu'elles furent balayées par le paysage. Bouche bée, elle regardait bêtement la vue qui s'offrait à elle, reconnaissant au loin la montagne qui lui était devenue si familière. Elle sentait des larmes lui monter aux yeux mais ne fit rien pour les retenir alors qu'elle venait s'accroupir, sans un mot, au bord du rocher, posant son menton sur ses genoux sans quitter le paysage des yeux.

Un petit moment passa sans qu'elle ne dise un mot, se contentant de contempler ce qui s'étendait devant elle. Puis sa poitrine se gonfla, se souleva jusqu'à ce qu'un profond soupir ne traverse ses lèvres. Sans bouger, elle articula doucement.

« C'est magnifique comme endroit. »

Elle aurait pu rester là pendant des heures, sans rien dire, sans même bouger, juste à regarder le paysage changeant de couleur sous la lumière changeante de la journée. Cet endroit était devenu instantanément un véritable coup de cœur pour elle. On pouvait tout voir d'ici, tous les horizons et elle comprit qu'il ne s'agissait pas d'un bête perchoir où l'on se posait pour réfléchir.
Tournant la tête vers l'ours, elle tendit le bras vers le nord-est, vers la petite montagne par delà l'immense forêt. Sans la regarder, elle tourna la tête vers le sud, là où elle était née. Son cœur était comme tiraillé quand elle articula ces mots.

« C'est de là que je viens. »

Regardant toujours le Rohan, elle pointait la direction de Laketown, comme si elle ne parvenait à se décider.
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