Mother knows best

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Sous les premiers rayons du soleil s’infiltrant dans sa chambre, la jeune Elea s’éveillait. Elle s’étira, ayant suffisamment dormi malgré que sa nuit avait été encore une fois assez agitée. C’était une habitude pour elle de faire ces cauchemars depuis qu’elle était arrivée ici. A 14 ans désormais, elle avait occulté bien des événements de son passé mais demeurait une certaine douleur incomprise au fond d’elle-même. Elle avait une chance inouïe d’être ici, elle n’aurait pu rêver mieux comme renaissance et s’était totalement faite à la vie à Imladris. Elea en avait même oublié sa langue maternelle, du moins en 7 ans sans pratique, celle-ci n’était plus celle avec laquelle elle pensait. La culture elfique lui était désormais familière, elle s’était intégrée sans plus de mal à la vie ici et avait même réussi à se trouver une véritable place. Officiellement musicienne depuis quelques semaines, Elea jouait lors des banquets importants du seigneur Elrond. Cela lui plaisait et désormais qu’elle avait pu atteindre un niveau exemplaire à la harpe, elle apprenait d’autres instruments afin de compléter son éventail et qu’elle puisse aussi donner des leçons.
Elea ouvrit sa fenêtre, laissant entrer l’air frais de l’aube et constata que la cité était déjà bien éveillée. Les quelques elfes passant lui adressèrent des sourires tandis qu’elle demeurait à sa fenêtre. Le ciel était clair mais le temps était encore humide a cause de la pluie de la veille, elle allait pouvoir aller ramasser des champignons. La jeune fille se fit une toilette et enfila une robe simple, qu’elle soit sure de ne pas abîmer en allant dans la forêt. Puis elle descendit et croisa Histiel, celle qui désormais était sa tendre mère. Un fin sourire radieux naquit sur les lèvres d’Elea, elle la prit dans ses bras dans une douce étreinte pour la saluer ainsi qu’elle avait toujours l’habitude de faire.

« Je vais ramasser des champignons ! Je reviens ! »

Elea attrapa un morceau de lembas pour ne pas partir le ventre creux, elle ne souhaitait pas perdre plus de temps afin d’en cueillir plein et ne pas être devancée. Puis elle attrapa un panier et recouvrit ses épaules d’un châle en le passant sur sa tête afin de ne pas attraper froid. Puis elle sorti, humant l’air printanier du matin, les quelques fleurs poussant çà et là dégageaient peu à peu leur doux parfum, s’éveillant elles aussi. Elea connaissait le chemin par cœur pour l’avoir emprunté plusieurs fois, il n’était pas question de trop s’éloigner puisqu’Elrohir le lui avait souvent interdit de dépasser une certaine limite. Mais puisqu’il n’était pas venu depuis longtemps, Elea n’en faisait qu’à sa tête. La jeune fille évolua doucement jusqu’à s’enfoncer dans la forêt où un calme régnait. Flânant, elle s’arrêtait dès qu’elle voyait un champignon comestible ou utile pour les remèdes de sa mère et prenait le temps de bien les extraire du sol. Elle chantonnait doucement, sa voix semblait appartenir à la nature et les bruissements des arbres accompagnaient sa douce mélodie. C’était une chanson elfique qu’elle avait appris, l’une de ses préférées.

Alors que son panier se remplissait, elle se rendit compte qu’elle s’était éloignée par mégarde. Elle était déjà passée une fois ici, mais pendant un quart de seconde elle avait cru s’être perdue. Elea avança de quelques mètres alors qu’au travers des arbres elle pouvait reconnaitre les toits d’Imladris en contrebas. Alors elle laissa de côté son panier et grimpa sur l’arbre afin de pouvoir admirer ce spectacle en prenant un peu plus de hauteur. Effectivement une fois stabilisée sur une branche épaisse, elle s’installa confortablement dessus et observa les toits lumineux de la cité. Qu’elle était belle, un véritable rêve ! Elea se laissa alors glisser dans ses pensées, concernant son avenir qui avait jusque là été assez incertain, elle se demanderait de quoi aurait l’air sa vie dans quelques années. Serait elle toujours à Imladris ? Épouserait-elle un elfe ? Il y en avait bien un qui lui plaisait mais ce dernier l’avait rejetée et Elea avait eu du mal à concevoir que ce soit difficile pour un elfe d’aimer une humaine. Elea soupira, trouvant cela bien trop compliqué de grandir. Elinà lui avait dit de ne pas s’en faire, mais elle avait du mal à y faire abstraction - C’était un peu la honte quand même. Puis après quelques longues minutes de contemplation, elle entreprit de descendre de l’arbre, y allant progressivement pour être prudente. Sauf à la dernière, elle manqua sa prise et atterri alors directement dans un lit flasque.

« Ahhh….. » Fit-elle de dégout en se rendant compte qu’elle était dans une flaque de boue.

Elle en avait de partout, même son visage en était éclaboussé et les salissures se confondaient avec ses tâches de rousseur. Elea se leva, prenant appui en y mettant les mains devant parce qu’elle n’avait pas vraiment le choix. Puis elle les essuya sur l’herbe, attrapa son panier et entama le chemin du retour. Elea était souvent revenue complètement sale à la maison, lorsqu’Elrohir était là il la sermonnait et elle feignait la moue désolée pour un temps. Mais puisqu’elle n’avait pas de vêtements neufs, pour le coup, elle était sure que ce serait moins dérangeant pour sa mère.

Après quelques minutes de marche, non sans avoir attiré les regards des curieux et les risettes de ceux qui avaient l’habitude de la voir dans des situations particulièrement comiques, Elea rentra enfin. Elle se présenta devant sa mère, un large sourire aux lèvres, faussement innocent.

« C’était judicieux, ils se sont débattus ! » Fit elle en parlant des champignons comme pour justifier toute la boue.





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Elea fut soudainement troublée par la présence d’un individu non elfique lorsqu’elle passa le pas de la porte. Elle n’avait pas croisé d’humains depuis plus de sept ans et avait encore du mal à se faire à l‘idée qu’elle était comme eux. La jeune femme observa simultanément sa mère et l’homme, fit quelques pas de recul dans une crainte non dissimulée et hocha bêtement la tête pour se décider à obéir à sa mère. La jeune femme ne voulait pas s’exposer à de tels faits qui lui remémoraient bien de douloureux souvenirs. Elle avait réussi à oublier, ce n’était pas pour que cela refasse surface. Son malaise révéla un important problème d’identité qu’elle niait encore et toujours. Elea se sentait bien plus elfe qu’humaine depuis son arrivée ici et ne comptait pas se faire arracher ce fait. Sans perdre plus de temps, ni même rajouter un mot, Elea posa le panier rempli de champignons sur une table et se précipita à l’extérieur afin d’aller chercher de l’eau à la rivière et remplir son bain. Le seau était lourd mais elle avait l’habitude de faire cela seule et entra de nouveau dans la demeure sans faire le moindre bruit, ses longs cheveux cachant son visage. Elle évita tout contact visuel avec l’humain mais sentait son regard curieux se poser sur elle. Alors elle fut contrainte de faire de la même manière quelques allers et retours jusqu’à ce que la baignoire soit pleine.

Ceci fait, elle s’enferma enfin et souffla un bon coup, le malaise était enfin passé. La jeune femme versa dans l’eau quelques huiles essentielles pour parfumer et se plongea dans l’eau. Elle n’avait pas pris le temps de faire bouillir l’eau afin que la température soit confortable mais elle n’avait pas eu envie de rester dans la même pièce que cet homme - Rien que d’y penser elle en avait la chair de poule. Elle espérait ne pas avoir éveillé trop sa curiosité, ni avoir de remontrances face à l’impolitesse dont elle avait fait preuve pour le coup. Mais elle s’était retrouvée au pied du mur sans savoir comment réagir ni quoi dire. La langue commune lui était devenue difficile, coincée dans sa gorge. Elle ne s’exprimait que par l’elfique et c’était très bien comme cela.

La jeune femme laissa de côté ses pensées et s’attela à se nettoyer complètement. Elle se frotta avec du savon afin de retirer les traces de terre et lava également ses cheveux. Elle avait une oreille attentive à l’extérieur comme si d’ici elle pouvait entendre leur conversation. Hélas elle n’entendait pas le moindre mot audible,  que des murmures et se consola en formant des petites bulles de savon entre ses doigts. Elle resta un moment à paresser dans l’eau et se rinça totalement avant de sortir de l’eau. Elea s’entoura d’un drap éponge et alla coller son oreille contre la porte. Il s’en allait, c’était tant mieux. Sa mère l’avait sans doute bien rafistolée, après tout c’était la meilleure guérisseuse du monde. Elea enfila sa robe et ouvrit la porte au moment où l’homme s’en alla.

« Il est parti ? » fit elle en pointant le bout de son nez.

Elle se précipita jusque vers la fenêtre, demeurant baissée au cas où il se retourne et ne la surprenne en train de l’observer par la fenêtre. Elle l’observa s’éloigner comme une bête curieuse et grimaça avant de retourner voir sa mère. Elle étira un large sourire, les yeux tout brillants comme s’il ne s’était rien passé.

« Je sens bon ça y est !!! Alors ces champignons tu en penses quoi ? »

Elea se pencha vers le panier et en sorti un qui n’était pas comestible mais qu’elle avait cru reconnaitre dans l’un de ses livres de remèdes.

« C’est celui-ci qui a un nom bizarre et qui guérit les maux de gorge non ? »





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Le sourire d’Elea se fit bien plus large alors qu’elle aborda plus le thème cuisine des champignons qu’elle avait ramenés. En omelette ? Il lui semblait avoir déjà mangé cela il y a longtemps mais elle ne se souvenait plus de l’apparence ni du gout comme pour beaucoup de choses que les humains consommaient beaucoup. Elea savait néanmoins comment préparer ces omelettes grâce à une chanson qu’elle avait souvent fredonnée étant petite, et, prise d’une soudaine motivation et puisqu’il était l’heure de manger elle entreprit d’en faire une pour lui montrer qu’elle est une grande fille. Elle n’était pas certaine que cela atténuerait l’image enfantine qu’elle avait donné d’elle en revenant couverte de boue mais depuis quelques années, Elea voulait montrer qu’elle n’était plus un bébé.

« Attends je sais faire, regarde ! »

Elea commença ses aller et venues dans la cuisine elle lava les champignons, les coupa soigneusement et cassa les œufs dans un récipient afin de les battre. Elle y ajouta les champignons, des gestes guidés par cette petite comptine qu’elle connaissait depuis Laketown ; l’un des seuls souvenirs qu’il lui restait de ces lieux. Puis elle fit cuire la mixture dans une poêle, une douce odeur s’éleva. Elle y ajouta quelques herbes pour parfumer et partagea l’omelette en deux lorsqu’elle eu terminé de cuire. Fière d’elle, elle déposa les deux parts dans deux assiettes différentes et les disposa sur la table.

« Et voilà ! » Fit-elle toute contente en prenant place

Elle souhaitait prouver à sa mère qu’elle pouvait être responsable. Car de fait son jeune âge les elfes avait souvent tendance à la croire plus jeune et moins apte que ce dont elle était en réalité capable. Combien de fois lui avait on dit « tu es trop jeune » ou « tu es encore une enfant » ? Elea n’avait plus réellement cette impression depuis au moins deux ans puisqu’elle grandissait et qu’elle sentait qu’elle se métamorphosait en femme petit à petit. Bientôt elle devrait choisir un métier et puisqu’elle apprenait beaucoup la musique, elle pensait en faire sa spécialité. Mais un métier aussi noble que celui de sa mère l’avait toujours fait rêver. Elle l’avait souvent observée faire, mélanger les herbes et les huiles avec minutie pour la guérir de ces petits soucis comme une vraie magicienne.
Elea piqua dans son assiette, mangeant l’omelette avec une faim non dissimulée et s’arrêta au bout d’un moment pour enfin lui poser la question qui lui brulait les lèvres depuis quelques jours.

« Pourrais-tu m’enseigner l’art des remèdes ? »

La dernière fois qu’elle lui avait demandé, elle avait neuf ans et était beaucoup trop jeune à ce moment là pour apprendre quelque chose d’aussi fastidieux et important que de savoir faire des remèdes. Ce n’était pas l’envie qui lui avait manqué, elle avait d’ailleurs boudé quand on lui avait fait comprendre que ce n’était pas possible. Mais puisqu’elle était moins jeune, elle avait l’espoir que ça ait changé.

« S’il te plait ? » Fit-elle avec une moue adorable comme si cela pouvait influencer son choix.

Puisque Histiel avait l’après midi de libre, elle pourrait sans doute lui consacrer du temps afin de lui enseigner les bases, au moins les bases pour ne pas faire trop compliqué pour une première fois. Elea espérait être assez âgée désormais afin d’être en mesure de lui donner un coup de main lorsqu’elle en aurait besoin, pour préparer ses remèdes ou même aller les chercher comme elle le faisait parfois. Elle manquait cruellement d’apprentissage et simplement loucher sur les bouqins de remèdes de sa mère ne l’avançait pas. Elea serait sa petite assistante, comme toute fille souhaite apporter de l’aide à sa mère et avoir plus de resopnsabilités.




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Ainsi qu’elle aurait pu le deviner, sa demande était délicate à aborder. Il y avait encore de nombreuses choses qu’elle ne pouvait pas faire, de part son jeune âge mais aussi pour sa nature non elfique. Elle avait commencé à apprendre le tir à l’arc avec Legolas, son père n’en voyait pas l’utilité mais juste le fait de faire autre chose l’avait grandement motivée à insister. Elle peinait encore un peu, mais elle persistait et n’aurait pas pu tomber sur meilleur professeur. Histiel s’était murée dans le silence le temps de réfléchir, cela n’annonçant rien de bon, la jeune fille était prête à aligner les arguments et les preuves qu’elle était suffisamment débrouillarde et appliquée pour commencer un apprentissage. Elle lui avait déjà dit que ce serait long, qu’elle ne pourrait sans doute pas tout apprendre puisque toute une vie humaine ne serait absolument pas suffisante. Mas elle souhaitait au moins pouvoir apprendre certaines bases, qu’elle soit en mesure ensuite de l’aider à aller chercher des ingrédients ou même faire quelques préparations pour l’assister. Ce ne serait pas la meilleure assistante du monde mais ce serait déjà ça. Et au vu de son insistance, c’était déjà une belle preuve de sa motivation pour acquérir de nouvelles capacités. Elea savait que quoi qu’il en coute, ces enseignements lui seraient utiles pour toute sa vie. Qui sait ce qu’il pourrait se passer ? Et si un jour elle était amenée à séjourner en dehors d’Imladris non accompagnée d’elfes ? Ses connaissances lui seraient bénéfiques et pourraient même lui sauver la vie.

Elea cessa de manger, concentrée sur ce que sa mère allait dire, droite comme un i. Elle croisait les doigts, priant encore pour que cette fois-ci soit la bonne. Sauf qu’aux premiers dires d’Histiel, cela semblait plutôt mal parti. Bien sur qu’elle se souvenait de ce qu’elle avait dit, raison de plus pour elle de réitérer puisque les raisons avaient été du fait qu’elle soit trop jeune à ce moment là.

« Oui je me souviens… » Fit elle avec une petite moue qui ressemblait plus a une grimace dans l’espoir que cela aide à pencher en sa faveur.

Elea demeura interdite face à ses propos, ayant toujours du mal à comprendre comment vivre avec cette différence qui l’éloignait d’un fossé de la vie d’elfe. La jeune femme vivrait sans doute plus longtemps que la moyenne humaine avec les remèdes elfiques, mais elle n’en demeurait pas moins qu’un battement de cil dans leur vie. Ceci dit, elle ne s’était donc pas attendue à une réponse de sa part et contre toute attente elle le fut. L’expression d’Elea passa de la déception à l’éclatement de joie. Elle laissa de côté son assiette pour se lever en criant victoire dans toute la maison puis revint vers sa mère pour sa serrer dans ses bras. Elle sautillait, toute contente, mais calma vite ses ardeurs pour montrer du sérieux.

« Je ne te décevrai pas !! » Fit-elle comme une promesse.

Elea retourna à son omelette, la dégustant avec gourmandise et un large sourire sur le visage alors qu’elle s’imaginait déjà faire un duo de choc avec sa mère. Si elle ne connaissait rien des remèdes humains, les remèdes elfiques étaient sans doute plus complexes, elle en avait conscience et savait que le chemin serait difficile avant qu’elle ne soit complètement à l’aise dans le domaine. Mais elle était prête à tenter le coup, afin de se rendre utile et de ne pas simplement se laisser vivre entre ses cours de musique et ses balades en forêt. Elea était réellement contente, même laver les couverts et les assiettes ne lui semblait même plus désagréable à la pensée de ce qu’elle allait bientôt pouvoir faire. Elle aussi allait pouvoir prendre soin de sa mère, de son père et des gens qu’elle aimait et ça, ça n’avait pas de prix. Elea s’essuya les mains et se pointa devant Histiel, les yeux pétillants d’impatience.

« On peut commencer maintenant ? »




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Elea s’exécuta vite et entreprit de remplir deux bassines d’eau qu’elle porta ensuite sur la table en prenant garde de ne pas renverser d’eau malgré le fait qu’elles soient lourdes. Puis elle resta postée près de sa mère, les yeux brillants de hâte de découvrir ce qu’elle allait lui apprendre ce jour là. Elle se fit ainsi attentive à ses instructions, dans un désir de la rendre fière d’elle et qu’elle puisse se dire qu’elle avait fait le bon choix d’accepter de lui apprendre un peu de ses connaissances.

Ainsi Elea s’appliqua au nettoyage des champignons, les passant dans l’eau avec délicatesse pour le pas les casser. C’était délicat, certains d’entre eux étaient fragiles mais elle se montra minutieuse et patiente, s’attelant en silence et plus que jamais concentrée. Il était rare de la voir aussi absorbée par son travail – sauf quand elle faisait de la musique – car Elea était une enfant qui avait constamment besoin de bouger, elle ne tenait jamais en place et elle tenait son côté casse-cou de son père. Habituellement elle était plus le genre de fille à courir dans la forêt, grimper aux arbres en se moquant éperdument de l’état dan lequel elle allait rentrer. Quand elle était petite, ses jeux favoris étaient de sauter dans les tas de feuille, de mettre les livres dans le désordre, effrayer les commerçants et faire des blagues à Elrond. Elle avait souvent dérangé le travail des autres et pendant longtemps on l’avait cru incapable de se maitriser. Legolas lui apprenait le tir à l’arc, ce qui l’obligeait à canaliser son énergie, la musique également l’avait adoucie puisque c’était un travail constant et où il fallait se montrer patient. Ces quelques dernières années, Elea s’était considérablement assagie, bien qu’il lui restait de ces mauvaises habitudes, elle était désormais en mesure de fournir un travail efficace et elle était bien plus respectueuse.

Quoi qu’il en soit, les elfes l’avaient aimée malgré son tempérament de feu, elle avait toujours été adorable et illuminait le visage des elfes par ses larges sourires et par les petits cadeaux spontanés qu’elle faisait aux personnes qu’elle croisait. Du caillou porte bonheur aux pâquerettes magiques, elle n’avait jamais manqué d’imagination, elle était appréciée et on l’avait alors toujours encouragée à donner le meilleur d’elle-même. Ce jour là c’était au tour de sa mère de lui transmettre son savoir faire, ce qui lui donnait un peu plus de pression. Elea écouta donc les instructions de sa mère pour le tri des champignons, elle redoubla d’attention et s’exécuta avec sérieux.

Elle observait les champignons qui lui passaient sous les mains, réfléchissant avec logique pour les classer en plusieurs catégories. C’était là qu’elle pouvait voir que sa cueillette avait été fructueuse puisqu’ils avaient tous des principes actifs différents et que certains pouvaient être utilisés pour plusieurs remèdes. Une fois fini, la jeune fille releva les yeux vers sa mère.

« C’est bien comme ça ? » demanda t-elle, soucieuse d’avoir bien fait.

Elea profita de cet instant sans avoir les mains sur les champignons pour relever son épaisse tignasse blonde et les rouler en chignon avant de retourner se laver les mains.

« Que va-t-on en faire ? »




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Après avoir écouté attentivement les avis de sa mère, celle-ci lui montra un peu plus en détails comment elle devait s’y prendre pour laver les champignons. La jeune fille laissa de côté ce qu’elle faisait afin d’observer comment elle s’y prenait, surprise de voir comment la feuille aidait à bien nettoyer les champignons. Elea améliora  ainsi sa technique lorsqu’elle se remit au travail, suivant au détail près les précieux conseils de sa mère avec un large sourire heureux sur les lèvres. Elle se fit alors plus attentive, plus délicate, usant des feuilles pour nettoyer les derniers champignons qui lui passaient entre les mains. Elea était contente de pouvoir partager cela avec sa mère, ainsi quand elle userait de ses nouveaux talents de guérisseuse elle repenserait à ces instants là, fière d’être la digne fille de sa mère. Elle avait beau ne pas avoir de liens de sang, depuis le temps c’était tout comme. Elea n’avait aucun souvenir clair de sa mère, ni de son visage. Histiel était donc la seule référence qui lui apparaissait en tête lorsqu’on lui parlait de famille et puis elle l’aimait tellement que la question ne se posait plus. C’était devenu naturel, elle avait grandi avec elle, avait pris de ses qualités et de ses défauts tout comme elle en avait d’Elrohir.

La jeune femme écouta alors les consignes suivantes que lui donnait sa mère. Celle-ci se faisait mystérieuse, comme toujours, sachant qu’Elea était une grande impatiente et pouvait très bien faire mal les choses si elle n’accomplissait pas complètements les objectifs avant l’aboutissement, d’ailleurs, cela devait tenir d’Elrohir. Elea s’attela donc à la tâche ardue de couper les pieds des champignons en petites lamelles. Menue d’un coupeau propre et finement aiguisé,  Elea s’appliqua à les couper finement sans les abimer, usant de la plus grande délicatesse. Rapidement, la planche se remplissait de petites lamelles, qu’elle transposa soigneusement dans un bol, ne pouvant s’empêcher de se pencher pour humer cette douce odeur de champignons. La jeune fille étira un large sourire et logea une de ses mèches de cheveux derrière ses oreilles tout en se redressant. Elle se demandait s’il y avait encore beaucoup d’étapes à faire avant que ce soit prêt, ou si avec ceci elles pouvaient faire plusieurs remèdes différents. Elea restait sage, attentive, elle qui avait tendance à être très éparpillée faisait beaucoup d’efforts pour rester en place et être certaine qu’elle rendait sa mère fière d’elle et que cela lui donne envie de lui apprendre un peu plus sur les jours suivants. Peut être qu’elle lui demanderait elle-même de lui apporter un peu d’aide. Elle tendit le bol à sa mère afin que celle-ci puisse vérifier son travail et ne pu refreiner un besoin affectif de lui faire un câlin.

« Je suis si contente de faire cela avec toi ! » Déclara la jeune fille.

Elle la relâcha et se remit en condition, ayant hâte qu’elle lui explique en détail ce qu’elle devait faire des chapeaux.




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Elea s’appliqua, y allant doucement pour ne pas abîmer ces fameuses lamelles. Elle y allait doucement, elle prenait son temps alors qu’à côté d’elle, sa mère faisait de même avec les plus petits. Elle admira encore sa technique, son jeu de main sûr et trahissant là son expérience. Mais aussi et surtout elle la trouvait tellement belle, à ses yeux elle était la plus belle elfe d’Arda. Elea se perdit dans la contemplation de sa mère, tout en ayant le mouvement mécanique du poignet qui la fit rater quelques lamelles. Là, dans un geste d’inattention alors que jusque là ses découpes étaient plutôt bonnes, elle s’entailla le doigt avec la lame. Elea eu un mouvement de recul et reposa soigneusement le couteau avant d’appuyer très fort sur la blessure comme lui avait toujours appris sa mère lorsqu’elle saignait beaucoup.

Eea leva les yeux vers Histiel, un air désolé sur le visage mais voulait assumer sa bêtise pour lui montrer qu’elle était grande et responsable.

« Ce n’est rien je vais faire un pansement ! »

Aussitôt dit aussitôt fait, la jeune femme fit quelques pas vers la mallette à soins où elle récupéra une compresse et une solution qui permettrait de désinfecter. Puis elle entreprit de se laver les mains avec un savon. Elle en profita pour examiner la plaie, par chance celle-ci n’était pas assez profonde pour demander des soins plus poussés. Elea prit un linge propre pour essuyer le tout et désinfecta la plaie avec la solution composant des huiles essentielles antibactériennes qui permettraient d’éviter l’infection. Elea eu un moment de doute sur l’ordre mais se souvint des leçons que lui avait fait sa mère pour qu’elle sache faire un pansement dans le cas où elle avait besoin et qu’elle n’était pas là. En fin de compte, être une agitée lui avait permis de savoir faire cela correctement. Elle avait grimacé au contact du désinfectant, ‘était sans doute la partie qu’elle détestait le plus parce que ça piquait toujours beaucoup. Mais elle prit sur elle et enferma sa blessure dans une compresse avant de la panser avec précaution et de manière propre pour que cela ne la gêne pas. Car elle comptait bien reprendre le travail où elle l’avait laissé et revint donc vers sa mère en lui montrant son pansement.

« Ni vu ni connu !! » Fit-elle toute fière d’avoir tout fait correctement

Elea nettoya les quelques gouttes de sang laissées sur le plan de travail, se lava les mains et revint donc reprendre le couteau en main. Elle se concentra doublement, loupant encore quelques lamelles mais dans l’ensemble elle avait plutôt bien réussi et avait fini par avoir le coup de main. Elea prit donc l’initiative de prendre un champignon plus petit pour essayer. Le résultat ne fut pas parfait mais elle avait fait de son mieux, avec de l’entrainement cela viendrait bien plus facilement.

« De quoi on a besoin maintenant ? Dis le moi et je vais chercher les ingrédients d’accord ? On va voir si je reconnais !!! »




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Ayant fini de couper les champignons, Histiel n’en redit rien, elle n’avait rien gâché et la jeune fille était vraiment fière du travail qu’elle avait fourni jusque là. Même pour sa blessure, elle l’avait rassurée sur le fait que cela pouvait arriver et qu’elle aurait sans nul doute d’autres écorchures au cours de sa vie en préparant des remèdes. Et une fois la plaie oubliée, elles se mirent en quête de continuer leurs remèdes en passant par les plantes à ajouter, en infusion précisa Histiel. Elea hocha la tête, imprimant cela dans son esprit alors qu’elle se dirigeait vers l’étagère pour aller chercher le nécessaire.

Elea écouta avec attention le nom des plantes qu’énonçait sa mère, lisant les étiquettes et sélectionnant celles dont elles avaient besoin. Elea se sentait comme un poisson dans l’eau, ramena les bocaux et les quelques boites contenant les herbes avec grande précaution pour toutes les poser sur le plan de travail avec un large sourire. C‘était un sans faute, elle en fut réellement ravie et écouta ce que disait sa mère pour la suite. En infusion, ça oui elle savait faire, elle était même contente de voir qu’il n’y avait pas que des trucs qu’elle ne savait pas faire. La jeune fille mit donc la marmite à bouillir, surveillant la température qui monta assez rapidement sous le feu de la cheminé. En attendant elle prépara avec Histiel les plantes à faire infuser et prit soin d’aller ranger ce dont elles n’avaient plus besoin. Ensuite, elle préleva de l’eau bouillante, prit garde à marcher correctement au risque de tout se renverser et s’ébouillanter et mit les plantes à infuser tranquillement.

« Et pour celles qui restent ? »

Elea se demandait si elles auraient à les écraser, à simplement les couper ou à les mettre à distiller pour en faire de l’huile essentielle. Elea était vraiment prise dans l’action, plus concentrée et plus sérieuse que jamais. C’était tout à fait fascinant comme métier, cela demandait de la patience, de la précision et cela l’aidait notamment à canaliser sa grande énergie à revendre. Elle avait hâte de voir les autres leçons qu’elle lui donnerait, peut être qu’elle lui apprendrait quelque chose de très dur que seuls quelques elfes parvenaient à faire ?  Elle serait tellement contente de pouvoir se démarquer et de montrer que malgré qu’elle soit humaine il y a certaines choses qu’elle peut faire très bien et qui la rendait indispensable à la vie d’Imladris. Elle ne manquerait d’ailleurs pas de raconter qu’Histiel lui apprenait plein de choses, à son père, à Elrond mais aussi à Elinà et Galadriel. Tous seraient contents pour elle et sans doute fiers, peut être surpris aussi au vu de son jeune âge qu’ils avaient souvent tendance à confondre avec celui des elfes. A 14 ans, elle commençait déjà à être une femme, son corps se transformait, heureusement qu’Histiel était là pour la guider et l’aider à comprendre ce qu’il lui arrivait. C’était sans doute ces changements physiques qui mettraient la puce à l’oreille aux autres alors qu’ils se diraient qu’effectivement elle n’est pas si jeune qu’on le pense.





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Continuant leur mixture, le remède prenait peu à peu forme, Elea avait hâte de l’empoter et l’étiqueter. Il serait le premier remède qu’elle aurait préparé et ça, ce n’était pas rien. Mais elles furent interrompues par l’arrivée d’un garde. Il demanda la présence d’Histiel pour soigner un groupe de personnes qui avaient été attaqués par des orcs. Elea posa sa main devant sa bouche, choquée et imaginant le traumatisme de ces victimes certainement pas toutes sorties d’affaire. Histiel lui proposa de venir avec elle, c’était la première fois qu’elle faisait cela et la jeune fille senti son cœur battre de joie dans sa poitrine puisqu’elle allait pouvoir aider le peuple elfique, leur rendre la pareille et se montrer utile pour les remercier de l’avoir accueillie parmi eux.

Elea acquiesça, quelque peu nerveuse à l’idée de venir aider sa mère alors qu’elle n’était pas encore qualifiée comme guérisseuse. C’était là son premier poste d’assistante et se promettait de se montrer à la hauteur. Elea respira un coup et aida Histiel à rassembler dans des paniers tous les remèdes et ustensiles dont elles auraient besoin. Une fois prêtes, elles se rendirent à l’endroit où étaient pris en charge les blessés où s’affairaient déjà quelques guérisseurs. Il s’agissait d’humains, des commerçants pour la plupart, pris à parti. Certains étaient gravement blessés, d’autres légèrement et il y en avaient encore dans un état d’inconscience entre la vie et la mort. Le fait que ce soit des humains mettait une pression supplémentaire à Elea qui était toujours intimidée d’en croiser. Elle se rapprocha de sa mère, comme un petit animal effrayé recherchant le réconfort et baissa la tête tout en la suivant comme un poussin.

Un garde leur fit le point sur la situation, un guérisseur elfe très âgé donna quelques directives à Histiel, la présence d’Elea ne semblait pas le déranger puisque plus nombreux ils seraient, plus vite ils pourraient les soigner et éviter les morts. Histiel fut donc placée pour les blessés ayant des blessures modérées à graves par lésions souvent infectées par les armes des orcs. Il y avait du sang partout, imbibant leurs compresses et leurs bandages de fortune, étalés à même le sol ou sur des lits, assis sur des chaises, tout dépendait de leur état. Elea sentit son cœur battre assez vite sous les stress, ayant peur de ne pas être à la hauteur et surtout n’ayant pas forcément envie de débattre sur le fait qu’elle soit humaine et qu’elle se retrouve parmi les elfes. La jeune fille avait donc prit soin de dissimuler ses oreilles afin d’éviter tout questionnements et lui permettre de rester concentrée dans son travail. La jeune femme aida sa mère à disposer le matériel qu’elles avaient ramené et suivit sa mère lorsqu’elle les ausculta tous d’un regard, sans doute pour les classer par ordre d’importance.

« Que dois-je faire maman? » Demanda Elea en remontant ses manches, prête à agir et à faire tout son possible pour la rendre fière.






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Elea acquiesça, soigner des plaies elle savait faire, cependant elle ne l’avait jamais fait sur les autres. Elle savait qu’il était important de savoir le faire pour empêcher la fièvre et la contamination qui pouvait entrainer la mort. Alors elle devait rester concentrée pour ne pas faire de bêtise même si la tâche lui semblait facile. Elea s’empressa alors de bien se laver les mains avant de venir se présenter au premier homme qu’elle allait soigner. Elle s’empressa de le rassurer tout en nettoyant sa plaie afin qu’il ne reste plus de sang autour de celle-ci. La jeune femme entreprit ensuite de bien désinfecter avec la fiole que lui avait donné sa mère, s’appliquant pour que le travail soit bien fait puis pansa la plaie. Puisque celle-ci était sur sa jambre, elle trouva bon d’ajouter un bandage afin que le pansement tienne. Une fois l’homme soigné il était libre de s’en aller, et alors elle s’empressa de faire de même avec le second. Bien plus à l’aise malgré son cœur battant la chamade, elle sentait le regard de sa mère sur elle. L’homme dont elle s’occupait semblait quelque peu traumatisé par ce qu’il s’était passé. Il était relativement jeune, c’était sans doute la première fois qu’il essuyait une attaque d’orcs. Et puisqu’il se renfermait sur lui-même il ne semblait pas vouloir qu’elle le touche pour le soigner. Il n’avait jamais vu d’elfe de sa vie et semblait d’autant plus craintif de se retrouver dans un lieu si différent.

Elea se présenta, lui adressa un large sourire. Il se contenta de l’observer, pétrifié et alors lorsqu’elle lui demanda son nom, il trouva le courage de lui répondre.

« Eowen… » Fit le jeune homme.
« Et bien Eowen vous êtes un sacré chanceux ! Vous n’avez rien eu vous vous en sortirez suffisamment bien pour aller fêter ça dans une taverne ce soir ! » Fit elle joyeusement dans le but de lui arracher un sourire.

Toujours crispé, sursautant au moindre de ses gestes, Elea entreprit alors de s’asseoir à côté de lui afin de lui parler un peu.

« Vous en verrez d’autres, comme tout le monde ! Moi aussi j’ai vu des orcs ! »
« Ah bon ? »
« Oui ! Et j’ai survécu ! Vos amis par contre n’ont pas eu la même chance, ils auront besoin de votre soutien ! Vous pourriez peut être nous aider à les transporter, cela vous fera du bien de leur venir en aide ! »
« Vous croyez ? »
« Absolument ! Mais d’abord je dois vous soigner ! Je vous promets de vous faire un joli pansement ! »

Le jeune homme sembla moins réticent et laissa Elea faire qui s’appliqua tout autant que sur son premier patient. Elle lui raconta quelques anecdotes pour le détendre et a la fin de ses soins, il remercia la jeune femme avant d’aller se rendre utile là où il le pouvait. Elea rejoignit sa mère, afin de lui dire qu’elle avait terminé mais se rendit compte qu’elle était en train de faire une opération très délicate. Elle ne souhaita donc pas la déranger et en attendant, allait changer les idées des autres blessés qui attendaient. Elle leur offrit du thé, infusé de quelques plantes médicinales faites pour les relaxer un peu afin de faciliter le travail de sa mère lorsqu’elle viendrait à s’occuper d’eux. Il y avait deux enfants, visiblement très troublés par ce qu’il s’était passé et restaient collés contre leur mère. Leur père était l’homme que sa mère était en train de soigner, ils étaient très inquiets alors Elea s’empressa de les rassurer.

« Votre père va aller très bien et très vite, l’elfe qui s’en occupe est une excellente guérisseuse et elle est très gentille ! » Fit-elle aux deux enfants.

Elle leur donna également du thé afin qu’ils puissent se sentir un peu mieux en attendant que sa mère finisse. Elea prit l’initiative de nettoyer désinfecter quelques plaies lorsqu’il lui était possible sur  et afin d’avancer un peu le travail de sa mère. Avec tout ce qu’il y avait, elle avait de quoi se sentir débordée, mais elle voulait se montrer utile au maximum. Sa robe était tâchée de sang, de poussière, mais elle continuait jusqu’à ce qu’elle rejoigne sa mère, prenant son courage à deux mains.

« Veux tu que je t’assiste ? Je peux te passer les outils ou essuyer le sang quand tu as besoin, je saurais le faire ! »






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Elea hocha la tête lorsque sa mère lui demanda de faire une suture, elle en avait déjà fait mais c’était de l’entrainement et ce n’était pas sur peau vivante. Du coup cette fois ci, ça allait gigoter, tressaillir, lâcher des plaintes de douleur…Elea donna un linge à sa mère afin qu’elle puisse retirer le surplus de sang qu’elle avait sur les mains et s’avança vers la blessure. Elle l’examina d’abord pour savoir comment faire la suture sans risque que les points lâchent et que la peau puisse cicatriser tranquillement. Elea observa sa mère s’en aller et souffla un bon coup.

« C’est toi qui va me recoudre ? » Dit le marchand soudainement inquiet.
« Oui c’est moi ! » Fit elle en montrant de l’assurance.

Evidemment voir une jeune fille venir recoudre une plaie ne devait pas être rassurant pour lui mais Elea s’efforçait de dissimuler sa nervosité. Elle était toujours motivée à donner le meilleur d’elle-même pour rendre sa mère fière d’elle et particulièrement à ce moment là, elle lui prouvait qu’elle était déjà capable de beaucoup de choses. La vision du sang ne la dérangeait pas, elle n’en avait jamais vu autant dans un espace aussi restreint et si à priori elle avait eu peur d’en faire un malaise, finalement tout se passait bien de ce côté. La jeune femme entreprit alors d’abord de se laver les mains dans une eau où avaient été ajoutées des huiles essentielles désinfectantes, elle s’occupa d’abord de repasser un coup pour retirer le sang qui avait continué de couler et s’arma d’une aguille et d’un fil.
Soigneusement, Elea raccommoda la lésion, rassemblant les pans de peau. Ce n’était pas une suture très compliqué mais elle était particulièrement longue et elle devait user de la plus grande délicatesse pour que son patient ne finisse pas par tourner de l’œil. Elea travailla le plus rapidement possible tout en se montrant minutieuse, la peau rougissait sous les piqures d’aiguilles et devenait à chaque instant plus sensible. Mais elle y arrivait, elle était contente et mettait bien en pratique ce que lui avait appris sa mère. En parlant de celle-ci elle revint vers elle, lui demandant de l’aide pour la suite.

« Oui ! Bien sûr ! » Fit elle toujours aussi volontaire.

Puisque sa mère observait ce qu’elle faisait, Elea continua de rester concentrée, mais elle était heureuse que sa mère la sollicite encore car cela voulait dire qu’elle faisait du bon travail. Ce qui l’encourageait à continuer son labeur, jusqu’à complètement refermer la coupure et sectionner le fil. Elea se redressa et adressa un large sourire au marchand qui souffla enfin. La jeune femme s’empressa de renettoyer la plaie avant d’appliquer un cataplasme et l’embauma dans un bandage afin de le garder au chaud le temps qu’il agisse. Le marchand la remercia puis lui donna une pièce d’or qu’elle reçu avec beaucoup de gratitude. Puis Elea revint vers sa mère, fin prête à l’aider. Elle essuya ses mains et les lava de nouveau.

« Que veux tu que je fasse ? »






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Elea posa ses mains de part et d’autre de la tête de l'homme sur la demande de sa mère afin de pouvoir aider à la maintenir en place. Elle savait que ce ne serait pas joli à voir. Le cœur battant d’appréhension, elle faisait tout de même preuve de courage comme elle l’avait toujours fait. Après tout c’était ce genre de qualité qu’on lui avait appris à développer, Histiel et Elrohir avaient toujours fait en sorte qu’elle n’ait jamais peur et qu’elle puisse faire preuve de volonté malgré les aprioris. Alors Elea ne broncha pas, elle ne fit pas le moindre commentaire et avait simplement obéi à sa mère. La jeune femme inspira doucement, une fois bien endormi, elle observa le travail minutieux de sa mère coupant la flèche. Mais la jeune femme fut soudainement surprise, sentant le corps trembler sous ses mains lorsque le patient fut pris de convulsion. Elea vint alors maintenir sa tête pour éviter qu’il ne se cogne. Elea usa de force malgré les violentes convulsions et parvint à maintenir sa tête pour limiter les dégâts. Mais lorsqu’il se stoppa elle se rendit compte qu’il était mort.

Elea n’avait jamais fait face à une telle situation et se rendit compte que le métier de sa mère était sans doute l’un des plus difficiles à faire sur le plan psychologique. La jeune fille avait de la peine pour ce pauvre homme qui n’aurait pas pu s’en sortir. Elle se pinça les lèvres, le visage quelque peu blafard mais ne montra pas de signe de faiblesse. Tous ici avaient de quoi se sentir bien plus mal qu’elle puisqu’elle n’avait aucune blessure et qu’elle était entourée des siens. Elea leva les yeux vers sa mère, qui elle aussi faisait preuve d’une force mentale incroyable. Cela avait toujours été chez les elfes, mais elle admirait particulièrement la ténacité et le courage de sa mère. Elle lui avait toujours parut au dessus de tout, Elea espérait un jour pouvoir hériter de cette détermination. Son visage demeurait sérieux, malgré la mort de cet homme, elle continuait encore et toujours de vouloir aider les autres sans être distraite par la peine et l’angoisse.

Elea la prit pour modèle, inspira profondément et se montra tout aussi disponible pour aider sa mère.

« D’accord ! Je vais continuer de t’aider ! »

Sur ces mots, Elea entreprit d’aller aider d’autres blessés. Prenant sur elle, toujours aussi courageuse, elle sutura d’autres plaies dont la difficulté variait mais le faisait toujours proprement et sérieusement. Elle vint à en désinfecter d’autres, elle donna quelques remèdes et consola les quelques enfants qu’elle croisait en leur racontant des petites histoires ou en leur donnant des petites tâches à faire pour qu’ils se sentent investis et qu’ils bénéficient des mêmes valeurs qu’on lui avait enseignées. Tant qu’on a tout son esprit, on peut toujours aider, il faut aider.

Elea fit le tour de tous ceux qu’elle pouvait aider, puis lorsque tout le monde fut soigné, la jeune fille rejoignit sa mère. La petite étira un sourire, heureuse de la retrouver et soulagée d’avoir terminé sans plus de morts. Elle réclama un câlin à sa mère, la serrant dans ses bras avec une immense affection. Elle aimait ses parents plus que tout au monde et avait souvent besoin de leur montrer par ces gestes. Elle leur était reconnaissante, chaque jour, de l’aimer comme leur propre fille. Elle s’imprégna de son parfum qui l’avait toujours rassurée étant enfant même si ce dernier était altéré par l’odeur de sang et d’herbes médicinales. Elle se sentait bien mieux là. Au bout de quelques instants, elle se détacha d’elle, il était temps pour elles de rentrer.

« Comment fais tu pour ne pas être perturbée par les patients que tu n’arrives pas à sauver ? » Demanda t-elle, souhaitant en apprendre plus et s’en inspirer.







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