Gwaine ¤ [fiche validée]

NOM&PRÉNOM ▬ Gwaine. SURNOM ▬ x ÂGE ▬ 26 ans PATRIE, RACE ▬ C'est un humain tout ce qu'il y a de plus ordinaire   LIEU DE NAISSANCE ▬ Rohan RANG SOCIAL ▬ Avant riche, maintenant pauvre. PROFESSION ▬ Vagabond, ça compte?  SITUATION AMOUREUSE ▬ Il tient à son célibat.

VOTRE PHYSIONOMIE ▬ Gwaine est un jeune homme mesurant pas moins d’un bon mètre soixante-dix et s’il pèse facilement ses 68kg tout mouillé, c’est bien à force d’entraînement et donc, même s’il mange comme un ogre parfois, le tout est vite dépensé et sert d’avantage à nourrir ses muscles, autant dire que si tout ça retombait, il ferait gringalet, et cette idée ne lui sied guère. Contrairement à son père qui est brun comme le serait un corbeau, Gwaine a été blond dès sa naissance, comme sa mère et possédait également ses yeux bleus. En vérité, le jeune homme n’a rien de commun avec son père.
VOTRE STYLE VESTIMENTAIRE ▬ Du temps où il vivait dans sa famille, Gwaine portait régulièrement des tenues de qualité (surtout lorsque son père recevait du monde, afin de lui faire honneur) mais dès que l’occasion se présentait, il arborait plus volontiers des vêtements plus simples, sa couleur favorite étant le rouge, son chemisier en coton était de la même teinte alors que ses pantalons étaient en peaux de bêtes et enfoncés dans ses bottes. Aussi, il possède une armure et tout l’attirail de chevalier.
VOS PARTICULARITÉS ▬ Après un incident dans son enfance, où il est tombé dans un lac gelé, Gwaine a gardé une grosse intolérance au froid et quand vient l’hiver, il ne quitte plus ses vêtements fourrés et tente de rester le plus possible en intérieur, quitte à se poser dans une ville quelconque le temps qu’une vague de froid passe et ne reprendre la route qu’ensuite. Sinon, il a une tache de naissance derrière une oreille.
VOTRE CARACTÈRE ▬ Caractériellement parlant, Gwaine n’est pas vraiment le type embêtant. Il aime la nature au point de vouloir y passer le plus clair de son temps – la preuve, parfois il fait des câlins aux arbres – et en vérité, il a assez de mal avec les relations humaines. La seule personne à qui il ait jamais montré d’affection étant sa mère et… une autre personne nommée plus tard. Autrement, il garde une distance somme toute relative, estimant que laisser les gens entrer dans son cœur, c’est leur laisser le moyen d’user contre lui de ses plus intimes faiblesses. Pour éloigner les gens de lui, que ce soit du temps de sa vie au Rohan ou sur les routes maintenant, Gwaine joue alors l’idiot avec joie au point que certain l’appelle « l’Âne » alors que… et bien… il est tout sauf idiot. L’injustice lui donne envie d’écarteler par ses propres moyens les responsables, les voleurs, les pillards, les assassins…  il déteste en particulier ceux qui détruisent des villages mais en rajoute en détruisant des femmes ou des familles, l’adultère lui paraît horrible également, peut-être à cause de sa propre histoire ?

Quand il se sent seul et que la nuit tombe, il se parle à lui-même et aime à penser que quelqu’un lui répond dans le vent. Certains pourraient voir cela comme une forme de problème mental. Enfin, lorsqu’un être arrive à se faire une place dans son cœur, Gwaine devient l’ami fidèle, celui qui le défendra sans hésiter, non sans rester passablement moqueur à leur égard également.

CE QUE VOUS AIMEZ ▬ Le respect des autres, respecter un code d'honneur et ne pas se croire supérieur aux autres, lire à la lueur d'un feu la nuit, chasser, prendre les gens pour des idiots en faisant semblant d'en être un...
VOUS AIMEZ FAIRE LA FÊTE, BOIRE, MANGER ▬ Bien entendu ! On ne peut grandir dans l'oppulence et ne pas profiter des avantages qui en découlent, figurez en vérité que j'ai même vécu ma première gueule de bois à seulement 6 ans! Mais... il me faut admettre que j'ignorais alors le contenu de la bouteille, étant persuadé que c'était un jus de fruit.
AVEZ VOUS DES PASSIONS DANS LA VIE ▬ La pratique de l'épée, de l'arc, l'art de la chasse... découvrir les splendeurs du monde.
AVEZ-VOUS UN BUT DANS LA VIE ▬ Tenter de rendre ce monde plus juste avec les moyens dont je disposes, trouver la raison de mon existence, il y en a forcément une.
CE QUE VOUS DÉTESTEZ ▬ En premier lieu, j'ai une horreur certaine pour les légumes de l'espèce des choux, sans doute à cause de leur odeur et de leur goût. La bêtise des riches et nobles qui ignorent la misère des plus pauvres tant que eux sont préservés de la misère. L'hiver, l'hiver c'est froid.
PROFITEUR OU DÉBROUILLARD ▬ Plutôt débrouillard de manière générale. Après, je ne serais pas honnête en niant manipuler les gens de temps en temps.
SUR QUI POUVEZ VOUS COMPTER EN CAS DE PROBLÈME ▬ Autrefois, il y eut ma mère. Aujourd'hui, mon destin ne dépend que de ma personne et de la clémence du destin.
COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS FACE AU DANGER ▬ Je fonce dans le tas avant, ensuite je réfléchis aux autres options.
UN SECRET QUE VOUS GARDEZ ▬ Le but d'un secret n'est-il pas justement de ne point le divulguer?
QU'EST-CE QUI VOUS FAIT HONTE ▬ Sans doute la fois où Père m'a surpris en train de porter les vêtements de maman et son maquillage, en lui demandant si j'étais : "séduisante".
QUEL TYPE D'ARME AVEZ-VOUS ▬ Je possède une épée offerte par une personne m'étant chère, un écu (histoire de se protéger quand même), une arbalète... mais concernant le maniement, je suis capable d'en utiliser plus que cela.
QUELLE EST VOTRE PEUR ▬ Je crains de mourir dans le froid de l'hiver et ses ténèbres.

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VOUS ET LA TERRE DU MILIEU ▬ Depuis ses années sur les routes, Gwaine ne peut que savoir que le monde est en passe de connaître un changement plus que radical. Les orcs n’ont jamais été aussi nombreux sur les routes, les rumeurs des araignées… alors bien entendu, le jeune homme a recommencé à prendre soin de son armure, la lustrer, vérifier qu’elle était encore en bon état  dans le cas où il aurait besoin de redevenir une sorte de chevalier plutôt qu’un simple vagabond. Si sur sa route il croise des gens en détresse, il viendra les aider sans rien demander en retour, si quelques orcs isolés croisent sa route, il les tuera… s’ils sont plus nombreux, il évitera de se plonger dans de plus gros soucis que lui. En tout cas, quoi que le destin réserve à leur monde, Gwaine jouera son rôle quelque part car pour lui, il est hors de question de laisser le chao revenir.

Au Rohan, dans une famille relativement aisée naquirent de nombreux enfants. Une femme de cette famille se trouva cependant bénie par les dieux – ce que tout le monde pensait en tout cas – car alors que son époux était en voyage diplomatique, elle se retrouva enceinte. Enfin… elle se rendit compte de cela deux mois après le départ de son mari… cette femme donc passa quelques semaines non pas à se demander si elle allait avoir une fille ou un garçon, mais plutôt à se demander si le père était bien son mari ou un chevalier blond avec qui elle avait eu une aventure, peu après le départ de l’homme avec qui son père l’avait unie. Si elle avait eu le choix, c’est bien cet homme qu’elle aurait pris pour mari, seulement dans ce monde, les femmes n’ont guère de contrôle sur leur destinée. Alors quitte à profiter de l’absence du regard vigilant d’un homme qu’elle détestait, autant trouver l’affection dont elle manquait parfois – souvent – dans les bras d’un individu capable d’émotions et d’honneur.

6 mois après avoir découvert qu’elle était grosse, comme on disait alors, Aléide mettait au monde non pas un, mais deux garçons pendant que son mari attendait dans les salons de leur logement. Tout le monde avait été inquiet que la femme n’ait eut que 8 mois de grossesse mais en voyant non pas un mais deux garçons pointer le bout de leur nez. Ce genre de naissance était si rare que d’aucun disaient qu’ils ne pouvaient tous deux être que le fruit d’un amour sincère entre les parents. Cette simple phrase fit penser à la jeune mère qu’en ce cas, son mari n’en était certainement pas le père. Bien entendu ce dernier exultait d’avoir ainsi deux héritiers mais Aléide en était certaine, la blondeur de ses enfants étaient la même que la sienne et celle de son cavalier. Les enfants furent nommés : Gwaine, pour l’aîné, Éon pour le second.

Dans les premières années de leur vie, les deux garçons étaient inséparables et absolument indissociables l’un de l’autre. Pourtant, leurs parents avaient mis en place un système de couleur, Gwaine en bleu, Éon en rouge… hors ces petits étaient des fripons de premières et s’amusant du fait que personne ne puisse les différencier, ils échangeaient généralement leurs affaires ou s’habillait exactement de la même manière avant de se séparer et aller faire des bêtises à deux endroits différents, en même temps, pour ensuite que les serviteurs se retrouvent dupes en se disant que non, les jumeaux ne pouvaient avoir été à deux endroits différents en même temps, et comprendre qu’ils s’étaient encore fait avoir. Gwaine était Éon et l’inverse également, même si un point permettait de les différencier, une simple tâche de naissance qui ne se trouvait pas à la même place chez l’un et l’autre, ainsi que leurs caractères. Gwaine était le plus exubérant, celui qui était l’instigateur de tous les mauvais coups mais aussi le favori de Père car, premier né, il était destiné à reprendre le flambeau de la famille, quand le temps passa, ce garçon était d’ailleurs plus souvent auprès de sa figure paternelle qu’en train de jouer dehors avec son frère. Éon était le timide une fois que son aîné n’était pas à ses côtés, il n’aimait pas les armes, il avait horreur de voir des enfants comme lui mourir de faim alors parfois, il glissait un peu de son repas dans un foulard et allait ensuite le donner à quelques gamins affamés. Il n’avait pas toujours un ‘merci’, mais la fierté du devoir accompli lui suffisait amplement. Il détestait aussi père, puisque ce dernier lui volait son frère et ne semblait éprouver que du dédain à son égard en voyant qu’il ne voulait entrer dans le moule qu’il prévoyait pour lui, allant jusqu’à passer plus de temps avec un certain chevalier qu’avec lui. Ce chevalier ? Oui, il était bien le père des garçons et Éon l’admirait tellement pour sa bravoure, sa loyauté, sa droiture qu’un jour il vint à lui dire : « Si vous étiez mon père, notre famille ne serait que plus heureuse encore. » Cette déclaration remonta aux oreilles de Jehan qui trouva un prétexte pour le faire bannir du Rohan.

Suite à ce départ, les années de bonheur ne durèrent plus bien longtemps dans la demeure de Jehan dit « le cruel » lorsque les oreilles étaient éloignées. La première à en payer le tribut fût sans conteste la douce Aléide qui tomba malade après avoir attrapée une pneumonie, suite à un rhume plus bénin mal soigné. Ses garçons n’avaient alors guère plus de 8 ans et prirent grand soin d’elle, veillant également à être présents jusqu’à son dernier souffle, alors que leur Père semblait n’en n’avoir cure et fricotait déjà avec celle qui deviendrait sans doute sa nouvelle maîtresse. Au bout de trois semaines de fièvres, de souffrance, la femme qui n’avait alors que 27 ans – ayant été mariée et enceinte assez jeune – quittait ce monde. Ce jour marquera la fin de leur enfance, et le retour de la prise en main totale de leur éducation par Jehan.



Sous la surveillance de leur père, Éon n’avait eu d’autres choix que de finalement obéir à son père et se mettre au maniement des armes avec son frère. Gwaine sachant comme son cadet avait horreur des armes faisait en sorte de rendre leurs entraînements moins pénibles et l’aidait le soir, à la lueur d’une bougie, à apprendre tout ce qui pourrait être important pour l’avenir, pour faire des affaires, diriger leur petit village correctement et avec justesse et surtout, comment ne pas froisser leurs alliés et tenter de ne jamais provoquer leurs ennemis. Parfois, malgré la révulsion de Éon, les garçons commencèrent à aller chasser autours, sous la surveillance d’un homme d’arme, alors que le plus jeune ronchonnait en affirmant qu’il voulait retourner lire plutôt que se salir ainsi dehors. Pour l’embêter, Gwaine le comparait parfois à un chat de salon avant qu’ils ne fassent tous deux la course jusqu’à s’arrêter en riant, essoufflés et ayant totalement oubliés qu’ils étaient censé ramener de la viande pour leur cuisine, et pas s’amuser.  Quand des voyageurs, amis de la famille, venaient leur rendre visite il n’était pas rare que ceux ayant une ou plusieurs filles tentent de les proposer en mariage aux jeunes hommes qui refusaient toujours nettement, prétextant que les mariages à trois n’avaient jamais fait bon ménage. Lorsque l’on venait à demander qui avait proposé cela, ils se contentaient d’un sourire entendant. Le sous-entendu était clair pour eux, personne ne viendrait jamais se glisser entre eux. Autant tenter de séparer des siamois.

Cependant, il serait malhonnête de dire que ces garçons n’étaient pas bien élevés, au contraire, ils faisaient toujours en sorte d’être courtois, d’éconduire avec tact les jeunes femmes et je jamais se jouer d’elle. Une différence demeurait cependant : Gwaine couchait avant de dire que non, affirmant qu’il ne pouvait répondre avant d’avoir vu s’il était compatible avec une jeune femme, son frère refusait net, sans même échanger un baiser. Disons pour faire simple que l’un voulait profiter de sa jeunesse pendant que l’autre (selon les mots du premier né) aimait à rester une jouvencelle prude et chaste.

— Oh aller Éon, ne fait pas ta tête de mule ! Vient chasser avec moi !
— Nooooooon…

Le grognement du blond sortait de sous les couvertures tirées sur sa tête, le cachant à la vue de son frère. Ce dernier ne sembla pas accepter sa réponse puisque, soudainement, un froid mordant venait le saisir en même temps que sa couverture disparaissait, le laissant torse-nu et roulé en boule pour tenter de garder un peu de chaleur. Le feu s’était éteint dans la nuit, il détestait cela…

— Gwaine… dormir…
— Tu dormiras lorsque tu seras mort, mon frère. En attendant, prend tes affaires, ton déjeuner se trouve sur la table et si tu n’es pas dehors dans… une demi-heure maximum, je te tirer dehors, qu’importe ta tenue. Et… il a neigé…

La porte se refermait mais déjà, Éon se redressait comme un ressort. S’il aimait une chose, c’était bien la neige recouvrant le monde de son manteau blanc ! C’était un plaisir simple, enfantin, seuls les enfants jouaient dans la neige mais lui, même à 15 ans et malgré l’avis de Père continuait d’adorer, d’aduler, cette étendue glaciale. Gwaine détestait en revanche, alors savoir qu’il acceptait d’aller s’y risquer simplement pour passer du temps ensemble… quand Gwaine revenait, son cadet était prêt et enfilait sa cape en fourrure avant que tous deux ne s’éloignent pour aller à cheval dans un endroit à eux, où personne ne venait jamais les chercher et de fait, où ils pouvaient cesser d’être la copie caractériellement conforme de leur père. Un grand saule trônait là, près de l’étendue du lac gelé et le monde semblait différent. La bride attachée à une branche basse, les chevaux se reposaient alors que les jeunes, encore des garçons chahutaient dans les rires qui brisaient la paix hivernale. Au loin, ils virent un écureuil, puis Éon eut envie de glisser sur la glace et s’élançait alors sur le lac. Dans ces moments-là, le cadet était plus aventureux que son frère, qui ne jurait que pour avoir le pied fermement à terre, sans jamais risquer de se casser la figure sur cette traitresse de glace.

— Viens Gwaine ! Le lac est épais, tu ne risques rien !
— Hors de question. C’est dur, c’est froid… je ne vais certainement pas prendre le risque d’abîmer mon visage en me brisant une dent dans une chute que TU auras provoqué.

Bon sang… il lui en voulait encore pour cette vieille histoire… quand il avait tendu une corde dans un couloir, pensant faire tomber Père et qu’il s’était en fait trouvé que son frère passait aussi par-là… l’espace d’un instant, ayant un petit creux, Gwaine se retourna pour chercher un peu de viande séchée dans leur sac et le mâchonnait tranquillement, regardant autours quand il constatait que la silhouette de son idiot de frère ne se trouvait plus sur le lac. Qu’est-ce que cet idiot avait encore inventé ?

— Éon ?! Éon ? Qu’est-ce que tu fabriques encore ? Je te préviens, si c’est encore une de tes farces je vais te faire regretter le jour de ta naissance, même si c’est aussi le mien !

Lentement, d’un pas hésitant, Gwaine s’avançait sur la véritable patinoire qu’était le lac où tout le monde allait nager quand venaient les beaux jours. Il n’était pas loin du dernier endroit où avait été visible son frère quand il s’aperçu d’un craquement dans la glace, puis plus loin, d’une main cramponnée qui disparue sous la couche froide. Le sang quittait le visage de Gwaine qui sortait son poignard et cherchait un endroit épais avant de s’approcher du trou d’eau et se frayer un passage. Il n’y voyait rien mais son frère était là quelque part… bon sang… il détestait le froid… si son père était tombé ici, il n’aurait rien tenté pour le sauver mais là, on parlait de son frère… alors certes, le froid était mordant, plus encore que le coup d’une lame lors d’un entraînement, certain disaient que la seule chose brûlante était le feu et bien non, c’était tout aussi réel concernant la glace, voir plus… cela il pouvait l’affirmer pour s’être renversé de l’eau bouillante sur la main par le passé. Ouvrir les yeux était tout aussi inconcevable mais il le dût pour tenter de discerner une silhouette et finalement agripper un bras à tirer vers la surface. Il ne fallait pas abandonner ici. Remonter fût une épreuve, rejoindre les chevaux tout autant, surtout avec l’un des frères encore inconscient. En arrivant, leur Père demanda à un Gwaine frigorifié ce qu’il s’était passé et en entendant que son plus jeune était passé à travers la glace, il n’eut qu’un regard de dédain vers le garçon aux lèvres bleutées avant d’ordonner simplement que l’on vienne s’occuper d’eux avant de détourner son attention d’eux.

Des jours durant, Gwaine et Éon offraient le même spectacle : fièvre, toux, délires, allongés dans le même lit car Gwaine s’était refusé à être séparé de son frère. L’un et l’autre s’éveillaient de temps en temps, assez pour manger, pour avaler un médicament. De temps à autre, Jehan venait demander quelques nouvelles, pour que personne ne vienne dire qu’il n’allait pas même prendre nouvelle de sa progéniture.

Après ce qui sembla une éternité, Éon commença à se remettre et recouvrer des forces, ce n’est qu’en ayant cette certitude que Gwaine vint un jour lui souffler de ne laisser personne lui dicter sa conduite, de rester libre, avant de s’éteindre.



La mort de Gwaine créa une vive réaction chez Jehan, le chef Cruel qui n’avait déjà pas beaucoup de raison. C’est ce que son cadet remarqua en voyant la haine que son géniteur – ou celui qu’il pensait être son géniteur en tout cas – avait à son égard pour avoir causé la mort d’un héritier digne de lui. C’est ainsi que le voyait cet homme maintenant. Comme le criminel, celui sur qui il n’était pas capable de poser les yeux. Pourtant en même temps, Éon était la copie conforme du défunt et après la rage vint une autre forme de folie, après les accusations du meurtre, Jehan se mit à appeler le seul héritier qu’il restait par le prénom de l’autre, celui qui lui était autrefois si semblable et qui était destiné à devenir responsable des terres quand la mort du tyran frapperait. Malgré ses répétions, le nombre de fois où il répéta, la gorge nouée, que Gwaine, son jumeau, était mort, Jehan continua à le nommer ainsi comme pour renier que celui qu’il avait toujours vu comme le fort, le guerrier, le digne héritier avait été vaincu alors que le faible vivait. Le personnel aussi avait reçu l’ordre de l’appeler Gwaine et quand quelqu’un fourchait en présence du père de cette famille réduite, la fureur de ce dernier devait telle qu’il était conseillé de pouvoir fuir.

Petit à petit, Éon adopta le comportement de son frère, ses habitudes, sa personnalité, sa manie à accepter le luxe et l’opulence dans lequel ils vivaient tous. Son maniement des armes était égal à celui du disparu, ses discours également, il refusait tout autant d’épouser n’importe quel partit intéressant. La gestion d’un peuple n’avait plus de secret pour lui et lentement, étouffant son deuil chaque fois que du monde l’entouré, muré dans un silence que personne ne pouvait briser et arborant un masque, il devenait simplement la copie morale conforme de Gwaine.

Petit à petit aussi virent ses 21 ans et une nuit alors qu’il dormait, il jura avoir entendu son frère lui redire ses dernières paroles : « ne laisse personne te changer, sois maître de ton destin. »

Alors au cœur de la nuit, il s’en était allé. Assez d’être le remplacer, d’usurper un autre, d’être incapable de supporter vivre dans le regret et se dire qu’il n’amenait que la mort de ceux qu’il aimait, sa mère et son frère. Il avait toujours admiré la bravoure de Gwaine, son goût de l’aventure… s’il voulait être eux, être le tout qu’ils étaient avant, il allait voyager et tenter d’aider les autres. Il allait agir comme Éon en écoutant son cœur, mais être Gwaine par le nom et le courage. Il n’était plus là désormais, alors son devoir désormais était de vivre pour deux et retranscrire par écrit ses aventures… pourtant, par sa méfiance naturelle, lorsqu’il n’avait pas confiance en quelqu’un ou se trouvait en milieu hostile, il se mettait à jouer un rôle pour que l’on ne prête plus attention à lui, comme passer pour un simple d’esprit.

Les débuts de sa vie en solitaire furent difficile, il ne savait cuisiner seul, même le poulet lui semblait étrange pour le préparer et ce fût un nouvel apprentissage...

Il y a quelques moins maintenant, peu avant ses 26 ans, il trouva un loup mort qu'il coupa pour le manger, cela le répugnait mais il avait faim. Non loin, il trouva un petit louveteau, noir comme lui qu'il nomma Shadow et décida d'emmener avec lui, comme un compagnon de route.

   
   

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   Et voilà, je t'ai tout dit à présent. J'espère que tu t'amuseras bien parmi nous, Gwaine... En espérant que tu survives en Terre du Milieu !