the blacksmith and the Pirate ~ feat. Loan

Sujet: the blacksmith and the Pirate ~ feat. Loan Sam 5 Sep 2015 - 0:49

the blacksmith and the Pirate

Loan & Selen

Les fenêtres filtraient les premiers rayons du soleil, le ciel se teintait peu à peu de ses couleurs rougeoyantes, réchauffant la terre et chassant les dernières traces de la nuit. Ouvrant les yeux , Selen quitta les profondeurs du sommeil dans lesquelles elle avait trouvé un vrai repos. Ce qu’il lui manquait encore et toujours, c’était ce doux bruit de vagues allant se briser contre la coque de la frégate. Elle en rêvait la nuit, elle en rêvait le jour et aussitôt qu’elle ouvrait les yeux, elle la voyait s’éloigner sur les mers, alors qu’elle, restait ici. C’est ce que l’on pouvait communément appeler le mal du pays, le manque, le mal de terre, un peu de tout un tas de symptômes à la fois liés à de fâcheux événements qui l’avaient menée loin de l’air marin. Selen soupira doucement, puis son regard parcouru la pièce à la recherche de Loan. Ces temps ci elle se réveillait bien plus tôt que lui, toujours habituée à être debout avant le lever du soleil pour secouer les marins, elle avait pris l’habitude d’être celle qui voyait le soleil sortir de l’eau pour monter dans le ciel. L’aurore avait quelque chose de bien plus pur que le crépuscule, mais elle appréciait tout autant en apprécier le spectacle. La jeune femme se leva de sa couche, à pas feutrés se dirigea vers le coin de la cuisine pour entreprendre la préparation d’un pain aux figues. Elle se fit silencieuse, jetant des coups d’œil par-dessus son épaule afin de surveiller qu’elle ne perturbait pas le sommeil de son hôte. Puis elle profita des dernières braises du feu de cheminée, les raviva afin d’utiliser le four juste au dessus pour y glisser sa préparation. Le temps que celle-ci soit prête elle avait le temps de sortir un peu. Elle enfila alors une veste et fila discrètement.

Dès l’or les pieds dehors, elle pouvait percevoir les senteurs d’humidité de la rosée. Les rayons du soleil vinrent réchauffer agréablement la peau de la jeune femme qui commença à faire quelques pas de ronde. Sortir prendre l’air au réveil était ce qu’elle préférait de plus, habituellement c’était sur cette vaste étendue d’eau que ses yeux se perdaient, aujourd’hui ils avaient bien des choses sur lesquelles s’arrêter. Après quelques jours à l’orée de Fangorn, elle avait fini par s’habituer à cette nature, à ses facettes et ses caractéristiques, ainsi elle n’avait plus cette sensation d’étouffement. C’était grâce à Loan, en devenant son ami il lui avait permis de se détendre, d’avoir un semblant de refuge où s’y sentir en sécurité. La jeune femme s’enfonça dans le bois, marchant sereinement tout en ayant l’impression de redécouvrir ces lieux pour la première fois alors qu’elle y passait souvent ; Des champignons avaient poussés, les fleurs commençaient tout juste à s’ouvrir. Sa promenade la mena sur un autre sentier, jusqu’à rencontrer un large buisson de fruits sombres dont elle se souvenait en avoir déjà mangé il y a de cela très longtemps. Elle en cueilli un, reniflant son odeur avant de se le mettre dans la bouche et passer son chemin.

Mais dès lors que la saveur lui revint, Selen stoppa soudainement sa marche et revint sur ses pas. Elle utilisa l’un des pans de sa veste afin d’en récolter plusieurs. Elle en avait suffisamment pour quelques jours, sans doute cela ferait aussi plaisir à Loan. Elle fit demi-tour, retrouvant bien assez vite le chemin emprunté pour revoir les murs de la cabane de Loan. Rentrant en accompagnant la porte dans son mouvement pour qu’elle ne claque pas, la jeune femme s’était vite rendue compte que Loan dormait encore. Ainsi elle s’occupa de mettre les mures dans un panier qu’elle protégea d’un tissu avant de passer ses mains rougies et tâchées dans de l’eau. Le pain aux figues semblait bien cuire, les odeurs sucrées avaient déjà embaumé la pièce, arrachant à la pirate un sourire satisfait avant qu’elle ne pioche une mure pour la manger.

Puisqu’elle restit ici quelques temps, elle essayait de se montrer utile au possible. Aucune tâche ne lui faisait peur même s’il s’agissait de choses qu’elle avait peu ou jamais fait et qui étaient nécessaires à la vie sur terre. Elle s’efforçait de comprendre, prenait des initiatives ainsi que cela avait toujours été. Elle était toujours partie du principe qu’elle se devait d’essayer en donnant de son meilleur afin de comprendre par elle-même ses erreurs. Après tout n’avait elle pas grandi en se débrouillant étant enfant ? Ce n’était pas sa soit disant tante qui allait lui expliquer, les choses avaient toujours été ainsi. En attendant que le pain cuise, la jeune femme s’était posée près de la cheminée en ayant emprunté l’un des livres de Loan qui trainait dans le coin. Il s’agissait de techniques de forgeron, naturellement, mais Selen trouvait cela fort intéressant. Elle se demandait d’où lui venait son talent pour les lames de qualité qu’il forgeait. Elle se souvenait des paroles qu’il lui avait dites lorsqu’ils s’étaient échappés du village, du fait qu’il quitterait aussi ces terres. Selen avait déjà quelques propositions à lui faire, au cas où sa destination ne lui convenait pas, elle pourrait sans doute s’arranger pour lui permettre d’avoir un toit décent et de ne manquer de rien en échange d’armes. Ce n’était qu’un projet, elle attendait le bon moment pour en parler. Le regard de la pirate pivota vers Loan alors qu’elle l’entendit se mouvoir sous sa couverture. Il avait l’air d’avoir dormi paisiblement puisqu’il se réveillait visiblement sans trop de mal. La sérénité l’avait sans doute reposé autant qu’elle. Quoi qu’il en soit, elle fut heureuse de voir enfin la clarté de ses iris.

« Bonjour ! » fit-elle dans un sourire tout en avalant une mure.

Selen attendit quelques minutes qu’il émerge, se gavant d’autres mûres sauvages comme si elle s’était soudainement découvert une véritable addiction pour ces fruits là.

« C’est très bon ça ! J’sais plus comment ça s’appelle mais c’est très bon ! »

Elle lui fit passer le panier rempli de fruits sombres tout en se frottant les mains alors qu’elle se leva pour se diriger vers le four où elle faisait cuire du pain aux figues. Selen n’avait jamais vraiment appris à cuisiner, elle se souvenait de quelques recettes simples qu’elle faisait avant d’embarquer sur le crépusculaire, mais sur la frégate elle n’était jamais derrière les fourneaux. C’était enrichissant comme expérience, en se forçant ainsi elle réapprenait certaines choses et dès lors qu’elle retournerait sur terre elle n’aurait plus forcément besoin de voler. Se saisissant de la pelle, elle vérifia la cuisson du pain avant de le sortir complètement. Elle ausculta son œuvre tout en fronçant les sourcils, à la base très sceptique sur le rendu mais au final elle s’était bien débrouillée. Selen essuya ses mains pleines de farine avec un tissu avant de reporter son attention sur Loan. Le contraste entre la femme pirate et la femme…normale devait être perturbant, autant pour lui que pour elle. Elle avait même confectionné une robe avec les quelques tissus que lui avait donnés Loan afin qu’elle puisse laisser ses vêtements de pirate de côté au cas où des gardes passeraient. Bon ce n’était pas de la haute couture étant donné son talent pour les choses minutieuses et sa patience mais ça ressemblait bien aux guenilles paysannes, c’était par conséquent amplement suffisant pour prétendre en être une en cas de pépin. Selen elle se sentait bien ici, elle pouvait prendre un peu de recul et penser à elle sans avoir la tentation de l’or dans ses moindres faits et gestes. Concernant sa blessure, celle-ci persistait à lui tirailler la peau en la bloquant de certains mouvements mais ces derniers jours, elle avait constaté une nette amélioration qui lui permettrait bientôt de reprendre la route.

« Bien dormi ? »

love.disaster

Invité

Blacksmith and Pirate

Selen & Loan

“Si vous trouvez que l'aventure est dangereuse, je vous propose d'essayer la routine. Elle est mortelle.” ▬ Paulo Coelho

Depuis leur fuite mémorable du village, Selen et Loan vivaient ensemble, à la base seulement pour que la pirate puisse guérir suffisamment. Est-ce nécessaire de préciser que cela alla bien au-delà de cette attente ? Entre eux s'était tissé un lien unique, indéchiffrable et presque contre-nature. Une amitié comme on en voyait rarement, entre un homme ayant toujours vécu dans les règles de la civilité la plus stricte, ayant toujours mené un train de vie correct, sans jamais d'éclats immoraux, et une femme n'ayant jamais connu un seul instant d'une existence tranquille, venue des mers lointaines. Un forgeron de l'armée, une pirate aux allures de sirène ; voilà le couple singulier qu'ils formaient, se riant de ce qu'on pourrait penser d'eux. Tout ce qui comptait était le bonheur qu'ils s'apportaient mutuellement, l'un offrant cette présence qui lui avait tant manqué, l'autre donnant un sentiment rarissime de sécurité et de confort quotidien. Les jours s'écoulaient sous une clarté nouvelle pour tous les deux et leurs esprits s'apaisèrent comme ils n'avaient jamais pu autant le faire avant - excepté lors de leurs enfances, peut-être. Ils avaient appris à se connaître, à savoir les forces mais aussi les faiblesses de l'autre, et à se respecter davantage. La tentation charnelle qu'avait Loan pour Selen avait disparu, ne laissant place qu'à une admiration et à une forte amitié, autant qu'il aurait pu en avoir pour un homme.

Un matin, le forgeron s'était éveillé et avait rapidement remarqué qu'il était seul. Ne sachant pas où était Selen mais ayant l'habitude d'ouvrir l'oeil et d'avoir affaire à la solitude du matin, il ne s'en faisait pas trop. Elle finissait toujours pas revenir. Il s'engouffra plus profondément dans ses couvertures, poussant un petit soupir d'aise et referma les yeux. Ses narines frétillèrent et captèrent l'odeur de... d'un pain... Un pain aux fruits, étant donné l'acidité sucrée du parfum, sans qu'il ne puisse deviner lesquels. Il sourit, tel un bébé dans les bras de sa mère, et s'assoupit presque à nouveau. Ce fut lorsque Selen revint, claquant doucement la porte derrière elle, qu'il écarta les paupières pour la regarder silencieusement s'affairer au four. Il ne pouvait s'empêcher de repenser à Alyénor quand sa chère voleuse préparait ainsi des repas ou se mettait à nettoyer à la maison. Evidemment, il savait que Selen ne faisait ça que pour lui rendre service et ne pas profiter de son domicile sans rien en contre-partie, mais il appréciait qu'une femme vive à nouveau sous son toit. Cette petite touche de féminité le ravissait et il se demandait vraiment comment il avait pu vivre ainsi sans ça, durant si longtemps. Il finit par s'étirer et s'extirper des draps, gémissant tel un ours au réveil, ses lèvres étirées en un grand soupir heureux. Se redressant sur son séant, il croisa le regard azur de la pirate et la vit se goinfrer de mûres. Elle lui lança un « bonjour » joyeux, auquel Loan répondit d'une voix enrouée mais sur le même ton, puis ajouta :

« Ce sont des mûres. »

Étonnant, des fois, qu'elle ne sache pas de telles choses. Il s'étonnait, avant plus que maintenant, de certaines lacunes de Selen qui, pour lui, étaient d'une évidence totale depuis sa prime enfance. Il avait tout de même fini par se rappeler qu'elle avait depuis très longtemps vécu que sur l'océan et il était sûr que, tous les deux sur un navire, il se sentirait aussi perdu et ignorant qu'elle l'était sur terre. Cette pensée l'amusait. Leurs mondes étaient si différents et, pourtant, ils s'appréciaient énormément. Le fait qu'ils puissent autant en apprendre l'un de l'autre lui plaisait. D'ailleurs, il vit qu'un de ses livres des techniques de la forge gisait, non pas à sa place, mais près du fauteuil, trahissant la curiosité de son invitée. Il se leva, s'étirant de tout son long, les deux poings tirés vers le ciel, et répondit en baillant :

« Superbement bien. Et toi ? Pas trop de cauchemars, cette nuit ? »

C'était là une des dernières choses qu'il avait su sur elle, certainement parce qu'elle n'aimait pas avoué que ses nuits étaient souvent ponctuées de terreurs oniriques. Loan, une fois, l'avait éveillé de force car elle hurlait dans son sommeil ; dès lors, elle n'avait pas pu le lui cacher plus longtemps et avait avoué avoir un sommeil plutôt difficile, en général. Compatissant, Loan avait essayé de rendre ses journées plus gaies pour qu'elle en rêve la nuit, ce qui avait eu qu'à moitié d'effets. Moins d'heures torturaient la jeune femme mais elle continuait à subir des songes atroces de même intensité, réveillant régulièrement Loan en sursaut. Ce dernier avait fini par abandonner l'idée de modifier son temps d'éveil et avait pris sur son propre sommeil pour, chaque fois, se ruer vers Selen et la prendre fort contre lui alors qu'elle avait encore d'affreuses images irréelles devant les yeux. Il avait pris l'habitude de la bercer doucement, lui susurrant des paroles rassurantes ou lui chantonnant, doucement :

« Ma petite est comme l'eau, elle est comme l'eau vive... Elle court comme un ruisseau au pays des olives... Courez, courez ! vite si vous le pouvez... Jamais, jamais vous ne la rattraperez... »

Sa voix profonde finissait toujours par calmer les hauts-le-coeur nerveux, voire les légers sanglots, de la pirate. Très vite, si elle avait toujours essayé de garder contenance, elle avait fini par se laisser aller et pleurer un peu sur son épaule. Loan avait senti aussitôt à quel point cela lui faisait du bien. Il ne savait pas, pourtant, la raison de ses cauchemars, et garda respectueusement le silence à ce sujet, ne la questionnant pas du tout pour en savoir plus qu'elle ne voudrait en dire. Il faudrait peut-être encore du temps pour qu'il en sache davantage. Ce détail de leur vie les avait très fortement rapprochés. On aurait dit un frère et une sœur. Ne l'étaient-ils pas, en quelque sorte, depuis leur pacte de sang ?

Sujet: Re: the blacksmith and the Pirate ~ feat. Loan Sam 5 Sep 2015 - 17:47

the blacksmith and the Pirate

Loan & Selen

« Des mûres… »

Note pour elle-même, à la prochaine fois où elle les verrait, elle s’en souviendrait. Il lui avait réappris un bon tas de mots qu’elle avait occulté et qui ne lui avaient jamais été nécessaires de savoir du moment où elle passait le plus clair de son temps au large. Il ne l’avait pas jugée, bien au contraire, ce qui faisait que leur rencontre avait été bien plus enrichissante qu’un simple vol. Loan et Selen se riaient de cet épisode, ils en avait reparlé et Selen lui avait même avoué qu’elle avait vraiment cru qu’il allait la tuer ce soir là. Des souvenirs proches et qui pourtant semblaient lointains, comme s’ils se connaissaient depuis de nombreuses années. Ce n’était pas le cas, ils apprenaient encore à se connaitre, se découvraient d’autres traits de personnalité au fil des jours qu’ils passaient ensemble. Un lien des plus purs les reliait désormais, Loan était devenu ce que la terre est à l’eau, ce que l’amarrage est à la frégate ; un semblant de stabilité, quelque chose de nécessaire pour pouvoir ensuite reprendre le large sans risquer de se noyer dans les abîmes à cause de l’épuisement. Leur amitié était devenue bien plus qu’évidente malgré les différences, ils se complétaient autant que par les caractères et leur vie respectives. Selen savait qu’elle finirait par réellement s’attacher à lui, c’était comme si cela avait été écrit. Il y avait cependant une limite à ce qu’il lui apporterait, car elle gardait conscience qu’il était un honnête homme et qu’elle pouvait tuer sans la moindre pitié. Jusque là la discussion n’était pas arrivée sur le tapis, dans un respect mutuel, comme s’il n’y avait pas besoin de connaitre les activités de l’un et de l’autre pour se faire son opinion. Ce la était convenable comme cela, mais tout aussi inhabituel pour Selen qui n’avait pas l’habitude qu’on la traite avec autant de gentillesse sans avoir une idée derrière la tête. Elle avait fini par se faire à l’idée qu’il serait cette pièce rare dans sa vie, qu’elle conserverait égoïstement. Alors qu’il se levait, lui annonçant qu’il avait bien dormir, Selen lui adressa un large sourire qui s’estompa à sa question suivante.

Concernant les cauchemars qu’elle faisait, il n’y avait pas réellement grand-chose à dire. Elle secoua négativement la tête avant de se lui refaire dos, visiblement troublée. Il l’avait aidée ces nuits là à contenir ses angoisses. Quand par une nuit où les orages explosent dans sa tête, il avait pris ce réflexe de la prendre dans ses bras pour la ramener à la réalité et l’apaiser. Ce qu’il faisait pour elle l’aidait grandement à oublier, de toute manière Selen n’était pas du genre à trop se laisser embobiner par ces songes aussi cauchemardesques soient ils. Seulement ils étaient révélateurs du manque qu’elle avait pour sa vie de pirate, elle était rongée par la culpabilité du fait de s’être autant éloignée. C’était comme si elle était punie, elle craignait de ne jamais pouvoir atteindre les rives avec toute cette malchance qui l’avait poursuivie. C‘était vrai en un sens, ça ne l’était pas dans l’autre car son chemin l’avait menée jusqu’à Loan et ainsi elle se plaisait à penser que le destin voulait qu’ils finissent par se rencontrer. Maintenant que cela était fait, l’heure de partir arrivait, elle ne savait plus quoi en penser.

Elle avait songé à faire de lui un pirate mais ne voulait pas souiller son âme de meurtres et autres crimes. Elle avait besoin qu’il reste un honnête homme, qu’il conserve ses principes. Il devait rester dans ce monde dans lequel il était ancré et ne jamais être corrompu.

« Il semblerait que cette nuit ait été plus clémente, grâce à toi je me sens mieux. Et puis il faut bien que je cesse de te réveiller à chaque fois. » Fit-elle avec un sourire qu’elle lui adressa tout de même.

La pirate ramassa s’empara d’un long couteau pour faire quelques tranches dans le pain afin d’aider celui-ci à refroidir.

« A priori je l’ai réussi ! » Fit elle en inspectant l’intérieur.

love.disaster

Invité

Blacksmith and Pirate

Selen & Loan

“Si vous trouvez que l'aventure est dangereuse, je vous propose d'essayer la routine. Elle est mortelle.” ▬ Paulo Coelho

« Je suis ravi de l'entendre. » répondit Loan, étouffant un début de bâillement derrière sa main.

Il s'étira une nouvelle fois, donnant l'air d'être un ours sortant tout juste d'hibernation, il cligna des yeux, un peu hagard par l'éveil puis jeta un coup d'oeil à l'extérieur. Le temps semblait promettre une belle journée ensoleillée, le ciel auréolée d'or à peine traversé par quelques nuages cotonneux glissant paresseusement dans les courants des vents de haute altitude. Il sourit, tout prêt à entamer ce jour positivement, et se leva. Il avança vers la table où Selen coupait des tranches d'un pain aux figues dont l'odeur chaude s'échappait, faisant gronder l'estomac du forgeron. Il tâta une tranche, encore un peu humide, et la prit malgré qu'elle soit encore bien chaude et l'engouffra dans sa bouche. Il fit quelques appels d'elle, sa langue se brûlant au passage, et émit un petit rire de glouton suite à sa maladresse avant d'avaler bruyamment, la bouche en feu. Il attrapa ensuite Selen par les épaules et lui plaqua un tendre baiser sur sa joue rose.

« Il est excellent. » fit-il avant de s'écarter d'elle, prenant une deuxième bouchée qui le fit souffleter.

Son pain en main, il alla ensuite dehors pour saluer le chant des oiseaux matinaux venus de la forêt. Le paysage l'éblouit, comme cela n'avait plus été le cas depuis longtemps ; devenu une vue routinière, sans saveur, l'horizon ne lui offrait plus que son reflet de sa propre solitude qui l'empoignait au cœur, mais, à présent que la pirate partageait son quotidien, il avait repris goût à ce petit coin solitaire. Les bruits forestiers, le gazouillis des oiseaux et le bourdonnement des insectes avaient, à force, finit par lui taper sur les nerfs, maintenant, cela redevenait un son agréable à ses oreilles. Il huma l'air empli de rosée et du parfum des fleurs sauvages, leva les bras vers le ciel et tira sur tout son dos, faisant craquer ses os et détendre ses muscles. Il alla ensuite vers sa forge improvisée où un matériel des plus rudimentaires se trouvait ; il empoigna le travail qu'il avait délaissé hier, une épée bâtarde inachevée, et entreprit de la faire chauffer à blanc pour en affiner la future lame. Bientôt, les coups de marteau résonnèrent dans ce coin isolé et paisible, effrayant la faune des environs. Même pour ça, pour la ferronnerie, Loan avait repris goût. Il frappa à rythme régulier, la sueur lui perlant rapidement le long de la nuque et sur le front, et il souriait doucement tandis qu'il œuvrait.

Derrière lui, il entendit les gonds de la porte grincer, et il n'eut pas besoin de se retourner pour savoir que c'était Selen. Il la devinait là, dans l'embrasure de la porte, posant sur lui un regard amical et jugeant son travail à la façon que seule elle connaissait vraiment. Il asséna quelques frappes supplémentaires avant de se relever de tout son long, de déposer l'épée en confection, encore rougeoyante, et pivoter des talons pour faire face à la pirate. Les mains sur les hanches, il inclina la tête et lui demanda :

« Ça te dirait d'essayer ? »

Bien évidemment, Selen avança aussitôt vers lui, curieuse. Loan retira ses gants épais de cuir et les tendit à la jeune femme pour qu'elle les enfile, ce qu'elle fit, avant de lui tendre le maillet de fer. Lui indiquant de prendre l'épée par la garde, il montra du doigt là où la lame avait encore besoin d'être affinée et lui dit de frapper juste à ses endroits, de façon à rendre le tout le plus régulier possible. Il recula alors, laissant Selen tout l'espace nécessaire aux mouvements qu'elle devait faire pour mener à bien cette tâche. Loan la regarda consciencieusement et remarqua rapidement qu'elle enfonçait, par endroits, un peu trop le métal. Il l'arrêta d'un geste ferme mais ne parut pas contrarié du tout.

« Ce n'est pas bien compliqué, il faut juste un peu d'entraînement. Bon, cette épée, j'aimerais l'achever aujourd'hui mais, si tu veux, je te donnerai d'autres pièces pour t'y essayer encore. »

Il reprit les gants, le marteau et alla à nouveau près de l'enclume, battant le fer dans la chaleur suffocante de l'endroit. Une fois satisfait, il alla près d'un baril rempli d'eau froide et plongea rapidement l'épée dedans, faisant surgir une épaisse vapeur qui fit s'effacer le décor de la pièce. Il regarda la lame, fit une moue et alla la déposer précautionneusement sur un tas de planches de bois avant de retirer les gants épais.

« Ça suffira pour l'instant. »

Il suivit Selen dehors, se demandant bien ce qu'il pourrait faire de cette journée. Il voulait profiter autant qu'il le pouvait car il savait le départ de sa sirène imminente ; il le savait, l'appel de l'océan grondait en elle et, malgré l'amitié qui les liait, elle aurait bientôt l'air d'un oiseau en cage et ne demanderait qu'à s'envoler, libre de toutes entraves. S'il ne se voyait pas comme l'une de ces entraves, il savait que la monotonie de cette vie ne plairait pas longuement à Selen et il était prêt à la laisser s'en aller, avec toutes les promesses de se revoir possibles à prononcer au bord des lèvres. Cette pensée amena une ombre sur son visage, tandis qu'il fixait l'horizon, pensif. Seule Selen qui l'interpella le sortit de sa rêverie.

Sujet: Re: the blacksmith and the Pirate ~ feat. Loan Jeu 10 Sep 2015 - 10:37

the blacksmith and the Pirate

Loan & Selen

Les journées passées auprès de Loan étaient toutes aussi douces et agréables que l’était le matin. Il régnait entre eux une complicité sans failles, une confiance retrouvée ou découverte et les souvenirs qu’ils avaient construits sur ces nouvelles bases lui resteraient toujours agréables. C’était différent de ce qu’elle vivait en mer et quelque part c’était rafraichissant de pouvoir vaquer à ses occupations sans craindre de se prendre un couteau dans le dos. Selen pouffa de rire en voyant Loan se brûler, il avait été bien trop gourmand et n’avait pas vérifié la température alors qu’elle tranchait justement le pain pour le refroidir. Mais son rire s’estompa aussitôt car elle sursauta légèrement au contact du baiser qu’il déposa sur sa joue, soudainement surprise. Selen n’était pas habituée à ce qu’on lui donne ainsi des gestes d’affection sans avoir des idées derrière la tête. Elle senti le rouge monter dans ses joues et détourna aussitôt son regard, se dérobant sous la gêne. Ca n’avait pas été désagréable, bien au contraire, mais la tendresse ne faisait en rien parti de son quotidien à bord d’un navire pirate. Quoi qu’il en soit elle se concentra sur d’autres tâches pour éviter de le montrer, tandis que Loan se dirigea vers l’extérieur sans doute pour commencer à forger ainsi qu’il avait l’habitude de le faire.

Le passage de Loan laissa derrière lui un long silence dans lequel elle s’était retrouvée à réfléchir quelques instants. C’était touchant, leurs réactions l’un envers l’autre alors qu’à priori ils étaient prêts à s’entretuer. Ils étaient deux enfants, deux personnes proches qui n’avaient plus de secrets l’un pour l’autre. Le lien fraternel qui s’était installé entre eux était devenu plus qu’évident et lui avait énormément apporté.

Après quelques minutes, et une tranche de pain aux figues engloutie, Selen entreprit de sortir à son tour, attirée par les coups sourds provenant de la forge. Elle y entra, avalant sa dernière bouchée de pain en étirant un large sourire lorsque Loan se retourna vers elle et lui proposa d’essayer. La jeune femme hocha frénétiquement la tête, motivée à découvrir un peu la complexité de ce métier. Elle enfila les gants et imita Loan dans ses gestes, tapant sur la lame rougie par la température pour essayer de fournir un travail précis malgré le fait que ce soit la première fois. Le forgeron l’arrêta au bout d’un moment, Selen avait bien compris qu’elle avait encore à apprendre pour prétendre faire un tel travail. Alors elle lui laissa le relai afin qu’il puisse rattraper ses erreurs en lui proposant de lui apprendre plus en détail sur d’autres pièces. Une proposition qui ne pouvait se refuser, même si son travail n’égalerait jamais le sien. Selen lui rendit alors les gants et entreprit de faire le tour de sa forge afin d’observer son labeur, ces nombreuses lames et armes en tout genre exposées. Elle en prit deux, faisant attention de ne pas en prendre des neuves avec grande discrétion et sorti de la forge avec une idée derrière la tête.

Elle avait eu l’occasion de le voir un peu manier l’épée, aussi avait elle découvert qu’il les forgeait mieux qu’il les utilisait. S’il voulait partir d’ici et affronter les terres sauvages de la Terre du Milieu, elle se devait de lui apporter un peu plus de ses connaissances pour qu’il puisse se défendre sans hésiter ou sans donner de coups au hasard. La chance ne lui sourirait probablement pas toujours comme lorsqu’il avait affronté ces trois orcs. Selen observa la tenue des lames qu’elle avait choisies, souples légères, idéales pour reprendre quelques bases et vérifier son niveau. Lorsqu’il refit son apparition, encore transpirant de son labeur, elle remarqua qu’il était pensif. Elle pouvait imaginer ce qu’il lui traversait l’esprit puisqu’elle était elle-même envahie de ces mêmes pensées. Il ne fallait pas qu’ils s’y laissent noyer, et profiter de l’instant présent car elle avait encore beaucoup à lui apprendre, elle aussi.

« Loan ? » Appela t-elle pour le sortir de ses pensées

Lorsqu’il reporta son attention sur elle, la jeune femme lui lança l’un des sabres qu’elle avait pris de sa forge avec un large sourire sur les lèvres.

« Si tu ne penses pas vouloir te battre contre une femme, est ce qu’une amie pourrait te montrer quelques techniques ? »

Selen se mit en garde, attendant qu’il se mette en position. Elle allait lui enseigner quelques coups qui lui permettraient de se démarquer et surprendre ses adversaires. Si a priori il n’était pas réellement à l’aise avec les armes, il n’y avait rien de mieux que bluffer pour dissuader ses adversaires voire parfois les faire fuir. Ca lui avait été très utile à ses débuts, aborder un navire en sachant à peine se battre était très risqué mais Selen avait usé de bien des ruses pour être encore vivante aujourd’hui.

« Ne te fie pas à ma robe, ça ne sera pas handicapant, frappe comme si j’étais un homme. »

Selen engagea le combat, croisant le fer avec son adversaire et eu bien vite fait de le désarmer. Elle attendit qu’il ramasse son arme pour recommencer, trouvant les failles de ses attaques pour les retourner contre lui. Néanmoins elle trouvait qu’il s’en sortait bien, peut être qu’il retenait encore ses coups, quoi qu’il en soit cela lui permettait d’étudier sa posture, son port d’arme ses atouts et ses faiblesses.

love.disaster

Invité

Blacksmith and Pirate

Selen & Loan

“Si vous trouvez que l'aventure est dangereuse, je vous propose d'essayer la routine. Elle est mortelle.” ▬ Paulo Coelho

Loan accueillit avec un plaisir visible la proposition de Selen et attrapa d'un geste habitué l'épée qu'elle lui avait lancé. Aussitôt dit, aussitôt fait, les deux amis échangèrent quelques coups d'estocs où le forgeron n'arriva pas à y mettre toute sa compétence, ne désirant pas qu'un coup mal placé blesse Selen. Il la savait endurante mais c'était autre chose que de la nuire soi-même... C'était assez risible de penser ainsi alors qu'une semaine et demi auparavant, il lui aurait volontiers enfoncé cette même lame entre les cotes. A l'instant, il retenait chacun de ses coups, et se faisait bien évidemment désarmer plusieurs fois de suite. Au bout d'un moment, le souffle court, il leva les mains et recula en signe d'abdication.

« Je suis vraiment un piètre duelliste... Mon amour-propre en prend un sacré coup, là ! » fit-il, mi-figue mi-raisin.

Il laissa tomber l'arme dans l'herbe fraîche avant de se laisser choir à son tour sur son séant, étendant son dos vers l'arrière, se retenant des deux mains. Il rejeta son visage vers l'arrière, reprenant lentement sa respiration. Rouvrant les yeux pour regarder Selen, il la vit toujours debout, l'arme au poing, apparemment désireuse de continuer. Elle le lui fit d'ailleurs savoir clairement. Loan arqua un sourcil, poussa un soupir et lui rétorqua gentiment :

« Juste un moment. J'arrive, j'arrive... »

Il voulut continuer à prendre ses aises et son temps mais l'impatience palpable émanant de Selen finit par le faire se relever d'un bond, plus tôt que ce qu'il aurait préféré. Il soupira encore mais affichait un air plutôt amusé malgré la sueur qui lui dégouttait du nez.

« Ce n'est pas convenable de vouloir m'imposer ce combat par une telle chal... »

Sa phrase resta en suspens, remplacé par le cliquètement violent du fer contre le fer, Loan ayant eu tout juste le temps de lever son bras armé pour retenir la lame qui avait volé vers son visage. Un instant choqué par cette interruption volontaire de la part de son amie, il retourna la situation en jeu et, pris d'un nouveau regain d'énergie, prit la décision de suivre sa directive : oublier sa condition de femme. Il se força à l'oublier et, dès lors, ses frappes se firent quelque peu plus précises, plus puissantes - sa musculature de forgeron l'y aidant bien - et, du coup, plus dangereuses. Après quelques minutes, ce fut Selen qui reculait de quelques pas et qui, finalement, émit son désir de s'arrêter un instant. Loan avait le bras tremblant à cause de l'effort et se demandait si Selen ressentait la même chose. Apparemment, de ce que le forgeron pouvait lire sur les traits de la pirate, elle paraissait plus satisfaite de lui que précédemment. Plaçant ses avant-bras derrière la nuque, il fit un grand sourire provocateur à la jeune femme et un petit clin d’œil ridicule.

« Alors ? C'était mieux ? »

[/quote]

Sujet: Re: the blacksmith and the Pirate ~ feat. Loan Jeu 10 Sep 2015 - 19:15

the blacksmith and the Pirate

Loan & Selen

Le fer se croisant sur un duel entamé était un si joli son qu’elle avait presque oublié. Rependre les armes était aussi une façon pour elle de se refaire la main maintenant que sa blessure était quasiment guérie. Puisqu’elle allait reprendre le chemin, il était hors de question de perdre la moindre de ses capacités. Selen était prête, motivée et assénait ses premiers coups avec grande aisance. Loan eu alors très vite l’occasion de constater son niveau par rapport au sien. Chose qui n’embêtait pas Selen puisqu’elle désirait le former plus amplement au combat. Elle l’encouragea à être plus féroce, montrant un peu plus de brutalité dans ses mouvements jusqu’à ce qu’il abdique et finisse par mettre fin au duel. Il n’avait pas à se sentir blessé dans son amour propre, Selen n’avait rien d’une réelle femme. Outre que ses courbures et ses talents de danseuse du désert appelant à tous les vices, on la considérait comme un homme ; c’était bien ce masque qu’on lui greffait au visage. Elle avait grandi dans un monde fait de rots, de rhum et de batailles, en aucun cas il n’avait à se sentir rabaissé ou quoi que ce soit, sans compter le fait qu’elle faisait cela pour lui apprendre à se défendre à mieux gérer ses coups, non pour l’humilier.

« N’oublie pas que d’abord je vis avec des hommes depuis que j’ai douze ans mais qu’en plus je me bats comme un pirate, non pas comme un soldat, je suis bien plus fourbe. Si tu te lève pas je me jette sur toi, désarmé ou pas !»

Loan s’était laissé flâner sur l’herbe, visiblement peu motivé à continuer leur petit combat. Elle savait quelles étaient ses pensées mais Selen ne voulait rien savoir. D’un geste de sa lame, le sommant de se lever plus vite avant qu’elle ne l’attaque, Loan avait alors fini par jouer le jeu en ayant repris son sabre en main. La pirate l’empêcha de déballer d’autres mots qu’elle était déjà repartie à l’attaque, ne ménageant pas ses coups tout en les retenant lorsqu’elle était sur le point de le blesser. Ils reprenaient leurs positions de garde, jusqu’à ce que le duel se fasse plus fluide et que Loan finisse par se détendre et la prendre enfin au sérieux. Le visage de Selen se décrispa alors, redoublant de vigilance sur les attaques de Loan et fut même contrainte à reculer a cause de la puissance de ses attaques. Il la surprenait, ses bases et ses réflexes étaient bien là mais il lui manquait encore cette audace que seuls les pirates pouvaient enseigner. A plusieurs reprises il la piégea, mais Selen avait fini par contourner ses attaques, ripostant avec moins de facilité qu’à l’accoutumée cela dit. Après un énième échange, ils se séparèrent. Loan ne semblait pas habitué à tenir autant la cadence en combat, c’était normal mais c’était aussi l’un des détail qu’il se devrait d’améliorer à force d’entrainements. Car si Selen ne voulait pas l’embarquer dans la piraterie, elle voulait être certaine qu’il puisse se défendre au cas où il tomberait sur de mauvaises surprises lorsqu’il déciderait de quitter ces lieux. Il lui était devenu bien trop précieux pour qu’elle le laisse sans être certaine qu’il soit aussi redoutable qu’un pirate.

Elle observa Loan, tout sourire, visiblement fatigué. Il avait certainement deviné qu’elle était contente de lui, il savait se défendre, c’était déjà ça, mais elle n’allait pas le laisser se reposer sur ses lauriers, le fait qu’elle ne rengaine pas son arme trahissait déjà ses intentions de ne pas s’arrêter là.

« Tu as quelques détails à travailler. Mais tes coups sont puissants et énergiques, c’est un très bon atout ! Viens par là, je vais te montrer quelques techniques.» Fit elle dans un sourire.

Selen attendit qu’il s’approche d’elle, lui dévoilant la première attaque à gestes lents pour lui expliquer chaque mouvements. Selen alliait l’arme mais aussi les poings, les coups, il ne devait pas se contenter d’une lame alors que son corps entier était un moyen de défense. Si d’hors et déjà il savait user des deux, cela dissuaderait certains ennemis à le désarmer alors qu’ils n’en verraient pas l’utilité. Les duels sont une véritable danse où l’un comme l’autre fend la supercherie et bluffe son adversaire. Du moins dans la piraterie, ce n’était qu’une suite de mensonges et de coups déloyaux mais qui avaient au moins le mérite de maintenir sa vie. Lorsqu’il eu compris, elle le laissa essayer sur elle, jouant le cobaye. Il fallait qu’il se montre aussi mobile, trouver un point mort et frapper. La première attaque qu’elle lui montrait lui permettait de désarmer et d’immobiliser son adversaire. Par un coup de sabre bien placé, il pouvait surprendre la personne et jouer de mouvements pour le priver d’actions, ce qui était souvent très utile contre les voleurs. Ils enchainèrent alors ce geste, plusieurs fois jusqu’à ce qu’il l’ai complètement acquis. Selen reprit alors son sabre et se mit en garde en le défiant de la désarmer et de l’immobiliser de cette même façon.

« Je ne vais pas être tendre mais dès que tu as réussi à placer ce coup là, je me rends ! »

Selen lui adressa un large sourire et plaça ses attaques avec précisions, tentant de le déstabiliser le plus possible. Le but du jeu pour elle était de l’empêcher de faire ce coup là. Plus elle se montrait sévère, plus vite il apprendrait.

love.disaster

Invité

Blacksmith and Pirate

Selen & Loan

“Si vous trouvez que l'aventure est dangereuse, je vous propose d'essayer la routine. Elle est mortelle.” ▬ Paulo Coelho

Selen n'y allait pas de main morte. Si, au début, Loan craignait la blesser par inadvertance, il se rendit rapidement compte qu'il aurait bien plus difficile que ça d'y arriver. Elle était douée, très douée, aussi agile que forte, et il imaginait sans peine la longue expérience qui était derrière tout ça. Il ne pouvait s'empêcher de penser aux nombres de morts qu'elle avait laissé derrière elle ; il avait bien fini en faire partie. Malgré sa condition d'homme, il galérait véritablement à soutenir ses frappes. Elle le surprenait, le mettait dans des situations qui auraient été mortelles en cas de vraie lutte, ce qui aurait pu ronger son amour-propre ; au contraire, cela attisa une rage qu'il ne s'était pas souvent connu. Si ses coups gardaient la lacune de la précision et du savoir-faire en général, ils furent rapidement plus puissants, Loan abattant maintenant son épée avec la force propre aux forgerons. Il maniait le marteau, un outil bien plus lourd que ce bout de fer effilé, et cela se ressentait. Au bout d'un moment, avec une satisfaction non feinte, il s'aperçut que Selen avait également du mal à soutenir la cadence, elle ne continuait que mue par sa volonté d'acier digne d'une pirate, d'une guerrière ; cette satisfaction décupla encore plus sa puissance et ses coups pleuvaient de droite, de gauche, en haut et en bas, et même sa respiration presque coupée ne put le freiner. Une espèce de joie incroyable envahissait ses veines, le faisant vibrer d'une énergie meurtrière toute nouvelle pour lui. Il prenait un plaisir fou à se battre, à présent.

Ils s'arrêtèrent, épuisés mais souriants pleinement. Loan souriait comme un enfant ébahi devant le plus merveilleux des cadeaux et, malgré sa fatigue physique, il tremblait à l'idée de continuer et ne désirait que ça. Initialement, il s'en plaignait, mais la fureur qui s'était ensuivi, attisé par la simple volonté de Selen, l'avait pénétré totalement et lui donnait l'impression d'être un oiseau en cage. Était-ce l'impression qu'avait Selen, loin de son navire et de son équipage, loin de l'océan qui l'avait élevée et vu grandir ? A présent, il pouvait sentir cette sensation. A la vue du sabre toujours dans la main de son amie, il sourit de plus belle ; fidèle à elle-même, tenace, elle restait prête à achever ce dur entraînement improvisé. Loan en frissonna d'impatience, tout son corps tendu dans l'attente. Elle tint alors à lui montrer une prise bien précise, dans le but de désarmer son adversaire, chose que Loan n'avait jamais su le faire si ce n'était par un pur hasard et une maladresse de l'ennemi. Elle le lui montra, plusieurs fois, et il s'essaya sur elle. C'était beaucoup plus dur que ce qu'il y paraissait et ils prirent une bonne heure à répéter les mouvements, que cela soit le pivotement des talons, le déhanchement ajusté à la position de l'autre duelliste jusqu'à la mouvance de l'arme venant s'incruster dans le pommeau de l'autre épée pour l'envoyer valdinguer au sol. Au bout de ce temps-là, Selen déclara :

« Je ne vais pas être tendre mais dès que tu as réussi à placer ce coup là, je me rends ! »

« Tant mieux, tant mieux. » fit Loan, s'écartant de quelques pas d'elle pour bien lui faire face, bouillonnant.

Leurs avancées s'accordèrent, comme une seule âme ; les épées qu'ils tenaient vinrent s'embrasser à nouveau, provoquant des éclairs brûlants dans le bras de Loan et un état d'extase qu'il ne se serait jamais cru capable de ressentir. La pause qu'ils avaient eu précédemment avait été suffisante pour le requinquer et ses frappes ne se retenaient plus le moins du monde. Selen était une excellente enseignante ; il réussit à imiter certains coups qu'elle lui avait montré que brièvement, ces parades restant maladroites de sa part mais qui arrachèrent un sourire surpris et ravi à la pirate, détail que Loan discerna malgré la fureur du combat et le remplit d'ivresse, d'une jouissance sans nom. Son bras qui aurait du être meurtri ne l'était pas, certainement grâce à sa profession, ses muscles ne gémissaient pas, pareils à des animaux qui ne demandaient qu'à mordre, encore et encore. A l'écoute de cette supplique physique, Loan continuait ainsi jusqu'à ce que Selen affiche un air plus grave, les traits tirés. Loan y vit là un signe de faiblesse, de fatigue plus grand. A bien regarder, le soleil déclinait déjà ; depuis combien de temps s'acharnaient-ils donc ainsi ? Pas étonnant qu'elle se sente aussi lasse. Loan sentit en lui les prémices de l'épuisement qui, bientôt, lui retirerait toute sa fougue. Telle une drogue violente, le plaisir de se battre laissa la place à des picotements aux coins de ses yeux. Le forgeron profita de cet instant pour mettre en route, de façon sérieuse, le fameux mouvement servant à désarmer. Ayant tourné longuement autour du pot sans jamais s'attaquer au vif du sujet, il sut Selen moins sur ses gardes. Son bras s'écarta de côté, laissa le sabre de la pirate siffler l'air à un pouce de sa chemise flottant sur sa poitrine puis, avançant sa main armée, il fit un moulinet qui chopa la garde du sabre adverse. La pointe s'y incrusta si bien qu'il put faire la suite des mouvements et décrocha l'épée de la main de Selen, l'envoyant alors voler en l'air pour aller se planter dans la terre meuble, un peu plus loin.

Sans un mot, Loan s'écroula au sol. A peine eut-il fini qu'il sentit en lui toutes les douleurs musculaires qui l'attendraient demain. Ses épaules brûlaient, sa nuque était si raide qu'on ne pourrait y enfoncer d'aiguille et la sueur lui dégouttait tant de partout qu'il semblait pouvoir remplir une baignoire. Malgré ces sensations peu agréables, il se mit à rire doucement.

« Merci, Selen. Tu... » Il fit une pause, se demandant si ce qu'il voulait dire ne serait pas osé, puis déclara tout de même, faisant fi de la pudeur : « Tu redonnes à ma vie sa saveur oubliée. »

Loan se coucha alors lourdement, le dos à plat, les bras écartés au-dessus de sa tête. Il fixa le ciel azuré, azuré comme les yeux de son amie, et ne cessait de sourire. Il était éreinté, moite et crasseux, à bout de forces, juste bon à aller dormir. Mais il était heureux.

Sujet: Re: the blacksmith and the Pirate ~ feat. Loan Mer 16 Sep 2015 - 15:36

the blacksmith and the Pirate

Loan & Selen

L’apprentissage se révélait être fructueux ; Loan apprenait vite, il avait de bonnes bases et de bien bonnes capacités au duel. Plus le fer se croisait, moins il semblait réticent à l’idée de l’attaquer. De toute façon, Selen savait se défendre, il ne risquait pas de lui faire mal. Malgré sa blessure à l’oreille, La jeune femme s’était battue comme un diable, poussant Loan jusque dans ses limites pour le forcer à travailler ses réflexes et remarquer de lui-même où étaient ses points faibles afin qu’il y remédie. Dès qu’il parait ses attaques, elle souriait intérieurement. Le combat dura, reprenant pas à pas certaines attaques pour qu’il revoie ses erreurs et ce jusqu’à ce qu’il soit capable de la désarmer. Ho ; Selen ne cédait pas, elle se battait comme si sa vie en dépendait pour offrir à son ami un entrainement digne des plus grands pirates. Nul besoin de pauses, nul besoin de plus d’explications, la pratique était bien plus efficace que la théorie. Sabre en main, Selen faisait tournoyer son arme, parant, attaquant, elle le prenait par surprises, le bousculant de temps à autre pour le faire plier. Loan était aussi têtu qu’elle, mais bien plus avantagé qu’elle sur la puissance de ses coups.

Alors que les heures avaient défilées, le soleil avait poursuivit sa course, témoin de leur duel qui n’en finissait plus. Selen se sentait bouillir, embrasée d’une adrénaline qu’elle ne connaissait que trop bien. Loan semblait ressentir cette sensation, cette force qui le motivait à se battre toujours plus. C’est au bout d’un moment, lors d’un coup mal placé, que Selen avait faibli sur sa parade, sa blessure freinant son geste et avait trahi sa fatigue. Bien sur Loan en profita, la jeune femme mit alors tout en œuvre pour éviter que ce moment n’arrive mais il réussi avec brio à la désarmer. Selen leva les mains en signe d’abdication avec un large sourire avant de reprendre son souffle. L’entrainement avait été intense et avait duré longtemps, Selen était satisfaite et avait pu constater une nette amélioration de sa manière de se battre. Il était visiblement plus à l’aise et c’était là l’objectif premier.

La jeune femme laissa son épée s’écrouler sur le sol avant d’étirer un large sourire à sa remarque. C’était peu commun qu’on lui fasse ce genre de remerciements mais ça lui allait droit au cœur. Aussi haletante et épuisée que lui, la jeune femme prit aussi place sur l’herbe, s’asseyant à ses côtés pour faire une petite pause. Elle ne comptait pas s’arrêter là, les jours qui allaient suivre et jusqu’à son départ, elle allait l’entrainer. Concernant cette idée, la pirate porta sa main à sa blessure, si quelques mouvements la gênaient, elle n'en était pas moins capable de se battre

« On dirait que ma blessure est presque complètement guérie. » Fit elle dans un sourire nerveux.

La pirate tourna la tête en direction de Loan, ayant la gorge nouée à cause de ce départ proche. Selen détourna ensuite les yeux pour les poser aux alentours, alors que les pensées découlant de ces aveux bourgeonnaient dans son esprit. Ils ne se reverraient plus avant un moment, Selen allait retourner en mer pour quelques semaines une fois les côtes atteintes. Que cela prenne un jour ou des années, elle savait qu’ils allaient de toute façon finir par se revoir, car elle allait faire en sorte que cela arrive. Pour rien au monde elle ne laisserait leur lien se terrer dans les souvenirs. Puisqu’il partait, ils avaient bien plus de chances de se croiser, car Selen n’envisageait pas de s’aventurer aussi loin les prochaines fois qu’elle poserait le pied sur terre.

En parlant de cela il était peut être temps pour elle de lui parler des quelques idées qu’elle avait eues le concernant qui seraient tout autant un moyen pour eux de se revoir et de permettre à Loan de vivre correctement. La pirate se décrispa, posant ses mains en arrière et allongea ses jambes pour se détendre un peux.

« Puisque tu veux quitter ces lieux, si tu ne sais pas où aller, installe toi près des côtes du Gondor ! Nous avons besoin de bons forgerons comme toi. »

Elle lui adressa un regard, se demandant ce qu’il allait choisir et si sa proposition lui serait suffisamment alléchante pour qu’il accepte. En plus de bénéficier de la protection des pirates, Loan allait pouvoir amasser une petite fortune. Car Selen n’avait jamais utilisé de meilleures lames que celles du forgeron, Aaren serait sans nul doute d’accord pour investir dedans et maximiser leurs chances de prendre rapidement l’avantage durant leurs pillages. Après, ayant eu vent de l’avis de Loan concernant les pirates, y contribuer ne lui plairait sans doute pas. Le vice est ainsi fait, on le sait dangereux et pourtant…Elle espérait qu’il pourrait passer au dessus de cela et de les considérer comme des clients plus ou moins normaux et un gagne pain, car il serait payé à hauteur de la qualité de son travail.

love.disaster

Invité

Blacksmith and Pirate

Selen & Loan

“Si vous trouvez que l'aventure est dangereuse, je vous propose d'essayer la routine. Elle est mortelle.” ▬ Paulo Coelho

Tous les deux avachis sur le sol, reprenant possession de leurs moyens, l'un couché et l'une assise, ils restèrent un moment silencieux, savourant ce repos bien mérité après un tel effort. Loan se sentait bien, très bien, jusqu'à ce qu'une phrase d'apparence anodine ne vienne tout perturber, prononcée par Selen. Elle lui annonça calmement, sûrement sans penser à mal, que sa blessure était en très bonne voie de guérison. Cela ne pouvait signifier qu'une chose. Elle serait bientôt apte à reprendre la route, une route en solitaire et dangereuse, mais qu'elle pourrait braver d'ici peu. Comme elle l'avait fait pour venir jusqu'ici. Une boule se forma au creux de l'estomac de Loan, le mettant mal à l'aise, et il se releva à moitié. Son amie avait détourné le regard, ce qui l'empêcha de lui communiquer visuellement sa détresse. Au final, ce n'était pas plus mal qu'elle n'en voie rien, et qu'il puisse en profiter pour, au contraire, montrer une neutralité feinte face à cette perspective. Il se força à porter un masque stoïque ; malheureusement, ses iris embués le trahiraient certainement.

Selen n'était pourtant pas de ces femmes au cœur tendre, trop tendre, enclines à s'apitoyer sur tout et n'importe quoi. Elle balaya les pensées qui les avaient tous les deux entraînés dans les prémices du déchirement avec une autre, toute différente, qui mit du baume au cœur à Loan. Le forgeron réfléchit à l'idée qu'elle venait d'émettre, pas bien longtemps car, quand l'évidence lui sauta aux yeux, ses paupières clignèrent de surprise et un sourire étira sa bouche.

« C'est une excellente idée ! » s'exclama-t-il.

Il se mit alors à songer au voyage qu'il devrait faire, à ce qu'il devrait emporter, ce genre de détails pratiques qu'il fallait prévoir à l'avance.

« Oui... Je pourrais d'abord me rendre à Minas Tirith... A la seule mention de mon nom, on pourrait s'arracher mes armes. Ensuite... » Il fronça les sourcils, pensif. « Ensuite, je me trouverais un petit village tranquille - les grandes villes, ce n'est plus pour moi. Puis, comme tu l'as si bien dit, je serais au plus près des cotes et donc de... de la possibilité de te revoir. »

Il semblait ravi, imaginant déjà les retrouvailles qu'ils auraient d'ici quelques semaines, jusqu'à ce qu'un détail lui sauta aux yeux. Il hésita à en parler avec Selen, ayant peur de la vexer en émettant ses craintes à ce sujet, toutefois, il voulait réellement savoir si elle y avait pensé également et comptait sur lui pour vendre des armes à son équipage.

« Est-ce que je te verrais seule ou... ou est-ce que je risque de rencontrer d'autres pirates ? »

De telles circonstances l'angoissaient d'avance. Il n'avait aucune envie d'avoir affaire avec d'autres pirates, qu'il ne devinait pas aussi bons, dans le fond, que Selen. Peut-être se les figurait-il à tort comme des hommes affreux, empreints d'une violence gratuite sans limite, qui n'auraient qu'une envie : le dépouiller des armes qu'il aurait conçues sans les acheter et, paroxysme de sa crainte, en le laissant à moitié mort... Si une telle chose pouvait arriver, il doutait que Selen puisse l'en empêcher. Elle avait beau faire partie d'un équipage, elle ne restait qu'une femme : avait-elle la force de tenir en respect une bande d'hommes cupides, prêts à tout ? Loan soupira.

Sujet: Re: the blacksmith and the Pirate ~ feat. Loan Lun 21 Sep 2015 - 10:59

the blacksmith and the Pirate

Loan & Selen

Ereintés, les deux amis reprenaient doucement leurs esprits, profitant de l’air frais de ce début de soirée alors que le ciel se déclinait en plusieurs couleurs. La pirate laissa son regard parcourir la voute, accordant toujours ces couleurs chaudes et froides aux voiles de son navire alors que le soleil s’exténuait à l’horizon. Elle revoyait dès lors ce spectacle admirable lors de douces soirées d’été lorsque la mer était calme et reflétait ces milles couleurs crépusculaires. Elle ne savait pas ce que l’annonce de son départ proche lui faisait, mais s’il avait autant d’attachement pour elle, qu’elle en avait pour lui, elle savait qu’elle s’aventurait sur un terrain délicat. Tant de choses s’étaient passées en si peu de temps, elle avait l’impression de le connaitre depuis des années et qu’à chaque fois qu’elle s’en allait, l’amertume la prenait. Selen n’était pas très à l’aise avec ce genre de sentiments, pour ainsi dire, elle n’avait jamais vraiment vécu de telle situation. C’est pour cela qu’elle lui avait proposé de venir sur les côtes afin qu’ils puissent se revoir et que cela lui soit bénéfique. Ainsi l’annonce de son départ était bien moins compliquée à vivre et elle pouvait dès lors cesser de se dérober sous son regard. Elle fut agréablement surprise d’entendre que Loan était intéressé par celle-ci avec ce que cela impliquait. D’un large sourire, elle trahissait ce grand soulagement et l’espoir revenait qu’ils puissent tout de même se retrouver.

Selen se redressa, la motivation reprenait du terrain sur la nostalgie qui n’avait alors plus lieu d’être et s’imaginait déjà revenir à terre pour faire perdurer ce lien qui les unissait désormais. Elle écouta ses projets avec attention, trouvant très intéressant pour lui qu’il passe d’abord par Minas Tirith avant de regagner le sud du Gondor et s’y installer. La pirate hocha la tête, acquiesçant, et heureuse de l’entendre prévoir son avenir de cette manière.

Lorsqu’il lui demanda s’il la verrait seule ou si son équipage serait aussi de visite, Selen se tourna un peu plus vers lui. Elle avait déjà réponse à cette question, comprenant qu’elle puisse le mettre mal à l’aise. Ainsi elle ne lui laissa plus d’instants de doute et le rassura.

« Je viendrais seule Loan, je ne souhaite pas t’emporter dans ce monde là. » Fit-elle avec un sourire légèrement crispé

L’idée que son équipage puisse le perturber avait déjà traversé son esprit, pour elle le simple fait qu’il sache qu’elle est pirate le mettait déjà en danger. Ainsi elle ne souhaitait pas l’y mêler davantage. C’était déjà beaucoup qu’il accepte sa proposition, elle viendrait vers lui comme une simple cliente et il aurait alors toute présomption d’innocence. Elle n’avait pas besoin que les autres viennent, Aaren serait déjà convaincu par son talent juste en étudiant l’une de ses lames et en vérifiant leur efficacité. C’était un marché plus qu’intéressant, autant pour l’équipage du Crépusculaire que pour Loan qui serait bien payé pour son travail.
La jeune femme étouffa un rire et posa lourdement sa main sur l’épaule de son ami dans un geste fraternel et affectueux.

« Nous ferons de bonnes affaires, et de manière honnête cette fois! »

En plus d’avoir gagné un ami, un allié, un frère, elle avait dégoté un très bon fournisseur d’armes pour son équipage qui promettait un avenir fructueux pour la frégate. Selen lui adressa un sourire franc, réellement heureuse que son offre l’ai intéressé et qu’il soit aussi enjoué qu’elle à l’idée qu’ils puissent tout de même se revoir. Ca rendrait le départ moins compliqué que s’en aller dans l’incertitude. Sur ces mots, Selen entendit des bruits de pas de chevaux sur le sol, les vibrations étaient assez importantes pour trahir la présence de plusieurs personnes. La jeune femme lança un regard intrigué vers Loan qui ne semblait pas non plus rassuré par la venue de personnes jusqu’ici. La jeune femme se leva, observant les hommes qui arrivaient par ici et qui les observaient. Le meneur de ce petit groupe descendit de son cheval et s’approcha d’eux, le regard suspect, grave et loin d’être là pour une visite de courtoisie. Tout en s’avançant vers eux, il détailla Selen et Loan avant d’hausser la voix pendant que ses camarades descendirent de leurs montures.

« Nous sommes à la recherche d’une femme pirate et d’un complice. Avez-vous remarqué quelque chose d’inhabituel par ici ?»

Selen ne lança rien transparaitre malgré qu’elle sentait les regards sur elle, insistants et pleins de suspicions. Elle déglutit, restant aux côtés de Loan en prétendant n’être qu’une pauvre paysanne, elle secoua bêtement la tête.

love.disaster

Invité

Blacksmith and Pirate

Selen & Loan

“Si vous trouvez que l'aventure est dangereuse, je vous propose d'essayer la routine. Elle est mortelle.” ▬ Paulo Coelho

Tout paraissait couler de source. Leur projet commun s'emboîta parfaitement dans leur avenir à tous les deux. Selen et Loan y trouvaient leur compte, en plus du plaisir de se revoir et de faire perdurer leur relation toute neuve. Loan sortirait de cette misère dans laquelle il s'était fourré et Selen, pour sa part, ferait certainement une bonne impression à son Capitaine. C'était une sensation étrange pour Loan qui avait toujours marché dans le droit chemin, avec des personnes relativement honnêtes ; l'idée de vendre des armes en douce à des pirates l'emplissait à la fois de craintes et d'excitation. Certes, il n'en serait jamais un - Selen, à ce sujet, n'avait pas tergiversé et avait clairement émis sa décision de le tenir éloigné de ce milieu de hors-la-loi - mais serait clairement un complice de leurs actes et autres méfaits. Fournir des armes de qualité à des truands n'était pas une action des plus morales. Il risquerait certainement la prison si ses ventes en masse pour cet équipage venait à se savoir auprès des autorités gérant Minas Tirith. Ceci dit, il y avait moins de risques qu'on ne vienne à le soupçonner d'une telle chose s'il vivait dans un village isolé et si son amie tenait sa parole en ne venant jamais accompagnée de plusieurs de ses congénères chez lui. Discrétion était de mise, autant pour l'un que pour l'autre, et c'était un choix qui ne discutait nullement. Néanmoins, sans que cela ne soit son manque de confiance en Selen, il avait des doutes. Peut-être que son Capitaine finirait par vouloir le rencontrer... Qui pouvait savoir ? Loan dut s'imposer le calme, se disant qu'il n'y avait pas à s'inquiéter outre mesure d'une chose n'étant pas encore prêt d'arriver. C'était se faire un sang d'encre inutilement alors qu'il ne pouvait pas s'assurer de tels risques.

Il se laissa submerger par le simple bonheur d'avoir trouvé, ensemble, une raison plus que suffisante de vivre pas trop loin l'un de l'autre et de continuer à entretenir leur lien. Il tenait à Selen et ne désirait pas la perdre de vue. Le monde était vaste et c'était une aubaine, en prit-il conscience, de pouvoir garder un contact si aisément. Bien sûr, ils ne se verraient pas tous les jours, ni toutes les semaines ; aucun équipage, légal ou illégal, n'avait besoin d'acheter des armes très souvent. Mais si son navire accostait pas trop loin, ils pourraient aussi se voir juste par amitié. Aller boire un verre, se soûler à la pleine nuit et rire jusqu'à l'aube. C'était une vision des choses très amusantes et Loan eut un rire à cette pensée, attirant un regard interrogateur et amusé de Selen. Son rire fut coupé cependant par l'arrivée de cavaliers aux allures sévères qui vinrent jusqu'à eux. Une fois descendu de selle, l'un d'eux leur posa une question sans détour, les fixant avec intensité. Loan se sentit mal, coincé comme un rat, et il prit la parole avec un tremblement léger dans sa voix :

« Nous n'en savons rien... Nous ne sommes qu'un couple... » Il jeta un coup d'oeil à Selen, espérant qu'elle ne s'offusque pas de son mensonge. « ... de jeunes mariés. On prend juste du bon temps. »

Il aurait pu s'abstenir de trouver une excuse. Comme s'il cherchait à se disculper de cette accusation, alors que rien dans la question du garde ne disait clairement que leurs soupçons se portaient sur eux. Il se mordit la lèvre inférieure, conscient d'avoir visiblement gaffé, et un regard vers Selen confirma ses doutes. Elle paraissait très tendue, malgré sa bonne volonté à vouloir le dissimuler. Le garde qui leur avait parlé s'avança davantage vers eux et, dans un mouvement de réflexe, Loan attrapa lentement la poignée de son épée. L'homme le toisa.

« Vous ne semblez pas sûr de vos paroles, monsieur. » fit-il en un phrasé poli mais qui grondait de menace.

« Ah ? » émit Loan, faussement étonné, de plus en plus méfiant. Ses doigts enlacèrent la garde de l'épée.

« Je vais vous demander de me suivre. Simple formalité. »

« Je ne pense pas que cela soit possible. Laissez-nous. Nous ne sommes qu'un coup... »

Le garde dégaine sa bâtarde, de toute évidence pas dupe de son mensonge gros comme une maison. Loan sauta aussitôt sur ses pieds et pointa sa propre lame vers l'homme d'autorité mais recula, plus en posture défensive qu'offensive.

« Ne m'obligez pas à en venir là. » menaça le garde, secondé par ses acolytes.

Loan ne répondit rien, cette fois. Quel idiot ! Il n'était vraiment pas un bon menteur et il les avait grillé tous les deux. Les voilà dans de beaux draps. Lui, surtout, était à présent étroitement lié à Selen, qui était dans les pires criminels que le Gondor pouvait compter. Il n'avait aucune envie d'en venir aux mains avec ce garde et d'ajouter à la liste de sa condition de complice le meurtre d'envoyé royal... mais il ne désirait pas non plus finir en cellule pour la seule raison d'avoir de la sympathie pour une pirate.

Sujet: Re: the blacksmith and the Pirate ~ feat. Loan Lun 2 Nov 2015 - 22:13

the blacksmith and the Pirate

Loan & Selen

Les nouveaux arrivants avaient des soupçons à leur égard, à leur manière de dévisager Loan comme Selen, cette dernière n’avait d’ailleurs pas eu le temps de cracher son venin que Loan visait une autre stratégie. Un couple, oui la ruse pouvait passer facilement mais elle doutait que cela suffise à ce qu’on les laisse tranquille. Ce n’était pas évident pour Selen de garder son calme et de ruser alors que sa seule envie était de leur sauter à la gorge pour éviter que ces chiens reviennent avec des renforts au cas où ils détaleraient. Selen refusait catégoriquement de les laisser filer, qu’ils croient Loan ou non, ils en avaient vu beaucoup trop à son gout et ce ne serait plus qu’une question de temps avant que toute une garde ne rapplique jusque là. Autant les réduire au silence ici même et faire en sorte de laisser planer le doute de leur disparition dans la forêt lorsque l’heure des comptes serait arrivée. Selen jetait des regards hâtifs et anxieux à Loan, tentant à priori de se tenir au plan qu’il improvisait.

C’est un déferlement d’adrénaline qui l’envahissait, Selen attendait comme une bête affamé la moindre faille jusqu’à ce que l’homme décréta ne pas croire à leurs paroles et qu’après leur avoir demandé de les suivre, il dégaina son arme. Prenant appui sur ses pieds, Selen sera la main sur son arme et se précipita vers l’un des hommes et s’arrêta net en le voyant faire de même. Elle lui asséna un violent coup de pied dans les côtes pour le faire reculer tandis qu’un autre tentait aussi de l’arrêter. Elle n’eut qu’à faire un pas de recul au dernier moment pour le voir perdre l’équilibre et planter son sabre dans son dos en l’accompagnant à terre. Le temps de le retirer du cadavre, elle se retourna et lança son épée en direction d’un homme prêt à frapper Loan alors que ce dernier était déjà occupé. Elle traversa la tête de l’agresseur, arrachant un large sourire à Selen qui voyai encore une fois confirmé ma qualité de ses armes. Mais l’heure n’était pas à la réflexion, car encore un fois elle avait agit sur ses impulsions et se retrouvait désarmée face à deux hommes. Son sourire s’effaça en même temps que ceux des deux hommes s’étirèrent largement. Elle les observa attentivement et très vite fut surprise de ce qu’elle avait sous les yeux. Ils n’avaient rien de simples habitants du village, ces deux derniers étaient sans doute des mercenaires, des chasseurs de tête envoyés dans un but désormais évident. Ils n’avaient nul l’intention de l’embarquer et de lui faire un procès, ils étaient venus avec pour seul objectif de la réduire à néant sans la moindre justice au préalable, jugeant forcément que c’était tout ce qu’elle méritait.

Un fait qui la fit rire d’ironie, elle ne reculait pas, attentive au moindres de leurs gestes tandis qu’ils sortaient des armes plus voraces que de simples épées. Le message était alors clair, leur objectif était d’en faire de la boucherie comme l’on tue le loup qui s’attaque au troupeau. Ils croyaient sans doute qu’après cela ils seraient tranquille, mais morte ou vive le fléau de la piraterie ne s’arrêterait pas. Quoi qu’il en soit au vu de la férocité de leurs regards et de son absence d’arme elle était clairement mal barrée. Mais la pirate de flancha pas, déterminée, elle envoya l’un de ses premiers bourrus d’assaillant au sol en tapant son poing dans sa gorge dans le but de lui provoquer un étouffement qui lui serait fatal. Ou si ça ne l’était pas, au moins ça l’occuperait le temps qu’elle s’occupe de l’autre. Il la traita de tous les noms, mais chacun de ses mots n’eurent pas la moindre incidence sur Selen qui n’était clairement pas disposée à discuter de quelle manière il pensait qu’elle se faisait prendre etc. Elle essuya une première tentative, se baissant juste à temps avant qu’il ne revienne à la charge et lui déchire le dos d’une longue entaille déjà bien vive et qui lui arracha un lourd cri de douleur. Selen tenta de maitriser sa respiration pour atténuer la douleur et se redressa difficilement. Oh la partie était loin d’être finie mais Selen n’avait pas envie de la faire durer et profita d’une nouvelle attaque pour désarmer habilement son adversaire avant de lui planter sa propre épée sous le menton dans un déchirement tournant son hurlement à l’agonie avant qu’il ne s’écrouler complètement au sol.

Elle n’eut cependant pas eu le temps de se retourner vérifier que tout allait bien pour Loan qu’elle se retrouva propulsée sur le côté tandis que l’homme qu’elle avait écarté revint à la charge et la plaqua au sol. Le choc fut tel que son arme fraichement gagnée lui glissa des mains et se retrouva quelques mètres plus loin. Elle rencontra lourdement le sol, mais ignora le tournis qui l’emporta pour retenir son adversaire à l’écart tandis qu’il s’était jeté sur elle avec un couteau à la main. Elle stoppa son bras avant que celui-ci ne parvienne à lui découper la gorge, un duel de force se faisait qu’elle arrivait tant bien que mal à garder hors de danger. Jusqu’à ce qu’il la frappe, d’une gifle sonore, qui fut une aubaine pour elle alors qu’elle lui arracha son couteau et entreprit de se libérer de son emprise. La lutte ne menait à rien ni l’un ni l’autre, il réussi toute fois à l’agripper par la nuque alors qu’elle s’était soudainement retournée, face au sol. Lâchant des plaintes, l’homme tentait de cette façon de la maintenir au sol et en profita pour vérifier les alentours à la recherche d’une arme.
Plutôt que de lui briser le cou et d’en finir, il s’emblait vouloir voir la couleur de son sang.

love.disaster

Invité

Blacksmith and Pirate

Selen & Loan

“Si vous trouvez que l'aventure est dangereuse, je vous propose d'essayer la routine. Elle est mortelle.” ▬ Paulo Coelho

Les choses allèrent très vite ensuite et Loan eut beaucoup de mal à tenir la cadence. Fidèle à sa réputation, Selen prit les choses en main et batailla avec vigueur malgré leur dur entraînement précédent, ne montrant aucune faiblesse. Sa lame tournoyait dans les airs et tranchait avec précision et vivacité, chose dont Loan était incapable par manque d'expérience. Il échangea des frappes plus défensives qu'offensives avec l'un des hommes, un véritable duel jouant plus sur leur rapidité respective que sur leur envie de se massacrer. Loan n'en avait pas tellement envie, n'ayant jamais dû tuer quelqu'un auparavant - les Orcs, ça ne compte pas - et, de toute évidence, son adversaire cherchait à le tester. Il le laissait le frapper, retenant ses coups d'estoc au dernier moment, et souriait ; il se riait de lui ! L'empoté voyait bien que Loan était novice en matière de combat et tout cela n'était qu'un jeu à ses yeux, le jeu du chat et de la souris... Loan était clairement la souris et c'est cette impression, loin du doute, lui déplaisait fortement. Le forgeron tint la cadence, sa profession lui conférant fort heureusement assez de force dans le bras pour cela. Cela dit, bientôt, il faiblirait, déjà bien épuisé par l'entraînement avec Selen, et alors là...

Pourtant, les choses dérapèrent, avantageusement pour Loan mais non pour Selen. La bougresse, avec habilité et ruse, réussit à attirer les deux hommes encore en vie sur elle. Loan, ayant vu du coin de l'oeil le cadavre encore chaud du troisième, eut une boule dans la gorge. L'action de l'instant ne lui laissa pourtant pas le temps de ressentir de vrai malaise ; il se rua sur le groupe luttant ensemble, les hommes ayant apparemment compris l'évidence même : Selen était bien plus à craindre que lui, et son meurtre commis de sang-froid était la preuve du danger qu'elle représentait. Loan n'avait aucune idée du pourquoi ni du comment ces ruffians en avaient après eux, puisqu'ils n'avaient pas l'air d'être de la milice. Avaient-ils été payés grassement pour avoir leur peau et débarrasser la région de la pirate qu'était son amie ? Et lui, voulait-on sa peau également ou ne l'avaient-ils assailli que parce qu'il était au mauvais endroit au mauvais moment ? Le forgeron n'en savait rien et se força à s'en foutre, devant se concentrer sur la bagarre qui battait son plein.

Rapidement, il vit que Selen perdait pied et se trouva dans une posture très délicate. Sans réfléchir à sa propre survie, Loan fonça sur le gars qui tentait de la pourfendre d'un coutelas mal aiguisé et l'arracha littéralement du corps allongé sous lui. Il l'attira, dos contre lui, vers l'arrière, et les deux hommes chutèrent en un seul mouvement maladroit. Ils roulèrent dans l'herbe en pente et, dans cette lutte incontrôlable, Loan se prit deux coups de couteau, l'un au ventre et l'autre au cou, manquant de trancher sa carotide. Bien heureusement, la qualité de leurs armes étaient plus que discutables ; s'ils avaient eu un outil de la qualité de ceux qu'il forgeait, il aurait certainement perdu sa tête... L'arme de l'assassin lui échappa alors des doigts et, une fois qu'ils eurent fini de rouler, le mercenaire eut la tête dans une flaque de mélasse boueuse et s'étouffa à moitié, Loan eut le souffle coupé en tombant sèchement sur le dos. Il se reprit à temps, cherchant à la lumière du jour tombant la lueur que le soleil ferait sur la courte lame, et finit par la repérer. En même temps que son propriétaire. Tous deux s'élancèrent, l'un à genoux et couvert de boue, l'un à moitié debout mais déjà penché pour l'attraper dans sa main tendue. Loan fut le premier, de justesse, et il se retourna par réflexe vers l'autre. Celui-ci s'empala de lui-même, la gorge la première, en plein sur l'arme tendue d'un bras tremblant.

Une gerbe de sang éclaboussa le bras du forgeron qui en lâcha la garde, sous le choc. Le corps déjà sans vie tomba sur le côté mollement, avec une lenteur qui parut irréelle à Loan. Il regarda longuement ce qu'il venait de faire, involontairement cela dit, estomaqué. Selen, un peu plus loin, jetait sur lui des yeux victorieux, et l'homme du Rohan tenta d'afficher le même air sur son visage, en vain. L'horreur, l'inquiétude, la peur qui lui restait au ventre ne le quittaient pas et il remonta la pente avec une difficulté, tanguant sur ses jambes, légèrement sonné par tout ce remue-ménage. Était-ce là ce que vivait au quotidien Selen ? Loan avait du mal à l'imaginer, à le concevoir, et comprendre comment elle pouvait supporter autant de danger, de risques, et surtout de sang et de violence. Une fois arrivé en haut, il s'écroula à ses côtés, sur le ventre, les bras en croix et resta allongé là. Malgré ses deux plaies, la douleur semblait le fuir, son être encore frémissant sous l'adrénaline. Il n'entendait que son propre souffle, saccadé, et le vent dans les grands arbres bordant sa modeste demeure. Il était en vie... Mais pour combien de temps ?

- Il va falloir que je parte. Bientôt. Je vais au village demain chercher une escorte. Je ne peux rester ici, fit-il, s'étant légèrement relevé sur ses coudes.

the blacksmith and the Pirate

Loan & Selen

La tension était montée d’un coup, prise au piège, c’était comme si Selen pouvait compter les battements de son cœur au vu de la puissance qu’avait ce dernier à taper contre sa poitrine. Son agresseur serrait l’emprise sur son cou, lui infligeant une strangulation suffisamment important pour qu’elle ne l’empêche pas d’attraper une arme dans le cas où il arriverait à en attraper une. Mais elle fut soudainement débarrassée de ce poids, voyant Loan et lui disparaitre dans son champ de vision en amont d’une pente qui les emporta tous les deux.

« Loan !! » Hurla t-elle, l'angoisse dans la voix.

Selen se redressa, prenant appui sur ses jambes et accouru vers la pente. Alors elle ne pu assister qu’à la fin du combat, soulagée de voir que Loan s’en état tiré mais visiblement blessé. Elle l’aida sur les quelques mètres de pente, attrapant sa main pour l’aider à s’ériger enfin avant qu’il ne se laisse gire au sol, recouvrant ses esprits.

« Je partirais en même temps que toi, en attendant il va falloir soigner tout ça Loan. »

Selen empoigna Loan afin de le forcer à se relever. Pas le temps de le laisser reprendre son souffle, guérir ses blessures était d’hors et déjà plus important. Elle l’aida à marcher jusqu’à l’intérieur de sa cabane, ignorant les cadavres et préférant d’abord s’occuper de Loan plutôt que chercher à se débarrasser des corps. Elle le laissa s’allonger sur le lit et entreprit de lui retirer sa chemise afin de constater les dégâts. La plaie au cou ne serait pas dangereuse mais celle qu’il avait au ventre était suffisamment profonde pour que cela devienne inquiétant. Selen ne perdit pas plus de temps pour réagir, elle avait l’habitude de soigner les hommes sur le navire. En tant que quartier maitre et puisqu’ils n’avaient pas de médecin à bord, elle avait dû apprendre certaines choses pour aider Aaren. C’est donc tout naturellement qu’elle savait quoi faire pour lui venir en aide, lui interdisant de bouger en attendant d’aller chercher de l’eau propre et d’autres instruments.

De l’eau chaude, un tissu propre et quelques outils pour recoudre sur quelques points afin d’éviter l’infection et que cela l’handicape à vie. Encore une fois il lui avait sauvé la vie alors qu’elle ne lui avait apporté que de malheurs dans sa petite vie tranquille. On pouvait lire sur son visage, quelques traits de remords, elle se maudissait intérieurement d’avoir accepté qu’il la soigne lors de leur rencontre et aurait mieux fait de s’en aller quitte à pourrir sur le chemin. Au moins il n’aurait pas eu à payer tout cela. Selen déglutit, inspirant profondément avant de nettoyer la plaie afin de retirer le sang qui coulait encore. Puis elle passa l’aguille dans la flamme de la cheminée pour la stériliser et commença le travail minutieux des sutures. L’aiguille perçait la peau à chaud, Selen essayait d’y aller doucement afin de ne pas trop faire souffrir Loan mais ne lui avait toujours pas adressé le moindre regard.

Une poignée de minutes s’écoula le temps qu’elle lui fasse ces soins, puis passa un onguent cicatrisant sur la plaie avant de soigner celle qu’il avait au cou. Un nettoyage et une désinfection avait suffit, toutefois elle lui fit un pansement afin d’éviter les frottements et les bactéries extérieures afin d’accélérer le processus de guérison. Puis elle le laissa un moment, s’occupa d’alimenter la cheminée, silencieuse et visiblement en colère contre elle-même. Elle lui prépara de la soupe, préférant qu’il reste allongé le temps de se reposer et prenait en charge tout le reste.

Alors au bout d’un moment elle revint vers lui, un bol à la main et prit place sur le bord du lit à ses côtés pour lui donner le bol de soupe avec un morceau du pain qu’elle avait fait le matin même.

« J’ai une dette envers toi Loan, elle vient de prendre bien plus d’importance. Je tiens à te rendre la pareille, quand tu passeras sur les côtes pour y rester je ferais en sorte que tu ne manques de rien et que tu ne vives plus jamais cela. »

Selen détourna le regard, se concentrant sur sa soupe et commença à manger. Elle ne voulait pas entendre de « c’est normal, tu aurais fait la même chose pour moi » certes oui, mais elle tenait réellement à se racheter. Il en valait la peine, après tout ils se l’étaient promis.

love.disaster

» In the midst ~ feat. Loan
» Shame on me [Pv Loan]
» [FLASHBACK] Souvenir lointain- Loan
» a pirate's life for me~ Aaren
» [Quête] Le pirate | Cenhelm & Espirek