[Quête] Escorte de caravane - Eard & Destan

“ L'escorte de Caravane ”

Quête

Le soleil entamait sa descente sur l'horizon, prodiguant les bienfaits de ses derniers rayons avant que la chaleur étouffante de la journée ne laisse finalement la place à la fraîcheur de la nuit. Ce début de soirée s'annonçait doux et agréable en ce milieu de la saison d'été, rien de tel qu'une nuit à la belle étoile autour d'un petit feu pour profiter de la belle saison. Mais les temps n'étaient pas à ce genre de festivités, pas quand les pirates ne cessaient d'importuner le Gondor et que la sécurité des routes -déjà fortement compromise à l'époque- ne semblait être qu'une fable de plus.

Sur la route pleine de nids de poule, cahotant, un convoi progressait lentement en quête d'un lieu pour établir son campement pour la nuit, un peu en retrait de la route fréquentée par des malfrats. Le raclement des roues des multiples chariots accompagné du son des sabots heurtant la route durcie par le soleil et les passages incessants qui laissaient des cicatrices dans cette terre, troublaient l'apparente tranquillité des lieux. Seule une fine brise estivale portant le chant frénétique des insectes venait s'y ajouter.

- Hooooooooo !!! Tout doux...

L'homme à la tête du convoi leva son poing en l'air en tirant de l'autre main sur les rênes de son cheval, signalant par à la demi douzaine de chariot derrière lui de ralentir pour enfin s'arrêter. Sur la route se trouvait quelques hommes, là se tenait une ferme où l'on pouvait trouver de quoi se ravitailler et abreuver les chevaux. Quelque chose avait attiré l'attention de cet homme au regard perçant et au visage marqué par le poids des années qui dirigeait cette procession depuis aussi loin qu'il s'en souvenait, connaissant la route dans ses moindres détails tout autant que les pièges qu'elle dissimulait.

Ses deux orbes d'un bleu presque gris contrastant au milieu de sa peau tannée par le soleil se posèrent sur deux têtes blondes qui avaient vu du pays. Tout était dans leur posture, leur regard, son instinct ne le trompait pas et il savait quand il avait affaire à des hommes de bonne carrure. Après un regard par dessus son épaule pour vérifier la situation derrière lui, il talonna sa monture pour se porter à leur rencontre, se tenant tout de même sur ses gardes en cas d'erreur de jugement.

- Eh là messieurs ! De belles épées que vous avez là ! Serriez-vous partants pour la mettre à mon service le temps d'arriver à la prochaine ville ? Nous sommes à court d'homme et on cracherait pas sur un coup de main, ou deux, pour être sûrs d'arriver jusqu'à destination. Je peux vous garantir un bon repas et une place près du feu pour cette nuit.

Escorte de Caravane

Two swordsmen, one task.

Il avait quitté sa maigre demeure ce matin là pour se jucher sur le haut de son cheval, abandonnant une nouvelle fois les maigres parterres de terre qu'il essayait de cultiver dans l'espoir qu'à son retour il ait pu y trouver quelques courges et autres légumes pour se sustenter mais le plus souvent, il ne trouvait là que mauvaises herbes et fruits gâtés par les insectes et les oiseaux. Il ne se plaignait cependant pas, sa chaumière n'avait jamais été visité ar d'autres envahisseurs que de menues bêtes et 'est pourquoi il y laissait à l’abri ses plates, dernier vestige encore éclatant de son passé de soldat. Il préférait ne pas avoir à voyager avec, de crainte de devenir une cible bien trop facile à atteindre.Guidant sa monture de quelques pression des genoux et ce pendant une bonne partie de la journée, il ne tarda pas a arriver a un maigre corps de ferme, lieux de passage connus des itinérants. De nombreuses caravanes venaient ici faire se reposer leur monture après les premières semaines de voyage et Destan espérait y trouver quelques informations pour les caravanes en départ et vérifier, si par chance, on aurait pu avoir besoin de ses services.

Contre une aide aux nettoyages des stalles où se reposeraient les montures des futures voyageurs et où se reposaient déjà celles du fermier, quelques découpe de bois et empilement des stères dans la grange, il pu obtenir un baquet pour se laver, un lit et un menu repas qu'il partagerait avec les habitants de ce corps de ferme. Il appris durant le repas qu'un convoi de caravanier se présenterait sûrement, ils étaient partis il y avait quelques temps déjà et sans doute devraient-ils refaire leur provisions en eau. L'ancien soldat fut ravis d'être arrivé un jour plutôt et de ne pas avoir manqué cette venue. Il savait les temps bien sombres et tristes, il ne doutait pas qu'une aide militaire puisse être apprécié par le chef des itinérants et il espérait ne pas se fourvoyer en cela.
Il partagea le temps qui lui restait avant l'heure du coucher avec les habitants, on joua quelques airs de musique, l'un des bouviers était fort adroit au violon et Destan finit par prendre congés.La douleur dans son bras gauche, fort heureusement celui qui ne tenait pas l'épée, souvenir d'une flèches d'orc ajustée, s'étant réveillée de part les tâches qu'il avaient effectuées, il avait préféré regagner la couche qu'on lui avait gracieusement laissé pour la nuit. Les étoiles étaient devenues bien lumineuses, dispersée sur la voûte céleste. On était en été et il n'était d'ailleurs pas rare de voir quelques étoiles chevelues courir dans l'épaisseur noire de la nuit. Les dieux communiquaient sans doute avec ceux qui pouvaient les comprendre, cela peut-être était-il destiné aux elfes et en y songeant, un visage s'imposa a lui. Il le chassa loin de son esprit, du moins essayât afin de trouver le sommeil mais cette nuit là fut peuplée de rêves a la saveur amère des regrets.

Il s'éveilla le matin, se de barbouilla et alla remercier son hôte qui, grand seigneur, lui offrit une collation matinale avant que Destan ne se charge d'aller étriller sa monture. Il passa quelques à se familiariser avec ce jeune cheval encore fougueux, a le brosser car si le dernier trajet s'était passé sans encombre, il n'était que peu certain que le reste en fut de même et il n'escomptait pas perdre son nouvel ami. Derrière sa crinière désormais tressée, les yeux intelligents de l'animal ne laissait aucun doute quant aux grandes choses qu'ils pourraient accomplir tout les deux. Il avait récupéré l'équidé alors qu'il irait dans les bois non loin de la cahute qui servait de maison. Les sangles en lambeaux ne faisait que peu de doute quant a la destinée de son prédécesseurs et si l'ancien soldat de la Porte Noire chercha le corps du malheureux durant une bonne partie de la journée, il ne trouva rien, si ce n'était, bien des lieux au loin, un cercle volant de charognard.
Alors il s'était octroyé le droit de conserver la bête qui avait de toute évidence été élevée pour être montée. Il venait de terminer de nettoyer les fers de l'animal et de lui flatter l'encolure lorsque les premiers bruit d'un convoi et de ses roues frottant la route sèche et terreuse ne parviennent à ses oreilles.
Il remit prestement la selle de son cheval, ses paquetages déjà préparés avant de le mener par les rennes jusqu'au dehors. Il n'était pas question de manquer la caravane et un potentiel emploi.

Il pris le temps de jauger le contenus des chariots et la quantité d’itinérant pour entendre ce dernier interrompre le convoi avant de s’adresser à eux.
Il tourna la tête vers le second homme que désignait le maître caravanier. Ne l'ayant aperçu plus tôt et ce en dépit d'une forte carrure et d'un air peu avenant. Il avait la mâchoire solide de ces hommes du nord. Il avait sans doute bien des arguments pour prouver au caravanier qu'il pouvait l'embaucher et cela était une bonne chose pour Destan qu'il ait du besoin d'au moins deux hommes. L’ancien capitaine reposa son regard sur le chef des Itinérant avant de lui répondre, suffisamment fort et avec conviction.

« Je serai des vôtres jusqu’à la dernière étape de votre voyage. »

Il énonça tout cela en désignant sa monture et l’épée à l’abri à l’intérieur de son fourreau dans le paquetage que l’animal portait sur son dos. Il ignorait ce que ferait le second homme, mais lui avait fait son choix.

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Les routes du Gondor ne sont pas sûres. On y trouve, d'après les dires, orcs, bandits, pillards et même apparement quelques pirates. Et pire que tout, il arrive qu'on y croise même des hommes du Gondor. Eard n'avait jamais réellement aimé la région, préférant largement les terres plus au nord, bien plus ouvertes à la beauté naturelle et à la grâce féérique que ce royaume renfermé et par trop égocentrique. Mais les affaires restaient les affaires, et il ne pouvait réellement se permettre de faire la fine bouche. Peut-être même de nouvelles rencontrent pourraient-elles lui permettre de changer d'opinion, même s'il en doutait. Les marchands refusaient de faire affaire avec lui, préférant l'envoyer paitre à quelques distance à coup de sobriquets ridicules, le forçant à vivre du pays depuis ces deux dernières semaines. Même Vent-Vif s'amaigrissait, l'herbe ne nourrissant que par défaut un cheval de telle stature. Il faudrait bientôt qu'il trouve quelque chose à faire, s'il voulait pouvoir continuer sa route.
Et trouver quelque chose à faire, Eard s'y employait. Cela faisait maintenant trois jours qu'il remontait les routes, s'arrêtant de village en village, faisant le tours des places et des auberges pour trouver de quoi payer sa maigre pitance. Mais rien n'y faisait, soit les gens ne l'aimaient pas soit ils n'avaient simplement pas besoin de lui. Et il continuait alors sa route, s'arrêtant au bord de celle-ci pour dresser ces camps, espérant comme chaque nuit éviter de devoir tirer son épée.

Encore une nuit tranquille, passé à la belle étoile sous l'éclat brillant des astres dans la chaleur moite du temps estival. Allongé sur le dos, le regard perdu dans le ciel, il avait attendu tranquillement que vienne le sommeil, ne portant guère attention aux sns de la journée. A l'horizon une chaumine, de l'autre côté une colline, et entre les deux, rien, à part lui, qui se préparait pour la nuit.
Au réveil, son ventre grognait d'indignation. La chasse n'avait donné guère de résultat, et le seul oiseau famélique qu'il avait réussi à attraper ne l'avait au final que guère nourris. La faim le tiraillait, et il lui fallait bouger vers de plus verts espaces, a moins de vouloir attendre la fin en rase campagne. Vent-vif renâcla à l'idée de recommencer à avancer, souffrant du même mal que son compagnon, mais quelques petis coups de paume sur les flancs et quelques caresses le convainquirent d'avancer assez pour se remettre sur la route.

Il avançait ainsi, tête baissée, depuis un petit moment, lorsqu'il finit par apercevoir le convoi. Une caravane de taille moyenne, suffisament de chariots pour faire bonne figure sans être toutefois exceptionnelle. Des hommes, des femmes et quelques enfants qui s'affairaient autours des véhicules, parlant, jouant, criant parfois au milieu de la grand route. Et sur la première caravane, un homme à la forte carrure, la lourde voix et aux yeux bleu perçant qui leur faisait signe de ralentir. Instinctivement, la main de Eard descendit de ses rênes pour se placer sur la poigne de son épée.
Heureusement, l'issue était plus heureuse que ce qu'il avait prévu. Le signe lui était destiné, à lui comme à un autre homme sur la route un peu plus avant. Pendant que celui-ci répondait, il se garda quelques secondes pour l'observer. Son cheval semblait mal en point, mais assez énergique, et sa posture trop droite pour celle d'un combattant régulier, mais son arme semblait en effet de bonne qualité, et il jurait pouvoir la manier. A son tour, il répondit au caravanier, ne laissant passer que quelques mots.

"Je suis d'accord. Des repas pour moi et mon cheval, je vous prie. Ou dois-je me placer pour le convois ?"

Il n'avait pas besoin de dire plus ou de se justifier de ses capacités à l'épée ou à l'arc. Se tournant vers l'autre personne qui, à ses côté, venait de rejoindre le convoi comme garde, il lui fit un petit signe de tête respectueux, la chose la plus amicale possible dans ces circonstances. Et, dirigeant son cheval vers l'emplacement indiqué, se dirigea sans autres mots vers son poste de garde.

Escorte de Caravane

Two swordsmen, one task.

Il avait espéré qu'une telle chose se produise, avec ardeur et comme si les dieux avaient entendu ses prières, des chariots avaient finis par apparaître sur le chemin terreux, se balançant d'un côté et de l'autre doucement aux grès des indications des meneurs et des chevaux. Alors que Destan s'était hâté a leur rencontre, il s'était fait héler et il bénit dans son esprit ce jour de chance, il ne passerait pas l'hiver qui viendrait sans quelques pièces dans sa bourse de cuir et il pourrait so'ffrir quelques repas chauds en cas de réels besoins.
Un caravanier à la forte carrure et à la voix puissante, un homme au caractère sans doute bien trempé qui menait son convoi d’une main de maître sans le moindre conflits, des yeux azur qui se voulait aussi observateur que ceux d’une buse. Les itinérants s’arrêtèrent dès qu’il en donna l’ordre, les fermiers et bouviers avec lesquels Destan avait partagé son derniers repas se présentèrent, s’acquittant de la tâche qui leur était dévolue, délestant les carrioles de leur montures pour y apporter celles dont Destan avait nettoyé les stalles. Il était monnaie courante de procéder à ce genre d'échange lorsque les voyages était long et procéder à de tels changement à Minas Tirith était impensable, à moins de débourser bon nombre de pièces, chose que ne pouvait ce permettre le moindre chef d'itinérant réfléchis et modeste.
Il sentit le regard de l’homme que le convoyeur avait hélé en sa compagnie l’observer, son cheval devait bien sembler malheureux mais celui de l’homme ne l’était pas plus, l’ancien capitaine de la Porte Noire arborait une stature droite, digne des saluts militaires du Gondor. L’individu cessa son inspection pour répondre à l'itinérant, acceptant la proposition contre repas pour lui et sa monture avant de demander où il pourrait se placer. Il ne justifia en aucun cas sa capacité à se battre et cela était tout à son honneur, il était inutile de parler de trop, les itinérants savaient ce qu’ils faisaient et seul les actes compteraient durant leur voyage.

Destan retourna le signe de tête amical que venait de lui faire l’homme qui avait répondu à l’invitation du caravanier, montant sur son cheval, avant de s’adresser au convoyeur pour discuter des modalités des tâches qui leurs étaient dévolu ainsi que de la destination et du paiement. Il savait, connaissait par cœur le mode de fonctionnement des ces convois et il n'avait aucune crainte à s'adresser aux itinérants, il valait mieux leur montrer que l'on était habitués à avoir affaire avec des gens de leur guildes , l'homme qui s'était joint à la compagnie en même temps que lui n'en avait peut-être jamais fait l'expérience et Destan pourrait sans aucun doute traité avec le maître caravanier de leur contrat en toute équité, pour eux deux sans paraître déplacé. On ne pouvait exiger trop des convoyeurs, leur mode de vie était particulier et modeste, ainsi, il ne fallait pas s'attendre à devenir l'homme le plus riche du Gondor mais on pouvait être relativement bien payé. C'est ainsi qu'il appris que le chef des itinérant se nommait Burrich et que le convoi s’en allait vers Dol Amroth, cité de naissance Destan. Sans doute trouverait-il là, si les temps ne s’étaient pas assombris de nouveau et que les pirates n’avaient atteint la citadelle. Il l’espérait fortement.

Le maître caravanier ne tarda pas à lui confier sa mission première et l’enjoignit à rejoindre le second homme et à attendre qu’ils en aient terminé avec les chevaux et les réserves en eau. Ils serviraient tout deux d'éclaireurs pour le moment et monterait la garde lorsque le convoi s'arrêteraient pour permettre aux gens qui la composait de se nourrir. Il n'était pas impossible qu'ils se retrouvent à devoir chassé s'ils arrivaient dans une zone où e gibier étaient abondant mais dans le cas où rien ne se présenterait, ils auraient néanmoins tous de quoi se sustenter, bien qu'il faille se contenter de repas sommes toutes frugals.
Il fit avancer sa monture, qui serait ravie d’obtenir du foin en quantité lors du trajet car l’errance qu'elle avait subit l’avait amaigrie . C’est pourquoi Destan se montrait particulièrement attentif et doux avec son cheval, de quelques pressions des genoux et claquements de langue, il mena l’animal. Par chances, l’étalon était docile, une bête utile pour un soldat et il était heureux qu’elle lui soit parvenue bien qu’il n’ait toujours pas trouvé de nom à son nouveau compagnon de route, cela ne tarderait sans doute pas, il n’avait simplement pas encore eu connaissance de ses capacités.
Arrivant à la hauteur de l'homme, il s'adressa à lui, avec boniment, il ignorait si son interlocuteur serait des plus affables, cela aurait des plus déplaisants qu'il le soit mais il ne pouvait de toute évidence en juger. Il était bien plus jeune que lui, sans doute la moitié de son âge mais il avait la carrure d'un homme fait et c'était tout à son honneur, en cas de conflits sur le chemin, cela suffirait peut-être à dissuader quelques uns de leurs opposants.

« Il semblerait que nous revêtions les mêmes fonctions durant ce voyage...»

Il tendit sa main vers le jeune homme, se penchant sur son cheval avec souplesse, en gage de salue, de respect. Il était inutile d’ignorer, de se mettre à dos l’individu avec lequel on assurait la protection d’un convois, surtout que ce dernier s’était montré des plus polis précédemment.. Ils auraient tout à charge de jouer le rôle d’éclaireur, de garde et il était important pour l’ancien Capitaine de savoir s’il pouvait se fier à la lame et aux bras du jeune homme, non pas qu’il est pu en douter, mais n’importe qui avec une épée pouvait prétendre savoir se battre, alors, toujours la main tendue, il lui offrit son nom, dans le but de converser le temps que les Itinérants échangent de montures avec ceux du fermier.

« Je me prénomme Destan. »

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L'autre homme était resté derrière, probablement plus enclin aux discussions et aux accolades que lui. Le travail était un travail, rien de plus, et même les contrats ne l'intéressaient que peu tant qu'il était nourris durant le voyage et payé à sa fin. De même la destination de l'équipage n'avait que peu d'intérêt, vu le manque total de destination claire porté par le cavalier. Et les gens de la caravane, passagers comme conducteur ne l'intéressait au final que peu. Après tout, que feraient-ils sinon le saluer poliment, peut-être échanger quelques civilités, puis finalement retourner à leurs occupations, sans lui accorder d'importance ou simplement en le pointant du doigts, avec quelques commentaires acerbes pour accompagner tout ça. Non, le poste d'éclaireur était parfait pour lui. Tranquille, suffisamment éloigné des autres pour ne pas causer de problèmes, et premier à être informé si le danger se présentait vers l'avant. Même l'allure de la caravane n'était pas exceptionnel, il n'avait donc que peu à forcer, et Vent-Vif pourrait même se reposer un moment.

Il lui suffirait de s'avancer en expédition toutes les heures, de signaler les problèmes possible à son nouvel employeur, puis de repartir en garde avant. Et si jamais il avait le malheur de tomber sur un quelconque "empêchement" il pourrait s'amuser un peu. Son épée et son arc n'avaient pas été sortis depuis un moment, et même si la chose en soit n'était pas désagréable il devait faire attention à ne pas manquer d'exercice. Au pire, il pourrait se rabattre sur du gibier s'il en croisait dans la forêt, mais rien n'était moins sûr. enfin... il ne connaissait pas vraiment cette partie des terres, au moins aurait-il l'occasion de les découvrir tranquillement.
Des bruits de sabots le tirèrent de ses réflexions. Il regarda derrière lui, juste assez pour voir l'autre bretteur remonter le chemin à sa suite. Hum, il devait probablement avoir été désigné éclaireur lui aussi. bah, sa tranquillité en serait peut-être amoindris mais pas encore anéantie. Après tout, il pouvait même se révéler quelque de sympathique, avec un peu de chance... Bon, il ne croyait pas réellement en cette hypothèse, mais après tout le destin l'avait surpris de nombreuses fois.

Il le détailla un peu plus longuement. Un grand-père, probablement le double de son âge. Il pouvait probablement encore manier l'épée, mais ses réflexes et sa vue seraient-ils au rendez-vous ? Le jeune homme s'en savait rien, et il attendait de pouvoir le découvrir. Au moins fit-il preuve de politesse, se présentant en lui tendant une main amicale. La serrant avec poigne mais sans excès de force, Eard fit de même, obligé qu'il était par les circonstances.

"Enchanté de vous connaitre. Je m'appelle Eard. Eard Wreacca."

Il laissa quelques secondes à l'homme pour réagir à la mention de son nom. Après tout, il était peu courant de croiser un homme qui portait un titre d'exilé en lieu et place de patronyme. Quelle serait-ça réaction, le Dunlending ne le savait pas, mais elle lui donnerait un indice intéressant sur sa future conduite lors de l'expédition. Essayant de ne pas achever directement la conversation laconique habituel, il se fendit de quelques phrase sur un ton badin, espérant que le vieil homme ne lui en tienne pas rigueur.

"En effet, il le semble. J'espère que le voyage sera calme, et les ennuis éloignés. Je commence à être fatigué de ces routes du Gondor si peu sûres au voyageur. Mais bon, si jamais, nous seront-là, n'est-ce pas ?"

“ L'escorte de Caravane ”

Quête

Le convoi pu enfin faire une halte pour faire une pause, laisser souffler et changer les chevaux tout en les faisant boire mais il n'était pas encore temps pour notre vieil homme de trouver le repos, pas tant que sa caravane n'était parvenue à sa destination. Ravitaillement, vérifications, recrutement, les activités étaient nombreuses à la station relais, pas le temps pour lui de lambiner. Heureusement, son temps ne fut pas perdu pour ne pas dire qu'il en gagna dès que son regard se posa sur deux spécimens de sexe masculin qui avaient tout l'air d'avoir vu du pays. Après tant d'années dans le métier, lui qui servait d'éclaireur dans ses jeunes années avant d'évoluer peu à peu jusqu'à prendre la tête du convoi, il savait reconnaître des combattants quand il en voyait mais de là à dire s'il pouvait leur faire confiance, seul le temps le lui dirait.
Leur annonçant qu'ils seraient éclaireurs, il leur demanda de rester à l'écart le temps des préparations avant de parler affaire, car il s'agissait de cela, d'affaires. Un grand blond plus âgé d'apparence que le brun à l'air ténébreux prit les devants, venant le trouver pour discuter du travail qu'il leur proposait. Son instinct ne l'avait pas trompé et un large sourire vint fendre son visage parsemé de rides. L'homme du nom de Destan connaissait son affaire presque aussi bien que lui et il était heureux d'avoir affaire à un homme d'expérience plutôt que de devoir expliquer le fonctionnement d'une caravane à un homme qui ne venait que pour saler ses épinards en ces temps difficiles.

Le convoi se dirigeait vers Dol Amroth, une ville qui n'était sans doute pas inconnue au grand blond. Le chef caravanier, qui avait autre chose à faire que de chaperonner deux nouvelles recrues les laissa faire connaissance avec le reste de la caravane. Après tout, ils auraient à assurer leur protection tout en veillant à ne pas les mener tête baissée dans un traquenard, en échange de quoi, ils auraient foin et eau pour leur cheval, ainsi que de la nourriture dans leur propre assiette.
Le convoi était important, composé d'une demi-douzaine de caravanes transportant étoffes, laines venant du gouffre de Helm ainsi que des denrées sans oublier un petit coffre contenant la cagnotte du convoi, bien gardée dans la caravane de front. Les assauts étaient courant et se répétaient de plus en plus dernièrement. Il n'arrivait pas une fois où ils ne faisaient face à ce genre de dérangement et ce n'était pas parce qu'ils n'avaient encore rien rencontré sur leur chemin que cela ne viendrait pas, bien au contraire.
Le sachant bien et se méfiant de tant de calme, le vieil homme préférait prendre les devants en embauchant ces deux hommes qui auraient sans aucun doute l'occasion de croiser le fer avec des bandits, même s'ils avaient peut-être plus à se méfier d'un homme qui avait porté bien trop d'attention à la caravane de front quand il l'avait embauché, un nouveau visage dont il se serait bien passé si les temps n'avaient pas été aussi difficiles. Petit de taille, les cheveux longs et le nez busqué, il ne restait qu'à mentionner ses petits yeux et sa capacité à se mouvoir silencieusement pour douter de ce personnage étrange qui n'a rien d'un caravanier mais tout du bandit de ruelle. Le vieil homme avait longuement hésité avant de l'accepter, plus par besoin que par choix. Après tout, il n'avait qu'à garder un œil sur lui.

Le temps filait vite et il était déjà temps de partir. Remontant sur son cheval, imité par les autres, il leva le poing haut dans le ciel avant de le lancer en avant pour signaler le départ du convoi. Ils n'avaient pas le temps de lambiner, ils étaient attendus à Dol Armoth et ce n'était pas en comptant les brins d'herbe qu'ils y seraient en temps voulu. Les éclaireurs partirent devant, lui derrière avec le reste de la caravane sur ses talons et alors que la dernière caravane quittait la ferme, il talonna son cheval pour se porter à la hauteur de ses deux nouvelles recrues, leur faisant un signe discret. Loin des oreilles indiscrètes, il pouvait parler, faire part de ses soupçons. Il se pencha légèrement vers le plus âgé des deux, parlant cependant assez fort pour être entendu du plus jeune sans se faire entendre de la carriole derrière eux. Il désigna l'énergumène d'un léger mouvement de tête, plissant les yeux.

- Voyez cet homme au grand nez tordu ? Gardez moi un œil sur lui et je pourrais dormir les deux yeux fermés pour cette nuit. J'aime pas trop son air de fouine et vous savez à quel point les rats aiment le grain.

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Destan était resté en arrière pour discuter avec le maître caravanier. C'est ainsi qu'il appris leur destination et il fût ravi d'apprendre qu'ils se dirigeait vers Dol Amroth, interrogeant Burrich, le chef des Itinérants sur sa connaissance de cette famille de caravaniers à laquelle appartenait sa mère, interrogeant sur la reprise du flambeau par un lointain cousin. Il fût ravi d'apprendre que tout allait pour le mieux et qu'ils entretenaient avec son interlocuteur des relations tout à fait cordiales. Il s’enquit par ailleurs des choses convoyées, certains caravanes étaient chargées de cargaisons ayant plus ou moins de valeurs et il était important de savoir à quoi s'en tenir, bien que soi le maître convoyeur ait eût à transporter des objets très importants, il les gardait bien à l'abri dans une charrette à l'air tout à fait banal et il n'en avisait aucun membre de l'équipage si ce n'était une personne de confiance. Une fois tout ce qu'il était venu chercher comme informations obtenues, il salua ceux avec qui il avait discuter et gagna le devant de la caravane dans un petit trot. Il était plus que temps de faire connaissance avec l'homme qui avait été embauché en même temps que lui afin de partir sur de bonnes bases de travail. Il ne voulait en aucun cas passer un mauvais voyage à devoir partager informations et tâches avec un individu imbuvable. Espérant que ce dernier n'ait pas eu une mauvaise impression de lui depuis l'instant où ils avaient été recrutés, il arriva à sa hauteur, un air aimable, affable et poli, qui seyait à tout commencement de conversation si l'on souhaitait qu'elle aboutisse sur de bonnes choses.

Il laissa l'homme qu'il avait rejoint le détailler. Il devait avoir l'air d'un grand-père à ses côtés mais il n'en prenait pas ombrage, telle était la triste réalité. Il s'attendait également à ce que ses réflexes soient remis en question et il espérait ne pas avoir à prouver que de ce côté ci, tout irait alors pour le mieux.
Le jeune homme se présenta, saisissant la poignée de main tendue, répondant à ses précédentes paroles. Peu étaient de ceux qui avait la possibilité de porter un nom, un surnom et si certain l'obtenait après de hauts faits, d'autres par punition. Si cela était le cas pour l'homme avec qu'il assurerait la surveillance de la caravane il l'ignorait, cela n'était pas une pratique des plus courante. Il n'avait en réalité que très peu de connaissance sur les régions autres que le Gondor si ce n'était le Rhovanion.

L'homme, sans doute originaire du Rohan de part son accent maintenant qu'il y prêtait attention, s'autorisa à converser avec lui, lui exprimant son envie d'un voyage calme. L'idée qu'il ait peut-être pu être un Dunlending lui traversa l'esprit mais il n'y prêta guère plus attention, ce n'était pas la nationalité qui faisait un homme. Il reporta son attention sur individu en question. Il se disait las de ces routes emplies d'insécurités pour bon nombre de voyageurs et un rictus se peignit sur son visage. Le jeune homme n'avait encore rien vu, ou alors il avait eût la chance de ne pas croiser d'orcs, là, ils se dirigeaient vers les ennuis, la caravane longeraient sûrement la côte, il y aurait toujours des acheteurs pour des tissus aussi grossiers soient-il et des semences. Combien avaient perdus leur récoltes sous les assauts des pillards Haradwaiths ? Ils allaient au devant du danger et comme il l'avait fait si bien remarquer, ils seraient là..

« Avant, elles étaient bien différentes, mais cela était ainsi lorsque le Gondor avait encore la force de contrôler le Mordor. »

Son regard s'assombrit légèrement, oui tel avait été le cas lorsque l'Isenmouthe, le Núrn et l'Udùn étaient sous la surveillance des Intendants et de ses gardes, mais cela appartenait au passé, les Uruks, les orcs se baladaient sans gêne dans leurs contrées, les pirates remontaient les fleuves. Le monde qu'il connaissait avait changé, l’insouciance et l'innocence de l'enfance avait été balayée aussi rapidement que les nuages sombres venus des plaines de Gorgoroth s'étalaient sur le ciel autrefois azur. Ils auraient dû le pressentir depuis longtemps, depuis les longs et froids hivers des siècles passés, depuis la.guerre civile et les grandes maladies, depuis que les neufs avait pris Minas Ithil. Ils n'avaient eu de cesse d'alerter le Gondor, les Uruks et créatures de l'ombre se rassemblait loin a l'abri de la porte noire.

« Comment souhaitez-vous vous placer en tant qu'éclaireur ? »

Destan était habitué à ce genre de travail, lorsque les éclaireurs avaient la chance d'être deux, l'un se portait en avant à quelques demi lieu pendant que l'autre assurerait quelques aller-retour vers la caravane, transmettant l'information qu'il n'y avait rien a craindre par devant eux.
Il était heureux que l'homme ait semblé capable de tirer à l'arc, l'ancien capitaine n'en portait pas, se sachant bien moins adroit, préférant le combat rapproché et les coups plus ou moins furtifs avec sa dague. Et même désarmé, il savait qu'il pourrait prendre le dessus sur ses adversaire en dépit de l'âge que son corps faisait apparaître. Leur discussion fût interrompue par des bruits de sabots se rapprochant d'eux. L'ancien capitaine de la Porte Noire tourna la tête pour voir arriver le chef des itinérants, hochant une nouvelle fois la tête pour le saluer, se déportant légèrement sur le côté pour qu'il puisse rester à leur hauteur. Ce dernier leur appris la méfiance qu'il éprouvait pour l'un des individu présent sur le convoi. Se gardant bien de tourner la tête pour savoir de qui il était question, il s'appuya sur la description fournit sur le rat en question. Comment pouvait-on avoir la décence de partager les repas, les nuits et les longues journées de marches avec des caravaniers pour mieux les voler après ? Sa mâchoire se serra et il hocha la tête avec raideur.

« Soyez assuré de notre garde, s'il ose s'approcher d'un peu trop près, nous lui ôterons l'envie de recommencer. »

Il savait les temps difficiles et il connaissait la pauvreté pour avoir essayé de survivre depuis qu'il avait abandonné son travail de soldat, mais le vol était honnis en Gondor, ceux qui était pris à chaparder, et avec leur larcin finissaient souvent en pleurant l'une de leur main ou exilé en Mordor. Désormais, plus personne ne voyait cette perspective comme une solution pour se racheter en dépit de condition de vie ardues, mais bien comme la pire des sentences.

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Le voyage se déroulait, assez tranquille. L'homme âgé qui avait été embauché en même temps que lui l'avait rejoint, discutant avec lui de quelques paroles légères. Il ne semblait pas un homme mauvais, même s'il n'avait apparement pas l'esprit à répondre à l'ironie du jeune cavalier. Il avait, à vrai dire, plus l'air d'un chef de garde ou d'un soldat de rang que d'un coureur de rue. Si cela surprenait réellement Eard, il préférait ne rien en laisser paritre, préférant ne pas risquer d'insulter son nouveau compagnon, et n'ayant de plus aucune envie de fureter dans son passé ou sa vie privé. Il se contenta donc de badiner légrement avec lui, exposant son propre point de vue sur la question.

"Ma foi... j'évite de dépendre d'un état ou d'une ville pour me protéger. Les résultats sont souvent contrariant, et je préfère porter dans le dos une lame à laquelle je puisse me fier."

La discussion tranquille fut cependant interompue par une question de travail, qui laissa Eard pensif pendant quelques instants. Il avait souvent eu l'occasion de travailler en tant que garde et éclaireur, mais presque jamais en équipe avec un autre homme, et ne connaissait que peu les subtilités inhérentes à ce genre de cas. Réfléchissant logiquement, il se dit que les éclaireurs devaient se partager le travail, soit sur les côtés, soit par l'avancement. Et le plus logique pour un éclaireur serait d'aller de l'avant, probablement à tour de rôle, pendant que l'autre restait à mi-distance de la caravane. En espérant que la réponse satisferait son collégue de travail, il s'autorisa quelques mots.

"Je vais me porter de l'avant, pour faire une meilleur reconnaissance. Je reviendrais au prochain quart, que nous puissons échanger de place, si cela vous convient."

Il se tut soudainement, alerté par le bruit des sabots derrière eux. Il tourna la tête en même temps que Destan, juste à temps pour voir se profiler sur le sentier la silhouette du chef de la caravane, l'homme qui les avait engagés. Se détendant juste assez pour avoir l'air naturel, il se dit que le caravanier créait lui-même les problèmes qu'il aurait à affronter. S'il ne triait pas les gens à l'entrée de sa caravane, il n'avait aucun moyen d'être sûr qu'il ne prenait pas avec lui un voleur, coupe-bourse, ou simplement une taupe d'un groupe de bandit qui se chargerait de créer la panique au milieu du camps lors de l'attaque.
De même, il n'appréciait que moyennement la remarque du caravanier. Après tout, il était l'un des premier à être jugé au physique, que ce soit à tort ou à raison, et commençait à développer une allergie à ce genre de jugement. Mais en bon employé il se tut, garda ses remarques pour lui, et approuva d'un hochement de tête celles de son camarade.

Celui-ci faisait réellement tâche parmi ceux qui errent sur la route. Plus qu'un soldat de rang, sa voix avait les inflections fermes de celui qui sait commander et rassurer ses troupes, tout en faisant attention à ce que les objectifs soient accomplis. Le gardien d'une porte, ou le lieutenant d'un seigneur de guerre, peut-être ? Les questionnement redoublaient, mais la gêne aussi, car il fallait une bien étrange histoire pour qu'un homme comme ça se retrouve sur les routes...ou pour qu'un forestier acquiert les accents d'un général.
Faisant un petit signe à Destan, il attendit que le maitre de caravane soit partit pour signaler son départ.

"Je vais me placer à un lieu e distance vers l'avant. En cas de problème, vous verrez mon cheval, et je l'espère moi dessus. Si jamais il y a un problème, un enlisement ou un arrêt, venez me chercher, s'il vous plait. J'aimerais bien ne pas être pris pour un déserteur."

Talonnant légèrement Vent-Vif, juste assez pour le lancer vers l'avant, il se retourna pour ajouter.

"Méritons notre salaire... et faite attention à notre homme. Il est dur d'être payé par un macchabée ou un homme à la bourse coupé. Je vous fait confiance."

Et il poussa Vent-Vif. Ses dernières paroles n'étaient guère amicales ni même légèrement sympathiques, mais il n'était pas là pour la sympathie. Sa survie venait en premier, plaçant son travail en deuxième.. et la sympathie loin derrière. Faisant passer le cheval à une petite distance de la route, attentifs aux diverses présences des lieux et possibilités d'embuscades, il se mit à réfléchir, et à espérer que les diverses craintes, que ce soit celles du caravanier ou les siennes, se retrouvent infondées.

Escorte de Caravane

Two swordsmen, one task.

Le jeune homme qui avait été embauché en même temps que lui se montrait affable, du moins, suffisamment pour que le début de ce voyage ne fasse partie de ceux détestables et amères qui faisait regretter d'y avoir participé. Non, tout semblait pour le moment aller pour le mieux, ils auraient de quoi se nourrir et dormir ce soir, cela était le plus important et il fallait s'en réjouir temps qu'ils le pouvaient. Eard lui révéla qu'il évitait autant qu'il le pouvait de dépendre d'un état, d'une région, d'une ville pour assurer sa protection, à l'inverse des citoyen du Gondor, argumentant qu'ainsi, lorsque les choses tournaient mal, il était sûr de compter sur lui-même et sur son épée avec une confiance sans doute absolue.
L'homme mûr aux cheveux couleurs des blés désormais parsemé de blanc répondit dans le même souffle à son compagnon de voyage, sa voix reprenant le ton affable, du moins essayant du jeune homme.

« Malheureusement, tous n'ont pas les moyens de se défendre et certains œuvrent à leur place pour garantir leur sûreté. Mais vous avez raison également, il vaut mieux se fier à soi-même, l'on risque moins d'être déçu ou d'en pâtir. »

Il dit cela avec amertume. Il avait protégé, veillé sur le Gondor en donnant des années de sa vie, il ne regrettait en rien cette loyauté, ce dévouement, mais lorsqu'ils avaient dû affronter des choses bien trop sombres pour de simples Hommes et que le Gondor les avait rappelé à lui, ce qu'on leur avait offert en échange ne pouvait combler l'amère déception d'avoir faillis à sa tâche par manque de soutien, par manque de moyens offert par les intendants de leur patrie.
La discussion qu'ils étaient en train de mener fût stoppé quelques instants plus tard, alors que le silence s'étendait entre eux par Destan, qui ne souhaitant pas rester sur une note bien sombre questionna celui qui prendrait le rôle d'éclaireur sur la façon dont il escomptait travailler. Eard Wreacca ne tarda pas à lui répondre qu'il se porterait vers l'avant afin d'avoir une connaissance supérieure de la route sur laquelle ils allaient évoluer, réalisant ainsi son rôle d'éclaireur pour s'assurer que la voie était libre avant de revenir pour qu'ils puissent échanger leurs rôles. L'ancienne capitaine de la Porte Noire hocha la tête, celui lui convenait parfaitement et il était heureux de voir un jeune homme aussi dégourdis et motivé par la tâche.
Des claquements de fer battant la terre sèche les arrêtèrent dans leur conversation. Le chef des Itinérants venait à leur rencontre et ce dernier ne tarda pas à s'adresser à eux, le mandant de garder un œil sur l'un des individus de la troupe bien hétéroclite qu'ils formaient. L'ancien Capitaine de la Porte Noire s'empressa de répondre, sans la moindre envie de passer outre l'autorité ni de s'exprimer à la place de son camarade, mais il était des habitudes qu'il était difficile de refréner. L'éducation martiale voulait que l'on répondre à son supérieur dans les plus brefs délais, en étant concis et sûr de soi, et Destan n'avait pas manqué de s'y tenir. Eard s'éloigna ensuite, lui adressant un signe avant de lui signifier là où il se placerait et ce qu'il espérait que l'ancien garde du Gondor face en cas de problème. Le blond lui répondit dans un sourire entendu :

«N'ayez aucune crainte là-dessus, mais si ce que vous rencontrez est trop grand pour vous, il est parfois préférable de passer pour un fuyard que pour un idiot.»

Destan était certain de ce qu'il avançait. Face à la menace du Mordor et des orcs, ils avaient été parfois bien trop audacieux et ils en avaient payé le fer-prix avant d'admettre que la bravoure était inutile pour les morts. Les marais avaient noyés suffisamment de corps pour ne pas avoir à ajouter les leurs aux dépouilles et aucun garde aurait pu nier le fait qu'il avait un jour fuit. Et même si cela les avait sauvés lors que les créatures des ténèbres avaient traversé l'Isenmouthe, l'Udùn et la Porte Noire, la fuite conservait depuis ce jour un goût bien âcre. Éloignant ces souvenirs terribles, il vit le jeune homme se retourner après avoir talonné doucement sa monture pour s'adresser de nouveau à lui. Il lui conseilla vivement de garder à l'esprit la vigilance constante dont ils devraient faire preuve afin de mériter leur salaire et bien que ce fût légèrement insolent de la part du second éclaireur de croire que Destan pourrait laisser arriver une telle chose sur cette caravane, il ne répondit pas. Prudence était mère de sûreté et il n'était pas inutile de répéter parfois les choses. Eard, car tel était son prénom et qu'il serait amené à l'usiter, avait néanmoins jugé bon d'ajouté qu'il lui faisait confiance et cela était une bonne chose, il était préférable qu'ils se fassent mutuellement confiance et tel était le cas pour Destan quant aux capacités de surveillance de l'homme. Le cheval s'éloigna doucement sur ces dernières paroles aux accents bien plus sérieux que les précédentes. Avant qu'Eard soit hors de portée, Destan lui lança une dernière recommandation, bien qu'il espérât que l'éclaireur n'y réponde jamais lorsqu'il se serait porté loin devant eux.

« Si jamais vous êtes en fâcheuse posture ou que vous voyiez quelque chose d'hostile, sifflez, cela laissera le temps au convoi de se mettre à couvert et d'organiser sa défense. Je sifflerai aussi si quelque chose ne va pas à mon niveau.»

Il aurait pu ajouter qu'à ce signal, il serait sans doute venu lui prêter main forte, mais les caravanes étaient bien plus importantes à protéger qu'un seul homme la composant, il en avait toujours été ainsi et bien que cela fût parfois injuste, ce genre de précaution et d'agissement avait souvent permis à des contrées en pénurie de certains aliments de se les voir apporter sans trop d'encombres. Un convoi était un cœur dont les routes étaient les artères, il ne fallait que rien ne puisse les couper ou les bloquer, ils étaient là, les éclaireurs, les garant de ce fonctionnement vital et séculaire. Il espérait néanmoins que tout ceci n'arrive jamais lors de leur voyage et qu'il se soit totalement fourvoyé sur l'état des routes du Gondor. Mais il n'y croyait pas vraiment. Il regarda ainsi le jeune homme s'éloigner, embrassant du regard à son tour l'entièreté du convoi avant de se montrer tout aussi attentif que devait être Eard, guettant le moindre bruit, le moindre mouvement suspect.

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Sujet: Re: [Quête] Escorte de caravane - Eard & Destan Mer 2 Sep 2015 - 19:23

“ L'escorte de Caravane ”

Quête

Le convoi voyagea sans anicroche, cahotant cahin-caha sur les routes criblées de nids de poule et autres trous, la chaussée déformée projetant de la poussière et des cailloux de part et d'autres des chariots. Soulagé d'avoir pu trouver une escorte satisfaisante pendant sa dernière grande halte, le chef de la caravane pu se concentrer sur son travail, maniant d'une main de fer son convoi marchand tandis que l'autre ne lâchait pas les rênes de sa fidèle monture.

Le soleil déclinant sur l'horizon, teintant le paysage de couleurs enflammées, le convoi ralentit alors que l'homme au visage buriné levait le bras, le poing serré, pour signaler l'ultime halte de cette journée bien avancée. De son regard expérimenté où perçait le poids des ans, il avait repéré un coin à l'écart de la route où il leur serait plus aisé de s'installer. Il connaissait déjà le terrain pour avoir déjà fait une halte en ces lieux, empruntant souvent cette route et laissa ses hommes s'installer calmement, gardant un œil sur leurs faits et gestes. S'affairant de son côté, il laissa ses deux nouvelles recrues découvrir le terrain, ses points forts et ses points faibles, se préparer à la tâche qu'il leur avait confié.

La lune dispersant ses rayons blafards sur le petit groupe dont seul les crépitements du feu venait troubler la tranquillité, Les deux hommes ainsi séparés pour leur garde, gardant un oeil aussi bien sur une quelconque menace extérieure que sur ce qui pourrait venir de l'intérieur, la nuit passa sans autre ombre que des nuages passant devant l'astre lunaire.
Comme une ronde dansée à des années lumières entre deux amoureux intemporels, la lune laissa la place au soleil, la nuit à la lumière et alors que le jour poignait à travers les quelques arbres bordant le camp, l'activité montait peu à peu, bourdonnant autour du feu tandis que la caravane préparait son départ pour une nouvelle journée sur les routes. Le ciel où pointait quelques nuages annonçait un voyage moins chaud que la veille alors que l'horizon était assombris par une nouvelle menace.

Invité

La nuit s’était plutôt bien passée. Même s’il n’avait pas pu exactement profiter de la chaleur du feu de camp, ayant préféré tenir la garde à la bordure du cercle de caravane, au moins avait-il eut droit à son repas chaud et à son temps de repos. L’endroit était plutôt tranquille, et la place choisie suffisamment dégagée pour qu’on puisse voir venir de loin d’éventuels brigands, ils n’avait donc pas eu à s’affoler concernant la sécurité. Et vu le nombre de personnes pour prendre les quarts nocturnes, il avait eut largement le temps de s’octroyer un bon sommeil réparateur.

S’étant rapproché du coeur de la caravane tôt le matin, il regardait avec un intérêt mitigé les gens qui s’affairaient dans le convoi. Préparation du repas, réorganisation de l’ordre des chariots, et de l’intérieur même des chariots, discussions, rires et disputes, voir un peu de marchandage et de troc à l’occasion…. bref, un camps plein de vie et d’agitation. Eard eut la pensée fugace qu’il aurait pu faire parti de ce cercle, s’il avait choisi de se poser sur une ferme ou de reprendre l’élevage de chevaux familial. D’une pichenette mentale, il chassa cette étrange idée, et continua son tour au milieu du camps.
C’était surtout une simple formalité, mais aussi une partie de son travail à ne pas négliger. Après tout, il existait autant de risques provenant de l’intérieur que de l’extérieur. Peut-être pas sous la forme d’orcs enragés et d’épées tranchantes, mais des risques non négligeables néanmoins. Il suffit d’une personne instable ou d’une échauffourée mal réglée pour que la caravane entière se retrouve plongée dans la panique.

Mais bon… Ils semblaient tous être de sages petits paysans bien propres sur eux, et incapables de faire le moindre mal à une mouche. Il refit un petit tour, par acquis de conscience, mais ne pu voir beaucoup plus de chose qu’à son premier passage. Il essaya donc de retrouver le chef de convoi, histoire de prendre les ordres de la journée. La tâche n’était pas bien difficile, le grand gueulard étant au centre du camps, pressant les uns à repartir et les autres à se remettre en file. A côté de lui se trouvait les autres garde, dont celui qui s’était fait recruté en même temps que lui. S’avançant de quelques pas, il fit un signe de tête aux autres, attendant qu’on lui donne la parole pour son rapport.

“Tout à l’air calme, autant dans le camps qu’à l’extérieur. Si j’étais du genre parano, je me dirais que ça cache quelque chose, mais à part ça… il semble que nous n’ayons qu’un voyage tranquille en perspective.”

Il refit un pas en arrière, croisant les bras alors que ses autres se mettaient à parler, discutant de points de détails et d’affectations. Il fit comprendre de manière simple et clair qu’il n’avait cure de l’endroit où il se retrouvait tant qu’il n’était pas en compagnie de bavards ou de gêneurs. La place d’éclaireur lui irait parfaitement bien si elle pouvait lui échoir à nouveau, mais peut-être que d’autres voudraient aussi s’éloigner de cette source d’agitation pour se payer une petite journée de calme.

Sujet: Re: [Quête] Escorte de caravane - Eard & Destan Mer 7 Oct 2015 - 22:52

Escorte de Caravane

Two swordsmen, one task.

La nuit avait été calme, reposante pour la plupart des membres du convoi mais les gardes, chacun s'étant répartis selon un quart de veille, avaient eût à surveiller les alentours ; Après tout tel était leur devoir. Bien qu'ils aient tous jouis d'un temps de sommeil en moins, leur dîner servi chaud les avaient suffisamment contenté en plus du temps de repos qui leur avait été octroyé. Destan en avait profité pour prendre le sien sur l'heure du repas, discutant avec nonchalance sur tout un chacun, racontant une partie de son enfance avec les itinérant, ce qui ravis la majorité des gens avec qui il conversait. Il évita néanmoins de s'étendre sur sa carrière de soldat, préférant discuter des nombreuses régions traversées, du cours du blé, des dernières attaques en dates.

La nuit avait finis par laisser place au jour, à l'affairement des uns et des autres pour préparer le départ, tous riant, conversant à la tâche. La clairière où ils s'étaient installés était pleine de vie et il faudrait bientôt la délaisser. La moitié des gardes surveillaient encore les alentours tandis que les autres étaient à bâcher les convois, à harnacher les chevaux et aux derniers préparatifs. Destan avait pris part a la pose des larges toiles qui serviraient à couvrir les effets personnels des caravaniers s'il se mettait à faire mauvais temps. Ils s'en servaient comme tente de fortune à la tombée de la nuitée et bien que cela ne fût pas une tâche des plus ardue, le travail pris un peu de temps. Heureusement pour l'escorte, cela n’avait en aucun cas empiéter sur le programme d'avancée de la journée et alors que les gardes se réunissaient pour se voir distribuer leur autres, les derniers caravaniers en retard dans leurs préparatifs se hâtèrent de terminer. Ils s'étaient tous réunis autour du chef des itinérant, faisant leur rapport de la nuit avant de recevoir leurs ordres.

Le jeune homme avec qui Destan avait été embauché offrit son rapport après un signe de tête aux autres membres du groupe de garde avant de donner son impression et il révéla que tout lui semblait calme, tant sur les extérieurs qu'à l'intérieur même du camp, ce qui était une bonne chose suite à la mise en garde du chef des Itinérants. Il ajouta même que ce calme cachait peut-être quelque chose avant de se raviser, mettant cela sur des superstitions qui n’aurait pas lieu d'être avant d'arguer qu'ils voyageraient tranquillement

« Espérons que vous disiez vrai. » répondit l'un des garde alors qu'il s'approchait du jeune homme qui répondait au nom de Eard. Nombreux furent ceux qui opinèrent du chef, les attaques de mercenaires et de pirates même à l'intérieur des terres étaient bien trop nombreuses pour ne voir dans le silence qu'une absence de danger.

L'éclaireur d'un jour recula, effectuant un pas vers l'arrière avant de croiser les bras sur son torse. Rapidement, les autres se mirent à échanger. Destan, en retrait tout comme l'était Eard, ne désirant en aucun cas s'imposer dans la hiérarchie déjà établie par les veilleurs de l'escorte depuis son départ préférait attendre qu'on l'assigne où il serait jugé efficace. Tout comme son jeune compagnon de fortune, la place qui lui reviendrait ne lui échaudait guère, du moment qu'il avait sa solde et de l'avoine pour son cheval, cela lui conviendrait parfaitement.
Là où Eard aurait pu voir de la paranoïa excessive, les autres gardes et veilleurs de l'escorte préférèrent nommer cela vigilance, prudence et méfiance. Se concertant ils jugèrent bon de doubler le nombre d'éclaireurs en tête et en queue de convoi. Courageux mais peu téméraire, certains s'adjoignirent directement le poste qu’avait occupé Destan la veille ne lui laissant guère d'autre choix que de rallier le poste qu'occupait l'homme du pays de Dùn. Hochant la tête pour lui signifier qu'il travaillerait conjointement, il pris place sur sa monture. Il était temps de partir, le maître caravanier faisait s'ébranler le convoi et bientôt ce dernier se remit en route.

Le voyage se déroula dans la mâtinée sans anicroche. La pluie s'était invitée, détrempant leur tunique et noyant les paroles sous des pensées bien moroses. Il fût un temps qui n'était en vérité pas si éloigné où même sous les pires averses les convoyeurs chantonnaient à tue-tête et bien que l'ancien soldat de la porte noire eût connu quelque chanson que les soldats chantaient lorsqu'il œuvrait parmi eux, il s'était simplement permis de les fredonner en espérant ne pas gêner son vis à vis.

Lorsque le temps de midi arriva, le soleil reparu, on alla leur porter un repas frugal qu'il dégusterait sur les chevaux. Il y avait encore une longue route à parcourir avant la prochaine ville et désormais, les haltes se faisaient de plus en plus rares. Destan tandis l'outre pleine d'eau qu'on leur avait confié à Eard, engageant une légère conversation. Son voisin n'était pas homme de trop de parole mais le silence était parfois pesant. Posant son regard acier sur son vis à vis, il hasarda, un sourire au coin des lèvres :

« Alors, le travail d'éclaireur vous sied et vous compter demeurer avec des itinérants ou votre destin vous appelle déjà ailleurs ? »

La vie de caravanier était plaisante, pleine de découverte et de liberté, cela aurait pu plaire à n'importe quelle personne un tant soit peu aventureuse et désireuse d'effectuer de nombreux voyages. Eard n'était pas le plus bavard des éclaireurs qui ait rencontré, mais il se débrouillait et s'il le désirait, Destan était certain que le chef des itinérant le garderait avec lui autant que le jeune homme le souhaiterait.

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Bon. Le point positif était que les qui partageaient son rôle dans le convoi était au courant des dangers possible des voyages sur ces routes, et se rangeaient du côté de la prudence et de la vigilance. Le côté négatif était qu'il allait devoir partager son poste de garde avec quelqu'un d'autre. Il assista sans broncher à la répartition des rôles et lança un coup d'oeil rapide à celui qui allait devenir son partenaire. Bien. Au moins, celu-ci était dans la caravane depuis aussi peu lngteps que lui, et il lui semblait relativement sympathique. Ou du moins pas foncièrement antipathique, ce qui était déjà un bien en soit. Il répondit à son signe de tête, monta en selle, flatta l'encolure de Vent-Vif et alla rejoindre son poste au moment où l'immense file de chariot et de montures se mettait en mouvement.

La matinée fut tranquille. L'autre, Destan si son souvenir était correct, n'essaya pas de commencer une discussion, et pour ça Eard lui était reconnaissant. Il n'avait pas vraiment envie de parler, même si la conversation aurait pu être intéressante. Profiter de la douceur de la matinée, du bruit du vent dans les arbres et des signes de la vie sauvage était bien plus passionnant qu'une possible papote avec un camarade qui serait vite oublié une fois arrivé en ville.

Cependant, quand l'après_midi sonna et qu'ils eurent fini le repas qui leur avait été si gracieusement distribué, il fit une entorse à sa règle. Après tout, la nature resterait tranquille pendant qu'il discutait un petit peu. Au pire, si l'expérience était désagréable, son mutisme lui servirait bien. Sans vraiment réfléchir, il répondit à la question qui venait de lui être posée.

"Ma foi, je ne compte pas rester éclaireur. Il y a une petite boulangerie à Minas Thirit que je compte racheter. C'est une très jolie petite boutique, et le gérant m'a dit que je ferais un bon successeur. J'ai commencé à travailler ma recette de tarte à la mûre, si jamais vous voulez goûter."

Ce n'est qu'après avoir fini sa réponse qu'il se rendit compte que le sarcasme présent dans le ton n'était pas forcément la meilleur des choses pour un nouveau premier contact. Soufflant avec lassitude, il se reprit après les quelques secondes de silences dérangeant qui suivirent ses propos.

"Désolé. Plus l'habitude de discuter comme ça, et trop de mauvaises fréquentations, j'espère que vous ne m'en voulez pas."

Il essaya même de produire un petit sourire, qui ce fit plus timide que ce qu'il aurait voulu.

"Pour être honnête, si le Destin doit m'appeler, il prend son temps. Mais je ne compte pas non plus faire ça toute ma vie. C'est pratique pour payer un voyage mais sinon... j'ai d'autres lieux à visiter, et d'autres choses à trouver. Et vous ? Vous faite ça depuis longtemps, où vous avez décidé récemment que la vie d'aventurier pouvait être sympathique ?"

Escorte de Caravane

Two swordsmen, one task.

La matinée se déroula sans heurt pour le grand plaisir des caravaniers. Un voyage sans problème était quelque chose de tout à fait appréciable et cela mettait de bonne humeur l’intégralité du convoi. Évidemment, certain se montrait plus taciturne que d’autre et Eard étaient de ceux-là, ainsi, l’ancien capitaine de la Porte Noire n’essaya pas de converser avec lui. Cela ne semblait pas faire partie des désirs premiers des seconds éclaireurs et Destan ne s’en formalisait pas. L’homme ne devait pas être quelqu’un de beaucoup de mot et n’en éprouvait pas le besoin, ainsi, le trajet c’était déroulé silencieusement, l’absence de paroles seulement brisée par quelques fredonnement de Destan et les discussions animés des autres membres de la troupe.

Cela avait été une matinée bien douce, le vent s’était souhaité clément, les animaux détalaient parfois pour les quelques lapins téméraires qui n’avait pas fui depuis longtemps, Destan appréciait ces voyages, sans doute si les choses avaient été différentes il aurait pu mener ses propres convois, jouissant ainsi pendant bon nombre d’années de cette vie de nomade peuplée de rencontres.

Après le repas du midi durant lequel a Destan avait pu se délier la langue en discutant avec le chef de la compagnie et d’autres membre, Eard sorti de son mutisme pour répondre à la question que l’homme originaire de Dol Amroth avait finis par lui poser, bien trop curieux pour continuer ce voyage sans avoir entendu le son de la voix de son compagnon de fortune.

Destan arqua un sourcil vers Eard alors que ce dernier lui expliquait qu’il ne serait pas éclaireur toute sa vie et qu’il escomptait reprendre une boulangerie au cœur de la cité Blanche. Il imaginait que peu le jeune homme derrière les fourneaux mais soit, cela pouvait être une ambition comme une autre, seulement, l’ironie qui perçait dans la voix de l’éclaireur semblait éloigner cette possibilité. L’homme aux cheveux de blés ne dit rien, le silence parlait pour eux, aussi dérangeant pouvait-il être, Eard ne le laisserait pas s’étendre, comme n’importe quel être humain, il aurait tôt fait de donner une réponse beaucoup plus plausible et après un soupir, c’est ce qu’il fit.
Il s’excusa en prétextant un manque d’habitudes et des fréquentations bien mauvaises qui l’obligeaient a dissimuler ce qu’il faisait vraiment et d’un geste de la main Destan balaya ses excuses avant de lui répondre, souriant, un ton amusé transparaissant sans mal dans sa voix

« Pas le moins du monde, il est vrai qu’il est désormais difficile de savoir à qui se fier. Dommage pour la tarte. »

Après son explication, Eard s’était même essayé a un sourire, timide, mais nul doute que s’il persistait dans cette conduite il ne resterait pas longtemps seul à faire des tartes. Le jeune homme finit néanmoins par expliquer, en toute honnête, à Destan que le destin n’avait pas encore eu pour lui de desseins flamboyants à lui faire.

« Vous avez la vie devant vous, le Destin à le temps de venir vous chercher. »

Destan lui sourit de manière fraternelle, le destin était fait pour ceux qui étaient certains de savoir où aller, pas pour les voyageur et les curieux, il viendrait, peu importe le temps que cela prendrait mais lorsqu’en son for intérieur Eard aurait trouvé ce pourquoi Iluvatar l’avait placé sur la terre du milieu, il n’en démordrait plus, mais pour le moment leur Père à tous était silencieux et il était bon de pouvoir en profiter. Lorsque le Destin frappe, il est difficile de s’y soustraire, cela est comme refuser d’écouter son cœur et il est impossible de pouvoir être heureux.
Eard avait finis sa phrase en lui retournant la question et omettant son statut de soldat, préférant rester ainsi évasif sur son grade et la débâcle qu’ils avaient subi sans pouvoir se défendre, il répondit en souriant, laissant les souvenirs de son enfance affluer dans un coin de son esprit.

« Je suis un habitué de ce genre de travail, je n’ai pas toujours fait cela mais contrairement à vous, le Destin, du moins celui que je me suis choisi, j’ai décidé que j’étais fait pour servir et protéger, alors je continue dans cette voix, et à vrai dire jusqu’aux récents événements, c’était assez reposant, on rencontrait beaucoup moins d’orcs. »

Évidemment, maintenant qu’il y avait les pirates, les choses se corsaient un peu.

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