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I see the lights Feat. Buchanan
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 I see the lights Feat. Buchanan

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Elea

Elven's child ♦ HUMAINE
Elea
♦ PSEUDOs : Illabye
♦ MESSAGES : 621
♦ RÉPUTATION : 3045
♦ AVATAR : Lily James
♦ DC & co : Rae & Selen & Cármen& Elladan & Farshad & Isveig
♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible
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— RACE DU PERSO : Humaine
— ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris
— ÂGE DU PERSO : 21 ans
— RANG SOCIAL : aisée
— MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse
— ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père.
— VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas
— AMOUREUSEMENT : Personne

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MessageSujet: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyMar 4 Aoû 2015 - 0:13


I see the lights
And it's warm and real and bright. And the world has somehow shifted. All at once everything is different, now that I see you...Now that I see you...
A la fin de la traversée des Monts Brumeux, continuant leur périple, Elea et Búchanán avaient quitté ce village où ils avaient pu trouver confort et réconfort. La fête leur avait permis de décompresser afin de repartir tout aussi motivés qu’à leur départ, laissant derrière eux des souvenirs qui ne concernaient qu’eux et leurs épanchements d’affection. Liés de plus en plus chaque jour, le couple de voyageur changeait de décor ; les plaines étaient plus faciles et plus rapides à traverser que les Monts qu’ils avaient redescendus tout en se dirigeant vers le nord au pied des montagnes grises. Quelques jours de marche en plus, Elea et Búchanán entreprirent d’emprunter la rivière de la forêt de Mirkwood sur un bateau. Elea avait passé ces journées à couvert, craignant d’être reconnue par certains elfes dont Legolas qui y vivait et qui aurait vite fait de la ramener à Imladris. Elea avait été tendue et angoissée de tomber sur des elfes durant le trajet et principalement durant leurs haltes pour dormir. Le voyage sur la rive fut bien plus rapide et moins pénible que les journées entières de marche à pied. Elle pouvait profiter des paysages qu’offraient la forêt et se laisser perdre dans le regard de Búchanán. Lorsqu’ils sortirent de la forêt, Elea vit tout de suite le pic solitaire, la fameuse montagne qui avait hanté ses souvenirs et ses rêves de petite fille.

Dans les derniers coups de rame, ils furent autorisés à passer les portes de la ville, le regard de la jeune femme se perdit instantanément à droite et à gauche, à la recherche des premiers souvenirs. Lorsqu’ils accostèrent à un point d’embarcation, la jeune femme aida à nouer leur barque pour prévoir le chemin du retour. En attendant, il y étaient enfin. Elea se retourna vers son compagnon, terrifiée à l’idée de progresser à pied dans la ville en ne sachant pas ce qu’elle pourrait y trouver. Des sentiments étranges l’envahissaient, mêlant la crainte à la joie comme si elle avait été capable de faire demi-tour. Les mains tremblantes, c’est grâce au soutien de Búchanán qu’elle se senti enfin la force d’avancer et de progresser dans les ruelles de la ville. Les ponts de bois parcourraient le centre ville, où étaient dressées les habitations sur pilotis qui lui valaient son nom. Un vertige lui tenait au ventre, Elea déglutit, tenant fermement la main de son compagnon jusqu’à découvrir l’intérieur de Laketown dans son quotidien avec ses boutiques, ses marchés et ses habitants. Il n’y avait rien de fameux mais très vite, des souvenirs longtemps reniés ressurgissaient. Le regard d’Elea suivit à la trace quelques personnes qu’ils croisèrent et qui lui semblaient familières. Des détails insignifiants lui rappelaient quel genre d’enfance elle avait eu ici-bas, des noms lui revinrent à l’esprit et dont certains souvenirs avec eux fit naitre de larges sourires nostalgiques à la jeune femme. Ses pas la guidèrent naturellement vers la maison qui fut sienne quelques années auparavant, contre toute attente elle n’eut pas le moindre mal à la reconnaitre. La voir abandonnée lui infligea un pincement au cœur, le temps était resté suspendu ici alors qu’elle vivait loin de ces terres. Une vieille dame passant par ici leur expliqua que bon nombre d’habitants avaient rejoint la terre pour aller vivre au Gondor ou au Rohan où la vie y était plus abondante et moins difficile.
Lorsque la vieille dame continua son chemin Elea observa Búchanán, déchirée de doutes.

« Je n’ose entrer. » Fit elle.

Elle se lova au creux de ses bras, trouvant une nouvelle fois courage avant d’appuyer sur la poignée de la porte qui eut du mal à céder. D’un coup d’épaule, elle s’ouvrit en effritant le sol. Un nuage de poussière la poussa à faire un appel d’air de sa main, alors qu’elle s’aventura à l’intérieur. Un regard en arrière, elle invita Búchanán à la suivre. A pas de chats, de peur de déranger quelqu’un qui s’y trouvait, Elea reconnaissait la pièce à vivre du premier regard. La vaisselle de la cuisine était restée là, beaucoup de choses y étaient encore alors que les habitants de la ville auraient très bien pu y entrer pour récupérer ce qu’ils avaient laissé derrière et n’avaient pas prévu d’emporter dans leur nouvelle vie.



Les fins rayons de lumière transperçaient les volets en bois, Elea entreprit d’aller les ouvrir pour éviter que les lieux ne soient irrespirables. Elea déglutit, découvrant la vue sur la montagne dont l’image était restée intacte dans son esprit après avoir été éblouie par le soleil. Son cœur se serra, elle resta un moment figée en ayant repoussé les volets, engloutie sous un tourbillon de soulagement. Erebor était là, dressée fièrement, vestige des nains et source d’inspiration pour son grand père qui avait bercé son enfance de fabuleuses histoires. Combien de temps avait elle passée à sa fenêtre, à observer la lumière solaire sublimer les flancs eneigés de la montagne ? Elle pouvait presque entendre le rire chaleureux de son grand père, tandis que sa mère lui tressait les cheveux, contant les souvenirs de sa vie avec la passion dans les yeux. La petite fille revenant de loin qu’elle avait été retrouvait ces milliers d’étoiles au creux de ses yeux. Ses angoisses semblaient s’envoler au fur et à mesure que s’évaporait la poussière, redonnant vie aux lieux jusqu'à présent terrés dans l'oubli et la pénombre.  Elea déglutit, tout semblait plus clair, plus sûr dans son esprit. Elle réalisait tout le chemin qu’elle avait fait et le voyage en avait vraiment valu la peine. Un large sourire heureux vint se dessiner sur son visage tandis qu’au coin de ses yeux reflétant son rêve, des larmes vinrent à couler timidement. Il était là son rêve, sous ses yeux, elle se retrouvait enfin en tant qu’humaine, en tant qu’Elea et ce qu’elle devait être.

La jeune femme se pinça les lèvres, tournant doucement la tête vers l’intérieur de la pièce à vivre. Búchanán se trouvait là, ne comprenant sans doute pas tout ce flot d’émotion qui était en train de la traverser. L’amour qu’elle avait à son égard en fut qu’amplifié, elle avait l’impression de pouvoir vaincre tout et n’importe quoi et ce pouvoir c’était grâce à lui qu’elle l’avait eu. Elle s’avança vers lui, le visage sérieux et profondément submergé d’émotions. Dans un élan de courage, elle lui prit tendrement les mains et releva les yeux vers lui.

« Merci…Pour tout… »

La jeune femme ploya d’abord le visage avant de se forcer à le relever en ravalant les larmes qui menaçaient encore de perler. Dans une tendre contemplation, elle lui offrit un doux regard, empli de tendresse et d’amour. Elle serra les mains et délia enfin ses aveux après tout ce temps à craindre ce qu’il pouvait encore arriver et de fait leur histoire peu commune.

« Je t’aime. »






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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyMar 11 Aoû 2015 - 22:33

I see the lights
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Le cœur battant, les deux voyageurs avaient enfin atteint leur but. Devant cette demeure, une hésitation et Elea poussa la porte de l’endroit qui la vit naître. Le silence fut brisé par le grincement de la porte. Dans la pénombre, Búchanán la laissa entrer avant de lui emboiter le pas, timidement. Un souffle de poussière sous souleva sous la lumière de cette pièce trop longtemps laissée apaisée. Silencieux, le barde restait dans un coin de la pièce à vivre pour laisser Elea renouer les liens avec son passé. Ses souvenirs d’enfance semblaient revenir à chaque instant où elle évoluait dans cet endroit, qu’elle touchait des objets et qu’elle ressentait ce qu’elle avait vécu il y a tant d’années. Le jeune homme ne savait que faire pour lui à qui ce lieu et ses objets qu’il enfermait n’évoquaient rien. Il se contenta de la laisser dans sa bulle qu’elle semblait savourer avec plaisir. Mais si pour elle, Laketown était synonyme d’un bonheur passé retrouvé, c’était tout autre pour Búchanán. Depuis qu’ils étaient descendu les Monts Brumeux, son esprit s’était troublé à chacun de ses pas. Et cela empira quand ils aperçurent les toits de la ville se dessiner au-dessus de l’eau paisible en contraste avec son cœur qui se serrait à chaque coup de rame. Il savait pertinemment qu’il devrait remplir sa part du marché s’il voulait obtenir le prix qui encourait : le meurtre de sa mère. Il y avait pensé à chaque instant depuis qu’il avait rencontré Murtagh dans les montagnes. Son rêve inavoué se réaliserait enfin grâce à lui ; mais pour cela il se devait de commettre la pire des atrocités. C’était peut-être là la contribution équitable qu’il devait. Une chose était sûre désormais, c’est que son plan d’origine – à savoir celui d’accuser Elea – ne se réalisera pas. Maintenant sa seule inquiétude était de savoir s’il serait capable de la garder après cela. Búchanán ne parlait plus beaucoup. Il restait silencieux et semblait perdu dans ses pensées. Il imaginait tous les scénarios possibles à faire, ce qu’il dirait à sa compagne et s’il aurait des représailles.

Mais alors qu’il laissait ses yeux vagabonder dans la pièce silencieuse, cherchant à se faire de plus en plus petit pour ne pas déranger le plaisir d’Elea, Búchanán imagina un instant quelle aurait été la vie de la jeune femme si elle n’avait jamais quitté Laketown. Leurs chemins ne se seraient certainement pas croisé puisque le barde ne voyageait jamais en ces terres, peu attiré à l’idée de traverser le territoire des elfes et encore moins à jouer ses chansons dans une ville aussi pauvre. Un certain soulagement allégea alors son cœur, remerciant égoïstement les dieux de l’avoir faite s’exiler ainsi. Depuis qu’il l’avait rencontrée, une quiétude s’était emparée de son être dès la seconde où elle fut à ses côtés. Mais c’était des sentiments bien trop complexes et inconnus à ses yeux qui le submergeaient, quelque chose d’incontrôlable et qui l’effrayait. Alors ses pensées s’interrompirent instantanément quand il sentit les doigts d’Elea se mêler aux siens. Leurs regards se croisèrent et le jeune homme vit qu’elle avait les larmes aux yeux. Une gêne inhabituelle le prit soudain, comme si une triste nouvelle allait lui être annoncée. Il avait envie de fuir quand il entendit la voix tremblante d’émotion de sa belle. Ce qu’il craignait arriva : “je t’aime“. Trois petits mots simples qui pourtant avaient un tel impact sur la vie des mortels. Cela devait réjouir plus d’un, oui cela faisait plaisir au barde de savoir qu’elle l’aimait, mais lui ne savait pas où il en était. Ses sentiments commençaient à peine à poindre de son cœur, le terrifiant passablement puisqu’il n’avait jamais connu réellement l’Amour. L’inconnu faisait peur et Búchanán ne se sentait pas à la hauteur de ceux d’Elea. Elle était capable de lui ouvrir son cœur, mais lui ressentait-il d’aussi fortes émotions ? Il n’avait jamais réfléchi à cela jusqu’à maintenant. Qu’éprouvait-il vraiment pour cette jeune femme ? Pour lui, il vivait le jour le jour, profitant de chaque instant à ses côtés qu’il savourait allégrement. Mais là, il se sentait obligé à exhausser ses vœux ; c’était comme un étaux qui se resserrait sur lui, auquel il ne pouvait échapper. Le barde se sentit soudain emprisonné, car ce n’était pas là une chose à prendre à la légère. C’était s’engager sentimentalement auprès d’elle. Lui qui ne vivait que de la liberté chaque jour de sa vie. Non, il voulait fuir. Fuir loin de cette situation instable. Mais il ne voulait pas lui briser le cœur, car, dans le fond, il tenait à cette jeune femme qui l’accompagnait déjà depuis quelques semaines. Búchanán avait de la tendresse pour elle, beaucoup même.

Un sourire forcé et gêné se dessina sur ses lèvres, s’obligeant à s’étirer et à passer pour quelque chose de naturel. Il espérait que cela ne se verrait pas aux yeux d’Elea. Non, vraiment, il ne se sentait pas prêt à assumer autant d’un seul coup. C’était trop en un seul instant. Le barde tapota sur la main de la demoiselle et tourna les talons pour prendre la porte laissant Elea seule dans la maisonnée après lui avoir lancé qu'il reviendrait. Une fois à l’extérieur, c’était comme si un poids se retirait de ses épaules. Le jeune homme se sentait à nouveau bien et était soulagé. Il marcha à grande enjambée sur les quais ; il lui fallait s’éloigner de cet endroit et faire le vide. Se retrouver seul pour réfléchir lui ferait du bien. Ses pas le portèrent au marché où des étales de poissons se tenaient maladroitement. L’odeur de la mer envahit ses narines lui rappelant de vieux souvenirs. Búchanán n’avait jamais apprécié le poisson, mais depuis qu’il avait séjourné avec des pirates il y a des années, il y avait pris goût. Il acheta alors un poisson qu’il jugea frais – un des rares sur ces marchés de Laketown – et ajouta à ses courses le cram. C’est un genre de biscuit qui se conserve indéfiniment. Il n’a pas un goût très agréable de plus il fallait le mâcher longtemps, mais les Hommes du Lac en confectionnaient pour les longs voyages. Il valait mieux en faire des réserves dès le départ pour leur retour. Mais alors que le barde rangeait cette nourriture dans sa besace,  une ombre attira son attention. Il tourna la tête dans la direction et aperçut un homme qui lui était étrangement familier. C’était lui ! L’homme que Murtagh lui avait décrit : des cheveux mi longs, bruns, une carrure assez imposante et une moitié de sourire. Búchanán observa plus attentivement et, en effet, un côté de ses lèvres était prolongé par une cicatrice. Discrètement, il le suivit à distance pour ne pas se faire repérer et se faufila parmi les passants du marché. Il déboucha alors dans une petite ruelle. L’homme entra alors dans une échoppe d’armes ; Murtagh l’avait prévenu qu’il était fabricant d’armes. Plus aucun doute ne troublait l’esprit du barde. Il s’agissait bien de sa cible. Maintenant qu’il savait où elle se trouvait, il n’avait plus qu’à planifier son acte. Il n’agirait bien sûr qu’avant leur départ de Laketown. En attendant, le jeune homme visita la ville et ne rentra que le soir à la maison d’Elea.      







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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyLun 17 Aoû 2015 - 23:49


I see the lights
Boy, look at you, looking at me I know you know how I feel. Loving you is hard, being here is harder.
Un à un les mots avaient passé ses lèvres du plus naturellement du monde sans penser au reste, aux conséquences et à ce que tout cela pouvait engendrer. Elle fut bien vite déçue de ne pas entrevoir de lueur dans les yeux de celui qui s’était emparé d’elle. De son silence, il découpait habilement les coutures de ses rêves de petite fille. Búchanán ne semblait pas vouloir répondre de ses sentiments, quelque chose qui la dépassait sans nul doute avait voilé son regard. Un sourire forcé, des regards en biais, le geste qui lui vint fut de tapoter le dos de sa main avant de se dérober.

Elea ressenti comme un immense vertige lorsqu’il relâcha sa main et qu’il prit le pas de la porte sans dire de mot de plus. Il revenait, c’était tout ce qui avait passé la barrière de ses lèvres. La jeune femme ramena ses mains au niveau de sa bouche, ayant le doute d’avoir fait une énorme bêtise. Il avait beau dire qu’il revenait, elle avait l’impression que non, que tout ça était bien trop pour lui et qu’elle avait fini par l’effrayer. Elea déglutit, observa les lieux dans une grande panique. C’était comme si la joie de les retrouver s’était complètement estompée alors qu’elle se demandait désormais ce qu’elle représentait réellement à ses yeux. La jeune fille prit place à la fenêtre, observant les rayons du soleil peindre la montagne de multiples couleurs tout en se persuadant que tout allait bien et qu’il allait revenir. Elle aurait sans doute eu envie de pleurer mais la peur au ventre la tenait bien trop éveillée pour se laisser sombrer. C’est alors qu’elle entreprit de nettoyer un peu les lieux, commençant par ouvrir grand les fenêtres pour aérer et permettre aux poussières de s’envoler sans que cela devienne étouffant. Elle toussait, secouant les quelques linges qui étaient restés sur place, frottant les deux trois meubles et les murs qui avaient accumulé de nombreuses années d’absence. Elle faisait peau neuve à sa maison, le temps qu’ils y restent quelques jours afin que cela soit le plus vivable possible.

Tandis qu’elle s’occupait de la chambre qui fut celle de ses parents puisque le lit de la sienne était bien trop petit, Elea retrouva des souvenirs qu’ils avaient laissés derrière eux. En se penchant sous le lit pour y dégager les moutons de poussière, elle mit la main sur un dessin qu’elle avait fait à ses parents. Entre deux éternuements, Elea se mit à sourire bêtement et ramena le parchemin près de son cœur. Elle avait un instant cessé toute activité pour s’asseoir par terre en sentant quelques larmes remonter. Elle avait tout perdu, absolument tout en l’espace de quelques secondes alors que l’espoir avait fini par renaitre. Loin de ses parents puis loin d’Imladris et de ses protecteurs et désormais loin de celui qui avait fini par éveiller en elle ce sentiment de puissance Un rêve, ce n’était qu’un rêve. Et voilà que les sanglots percèrent le silence de cette petite pièce, enfermant son visage entre ses mains couvertes des cendres de sa joie. Elle avait un grand besoin d’évacuer et se laisser ainsi aller lui faisait en réalité le plus grand bien. Sa peine alla decrescendo, il n’y avait plus de hoquets à laisser passer, juste de la quiétude propice à des réflexions. Elle essuya son visage marqué de fatigue par les chaudes larmes versées puis fut interpellée par des coups secs contre la porte témoignant d’une visite. Elea n’hésita pas et se releva tout en époussetant sa robe jusqu’à la porte. D’un geste timide elle entrouvrit celle-ci et découvrit un visage quelque peu familier.

« Eleanor ? C’est bien toi ? »

La jeune femme demeura interdite, se souvenant qu’effectivement elle avait oublié que son nom avait été raccourci par l’habitude. Il s’agissait d’une femme d’une quarantaine d’années, qu’elle avait déjà vue auprès de sa mère quelques fois mais dont le nom lui échappait encore.

« On m’a dit que la maison avait été rouverte alors j’ai tout de suite pensé à vous !! Tu as bien grandi !! Tu ressembles à ton père !! Tes parents sont venus aussi ? »

Devant le silence persistant d’Elea, la gorge nouée, la jeune femme posa sa main sur la joue de la jeune fille de manière à la rassurer.

« Viens donc à la maison ! »

Elea sorti ainsi sans réellement avoir la conviction de vouloir le faire et suivit la femme jusque chez elle où elle fut accueillie avec un thé et des biscuits secs. Mise ainsi plus à l’aise, l’amie de famille expliqua un peu comment la ville avait changée depuis leur départ. Puis Elea passa aux aveux et raconta ce qu’il s’était passée et le sort qui avait attendu ses parents lorsqu’ils avaient passé le val de l’Anduin. Elle lui raconta aussi de quelle manière elle avait vécu parmi les elfes, comment était sa vie à Imladris et les raisons de sa venue jusque là. D’autres oiseaux curieux vinrent à sa rencontre, elle reconnu ainsi le boulanger qui avait bien vieilli et l’une de ses voisines qui fut tout aussi heureuse de la revoir. Ils lui remontaient le moral par leurs anecdotes et les souvenirs qu’ils avaient de sa famille, lui apprenant quelques faits qu’elle avait toujours ignoré en étant trop petite. La mémoire de sa vie humaine était ainsi rétablie, Elea se sentait soulagée et ainsi que l’on retirait un poids au fond d’elle. Elle aurait bien des choses à raconter à Elrohir en rentrant à Imladris.

Désormais qu’elle avait ce qu’elle était venue chercher, Elea n’avait qu’une envie c’était d’y retourner. Elle termina son thé sur un soupir de bien être malgré la tension toujours crispant ses épaules. Ses connaissances lui proposèrent alors de l’aider à remettre sa maison à propre pour que son séjour ici se passe pour le mieux, au nom de ces années passées en compagnie de ses parents et pour la gentillesse d’Elea à leur égard lorsqu’elle était enfant. Ils passèrent alors quelques heures à nettoyer de fond en comble la maisonnette, lui prêtèrent des draps et lui donnèrent quelques vivres, des tartes, du pain, du thé pour rendre l’endroit plus agréable.

Elea une fois seule se posta à la fenêtre de son salon tel qu’elle avait toujours eu pour coutume de faire. Les couleurs mordorées coloraient la neige du sommet solitaire, différents tons de différentes chaleurs offrant ainsi un spectacle dont elle était la seule à apprécier ici. La Montagne était synonyme de malheur entre ces rues pour le dragon qui y sommeillait. Mais pas pour elle, Elea continuait d’admirer les rayons s’exténuant sur ses flancs jusqu’à voir le ciel se parsemer d’étoiles. Les bougies éclairant l’intérieur de sa maison, Elea s’emmitoufla un peu plus dans sa couverture et explora du regard le résultat du travail fourni. Elle retrouvait la chaleur de son foyer, mais de manière bien différente. Puis elle reporta son regard sur le bracelet que lui avait offert Elrohir, dans un geste toujours plus nostalgique alors que le silence commençait à se faire pensant. Une nouvelle fois elle entendit du bruit provenant de l’entrée. La porte céda à la venue de quelqu’un et se referma derrière. Elea se redressa légèrement, le cœur battant jusqu’à apercevoir la silhouette de Búchanán se dessiner devant ses yeux. La jeune femme fut d’hors et déjà soulagée de constater qu’il n’avait pas pris pour décision de l’abandonner complètement. Néanmoins elle se sentait honteuse, gênée par sa présence et surtout de la sienne ; elle aurait volontiers préféré se faire engloutir. Elea scruta d’ici le regard du barde, détaillant les significations de ses expressions sans en distiller la moindre réponse. Elle remarqua qu’il avait fait quelques achats, lui arrachant un fin sourire au coin des commissures. La jeune femme s’en contenta, ne souhaitant pas en faire de trop, n’osant pas non plus s’approcher et le laisser  prendre le temps qu’il voulait pour encaisser ce qu’elle lui avait avoué.




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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyMer 19 Aoû 2015 - 12:20

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Les derniers rayons du soleil commençaient déjà à lécher l’horizon et à déposer leurs langues de feu sur le ciel endormi quand Búchanán se décida à rentrer après avoir complété ses courses. Il avait erré sur les différents pontons à la recherche de la rédemption. Un espoir qui le ferait totalement oublié ce qui c’était passé chez Elea. Il avait laissé son esprit vaquer entre les étales et s’était allumé une pipe, comme si la fumée allait apaiser le feu qui embrasait son âme. Mais il ne pourrait pas échapper plus longtemps à son retour. Jamais l’idée d’abandonner la jeune femme n’avait effloré ses pensées ; il lui avait promis de revenir et il reviendrait – même s’il était très mal à l’aise. Au devant de la demeure, il poussa la porte qui grinça sur ses gonds après avoir préalablement éteint son tabac. Le barde agita sa main nerveusement pour que la fumée se dissipe plus rapidement. Búchanán jeta un regard par dessus son épaule en refermant la porte et vit que la jeune femme se tenait à la table, assise et silencieuse. Un malaise s’empara à nouveau de lui et en plus ce lourd silence n’arrangeait pas les choses.

« Oh, tu as fait quelques courses aussi ? » dit-il afin de briser le silence quand il remarqua que la maison était rangée et que des vivres se tenaient sur les meubles.

Il ne cherchait pas vraiment à savoir la réponse. Tout ce que le barde voulait c’était de briser ce silence pesant et évacuer ce malaise qui s’installait de plus en plus. Faire comme si de rien était. Fuir, fuir encore et encore. S’il faisait comme si ça n’était jamais arrivé peut-être que cette situation allait s’arranger. Son ton restait très calme, comme s’il discutait avec n’importe qui ; le refoulement. Dans sa tête, le jeune homme avait totalement obscurci les paroles de sa compagne et n’y pensait pratiquement plus. Oui, un lointain et mauvais souvenir.

« J’espère que tu as faim ! » poursuivit-il calmement en sortant le poisson et le riz qu’il avait acheté. Il observait ensuite ce qu’il y avait sur le meuble. Les quelques légumes pourraient lui servir. « Ce soir, c’est du poisson… » Dans sa tête, il avait déjà imaginé les différentes recettes qu’il pouvait réaliser. Il s’empara alors d’une grosse casserole qu’il dépoussiéra et lava à l’eau claire qu’il avait été puiser au préalable. Búchanán tournait le dos à la jeune femme et ne lui avait accordé aucun regard. Il n’arrivait pas à soutenir son regard après ce qu’il lui avait fait. Le barde alluma l’âtre qui servait de four pour la cuisine avec les quelques bois qui étaient restés en ce lieu depuis des années. Les légumes furent revenus dans de l’huile puis baignèrent dans l’eau avec le riz avant qu’il n’ajoute des morceaux de poisson qu’il avait fini de préparer. Le cuisinier ajouta quelques épices ce qui permit rapidement à une délicieuse odeur d’envahir la pièce à vivre. Peut-être que la nourriture allait apaiser les mœurs. En tout cas, Búchanán se sentait déjà mieux et était pratiquement sûr qu’Elea s’était elle-même radoucie après tant d’émotions. Faire comme si de rien était pour que rien ne change. Voilà ce à quoi il pensait. Il se demandait même s’il avait vraiment bien entendu. Après avoir goûté sa soupe de poisson et y ajouter un peu de poivre, le repas était fin prêt. La table fut mise et le jeune homme apporta la lourde casserole fumante sur la table.

Búchanán servit le bol de la jeune femme, toujours sans lui accorder une grande attention – il esquivait le plus possible son regard – et rompit le pain. Il s’assit ensuite à sa place – qui était dans le prolongement de la jeune femme puisqu’elle était placée au bout de la table – à côté d’Elea et plongea immédiatement son regard dans la soupe.

« Et bien, bon appétit. » dit-il sur un ton légèrement mal à l’aise. « J’espère que ce sera bon. »

Il termina sa phrase en plongeant sa cuillère dans le liquide oranger. Le goût était assez satisfaisant à ses yeux. Un peu salé, mais les légumes adoucissait le tout. Et le poisson était cuit à merveille. Il mangea sans jamais vraiment relever la tête, de temps en temps, Búchanán coupait ce rythme en buvant un peu de son hydromel. Puis, quand il eut fini son plat, il se releva sur sa chaise, un air faussement satisfait sur le visage.

« Ça fait du bien de manger un peu ! »

À ce moment là, il croisa le regard d’Elea et Búchanán se rendit compte qu’il ne pourait pas échapper éternellement à ce qui c’était passé. Le barde ne voyait plus l’éclat dans les yeux de sa compagne et cela lui fit légèrement de la peine. Dans un soupir, il se radoucit et prit la main de la jeune femme, malgré ses quelques réticences à vouloir le faire.

« Elea… » commença-t-il extrêmement mal à l’aise. C’était une des choses dont il avait horreur : se confier. Pour lui, cela avait toujours été une preuve de faiblesse et là où il allait lui ouvrir un peu son cœur, cela lui semblait escalader la montagne solitaire avec toute une compagnie de nain sur les épaules. Autant dire que c’était extrêmement difficile pour lui. Il n’avait pas du tout l’envie, mais se força. Son regard ne restait jamais fixé sur la jeune femme – il était trop mal à l’aise pour cela – et ses doigts caressaient nerveusement sa peau blanche.

«…vraiment, ce que tu m’as dit m’a fait plaisir… » marmonna-t-il au lieu de parler vraiment franchement. Il ne voulait pas lui faire encore plus de peine que ce qu’il n’avait déjà fait. « …mais tu sais que je ne suis jamais à l’aise avec ce genre de sujet… » sur cette dernière phrase, il osa regarder la jeune femme dans les yeux en espérant que son excuse bidon passerait comme une missive dans une volière. C’est à dire sans trop de problèmes. Búchanán avait dû surmonter un bon nombre d’efforts, à la limite, il aurait préféré qu’on le plonge dans l’eau froide du lac.

 







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♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible
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— RACE DU PERSO : Humaine
— ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris
— ÂGE DU PERSO : 21 ans
— RANG SOCIAL : aisée
— MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse
— ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père.
— VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas
— AMOUREUSEMENT : Personne

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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyMer 19 Aoû 2015 - 14:20


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Boy, look at you, looking at me I know you know how I feel. Loving you is hard, being here is harder.
Qui aurait cru cela ? Revoir son compagnon aurait eu l’effet de la rendre heureuse. Cependant ce soir là, c’en était tout autrement. Elea avait bien de la peine, elle l’observait arriver et aurait eu envie d’être qu’un spectre tant la gêne la prenait au ventre. Sa respiration se coupa instantanément dès les premières paroles prononcées. Le ton faussement enjoué qu’il prenait trahissait l’envie d’oublier ce qu’il s’était passé pour que rien ne change. Sous le choc, lorsqu’il lui demanda si elle avait fait les courses, Elea entrouvrit les lèvres dans le but de lui répondre mais pas un son n’en passa la barrière. Ses yeux papillonnèrent bêtement devant son incapacité de lui répondre à une question aussi basique. Elle l’observa se mouvoir près de la cuisine, il découvrait là les légumes que ses voisins lui avaient gentiment offerts avant de sortir le poisson qu’il avait acheté. Elle était perdue, ne savait ni quoi penser de la situation ni comment réagir. La jeune femme détourna donc les yeux de sa silhouette, les larmes menaçant de remonter. Elle ne désirait pas pleurer, mais le picotement qu’elle en ressenti fut des plus désagréables. Il n’était pas prêt à recevoir ses sentiments, c’était un fait, mais de là à ignorer ses paroles, cela lui faisait réellement mal. Elea aurait sans doute mille fois préféré qu’il l’envoie sur les roses plutôt qu’il la laisse en arrière à se faire lentement ronger par ses pensées et qu’il revienne ensuite comme si de rien était. Elle aurait eu envie d’aller vers lui et lui demander pourquoi mais demeura silencieuse le temps de sa préparation. Il était trop tard pour lui dire que ce qu’il lui infligeait était douloureux, elle avait passé toute l’après midi à se faire de multiples scénarios alors qu’il avait sans doute eu le temps d’oublier.

Elea se leva, au bout de quelques instants d’hésitation et dans un réflexe maladroit, elle entreprit de préparer leur table. Elle n’avait cependant pas réfléchi au fait que cela impliquait qu’elle s’approche de lui, qu’elle le frôle alors qu’elle avait souhaité lui laisser de l’espace le temps que tout se décante. Elle se fit la plus petite possible, dépoussiérant les couverts au préalable pour ensuite les laver, les essuyer et dresser la table. Elle le laissa ensuite terminer, fuyant la cuisine comme un territoire devenu hostile par son occupant et attendit qu’il vienne la rejoindre.
Sur les seuls regards qu’il lui accorda, Elea se força à lui sourire. Les senteurs émanant du plat qu’il avait préparé lui mettait l’eau à la bouche. Elle était touchée qu’il cuisine pour elle, c’est ce qui fit en sorte qu’elle soit moins mal à l’aise lorsqu’il s’installa à côté d’elle. Immédiatement, Elea leva les yeux vers lui, à la recherche de son regard désormais qu’il lui était bien plus proche. Mais elle ne parvenait à capter son attention, il remarquait à peine à sa présence. La jeune femme abandonna tout contact visuel et se concentra sur son assiette, mangeant en silence.

Elle se régalait, c’était un fait indéniable et malgré tout le silence assiégeant la pièce, tout comme Búchanán ne semblait réellement pas décidé de lui reparler de ce qu’elle lui avait dit plus tôt. Toute lueur éteinte dans ses yeux, elle commençait à se maudire d’avoir été si faible face à lui et de ne pas avoir attendu encore un peu. Que cela lui serve de leçon, la prochaine fois où elle lui ouvrirait son cœur n’était pas réellement prête à revenir de si tôt. Le repas terminé, Elea croisa le regard de son compagnon. Elle lui sourit faiblement, avant de détourner ses yeux, ployant le visage. Elle s’apprêtait à débarrasser lorsqu’elle fut surprise d’avoir la main de Búchanán sur la sienne. L’espoir revint à elle un court instant, son rythme cardiaque se fit plus saccadé ; il lui dévoila enfin les premières facettes de ses pensées les plus profondes, appelant à sa raison en lui rappelant qu’il n’était pas chose aisé pour lui de s’ouvrir

« Et tu sais tout autant que je ne suis pas là pour te juger… » Fit elle en prenant ses mains entre les siennes.

La tristesse avait laissé place à quelque chose de bien plus fort, tandis qu’Elea se ressaisissait soudainement face au mal-être de son compagnon. Son mutisme n’allait en rien arranger la situation, et même si à mesure qu’elle déglutissait le nœud dans la gorge de serrait davantage, Elea prenait sur elle, refusant d’être égoïste. Les secondes défilèrent dans le silence, son regard tantôt fuyant tantôt ancré dans le sien témoignait de son malaise. La jeune femme pressa les mains du barde entre les siennes, l’encourageant un peu plus à soutenir son regard. La gêne n’avait pas à être avec elle, elle espérait qu’il puisse finalement le concevoir et qu’il vive auprès d’elle sans plus d’obstacles en travers de son chemin.

« Regarde-moi… »Demanda t-elle doucement.

Lorsqu’elle entrevit les orbes bleutées et voilées d’appréhension de Búchanán, Elea ressenti un lourd pincement au cœur. Allait-il rejeter ce qu’il lui était offert sans plus de retenue malgré le fait que cela lui fasse plaisir, malgré qu’il soit revenu ? Elea avait pensé qu’ils avaient passé le stade où l’un comme l’autre se méfiait de leur présence mutuelle et que la confiance régnait plus que tout. Ils n’étaient plus de simples compagnons, là dans la forêt, quelque chose était arrivé. Faire semblant n’estomperait pas les attentions, les mots et ce qui avait été entamé, autant que son cœur se consumait encore à ce moment là de l’amour qu’elle lui portait.

« Tu te rappelles ?... » Murmura t-elle.

Sa voix semblait revenir des tréfonds, son regard s’était adouci alors qu’elle-même se rappelait de ces premiers coups d’œil qu’ils s’étaient lancés en se cherchant. Un jour de pluie diluvienne les avait poussés à s’isoler dans une simple grotte qui avait été témoin d’un charme naissant. Se souvenait-il ? Dans ce cocon, de son regard effrayé alors qu’elle lui avait offert ce que chaque femme à de plus précieux ? Leurs âmes liées, leurs souffles unis et les premiers sourires d’affection qu’ils se lançaient dès que revenait le jour, toutes ces images lui revenaient en tête comme ses plus beaux souvenirs. Et pour lui ? Ne gardait-il que les mémoires des ombres dansantes sur les parois plutôt que le courage qu’il lui avait insufflé ? Leur voyage arrivant enfin à son but, elle se demandait désormais quel avenir se profilerait pour eux alors qu’une vague de doute avait emporté le bonheur qui les avaient gagnés jusque là.
Toutefois elle pouvait comprendre qu’il ait encore bien du mal à s’ouvrir, elle était aussi là pour l’aider s’il était d’accord pour faire encore un bout de chemin à ses côtés. Elle le lui avait déjà montré, lorsqu’il lui avait raconté l’histoire de sa cicatrice, sa volonté de le prendre par la main et de lui montrer d’autres couleurs.

« Je ne veux rien forcer, mais j’ai aussi besoin que tu m’aides et que tu me montres la voie que je dois prendre. Je tiens réellement à toi, je n’ai pas dit ça dans le seul but de te faire plaisir.»

Qui es tu ? De quoi rêves-tu ?




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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyMer 19 Aoû 2015 - 17:35

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Pauvre barde qui s’était enfermé dans son passé et ses erreurs ; il ne voyait pas qu’il n’avait aucun démon en lui à part lui-même. Le jeune homme avait trop souvent côtoyé des milieux qui n’avaient aucun intérêt à savoir ce qu’il ressentait au fond de lui. Il fallait rester solide et ne rien divulguer pour ne pas être tué. Alors, inévitablement, il était devenu naturel pour lui de se forger une muraille imprenable sur ce qu’il ressentait. Ça avait été sa manière à lui de se protéger ; une bulle douillette et chaleureuse dans laquelle il pouvait se réfugier et où quiconque avait le droit d’y pénétrer. Alors quand quelqu’un avait la désobligeance de vouloir s’insinuer à l’intérieur, il se braquait et se fermait totalement. Non, se confier était une chose impossible. Pour lui, c’était une chose futile et stupide qui permettait aux autres de se moquer. Il ne pensait pas Elea capable de cela, mais ces années d’habitude parlaient maintenant. Búchanán se sentait idiot de devoir dire à quelqu’un ce qu’il ressentait ; ça ne regardait personne et n’intéressait pas plus. Il voyait cette situation comme quelque chose de surfait. Tout ce qu’il voulait c’était qu’on le laisse tranquille. Alors en voyant qu’Elea cherchait absolument à le percer, un vent de panique le prit. Non, il ne voulait pas. On ne pouvait pas le forcer. Vraiment c’était gênant pour lui – dans son idéal, il serait préférable de ne rien dire et de tout laisser faire naturellement – il n’avait aucune envie de se dévoiler.

Alors quand il entendait les paroles d’Elea aussi niaises soient-elles, son sang se mit à bouillir et ses tempes s’enflammer. Comment pouvait-elle penser qu’il ne se souvenait pas de la nuit dans la grotte ? « Tu te rappelles ? » ces paroles raisonnaient dans sa tête comme une injonction pour lui faire des reproches. Bien sûr qu’il n’avait pas oublié, ce n’était pas un sombre enfoiré. Il se sentait mis au pied du mur, où il n’était plus libre de penser ou d’être seul. Elea semblait vouloir le forcer à cracher le morceau alors qu’il n’en avait pas envie. Il s’était confié une première fois et pensait que cela témoignait de la confiance qu’il lui donnait. Mais non, pour elle ce n’était pas assez. Le barde se sentait indigné et pas digne de cette femme ! Elle exigeait quelque chose de lui qu’il n’avait pas l’habitude de faire. Il lui fallait du temps, mais pour le moment il s’en sentait tout simplement incapable. Qu’on cesse de vouloir l’emmerder comme cela. C’était autant désagréable pour lui que pour elle. Le pire c’était qu’on insiste. Il avait horreur de se répéter. L’agacement commençait à s’emparer de lui et son poing trouva naturellement sa place sur sa bouche, comme s’il tentait de retenir des paroles malheureuses. Oh, il avait bien pensé lui dire de ne pas s’inquiéter, qu’il tenait à elle et n’avait pas l’attention de poursuivre son chemin seul, mais c’était trop de niaiserie, trop de sentiments. Il avait l’impression qu’on pénétrait son espace de confort. Mais alors qu’il soutenait son regard – dans lequel il n’y avait pas d’affection mais plus une obscurité menaçante – et qu’il hocha de la tête, Búchanán espéra secrètement que cette discussion se termine et qu’il puisse aller fumer une pipe pour le détendre.

Cela faisait trop pour lui : le service qu’il devait rendre à Murtagh, son attachement pour la jeune femme qui compromettait tous ses plans et la fatigue du voyage, sans oublier qu’elle avait certainement dû rencontrer le semi-orc dans la forêt. Cela Búchanán en était persuadé. Qu’avait-il bien pu lui dire sur lui ? Tout cela lui mettait une grande pression sur les épaules qu’il tentait difficilement de supporter depuis quelques jours maintenant. En plus de cela, il devait répondre des sentiments d’Elea. Non, ce n’était pas le moment, et tout cela le stressait d’avantage. Mais alors qu’il pensait que cela finirait, la pauvre osa ajouter encore quelque chose. Elle avait beau lui dire qu’elle ne voulait pas forcer, c’était tout le contraire. C’était son impression. Là c’en était trop. Búchanán lui avait bien fait comprendre qu’il n’était pas à l’aise du tout et pourtant elle insistait. A croire qu’elle ne voulait pas accepter cela et le voyait comme une simple personne dont on n’avait pas besoin de respecter ce qu’il ressentait. Sans aucun signe avant coureur – car il était rester très calme jusqu’à maintenant – son poing s’écrasa sur la table de bois laissant échapper un bruit fracassant. Il se leva d’un seul coup, retirant foudroiement sa main de celles d’Elea, ce qui fit tomber la chaise sur le plancher.

« Je t’ai dit non. Insiste pas et laisse moi tranquille avec ça ! » hurla-t-il en se penchant vers elle.

C’était comme si il s’était retiré un poids. Son cri avait brisé le calme de la maisonnée. Ses yeux emplis de colère ne quittèrent pas la jeune femme. Sa respiration se faisant bruyante et nerveuse. Pour le moment, il ne se rendait pas compte de ce qu’il venait de faire.


 







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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyMer 19 Aoû 2015 - 20:33


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Avec toute la bonne foi du monde, Elea s’était retenue de lui balancer au visage a quel point elle lui en voulait. Sans compromis, il ne semblait pas apprécier les quelques perches de guérison qu’elle lui lançait. Alors le visage de Búchanán s’était décomposé en contraste de la douceur de ses mots. Comment pouvait elle savoir de quelle manière réagir avec lui si il ne lui laissait pas entrevoir ni savoir ? Elea n’était pas au bout de ses peines, voyant celui qu’elle aimait réagir violemment à défaut de fuir encore une fois sans doute. La table vibra à sa colère grondante sans qu’elle ne s’y attende au moment où il tapa du poing sur la table. Elea fut prise de court, fronça les sourcils et le vit lui crier dessus de ne pas insister. Il s’était levé, la sermonnant comme on sermonnait une gamine et là c’en était trop. Un court instant de silence s’installa entre eux, tandis qu’elle rassemblait ses forces pour ne pas répondre de sa colère.

Elea le repoussa tout en se levant de table. Ce n’était pas un geste violent même si son appui s’était fait bien insistant, elle avait fait cela pour calmer ses ardeurs, nullement d’accord avec ce qu’il était en train de se passer. Lui faisant face, Elea affichait un regard grave sur un visage délavé de toute trace d’affection qu’il avait eu droit jusque là. Elle soutenait le regard noir qu’il lui lançait sans ciller, nullement impressionnée par les gestes brutaux qu’il avait eus même si elle n’avait jusque là jamais eu droit à un tel comportement. Elle n’allait pas céder à sa colère, elle abandonnerait encore moins le fait de percer sa carapace. Néanmoins ce n’était pas le moment et le message était plus que bien passé et ses émotions fissurées n’avaient plus à transparaitre.

« Inutile de s’énerver comme ça Búchanán, je ne suis pas idiote..» Fit-elle sèchement.

Il n’y avait pas de colère, juste une déception d’avoir droit à une telle réaction alors que ses intentions n’étaient pas mauvaises. Désabusée, elle ne pensait pas mériter un tel excès de rage après lui avoir ouvert son cœur comme le ferait n’importe quelle personne éprise de l’autre. Déjà le fait de l’ignorer tout comme s’énerver ainsi alors qu’elle avait cherché un terrain d’entente. Elea observa un instant son regard, sans doute dans l’espoir qu’il lui revienne et qu’il lui explique les raisons d’un tel emportement. Mais Elea ne se sentait pas prête à en entendre davantage de sa part, lasse et vexée de cette histoire après avoir passé l’après midi vivotant à se ronger l’esprit sans être prise en considération. Soit, puisqu’il ne regrettait pas, elle n’avait alors plus rien à faire en face de lui. Elea coupa court à la conversation, décidée à ne pas en rajouter une couche puisqu’il ne l’aidait pas à le comprendre. Le but n’était pas non plus de se le mettre à dos alors que le départ pour Imladris n’allait plus tarder.

Elea emporta avec elle les assiettes et les couverts, se murant dans un silence des plus oppressants après l’avoir remercié pour le repas sans plus de remarque, la politesse faisait son travail sans donner son reste. Il pouvait faire ce qu’il voulait, désormais elle ne lui adresserait plus d’attention jusqu’à ce qu’il décide de se calmer et qu’il cesserait de croire qu’elle n’est pas différente de ceux qui ont croisé sa route. Les mains dans l’eau, frottant les couverts, c’était comme si elle s’était entourée d’une bulle ; pas un son ne traversait sa surface. Noyée dans les abysses de ses pensées, Elea ne parvenait à oublier le regard colérique et la réaction qu’il avait eue à son encontre, cherchant des réponses. Elle ne s’était pas montrée si insistante, elle ne lui avait pas non plus mis le couteau sous la gorge et après ce qu’ils avaient vécu, elle était en réalité bien surprise. La jeune femme avait beau ignorer un bon nombre de choses de lui, ce n’était définitivement pas l’attitude qu’elle lui aurait a priori imaginé même si elle avait conscience qu’un tel débat le mettait mal à l’aise. Alors certes, elle avait été peu être trop directe pour le coup, mais elle se demandait dorénavant avec du recul si cela ne cachait pas d’autres aspects.  Elle laissa la vaisselle s’égoutter sur un côté, essuyant ses mains en reportant son attention là où elle l’avait laissée précédemment.

Elea s’avança légèrement, sortant de l’espace de la cuisine tout en cherchant le regard du barde par réflexe. Un dernier espoir s’insuffla en elle mais qu’elle retint aussi vite qu’il était apparu lorsqu’elle décida de détourner les talons pour aller dans la chambre et s’isoler le temps que les tensions cessent de crisper son coeur. Elle se demandait s’il allait la rejoindre et dormir avec elle malgré cet accrochage. Elle n’allait pas le rejeter mais pas être des plus accueillantes non plus. La jeune femme n’y prêta pas plus attention et se prépara avant de se glisser dans les couvertures. Elle ne souffla cependant pas sur la bougie, sentant que le sommeil n’était pas prêt d’arriver malgré qu’elle fût prise de fatigue. Elea tendait l’oreille, le regard sur l’embrasure de la porte restée légèrement entrouverte, à l’affut du moindre mouvement de celui-ci. Elle attendit quelques instants, les yeux grands ouverts mais prête à faire semblant de dormir si cela pouvait éviter d’autres dialogues. Elle se mordit les lèvres, se recouvrant de la couverture en s’installant le plus confortablement possible. Il ne viendrait sans doute pas, il fallait qu’elle se fasse à cette idée que les apparences chez lui avaient été fort bien trompeuses. C’était comme si elle s’était retrouvée avec un étranger, ne sachant ni comment réagir ni comment agir. Alors elle attendit tout simplement, comme elle le ferait certainement jusqu’à ce qu’il se décide de lui-même qu’il était temps d’oublier cette mésaventure.

Les heures défilaient, elle ignorait combien de temps il s’était écoulé avant que sa bougie ne fonde complètement et s’éteigne seule, épuisée. Quoi qu’il en soit, ses pensées restaient figées dans le temps. Elea peinait à trouver le sommeil, éprise d’une frustration. Elle se leva du lit, passant les quelques mètres qui séparaient la chambre de la salle à vivre. Il dormait sur le tapis, ainsi qu’elle s’en était douté. Elea leva les yeux au ciel, et s’agenouilla près de lui. Ce n’était pas un éclair de dispute qui allait faire qu’elle allait le priver d’une nuit dans un lit alors qu’il n’avait pas eu droit au confort jusque là. Elle n’était pas non plus ingrate au point de le laisser sur le sol dur, après tout ils voyageaient ensemble. Posant la main sur le bras du barde, elle y imprima une légère pression afin d’attirer son attention.

« Búchanán… Fit-elle avant d’avoir un geste de réveil de sa part. Ne sois pas si borné, viens te coucher, y’a un lit, profites-en.»

Elea attendit quelques secondes avant de se relever afin de retourner dans la chambre. Il n’y avait rien d’autre à dire, la jeune femme remonta les couvertures sur elle en faisant dos à son compagnon une fois qu’il fut venu. Elle ferma les yeux et le sommeil l’emporta, vaincue.



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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyMar 25 Aoû 2015 - 0:17

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Le choc que cela provoqua en lui quand Elea le poussa eut l’effet de lui remettre les idées en place. Non, elle ne l’avait pas frappé, c’était à peine s’il avait ressenti quelque chose sous la poussée, mais cela lui fit mal. Mal en son fort intérieur. Mal de l’avoir crié dessus alors qu’elle ne le méritait pas. Et pourtant, son visage ne changeait pas d’expression et restait toujours crispé sous sa colère bouillonnante. La jeune femme aurait dû lui crier dessus – comme il l’avait fait – c’était ce à quoi Búchanán s’attendait. Mais non, elle restait calme avec une déception au fond des yeux. Cela jamais il ne l’oublierait. Son regard se contenta de la suivre jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans la cuisine. Sa rage n’en démordait pas et ne semblait pas vouloir s’apaiser. C’était trop de choses pour lui qui se déroulaient en même temps. Un coup de pied dans la chaise qui traversa la pièce pour finir dans le mur et il prit la porte. L’air frais du Lac lui ferait certainement le plus grand bien.

Mais il ne marcha pas plus loin que le pas de la porte. Le barde se contenta de s’asseoir devant la maison, sur le ponton et de laisser ses jambes balancer. Il bourra sa pipe des herbes qu’il avait achetées sur le marché et la fuma avec avidité, le tout en arrosant de l’eau de vie qu’on distillait à Laketown. Búchanán fulminait à l’intérieur, ruminant sans cesse ce qu’il venait de se passer. Il ne comprenait pas pourquoi il réagissait ainsi. Mais depuis tout petit, il gardait en lui une haine terrible qui se manifestait sans qu’il ne puisse la contrôler. Pour lui, le monde entier était une succession de mal chance et de tromperies. Il était obligé de s’adapter et de tenter d’en survivre. S’il lui arriver malheur, ce n’était que la faute à ce monde immonde sans justice. Lui était innocent.

Et pourtant, le jeune homme ne comprenait pas qu’il n’avait que lui pour ennemi. Sans cesse il attendait le jour où il sortirait de ces ténèbres qui rongeaient son âme. On lui avait fait tellement de mal qu’il ne voulait plus revivre ça. Mais ce qu’il ne comprenait pas, c’est qu’il n’y avait que lui pour s’en sortir. Alors, ne sachant vraiment comment le faire, il se contentait de repousser les personnes qui lui valaient du bien. Búchanán attendait toujours ce jour qui n’arriverait jamais s’il ne donnait pas une nouvelle chance à ce monde. Le pauvre se sentait terriblement confus dans son esprit. Il espérait une aide, se sentant si seul et brisé à attendre que sa vie soit plus douce. Et il était là, à toujours attendre le lendemain, se demandant pourquoi ce jour n’arrivait jamais. Le jeune homme avait oublié comment ça faisait d’être libre de choisir sa voie qu’il aimerait vivre. Une nouvelle vague de rage l’assaillit poussant sa main à s’abattre sur le bois, égratignant légèrement sa peau. Mais Búchanán s’en aperçut à peine. Il n’avait pas le cœur à cela de toute manière. Il n’y a rien, il ne peut suivre le soleil car il y a quelque chose l’attendant quelque part, mais qu’il ne connaissait pas encore et qu’il découvrirait plus tard. Il termina sa troisième bouteille et sa pipe et entra dans la maison.

Quand il ouvrit la porte, il n’y avait que le calme et le silence pour l’accueillir. Dans la pénombre et malgré ce qu’il venait d’ingérer, il tenta de trouver son chemin. Búchanán heurta la chaise et manqua de tomber, mais il se rattrapa de justesse avant de relever l’objet et de le remettre à sa place. S’emparant d’une couverture, le barde se coucha sur le tapis ; son expérience lui avait bien assez appris qu’il valait mieux ne pas s’approcher d’une femme irritée. Le sommeil l’emporta rapidement, assommé par l’alcool, même s’il avait tenté de lutter contre, car la pièce tournait autour de lui et le pauvre essayait de maîtriser son estomac. Ce n’est que quelques heures plus tard qu’il fut réveillé par Elea. Rêvait-il ? Il ne savait déjà pas où il se trouvait, encore pris par la torpeur. Mais la voix de la jeune femme rassura son cœur perdu. Búchanán se releva, chancelant jusqu’au lit de la chambre à coucher. Il sentit très bien qu’elle était toujours énervée par son comportement et ne fut pas surpris de la voir lui tourner le dos. Mais elle avait encore été une fois trop gentille à son égard en l’autorisant à partager sa couche. Ne pouvant s’en empêcher et voulant recouvrer un peu de douceur, il ne put s’empêcher de se glisser dans son dos et de passer un bras par dessus sa taille. Le parfum de ses doux cheveux le rassura et il s’endormit à nouveau.  







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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyMer 26 Aoû 2015 - 23:17


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Les rues de Laketown s’étaient fermées sur la nuit ; Le ciel reflétait sur le lac ses innombrables étoiles, protectrices du sommeil des hommes. Elle avait oublié ces sons de l’eau, ruisselant sous les habitations lorsque le lac était effleuré par un léger vent. Un son apaisant à ses oreilles depuis des années comme des réminiscences qui tout à coup auraient pu soulager son cœur entaillé d’une fine coupure. Si Elea avait eu du mal à trouver le sommeil, il n’en fut pas moins reposant après que son compagnon l’ait finalement rejoint sous les draps de ce lit préparé pour eux. Et pour cause, malgré que sa gorge fut nouée de ressentir l’étreinte de Búchanán à sa taille lorsqu’elle lui tourna le dos, elle avait finit par se retourner vers lui. Endormie, au plus profond de ses songes, nul ne savait s’il s’agissait là d’un geste inconscient ou d’une habitude qu’elle se soit logée contre lui le reste de la nuit. Son nez contre la peau de son cou, les bras enlacés sur les siens, Elea avait retrouvé la place qu’elle avait obtenue durant le voyage. Le sommeil qui l’avait gagnée en fut des plus reposants, bercée par le rythme du cœur du barde, faisant vibrer ses oreilles à chaque battement.

Lorsque l’aurore déchira le ciel de ses couleurs chatoyantes, les premiers rayons du soleil vinrent à la déranger. On entendait déjà dehors les premiers pêcheurs se hâter sur les ponts. Ouvrant les yeux, le visage enfoui dans le cou de celui qui fut son protecteur de voyage, Elea ne perdit pas de temps pour se détacher délicatement de lui en s’étant rendu compte qu’il dormait encore. Les parcelles de souvenir de la veille revinrent la hanter, et même si la rancœur s’était estompée avec la nuit, Elea peinait à pardonner la réaction virulente qu’il avait eue contre elle pour une si petite chose. Elle entreprit d’abord de tourner à nouveau le dos en se faisant aussi légère que possible pour ne pas le réveiller et prétendre qu’elle avait gardé cette position toute la nuit au cas où il ne l’avait pas remarqué, ce qui était fort possible embrumé par l’alcool. Elea resta quelques instants posée sur le côté tandis qu’elle tendait l’oreille aux fonds sonores qu’entrainait l’eau sous les épaisses planches des pilotis. Elle faisait un point sur la situation, de ce qu’elle avait fait jusque là à sa position actuelle. Laketown. Elle avait appris de nombreuses choses sur sa vie ici, sur ses parents et toutes ces choses qu’elle n’avait pas le droit de savoir sous prétexte qu’elle était trop jeune.

Elle ne regrettait pas d’avoir mis les pieds ici malgré les tensions qui l’empêchaient de vivre complètement ce rêve réalisé. Après quelques minutes, Elea entreprit de se lever dans la plus grande discrétion. Elle n’adressa pas un regard à Búchanán, se référant à sa respiration pour se persuader qu’il dormait encore. Elle enfila une robe, attachant les laçages avant de sortir de la chambre et de se diriger vers la pièce à vivre qui avait été témoin de leurs querelles. Elea laissa l’air et le soleil réchauffer l’endroit de sa lumière. Le Soleil se pointa, ressortant timidement de derrière la montagne et déferlant sur ses flancs ses halos d’or. Le sourire lui revint, même si décousu, ces souvenirs provenant de ce lieu auraient toujours don de lui apporter un peu plus de réconfort. Les senteurs gourmandes de la boulangerie vinrent aussitôt titiller ses narines, elle se revit alors enfant réclamer de la brioche aux premières heures de travail du boulanger.

Elea enfila un châle avant de sortir pour aller jusqu’à l’atelier du boulanger qui était un ami de famille. Déambulant dans les rues, ses pas la guidèrent instinctivement, reconnaissant chaque tournant jusqu’à se présenter dans l’atelier. Ils l’avaient reconnue, sa petite tête blonde ne passait pas inaperçu autrefois, ce n’était pas aujourd’hui que les choses allaient changer. Et même si elle avait bien assez d’argent pour payer, le boulanger et sa femme lui offrirent des pains en plus, qui étaient ses préférés étant enfant avant de lui souhaiter un bon retour lorsqu’elle leur avoua ne pas rester longtemps dan les parages. Le panier entre les mains, Elea revint chez elle. Le silence revenu lorsqu’elle referma la porte, elle se demandait si Búchanán était levé. Elle ne souhaitait pas que les choses s’enveniment de si bon matin, surtout avec leur départ qui se rapprochait. Elea jeta un coup d’œil dans la pièce à vivre et ne le vit pas levé. La jeune femme se retrancha ainsi dans la cuisine pour faire de la cuisiner elfique avec les fruits qui leur avaient été offerts. Puisqu’il avait cuisiné pour elle la veille, la moindre des choses était qu’elle lui serve à son tour un peu de ses talents pour la cuisine même si elle se limitait à celle d’Imladris. Elle ignorait les bruits autour, complètement concentrée sur ses mains, s’appliquant à sa tache comme elle l’avait toujours fait jusqu’à ce qu’elle s’entaille doigt avec la lame du couteau qu’elle utilisait pour couper les fruits. La douleur l’arracha de ses pensées lorsqu’elle retira soudainement sa main dans une légère plainte plus de surprise que de douleur. La rue était désormais plus animée, d’un regard par-dessus son plan de travail elle pu entrevoir ses innombrables voisins se mouvoir dans les rues qui se remplissaient. Elea cru dès lors entendre des bruits de pas se confondent avec le vacarme extérieur mais qui provenait de l’intérieur. Prise de curiosité, la jeune femme se retourna, s’attendent à voir la silhouette de Búchanán dans l’embrasure.


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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptySam 29 Aoû 2015 - 15:50

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Allongé sur le ventre, le bras pendant au bord du lit, Búchanán dormait toujours à point fermé. C’est la lumière du soleil filtrant à travers sa chevelure qui entravait son visage qui le réveilla d’un lourd sommeil peu reposant. Ses pensées étaient embrouillées et se mélangeaient en une cacophonie sans nom. Il passa sa main sur son visage, écartant ses cheveux, sa bouche était atrocement sèche. Se mettant assis au bord du lit, il se rappela qu’effectivement il n’était plus sur le tapis. Le jeune homme vit ensuite qu’il n’y avait que lui dans la chambre. Restant dans la même position, la tête lourde et douloureuse, ses mains la gardaient précieusement, comme si elle risquait de tomber sur le sol. Ayant recouvré un peu ses esprits, le barde se décida à se lever. Sa tête lui faisait atrocement mal, comme si une compagnie de nains lui avait marché dessus. Il se mit alors à la recherche de sa chemise, puisqu’il ne voulait pas rester torse nu. Búchanán n’avait sur lui que son pantalon. Alors, dans la salle à manger, il se mit en quête de retrouver ses vêtements qu’il avait retiré avant de s’allonger sur le tapis. À première vue, il n’y avait pas l’ombre d’un vêtement à part une de ses bottes qui se tenait lamentablement sous la table. Le jeune homme tentait de se souvenir où il avait pu les poser, mais en vain. Dans l’agacement de veille, il avait dû les jeter n’importe où. Pourtant il regardait partout, sous les meubles, derrière des coussins, sous la table. Rien. Au moment où il allait laisser tomber pour chercher plus tard, un bruit dans la cuisine attira son attention.

Dans l’entrebâillement de la porte, il vit Elea près du comptoir en train de cuisiner. Devant son cri de surprise et son couteau en main, il comprit rapidement qu’elle avait dû se couper le bout de doigt. Sans trop réfléchir et trainant les pieds, il alla à sa besace et sortit un mouchoir propre avant de retourner près de la jeune femme. Son visage n’affichait aucune expression, encore endormi par l’alcool de la veille. Ses yeux étaient creusés de fatigue et semblait dépourvu de toute animation. Le barde prit la main de sa belle entre les siennes et regarda la blessure. Ce n’était qu’une égratignure sans importance, mais qu’il valait mieux nettoyer. Trempant le mouchoir de tissu dans l’eau clair, il le pressa contre sa blessure, nettoyant ainsi le sang qui avait coulé. Il ne voulait pas que sa jeune amie aie une quelconque souillure sur elle. Il laissa le tissu contre son doigt avant de déposer un baiser sur sa main, puis Búchanán observa ce qu’il y avait dans la cuisine : des fruits et des petits pains. De quoi lui faire le plus grand bien. Mais alors qu’il pensait cela, une odeur de pains chauds qu’on faisait cuirs titilla les narines du barde. Celui-ci, barbouillé, lutta contre son estomac qui était soudain incommodé. Il tourna alors les talons avant de retourner dans la salle à manger.

Búchanán se laissa tomber sur la chaise après avoir bu un peu de sa gourde d’hydromel – il faut soigner le mal par le mal après tout – comme s’il avait été un sac de pommes de terre. Les coudes appuyés sur la table, sa tête alla à la rencontre de ses mains. Ses cheveux retombèrent nonchalamment en cascade. Le pauvre laissa alors échapper une bâillement avant de reposer ses yeux quelques instants. C’est le bruit de plats que l’on posait sur la table qui le fit se relever brusquement de surprise. Elea avait terminé de préparer le petit déjeuner et s’installait à table. Búchanán lui était alors reconnaissant de s’être donné tant de mal pour faire cela. Il se servit d’un fruit et d’un petit pain, c’était plus que ce que son estomac ne réclamait. Son regard regardait le vide dans le coin de la table et le silence qui régnait dans la pièce n’avait pas l’air de le perturber. Il était trop fatigué et avait trop mal à la tête pour vouloir parler. Il croqua dans un fruit sans un grand entrain et mâcha doucement, comme si la moindre bouchée allait lui bruler le gosier. Son ventre était barbouillé et il en avait clairement conscience. Alors, la jeune femme lui servit une tasse fumante. L’odeur de citron fit immédiatement apparaître une grimace sur le visage du jeune homme. Il avait horreur de ce fruit, à part en limonade. Mais que ce soit en gâteau ou en tisane, pour lui c’était immonde. Cela dit, devant l’air insistant d’Elea, il ne fit pas le difficile et but sa tasse. Le liquide chaud brula alors ses lèvres et le goût de citron envahit sa bouche. Mais il but cul-sec, comme cela c’était terminé. Búchanán s’empressa alors de croquer dans un pain pour retirer le goût et la douleur. Il faut dire que cette boisson l’avait quelque peu réveillé et, toussotant, il posa son regard sur la jeune femme.

« Tu as bien dormi, mon cœur ? » avait-il prononcé avec une voix légèrement rocailleuse encore embrumée par le tabac qu’il avait fumé la veille et par le sommeil.

C’était leur dernier jour ici. Le dernier jour où il devait agir et se débarrasser de cette tâche qu’il avait promis à Murtagh. Il avait tant de fois repoussé l’échéancier qu’il ne pouvait plus se défiler désormais. C’était aujourd’hui ou jamais. Et s’il ne l’accomplissait pas, Búchanán connaissait très bien les représailles. Ils avaient prévu de repartir en début d’après-midi ; il devrait agir à la fin de ce petit déjeuner…





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Elea

Elven's child ♦ HUMAINE
Elea
♦ PSEUDOs : Illabye
♦ MESSAGES : 621
♦ RÉPUTATION : 3045
♦ AVATAR : Lily James
♦ DC & co : Rae & Selen & Cármen& Elladan & Farshad & Isveig
♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible
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— RACE DU PERSO : Humaine
— ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris
— ÂGE DU PERSO : 21 ans
— RANG SOCIAL : aisée
— MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse
— ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père.
— VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas
— AMOUREUSEMENT : Personne

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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptySam 29 Aoû 2015 - 18:08


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Don't make me sad. Don't make me cry. Sometimes love is not enough and the road gets tough I don't know why.
Búchanán refit son apparition, Elea se rendit très vite compte qu’il n’était pas dans son état normal, la mine grisâtre et les yeux cernés par une mauvaise fatigue. Elle eu toute l’occasion de détailler son visage marqué par une gueule de bois lorsqu’il posa un mouchoir imbibé sur la coupure qu’elle s’était faite. Il n’y avait rien de très grave, elle était surprise par ce geste protecteur pour une si petite coupure. Ne disant mot, Elea se contentait de se laisser faire, observant son visage, dans l’attente qu’il lui dise quelque chose. Manifestement il n’allait pas lui parler de ce qu’il s’était passé la veille, ni même de la manière qu’il avait eue de lui hurler dessus. Ses traits s’étaient décrispés, effacés par un sommeil bien trop lourd. Il alla ensuite se poser sur la table, s’enfermant entre ses bras, émergeant. La jeune femme se pinça les lèvres, terminant ses préparatifs avant de venir vers lui et poser sur la table les quelques assiettes. Elle glissa aussi devant lui une tasse d’eau chaude citronnée, mélangée à quelques herbes qui lui permettraient de très vite retirer la brume l’entourant. Elle dû insister avant qu’il ne se décide de suivre ses conseils et boire le breuvage. Elea lui adressa alors un sourire reconnaissant avant qu’il ne se fissure à l’entente de ses premiers mots.

Elea déglutit, levant les yeux vers Búchanán en essayant de comprendre ce qu’il lui passait par la tête pour employer de tels surnoms affectifs après la rouste magistrale qu’elle avait reçu après lui avoir ouvert son cœur. L’aimait-il en retour ? Etait-ce une façon de le lui prouver ? Ou se jouait-il d’elle en la sachant éprise ? La jeune femme se détourna du regard bleu du barde posé sur elle en effaçant ces dernières pensées. Elle les refusait, elles n’étaient tout simplement pas possibles. L’attention qu’il avait constamment portée sur elle était véridique, elle y croyait fermement. Toutefois ce n’était pas une raison pour prétendre qu’il ne s’était rien passé. Il lui avait hurlé dessus, l’aurait peut être frappée si sa colère l’avait menée jusque là et ne souhaitait pas fermer les yeux sur ce genre de chose. C’était pour elle le même effet que de marcher dans un sol marécageux ou chaque pas qu’elle fait l’enfonçait un peu plus dans le sol. Elea acquiesça simplement d’un « oui » presque muet avant de se mettre à manger. Le reste du repas se fit en silence, elle gardait tout de même un œil sur Búchanán afin de constater l’évolution de son état. Elle espérait qu’il se sentirait vite bien mieux pour que le début de leur voyage retour se passe bien, et lui ferait sans doute avaler encore un peu d’eau chaude citronnée afin qu’il ne se sente pas incommodé et que cela le booste un peu.

Elle le vit retrouver petit à petit ses esprits, mais elle était consciente que ce genre de sensations qu’était la gueule de bois pouvait tout à fait perdurer de longues heures et compromettre les capacités physiques. Elea termina son assiette et croisa à nouveau le regard du barde. Un doux sourire étira ses lèvres malgré elle et malgré que le cœur n’y était pas vraiment. A ajouter à cela que le séjour touchant à sa fin l’attristait, qu’elle n’allait sans doute pas revenir par ici avant un long moment. Elle était satisfaite de ce qu’elle avait trouvé par ici mais aurait sans doute préféré retrouver ses souvenirs dans un meilleur contexte, une meilleure ambiance. Elle ne le tenait pas pour responsable, parce qu’elle avait aussi ses torts. Elle préférait oublier cette mésaventure jusqu’à ce qu’il soit prêt à lui parler sans désagréables conséquences. Elea se leva de table et s’approcha de son compagnon. Elle l’enserra, appuyée contre le dos de l’homme et tandis qu’elle glissait sa main sur le front moite du barde pour lui dégager la vue, elle déposa sur sa joue un baiser empreint d’affection.

« Je vais préparer nos affaires. » Lui fit-elle à l’oreille.

Elle le laissa alors, allant récupérer leurs sacs pour tout réorganiser et faire en sorte qu’ils aient bien suffisamment de vivres et d’eau avant de croiser un village et y refaire le plein. Elle s’occupa de plier ses robes elfiques, passant le bout de ses doigts sur les coutures en pensant à Imladris. Un sourire lui vint, heureuse de pouvoir retrouver ses protecteurs et impatiente de leur raconter tout ce qu’elle avait appris, les décisions qu’elle avait prises et les grands changements qu’elle avait apporté à sa vie. Elle se demandait ce qu’il adviendrait de Búchanán, s’il accepterait de rester avec elle ou s’il vadrouillerait pour revenir vers elle lorsque les temps seraient durs.  D’un regard par-dessus son épaule, à l’embrasure de la porte, elle vit le barde, se demandant ce qu’il était en train de faire et ce qu’il ferait de son début de journée alors qu’ils allaient bientôt partir.

Elea reporta son attention sur leurs affaires, tandis qu’elle entreprit d’y ranger les vivres. Le pain qu’elle avait eu leur ferait quelques jours, elle y ajouta aussi des fruits, des fruits secs et s’assura que leurs affaires soient complètement prêtes pour que quand le moment serait venu de partir, tout serait parfait. La jeune femme revint dans le salon, où elle se posa contre la fenêtre une énième fois. Ele profitait des dernières heures qu’il lui restait pour capturer ces images de sa ville natale. De ses moindres recoins, des gens, même de l’odeur, du lac et puis du pic Solitaire au loin et de son aura démoniaque. La présence de Búchanán l’interpella lorsqu’elle se rendit compte qu’il se préparait et qu’il était sur le point de quitter la maison. Avait-il d’autres choses à faire ? La jeune femme l’interrogea du regard, surprise qu’il entreprenne déjà de partir alors qu’ils ne tarderaient surement pas. Elle ne lui demanda cependant pas où il comptait aller, mais ne se gênait pas pour le mettre en garde.

« Je viendrais te chercher par la peau des fesses si t’es pas là à l’heure. »

C’était dit sur un ton plaisantin étiré sur un fin sourire qu’elle lui adressait. Néanmoins du fait qu’elle avait pris du temps à tout préparer, elle ne souhaitait pas faire trainer plus longtemps le départ, qui plus est rester seule lui serait d’un ennui mortel. Elle se demandait ce qui pouvait bine l’obliger à se préparer de si bonne heure dans un état encore embrumé par sa gueule de bois.



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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyDim 30 Aoû 2015 - 8:17

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Búchanán ne s’attendait pas à ce que la jeune femme réponde quand même à sa question, mais cela lui fit plaisir qu’elle daigne tout de même conserver ce lien entre eux. Le reste du repas se fit en silence ; cela l’arrangeait, car il n’avait pas besoin de réfléchir sur ses mots pour lui répondre. Le barde se contentait alors de terminer péniblement son petit déjeuner. Elea avait déjà fini de manger, alors que lui n’était même pas à la moitié du peu qui se trouvait dans son assiette. Son attention était reportée sur ces aliments, qui ne daignait pas disparaître tellement son appétit était moindre. Mais il n’était pas vraiment dû principalement à cause de sa saoulerie de la veille. Non, le jeune homme était torturé par ce qu’il s’apprêtait à accomplir. Alors qu’il venait de prendre un morceau de fruit pour le mettre dans sa bouche, l’étreinte d’Elea dans son dos le surprit au plus haut point. Mais il l’accepta avec un immense plaisir, car la proximité avec la protégée des Elfes le rassura et apaisa la tempête qui s’était emparée de son cœur. Un baiser, et c’était un courant électrique qui acheva de le réveiller. Ses yeux suivirent alors Elea dans la chambre, quelque peu rassuré sur ses sentiments à son égard.

Il la voyait préparer leurs affaires, ce qui voulait dire que l’heure du départ allait bientôt sonner. Il fallait qu’il le fasse, sinon Murtagh déverserait certainement leur colère sur eux. Búchanán était tout à fait conscient des risques qu’il encourait s’il n’achevait pas cette tâche. Et Elea serait certainement en danger, surtout qu’il savait désormais que c’était lui l’assassin de ses parents. Alors le semi-orc n’hésiterait pas à les tuer au bord du chemin. Il chassa ces images horribles de sa tête et se leva d’un bond. Attrapant sa chaussure, il se coucha sur le ventre au sol pour trouver sa deuxième chaussure qui se trouvait sous une commode. On ne saura jamais d’où lui vint cette folie de déplacer un meuble pour y trouver sa chemise et sa veste. Le barde secoua ses vêtements pour retirer la poussière et fut interpelé par la jeune femme. Toute la nuit, il avait cherché une excuse pour son départ de la maison, et là, elle ne lui demandait même pas où il allait. C’était un souci en moins en tout cas. Un sourire tendre apparut alors sur ses lèvres et, s’emparant du visage d’Elea, Búchanán déposa un baiser sur ses lèvres, comme s’il s’agissait du dernier ; emprunt d’amour, de passion et de douceur.

« On se revoit très vite. » la rassura-t-il avant de prendre la porte.

Sur tout le chemin, c’était comme si le jeune homme n’appartenait plus à ce monde ; son cœur battait dans ses tempes, prêtes à exploser. Il ne remarquait pas ce qui l’entourait, et pourtant, Búchanán aurait pu redire en détail le chemin qu’il avait emprunté avec ses stands du marché, ses passerelles, ses ruelles secrètes et les odeurs qui avaient chatouillé ses narines. Son cœur s’emballait de plus en plus à mesure qu’il approchait de sa cible, mais jusqu’au dernier instant il avait hésité, suant comme s’il se retrouvait au milieu d’un forêt tropicale. Ses pas le guidèrent finalement devant l’échoppe de l’homme. Le barde leva les yeux sur le bâtiment et entendit du bruit à l’intérieur. Un soupir de déception s’échappa d’entre ses lèvres ; il aurait préféré qu’il soit absent. Mais il devait le faire, ne serait-ce que pour la sécurité de leur voyage retour. S’emparant de sa gourde, Búchanán but une longue gorgée d’hydromel pour l’encourager dans cette tâche, ou pour qu’il ne se rende pas totalement compte de ce qu’il s’apprêtait à faire. Dans le reflet de l’eau contenue dans un tonneau, il observa son aspect. La fatigue qui avait creusé ses yeux s’était quelque peu estompée. Il avait bien recouvert sa cicatrice et un dernier ajustement de sa veste et il était prêt. Sa main tremblante hésita maintes fois à se poser sur la poignée. Au fond de lui-même, deux camps s’affrontaient, comme si deux personnes s’y trouvaient, se disputant la décision. Une lui disait qu’il ne fallait pas faire cela, qu’il trouverait une solution pour fuir Murtagh. L’autre, bien plus forte lui rappela sa récompense : la mort de sa mère. Oh que ces mots semblaient doux à son esprit. De plus, c’était pour la sécurité d’Elea, il ne voulait pas voir le semi-orc abattre ses foudres sur elle qui n’avait rien à voir avec cette histoire. « Et quoi, Búchanán ? La seule chose que tu as à faire est de tuer un homme et tu seras débarrassé du pire démon de ta vie… » chuchota cette voix au fond de lui. C’était décidé. Prenant son inspiration, il ouvrit la porte de l’échoppe.

La quiétude qui régnait dans ce lieu déstabilisa le jeune homme. Seule la clochette qui avait tinté déchira le silence. Alors un homme, sortant de ce qu’il pensait être la réserve, s’engouffra dans la pièce. Il était tellement plus grand que Búchanán qui passait presque pour un enfant à côté de lui. Ses muscles étaient saillants et on voyait du premier regard que ce n’était pas la personne avec qui plaisanter. Son regard le transperçait de toute part. Savait-il ce qui allait lui arriver ? Mais le marchand d’armes se contenta de lui sourire.

« Bien le bonjour, mon brave. Que puis-je faire pour vous ? » lui parla-t-il d’une voix calme.

Le barde déglutit un instant alors que ses yeux se posèrent sur les nombreuses armes qui se trouvaient dans l’échoppe : des aches, des épées, des couteaux de lancés, des sabres, des dagues… Tout cela qui lui permettrait de se défendre. Búchanán n’aurait aucune chance s’il devait l’affronter. Il était bien plus fort que lui, il n’y avait aucun doute sur cela. Non, s’il devait l’affronter, le jeune homme devait miser sur la rapidité. C’était ce qu’on lui avait appris quand il avait fait parti de ces maudits pirates. Agilité et rapidité avaient été ses maîtres mots qui lui avaient permis de survivre dans cet autre monde. L’homme répéta alors sa question, ce qui sortit Búchanán de sa léthargie.

« Hmm, j’aimerai faire affuter cette lame. » lui répondit-il finalement en sortant la dague de son grand père.

Le marchand prit l’arme entre ses mains et l’examina plus attentivement. Puis il repartit dans la pièce, d’où s’échappait désormais le son de la lime criant sur le métal. Búchanán profita de cet instant de répit pour un crochet qui se trouvait sur le comptoir. C’était toujours pratique d’en avoir un à portée de main. Alors l’homme revint quelques instants plus tard avec sa dague affutée.

« Ça allait en fait ! Il n’y avait pas beaucoup de travail à faire. À croire qu’elle n’a pas beaucoup servi. Mais ne vous inquiétez pas, avec cette lame, vous ne craignez plus rien. Elle tranche dans le lard comme on dit. »

Alors à ce moment là, il ne sait quel courage – ou folie – le prit, mais il trancha le cou de l’homme où un flot de sang sortit. En effet, elle tranchait extrêmement bien. Sous ses yeux emplis d’effrois, Búchanán regarda l’homme s’effondrer derrière le meuble. Il contourna le comptoir pour s’assurer qu’il était bel et bien mort. Mais alors qu’il se penchait sur le cadavre, l’homme eut un moment de lucidité et attrapa le col du barde, déposant ainsi son sang. Une inspiration fatiguée envahit ses poumons, faisant échapper un hurlement de surprise au jeune homme. Sans réfléchir, il s’empara du crochet qu’il planta dans l’œil du marchand qui tomba, mort.

Un lourd silence envahit à nouveau la pièce. La respiration du barde ne semblait vouloir s’apaiser et, même si de l’air entrait dans sa poitrine, il avait l’impression d’étouffer. Il devait quitter cet endroit. Ouvrant en toute hâte la porte, Búchanán s’engouffra dans la petite ruelle qui séparait l’échoppe des autres bâtiments. Heureusement pour lui qu’il s’agissait la dernière maison, tout au bout de la ville, ce qui rendait les rues pratiquement désertes à cette heure-ci. Les habitants étaient certainement sur le marché ou en train de pécher. Mais il n’y aurait pas eu foule chez un marchand d’arme. Le jeune homme se précipita de s’appuyer contre un tonneau avant de rendre tout ce qu’il y avait dans son estomac. Le choc avait été si grand qu’il n’avait pu se contrôler. Il se vida entièrement, comme s’il cherchait inconsciemment à se purifier. Au moment où il se releva, c’est la pire des visions qui se présenta à lui au bout de la ruelle…








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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyMar 8 Sep 2015 - 14:19

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▽« Les âmes les plus noires ne sont pas celles qui choisissent d'exister au fond de l'enfer des abysses mais celles qui choisissent de remonter des abysses pour s'insinuer parmi nous… »  
 Comme le voile de la nuit recouvre le ciel dans une ambiance glaciale et pernicieuse, Murtagh avait investi Lake-town au crépuscule, à l’heure où les âmes damnées hantent les rues dans le souvenir des rires des enfants qui y courraient gaiement le jour. Son odorat surdéveloppé s’était accoutumé à l’odeur âcre et poisseuse du poiscaille depuis environs 2 km et ce parfum nauséeux n’avait sur lui aucun effet. Il était habitué à rencontrer des gens de ce village. Le goût de leur chair était imprégnée de la saveur marine du poisson quand leurs pieds un peu trop aventuriers les entraînaient dans son repaire. Il n’accordait aucune indulgence ni même de pitié aux égarés de grand chemin qui venaient s’assurer de la véracité de la légende qui courrait au sujet des Monts Brumeux et de la créature qui y résiderait. Leur tombe était creusé et leur destin scellé à l’instant même où leur esprit hardi se persuadait d’éclaircir le mystère des montagnes embrumées. Quelle insolence ! Que Murtagh prenait amplement plaisir à démolir comme l’on renverse un château de carte. Il les sentait venir, avec ce même pas hâtif, cette respiration haletante et cette odeur incontournable de peur envahissante. Et toujours il les attendait, prompt à faucher ces âmes suicidaires en quête de ténèbres plus obscures que la nuit même. C’est ainsi qu’il comblait le vide de sa grotte, par l’orchestre des lamentations de ses victimes.

Dissimulé derrière l’artifice de son chaperon de lin, le semi-orc n’avait rencontré aucune difficultés pour pénétrer dans la ville, courbé et clopinant comme un pauvre pèlerin que les vastes plaines avaient éreinté. Jouer les globe-trotters de grand chemin, ça le connaissait. Il se fondait dans un groupe, prenait la place de l’un d’eux parfois quand celui-ci menaçait son anonymat puis il passait les portes des civilisations, lui, le rebut de l’humanité et des autres espèces. C’est ainsi qu’il fonctionnait et jusqu’alors, il n’avait jamais eu besoin de modifier quoi que ce soit à sa tactique. Bien entendu il lui était déjà arrivé, selon les situations, de rencontrer quelques imprévus complexes mais rien que le semi-orc n’aurait su déjouer. Néanmoins, il fallait admettre que dernièrement, il n’était plus si aisé que cela de s’introduire dans les villes sans être soumis à la question par les gardes. Ils se méfiaient et dans un sens, ils avaient raison. Comment les blâmer ? Les jours s’assombrissaient soulevant avec eux des choses que l’on n’avait plus vues ni entendues depuis des siècles. Murtagh les connaissait. Il fut un temps même où il servait ces forces maléfiques qui, sournoisement dans l’ombre, se reconstituaient à l’insu de tous ces esprits éclairés incapables de voir ni de pressentir le danger quand celui-ci se rapprochait. Qu’importe l’avenir, qu’il brûle dans les flammes. Murtagh sera là, aux premières loges pour le voir se consumer. Quel regret pouvait-il éprouver pour un monde qui l’avait haït autant qu’il le haïssait ? Aucun. Aussi intéressant que soit la fin du monde, ce n’était pas vraiment de ça dont se préoccupait Murtagh ni même la raison de sa présence à Laketown.

Sa confiance en Buchanan s’était vue ébranlée à l’instant même où son regard reptilien s’était posé sur Elea. C’était elle, l’épicentre d’où convergeaient toutes les variables. Elle était à la fois le problème et la solution. Trop présente dans le cœur de Buchanan pour lui permettre de libérer sa rage et trop enracinée dans l’esprit de Murtagh pour que sa noirceur soit entière. Le pouvoir qu’elle exerçait sur les deux hommes – si tant l’un d’eux s’apparentait à cette espèce – avait un impacte conséquent sur leurs choix et leurs actes. Jouer au monstre ne relevait plus du simulacre pour Murtagh, sa nature en portait la marque. En revanche pour Buchanan, aussi sales que soient ses mains, elles n’étaient en aucun cas souillées par le sang. Le point de non retour était sur le point d’être franchi et c’était le seul et véritable objectif que Murtagh désirait atteindre : plonger Buchanan dans le gouffre, le précipiter avec lui et l’y noyer. Il n’aurait su démêler ses sentiments à son égard, ils étaient égaux à son image ; contradictions et paradoxes. Sa façon d’aimer exigeait pour l’autre une offrande de souffrance, de trahison et de mort.

La brise matinale faisait frémir les flots dans une ondulation légère donnant du mouvement à ce paysage figé dans la brume. Au-delà de cette ceinture vaporeuse, vers l’ascension d’un ciel saturé, filtraient quelques rayons solaires qui tentaient de percer au travers du stratus imposant dans une lutte perdu d’avance. Une silhouette encapuchonnée déambulait avec fluidité, à l’insu des autres, dans les plis de la robe mousseline de la brume jetant des regards inquisiteurs aux pêcheurs qui balançaient avec nonchalance leur filet dans les eaux calmes et glaciales de laketown. Entre les refrains que se renvoyaient les pêcheurs, Murtagh y mêla le bruit de ses bottes en guise de percussion sans que cela ne soit volontaire. Les planches foulées du ponton chantaient alors à intervalle régulier des notes graves qui se calaient étrangement bien à leur musique. Le concert improvisé passé, Murtagh continua son cheminement sur le pilotis de bois sous la sécurité de son capuchon et de la brume. Dans l’air flottait, parmi les effluves de poisson et de pisse, le parfum marquant du bard sans que sa vue ne l’identifie. C’est en scrutant la zone à l’aide de son sens olfactif qu’il découvrit la demeure d’enfance d’Elea. Là, posté discrètement dans l’angle d’une fenêtre, il l’observa longuement apprêter leur bagages dans un silence digne des églises. Il avait son image plantée devant ses yeux tandis que dans les siens, d’ordinaire si pur et vif, il n’y vit personne sinon le regard éteint du plâtre des statues. Il crut y déceler son quotidien : une existence morne et grise et cernée de ténèbres que la tristesse et la solitude avaient creusé dans les sillons de ses larmes. Bien sûr qu’il y devinait les stigmates laissés par le passé, après tout, il avait assassiné sa mère de sang froid et par pure distraction. Pourtant, à la manière d’un ciel rougi par l’aube d’un jour nouveau, il avait cru voir ses yeux renaître et s’enflammer en présence de Buchanan, comme un écho à la petite fille épanouie d’antan. Il était l’étoile à laquelle elle venait puiser sa lumière et sa chaleur mais loin de l’astre, elle redevenait ce corps céleste oublié et délesté. Il contemplait le succès de sa monstruosité et l’échec de son humanité errer comme une lune noire de désespoir privée de l’incandescente lueur chatoyante de son soleil. Il l’a laissa alors à ses démons non sans éprouver un sentiment contradictoire de plaisir malsain et de compassion. Elle n’était pas celle qu’il venait voir. Pas encore.

Le nez plongé vers le sol, il continua sa route, remontant les traces de Buchanan. Bien qu’il ne laissait derrière lui que son odeur, elle suffisait pour le suivre aveuglement. Il ne l’avait que trop bien identifiée pour faire fi des autres effluves. L’itinéraire de sa destination était clair, net et précise, sans hésitations. Il savait précisément où il se rendait ce qui laissait au semi orc une nette idée des intentions de son pantin. Un sourire sournois se dessinait sous l’ombre de sa capuche et quand l’évidence se profila dans son esprit, il suivit presque naturellement la route qui menait à l’échoppe du pauvre bougre. Une pourriture de premier ordre qu’il lui avait dit. Un trancheur de gorge qui déversait sa rage et son mépris sur les êtres qui sortait assez de l’ordinaire pour en faire des bêtes de foire, qu’il lui avait dit. N’étaient-ils pas tout deux des créatures à part avec laquelle la Cruauté s’était donnée des airs de chirurgien macabre pour affliger le monde de leur hideuse apparence ? Alors même si cet homme n’avait rien fait de tout cela, qu’il était irréprochable en tout point, Murtagh avait quand même condamné son innocence insultante, parce que pour ses yeux de victime incomprise, la normalité était le véritable monstre et moteur de ses actes. Buchanan devait s’ouvrir à cette vision et accepter son châtiment. Le monde l’avait voulu repoussant et abjecte, il n’y avait que dans le sang qu’il pouvait finaliser sa transmutation et renaître. Comme prévu, son parfum capiteux convergeait depuis l’échoppe du marchand, Murtagh se glissa sur le flanc droit de la maison, à l’abri des regard dans un renfoncement. Une planche fébrile et détériorée offrait une vue en arrière plan de la scène, juste derrière le marchand et face à Buchanan. De là, il pu observer attentivement toutes les émotions défiler au fur et à mesure sur le visage du musicien. Tout ses gestes étaient hésitants et son regard, désolé. Il gagna du temps et occupa le vendeur dans une simulation pour mieux se préparer à l’inévitable. Murtagh en dégusta chaque instant, son regard cramponné au sien comme les crocs d’un serpent, sa respiration calée sur la sienne aboyant à répétition dans son esprit l’ordre de le tuer. Sa conscience était abrutie par le désir de meurtre qu’il espérait pouvoir transmettre au bard par il ne savait quel procédé mental. Dans un geste tremblant et maladroit, une lame scintilla un bref instant offrant à la pièce son chant fluide et aigu. Emue jusqu’au sang, la gorge pour laquelle était adressée cette sinistre attention, laissa jaillir une effusion de son nectar vital sur les ailes du papillon de nuit qui naissait à présent. Buchanan l’avait fait, il s’était transformé. Murtagh apprécia l’instant et accueilli déjà son semblable dans un rictus effroyable. Naturellement, un changement pareil suscité une réaction à la hauteur de l’acte mais à présent il n’avait plus besoin de chercher sa place dans ce monde, il venait de la trouver. Murtagh le suivit, encore, prompt à l’accueillir. Il s’engouffra dans la ruelle où se terrait le nouveau né maculé de sang. Il se présenta à lui, sans surprise, comme une évidence, un ange noir venu saluer le chef d’œuvre du déchu. Considérant le tonneau comme un obstacle, le semi orc l’éjecta brusquement pour devenir le nouveau soutien du musicien damné. Sa main entoura sa gorge pour caler sa tête contre le mur et le pour le forcer à le regarder. Le rejeton contempla son monde chanceler dans ses prunelles éteintes et ricana de plus belle devant un tel spectacle. Il huma le parfum ferreux qui s’échappait de ses vêtements avec une insistance à la limite de l’indécence. Esclave de sa volonté, le semi-orc ne pu s’empêcher de succomber à la tentation de goûter à cette saveur spéciale et cueilli de sa langue le sillon pourpre qui dévalait sa joue. Le sang et le sel marquèrent son palais dans un mariage exquis. Ses lèvres flirtèrent avec les terminaisons sensibles de ses oreilles dans lesquelles il glissa enfin ses paroles.

- Le destin. La fatalité. La chance. Autant de prison pour l’Homme. Sur ses lèvres se dessinait un sourire sanguinaire alors que ses yeux détaillaient le nouveau Buchanan. Nous sommes tous soumis à cette roue qui tourne. Il n’y a qu’un moyen d’y échapper. Ce n’est pas la jeunesse, ni la beauté, ni…il marqua une courte pose et reprit sur un ton de reproche, son poing serré sur la poitrine du bard. le grand amour. Je connais ce moyen…ronronna t-il une dernière fois au creux de son oreille avant de se détacher de lui et de prendre une certaine distance. Il se permit même de lui tourner le dos toujours dans une attitude arrogante.

- Vois-tu, je contrôle mon propre destin et si j’ai survécu jusque là c’est parce que je sais qu’il faut être prêt à détruire n’importe qui, n’importe quoi, même les choses que l’on aime pour garder les dieux à distance. Instaure entièrement la peur dans le cœur de ceux qui te crachent à la gueule et ne fait plus semblant de lever la main. Abats-là sur eux ! Et ne laisse plus tes sentiments obscurcir ton jugement…Tu n’es pas fais pour aimer, Buchanan, mais pour tuer. Je t’ai prouvé que tu étais capable de tuer.

Il jeta son regard par-dessus son épaule, le même rictus accroché aux lèvres.

- Et même un innocent…

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Dernière édition par Murtagh le Dim 4 Oct 2015 - 12:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyLun 14 Sep 2015 - 23:02

I see the lights
YOU MAY NEED TOW HANDS TO FIGHT SOMEONE. BUT ONLY ONE TO STAB THEM IN THE BACK.




L'ombre du couvert des maisonnées de bois lui offrait un abri aux regards indiscrets des habitants de la ville. Personne ne l’avait vu, cela il en était persuadé. Personne ne saurait qu’il avait tué cet homme. On se rendrait compte de sa disparition quand ils auront quitté la ville depuis longtemps. Au moins Búchanán n’avait plus besoin d’exécuter son plan et Elea n’avait plus rien à craindre. Il était soulagé qu’elle ne lui serve plus de couverture en l’accusant de ce meurtre. Le corps penché en avant, son être se vidait entièrement, comme s’il cherchait à se laver de ce crime. Mais on pouvait deviner un sourire discret se dessiner sur ses lèvres : sa vengeance était en place. Il avait rempli sa part du contrat et pouvait espérer enfin la mort de sa mère. Telle la lumière au bout du tunnel, il pouvait enfin apercevoir son exutoire se rapprocher de lui. Son chemin, aussi sinueux et sombre qu’il avait été se voyait plus facilement praticable enfin. Du moins, c’était l’espoir qu’il avait à cet instant.

Sa tête lui tournait alors que les dernières images de ce pauvre homme défilaient devant ses yeux. Le barde avait vu la dernière flamme de vie s’étouffer au fond de son dernier œil valide éteint alors qu’il tentait de s’agripper au col de sa veste, comme s’il cherchait en vain à attraper les derniers instants de vie qu’il lui restait. Foutaise ! Búchanán n’avait vu que son objectif à cet instant. Le sang avait coulé et avait souillé sa peau blanche comme si de nouvelles vaines apparaissaient. La chaleur de ce liquide immaculé était le seul lien qui le reliait à la réalité alors qu’il avait l’impression d’être suspendu dans le temps quand il enfonça le crochet dans son œil. Le regard du jeune homme était livide, comme si aucune émotion ne se dégageait de son acte. Une part de son âme s’était brisée en cet instant. C’est pour cela que son corps réagissait ainsi maintenant qu’il était à l’extérieur de l’échoppe. Le musicien s’appuyait sur ce tonneau pour ne pas tomber dans les vapes. Ses mains s’y agrippèrent comme dans un dernier espoir pour ne pas sombrer dans la folie. Tout retombait au sol avec lourdeur. Même l’air qui s’engouffrait dans ses poumons semblait vouloir l’étouffer. Il voulait hurler, mais ses dents restaient fermement ensemble. Búchanán tentait encore de retenir son estomac, alors que des sueurs froides coulaient le long de ses tempes et de son dos, collant ainsi ses cheveux à sa peau. Un bruit au bout de la ruelle attira son attention. Quand il tourna la tête, ce fut la pire des visions qui se présenta à lui.

Búchanán n’eut le temps de réagir que son pilier se vit éjecté au loin, le faisant perdre son équilibre. Mais le semi-orc le rattrapa à la gorge, le redressant ainsi contre le mur. Le jeune homme ne pouvait plus bouger. Il était entravé par la force de Murtagh et devait contenter de subir. Ses yeux de serpents plongèrent dans ceux du barde qui était encore submergé par toutes ces émotions. Il ne tenta pas de résister, sachant que c’était peine perdue face à la force surhumaine de Murtagh. Il ne faisait que soutenir son regard, grimaçant sous la compression de sa main. Son sourire malsain et ignoble glaça son échine, l’électrisant de tout son long. Le barde ne doutait pas qu’il avait dû le voir achever sa part du contrat. Son attitude détonnait avec la situation. Il incarnait vraiment tout ce qu’il y avait de pervers en ce monde. La bête ne disait rien et se contenter de sonder tout son être. Búchanán pouvait entendre sa respiration roque et sentir son halène nauséabonde sur son visage. Elle ne pouvait observer qu’un être désemparé par les événements et totalement changée à jamais. Le pauvre musicien tremblait de tout son être, non plus à cause de son assassinat, mais parce qu’il craignait énormément Murtagh. Alors il vit la tête de son bourreau s’approcher de son visage. Au contact de sa langue chaude sur son visage, Búchanán ne put réfréner une grimace de désespoir. Ses yeux se fermèrent, attendant la fin. Ce n’est que lorsqu’il s’aventura vers son oreille qu’il détourna la tête, cherchant à échapper à ce supplice qui le paralysait de peur. Une douleur vive parcourut alors tout son corps. Oh, bien sûr il ne sentait rien. Mais c’était une douleur fantôme qui sommeillait en lui depuis sa naissance. Búchanán ne se souvenait plus de la souffrance que cela avait pu être à l’époque, mais à chaque fois que l’on s’approchait de ses oreilles, il pensait y déceler une atroce brulure. Mais Murtagh le tenait fermement. Il avait été assez téméraire pour conclure un marché avec lui, mais il était parfaitement conscient qu’il fallait craindre le semi-orc plus que la peste.

Il sentit la pression sur sa gorge diminuer à mesure que Murtagh murmurait à son oreille. Le jeune homme n’osait prononcer un seul mot. Une tension envahissait tous ses muscles rendant impossible toute lutte. Cependant, Búchanán réagit vivement lorsqu’il fit une allusion à Elea. Personne ne devait parler d’elle ainsi. De plus, Murtagh n’avait pas à se mêler de ses histoires. Elle n’entachait en rien ses plans. De plus, le barde avait pu observer qu’elle ne se souvenait pratiquement pas de lui. S’il osait toucher un seul de ses cheveux blonds… Non, Búchanán se refusait d’être comme Murtagh. S’il avait décidé de se soumettre au monde en acceptant son sort de rebus, lui avait bien décidé de le combattre et de conjurer le sort qui l’avait condamné dès sa naissance. Il le comprenait maintenant. C’était bien grâce à Elea qu’il n’était pas voué à être comme ce semi-orc. Le jeune homme avait toujours cru que la solution à sa survie se trouvait dans la mort de sa mère, comme pour chasser tous ses démons, mais il se trompait. Non, il n’était pas comme lui. C’était bien Elea qui était la lumière qui illuminerait son chemin. Ses pensées se tournèrent vers elle et le barde voyait son doux visage apparaître. Il l’aimait. Il était fait pour aimer. Et c’était Elea son unique amour. Maintenant il le comprenait. Son cœur battait fortement dans sa poitrine. Ce n’était plus de la douleur comme il avait pu le ressentir à maintes reprises, mais c’était quelque chose d’agréable qui s’insinuait dans tout son être, dégageant une chaleur réconfortante. Mais la réalité le rattrapa immédiatement ; il s’était rendu compte de cela, mais était-ce trop tard ? Il avait commis l’irréparable et risquait de tout perdre. La tristesse de perdre sa jeune amie broya son cœur en mille morceaux. Et comme un couteau que l’on tournait dans sa poitrine, Murtagh avoua l’épouvantable vérité... Un innocent…

Búchanán releva la tête et répéta ces deux mots d’une voix étranglée. Puis il fut confronté au sourire et au rire cinglant de la bête. Il comprenait désormais. Il s’était fait avoir en beauté ! Pourquoi n’avait-il pas remarqué l’étrange comportement de sa victime ? Murtagh lui avait bien dit que c’était un être vil qui tenait en horreur les personnes différentes comme le semi-orc et lui-même. Pourtant, il n’avait pas semblé dégoûté en le voyant entrer dans son échoppe. L’homme l’avait même accueilli les bras ouvert. Búchanán se rendit compte de l’ampleur de l’horreur et ses deux mains allèrent attraper la peau de son visage comme si elle voulait l’arracher de son crâne. Il avait tué un innocent. Un cri de désespoir pathétique s’extirpa d’entre ses lèves alors que ses yeux, animés par une rage, s’étaient à nouveau réveillés. Murtagh quitta alors la ruelle et s’enfuit le plus vite possible. Mais ils n’allaient pas en rester là. Le barde s’engouffra à sa suite, le poursuivant parmi la foule. Il n’était pas facile d’évoluer entre les personnes, mais le jeune homme ne quittait pas des yeux le monstre encapuchonné. Ils passèrent de pontons en pontons, de ruelles en ruelles – le jeune homme ne s’aperçut même pas qu’il venait de passer avec fracas devant la maison d’Elea – jusqu’à quitter la ville.

Ainsi, les deux monstres se retrouvèrent face à face sur la baie. Búchanán ne quittait pas le regard reptilien de Murtagh. Une haine sans nom envers ce charlatan s’était emparé du barde. Il voulait sa tête.

« Tu vas payer ! » hurla-t-il.

Ses pas se décrochèrent du sable meuble et le portèrent vers Murtagh. Sa main avait trouvé le chemin de sa dague dissimulée sous sa veste. Il la brandissait devant lui, prêt à la planter dans le corps de cette abomination. C’était lui ou Búchanán.








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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyDim 4 Oct 2015 - 19:40

I see the lights
▽« Les âmes les plus noires ne sont pas celles qui choisissent d'exister au fond de l'enfer des abysses mais celles qui choisissent de remonter des abysses pour s'insinuer parmi nous… »  
 Ses mots suintaient l’inexorable mépris. Il les avait soigneusement choisis comme l’on sélectionne les pierres les plus robustes qui édifieront les plus grands monuments. Il y avait dans ce discourt une certaine forme de vérité. Sa vérité. Si pendant longtemps il s’était posé la question sur le sens réel de son existence dans ce monde, son apprentissage dans celui-ci lui démontra ô combien la grande créativité d’Iluvatar s’accompagnait de cruauté. Lui que ses fidèles considéraient comme bon et miséricordieux ne serait-il en vérité que diabolisation ? Derrière la pieuse image qu’il exposait au monde, il n’en restait pas moins une divinité cruelle et perverse qui exigeait des prodiges de la part des êtres imparfaits qu’il avait lui-même conçu en les maintenant dans un semi songe irréaliste qui leur promettait un idéal inaccessible. Une divinité qui prétendait aimer ses enfants sans respecter leurs limites et qui osait les instruire par la grâce et le pardon simplement pour mieux les faire vivre dans une perpétuelle dévalorisation d’eux-mêmes en les menant irrévocablement vers le désespoir et la corruption. Murtagh en avait fait l’amer expérience. Par ses exigences démesurées, Murtagh s’était vu maintenu dans un sentiment d’abjection et d’indignité foncière qui n’avait pas laissé d’autres choix au semi-orc que de se dresser contre Iluvatar afin d’être libéré de ses injonctions inhumaines. Là où il n’existait aucune place pour les erreurs résiduelles dans son genre, seuls deux options s’offraient à lui : se sacrifier sur l’échiquier comme le pion qu’il était ou redresser l’échine en ripostant avec les mêmes armes que ses assaillants. La perversion et la cruauté, ces deux mêmes éléments qui l’avaient conçus étaient devenus dès à présent les piliers de sa culture.

Dans cette valse infinie, cette ronde étourdissante, accroché au mécanisme rotatif de cette gigantesque roue, Murtagh s’était lui-même construit son rayon qu’il avait artificiellement greffé sur elle pour ne plus jamais se faire charrier. Elle pouvait tourner, rebondir, s’enivrer de folie ou s’effondrer de torpeur, il avait trouvé sa stabilité et progressait lentement. Confiné et minuscule à côté des raies naturelles, c’est en les annihilant les unes après les autres qu’il put revendiquer son existence jusqu’à atteindre son niveau d’excellence actuel. Tout était clair dans son esprit, limpide comme une eau calme et épurée. Il avait depuis longtemps accepté l’évidence que rien ne lui serait dû et qu’il ne devrait, lui plus que quiconque, compter que sur sa personne pour s’affirmer et imposer sa présence dans ce monde. Son pauvre destin, il l’avait eu en main à l’instant même où il comprit que sa vie se résumerait à un perpétuel combat contre les forces mises à l’œuvre pour corriger cette violation de la nature qu’il incarnait. Pour Buchanan, il en était de même et c’est à cette réalité là qu’il s’évertuait à l’éveiller comme il s’était lui-même éveillé face aux innombrables coups du sort. Lui aussi il était de ces jouets avec lesquels on avait trop joué. Que l’on avait plusieurs fois brisé en négligeant les douleurs et laissant le temps passer et sourire devant son agonie. Victimisé par l’aigreur des gens et utilisé comme défouloir, une compensation à un manque, une faiblesse que l’on extériorisait par des actes inqualifiable et inhumain. C’est cette image de bête incomprise et rejetée qui avait séduit autant qu’elle avait mortifié Murtagh au point de ne plus faire la différence entre l’admiration et la haine. Les deux s’entrelaçaient intimement sans que l’on ne puisse plus les distinguer poussant le semi orc à engager Buchanan sur la même pente glissante et mortelle que lui. Etait-ce au détour d’un rêve ? Il ne sait plus…Seul demeurait le souvenir d’une longue marche éreintante où il cherchait son chemin dans la nuit puis comme attiré invraisemblablement par l’autre, ils avaient finit par se rencontrer. Dans les ténèbres, ils erraient l’un et l’autre.

Murtagh assista de près à l’effondrement du bard, saisissant chaque nuance perdre de leur éclat dans son regard fantomatique. Il appréciait ce plaisant spectacle comme le chacal affamé qui se délecte des derniers lambeaux de chair habillant la carcasse de ce qui fut jadis un animal. Le sang sur ses vêtements dénonçait ses crimes et durant un court instant, Murtagh se permit d’éprouver mentalement un certain intérêt pour ce nouveau look quelque peu morbide. Purifiée, cette petite âme noire était née deux fois : la première entre les hanches d’une femme et la seconde dans le sang de sa première victime. Il n’était alors pas conscient de la puissance que cela venait de lui donner. Qu’il en soit effrayé aux premiers abords était naturel, mais à partir de maintenant, la porte qui jusqu’alors demeurait verrouillée dans son esprit pouvait librement s’ouvrir aux noirceurs qu’elle renfermait. Qu’il l’attende ou non, il pouvait désormais peindre le monde aux couleurs de sa rancœur. En croisant ses iris dilatés, il y vit un grand précipice qui se creusait encore et encore sans qu’il ne parvienne à toucher le fond laissant s’écrouler les fondements de ce qui fut lui. Quelque chose était en train de renaître de ce néant, dans les cendres de cette âme consumée. Murtagh lui avait montré la voie, son œuvre était terminée ici. Il avait aimé le posséder entre ses mains, ce pauvre pantin désarticulé et privé de conscience, faisant vibrer les cordes sensibles qui le retenaient encore à ce monde cruel. Détruire ce qu’il aimait, c’était devenu une coutume chez le semi-orc mais c’était encore dans le crime et le sang qu’il préférait Buchanan. Il avait les caractéristiques et les capacités pour être un grand assassin, il devait simplement plier devant l’évidence de sa nature et cesser de réfuter la réalité. Quelque soit l’amour qu’avait pu lui prodiguer Elea au point de le corrompre et de le détourner de son objectif, ce n’était rien à côté de l’exclusivité qu’il venait de lui offrir.



La ruelle rejoua encore un long moment l’écho du ricanement sarcastique du rejeton de Morgoth, à moins que ce ne soit là un aperçu des méandres chaotiques de la conscience de Buchanan qui refaisait surface. Quoi qu’il en soit, le semi-orc délaissa Buchanan sur sa tromperie. Il avait rendez-vous avec les ténèbres et il ne tenait pas à venir déranger cette séduisante entrevue. Le hurlement symbolique d’une âme brisée s’éleva et hanta Laketown et dans un moment de pure extase, Murtagh arrêta sa course, inspirant profondément chaque note émise comme pour en nourrir sa sombre essence. Le rideau de ses yeux tomba et il se figura plusieurs délires intelligibles que par lui seul. Un frisson lui remonta la colonne laissant ses épaules remuer d’excitation avant de reprendre sa marche vers les frontières de la ville dans une course, cette fois-ci, plus effrénée. En effet, à sa suite, le poursuivait le nouveau né, pressait de s’enivrer du sang de sa prochaine victime. Quelle impatience ! Murtagh aurait presque pu être séduit si tant il n’était pas ciblé. L’ultime limite : la mer que le vent agitait doucement. Sereine, elle était la seule spectatrice et témoin de ce qui allait se dérouler, prompte à s’abreuver sournoisement des offrandes sanguines qu’on lui accorderait. Murtagh s’arrêta brusquement, adressant à l’horizon encombré de brume un regard de défit. Enfin, il se détourna, faisant face à l’inévitable.

- Tu vas payer !

- Quand on y goûte on ne peut plus s’en passer n’est-ce pas !

Ajouta t-il sur un ton provocateur en dissimulant une part de nervosité devant un échappatoire inexistant. Il ne voulait pas tuer Buchanan, pas après avoir participé à sa renaissance, mais il ne le ménagerait pas s’il décidait à lui tenir physiquement tête. L’attitude de Buchanan n’inspirait rien de positif, mais, passif, Murtagh se redressa, plus fier qu’un paon, un infatigable rictus victorieux accroché aux lèvres comme une intimidation à la charge du musicien. Il demeura stoïque, les mains sagement nouées dans son dos et les yeux rivés sur son assaillant qui, dans la hâte, échoua lamentablement à atteindre sa cible. Il eut suffit à Murtagh de se pousser pour que l’attaque de Buchanan n’agresse qu’un grand vide. Elancé, le musicien manqua de plonger la tête la première dans l’eau mais prestement, Murtagh agrippa sa longue tignasse d’ébène d’une main de fer tirant avec assez de fermeté pour ramener l’homme tout contre lui. Le choc fut plus ou moins violent et une nouvelle fois, ses lèvres purent distiller langoureusement du poison fraîchement secrété dans les oreilles meurtris du petit tueur.

- La seule raison de vivre c’est de se préparer à rester mort longtemps. Es-tu tellement désireux de précipiter ta fin, Buchanan ? Je n’ai pas encore décidé de ce que je ferais d’Elea…

Ses phalanges se refermèrent avec encore plus d’intensité sur son cuir chevelu et dans un excès de force, il sentit quelques mèches céder sous sa pression. Ce pouvoir qu’il exerçait sur lui avait le don de l’ériger à un niveau d’excitation à la limite de la bestialité dirigé et animé par pulsions interdites entre la luxure et le crime.

- …je m’en voudrais qu’elle devienne un dommage collatéral à nos ébats sanguinaires et nos vendettas personnelles.  

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Elea

Elven's child ♦ HUMAINE
Elea
♦ PSEUDOs : Illabye
♦ MESSAGES : 621
♦ RÉPUTATION : 3045
♦ AVATAR : Lily James
♦ DC & co : Rae & Selen & Cármen& Elladan & Farshad & Isveig
♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible
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— RACE DU PERSO : Humaine
— ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris
— ÂGE DU PERSO : 21 ans
— RANG SOCIAL : aisée
— MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse
— ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père.
— VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas
— AMOUREUSEMENT : Personne

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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyLun 5 Oct 2015 - 23:21


I see the lights
Don't make me sad. Don't make me cry. Sometimes love is not enough and the road gets tough I don't know why.
Après le départ de Búchanán, Elea eu cette impression d’un courant d’air qui lui hérissa l’échine. Quelque chose n’allait pas, et bien que ce dernier baiser qu’il lui avait offert était prometteur de réconciliation, elle ne se sentait pas tranquille. Une nouvelle fois, le barde lui apparaissait comme une éternelle énigme, dont elle n’était pas sure d’en comprendre les contours. Elea laissa de côté les mauvaises ondes afin de terminer les préparatifs de leur départ, fermant leurs sacs définitivement une fois ceux-ci prêts. De quoi lui occuper l’esprit, ne lui laissant plus le temps de penser à ce qu’il s’était passé mais bien ce qui allait suivre. Tout s’était remis en place, et d’un mouvement de tête vers la fenêtre elle revit la Montagne Solitaire fièrement dressée au loin. Un pincement au cœur l’obligea à aller se perdre dans sa contemplation, nourrissant ses rêves nostalgiques de petite fille désormais réalisés. Soupirant ses dernières joies à ces retrouvailles, Elea essayait de se faire à l’idée qu’elle ne reverrait pas cet endroit avant un long moment. Elle avait trouvé ce qu’elle était venu chercher, désormais elle devait se détacher de ces lieux qui ne lui apporteraient plus rien que des souvenirs. Il y avait bien trop de choses à découvrir en Terre du Milieu pour que ses souhaits d’aventure ne se focalisent toujours et uniquement sur une petite ville au milieu d’un immense lac. Néanmoins la seule vue de cette montagne ne pourrait jamais cesser de remplir son cœur de fortes émotions. Le jour où Dale se reverrait habillée de ses parures triomphantes comme dans les récits de ses ancêtres, Elea reviendrait la voir à nouveau.

Elle n’avait pas vu l’heure tourner que déjà elle sentait l’heure du départ arriver. La jeune femme détacha ses yeux admiratifs de cette vue imprenable et s’occupa de fermer les fenêtres tout en observant les pièces de sa maison une dernière fois. Elle enfermait ici ses mémoires, la douleur de grandir en ayant une double identité pour en ressortir plus forte que jamais.

C’est plusieurs coups secs et irréguliers, tapant contre les planches gorgées d’eau des passerelles qui perturba le silence dans lequel elle s’était emmitouflée. Prise de curiosité, la jeune femme ayant cru déceler deux personnes se poursuivant ouvrit l’une des fenêtres pour regarder de quoi il s’agissait. Dès lors la scène qui s’offrit sous ses yeux coupa court à son sourire curieux, reconnaissant immédiatement la silhouette du barde courant à vive allure avec une autre personne, les deux visiblement en poursuite. Au vu de leur passage précipité, Elea devina vite qu’il y avait menace, mais elle fut d’autant plus claire lorsqu’elle remarqua que la deuxième personne n’était autre que cet étrange individu qu’elle avait rencontré en forêt ayant eu quelques accès de folie. Búchanán était clairement en danger et en passant sous sa fenêtre elle ne pouvait mettre cela sous les faits du hasard. Pour des raisons qui lui étaient propres il n’avait pas pu crier à l’aide, alors la jeune femme s’empressa d’attraper son arc et s’engouffra à l’extérieur, suivant leurs traces. Déglutissant sous la peur, la jeune femme avait perdu leurs silhouettes de son champ de vision et espérait ne pas être en retard. L’adrénaline distillée dans l’effroi lui permettait de redoubler d’efforts, ignorant l’essoufflement qui arriva vite lorsque l’horizon fut dégagé de toute maison.  Ils avaient atteint la rive d’en face, l’étranger menaçant s’état saisi du barde et confirmait ses soupçons de danger pour la vie de son barde.

Même dans un état de vent houleux, Elea arriva à se maintenir concentrée, s’emparant de l’une de ses flèches et banda son arc. Il ne lui suffisait que d’une seconde pour que son iris s’aligne avec la flèche et la cible. La jeune femme savait où viser et savait où tirer pour faire en sorte qu’on relâche le barde sans le blesser. Puisqu’il ne bougeait pas, c’était une véritable aubaine pour elle. L’inspiration qui gonfla sa poitrine se bloqua dès lors qu’elle relâcha la corde. Transperçant le vent de sa pointe métallique, la flèche alla se loger avec violence dans le bras de l’homme. La morsure de son attaque au bout d’un arc allait forcément attirer l’attention jusque vers elle, ainsi elle n’avait pas le droit à l’erreur et avait prévu de tirer une seconde flèche afin d’être sure qu’il s’éloigne de Búchanán. Ainsi dans une vitesse propre aux elfes, l’esprit vif, elle avait mémorisé la force et la distance, elle n’eut qu’à viser avant que la seconde ne parte en trombe et rejoigne sa jumelle, s’enfonçant jusque dans le derme de la créature à quelques millimètres seulement. Cela avait suffit pour contraindre la personne à relâcher prise, et elle vit Búchanán retomber lourdement au sol. Elea enfila son arc à son épaule et s’empressa de combler la distance qui la séparait du barde dans de grandes foulées. Ses pas résonnèrent, au même moment elle vit Edana sortir d’entre les arbres et courir à toute allure vers l’agresseur de Búchanán afin de l’éloigner de lui. C’était une bonne pour elle, aussi pouvait elle emboiter les derniers pas qui la séparaient encore de lui, les pieds se retrouvant dans l’eau alors qu’elle raccourcissait le chemin. Les dernières enjambées jusqu’à la rive lui permirent d’atteindre le barde plus rapidement.

Elea se précipita vers Búchanán, tentant de ne pas céder à la panique en vérifiant qu’il n’avait pas été blessé. Ses mains se posèrent instinctivement sur son visage tandis qu’elle captait son attention, sans doute avait il été légèrement sonné en retombant au sol. Son cœur s’était emballé dans une course infernale où la crainte d’avoir perdu un être cher l’avait gardée en alerte. Elea était désormais rassurée de constater qu’il ne portait pas de blessures sur lui. Néanmoins le sang imprégné dans sa chemise témoignait d’autres coups portés. Elle se demandait alors s’il s’agissait de celui de cet homme qui l’avait menacé. Quoi qu’il en soit vu où celui-ci était placé, les flèches qu’elle avait tirées n’était pas en cause. La jeune humaine ne laissa pas son esprit s’embrumer de questionnements alors que le plus important désormais était d’éloigner Búchanán de son agresseur. En levant les yeux dans la direction de celui-ci, elle vit qu’Edana arrivait à le maintenir hors de nuire en ayant agrippé ses vêtements. La louve tirait violemment dans le but de faire tomber sa proie afin de lui montrer son mécontentement.

« Ça va ? » Fit-elle à Búchanán tout en l’aidant à se relever.

Elle logea son bras au creux des reins du barde, veillant à ce qu’il tienne sur ses jambes avant d’entreprendre de le laisser mais commençait à le tirer par la manche dans le sens inverse afin de s’éloigner de l’agresseur.

«  Viens, il ne faut pas rester là… »

electric bird.
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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyLun 16 Nov 2015 - 17:23

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▽« Les âmes les plus noires ne sont pas celles qui choisissent d'exister au fond de l'enfer des abysses mais celles qui choisissent de remonter des abysses pour s'insinuer parmi nous… »  
 



Il le tenait, là, entre ses griffes, impuissant et soumis à la fois par la rage qui l’animait mais aussi face à son incapacité d’agir devant la domination évidente de l’orc sur lui. Ses paroles qui suintaient de poison avaient su l’engourdir, pénétrer sa chair et infecter ses veines dans le seul but de gangrener son cœur qui saignait déjà de son acte impardonnable mais commis. Il allait avoir tout le temps de se repasser le cauchemar de cette journée, de savourer le revers de ses actions, d’accepter qu’envers et contre tout, il n’était qu’un assassin et ce quelque soit les paroles de réconfort qu’on voudra bien lui témoigner pour soulager sa conscience, il demeura toujours ce même sang indélébile sur ses mains. Il exposa Buchanan à la vision noire de son regard inhumain dans lequel sévissaient les ténèbres et la corruption. Aucune lumière ne semblait pouvoir pénétrer son grand oeil, rien qui ne puisse laisser entrevoir l’espoir qu’il y ait une once de bienveillance en lui. Il était imperméable à tout ce qui ne constituait pas son essence maléfique. Seul subsister dans ce panorama chaotique et apocalyptique le néant. Il était une ombre, un voile qui flottait tout autour de Buchanan désireux de recouvrir et d’avaler ce qui restait de lumière en lui. Murtagh avait goûté au délice de cette jeune âme qui dégoulinait encore de sa matrice et désormais, tout ce qu’il souhaitait, c’était l'absorber entièrement avant qu’on ne puisse l’extirper des abysses. Plus question de s’échapper, cette idée là était futile. En cet instant, il revendiquait son droit de le posséder, de faire de lui un substitut à cette solitude pesante qu’il côtoyait quotidiennement. Il avait placé beaucoup d’espoir en Buchanan ayant toujours vu en lui un tueur potentiel qui attendait un maître, un guide pour s’ouvrir à sa véritable nature comme une fleur épanouit qui s’offre à la lumière du soleil. Bien entendu, il avait envisagé la résistance de Buchanan mais ce qu’il n’avait pas prévu c’est qu’une femme se glisserait entre lui et ses plans. Une femme qui exerçait bien plus de pouvoir sur lui que Murtagh n’en aurait jamais. Une femme avec qui le semi-orc était directement relié de par l’assassina de sa mère. Quelle étrange fatalité que le destin les ait forcé à se rejoindre une nouvelle fois à la croisée des chemins. Il lui avait volé sa mère et elle lui volait le seul ami qu’il n’aurait jamais. C’était de bonne guerre mais inconcevable pour le rejeton. Si elle voulait le reprendre, elle allait devoir le mériter car il ne la laisserait pas le lui dérober si aisément. Pas après qu’il ait vu, l’espace d’un instant, le trouble, l’hésitation dans les yeux de Buchanan. Il devait tout miser sur cette faiblesse et continuer à s’appuyer dessus pour le faire flancher avant qu’il ne soit perdu à jamais dans cette lumière salvatrice que diffusait Elea. Ainsi, il reposait entre ses mains qui semblaient aussi bien interrompre ses mouvements que détourner ses pensées. S’il pouvait ne serait-ce qu’un court moment comprendre l’étendue des choses qu’il avait à lui apprendre et de ce qu’il avait à lui partager, une existence futile avec Elea lui paraîtrait bien dérisoire. Il n’existe pas plus grand châtiment en ce monde que la solitude. C’était le prix que l’on payait à se différencier des autres et de la différence, ils en faisaient tout deux partis. Les rebus de la société, les difformités sociales, les inclassables, c’était Buchanan, c’était Murtagh. Pourtant, à bien des égards, la relation qu’ils entretenaient n’avait rien d’un rapport sympathique, bâti sur la confiance où se figuraient deux individus destinés à s’apporter du réconfort et du soutient. Tout n’était que méfiance, complot, trahison et mensonge mais quand bien même ils agissaient ainsi, quand ils se faisaient face, ils étaient identiques, comme le pâle retour d’un reflet dans le miroir mais autre que le leur. C’ets sur une bombe qu’ils avaient édifié leurs liens. Une bombe susceptible, prête à exploser à tout moment, composée des pires éléments chimiques. Le détonateur était lancé, les chiffres se bousculaient, bientôt il ne resterait plus rien.

Murtagh fixait toujours Buchanan avec intensité, laissant le vent porter ses mots qui avaient alors effleurés les oreilles meurtries du musicien. Il semblait éteint entre ses mains, vaincu, découragé comme une mouche prise dans les mailles d’une toile et qui dans sa lutte vaine prend alors conscience que son sort est scellé. Peu à peu, à mesure qu’il l’envahissait de sa noirceur, il sentit les forces de Buchanan l’abandonner, proche de la capitulation. Une main l’y contraignit en se postant à la gorge du bard qu’il serra un moment afin qu’il lâche prise mais avant même qu’il ne soumette le musicien à sa volonté et ne s’empare de son abandon total, une intense et vive douleur lui saisit le bras poussant automatiquement le semi-orc à lâcher prise. La surprise se mêla à la souffrance et à peine venait-il de comprendre qu’on lui avait tiré dessus qu’une nouvelle flèche se logea juste à côté de la première. Cette fois-ci, le cri qu’il contenait derrière ses dents s’arracha à sa gorge puis il s’empara de son bras meurtri comme pour en chasser la douleur mais en vain puis se recula. Malgré les affres du calvaire, il chercha la provenance de l’attaque de son regard fou de douleur et de rage. Il y avait dans le vert kaki de ses prunelles des petites étoiles rouges sanguines qui éclatèrent à la vue d’Elea. Venait-elle réellement de lui tirer dessus et par deux fois en plus de ça ? Il poussa un grognement animal à son encontre, grondant sinistrement à la façon des orcs.

- Espèce de…

Il n’eut point le temps d’affubler la jeune femme d’un « ravissant » nom d’oiseau que déjà la chienne, plus enragée que lui en cet instant, se jeta corps et âme sur le semi-orc blessé, bien décidé à lui faire rendre gorge. Lancé dans sa course, elle violemment le sol de ses antérieur pour prendre une impulsion qui la projeta directement sur Murtagh. La puissance fut-elle qu’il en tomba à la renverse, la louve dans sur le torse. Avant qu’elle n’ait eu l’opportunité de compléter le tableau d’horreur de son visage de ses crocs, il plaqua ses mains de chaque côté de la gueule du canidé et lutta plusieurs instant comme ça. Son cœur martelait sa poitrine avec plus d’avidité qu’un cheval lancé au galop. Il ne se souvenait pas de l’avoir senti aussi vivant qu’en cet instant et pourtant, il avait à maintes reprises joué sa vie. L’haleine fétide qu’exhalait l’animal lui donnait un aperçu de la bouche de l’enfer et des tourments qui l’attendaient s’il devait perdre le duel. La bave qu’elle sécrétait en abondance témoignait de toute sa fureur et son intense désir de le dévorer. Sans doute ne lui avait-on jamais porté autant d’intérêt que maintenant ! Dans un autre contexte, ça aurait pu être flatteur si au sens premier du terme, on ne voulait pas le dévorer. Ses griffes lui lacérèrent l’abdomen et bientôt elle eut atteint sa chair. De plus, le semi-orc commençait à manquer d’air en raison de son poids porté sur son sternum et ses poumons. Il fallait agir et réagir très rapidement. Résister ainsi soumettait son bras blessé à d’horribles souffrances et s’il ne cherchait pas un moyen de se débarrasser d’elle, il donnait pas cher de…sa chair. Ainsi, de son bras valide, il mit un violent coup de poing dans les côtes de l’animal qu’il sentit se briser. Alors que la bête hurlait sa souffrance par des petits glapissements aigus, Murtagh lui adressa un rictus victorieux. Il enchaîna aussitôt en lui brisant la colonne vertébrale qui arracha un nouveau hurlement à l’animal qui agonisait. Vaincue et paralysée, il se dégagea d’elle dans l’indélicatesse qui le caractérisait le mieux et fit rebondir son sourire jusque sur Buchanan.

- Songe à ce que je t'ai dis Buchanan, pense à ce que cet acte irréparable à brisé en toi. tu es un tueur, rien d'autre, accepte le ou...meurt ! Il dériva son attention vers Elea tout en continuant à s'adresser à Buchanan. Je me demande ce qui lui restera à aimer en toi, maintenant que tu as le sang d'un innocent sur les mains, nih nih nih !

Voilà. Ainsi, il avait choisi son camp, ainsi il mettait fin à leur amitié naissante et ainsi, par la neutralisation de sa louve dont la mort était inévitable, il le mettait en garde. Pourtant, au-delà de son sourire, là où les mensonges ne restent jamais que des mascarades, on pouvait lire dans son regard que quelque chose venait de mourir et de s’éteindre sans qu’aucune victoire quelconque ne puisse le ranimer. Sur ces dernière paroles, il profita de l’intensité du brouillard comme couverture pour se fondre dedans et disparaître loin d’eux, loin de laketown, regagnant sa grotte bienveillante dans laquelle résonnait à jamais l’échos de sa folie et de sa solitude.

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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyDim 17 Jan 2016 - 2:00

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YOU MAY NEED TWO HANDS TO FIGHT SOMEONE. BUT ONLY ONE TO STAB THEM IN THE BACK.




La bête se tenait devant lui, son air provocant et satisfait sur son visage cramoisi. Son cœur s’emballa, prêt à exploser dans ses veines. Sa respiration se fit plus lente alors que ses pas s’enfoncèrent dans l’eau. Le temps semblait s’être suspendu ; seules ses inspirations témoignaient de son rattachement à ce monde désormais détruit. Seuls les ténèbres l’entouraient n’ayant que pour seul halo de lumière ce monstre horrible qui l’avait ainsi berné. Il était vidé, vide de toutes émotions, de tous rêves, de tout espoir ; plus rien ne serait comme avant désormais. Il n’avait que l’envie de transpercer le cœur du semi orc. La mort appelle la mort. Ses mains étaient à jamais entachées du sang d’un innocent et jamais Búchanán ne se le pardonnerait. Sa vision se troublait sous l’adrénaline qui le poussait ainsi à braver sa peur de Murtagh. Il ne voyait que lui. Sa main était fermement resserrée sur la dague ; il n’aurait qu’une seule chance. C’était lui ou le monstre. Le barde refusait ce qu’il s’était passé ainsi que les prédictions que lui donnait la face de crocodile. Il n’était pas comme lui !

Ses pas s’accélérèrent malgré la force de l’eau qui emprisonnait sa jambe jusqu’à ses mollets. Plus rien ne comptait, mourir ou vivre après ce qu’il venait de faire n’avait plus aucun sens. Il savait très bien que Murtagh ne réaliserait pas sa part du contrat puisqu’il l’avait menti sur la nature de sa victime. Pauvre homme. Avait-il une famille, une femme et des enfants ? Un des deux devait mourir aujourd’hui. La distance qui le séparait se faisait plus courte et bientôt il était prêt à frapper. Il n’avait plus peur, qu’importe s’il mourrait aujourd’hui. Son bras fila à vive allure, n’ayant pour objectif que de transpercer son cœur. Un éclair de lumière transperça l’air, mais c’est le vide qu’il rencontra. Le vide ! Il l’avait manqué. Le jeune homme n’eut pas le temps de réaliser ce qu’il se passait,  alors que son corps se précipitait vers l’avant et lâchant sa dague, que Murtagh s’était emparé de ses cheveux, le ramenant brutalement vers lui. Sonné par le choc, ses yeux s’ouvrir sur l’horizon qui lui parut tellement beau. Peut-être était-ce la dernière fois qu’il contemplerait la mer et le soleil.

-La seule raison de vivre c’est de se préparer à rester mort longtemps. Es-tu tellement désireux de précipiter ta fin, Buchanan ? Je n’ai pas encore décidé de ce que je ferais d’Elea…

Un cri de douleur s’échappa des lèvres du barde alors que le semi orc resserrait sa prise sur sa tête. Il sentit la chaleur de son haleine dans le creux de son oreille ; chaude et humide. Il voulait fuir, mais sa prise était si forte que sa peau manquait d’être arrachée. Il n’avait pas d’autre choix que d’entendre sa voix de serpents s’insinuer dans sa tête.

-…je m’en voudrais qu’elle devienne un dommage collatéral à nos ébats sanguinaires et nos vendettas personnelles.  

Elea. L’image de la jeune femme apparut dans sa tête. Il réalisait à cet instant la galère dans laquelle il l’avait plongée. S’il avait su qu’il se ferait trahir comme cela, jamais il ne lui aurait proposé de l’accompagner. Comment allait-elle faire pour retourner à Fondcombe s’il était tué. Comme il s’en voulait maintenant que les choses en soient arrivées là. Jamais il n’aurait pu l’imaginer. C’était finalement vrai ce que Murtagh disait. Il est éternellement condamné à briser tout ce qu’il a pour finir toujours dans la même situation : seul. Alors il faut s’y abandonner et céder. Son courage s’échappa de son corps comme une trainée de poudre ; finalement c’était son destin. Il devait l’accepter, accepter son sort qui l’avait condamné depuis sa naissance. Ce serait la tristesse et la solitude pour le restant de sa vie si Murtagh avait la stupidité de l’épargner. Qu’il lui laisse au moins le plaisir d’être une âme éternellement damnée, exclue des terres éternelles ; c’était le prix pour le crime qui avait noirci son âme. Le semi orc empoigna sa gorge, l’empêchant ainsi de respirer malgré ses efforts pour respirer, et le soulevant au dessus du sol.

« Ne lui fais pas de mal. » souffla-t-il dans le dernier souffle qu’il restait dans ses poumons alors que ses mains agrippèrent le poignet du monstre.  

Ce sont des yeux vidés et inanimés, comme s’il était mort de l’intérieur, que Murtagh rencontra. Mais étrangement un sourire apaisé était dessiné sur ses lèvres – il acceptait son destin pour la première fois. Tout ce qu’il espérait c’était qu’Elea soit assez loin pour échapper à un destin funeste. Mais alors que s’en était fini de lui et qu’il suffoquait de plus en plus, quelque chose fit lâcher prise à la bête. Búchanán tomba comme une pierre dans l’eau et tenta de ressortir sa tête à la surface malgré la confusion de ses sens. Ses bras s’appuyèrent  sur le sable meuble pour lui donner une certaine stabilité, mais tout semblait instable autour de lui. Ses poumons se remplirent à nouveau d’air avec profondeur. Il sentit ensuite des mains familières sur son visage et quand il ouvrit les yeux, c’est le doux visage d’Elea qui lui apparut. La plus belle vision. Il ne pouvait lui répondre tant la confusion fut grande, tout ce qu’il put faire c’était lui sourire et caresser sa joue. Elle tenta de l’aider à se relever, mais il retomba rapidement ; une vive douleur se fit sentir dans sa cheville. Le barde avait dû mal retomber quand Murtagh l’avait lâché et avait dû se fouler la cheville.


C’est le grognement d’Edana qui attira son attention. Il vit la louve blanche se précipiter sur Murtagh et bondir sur lui, enfonçant ses crocs dans sa chair. Encore une fois, cette brave amie le défendait, comme elle l’avait toujours fait. Búchanán avait l’habitude de la voir se battre, mais cette fois-ci sa gorge se resserra parce qu’il ne s’agissait plus là d’hommes ou d’autres animaux ; c’était un orc bien plus fort que tous les ennemis qu’elle avait pu rencontrer.

« Eda… Edana lâche le ! » réussit-il finalement à crier.

Il préférait qu’elle abandonne, mais Edana ne l’écouta pas et avait soif de sang. Il vit Murtagh basculer sous le poids et la force de la louve. Búchanán était impuissant devant ce spectacle et n’avait plus qu’à prier pour qu’elle s’en sorte. Ses yeux ne pouvaient se détourner, craignant pour la vie de son amie. C’est alors que le pire arriva. Tout se passa très vite. En un instant la louve était à terre, laissant échapper des cris de douleur.

« Non ! » hurla-t-il le bras tendu vers elle.

Il entendit à peine ce que le semi orc dit avant qu’il ne fuie. Búchanán s’échappa alors des bras d’Elea pour ramper jusqu’à la louve qui se tordait de douleur. Son cœur fut transpercé quand il la vit trembler de douleur. Il resta là, à la regardant, ne sachant que faire pour l’aider. Ses pates ne semblaient plus lui obéir et la détresse se lisait dans son regard. Il ne pouvait y croire, pas elle, pas maintenant. Le jeune homme prit alors délicatement la tête d’Edana pour la rapprocher de lui, la serrant dans ses bras. « Tout ira bien, je suis là n’aie pas peur. » Sa main caressa son pelage taché de son sang, qui lui tira une autre plainte. Les lèvres du barde se tirèrent vers le bas quand il constata qu’il n’y avait rien à faire pour elle. Un sanglot s’échappa de sa bouche et des larmes commencèrent à couler du coin de ses yeux. Il ne voulait pas y croire. Il se sentait tellement impuissant face au mal qui rongeait son animal, son amie qui l’avait accompagné durant une longue période de sa vie. Elle avait toujours était là pour lui, heureuse de le revoir à chaque seconde lui bondissant dessus, en échange de quelques câlins et de nourriture. C’était toujours tout ce qu’elle avait demandé en retour. Et toujours il voyait la joie de vivre au fond de ses yeux sombres. Mais aujourd’hui c’était différent. Il n’y voyait que de la douleur et de la tristesse. C’était donc ainsi que leur chemin allait se séparer ? C’est étrange, car jamais Búchanán n’avait pensé à l’instant où ils se quitteraient ; cela lui paraissait tellement surfait. Car, oui, il avait eu la prétention de croire que son animal était immortel et qu’elle serait toujours là quand il ouvrirait les yeux. Mais la réalité revint le frapper en plein visage d’une immense gifle et cela lui arrachait son cœur de la poitrine. C’était la fin et elle avait fait son travail en sacrifiant sa vie pour lui. Sa main s’était logée sur sa tête, comme il avait l’habitude de le faire quand elle était couchée sur lui et qu’elle lui tenait chaud, et caressait son pelage. « Ne t’inquiète pas Daisy. Tout ira bien. Tu n’as pas à avoir peur, car tu n’auras plus mal. » Ces paroles lui brulèrent ce qui restait de sa poitrine. Sa respiration se faisait difficile tant ce qu’il s’apprêtait à faire était difficile. Dire au revoir. Mais il n’y avait plus rien à faire, mais il ne voulait pas la laisser. Pas comme cela. L'instant d'avant elle était là, debout devant lui, fière. Búchanán embrassa une dernière fois sa chienne, puis il ferma son emprise sur le cou d’Edana et serra de plus en plus. Sentant la bête se débattre, il siffla doucement entre ses lèvres ce qui la rassura. Puis elle cessa de se débattre et se laissa emporter par la mort. Ses bras relâchèrent alors Edana qui glissa doucement dans l’eau. Il caressa une dernière fois son pelage puis essuya ses larmes du revers de ses mains. « Merci d’avoir été là. »  Puis il resta silencieux, sans quitter des yeux son amie.

Les pas d’Elea se firent entendre alors qu’elle s’approchait de lui. Búchanán releva une tête immensément triste sur la jeune femme, les yeux encore rouge d’émotion.

« J’ai… j’ai fait quelque chose d’horrible. » dit-il d’une voix faible et perdue.  





© GASMASK
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Elea

Elven's child ♦ HUMAINE
Elea
♦ PSEUDOs : Illabye
♦ MESSAGES : 621
♦ RÉPUTATION : 3045
♦ AVATAR : Lily James
♦ DC & co : Rae & Selen & Cármen& Elladan & Farshad & Isveig
♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible
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— RACE DU PERSO : Humaine
— ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris
— ÂGE DU PERSO : 21 ans
— RANG SOCIAL : aisée
— MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse
— ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père.
— VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas
— AMOUREUSEMENT : Personne

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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyDim 17 Jan 2016 - 14:42


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L’une de ses chevilles avait dû sacrément recevoir lorsque Murtagh l’avait relâché. Fort heureusement il n’y avait rien d’autre, elle était arrivée à temps et ils allaient maintenant pouvoir partir d’ici pour ne pas s’attirer plus de danger. Elea écarquilla les yeux tout en observant Murtagh se débattre de l’emprise d’Edana. Il fallait qu’elle revienne vers eux car le semi-orc ne présentait plus de danger tant qu’elle restait à leurs côtés. Malheureusement les choses ne se passèrent pas comme prévu... Alors devant l’horreur de la scène, la jeune femme tomba des nues, pétrifiée, profondément choquée de voir que le semi-orc venait de porter un coup fatal à la louve. Tout comme Búchanán qui s’extirpa de son emprise, elle se précipita vers elle, se maudissant de ne plus avoir de flèches pour chasser le semi orc et lui faire le plus de mal possible. Mais la créature ne comptait pas s’en aller sans en ajouter davantage et la laissa sur d’horrifiantes révélations. Les mots résonnèrent dans son esprit, un par un. Debout, figée, Elea observa le semi-orc s’enfoncer dans la forêt après avoir semé le trouble. Du sang d’un innocent sur les mains ? Venait-il réellement de tuer quelqu’un ? Elea n’avait pas envie de s’attarder sur ses questions alors qu’Edana allait mal. Le cœur serré dans le fond de sa poitrine et le souffle coupé, elle se pencha vers Búchanán et Edana afin de voir si elle pouvait lui apporter des soins. Très vite elle comprit qu’il n’y avait rien pour la secourir.

Elea se déroba un instant de cette vision, plongeant son visage entre ses mains et laissa éclater ses sanglots. Impuissante, elle ne pouvait rien faire que de laisser le son à Búchanán d’atténuer ses souffrances. Et dans un dernier hoquet, la jeune humaine se retira pour lui laisser ses derniers instants en compagnie de son maître adoré. Elle n’arrivait pas à croire ce qu’il venait de se passer, tout se bousculait dans son esprit alors elle rangea machinalement le sac qu’elle avait emporté, n’y voyant pas grand-chose entre les larmes. D’un revers de main elle les essuya et quelques instants plus tard elle vit que c’était fini... Le cœur lourd, la protégée des elfes revint vers Búchanán, qui semblait perdu, désespéré. Le regard coupable, il lui avoua avoir fait quelque chose de mal. Ainsi, il n’y avait pas besoin d’aller plus loin pour comprendre qu’il s’agissait de ce que Murtagh avait dit.

Prise au dépourvu, hésitant entre la peine et la colère, la jeune femme suivit ses seuls instincts et enlaça le barde dans une douce étreinte. La jeune femme était aussi perdue que lui, mais n’avait pas le cœur à lui demander des explications ; La perte d’Edana était bien trop difficile à supporter pour s’y attarder. Avoir Búchanán dans ses bras n’était pas suffisamment apaisant, tout comme glisser ses doigts sur ses cheveux n’avait pas ce même effet de tendresse que d’habitude. Toutefois elle souhaitait lui témoigner son soutien. Puis après quelques longues minutes dans les bras l’un de l’autre, Elea entreprit de se redresser légèrement puis l’aida à se relever. Il était temps de partir, s’éloigner de ces lieux qui leur laisseraient un gout amer dans la bouche – celui du sang et des larmes. Elea observa une dernière fois la montagne solitaire en regardant par-dessus son épaule. Elle se laissa quelques secondes de douloureuse contemplation sur les flancs de la montagne, ses souvenirs et son passé avant d’étouffer sa tristesse puis détourna le regard. Eleanor quittait Laketown une seconde fois, n’étant pas sure d’y revenir un jour cette fois-ci.

Le bras dans le dos du barde pour l’aider à marcher, Elea l’aida à se déplacer dans la forêt un certain temps et dans un silence absolu. Elle était déchirée entre bien des sentiments mais se posait surtout des questions vis-à-vis de l’aveu qu’il lui avait fait. La journée avançait, le soleil était sur son déclin et Elea ne pouvait s’empêcher de regarder partout autour d’eux, aux aguets du moindre danger. Le semi-orc ne les avait pas suivit visiblement mais Elea ne pouvait pas considérer cela comme acquis et restait sur ses gardes. Lorsque la nuit arriva, Elea trouva un endroit où camper et amena du bois pour que Búchanán puisse faire un feu. Préoccupée, la jeune femme ne disait mot, elle leur sorti du sac de quoi manger et tentait de prendre du recul par rapport à tout cela. Elle croisa le regard de Búchanán, ressentant toujours ce profond attachement pour lui trahi par les pulsations de son cœur. Elea se détourna de son regard et se leva soudainement.

« Je vais m’occuper de ta cheville, il me faut des herbes. »

La jeune femme s’éclipsa non très loin, restant dans le champ de vision tout en profitant de la lumière du feu pour repérer celles dont elle avait besoin. Fort heureusement il ne s’agissait pas de plantes rares mais que la nature offrait généreusement en toute saison. Elle en cueilli quelques unes avant de revenir vers le barde et se mit à genoux devant lui pour poser sa cheville sur ses jambes. Elea prépara les herbes en les froissant les unes contre les autres et les mélangea à la pommade qu’elle avait ramené d’Imladris en cas de besoin. Elle lui appliqua le mélange sur la cheville, massant doucement pour que ça fasse effet et qu’il ne soit pas gêné trop longtemps ; les herbes aideraient à réduire l’inflammation et après une bonne nuit de sommeil, il pourrait se déplacer sans trop de mal à condition de ne pas marcher trop longtemps, elle devrait le surveiller afin qu’il ne force pas. Elea prit le temps nécessaire pour le soulager puis entreprit de lui faire un solide bandage pour maintenir un tant soit peu sa cheville. Puis elle releva les yeux vers Búchanán, le regard toujours perdu.

« Tu as tué quelqu’un… » Fit elle, déçue

Elea déglutit, ayant peur de découvrir les raisons qui l’avaient poussé à faire cela. Elle avait besoin plus que tout de réponses à ses questions.

« Quelle était ma place là-dedans ? Une couverture ? Une complice..? »

Désemparée, Elea se demandait ce qu’il serait advenu d’eux si par malheur il avait été découvert. Était-il allé à Laketown dans ce seul but ? Pourquoi l’avoir emmenée dans ces cas là ? Elea n’avait pas envie de lui demander des comptes après ce qu’il s’était passé, mais elle avait besoin de savoir si tout ce qu’ils avaient vécu jusque là était un parfait mensonge ou s’il y avait une chance de tout sauver. C’était une horrible sensation ne se rendre compte que l’on ne sait pas si l’on peut avoir confiance en la personne que l’on aime, car oui elle l’aimait toujours d’un amour fort et pur mais se demandait maintenant si le fait qu’il ne lui avait pas répondu était révélateur et qu’il avait joué un rôle dans le seul but de tisser ses objectifs de meurtre. Quoi qu’il en soit, elle ne se montrait pas agressive malgré la colère car la peine éprouvée était bien trop grande. Elle tentait alors de garder un tant soit peu de sérieux, avec la ferme intention d’avoir ses réponses pour savoir de quoi serait fait leur avenir.


« Je ne veux pas tirer des conclusions sur les simples révélations de cette créature, j'ai besoin que toi tu me l'explique. »


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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyMar 1 Mar 2016 - 2:09

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Le désespoir se mélangea avec sa tristesse alors qu’il releva ses yeux encore humides des larmes qui ne se résignaient pas à éclater. Il ne réalisait pas encore ce qu’il se passait autour de lui. Tout avait basculait en une fraction d’heures. Et il se trouvait là, à genoux dans l’eau avec le corps de sa fidèle compagne, inanimée devant lui. Búchanán avait laissé échapper cette terrible révélation, mais il détourna les yeux d’Elea pour se reconcentrer sur Edana. Il avait encore l’espoir qu’elle se réveille à nouveau et qu’elle lui bondisse à nouveau et qu’elle le fasse chuter comme à son habitude, toujours heureuse de le retrouver. Mais rien ne se passait. Rien. Elle ne bougeait plus, ne respirait plus. Elle qui avait été si pleine de vie, malgré les difficultés qu’il lui avait faites affronter. Il aurait voulu s’excuser pour cette vie qu’il lui a faite mener. Pourquoi ne se réveillait-elle pas ? Tout s’était si mal passé. C’est à ce moment qu’il sentit la jeune femme contre son corps pour l’enlacer. Dans un sursaut, il ne réalisa pas rapidement qu’elle se trouvait dans ses bras. Mais il l’accueillit avec reconnaissance et enfouit son visage dans le cou de la protégée des elfes. Son odeur apaisa son cœur en pleurs. Quelques sanglots étouffés s’échappaient des lèvres du barde, mais il ne voulait pas pleurer. Ce ne pouvait être la réalité. Il venait de tout perdre.

Les deux voyageurs ne pouvaient rester à cet endroit éternellement. Elea l’aida à se relever, faisant échapper une grimace de douleur au jeune homme. Ce dernier s’appuya sur elle, puis ils s’éloignèrent. Búchanán jeta un dernier regard sur Edana qui n’avait toujours pas bougé. Il devait se rendre à l’évidence que son amie ne reviendrait jamais et qu’il devait la laisser.

Ils ne pouvaient prendre le même chemin qu’ils avaient emprunté, car les montagnes étaient infestées d’orcs. Ils avaient pu les traverser, car le barde avait bénéficié de la protection de Murtagh. Avec ce qu’il s’était produit, il était préférable pour eux de descendre par le sud.  Mais cela risquerait d’être compliqué étant donné l’état de Búchanán qui boitait et ne se déplaçait pas vite. La nuit tomba rapidement. Trop rapidement à son goût, car ils avaient à peine parcouru une lieue. Le jeune homme était exténué quand Elea le fit s’asseoir près d’une souche. Sa cheville lui faisait atrocement souffrir après avoir sautillé depuis la plage jusqu’à la forêt. De temps en temps il avait dû poser le pied, mais c’était pour mieux aggraver son mal. Búchanán s’allongea de tout son long près du feu qu’il venait d’allumer, étendant sa jambe afin de soulager sa cheville. Ses yeux ne purent s’empêcher de s’abaisser sur sa veste couverte du sang de cet innocent et un soupir de découragement sortit de sa poitrine. Son regard restait creux et vide, sans aucune lueur brillant à l’intérieur. Le barde refusa la nourriture qu’Elea lui tendit et préféra éviter son regard. Il prenait petit à petit conscience de ce qu’il s’était passé. Il revivait la scène qui s’était déroulée quelques heures plus tôt. Búchanán revoyait parfaitement le regard de confiance de l’homme quand il pensait qu’il n’était qu’un simple client. Puis sa surprise quand le crochet s’était enfoncé dans son cou. Sa poitrine se fit alors lourde et un rictus s’étira vers le bas. Cela lui faisait mal d’y repenser. Il s’en voulait d’avoir été aussi naïf. Murtagh avait peut-être raison… peut-être n’était-il pas fait pour le bonheur et était condamné à détruire tout ceux à quoi il tenait. Son égoïsme avait d’ailleurs couté la vie à sa louve. Il voulait pleurer, hurler, vomir tout ce qu’il retenait dans son cœur déchiré, mais il se retenait. Búchanán se murait dans un silence interdit.

Elea l’extirpa à cet instant de ses sombres pensées, comme une voix dans l’obscurité. Il ne réagit qu’à peine quand elle lui prit la cheville, seule une grimace d’agacement rappelait qu’il appartenait encore au monde des vivants. Le moindre mouvement qu’elle faisait sur sa cheville était une douleur pour lui, mais la pommade fit rapidement son effet ; une douce chaleur se dégagea de l’onguent. Les mains de la jeune femme s’occupaient parcimonieusement de la blessure et l’enroula dans une bande, bien serrée. Il se mit assis afin de se faire une atèle avec quelques bois qu’il attrapa. Deux morceaux de chaque côté afin de maintenir sa cheville. Ce n’était pas la première fois qu’il se blessait comme cela, il savait donc ce qu’il fallait faire. Et là, elle prononça les mots que Búchanán craignait le plus. Son regard se résigna à se relever et à lui faire face. Mais il resta interdit, incapable de prononcer un simple mot. Il se refuser à admettre l’impardonnable. C’est pour cela qu’il tenta de se soustraire à son regard trop lourd pour lui.

« Quelle était ma place là-dedans ? Une couverture ? Une complice..? » finit-elle par dire.

Cela eut pour effet de l’électriser. Sa place ? c’était simple, elle devait être accusée à sa place. C’était son plan d’origine, Elea devait être sa sortie de secours. Mais il avait été pris par ses propres filets, ses propres… sentiments. Il avait réalisé qu’il n’avait pas envie de se séparer d’elle – surtout à cet instant où il était vulnérable, être seul signerait son arrêt de mort. Mais cela était plus profond que ce que le barde pouvait imaginer. Búchanán se tourna vers la jeune femme et attrapa ses épaules.

« Non, jamais ! Jamais j’aurais pu faire quelque chose pour te nuire… » avait-il fini par lâcher.

Il voyait très bien qu’il n’était pas convaincant. Il n’avait qu’à lire le désarroi qu’elle affichait sur son visage. Après tout ce temps passé ensemble, Búchanán commençait à savoir à quoi pensait sa compagne. Mais il ne pouvait pas changer la situation. Il ne voulait pas la perdre, même s’il avait déjà tout perdu. Son mutisme était plus fort que tout. C’était sa manière à lui de se guérir de ce fardeau. Avouer, c’était admettre la vérité. Voir que cela s’était réellement passé. Il ne parvenait plus à penser, il voulait que le temps s’arrête et que jamais il n’ait à vivre cet instant.

« Je ne veux pas tirer des conclusions sur les simples révélations de cette créature, j'ai besoin que toi tu me l'expliques. »

C’était fini pour lui. S’il ne répondait pas maintenant, il perdrait Elea pour toujours. Murtagh avait raison, il est destructeur. Le jeune homme se sentit au pied du mur.  Sa tête alla trouver refuge entre ses mains. « Très bien. »

À cet instant, Búchanán raconta tout à Elea : sa rencontre avec Murtagh, ses promesses de l’aider à se venger de sa mère s’il tuait cet homme, la manière dont il s’est joué de lui. Tout ce qu’il voulait, c’était ne plus sentir le poids de la menace constante de sa mère dans son dos. Bien sûr, il omit de dire qu’elle n’avait été qu’un jouet pour lui au départ. C’est alors qu’il releva sa tête, avec de fausses larmes perlant en chacun des coins de ses yeux.

« Et là, je perds tout en une fraction de seconde. J’ai… tué un homme, Edana est morte par ma faute… et là je perds la chose la plus importante dans ma vie. » Il laissa le silence s’installer un instant, guettant la moindre réaction de la protégée des Elfes. « Je t’aime Elea. Je comprendrai que tu ne veuilles plus de moi après cela… mais si tu me le permets de te raccompagner jusqu’à Imladris… Je… excuse moi. » termina-t-il en feintant un sanglot avant de se relever et boiter un peu plus loin pour s’isoler.

Búchanán s’appuya contre un arbre, mais fut surpris par les larmes qui coulaient sur ses joues. Sa tête chercha refuge dans la chaleur de ses bras. Il pleurait pour tout ce qu’il s’était passé. Son crime atroce, Edana, mais plus encore pour la perte d’Elea.




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— RACE DU PERSO : Humaine
— ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris
— ÂGE DU PERSO : 21 ans
— RANG SOCIAL : aisée
— MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse
— ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père.
— VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas
— AMOUREUSEMENT : Personne

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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyMar 1 Mar 2016 - 14:19


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Alors c’était donc ça. Elea avait écouté avec une grande attention les explications que lui donna Búchanán, non surprise que cela soit en raccord avec sa mère. Elea l’avait aussi beaucoup observé pendant qu’il lui racontait et si les instincts féminins sont souvent révélateurs, elle croyait bien plus aux raisons qui l’avaient poussé à tuer cet homme plutôt qu’au fait qu’elle n’avait pas eu de place préméditée dans cette histoire. Néanmoins elle ne s’y attarda pas puisqu’il ne lui était rien arrivé. En relevant les yeux vers elle, Elea vit que des perles de larmes s’étaient logées au coin de ses yeux. Elea manqua de s’étouffer, ayant beaucoup de peine de le voir dans cet état tandis qu’il lui avouait l’aimer aussi. Elea déglutit, n’ayant pas imaginé recevoir ces aveux dans une telle situation et aurait préféré qu’il ne lui dise pas tout de suite. La jeune femme baissa la tête, touchée en plein cœur. Il s’était serré, elle avait l’impression de suffoquer et ne parvint donc pas à lui répondre quoi que ce soit. La jeune femme fut alors interpelée lorsqu’il se leva pour s’éloigner. Elea ne l’en empêcha pas, elle avait un choix à faire, une décision à prendre avant d’agir. Elle prit donc quelques instants avant de se lever et s’approcha du barde qui s’était réfugié contre un arbre.

La jeune femme entreprit de lui dégager les bras afin qu’il la regarde dans les yeux. Elle était certes encore chamboulée par ce qu’il s’était passé mais pouvait aussi comprendre la détresse dans laquelle il était plongé au moment où il avait commis cet acte. Du moins d’après disait, elle pouvait s’en contenter, seul le temps lui dirait si elle avait eu raison de lui faire confiance ou pas. Elrohir serait sans doute en train de la sermonner, elle entendait ses propos moralisateurs jusque là. Mais Elea avait envie de le croire. Alors qu’elle s’était saisie de ses poignets pour le forcer à lui faire face, elle remarqua les sillons de larmes sur son visage. Elle éprouva une grande peine, son cœur se serra de plus belle de le voir dans cet état. Ainsi il état de son devoir de le rassurer sur ses intentions désormais. La jeune femme étira un faible sourire, mi nerveux, mi plaisantin.

« Ne dis pas n’importe quoi Búchanán, l’idée de me séparer de toi ne m’a pas une seule fois effleuré l’esprit. »

Elle lui en avait beaucoup demandé alors que c’était encore chaud, mais elle avait eu des réponses, elle ne comptait pas lui en demander davantage pour le moment. Ils étaient tous deux fatigués, une longue marche les attendait pour le lendemain.

« On en reparlera plus tard, viens on va dormir. »

Elea lui donna pas tellement le choix, elle le prit par la main et l’aida à se déplacer jusque vers le feu où elle étala les couvertures. La jeune femme vérifia une dernière fois qu’ils étaient bien placés et qu’il n’y avait aucun danger direct avant de se glisser contre le barde. Elle l’entoura de ses bras dans une étreinte tendre et apaisante. Ce contact la rassurait également, en y repensant, elle avait eu peur de le perdre lui aussi – ce qui serait sans doute arrivé si elle n’était pas intervenue. Elea se mordit les lèvres et ferma les yeux, se laissant emporter dans un sommeil lourd et agité.

Au lendemain, elle n’avait pas bougé de place, l’aurore s’installait doucement alors qu’elle était prise de frissons. Il faisait froid, le feu s’était éteint durant la nuit et il n’en restait qu’un tas de cendre. La jeune femme se libéra des bras du barde avec la volonté de rallumer le feu au moins le temps qu’ils s’en aillent puisqu'elle allait devioir vérifier l'état de sa cheville. Alors elle s’enfonça un peu plus dans les bois, glissant ses doigts dans ses boucles aux reflets d’or et de bronze pour les démêler un peu. A peine levée que les pensées de la veille semblaient ne pas l’avoir laissée tranquille de la nuit. Elle avait fait des cauchemars cette nuit, elle revoyait cette créature étouffer Búchanán comme elle voyait sa mère se prendre une flèche dans la tête. Elea progressait silencieusement, vérifiant que cette bête ne les avait pas suivis. Maintenant qu’Edana n’était pus avec eux, prévenir le danger n’était plus chose facile, alors il fallait rester attentif à chaque bruit. Pour la première fois de sa vie, une balade seule dans la forêt n’était plus objet de ressourcement. A Imladris, elle avait toujours flâné en harmonie avec la nature mais à ce moment là, chaque recoin lui semblait dangereux. Fort heureusement elle faisait son tour en étant armée, la flèche contre son arc, prête à bander la corde.

Elle entendit un craquement puis des couinements à mesure qu’elle s’était approchée d’un gros arbre. Elea se plaqua contre celui-ci, son cœur s’emballant soudainement. Elle protègerait Búchanán coûte que coûte et cette dernière pensée lui avait donné assez de courage pour soudainement se montrer et tirer sur la corde, la flèche prête à partir sous la tension. Mais elle ne vit qu’une boule de  poil, un raton laveur mort et avait aussi vu ce petit animal se cacher sous le pelage de celui-ci. Elea comprit vite qu’il s’agissait d’un bébé qui n’avait pas voulu lâcher sa mère visiblement morte d’une infection. La jeune femme rangea aussitôt son arc et se pencha vers le petit animal qui demeurait caché. S’il était encore en âge de se nourrir au lait maternel alors il n’allait probablement pas survivre. Elea sorti de sa poche un biscuit qu’elle tendit dans sa direction afin de se rendre compte de son potentiel de survie. Elea l’appela avec douceur, sifflant doucement pour attirer son attention. Le petit montra son museau au bout de quelques longues minutes d’hésitation et s’approcha avec crainte d’Elea. Il prit le biscuit et le mangea, affamé. Un sourire s’étira sur les lèvres de la musicienne qui avait l’impression de se revoir étant enfant lorsque son père mourut sur le chemin.

« Toi et moi on n’est pas si différents hein… »

Elea avait cette aisance naturelle avec la nature, un don qui lui avait été transmis de part sa culture elfique et son aura bienfaitrice. Alors, après quelques gestes de rencontre, le petit animal avait fini par ne plus craindre Elea alors que celle-ci avait réussi à le prendre dans ses bras pour vérifier qu’il n’était pas infecté.

« Ah pardon, tu es une petite femelle !» Fit-elle en chatouillant la petite boule de poil.

Elea la logea à l’intérieur de sa veste afin qu’elle puisse être au chaud et ramassa quelques buches avant de revenir vers le campement. Après quelques courtes minutes de marche, la silhouette d’Elea se redessina entre les arbres, elle se demandait si le barde était réveillé ou pas. La jeune femme n’y prêta pas attention, noyée dans ses pensées sans s’en rendre compte et entreprit de rallumer le feu. Elle tenta de laisser la boule de poil emmitouflée dans un tissu mais le raton laveur s’en extirpa rapidement pour lui grimper sur le dos et se faufiler sous ses cheveux.



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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyDim 6 Mar 2016 - 23:38

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Recroquevillé sur lui-même, la tête cachée dans ses bras, Búchanán revoyait ces images violentes interminablement défiler dans son esprit. Le remord s’emparait de lui, surtout lorsqu’il repensait à Edana. C’était à cause de lui qu’elle était morte. À cause de lui ! Elle n’avait pas mérité une fin comme celle là. De plus, il perdait avec sa fidèle canidé, Elea qui l’accompagnait depuis des semaines. Il savait pertinemment qu’il l’avait perdue et qu’il était impossible que leur relation reste intacte. Encore une fois, le barde avait réussi à détruire tout ce qu’il avait. Comme un cercle vicieux, depuis toujours, Búchanán finissait toujours par voir ses relations s’effondrer. C’était son mauvais sort. Mais il fut étonné quand il sentit les mains de la jeune femme sur ses bras. Il se serait attendu à l’entendre rassembler ses affaires et quitter les lieux, mais elle le regardait et le forçait à relever sa tête. Les larmes avaient coulée sur ses joues.

« Ne dis pas n’importe quoi Búchanán, l’idée de me séparer de toi ne m’a pas une seule fois effleuré l’esprit. »

L’espoir se lit à nouveau sur son visage quand elle lui avoua cela. Peut être qu’il n’était pas condamné à cette autodestruction. Il lui prit alors la main et la serra doucement.

« Ne m’abandonne pas, par pitié. » sanglota-t-il.

Elle l’aida à se relever et le jeune homme s’appuya sur elle jusqu’au feu. Elea installa les couvertures et ils s’installèrent dessus. Búchanán accueilli la jeune femme dans ses bras avec une joie timide. Il voulait croire qu’il pouvait être heureux et prouver que les paroles du semi-orc étaient fausses. Il voulait y croire. Le barde la gardait contre son cœur et se rassura avec l’odeur freish de ses cheveux. Il osa même déposer un baiser sur son front blanc. Puis il s’endormit, hanté par les cauchemars.

Le lendemain, Búchanán ne sentit pas qu’Elea s’était détachée de ses bras. Quand il ouvrit les yeux, il était seul. La panique monta en lui alors qu’il se redressa rapidement sur la couverture, cherchant partout le moindre indice, le moindre bruit qui lui indiquerait qu’Elea était toujours là. Mais rien ne se présentait à ses yeux. Il était sûr, c’était trop beau pour être vrai ; elle était partie. Comment avait-il pu s’imaginer qu’une femme serait restée avec lui après ce qu’il avait fait. Imbécile. Il perdait espoir et cela l’étonnait de ressentir cela. Le barde se mentait à lui-même. Mais alors qu’il se disait qu’il devrait poursuivre sa route seul, Elea apparut à nouveau, avec un petit animal dans ses bras. Un soupir de soulagement s’échappa de ses lèvres quand il la vit. Ce dernier se leva et boita jusqu’à la jeune femme. Il voulut déposer un baiser sur ses lèvres, mais il ne sentit pas cette passion habituelle qu’il y avait entre eux.

« J’ai cru que tu étais partie sans moi. » tenta-t-il de dire avec un sourire mal à l’aise.

Peut être se faisait-il des livres, mais il préféra pour une fois voir le bon côté. Ils rangèrent leurs affaires et quittèrent leur petit campement. Búchanán s’était fabriqué une canne à l’aide d’une branche pour soulager la marche de la protégée des elfes. Mais les jours passèrent et les craintes qu’avait étouffées le jeune homme s’avéraient de plus en plus réelles. Il avait senti qu’ils s’éloignaient. Non pas qu’Elea avait cessé tout geste affectueux, mais il n’y avait plus cette petite chose qui le faisait sourire pour un rien. Petit à petit, lui-même avait fini par baisser les bras, se disant qu’il fallait laisser le temps au temps.

Ils arrivèrent finalement après plusieurs jours retardés par la lenteur du barde dans un village où ils prirent une chambre. La pièce était plutôt petite, mais devant faire attention à leurs économies, cela leur conviendrait parfaitement. Une fois de temps en temps, il était agréable de dormir sous un toit bien chaud. Búchanán déposa mécaniquement ses affaires sur le tapis, sachant pertinemment qu’il lui était certainement interdit de partager le lit avec Elea. Cela le chagrinait quelque peu – encore des sentiments – mais il préférait ne pas brusquer les choses.

Le soir tomba sur le village et les deux voyageurs marchèrent vers la place ; une petite fête y était organisée. Des tables y étaient disposées avec un grand buffet au milieu. Tous deux allèrent se servir à manger dans des bols de bois avec de grands gobelets d’hypocras pour Búchanán. La fête battait son plein au sons de la musique, mais le barde ne parvenait pas à se mettre dans l’ambiance, il préférait rester dans son coin et boire tranquillement.




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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyLun 7 Mar 2016 - 0:44


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Búchanán était réveillé, venu la saluer d’u baiser sur les lèvres qui réchauffa son cœur mais elle n’osa pas se montrer aussi entreprenante que lui, alors qu’un océan de pensé avait déferlé dans son esprit. Lorsqu’il lui avoua avoir eu peur qu’elle ne soit partie sans elle, la jeune femme étira un faible sourire qui se voulait rassurant malgré les mots sincères qu’elle lui répondit.

« Je te l’ai dit hier, je ne t’abandonne pas, je vais nulle part sans toi. »

Elle inspecta sa cheville, constatant rassurée que celle-ci avait cessé de gonfler et l’aida dans ses premiers pas alors qu’il s’était procuré une cane. Une fois leurs affaires remballées, Elea étouffa le feu à l’aide de la terre et demeura derrière le barde, les bras tendus prête à le rattraper au cas où. Lorsqu’il s’habitua à ce nouveau rythme, Elea s’autorisa à prendre un peu plus de distance. Elea zigzagua dans la forêt, les mains tendues et les doigts effleurés par les hautes herbes. De temps à autres, elle passait un regard par-dessus son épaule, elle croisa le regard du barde à plusieurs reprises. Elle tentait de le soutenir avant de s’en dérober pour se concentrer de nouveau sur ses pas irréguliers et pensifs.

Les jours suivirent furent dans ce même tableau, silencieux, flou. Elea se focalisait sur le petit raton laveur pour masquer sa gêne et sa grande tristesse. Elea avait recueilli l’avis de Búchanán concernant le nom de ce petit animal qu’elle allait manifestement garder près d’elle puis qu’elle était incapable de se débrouiller seule au vu de son très jeune âge. Il avait alors été décidé que Mora serait son petit prénom et déjà elle semblait l’avoir adopté. Mora n’aimait pas rester loin d’Elea et couinait dès que celle-ci s’éloignait, une vraie maline ! C’était ce qu’il leur permettait de ne pas avoir une ambiance trop plombée entre eux car Elea s’était fait plus distante par réflexe ces derniers jours afin de réfléchir un peu sur ses ressentis. Ce qu’elle ne pouvait nier, c’est qu’elle était folle amoureuse de Búchanán et qu’elle ne comptait pas le laisser. Ce qui en revanche la faisait douter c’était la sincérité de ses sentiments à lui et de ses intentions. Elea avait reçu en retour les aveux de ses sentiments mais aurait sans aucun doute les entendre dans un autre contexte, tout comme le dire n’était pas tellement suffisant au vu de la réaction qu’il avait eue lorsqu’elle lui avait elle-même avoué. Elea était perdue et concevait parfaitement que ça ne devait pas être facile pour lui non plus. C’est pour cela qu’elle ne repoussait pas ses baisers même sans y donner suite, qu’elle demeurait dans ses bras chaque nuit et qu’elle avait toujours cette manie d’entortiller ses doux cheveux entre son pouce et son index avant de s’endormir. Les nuits étaient réchauffantes, douces mais les journées, elle se faisait quelque peu froide et distance, si bien que peu à peu il avait cessé de montrer des gestes affectueux envers elle. Et pourtant les dieux étaient témoins de sa frustration, elle avait juste envie qu’il la serre dans ses bras, qu’il l’étouffe de son amour et qu’il lui montre qu’il la retiendrait si elle tentait de partir.

Chose qu’elle ne ferait pas bien évidemment mais le barde n’en avait très probablement pas conscience par une différence de culture. Le fait était qu’elle l’aimait autant mais qu’elle le lui prouvait moins souvent et pourtant elle était toujours aussi intimidée. Les choses changeraient sans doute d’ici peu, Elea attendait un signe, quelque chose qui lui prouverait qu’elle avait raison de lui confier son cœur pur sans craindre d’être dupée au moment où elle s’y attendrait le moins. Après quelques jours de marche, ils établirent un point d’arrêt dans un village se trouvant sur leur chemin ; par chance ils n’avaient pas rencontré de problème sur celui-ci et espérait que la route jusqu’à Imladris leur resterait favorable. Ils réservèrent une chambre à l’auberge afin de s’octroyer un peu de repos avec un vrai lit. Búchanán avait mis ses affaires sur le tapis par respect pour elle et parce qu’ils n’étaient pas sensés dormir ensemble puisqu’ils n’étaient pas mariés. Elea n’en avait que faire, cette nuit il dormirait près d’elle ou elle ne dormirait pas. Mais en attendant ils avaient décidé de se rendre à la fête du village pour se changer un peu les idées. Elea laissa Mora dormir à l’auberge, la petite boule de poil s’était montrée très énergique ce jour-ci et n’arrivait même plus à tenir sur son épaule. Elle l’enroula dans un tissu afin qu’elle demeure au chaud et ils sortirent de la chambre pour aller voir un peu cette fête et profiter de la nourriture et de la boisson.

La musique déjà ravivait le village, les sourires étaient accrochés sur les visages. Elea arrivait aux côtés de son compagnon le cœur lourd et avec la ferme intention que cela lui change un peu l’esprit et la détende. Elle s’en voulait de plus en plus d’être ainsi avec le barde, ayant tout autant cette impression que la situation lui déplaisait puisqu’un malaise s’était installé. Elea prit de quoi boire pour eux deux et demeura à ses côtés un moment tout en se terrant dans le silence. Les pitreries de certains danseurs la firent rire et très vite l’ambiance l’emporta. Alors que les villageois se tenaient en ronde, Elea fut attirée dans la foule et n’eut pas le temps d’attraper la main de Búchanán, elle aurait eu envie d’arrêter pour aller le chercher, lui lançant des regards un peu perdus pour qu’il la rejoigne mais le perdit de vue à cause de l’agitation. Trois ou quatre danses furent enchainées, Elea profita du moment d’absence de la boulangère qui lui broyait la main pour se baisser et s’éclipser dans le but de rejoindre son compagnon.

« Eh ma jolie reste donc !! »

Elea n’eut pas le temps de sortir complètement de la ronde qu’un jeune homme l’attrapa par le bras. Elle se dégagea gênée. Ce dernier la dévora du regard, visiblement sous le charme.
« Je…je voulais juste m’arrêter. »
« Ce sera un plaisir pour moi de te raccompagner. »

Elea arqua un sourcil, se dégagea lorsqu’il logea son bras au sien et se laissa donc emmener hors du cercle.

« Merci je vais y aller. »
Mais le jeune homme attrapa sa main afin de la retenir et lui offrit un sourire charmeur.
« Comment se fait il qu’une aussi belle fleur que toi soit seule ? » Fit il en ayant remarqué qu’elle ne portait pas d’alliance.
« Je ne suis pas seule. »
« Ne sois pas timide, il n’y a pas de honte à avoir. »
« Non mais je… »
« Je me nomme Emmett et toi ? »
« Heu..Elea. » Fit elle toujours en cherchant Búchanán du regard sans avoir retenu le nom du type.

Ce dernier posa sa main sur la taille de la jeune femme et la bloqua contre la table, interpellant Elea qui se tétanisa. Elle ignorait ce qu’il était en train de faire, comment ce genre de comportement était possible. Ce genre de chose n’existait pas chez les elfes, jamais on ne s’était montré aussi irrespectueux envers elle qu’à cet instant et elle ne savait absolument pas comment réagir

« Je suis subjugué par ta beauté depuis que je t’ai vue arriver. » lui souffla il au creux de l’oreille.

Elea se crispa d'effroi, tenta de s’éloigner mais il se pencha vers elle afin de rapprocher leurs deux visages et prit le sien entre ses mains lorsqu’elle tenta de se soustraire.



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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptySam 26 Mar 2016 - 23:05

I see the lights
Oh how I wish for soothing rain. All I wish is to dream again. My loving heart, lost in the dark, for hope I'd give my everything.




La place du village se remplissait de plus en plus alors qu’Elea et Búchanán venaient de s’asseoir à une table pour manger leur repas et boire les boissons que cette dernière leurs avait apportées. Ils mangèrent dans un silence religieux, malgré la musique qui gonflait la foule. Le barde gardait la tête baissée sur son plat et se contentait de remuer ses haricots et sa viande avec sa cuillère en bois. Une légère colère occupait son cœur depuis plusieurs jour tant il n’appréciait pas cette situation avec Elea. Les voyageurs ne s’étaient plus vraiment parlés depuis leur rencontre infortunée sur la plage. Il en était pour quelque chose malgré le fait qu’il ait avoué ses sentiments ; il avait eu beau faire des efforts pour la récupérer, la jeune femme s’était également éloignée. Búchanán avait peu à peu baissés les bras et s’était résigné à l’avoir perdue définitivement. C’était donc tendu et les lèvres pincées qu’il terminait son repas.

Ce soir là, la musique ne l’entrainait pas et ne lui apportait pas ces frissons qu’il avait habituellement. Bien au contraire, il n’avait pas du tout la tête à la fête et préférait rester à la table et boire. De plus, avec sa cheville qui lui faisait toujours mal, il ne pouvait pas aller bien loin. Búchanán se contentait de garder le silence et de faire la tête. Du coin de l’œil, il apercevait Elea rire à tue tête. Après tout, il ne pouvait pas lui en vouloir de continuer de vivre. C’est alors qu’elle disparu, emportée par un villageois dans la danse. Le barde la suivit du regard tout de même, mais remarqua rapidement qu’elle s’amusait beaucoup. Il reporta alors son attention sur le contenu de son verre presque vide. Il était seul, aussi seul que Murtagh l’était à cet instant. Les verres d’alcool s’enchainèrent donc à la suite des uns des autres. Ce n’est qu’au bout d’un moment qu’il remarqua qu’Elea était sortie de son champ de vision.

Inquiet de la durée de son absence, Búchanán se releva et s’empara de son bâton sur lequel il s’appuya pour marcher. Le barde évolua à travers la foule dont il voyait les regards interloqués se poser sur lui. C’était anodin de voir quelqu’un avec une balafre en travers du visage avec des oreilles pointues, mais s’il boitait encore c’était d’autant plus intriguant. Il cherchait Elea des yeux sans toutefois l’apercevoir – c’en devenait inquiétant. Ses pas s’accélérèrent alors qu’il faisait le tour de la place. Il reconnut à cet instant la voix de la jeune femme surgir de derrière des tonneaux. Et c’est là qu’une horrible vision se présenta sous ses yeux ; un homme tentait de lui ravir sa bien aimée. La rage le prit soudain et, il ne savait pas exactement comment, une immense vague de courage s’empara de son corps. L’adrénaline le fit oublier sa douleur à la cheville. Sans hésiter, Búchanán s’empara du col de la chemise de l’homme et le tira en arrière. Déstabilisé et surpris, l’importun ne pouvait réagir et le barde en profita pour lui asséner un coup de poing dans son nez. Il se tourna vers Elea et croisa son regard. À cet instant, son cœur rata un battement tant il la trouvait belle, comme si c’était la première fois qu’il posait les yeux sur elle.

« Est-ce que ça… »

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase que l’homme baraqué s’était relevé et lui colla un poing dans le coin de son visage. Sous l’effet du choc, Búchanán alla rencontrer le sol, mais il ne se laissa pas faire ; il n’avait pas frappé assez fort pour le faire perdre connaissance. Le barde s’empara de son bâton et le frappa dans sa virilité. Sous la douleur, l’homme se plia en deux et Búchanán lui asséna un coup de pied dans sa mâchoire le faisant tomber sur le dos, assommé. Il se releva finalement à l’aide de son bâton et regarda la jeune femme – il ne remarqua pas que le coin de son arcade saignait.

« Est-ce que tu vas bien ? » demanda-t-il d’une voix essoufflée.  




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Elea

Elven's child ♦ HUMAINE
Elea
♦ PSEUDOs : Illabye
♦ MESSAGES : 621
♦ RÉPUTATION : 3045
♦ AVATAR : Lily James
♦ DC & co : Rae & Selen & Cármen& Elladan & Farshad & Isveig
♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible
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— RACE DU PERSO : Humaine
— ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris
— ÂGE DU PERSO : 21 ans
— RANG SOCIAL : aisée
— MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse
— ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père.
— VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas
— AMOUREUSEMENT : Personne

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MessageSujet: Re: I see the lights Feat. Buchanan   I see the lights Feat. Buchanan EmptyDim 27 Mar 2016 - 12:27


I see the lights
Don't make me sad. Don't make me cry. Sometimes love is not enough and the road gets tough I don't know why.
L’angoisse montante, Elea se sentait crispée de ces mains étrangères sur son corps alors que le visage de l’inconnu cherchait à se rapprocher du sien. Pétrifiée quelques instants, elle retrouva un court instant de lucidité où elle tenta de porter un coup à cet homme qui puait l’alcool dans le but de se dégager de son emprise. Mais elle n’eut pas le temps de le faire qu’il se fit tirer en arrière. La vision de Búchanán soudain se fit comme la lumière perçant les nuages. Son cœur bondissant de sa poitrine, elle se sentit soudainement soulagée qu’il intervienne. Le barde porta un coup dans le nez d’Emmett qui étouffa une lourde plainte de douleur tout portant ses mains à son visage pour stopper le ruissellement de sang. Il lui avait sans doute cassé le nez et se retrouvant à terre visiblement neutralisé, Elea détourna son attention de l’homme avant de les reposer sur le barde. La jeune femme avait le souffle coupé, complètement hypnotisée par son regard bienveillant à son attention. Mais avant même qu’il ne puisse achever sa phrase et qu’elle ne puisse lui répondre qu’elle allait bien, ce fut à son tour de se faire agresser.

« Non !!!! » Fit-elle en voulant s’interposer pour protéger le barde.

Elea empoigna la chemise de l’homme avec l’intention de le dégager pour qu’il ne fasse pas plus de mal à son barde. Mais elle le sentit se décomposer sous ses mains, la jeune femme compris donc que Búchanán s’était montré plus malin que lui et par un coup bien placé le rendit hors d’état de nuire radicalement. Un dernier coup dans la tête et l’homme sombra dans un état inconscient, donnant à Búchanán le temps de se relever pour aller vérifier l’état d’Elea. Celle-ci n’avait rien mais elle était abasourdie, sous le choc mais agréablement surprise puisque son action témoignait qu’il tenait réellement à elle-même après tout ce qu’il s’était passé. La jeune femme demeura un moment à le regarder en silence après être restée près de lui pour veiller qu’il tenait sur ses jambes. Il lui avait demandé si elle allait bien, physiquement c’était le cas et dans son esprit aussi, mais le temps que tout cela se dilue, elle s’était un instant perdue dans ses yeux. L’amour qu’elle avait pour lui ne pouvait pas s’estomper et avec ce geste de protection il n’en était que plus fort. C’est son arcade en rougie de sang qui la ramena à terre alors qu’elle répondit avec empressement

« Oui…oui ça va mais toi tu saignes !! »Fit-elle en pointant du doigt sa blessure. « Viens je vais t’arranger ça »

La protégée des elfes emmena le barde un peu plus loin, veillant qu’il n’ait pas trop de mal à se déplacer afin qu’ils puissent être tranquille mais aussi pour que l’homme ne les retrouve pas au cas où il aurait la folle envie de se venger. Elle l’installa sur un banc d’une table à l’écart, ayant choisie celle-ci pour déchirer un bout de nappe et l’imbiber d’alcool afin de tapoter sur la blessure à Búchanán après s’être assise en face de lui. La jeune femme ignora le sursaut qu’il eu au contact de l’alcool qui désinfecta la plaie, toute fois elle posa sa main libre sur son épaule comme pour l’encourager. Elea nettoya minutieusement la plaie afin qu’il n’ai pas de séquelles ni d’infection. Fort heureusement la blessure n’était pas profonde et cicatriserait rapidement sans laisser de marque.

« Merci Búchanán… »

Elea cessa un instant son activité alors qu’elle avait nettoyé tout le sang pour permettre au barde de parler sans grimacer sous le contact de l’alcool sur la plaie. Il y avait encore des choses qui avaient besoin d’être dites, partagées afin de chasser les nuages sombres qui menaçaient le relation naissante.

« Pourquoi tu as fait ça ? » fit-elle dans un souffle.

Elea connaissait les raisons de ce pourquoi mais elle savait aussi que dans un autre contexte cela pouvait être interprété de mille façons. Elle voulait simplement être sure, l’entendre de ses propres mots afin que les battements de son cœur ne soient plus que par appréhension. Ils seraient sans doute ce qui confirmait tout ce qu’il avait pu lui avouer et qui pourtant avaient été prononcés avec une amertume dans la bouche et  un moment non opportun. Elea était complètement éprise de lui, à chaque fois qu’elle croisait son regard bleuté c’était ces mêmes sensations caractéristiques qu’elle avait appris à dissimuler. Elle avait eu peur de lui dire, lui avouer avait été une véritable catastrophe et cette fois ci serait sans doute la fin de ces remises en questions et ces retenues



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