Sujet: Promenons-nous dans les bois.. Lun 4 Avr 2016 - 22:13
Promenons-nous dans les bois
Hadrian, Endriad & Élwel
Installée sur un petit rocher peu anguleux, Élwel balançait ses pieds nus en rythme, effleurant l'eau glacée de la rivière Isen. Elle s'était perchée sur ce petit piédestal de fortune, qui lui permettait de ne pas salir ni abîmer ses vêtements sur le sol meuble pendant qu'elle mangeait. Dans ses mains, elle tenait un bol encore fumant de bouillie de céréales. Autour d'elle, le clapotement de l'eau contre les rocs se mêlait au chant des quelques oiseaux encore perchés dans les arbres, pour sonner la douce harmonie de la nature. Élwel aimait beaucoup le périple dans lequel elle s'était lancée, c'était pour elle presque comme un voyage initiatique ; une expédition qui lui donnait à réfléchir sur sa vie et qui lui apprenait de nombreuses choses sur elle.
Elle leva les yeux de son bol un instant pour observer le ciel tout à fait dégagé au dessus de leurs têtes. Le soleil était déjà haut dans le ciel, mais il n'y avait pas l'ombre d'un nuage. Il était certainement déjà proche de la mi-journée. Élwel et Hadrian marchaient depuis tôt le matin, d'un pas modéré pour ménager leurs montures, mais qui leur permettait de parcourir une bonne distance en peu de temps. Après un bref séjour chez les elfes d'Elrond, les deux compagnons de route avaient quitté Imladris pour redescendre vers le sud. Ils avaient longé les Monts Brumeux, puis en dessous d'Isengard, avaient rejoint le cours de l'Isen pour le border jusqu'à ce qu'ils ne trouvent la brèche dans la chaîne de montagnes pour se rendre au Rohan. Pour le moment, ils se permettaient de s’octroyer une petite pause, dont avaient surtout besoin leurs deux chevaux.
Alors que la jeune femme remuait doucement le contenu de son bol, Hadrian se tenait assis près du petit feu qu'il venait de démarrer. A l'aide d'un bâton, il attisait les minuscules flammes pour les faire rougir sous l'animal qu'il avait embroché. La viande était loin d'être un plat qui seyait à la demoiselle, aussi elle laissait le soin à Hadrian de préparer lui même son repas pendant qu'elle mangeait des légumes ou des céréales. Dans l'air frais que dégageait le cours d'eau tout près d'eux, l'on sentait monter l'odeur des braises et de la fumée. Élwel n'avait jamais été très encline à reconnaître les petits animaux sauvages, elle n'était même pas sûre de savoir faire la différence entre un furet et une belette. Elle ne savait pas quel animal Hadrian faisait dorer à la broche, mais l'effluve qui s'en émanait sentait bien fort à son goût.
Pendant leur repas, ils n'échangèrent pas grand mot par rapport à ce qu'ils pouvaient avoir l'habitude de faire. Le silence s'était doucement établi, ponctué par le bruissement de la rivière et du vent dans les feuilles. En temps normal, ils étaient un peu plus bavards, mais l'endroit dans lequel ils s'étaient arrêtés laissait planer un sentiment de quiétude sur eux, et ils prenaient plaisir à profiter du silence. Mais dans ce calme qui régnait, un détail attira l'attention d'Élwel alors qu'elle venait de finir son bol. Les chevaux, qu'ils avaient attachés sur une corde tendue entre deux arbres, lui paraissaient plus agités que de coutume.
« Dis, tu n'as pas l'impression qu'ils ont senti quelque chose ? » demanda-t-elle à Hadrian, toujours occupé par sa broche et l'animal qu'il avait empalé dessus. Sans attendre sa réponse, elle se leva pour s'approcher de sa propre monture. D'une main assurée mais douce, elle tapota doucement l'encolure de sa jument, en espérant la rassurer par ce geste dont elle avait l'habitude. Cependant elle ne sembla pas s'apaiser sous les caresses de la jeune femme, bronchant, répondant dans des mouvements brusques. Soudainement, la jument se campa sur ses jambes, en alerte, les muscles tendus à fleur de peau. Sur les contours de son œil, une bordure blanche se dessinait : elle avait peur de quelque chose. Élwel tourna son regard là où reposait celui de son animal. A première vue, elle ne distinguait rien dans la pénombre sous les feuillages des arbres. Puis ses pupilles commencèrent à s'habituer à la luminosité moindre du sous-bois, avant de s’écarquiller devant ce qui se dessinait entre les arbres.
« Hadrian.. » murmura-t-elle, dans un écho qui n'était pas parvenu jusqu'aux oreilles de son compagnon. A une centaine de mètres, quatre formes se détachaient entre les ombres des arbres.
« Hadrian.. » appela-t-elle, cette fois un peu plus fort, attirant l'attention de l'homme. Elle n'osait pas bouger, dissimulée entre les deux chevaux, mais les formes s'approchaient dangereusement. Élwel ne se mouvait pas, de peur de les attirer davantage vers eux. Au fur et à mesure que les quatre ombres faisaient leur chemin, elle comprit qu'elles venaient effectivement dans leur direction. La distance entre elles et la jeune femme se rapetissait dangereusement, mais sa vision se faisait plus précise pour cerner le danger. Elle commença à distinguer des oreilles, et le pelage des animaux. Des loups.
Hadrian l'avait rejointe pour observer lui aussi et comprendre ce qui troublait la demoiselle. Élwel était totalement tétanisée ; sa première expérience avec une louve s'était révélée catastrophique : l'animal pourtant domestiqué l'avait attaquée alors qu'elle venait de se faire blesser par des hommes et laisser pour morte dans la forêt.
« Ils ont du être attirés par l'odeur de la viande.. » fut la seule chose qu'elle réussit à laisser sortir de sa bouche.
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Dernière édition par Élwel le Mar 18 Oct 2016 - 16:59, édité 4 fois
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Sujet: Re: Promenons-nous dans les bois.. Dim 5 Juin 2016 - 20:47
Promenons-nous dans les bois..
Après un trop court séjour à Imladris, Hadrian et sa compagne de voyage avaient repris le chemin du retour, presque à contrecœur. Son séjour lui avait semblé trop court pour avoir pu pleinement rattraper le temps perdu avec sa petite sœur longtemps perdue de vu. Il s'estimait déjà heureux d'être finalement parvenu à la retrouver après toutes ces années et s'ils se quittaient aujourd'hui, c'était pour mieux se retrouver. Le jeune père qu'il était souffrait de la distance qui le séparait de son fils et il éprouvait bien des scrupules à l'abandonner plus longtemps à Madeleine. Le parfum de ses cheveux lui manquait et il n'avait qu'une envie, le prendre dans ses bras et ébouriffer ses petites boucles blondes. En outre, il ne saurait tarder de présenter le petit bout de chou à sa tante qui ne pouvait attendre de faire sa connaissance, Svenn lui rappelait sa sœur à bien des égards et il ne doutait pas qu'ils entretiendraient une relation des plus fusionnelle, comme ce fut leur cas lorsqu'ils étaient jeunes. Ils avaient quitté la cité elfique aux premières lueurs de l'aube, leur haleine formant de petits nuages blancs dans le froid de l'air matinal alors qu'ils avançaient à une allure soutenue, tirant leurs montures par la longe. Plus vite il rentrait, plus vite il reverrait son fils et plus vite il pourrait revoir sa sœur. Pour le chemin du retour, ils n'avaient pas emprunté le même chemin qu'à l'allée, préférant contourner les monts brumeux que de les traverser au risque de croiser des hordes d'orcs. On les avait inutilement mis en garde contre cette menace avant qu'ils ne partent mais il avait tant bien que mal rassuré la tête d'enclume en lui disant qu'il ne foncerait pas tête baissée dans un combat perdu d'avance, cela ne voulait pas dire qu'il ne sauterait pas sur l'occasion d'en abattre un ou deux si l'occasion se présentait à lui sans qu'il ne mette sa vie en péril.
Le soleil haut dans le ciel, ils s'étaient offert une petite pause en mi-journée afin de laisser les chevaux se reposer et leur permettre à eux, de se sustenter. Il avait préparé un petit feu afin de laisser la jeune femme cuire son repas de moineau, se contentant d'un petit sourire en coin en la regardant préparer son repas tandis qu'il arrachait la peau du lapin qu'il avait attrapé avec sa fronde, le préparant rapidement pour le mettre sur le feu. Le feu grésillait doucement sous la graisse qui fondait, goûtant sur les braises avant de partir en fumée, une douce odeur de viande fraîche montait jusqu'à son nez, lui mettant l'eau à la bouche. Il ajouta quelques légumineuses au milieu des braises pour accompagner son repas. Les légumes s'étaient fait rares sur le chemin mais il en avait trouvé quelques unes, légèrement fibreuses, dont il ne fit qu'une bouchée tout en observant Elwel qui dégustait son porridge les pieds dans l'eau. L'animal ne connut pas un meilleur sort mais il avait une faim de loup. Triturant les braises avec un bâton tout en se curant les dents avec la langue, son attention fut attirée par son cheval qui piétinait le sol plus que de rigueur, sans le montrer. Il connaissait suffisamment l'animal pour savoir que quelque chose le rendait nerveux et attrapant sa broche l'air de rien, grattant les os du lapin pour récupérer les derniers morceaux de chair, il dirigea ses sens vers la nature qui les entourait, cherchant la présence d'un individu quelconque. Il fut perturbé par la jeune femme qui se leva, ayant elle aussi perçu le trouble chez leurs montures et alors que la tension était à son comble, la voix de Elwel le força à se lever doucement, tournant la tête pour essayer de percevoir ce qu'elle venait de voir. Il dût plisser les yeux pour distinguer ce qui était quatre loups se dirigeant vers eux à une allure réduite. Les souvenirs jaillirent d'eux-même comme s'ils avaient été appelés par leur présence. Le jour où il avait perdu sa mère, son père et sa sœur, où il avait erré pendant des heures pour essayer de les retrouver, suivant tant bien que mal des traces qui s'estompaient à mesure que le temps passait. L'image de ce loup maigre et affamé s'imposa d'elle-même, sa gueule se refermant sur le cou de son père mort depuis longtemps, la rage qui l'avait animé alors qu'on cherchait à lui reprendre cet être cher. Il pouvait encore sentir le sang sur ses mains, la douleur lancinante dans sa paume et la blessure déchirante dans son bras qui gardait encore la cicatrice de la morsure de la bête en souffrance. Tendus, il attrapa son couteau sans le montrer aux bêtes, leur faisant face sans esquisser de mouvement brusque. D'un petit sifflement presque inaudible, il signifia à la jeune femme de se taire. Il n'avait pas besoin de l'entendre jacasser si c'était pour sortir des évidences pourtant un détail attira son regard. Sa main se resserrant sur la prise de son couteau tendit que la distance les séparant se réduisait davantage, ce fut d'un regard interloqué qu'il cru voir comme une bride sur ces loups. La bouche à moitié entrouverte, il articula à mi-voix.
« Dis moi que je rêve. Ils sont tenus en laisse ? »
Il était partagé entre l'incompréhension et la surprise, ne sachant plus trop que faire. Peut-être avaient-ils été domestiqués mais peut-être avaient-ils tués leur maître et réservaient le même sort à son groupe. L'un des loups s'était pris la patte dans la corde et boitillait légèrement. S'arrêtant à une distance raisonnable, les deux groupes se jaugèrent un instant, l'homme tenant toujours son couteau. Il hésitait entre le fait d'abandonner la jeune femme avec les chevaux pour aller chercher les restes de lapin à leur donner et le fait de rester à ses côtés pour ne pas prendre de risque. Le lapin ne serrait certainement pas suffisant pour les rassasier et il ne tenait pas à faire office de plat de résistance.
Endriad
REBOUTEUSE EN FOURRURE ♦ HUMAINE
♦ PSEUDOs : Tata Grillade ♦ MESSAGES : 687 ♦ RÉPUTATION : 877 ♦ AVATAR : pom klementieff ♦ DC & co : Fili / Diema Hiima / Ash / Berty ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✗ Indisponible— RACE DU PERSO : Lossoth / Dúnedain — ORIGINAIRE DE : Forodwaith — ÂGE DU PERSO : 31 ans — RANG SOCIAL : riche en biens & pauvre en piécettes — MÉTIER PRATIQUÉ : marchande nomade / Rebouteuse — ARMES DU PERSO : ses p'tits doigts — ALLÉGEANCE〣GROUPE : Lossoth — VOYAGE AVEC : Firmen, son neveu de 7 ans et 5 chiens-loups aux mâchoires acérés — AMOUREUSEMENT : Célibataire... avec des amants dans les coins.
Sujet: Re: Promenons-nous dans les bois.. Dim 12 Juin 2016 - 11:54
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Le soleil l'écrasait, comme un mauvais présage. Chaque rayon brûlant s'abattait sans pitié sur les deux voyageurs qui longeaient le cours d'eau depuis les premières lueurs du jour. Le gamin, épuisé par cette marche sans fin reposait sur le dos de la Lossoth, ses bras maigrelets enroulés autour de son cou, sa tête reposant sur épaule, les pieds balançant au rythme tranquille des pas. Firmen était lourd, du moins il lui semblait que son corps frêle était semblable à la carcasse d'un sanglier adulte. C'était seulement la fatigue… Une fatigue harassante pesait sur ses paupières et enlaçait ses jambes. Endriad continuait d'avancer malgré tout. Sa volonté et son entêtement étaient présentement les seules choses qui l'empêchaient de baisser les bras et de pendre un peu de repos. Pleurer sur son malheur n'aurait fait qu'accélérer la course infaillible du temps.
La nuit précédente, ils avaient dormi dans le renforcement d'un arbre, protégés par les gigantesques racines du centenaire. Dormir était un bien grand mot néanmoins. Seul Firmin avait réussi s'assoupir véritablement, bénéficiant de la chaleur réconfortante de sa tante qui le berçait et lui murmurait des mots rassurants. Quant à elle, elle n'avait fait que guetter le moindre bruit suspect dans l'obscurité. A défaut d'avoir su trouver de quoi remplir deux estomacs, la Lossoth c'était rabattue sur des plantes qui avaient certes un goût atroce mais contenait suffisamment de sucre pour tenir jusqu'au prochain repas. Quand d'ailleurs ? Cela restait encore une énigme alors que leurs ventres vides se faisaient de plus en plus douloureux. Elle ne pouvait se résoudre à quitter les abords de la rivière, dont elles ignorait même le nom, pour s'aventurer dans les bois. A combien de lieux se trouvait donc la prochaine âme qui vive ?
Elle avait bien quelques idées en tête pour survivre jusque là et l'espoir de retrouver ses chiens-loups. Lorsque le soleil déclinerait, si rien ne s'était produit, il faudrait qu'elle pense plus sérieusement à se mettre à la chasse. Ses moyens étaient réduits mais elle n'était pas du genre à lâcher l'affaire pour si peu, comme en témoignait l'acharnement féroce qu'elle mettait à poser un pied devant l'autre.
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Entre les buissons, glissaient 4 créatures esseulés. Courir, toujours courir, poursuivre les aléas paisibles de la rivière, camouflés dans l'ombre bienveillante de la foret qui les entourait. Ils avaient soif, ils avaient faim, ils cherchaient, obnubilé par le destin de leurs maitres. L'un d'entre eux manquait à l'appel, gisant plus haut, victime des assauts d'êtres malfaisants. L'odeur qui collait à leurs peaux grisâtres demeurerait synonyme de mort car on leur avait arraché un fidèle compagnon. Devant, le vieux loup noir éclairait le sentier de ses pas silencieux. Eux aussi avaient cet espoir inexplicable de se retrouver réuni alors qu'ils reniflaient la terre et les cieux.
Dans l'air s'était élevé une suave effluve rappelant le feu près duquel ils se réchauffaient. Le chef de la meute avait ralenti pour être rejoint par la louve grise. Il avait flairé la présence des humains. Dans les environs, il pouvait sentir également le parfum familier de la femme et de l'enfant, ce qui l'avait conduit jusqu'ici avec la meute.
Doucement ils s'étaient rapprochés de la berge, sans se faire voir. Les chevaux cependant, bien plus attentifs à la menace, avaient commencé à remuer, interpellant par là même leurs maitres. Le contact des hommes les avaient rendu moins farouches. Que cherchaient-ils en émergeant du sous bois protecteurs ? Un peu de cette affection qu'on leur avait donné. La faim, ils avaient déjà appris à l'étancher seuls lorsque les rations étaient trop maigres pour tous. Eux aussi savaient partager avec celle qui les avait élevés.
L'appréhension des hommes était palpable. Dans les deux camps la méfiance et l'incompréhension était de mise. La louve grise bien plus téméraire et sauvage que les autres s'étaient mise à grogner, déçue de n'apercevoir parmi eux un faciès bien plus connu. Ce à quoi, d'un commun accord semblait-il, ils avaient bafoué le silence d'un long hurlement harmonique comme pour appeler leur maitresse disparue dont il savait la présence si proche.
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- Tu sens pas ? avait brusquement déclaré Firmen alors que sa tante, perdue dans ses pensées en avait pratiquement oublié la réalité.
- Quoi ? Mais déjà elle levait déjà le nez, reprenant pied avec les images, les bruits et les odeurs.
Ca sentait effectivement la fumé, légèrement. On était loin du grand brasier mais c'était déjà quelque chose d'inattendu au milieu de nulle part. Immédiatement la jeune femme envisagea qu'il s'agissait de voyageurs qui s'étaient arrêtés pour se restaurer un peu plus loin en amont. Pas très loin d'ailleurs, car la brise très légère qui faisait onduler les feuilles n'allait pas dans leur direction.
- Fais pas de bruits, chuchota-t-elle. On ne sait pas encore ce que c'est.
L'idée même de rencontrer d'autres personnes auraient pu la soulager si elle n'était pas d'un naturel particulièrement prudent. Ce pouvait très bien être des brigands qui se cachaient dans ce coin reculé. Ils n'y avaient pas grand chose à prendre certes. Sans sa garde personnelle à proximité néanmoins, mieux valait observer avant de se montrer. Endriad reposa Firmen sur le sol avant qu'ils ne s'avancent avec discrètement en direction de ce qui devait être un campement. Plus ils s'approchaient, plus l'odeur devenait nette et distincte, ce qui ne manqua pas de réveiller leur ventres vides.
Avant qu'ils n'atteignent leur but, dont ils étaient pourtant très proche à présent, une mélodie familière les interpella brusquement. La femme et l'enfant se tournèrent l'un vers l'autre, se lançant le même regard interrogatif. C'était bien un loup. Nuance, c'était même plusieurs loups. Cette éventualité lui avait échappée. Quelques secondes durant la Lossoth hésita entre la joie et l'inquiétude. Trop vite cependant Firmen prit les devant. Elle le rattrapa de justesse avant qu'il ne s'élance vers l'inconnu, en toute inconscience. Le tenant ferment par les épaules pour le maintenir en place, elle lui lança un regard sombre qui le cloua sur place.
- Approche-toi et reste caché. Je te dirais quand sortir.
C'était un ordre, un ordre comme Endriad en donnait trop peu, ce qui ne pouvait déboucher sur un quelconque refus. Elle se redressa ensuite, oubliant jusqu'à ses courbatures et son aspect déplorable pour foncer droit vers les hurlements sans se retourner. Très rapidement, la Lossoth émergea à son tour des buissons. C'est à peine si elle prit le temps de s'enquérir de ceux à qui elle avait affaire. Peu importait d'ailleurs, elle s'inquiétait surtout qu'ils s'en prennent à ses fidèles compagnons. Firmen et elle-même leur devait la vie, elle ne craignait pas vraiment d'affronter un géant sous le coup de l'émotion vive qui la transportait.
En échos aux hurlements des loups répondirent des paroles dans un dialecte du nord, prononcées sans peur, d'une voix forte et claire. Cela les fit taire presque immédiatement alors que la jeune femme comblait le vide qui la séparait des animaux, les paumes des mains tendues vers eux pour leurs indiquer de rester à leur place sagement. La louve remua, contenant mal sa nature et prête à briser l'interdit à tout moment pour se jeter sur sa maitresse. Endriad contourna les deux humains sans même les regarder, focalisée présentement sur les loups. Lorsqu'elle fut sure qu'ils l'écoutaient, elle se retrouva prudemment vers les voyageurs.
Un homme et une femme, peut-être bien un couple qui rejoignaient les terres plus au sud ou montaient vers le nord pour on ne savait quelle raison obscure. Si Endriad ne se souhaitait pas les inquiéter d'avantage, ses yeux les détaillaient malgré elle avec défiance. Ils n'avaient pourtant pas l'air d'êtres d'abominables criminels à première vue. Ils n'avaient pas non plus l'air d'être des fermiers qui s'adonnaient à la cueillette des champignons. La jeune femme lui apparu très belle et très noble avec ses long cheveux sombres et sa peau si claire, et cela malgré la poussière qui s'était accumulée sur ses vêtements. La robe et cette expression apeurée jouait en sa faveur. Ce qui semblait être une arme dissimulés dans la main de l'homme en revanche ne plaisait pas du tout à Endriad. Elle fronça involontairement les sourcils et plongeant ses iris orageux dans les siens, le jugeant sévèrement.
- Range-ça, déclara la Lossoth un peu trop abruptement. S'il te plait… ajouta-t-elle finalement pour ne pas envenimer la situation délicate.
Endriad relâchât le souffle court qu'elle avait retenu jusqu'ici. Elle respira de grandes bouffés comme si l'air lui manquait cruellement sans pour autant quitter l'homme des yeux. Leurs craintes étaient naturelles mais la Lossth était épuisée et en colère, ce qui rendait son jugement et ses mots bien plus rudes que d'ordinaire. Une de ses mains était toujours tendue vers les animaux, elle détourna finalement le regard, lasse de devoir réfléchir et de prévoir ce qui pouvait tomber sur leurs têtes l'instant suivant. Elle constata alors dans un soupir attristé qu'il en manquait un à l'appel.
La jeune femme avança d'un pas vers les bêtes, son bras retomba finalement le long de son corps. Ils paraissaient d'autant plus gros qu'elle était bien petite et fluette en comparaison des gens de ce coin du monde. Aussitôt qu'elle eut abaissé sa garde, les quatre mastodontes l'encerclèrent et la basculèrent comme si elle était l'une des leurs, sans faire vraiment attention à se montrer délicat. Elle leur rendit leurs gestes affectueux en s'occupant très peu de l'image qu'elle pouvait donner aux deux spectateurs. Une folle échevelée dans un état pitoyable, sans doute. Endriad était tiraillée entre le soulagement de les retrouver et la peine que lui causait la disparition de l'un d'entre eux.
Brusquement, au milieu des retrouvailles la louve grise s'extirpa du groupe pour observer attentivement les buissons. La bête renifla avant de lever un regard vers la Lossoth qui acquiesça avant de la pousser. Elle obéit sans se faire prier cette fois-ci, attirant l'attention de ses congénères tout aussi curieux.
- Vous voyez, ils ne sont pas dangereux, ajouta Endriad tout en désignant le buisson qui tremblait de l'index.
Le reste de ses paroles étaient incompréhensible pour d'autres oreilles que celles de son neveu dont on entendait à présent distinctement les rires. Il apparut accompagné de la louve qui lui tournait autour et lui léchait le visage. Aussitôt le reste de la meute délaissa la femme pour faire subir un traitement similaire au gamin qui se retrouva très vite à terre, hilare. Il ne s'était pas encore aperçu qu'ils n'étaient que quatre, pas plus qu'il ne s'intéressait aux humains et la chance que cela représentait pour eux. C'est là qu'Endriad remarqua que l'un des loups avait été blessé à la patte.
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Sujet: Re: Promenons-nous dans les bois.. Lun 13 Juin 2016 - 19:21
Promenons-nous dans les bois
Hadrian, Endriad & Élwel
Élwel était restée muette suite aux ordres de son compagnon de voyage, pour le laisser apprécier la situation et agir en conséquence. Elle l'avait senti se rapprocher d'elle à pas feutrés, alors même qu'elle était bien incapable de quitter les énormes loups de ses yeux trop peu habitués à ce genre de rencontres. Elle sentait d'ici leur pelage humide et l'odeur rance qu'ils dégageaient, et qui venait agresser les narines de la jeune femme alors qu'elle n'avait que rarement croisé des canidés dans son voyage. Non loin de là où elle se trouvait, Hadrian était posté aux aguets, un couteau dans la main et visiblement prêt à attaquer si cela était nécessaire. C'était rassurant pour Élwel, qui après bien trop de mésaventures, n'aimait pas se retrouver face au danger et sans défense.
Il faut dire qu'entre ses compagnons de voyage qui l'abandonnent et ses rencontres impromptues avec les orcs, la pauvre demoiselle avait été servie de péripéties toutes plus difficiles les unes que les autres. Après la perte de son enfant et sa longue période de voyage en solitaire où elle avait à peine de quoi manger, son séjour à Imladris avait largement participé à la retaper. Maintenant, ses joues creusées par le manque de vivres avaient repris un peu de chair, ses longues boucles autrefois ternies avaient retrouvé un nouvel éclat ; ce n'était plus la même femme, mais elle n'en restait pas moins marquée par ses aventures.
Élwel regardait les loups approcher, immobile, alors qu'Hadrian lui faisait remarquer qu'ils portaient des harnais. Des animaux domestiqués ? Cela ne les rendait pas moins dangereux. Cependant que les deux groupes se jaugeaient à distance, les souvenirs revinrent à la mémoire de la jeune femme. Des mémoires de sa première rencontre avec un loup – domestiqué à priori – et qui pourtant n'avait pas hésité avant de lui sauter dessus, ne se dégageant qu'aux ordres de son maître. L'animal avait peut-être l'excuse d'avoir été attiré par le sang que la jeune femme avait perdu, mais cela n'en restait pas moins une expérience négative et marquante pour la demoiselle, qui se méfiait à juste titre des loups en face d'eux. Elle espérait sincèrement qu'avec leur nombre, ils ne se lancent pas dans une attaque.
La jeune femme fut prise au dépourvu lorsqu'elle vit une silhouette humaine se jeter vers les animaux. Là était donc leur maître, puisqu'ils en avaient visiblement un, au vu de leur attirail. La silhouette se contenta de la présence des loups, sans daigner se retourner pour se manifester devant les deux voyageurs qui l'observaient. Il s'en fut de quelques minutes pour que les loups ne cessent leurs jappements devant elle et s'élancent vers un gamin qui sortait d'un buisson dans lequel il s'était dissimulé. Élwel entendit la nouvelle venue les apostropher en leur indiquant que ses loups n'étaient en rien méchants envers l'homme, mais cela ne laissa pas pour autant le loisir de baisser ses gardes à la jeune femme. Elle sentait toujours l'odeur humide des animaux, mêlée aux émanations du petit feu de camp qu'ils avaient monté.
Avant de ne dire quoi que ce soit, Élwel était restée plantée là à observer les deux étrangers alors qu'elle s'était elle-même dissimulée entre leurs deux chevaux. La jeune femme en face d'eux avec les loups avait l'air épuisée de son trajet, les traits tirés et les joues creusées par son voyage, elle avait sans doute n'avoir pas pu manger à sa faim. Élwel en savait quelque chose, pour ce qu'elle aussi avait vécu dans des conditions similaires. Elle avait forcément de la compassion pour la jeune dame, tandis que son instinct lui laissait comprendre qu'elle ne devait pas craindre les loups.
Une première tentative de parole ne laissa passer aucun son par ses lèvres. La jeune femme se racla la gorge, et cette fois, une voix fébrile en sortit, marquée par la peur qui subsistait concernant les animaux.
« Vous.. Vous pouvez avancer, nous avons de la nourriture. Mais.. Sans les loups. S'il vous plaît. »
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Dernière édition par Élwel le Mar 18 Oct 2016 - 16:59, édité 1 fois
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Sujet: Re: Promenons-nous dans les bois.. Sam 24 Sep 2016 - 16:28
Il n’était pas familier avec les loups, le premier et dernier avec lequel il avait été en contact ayant connu une fin funeste, il ne s’était jamais imaginé cependant en voir un jour qui soient domestiqués ainsi. Resserrant sa prise sur son couteau, il se sentait légèrement nu face à la menace qu’ils représentaient. Bien qu’ils soient en piteux état, il serait sans doute difficile de venir à bout d’un si grand nombre de bête à lui tout seul avec pour seule arme un couteau. Il prit son temps pour évaluer la situation, ne prenant pas le risque de jeter un œil à la jeune femme près de lui, ce qui l’aurait déconcentré et aurait pu mener à un élément de surprise.
Un loup gris se mit à grogner en montrant les dents et une coulée de sueur froide lui descendit dans le dos. Il n’était clairement pas à l’aise avec cette situation. Le cri qu’ils poussèrent à l’unisson acheva de l’inquiété et il était en train de calculer ses chances au combat au corps à corps dans le cas où aurait l’élément de surprise de son côté quand une jeune femme arriva de nulle part et les calma de quelques mots étranges qu’il ne put capter.
Décontenancé, il la fixa d’un air penaud avant de redresser la tête bien droite, lui jetant un regard froid et suspicieux. Il ne prit pas le temps de la détailler davantage qu’il fut hypnotisé par ses actes alors qu’elle se trouvait entre eux et les fauves, les mains tendues pour calmer les bêtes assoiffées de sang. Il ne savait pas ce qui le surprenait le plus, le fait qu’une frêle jeune femme débarque sans crier gare et ait un tel effet sur les loups ou le fait qu’elle ait eu le culot de lui ordonner de ranger son arme de fortune. Il la jaugea un instant, lui rendant son regard avec d’autant plus de froideur avant de se décider à ranger le couteau qu’il glissa dans sa ceinture, le gardant toutefois à sa portée au cas où. Il ne s’avait trop pourquoi il l’avait écouté, peut-être était-ce son assurance ou peut-être était-ce parce qu’elle s’était rattrapée et le lui avait demandé gentiment mais il ne lui faisait pas confiance pour autant. Tendant ses mains vides devant lui pour lui signifier qu’il avait suivi son bon vouloir, il se rapprocha d’un pas de Elwel de manière préventive, comme pour la protéger.
La scène qui s’en suivit lui décrocha quelque peu la mâchoire, bien qu’il s’efforçât de garder contenance. Il avait d’abord cru que les loups se jetaient sur la jeune femme pour se repaître de sa maigre carcasse mais ils se comportaient finalement en de gros chien heureux de retrouver leur maîtresse, ce qui le laissait quelque peu dubitatif. Il n’avait de toute manière, jamais été très séduit par les chiens. La remarque de la jeune femme eut le don de lui tirer une grimace sceptique. Tournant cependant son regard vers les buissons où l’animal avait foncé, ses yeux s’écarquillèrent alors qu’il crut discerner les rires d’un enfant. Il dut se faire violence pour ne pas aller vérifier ce qu’il en était mais il n’en croyait pas ses oreilles, sa curiosité fut assouvie alors qu’un jeune garçon en émergeait les larmes aux yeux, ne prêtant pas attention à leur présence.
Ce n’est qu’à ce moment qu’il observa plus longuement l’étrange duo qui lui faisait face. Le petit garçon lui tira un pincement au cœur devant sa piètre allure. L’un comme l’autre, ils avaient l’air d’avoir vécu des jours meilleurs mais plus que le garçonnet, c’était la jeune femme qui l’intéressait le plus. Seule avec un enfant, il s’interrogeait sur elle. Il ne lui faisait pas confiance, peut-être n’étaient-ils pas seuls, il ne savait trop quoi penser de tout cela cependant. Sans baisser sa garde, il la détaillait toujours de pied en cape quand il entendit sa compagne de voyage les inviter autour du feu, à condition que les loups restent à l’écart. Tournant la tête d’un geste vif pour la regarder, il lui fit part de son ressentiment d’un regard, fronçant les sourcils. Les femmes pensaient toujours avec leur cœur avant d’utiliser leur tête et il ne s’épargna pas de lui faire sentir son désaccord, lui demandant de ne pas bouger d’un geste de la main avant de fixer les intrus. Les étudiants rapidement, il demanda froidement à la jeune femme.
« Vous êtes seuls ? »
Endriad
REBOUTEUSE EN FOURRURE ♦ HUMAINE
♦ PSEUDOs : Tata Grillade ♦ MESSAGES : 687 ♦ RÉPUTATION : 877 ♦ AVATAR : pom klementieff ♦ DC & co : Fili / Diema Hiima / Ash / Berty ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✗ Indisponible— RACE DU PERSO : Lossoth / Dúnedain — ORIGINAIRE DE : Forodwaith — ÂGE DU PERSO : 31 ans — RANG SOCIAL : riche en biens & pauvre en piécettes — MÉTIER PRATIQUÉ : marchande nomade / Rebouteuse — ARMES DU PERSO : ses p'tits doigts — ALLÉGEANCE〣GROUPE : Lossoth — VOYAGE AVEC : Firmen, son neveu de 7 ans et 5 chiens-loups aux mâchoires acérés — AMOUREUSEMENT : Célibataire... avec des amants dans les coins.
Sujet: Re: Promenons-nous dans les bois.. Dim 16 Oct 2016 - 23:54
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Il y avait cette joie manifeste qui s'emparait de la Lossoth en retrouvant les fidèles compagnons qui leurs avait sauvé la vie, à Firmen et à elle. Il y avait cru sans y croire, mais il était bien là, secouant le garçonnet, partageant des gestes d'affections dont seule une famille était capable. Lorsqu'on voyageait loin des siens, on s'attachait plus facilement à ceux qui étaient présent quotidiennement, même si aux yeux des autres ce n'était finalement que des animaux passablement dangereux. Après tout, il en allait de même pour les hommes, les sentiments qu'on leur portait n'empêchaient nullement leurs mains de baigner dans le sang. C'était une chose qu'Endriad ne comprenait que trop bien. Si elle se montrait parfois, voire souvent, dure dans son jugement, elle n'en demeurait pas moins ouverte d'esprit. La vie, les personnes n'allait que trop rarement dans le sens qui lui plaisait.
Ces deux voyageurs, eux, étaient dans un entre deux qui lui semblait plutôt naturel. Elle regrettait un peu sa brusquerie première maintenant que la tension retombait. Doucement la Lossoth comprenait leurs craintes et leurs réactions, qui n'étaient pas les premières du genre. De nombreuses fois, ses loups en liberté avaient alarmé les habitants de ses terres. Sans pour autant baisser sa garde, sa relative confiance naissait de ce qu'elle devinait dans leurs attitudes. Ils avaient eu peur certes mais ils avaient suivi ses directives jusqu'ici.
- De la nourriture… répéta Endriad. La jeune femme avait compris, la Lossoth joignit ses paumes et d'un sourire elle la remercia indirectement avant de poursuivre de quelques prières dans sa langue natale.
L'homme, bien plus méfiant apparemment, ne semblait pas enchanté à l'idée de partager un repas. C'était typiquement le genre de comportement qu'elle aurait pu avoir dans un contexte similaire, si les rôles avaient été inversé. Il existait bien des menaces dans ce monde et elles prenaient parfois une forme inattendu et déstabilisante. Il s'inquiétait de ce détail et cela ne lui causait aucun tord. Au contraire, cela démontrait qu'ils ne se sentaient que peu trop peu confiant pour avoir de mauvaises intentions. Cependant, personne n'était à l'abri d'une erreur de jugement.
- Je pourrais demander la même chose, répondit-elle d'un ton beaucoup moins froid que le sien. Elle se détourna le regard un instant en direction des loups toujours affairés autour de l'enfant qui peinait à se redresser. Viens là Firmen ! Elle ajouta un geste et quelques mots pour la meute afin qu'elle reste à distance raisonnable.
A présent qu'il s'avançait jusqu'à sa tante, le garçonnet en profita pour détailler à son tour les deux personnes qui lui faisaient face. Il était dans un état similaire à la jeune femme, bien que sa curiosité elle, n'était pas vraiment éteinte par les épreuves des heures passées. Un peu en retrait, Firmen agrippa la tunique de la Lossoth. Ses yeux alertes ne décrochaient pas de l'homme, à la fois impressionné et pourtant méfiant. Endriad caressa ses cheveux ébouriffés avant de lever de nouveau le regard.
- Il te semble dangereux ? Il a seulement faim. S'il vous plait, donnez lui seulement de quoi manger un peu. Je ne veux pas vous importuner. Nous disparaitrons vite. Savez-vous où est le village le plus proche ?
Sans doute était-ce sa fierté qui la faisait réagir de la sorte, elle qui se débrouillait depuis tout ce temps sans l'aide de quiconque. Son estomac criait famine mais elle ne pouvait se laisser aller si facilement. Elle s'était crue en sécurité trop longtemps… Même s'ils lui inspiraient confiance à première vu, elle préférait éviter les mauvaises surprises. La question du voyageur le lui avait rappelé. Endriad avait tenu tête à son père et maintenant il était l'un des seuls visages qu'elle aurait aimé voir apparaitre. Elle pouvait tenir avec l'aide des loups, mais Firmen, lui, devait retrouver des forces le plus rapidement possible. C'était encore l'une des seules choses qui avait plus d'importance que ses sentiments. .
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Sujet: Re: Promenons-nous dans les bois.. Mar 18 Oct 2016 - 16:58
Promenons-nous dans les bois
Hadrian, Endriad & Élwel
Hadrian barra la proposition de la jeune femme d'un geste du bras, avant d'élever la voix pour s'enquérir de savoir si la nouvelle venue et le gamin étaient seuls. Jusqu'à présent, cela n'était pas venu à l'esprit d'Élwel qu'ils puissent se voir prendre en embuscade, particulièrement pas avec un tel appât. Mais maintenant qu'il soulevait le doute.. Elle ne mit à y penser plus sérieusement. Après tout, il avait raison de se montrer méfiant. Elle-même ne l'avait que trop peu été, et elle s'en était vu bien malheureuse. Trop innocente, trop naïve peut-être pour penser du mal des autres sans en avoir une bonne raison, elle n'avait pas pu penser au pire scénario. Présentement, ce qui l'inquiétait, c'était surtout l'état du gamin. Il n'annonçait rien de bon, certainement un manque de vivres depuis un moment, et il avait les cheveux ternes, le visage pâlit par rapport à sa couleur de peau naturelle. Son instinct maternel déjà alerte depuis la première fois qu'elle avait porté la vie, Élwel ne pouvait s'empêcher de vouloir lui venir en aide. Elle attendit un moment que la femme en face d'eux ne daigne répondre à Hadrian, mais c'était plus fort qu'elle, il fallait qu'elle lui donne quelque chose.
Elle écouta ce que la femme en face d'eux avait à dire, un faible sourire d'empathie sur les lèvres. Comment ne pouvait-elle pas comprendre cette détresse dans laquelle elle se trouvait avec cet enfant ? Se tournant vers Hardian, elle lui adressa un regard qui le suppliait de bien vouloir la laisser donner ne serait-ce qu'un morceau de pain à l'enfant, mais elle n'attendit pas qu'il la retienne pour gagner l'endroit où ils avaient laissé leurs affaires. Elle fouilla un peu dans tous les sacs, trouva quelques morceaux de viande séchée qu'elle attrapa pour les mettre de côté, puis rompit un bout de pain qu'elle ajouta à la viande. Elle engouffra de nouveau ses mains dans leurs sacs de voyage, remuant toutes leurs affaires pour trouver le récipient qui contenait des céréales et elle s'empressa de les vider dans un bol et de mettre de l'eau à chauffer pour faire une bouillie.
Regardant en arrière, elle fit signe au petit d'approcher vers elle, mais la jeune femme se montra méfiante des loups qui étaient toujours là. Ils avaient beau donner l'air d'écouter leurs maîtres, elle n'en restait pas moins sur ses gardes et c'était bien normal. D'ailleurs, Hadrian lui avait remis les pendules à l'heure sans même un mot, et elle montra un peu plus de prudence lorsqu'elle décida de s'approcher du gamin pour lui offrir de la nourriture. Elle avait bien remarqué la réaction de la jeune femme en face d'eux lorsqu'elle avait proposé de les nourrir, ce qui dénotait du fait qu'ils ne devaient pas avoir mangé à leur faim depuis un moment. Élwel s'agenouilla devant le petit, lui fourguant la viande séchée et le pain entre les mains avant de lui dire que c'était pour lui, qu'il ne mange pas trop vite sous peine d'être malade après, surtout s'il n'avait pas eu de vrai repas depuis un moment. Élwel se releva en époussetant sa longue robe avant de gagner, avec méfiance cette fois, les abords de la femme sans toutefois se risquer à approcher les loups. « Il y a à manger pour vous aussi, je.. » Un regard en arrière vers Hadrian, elle doutait maintenant de ses actes. Devait-elle inviter cette femme ? Et si ce n'était qu'un appât pour les avoir ? Peut-être qu'il avait raison.. Peut-être aussi qu'il se faisait du souci pour rien. Mais seul le temps saurait leur dire, et la demoiselle craignait que les « intrus » ne lâchent leurs loups sur eux s'ils ne les aidaient pas. Ceci étant, elle invita la voyageuse à s'avancer, mais toujours sans les loups.
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Sujet: Re: Promenons-nous dans les bois.. Mer 8 Fév 2017 - 17:24
Tout dans l'attitude de l'homme montrait la tension évidente qui l'habitait. Ses épaules carrées, son regard froid, ses poings et la mâchoire serrés, il se méfiait de l'étrange duo fraîchement arrivé. Il n'était pas insensible à la situation, lui même possédait un fils et il ne pouvait s'empêcher de penser à lui en regardant le jeune garçon, se demandant ce qu'il devenait et quelle aurait été sa réaction dans pareille situation. Il ne pouvait que comprendre le geste de la jeune femme comme celui de sa jeune compagne de voyage mais il ne pouvait prendre de risque pour aucun des deux. Il n'était pas impossible de maquiller pareil état, difficile mais pas impossible pour qui voulait tendre une embuscade, quand bien même l'un comme l'autre, ne possédaient pas grand chose. Que ferait des brigands de deux pauvres chevaux et de quelques armes ? Cependant des gens se faisaient tuer chaque jours pour moins que ça et il s'était juré d'assurer la sécurité d'Élwel.
Fronçant les sourcils, il desserra cependant les poings à sa réponse, adoptant une attitude un peu plus ouverte Elle lui avait renvoyé la question, une réponse qu'il aurait pu avoir lui-même et il s'en serait sans doute amusé s'il n'avait pas été trop occupé à surveiller les loups du coin de l’œil. Pourtant, un coin de sa bouche s'étira dans une grimace. Sa compagne de voyage n'avait pas attendu son accord pour commencer à fouiller leurs sacs dans le but de leur trouver des vivres et il ne l'avait pas empêché. Sa réponse n'avait pas gagné totalement sa confiance mais il s'était détendu.
« Je comprends. »
Il regarda l'enfant s'accrochant à la jeune femme avec un air désespéré, la scène lui tirant un léger pincement au cœur ; alors l'homme s'approcha doucement du feu, avec suffisamment de prudence pour ne pas énerver les loups qui auraient pu croire leur maîtresse menacée. La relation qu'ils entretenaient l'intriguait au plus haut point, même s'il s'agissait pour lui davantage de folie qu'autre chose. Fermant les yeux pour donner son accord à Élwel qui s'approcha alors de l'enfant pour lui donner un peu de leurs vivres, il se pencha en avant, s'accroupissant près du feu en laissant ce dernier entre eux.
« Les villages les plus proches sont du côté du Rohan. Si ce que vous dites est vrai, vous pouvez nous accompagner dans cette direction. C'est un peu plus loin vers l'est. »
En parlant, il avait retirer ses restes du feu, des os avec tout juste assez de moelle dedans pour donner un peu de goût au mélange que la femme avait mis à chauffer. Il les laissa tomber dedans, touillant un peu avec l'un des os à la longueur acceptable. Ils avaient besoin de force si ce qu'elle avait dit était vrai et ce n'était pas un bol de céréales qui allait leur donner des forces. Il tourna la tête vers sa compagne, croisant son regard interrogateur quand au fait d'apporter des soins à la jeune femme aussi.
« Va chercher une couverture pour l'enfant. »
En disant cela, il écartait tout doute quand à son intention de les aider. Hadrian attrapa une branche avec laquelle il réveilla un peu les braises du feu pour hâter leur réchauffement avant de relever la tête pour plonger tour à tour son regard de celui de la femme et de l'enfant.
« Mangez ! Et après vous nous raconterez ce qui vous est arrivé. »
Endriad
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Sujet: Re: Promenons-nous dans les bois.. Dim 12 Fév 2017 - 12:03
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Après deux jours à parcourir la forêts, sans vivres et sans une véritable nuit de sommeil, pour sur qu'ils faisaient peine à voir. Pourtant, Endriad ne pouvait s'empêcher de se dire que cela aurait pu être bien pire compte retenu des circonstances. Définitivement, le couple n'avait rien de brigands de grand chemin. Les deux jeunes gens ne semblaient pas plus riche qu'eux avant l'attaque surprise des orcs. Même si l'homme avait des airs de soldat, elle n'attribuait à sa froideur qu'une méfiance justifié. La femme en revanche semblait bien moins rodé aux voyages, peux-être était-il seulement là pour l'escorter.
La Lossoth n'allait pas se plaindre de l'empathie qu'avait suscité ses mots chez la dame, qui s'agitait déjà à trouver de quoi nourrir Firmen. Elle remercia une seconde fois les dieux, silencieusement cette fois-ci. Lorsqu'elle revint sur ses pas, le garçonnet était toujours fermement accroché à sa tunique. D'un geste doux, la Lossoth détacha les doigts du tissus, gardant cependant ses mains dans les siennes.
- Va-y, dit-elle d'un air qui se voulait rassurant. Il hésita une minute en fixant sa tante, mais la faim était plus forte. Finalement, Firmen s'approcha du feu, écoutant les conseils de la jeune femme d'une oreille distraite tout en l'observant avec une grande attention. Son estomac grondait et il délaissa vite ce visage lumineux pour dévorer le pain et la viande comme si sa vie en dépendait. Ce qui était après tout trop vrai.
Même si elle n'était pas tout à fait détendu face à la situation, la première réponse du gaillard annonçait le début d'une entente. C'était donc à Endriad de faire de nouveau un pas pour montrer sa bonne volonté. Elle se tourna vers la meute, qui attendait plus ou moins sagement à coté des buissons. Ils paraissaient tous aussi épuisés que leurs maitres, mais n'étaient pas d'humeur belliqueuse. De nouveau elle leur adressa des directives dans sa langue maternelle, joignant le geste à la parole. Ils piaffèrent un peu, contestant l'ordre quelques secondes, avant de disparaitre dans les fourrés.
Qu'il était bon de sentir la chaleur d'un feu, cela ne lui avait jamais semblé plus évident. Endriad n'avait pas vraiment froid, mais sa carcasse épuisée se délectait tout de même d'un semblant de repos et de la morsures diffuses qui émanait des flammes. Aussitôt qu'elle fut près de lui, Firmen se colla contre elle pour terminer son pain, à grands coups de dents ravageurs.
- Je comprends votre méfiance… Il y a encore quelque jours, j'aurais certainement agit pareillement. Je vous remercie.
L'aide était la bienvenue, même si dans l'état elle serait bien en mal de leur rendre la pareille d'ici peu de temps. Le repas se passa dans le silence, et bien qu'elle fut un peu gênée d'imposer sa présence ainsi, sa fatigue et sa faim passaient avant ses conceptions habituelles. Cette situation, elle ne l'avait jamais redouté car elle avait toujours su s'en prémunir jusque ici. Les villages les plus proches étaient donc au Rohan, ils avaient dû bien plus descendre vers le sud que ce qu'elle avait envisagé. Ce n'était pas une si mauvaise chose, son but suivant après s'être revigoré un peu était de rejoindre le Gondor pour retrouver les deux rôdeurs. La mission n'était pas facile, mais enfin, à présent qu'ils avaient retrouvé un semblant de civilisation, ce n'était plus aussi impossible. Ne pas voyager seuls dans ces terres inconnus avec des menaces qui pouvaient surgir à tout moment, était même un bon point non négligeable.
- Combien de jours de voyage pour rejoindre le Gondor à partir de là ? Je ne connais pas du tout les terres du sud. Le Pays de Dûn était notre limite jusqu'ici. Quant à ce qui nous est arrivé… Elle lâcha un soupir qui en disait long. Des orcs. Nous avons voyagé avec un caravane de marchants, je ne crois pas qu'il y est d'autres survivants à par nous. Ces loups dont vous avez si peur… Sans eux, nous aurions subit le même sort.
Son visage s'était durci à ces mots, elle sera les poings et ses yeux se couvrirent d'un voile d'une grande tristesse. Certains de ces marchants comptaient parmi ses amis, elle avait parcouru bien des routes avec eux. Aujourd'hui, il n'en restait qu'un amas de cendres encore fumantes. Les orcs… Elle les maudissait jusqu'au tréfonds de son âme. Ils avaient pris son plus jeune frère, et maintenant, il l'avait dépossédé de sa vie. Et si elle n'était pas matérialiste, il n'en restait pas moins que le peu qu'elle avait et qui assurait leur subsistance, à Firmen comme à elle, venait d'être englouti dans la noirceur de la nuit.
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Sujet: Re: Promenons-nous dans les bois.. Mar 14 Fév 2017 - 15:47
Promenons-nous dans les bois
Hadrian, Endriad & Élwel
La jeune femme aida l'enfant à venir s'installer confortablement, et sur les ordres d'Hadrian, elle fila lui chercher une de leurs couvertures dans les sacs qui étaient encore chargés sur leurs montures. La matière toute douce mais épaisse aurait vite fait de le réchauffer, d'autant qu'assis tout près du feu comme il l'était, la douce chaleur qui émanait des charbons n'aurait pas le temps de s'étouffer dans un vent d'air frais. Élwel se présenta à nouveau devant l'enfant, accroupie juste devant lui. Elle déplia la couverture et la posa délicatement sur ses épaules, la croisant devant lui alors qu'il tenait encore le morceau de pain entre ses mains. D'un naturel altruiste et surtout généreux, la jeune femme aurait voulu faire plus, bien plus pour cet enfant, mais aussi pour celle qui l'accompagnait. Cependant, ils étaient eux aussi dans une situation assez particulière et ils n'avaient ni beaucoup de vivres, ni beaucoup d'or. Élwel glissa un rapide sourire un peu gêné au gamin, comme si elle ne savait pas vraiment quel discours lui tenir sans savoir ce qui lui était arrivé.
« Demande-moi si tu as soif » fit-elle gentiment avant de se retourner vers l'adulte qui était elle aussi près du feu, à l'opposé d'Hadrian. La jeune femme était contente qu'il ait décidé de leur venir en aide, elle aurait sans doute très mal supporté de ne pas leur donner ne serait-ce qu'un maigre repas, mais savoir qu'ils allaient même les guider jusqu'au prochain village la rassura. Les loups devraient sans doute les suivre aussi, malgré tout elle avait toujours à l'esprit leur présence, se doutant bien qu'ils devaient toujours rôder dans le coin, à les guetter sans qu'eux ne les voient. Élwel tendit également quelques morceaux de viande séchée à la jeune femme, timidement.
Alors, la jeune femme se posa, silencieuse, à côté de l'enfant, sans pour autant se rapprocher de l'adulte. Elle laissait encore subsister une certaine méfiance, surtout si les loups les guettaient depuis les fourrés. La nouvelle venue semblait d'autant plus perdue qu'elle n'avait pas l'air de penser qu'elle avait atterri autant au sud que cela, et elle demanda rapidement quelques infirmations, avant d'enchaîner sur les raisons qui les avait poussés à se retrouver ici, et surtout dans cet état-là. Le cœur d'Élwel se serra à l'entente de ses mots, et le souvenir bien trop douloureux de ce que les orcs lui avaient volé remonta à la surface. Elle sentit son visage pâlir, sa gorge se nouer, et l'image, devant elle, de ce petit bambin dont elle aurait voulu être la maman. Mais elle l'avait perdu, et elle sentait encore le poids bien trop lourd à porter de cet accident. Ses yeux s'humidifièrent, et elle prévoyait déjà de dire que c'était à cause du vent froid si on lui posait la question. Les orcs, c'était devenu le fléau du coin, et Élwel en avait de plus en plus peur, à voir tous ces incidents, tous ces morts qu'ils causaient. Ils semblaient se répandre comme une traînée de poudre à travers la Terre du Milieu, c'était à en faire frissonner le plus vaillant des cœurs.
« Il doit y avoir une quinzaine de jours, à pieds.. N'est-ce pas Hadrian ? » fit-elle, demandant la confirmation de sa réponse au soldat, alors qu'il était voyageur bien plus aguerri qu'elle. « En tout cas je peux vous dire que vous êtes bien plus au sud que votre limite.. Et plus encore si vous nous suivez jusqu'au Rohan » Cela faisait partie des choses qu'elle savait sur la terre du milieu, même si son talent pour le voyage n'était pas tout à fait avéré. Elle avait toujours préféré voyager en groupe plutôt que seule, et la seule fois où elle s'y était risqué avait fini en un triste sort. Alors, la jeune femme repensa rapidement à tous ces dangers qui, bien plus hostiles que des loups dressés, pourraient leur porter malheur par la suite. Elle se pencha doucement vers Hadrian, le cœur battant, et la peur naissant au creux de ses pensées.
« Les orcs.. Il n'y en a pas sur notre chemin, pas vrai..? » lui glissa-t-elle dans un murmure, alors qu'elle souhaitait se détacher de ses cauchemars et épargner de mauvais souvenirs aux nouveaux arrivants.
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Sujet: Re: Promenons-nous dans les bois.. Lun 26 Juin 2017 - 20:23
Hadrian n'appréciait pas trop le fait que la jeune femme ait renvoyé les loups. Au moins, lorsqu'ils étaient sous ses yeux, il pouvait les surveiller alors que maintenant, ils auraient très bien pu les attaquer par surprise. L'homme resta donc sur ses gardes, ne pouvant détacher son regard des fourrés où il aurait juré voir briller leurs yeux. Il choisit cependant de se concentrer sur la jeune femme qui lui faisait face, volontairement. Cette dernière le remercia sincèrement pour ce qu'ils faisaient alors qu'une minute plus tôt, il était près à la chasser loin de leur campement. Si quelqu'un méritait ces remerciements, c'était plutôt Elwel qui, d'une grande naïveté, il fallait l'avoué, avait laissé parler son instinct maternel avant tout. Les femmes... Le gruau prêt, il dégageait une odeur bien plus appétissante avec la viande fondue dedans. Il avait gratté les os qu'il avait ensuite mis de côté, gardant à l'esprit qu'il y avait des carnivores non loin et qu'il serait moins douloureux d'abandonner de vieux os que des doigts.
Il s'assit de l'autre côté du feu, ravivant les braises pour qu'elles ne meurent pas. Le feu leur tiendrait chaud cette nuit et les protègerait des bêtes féroces. Il manqua de se mettre à rire à cette pensée, surtout en pensant aux énormes loups qui les surveillaient. Il n'avait pas été confronté à ce genre d'animal depuis bien longtemps et chaque fois, il revoyait le corps de son père craquer sous les dents de ce loup alors qu'il tirait sur son cou pour essayer de le tirer dans les fourrés, une image bien délicate qui ne le quitterait jamais. Mais il y avait bien pire que les loups et il était bien placé pour le savoir, la jeune femme et son neveu l'avaient appris à leurs dépends. L'homme serra le poing si fort que ses ongles s'enfoncèrent dans la chair de sa paume et ses jointures blanchirent comme les os au soleil. La femme ne savait rien de lui et pourtant, elle se croyait permise de le critiquer mais il ne dit rien, se contentant de serrer la mâchoire. Lui aussi avait beaucoup perdu à cause des orcs et il comptait bien leur faire regretter le jour de leur conception. S'il y avait bien quelque chose qu'il détestait encore plus que les loups, qu'il craignait plus qu'autre chose en comparaison, il s'agissait bien des orcs. Il s'était juré de rayer leur existence de la surface du monde et il ne manquait pas de les exterminer quand le destin lui faisait croiser leur chemin. « Vous n'auriez rien pu faire. Vous avez eu de la chance. » finit-il par lâcher. Des orcs capable de venir à bout d'un si grand nombre qu'une caravane, ils avaient soit attaqué de nuit, soit été s'agit d'une horde mais dans tous les cas, ils pouvaient s'estimer chanceux. « Je suis désolé de la perte que vous avez subi. » ajouta-t-il maladroitement. Il ne savait pas s'exprimer avec des sentiments et encore moins faire preuve d'empathie à l'égard des autres mais il était tout à fait capable d'imaginer ce qu'elle pouvait ressentir.
Elwel attira de nouveau leur attention sur la question posée par la jeune femme. Il hocha la tête d'un air pensif avant d'ajouter. « Au moins cela mais dans votre état, il faudra compter bien plus de pauses. Tout dépend de votre destination au Gondor. » Pour sa part, il se rendait à Pélargir où il allait retrouver son fils qu'il n'avait pas vu depuis des semaines. Il allait leur proposer de faire route ensemble quand sa compagne de voyage émis des doutes quand à la présence d'orc dans les parages. « Qu'ils se risquent en travers de mon chemin, je leur montrerais de quel bois je me chauffe. » répliqua-t-il, un regard meurtrier. Quand il s'agissait des orcs, une seule option s'imposait à lui, les tuer jusqu'au dernier. Le sang bouillait dans ses veines avec un goût de vengeance. Le sang appelait le sang et il aurait son dû, la chose était certaine. En tout cas, aucune peur, aucun doute ne perçait dans ses propos car des doutes, il n'y en avait aucun. Il abandonna rageusement la branche qu'il tenait à la main et servit le gruau bien chaud à leurs deux rescapés. « Mangez tant qu'il est chaud, ça vous fera du bien. Nous partons demain aux aurores. »