Pomme de pin

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Chandalen & Selen

Assise au fond d’une taverne, dans un état pitoyable ainsi qu’il avait toujours été, Selen reposait sa tête sur ses bras et se laissait aller dans un océan de rhum, de bière et d’hydromel. Elle avait beaucoup bu la veille et ce matin là, elle faisait descendre la nausée avec une pinte de bière qu’elle ne parvenait même pas à finir. Elle avait fini l’assiette de viande et de haricots ainsi que le pain qu’elle avait demandé sans la moindre politesse ce matin là – déjà qu’en temps normal elle n’était pas polie mais en ayant la gueule de bois c’était pire. Selen somnolait, un mal de crâne abominable qui l’empêchait de reprendre la route. Elle avait encore un peu de temps avant d’aller sur les côtes du Gondor où l’attendrait le crépusculaire, pour le moment il n’était même pas accosté. Du coup elle prenait le temps pour faire le chemin du retour, alors elle resterait encore un bon mois à vagabonder un peu partout à la recherche de trésors et de cartes. La mer lui manquait, c’était peut être pour cette raison qu’elle se noyait dans le liquide, l’ivresse lui donnait la sensation d’être sur un pont, avant le combat. Par la houle qui se faisait violente, le navire tanguait et son cœur battait la chamade sous l’adrénaline. Rien de meilleur que cela, rien au monde n’était mieux que de ressentir ce vent de liberté quand elle criait à ses hommes d’aller sur le navire et de ne pas faire de prisonnier.

En attendant, elle avait l’impression désagréable d’être à la retraite, la terre ne lui convenait pas, elle n’avait jamais trouvé sa place ici et avait hâte de pouvoir revoir la vaste baie de Belfalas et d’entendre les cordages se secouer avec cet air marin. C’était tout juste si elle avait oublié ces senteurs aquatiques, iodées, qui d’habitude restait dans ses cheveux. Là ils sentaient l’herbe fraiche, un parfum qui ne lui allait vraiment pas.
Pendant qu’elle décuvait tranquillement, elle ne remarquait pas qu’à l’autre bout de la taverne, le propriétaire et son serveur s’échangeaient quelques messes basses à son propos. Ils avaient peur qu’elle ne paie pas. On voyait qu’elle n’était pas une dame de bonne condition et en plus elle avait passé la nuit sur cette table. Ils se demandaient si c’était une ruse, persuadés qu’il s’agissait là d’une voleuse qui tentait de se faire oublier pour ensuite prendre la fuite sans payer.

« Il faut faire quelque chose, qu’elle paye sur l’heure, sa présence me dérange. »
« Oui tu as raison…Tu crois qu’on appelle la garde ? »
« j’sais pas, on a pas de motifs valables que nos soupçons. »
« Mais elle est pas du village, c’est plus facile de dire que y’a une femme étrange qui squatte et qui a pas l’air de posséder un manoir avec des terres et vu tout ce qu’elle a consommé depuis la veille…. »
« C’est sûr, elle va pas avoir assez d’argent, elle va s’en sortir sans payer tu vas voir !! »
« Alors je fais venir quelqu’un avant d’accord ? »

Sur cet accord commun, le serveur sorti de l’auberge-taverne pendant que ce temps là, le propriétaire gardait un œil sur la pirate. Sa peau bronzée, ses armes, sa manière de se tenir, il l’avait craint à la seconde où elle était rentrée dans son établissement et tant qu’il ne verrait pas la couleur de son argent, il continuerait d’être ferme. Selen quand à elle ne bougeait pas et ne se doutait pas de ce qui se tramait dans son dos.

Le serveur déambulait dans les rues, à l’affut de la moindre personne qui pourrait sensiblement les aider et faire pression sur cette mystérieuse cliente qui sans avoir rien fait les mettait dans de beaux draps. Il entrevit la silhouette du capitaine, Chandalen, en qui il pouvait avoir confiance et fut heureux de tomber sur une personne aussi haut gradée que lui. Car au moins il pouvait amener quelques soldats avec lui et l’affaire serait réglée bien plus vite. Le serveur se précipita vers lui et l’interpella.

« Chandalen !! Nous avons un problème à l’auberge...il y a une étrangère depuis hier, sa note est salée et on a peur qu’elle paye pas. Elle a pas l’air commode, mais nous on voudrait être certain que tout se passe bien, pourrais tu venir ? »

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Selen & Chandalen

Chandalen était un affairé du travail. S'il noyait sa déception de n'avoir point fondé la plus soudée des familles ou bien s'il préférait seulement son métier au reste, il n'en savait rien. Quoi qu'il en soit, c'était un jour de repos pour lui, et il se sentait affreusement désœuvré. Ses mains calleuses et abîmées brûlaient de tenir la garde de son épée, tout comme son cœur attendait l'appel de l'aventure. Non, ces jours de repos n'étaient pas du tout quelque chose d’agréable pour lui, et ils le rendaient d'une humeur particulièrement massacrante.

Pour passer le temps, le jeune homme avait décidé qu'il irait se promener au marché pour se procurer quelques fruits qu'il irait porter à sa mère s'il n'avait pas le loisir de la croiser elle-même entre les étales. Les produits bien frais dégageaient une odeur alléchante, complétée par les couleurs flamboyantes des tentures qu'arboraient les petits stands. Ils étaient là plus souvent ces derniers jours, le début de l'été annonçait de bonnes récoltes et les gens du village pouvaient profiter de ces produits en abondance, ce qui était plutôt rare ces dernières années. Chandalen dégota quelques abricots et des pêches, du raisin et une belle orange qu'il paya en petites pièces auprès du vendeur. Puisqu'il connaissait ce dernier, il entreprit de mener la conversation afin de passer le temps qui s'écoulait bien trop lentement à son goût.

Puis il fut distrait par l'arrivée d'un serveur qu'il connaissait bien puisqu'il se rendait souvent dans son établissement pour y prendre du bon temps avec ses frères d'armes. Il fut étonné que le petit bonhomme se dirige droit vers lui, mais finalement, après sa requête, il comprit pourquoi ce dernier était venu le chercher.

En temps normal, il l'aurait largement envoyé balader en lui expliquant qu'il avait bien d'autres choses à faire et qu'on avait pas idée de venir le solliciter pour déloger une demoiselle. Si lui avait largement la carrure pour déloger n'importe qui, ce n'était pas le cas du serveur, et s'il voulait être payé, il fallait bien parfois user de tact. Pourtant, cette journée qui ne faisait que commencer avait déjà bien ennuyé Chandalen, alors il ne fit pas de scène et proposa volontiers ses services au serveur. Il s'excusa auprès du marchand puis suivit celui qui était venu le chercher.

Quelques pas avant la porte, l'homme attrapa le manche de son épée qui était logée dans son dos, et il la tira de son écrin pour en admirer la lame. Il n'en aurait certainement pas besoin, mais cela était bien plus qu'utile pour persuader les gens à qui il s'adressait qu'il devait être pris au sérieux. Il laissa le serveur pousser la porte et se baissa pour rentrer à son tour dans l'endroit sombre. La pièce ne possédait que deux très petites fenêtres recouvertes de poussière, et l'éclairage était limité à deux lustres à bougies ridicules. Pour ainsi dire, ils n'y voyaient pas grand chose, mais parfois c'était aussi bien.

Chandalen attrapa une bougie pour s'avancer vers la femme en question, qui était à moitié assoupie sur une table, la tête reposant sur ses bras. Il y avait une choppe de bière à ses côtés, et le serveur avait bien pris son temps pour lister au guerrier chaque chose que la demoiselle avait ingéré. Le serveur avait le détail des comptes net en tête, et il ne manquerait pas de vérifier au cent près ce que la femme lui donnerait.

Plaçant la bougie juste devant la jeune femme, Chandalen alla s'appuyer de ses deux poings sur la table, tenant toujours la garde de son épée dans l'une de ses paumes. Il sentit son collier basculer hors de sa veste, et penché comme il était, le petit pendentif vint s'agiter en dessous de son menton tel un métronome. A la lueur de la bougie, ce qui ressortait le plus, c'était les écailles blanches de la pomme de pin et le reflet de sa lame.

« J'ai quelques messieurs ici présents qui se soucient de leur solde.. Apparemment vous êtes bonne cliente mais vous n'avez encore rien réglé, si vous pouviez procéder au paiement ça m'éviterait de perdre du temps en ayant une épée à nettoyer.. »

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Chandalen & Selen

Entre le sommeil et l’éveil, la jeune femme roupillait tranquillement. La migraine qui l’avait prise semblait s’estomper à mesure que la dure nuit qu’elle avait passée assise lui donnait de vives crampes dans le dos. La jeune femme pensait au moins rester tranquille pendant une petite heure avant de se décider de payer et de s’en aller vers le sud ou peut être voir ce qu’il y avait plus à l’est et rendre visite à quelques alliés comme Diema. Selen étira un vif sourire, elle se disait qu’à ce moment là elle aurait bien eu envie de la déshabiller et la faire sienne. Qui aurait cru qu’elle aurait eu envie de réitérer avec elle, avec une femme, elle qui les avait toujours détestées, voilà qu’elles partageaient autant son lit que les hommes. Selen entendit des bruits de pas mais n’en prêta pas d’attention, tant qu’on lui foutait la paix, il pouvait bien y avoir la cavalerie ce serait du pareil au même. Mais elle fut réveillée, la lueur d’une bougie vint à la faire plisser les yeux alors qu’une voix s’élevait à son attention, réclamant le paiement de ce qu’elle avait consommé. Depuis quand venait on importuner les clients de la sorte ? La pirate n’aimait pas que l’on réclame quand il s’agissait de fric, surtout quand c’était elle qui le devait. Pour qui la prenaient-ils ? Même si l’idée de s’en aller sans payer lui avait effectivement effleuré l’esprit puisqu’ils avaient été sympa elle s’était décidée à faire un geste et d’être honnête, mais au moment voulu. Selen grogna, déversant le fond de sa pinte sur la bougie afin de l’éteindre puis qu’elle lui avait complètement ébloui les yeux au moment où elle avait voulu les ouvrir.

« C’est bon j’m’en vais, j’m’en vais… »Râla t-elle

Lorsqu’elle ouvrit les yeux la première chose qu’elle vit fut le pendentif que portait l’homme penché vers elle. Une pomme de pin, oh cette chose là lui était restée dans la tête pendant des années et jamais elle n’aurait cru un jour reposer ses yeux dessus. C’était ce qu’elle avait offert à son ami en toute innocence alors qu’il avait gagné à un jeu d’escalade. Chandalen, comment oublier ce petit garçon qui avait su apporter une once d’espoir dans son quotidien ? Lui qui était parti sans dire au revoir. Selen n’avait jamais repensé à cela, elle avait préféré oublier et se dire qu’il était parti sans avoir voulu la revoir. Que faisait il autour du cou de cet homme ? Elle l’avait donné à lui et à lui seul. Chandalen était un nomade et non pas un soldat sédentaire dans un village pourri. La colère lui mont au nez, Selen attrapa la pomme de pin, tirant sur le pendentif pour qu’il se penche vers elle. Elle aurait pu faire tout ceci sans histoire mais la jeune fille qu’elle avait été refusait de voir le pendentif de son ami autour du cou d’un autre homme.

« Où as-tu trouvé ça ?! Tu l’as volé c’est ça ?! Depuis quand ça vole les bons samaritains comme toi hein ? »

Hors d’elle, Selen n’attendit même pas qu’il le lui dise et tira sur le pendentif afin de le décrocher. Elle devait le rendre à la personne à qui il appartenait et pour cela elle devait d’abord sortir de là. D’un coup de genou tout en ayant tiré sur le collier jusqu’à ce qu’il cède elle fit basculer la table pour qu’elle se renverse sur lui et le déséquilibre. La pirate en profita pour sauter sur la table voisine, échappa aux deux hommes qui eurent visiblement peur qu’elle ne les attaque et sorti en urgence de la taverne. Regardant à droite et à gauche, elle devait choisir sa direction avec grande minutie car s’il se mettait à la poursuivre, il aurait l’avantage du terrain. Selen s’élança par la droite, sprintant à toute allure jusqu’à commencer à grimper sur des caisses afin d’atteindre le toit d’une maison. Se précipitant sur les tuiles, manquant de glisser à plusieurs reprises, Selen se demandait comment ce pendentif avait pu se retrouver là. Chandalen s’était il fait attaquer ? Était-il mort ? Elle commençait à avoir peur de cette éventualité alors que son vœu le plus cher avait toujours été de le revoir.

Pour cela il lui fallait savoir où chercher et l’homme qui l’avait eu au cou serait plus à même de lui dire par où commencer. Selen descendit alors du toit, se cachant dans un coin dans la pénombre et sorti sa dague. Elle attendrait qu’il passe par là pour le surprendre et le questionner sous peine de mourir.

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Selen & Chandalen

Chandalen fut pris de cours lorsque la femme attrapa la petite pomme de pin qui était suspendue autour de son cou. C'était l'un des objets les plus précieux qu'il possédait ; un totem vraiment inestimable, seule relique de la meilleure amie qu'il n'avait jamais eu. Il n'avait jamais oublié les dernières paroles qu'il avait dites à cette petite fille, lui promettant pour l'éternité qu'il ne l'oublierait pas, et il ne l'avait pas fait. Chaque instant où la petite pomme de pin tapait contre son torse, il se souvenait de son visage, de son rire, et de tous les bons jeux qu'ils avaient fait tous les deux. Il regrettait de tout son être de n'avoir jamais pu la revoir, mais il n'y avait rien pu. De son âme d'enfant, il espérait de tout son cœur que où qu'elle se trouve, elle lui aurait pardonné.

Il ferma un instant les yeux, priant, récitant frénétiquement dans sa tête des hommages aux dieux pour les supplier qu'elle n’abîme pas le collier. C'était le seul souvenir totalement heureux qu'il lui restait de son enfance, et surtout la seule marque tangible qu'il pouvait garder de sa Selen. Mais les prières ne suffirent pas, et la femme arracha le collier en lui envoyant la table sous laquelle il se fit écraser le temps qu'elle ne sorte.

Le guerrier se releva rapidement ; si une simple femme avait pu lui envoyer la table, il était bien assez fort pour la renvoyer de l'autre côté. Il se releva, et ne perdit pas de temps à s'excuser auprès des taverniers ; cette ingrate s'était carapatée avec son bien, et elle ne sortirait pas de la ville vivante si elle ne le rendait pas. Se jetant dans la rue comme un fauve affamé, Chandalen se rua après la femme. Il n'avait cure de bousculer les gens dans la rue, même s'il était leur protecteur ; cette satanée créature était bien plus importante que le reste, et elle aurait dessein de trépasser entre ses mains si elle ne rendait pas son prix.

Il arriva à un moment où la foule se fit plus dense, ralentissant sa progression. Il en profita pour se dissimuler dans l'amas bigarré afin de masquer sa présence, car il guettait une silhouette qui descendrait du toit. Il lui fallait absolument la retrouver. Chandalen se faufila entre les marchands, les clients et tout le beau monde qui se trimbalait sur la grand place, jusqu'à ce qu'il ne repère ce qu'il cherchait. Il la vit se glisser du toit et se diriger dans une rue adjacente, aussi, il ne perdit pas plus son temps à flâner.

Son épée toujours en main, il la releva devant son visage pour que tout le monde la voie, ce serait bien plus efficace pour éloigner les foules et lui permettre le passage. Il s'engouffra finalement dans la petite ruelle un peu sombre, et se méfiait des recoins où ce genre de vermine avait pour habitude de se cacher. La femme finit par trahir sa présence alors qu'elle guettait son arrivée, et il n'en fallut pas plus à Chandalen pour qu'il se jette sur elle. Il la saisit d'une main par le col, plaquant sa lame contre sa gorge pour qu'elle en sente le tranchant.

Il était menaçant, énervé. Sa journée de repos l'avait déjà bien échauffé, mais ce vol représentait bien trop pour lui pour qu'il laisse cette saleté se carapater avec l'objet qu'il chérissait le plus au monde. Plantant son regard droit dans les yeux de la femme, il ne la prit pas par quatre chemins pour lui demander son du.

« Sorcière, tu vas me rendre ce collier ! Il ne t'appartient pas ! » cria-il en la plaquant encore plus contre le mur pour tenter de l'effrayer alors que son visage était à quelques centimètres du sien.

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Chandalen & Selen

Tapie dans l’ombre, sa dague brillante aux rayons du soleil qui s’infiltraient, Selen était plaquée contre un mur, attendant la venue de l’homme. Puisqu’il était garde il devait l’avoir pourchassée, cela ne lui faisait pas l’ombre d’une doute. Avec un peu de chance il n’avait pas perdu sa trace et alors elle n’aurait pas à attendre bien longtemps. Et, en effet, l’attente ne fit pas très longue, néanmoins elle ne s’était pas attendue à se voir prise à son propre piège quand elle vint à se faire surprendre par ce même homme qu’elle avait souhaité coincer. En un court instant seulement il l’avait neutralisé, sa dague tomba au sol dans un bruit métallique quand il vint à la plaquer au mur en glissant sa lame sous la gorge afin de la menacer. Selen grimaça, sentant la lame sur sa peau qui la gênait alors qu’il la maintenait fermement sans lui laisse de possible échappatoire. Elle n’en attendait pas moins d’un soldat de la garde, ces hommes étaient suffisamment bien entrainés pour venir à bout de n’importe quelle brute épaisse mais il aurait tôt fait de percevoir que malgré son gabarit elle n’était pas créature aisée à maintenir en place.

Selen lui cracha dans la figure d’un acte de mépris pour lui alors qu’il disait que le pendentif ne lui appartenait pas. A vrai dire elle s’était d’abord attendue à ce qu’il réclame l’argent et non pas ce pendentif qui n’avait de valeur que pour deux personnes en ce monde. L’entendre le réclamer l’avait poussée dans ses retranchements. Elle aurait pu le tuer mais elle avait besoin de ses infos. D’abord elle devait l’éloigner pour qu’il cesse d’être en position de force. Ce n’était pas très gracieux mais lui cracher dans la figure l’obligea à la lâcher le temps d’un court instant. Selen dégagea son sabre de son fourreau et les lames se heurtèrent avec fracas.

« Il n’est pas à moi, mais il n’est certainement pas à toi ! » Fit-elle en grinçant des dents.

L’immobiliser ne serait pas chose aisée, elle devait d’abord se battre avec lui et voyait de part sa posture qu’elle n’avait pas à affaire avec un débutant. Par chance, Selen en avait vu tellement dans sa vie que rien ne la faisait reculer. La jeune femme entreprit l’offensive, dégageant sa lame et d’un geste habile trancha l’air pour l’attaquer une fois, deux fois, trois fois. Elle ne parvenait pas à briser sa garde. La course l’avait déjà beaucoup essoufflée, mais se battre direct avec en étant aussi fatiguée ne l’aidait pas. Néanmoins Selen ne montrait pas moins de rage et de détermination et puisqu’elle ne pouvait pas le menacer pour le faire parler alors elle le ferait en plein combat.

« Que lui as-tu fais pour l’avoir hein ? Tu l’as tué ? C’est ton trophée c’est ça ? Où est le reste de son groupe ?? Parle je te dis !!! »

Selen n’avait jamais ressentie telle colère, elle devait en avoir le cœur net, ce pendentif n’appartenait qu’à Chandalen. Elle n’attendit pas de réponse qu’elle avait déjà envie de se jeter de nouveau sur lui pour l’attaquer, encore et encore, infatigable. La rage qu’elle démontrait était toute la frustration qu’elle avait ressentie depuis des années de ne pas avoir pu lui dire au revoir, de l’avoir attendu pendant des heures, pleurant en croyant que jamais elle ne le reverrait. Maintenant qu’elle avait une piste, elle ne comptait pas la laisser passer.

« Réponds-moi !!! Où est Chandalen ? » Hurla t-elle, dans une colère noire.

Elle allait attendre qu’il lui dise, ensuite elle le tuerait, lentement, elle le ferait agoniser, elle lui ferait bouffer ses tripes et allait le renvoyer en morceau à ces deux imbéciles de la taverne. Ensuite elle irait trouver tous les autres gardes, les prendrait pour responsable de ce qu’il était arrivé au groupe de Chandalen et allait tous leur couper la tête, les pendre par les pieds et elle irait ensuite brûler le village entier, qu’ils paient tous pour leurs crimes contre ceux qui avaient été sa seule famille en l’espace de quelques jours.

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Selen & Chandalen

Croiser le fer était loin d'être étranger à Chandalen. Lui qui avait été entraîné depuis son plus jeune âge, en ayant tenu en ses mains une lame avant même de savoir marcher, savait de quoi il retournait et il avait développé une technique bien adroite pour se battre. C'était un professionnel, un soldat de la garde qui avait mérité son grade haut placé dans la cavalerie et aux remparts. Il s'entraînait encore plus durement chaque jour, se surpassant, pour montrer à tous qu'il était digne de la confiance qu'on lui vouait. Il était le protecteur de la ville, et de son peuple.

Ainsi, il avait pour devoir que cette vermine qui avait volé le collier ne sorte pas d'ici sans avoir payé, mais elle devait bien plus que quelques piécettes. Elle avait prit possession de ce qui était le plus précieux pour lui, le totem qu'il avait conservé après tant d'années en espérant un jour revoir Selen.

S'il avait réussi à mettre en joue la jeune femme, il avait suffit d'un peu d'adresse de sa part pour déstabiliser le garde. Elle lui cracha un coup à la figure, ce qui le fit baisser son attention et elle en profita pour sortir sa lame et commencer à lui asséner des coups. Agile et adroit, Chandalen les avait parés, et il avait dessein de ne pas se laisser faire. Qui donc était cette bougresse qui venait lui donner du fil à retordre, en prétendant qu'elle savait mieux que lui à qui appartenait ce collier ? Une femme, qui plus est ?

Elle osa mentionner que le pendentif n'était pas sien, ce qui enlisa Chandalen dans sa frustration. Si il n'était même pas à elle, pourquoi le lui prendre ? Il se méfia, voyant peut-être là une embuscade pour simplement l'attirer dans un endroit où d'autres pourraient l'attaquer, mais cela n'avait pas l'air d'être le cas.

Chandalen n'avait qu'une seule chose en tête, n'en dépende sa survie, il lui fallait récupérer ce bijou dont il était à n'en pas douter l'unique possesseur. La femme continua de l'asséner de coups de sabre, mais le guerrier les paraît tout autant ; puis elle commença à lui hurler dessus en lui parlant du collier, pour savoir comment il l'avait eu. A ces paroles, Chandalen crut qu'elle parlait de sa petite copine Selen qu'il avait rencontré dans les bois, alors il lui hurla en retour.

« Mais bien sûr que non j'ai tué personne ! Elle me l'a donné, et oui c'est un trophée ! Mais je ne suis pas un meurtrier ! » criait Chandalen, tout en battant le fer avec la femme qu'il avait en face de lui. « Parler de quoi ? C'est mon collier ! Rends moi ce fichu collier où je te tranche la gorge ! » Oh, elle le lui rendrait, si ce n'était pas lui qui la tuait, bien d'autres s'en chargeraient avant qu'elle ne passe les portes du village, mais le mieux restait que personne ne trépasse. C'était plus difficile.

Le combat continuait sans répit pour les deux, mais Chandalen était moins sur l'offensive. Si la femme l'attaquait ainsi, c'est qu'elle en voulait, mais il ne comprenait pas pourquoi. Jamais il n'aurait tué Selen ni sa famille, alors pourquoi parler de 'groupe' ? Puis la femme hurla de plus belle, mais cette fois, ces paroles glacèrent le sang de l'homme. Il se figea, baissant son arme devant son adversaire pour la première fois de sa vie. Il guetta un moment la femme, scrutant ses yeux sans pour autant comprendre comment elle connaissait déjà son prénom alors que personne ne l'avait mentionné dans la taverne. Il repassa dans sa tête toutes les paroles qu'elle lui avait balancées, et la vérité lui sauta aux yeux, et cette fois-ci, il ne comprit plus comment il n'avait pas pu le voir plus tôt. Il lâcha son arme qui alla s'écraser sur le sol dans un bruit métallique.

« Selen.. ? »

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Chandalen & Selen

Le combat s’était engagé pour un pendentif que visiblement l’un comme l’autre ne comptait pas céder. C’était dommage pour lui parce que Selen ne comptait certainement pas partir sans et pouvait le traquer pendant des années si nécessaire. La détermination les empêchait de trouver la faille dans la garde de l’autre mais Selen ne comprenait absolument pas ce qu’il lui disait quand il répondait à ses questions. S’il n’avait tué personne elle devait absolument savoir où il l’avait trouvé, depuis combien de temps et alors elle aurait quand même cette piste. Et lorsqu’elle lui demanda où était Chandalen, l’homme cessa de parer ses attaques. Selen se recula un peu, la colère toujours dans le regard, elle se demandait ce qu’il avait à la dévisager ainsi, comme si le nom l’avait fait réagir.

Se pourrait il que... ?

La pirate fronça les sourcils, détaillant l’expression de son adversaire alors qu’il semblait tomber des nues à l’entente de ses paroles. Qu’avait-il enfin ? Pourquoi s’arrêter ? Allait il enfin cracher le morceau et lui dire où elle pouvait le trouver ? Ou bien c’était une stratégie pour la déstabiliser ? Qu’il se méfie, la pirate n’aimait pas le suspens et encore moins qu’on la prenne pour une idiote et continuait de pointer son sabre vers lui, prête à attaquer de nouveau s’il le fallait. Lui qui menaçait de lui couper la gorge, il avait sans doute cherché un moyen de la déstabiliser pour mieux l’atteindre. Mais elle n’était pas dupe, elle avait l’habitude des coups bas, elle n’était pas pirate pour rien.

Mais Selen se paralysa lorsque l’homme prononça son prénom, comme un murmure, une voix provenant des abysses, d’un lointain souvenir qui émergeait enfin. Alors seulement à cet instant elle comprit que l’homme en face d’elle était Chandalen, son Chandalen, celui qu’elle avait tant espéré revoir. Jamais elle n’avait ressenti telle sensation de bonheur et même en buvant tout le rhum possible elle ne se sentait pas aussi bouleversé. Elle qui avait cru être lavée de toute émotion, voila qu’elle avait envie de pleurer des larmes de joie. Tremblante, au lieu de ça elle se précipita vers lui, le prit dans ses bras d’une telle force qu’elle le fit reculer, manquant de les faire tomber tant sa joie était grande. Alors une fois avoir reprit l’équilibre, elle serra son étreinte. C’était lui, c’était Chandalen, de chair et d’os, il était réellement là et elle n’arrivait pas à le réaliser.

« Je t’ai cherché partout »

La jeune femme n’arrivait pas à croire ce qu’il était en train de se passer, c’était inespéré et pendant un moment elle avait vraiment eu peur de croire qu’on l’avait tué. Maintenant qu’il était là elle ne comptait pas le laisser filer. Hélas à contre cœur elle relâcha son étreinte, se reculant quelque peu pour observer son allure avec moins de haine que précédemment. Elle marchait autour de lui, l’observant sous toutes les coutures et n’avait jamais imaginé le revoir de cette manière, lui qui aimait sa liberté, être garde l’enchainait à un lieu et à des responsabilités. Elle en profita d’ailleurs pour mater discrètement son derrière, d’une part parce qu’elle ne se gênait jamais pour faire ça et d’autre part parce qu’il était un très bel homme et qu’il était alors difficile de ne pas le reconnaitre.

« Tu as changé mais ça fait tellement d’années, c’est normal que je t’ai pas reconnu ! Tu n’es plus avec ton groupe ? A quel moment tu es devenu sédentaire ?»

Selen revint en face de lui et prit soin de lui remettre le collier autour du cou, désormais elle était sure qu’il lui appartenait. Elle lui adressa un large sourire, ses yeux brillaient de joie comme ils ne l’avaient pas été depuis bien des années. Ca faisait plus de dix ans qu’elle espérait ces retrouvailles et elle avait fini par perdre espoir.

« Désolée, j'ai vraiment cru qu'on te l'avait volé !»

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Selen & Chandalen

Il n'en croyait pas ses yeux. Après tout ce temps, comment était-ce possible que.. ? Mais si, c'était bien elle, c'était bien la petite fille qu'il avait connu il y a de cela pas moins de quinze ans. Quinze années, comment aurait-il pu la reconnaître ? Maintenant qu'il le savait, il était capable de retrouver dans le visage de la jeune femme les traits qu'il connaissait à la petite Selen, les étoiles qui pétillaient dans ses yeux quand elle avait compris que c'était bien lui. Ces retrouvailles lui étaient totalement inespérées, car Chandalen avait depuis longtemps abandonné l'idée de retourner dans ce village pour chercher sa copine après le meurtre de son oncle.

Pourtant elle était bel et bien là, devant lui, et il ne put s'empêcher de l'accueillir à bras ouverts contre son torse pour la serrer dans ses bras. Il faisait presque une tête de plus qu'elle, alors que lorsqu'ils s'étaient rencontrés, c'était Selen la plus grande. La tenant dans ses bras comme le graal retrouvé, Chandalen ne put refréner les souvenirs qui faisaient à nouveau surface. Oh, qu'il avait aimé ces escapades dans la forêt, leurs parties d'escalade et les cache-cache avec son chien.. L’innocence d'un esprit d'enfant l'avait bercé de bien des illusions, la vie d'adulte n'était plus si douce. Son mariage raté et sa vie de garde ne lui offraient pas toute l'aventure dont il avait parlé à Selen lorsqu'ils avaient partagé leurs rêves.

La laissant finalement s'écarter de lui, alors qu'elle lui tournait autour, il entreprit de répondre à la ribambelle de questions qu'elle était en train de lui poser. Comment expliquer cette longue histoire, sans avoir à mentionner cette femme horrible qu'était son épouse, ou même parler de son fils ?

« Ils sont tous ici, tous ceux qui restent.. Nous avons intégré ce village et sommes traités comme n'importe quels villageois, à peu de choses près.. » commença Chandalen pour expliquer à son amie la situation depuis leur départ. Il pouvait difficilement lui en dire la cause, car il se sentait toujours très coupable de l'avoir laissée. « Le but de mon père était surtout de nous offrir un climat plus clément, nous sommes arrivés ici et par un concours de circonstances l'on nous a permis de rester, et depuis j'ai fait la seule chose que je savais parfaitement faire, alors je suis capitaine de garde.. » Finalement, si son grade lui avait convenu dans un premier temps et que son métier l'occupait bien, il avait presque honte de le dire à Selen, eux qui rêvaient d'aventures et d'espace lorsqu'ils étaient enfants..

Ses explications terminées, il entreprit de s'excuser pour les insultes qu'il avait jetées à Selen alors qu'il ne savait pas que c'était elle. Pour la menace de son épée, également. Il avait été un peu violent sur le coup, mais ce collier était tellement cher à son cœur qu'il n'aurait pu la laisser l'emporter. Il profita de cette petite discussion pour observer plus en détail la jeune femme qui se présentait à lui, et les dieux avaient bien fait leur travail avec elle.. Selen était devenu une très belle jeune femme, qui avait ce qu'il fallait où il fallait, à n'en pas douter. Ses yeux de jeune homme se permirent de glisser le long de ses courbes féminines en toute bonne foi, mais il ne pouvait nier le fait qu'elle était vraiment à tomber. S'il n'avait pas déjà une épouse, il aurait certainement songé à arranger les choses en sa faveur avec Selen. Mais elle savait ô combien il était pitoyable en demandes.

« Et toi alors ? » reprit-il pour commencer à rattraper le temps qu'ils avaient perdu tous les deux. « Que fais-tu là ? Tu as quitté ton village ? Il est à une bonne centaine de lieues d'ici au moins »

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Chandalen & Selen

Selen siffla, impressionnée, capitaine de garde c’est pas rien, d’autant plus qu’il n’était pas originaire du village et elle savait combien il était dur de s’intégrer dans un village où tout le monde se connait. Visiblement il avait mieux réussi qu’elle. Ca lui allait bien, il avait fière allure et les gens d’ici le respectaient. Elle était contente pour lui, de voir qu’il était en vie et qu’il avait le teint frais. Il ne devait manquer de rien. Selen lui demanda de ne pas s’excuser pour ce qu’il avait dit, les insultes c‘était le genre de choses qui lui passait par une oreille et qui ressortait par l’autre, pour elle les mots n’avaient pas réellement de valeur, surtout quand on vit dans la piraterie, la plupart d’entre eux sont des mensonges. Cela ne lui faisait ni chaud ni froid mais pour la forme, elle s’excusa à son tour pour lui avoir fait une frayeur et lui avoir dérobé son collier de manière fort peu aimable.
Sur ces excuses mutuelles, l’homme lui demanda à son tour ce qu’elle était devenue, après toutes ces années. Il avait déjà remarqué qu’elle n’était pas dans son village et d’ailleurs en l’évoquant, pet être qu’un de ces jours elle passerait y faire un tour histoire de semer un peu la zizanie. Cette perspective lui plaisait, Selen étira un fin sourire en pensant à la tronche de trois mètres que ferait sa tante en la voyant ainsi affublée et à la démarche nonchalante, un vocabulaire plus que paysan et vulgaire dans la bouche. Selen avait de quoi tout lui résumer en quelques phrases et c’est donc ce qu’elle fit, toujours aussi contente :

« Aye, peu après que vous soyez partis, ma tante m’a annoncé que j’allais être mariée à un gros dégueulasse alors je me suis enfuie. Et puis j’ai essayé de vous rejoindre mais j’vous ai pas trouvés. »

Une grosse déception pour elle, elle s’était complètement paumée on ne sait où et avait fini par retrouver son chemin sans réellement le vouloir en se glissant dans la caravane d’un convoi avant qu’il ne se fasse attaquer par des pirates et que la caravane se retrouve sur le Crépusculaire. Une sale situation, néanmoins, Aaren l’avait sauvée, et ses efforts, sa détermination lui avait offert une brillante situation.

« Aujourd’hui j’suis quartier maitre sur un navire ! » Annonça t-elle fièrement.

Et ça lui réussissait bien, elle gardait la forme, elle voyageait, elle était libre, elle avait réalisé tous ses rêves d’enfants et elle était exactement le genre de femme qu’elle avait voulu être après quelques années à se travestir.

« Mais un navire pirate ! C’est donc l’aventure et l’inconnu, ou bien les expéditions sur terre comme maintenant ! » Précisa t-elle.

Chandalen était toujours son bon ami, elle n’avait jamais eu peur de son jugement et a ce moment là c’était comme si rien n’avait changé pour elle. Il n’avait rien à craindre d’elle et puisque c’était le village de Chandalen, elle n’allait rien faire pour attirer des problèmes ou saccager les lieux. A commencer par le tavernier qui avait envoyé Chandalen et qui attendait sans doute de pied ferme l’argent qu’elle lui devait depuis la veille. Là était loin d’elle l’idée de le faire passer pour un mauvais capitaine qui n’avait pas su attraper une donzelle qui picole trop, alors elle lui proposa de venir avec elle.

« Bon, c’pas tout mais j’vais donner l’argent au tavernier, tu viens avec moi ? »

Selen affichait un large sourire, et tous les deux se mirent en marche, côte à côte, les meilleurs camarades du monde retrouvés comme si rien n’avait changé. Elle avait du mal à détourner son regard de lui tant elle était heureuse de le revoir, et dès qu’elle rencontrait ses yeux elle étouffait un rire.

« J’arrive pas à y croire que l’on s’est enfin retrouvés ! » Pensa t-elle tout haut

Elle l’embêtait un peu sur le chemin, le bousculait, lui donnait des tapes, ainsi qu’elle l’avait fait lorsqu’ils étaient plus jeunes. Cette partie d’elle-même n’avait pas changé, elle était toujours aussi intenable, elle avait besoin d’emmerder son entourage. Après quelques minutes de marche, ils se retrouvèrent de nouveau dans la taverne. Selen s’excusa auprès du propriétaire, sortant de sa besace une bourse d’or qu’elle lui laissait avec un petit pourboire en plus pour sa patience. Elle lui expliqua qu’elle avait eu peur et que quand on la réveille en sursaut elle a tendance à être de mauvaise humeur. Ce qui n’était pas totalement faux. Ceci étant fait, elle les salua et sorti avec chandalen.

« Bon alors, on va fêter ça ? »

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Selen & Chandalen

Chandalen laissa échapper un sifflement lorsqu'il entendit son amie lui raconter ses nouvelles aventures. Elle était donc pirate, à passer ses journées en mer comme elle l'avait toujours rêvé. Chandalen se souvenait de la petite fille avide de rêves, d'aventures et d'espace qu'il avait connu. Celle-là même qui voulait voguer sur les mers, à la recherche de fortunes perdues depuis longtemps. Il était heureux qu'elle ait finalement pu échapper à son horrible famille, et surtout, qu'elle se soit donné les moyens de faire ce dont elle rêvait depuis longtemps. Quant à lui, son histoire trop simple lui laissait un goût amer dans la bouche ; il manquait cruellement d'aventures, sa vie de garde restait relativement simple. C'était ce que Selen lui avait toujours connu, une simplicité intrinsèquement liée à ses origines, et dont il était affublé en permanence quoi qu'il fasse. C'était un homme qui ne se compliquait pas la vie, et parfois, le charme des petites péripéties le narguait de loin.

« Un navire pirate, rien que ça ! Je n'en attendais pas moins de toi » lui répondit-il, toujours aussi épaté par le chemin qu'elle avait parcouru depuis leur rencontre. Elle lui avait tellement manqué, il avait du mal à la quitter des yeux, et il remarqua qu'il semblait en être de même pour elle. Chandalen la raccompagna jusqu'à la petite taverne où il l'avait trouvée, et il ne se fit pas prier pour rentrer dans le jeu de Selen sur le chemin. Elle le bousculait comme une enfant, alors il l'imita comme s'ils avaient encore cette innocence qu'ils avaient connue à l'autre. Il ne pouvait s'empêcher d'étirer un large sourire devant elle, depuis le temps qu'il l'attendait..

Les pièces rendues, Chandalen étouffa un rire lorsqu'il entendit les excuses de Selen. Minable, n'est-ce pas ? Elle en avait de bonnes, mais elle ne le leurrait pas, et finalement c'était plutôt amusant de la voir se démener pour rendre sa monnaie accompagnée du garde qu'on avait mandé. Une fois qu'ils se furent un petit peu éloignés, elle proposa à Chandalen de fêter leurs retrouvailles ; c'était une idée qui ravit le jeune homme, et il s'empressa de guider la demoiselle à travers les rues, une main sur sa taille.

« Viens, je connais un coin sympa. Il est tôt mais ce sera bien animé quand même ! »

Il la mena jusque dans un endroit reclus de la ville, là où les rues étaient drôlement étroites, mais ils débouchèrent sur une petite place qui abritait une taverne à la devanture repeinte de multiples fois en vert. Chandalen pressa Selen en la tirant par la main, et il poussa la porte pour lui ouvrir le passage, la faisant passer avant lui. Oh, il ne contrôla pas ce petit regard qui se posa minutieusement sur les reins de la jeune femme qu'il poussait devant lui, mais il ne s'en plaint pas.

Une fois à l'intérieur, il alla s'accouder au comptoir pour demander des chopes, et il fit signe à Selen de venir s'asseoir à côté de lui. Même si la journée était bien entamée et que l'heure de la beuverie n'avait pas sonné ici, l'endroit était déjà bien peuplé. Il y avait comme toujours un groupe de musiciens qui jouaient un air complètement impossible de leurs violons mal accordés, et tous les hommes à la voix grave qui chantaient de plein cœur. C'était une bonne ambiance de fête, parfaitement ce dont ils avaient besoin pour célébrer dignement ces retrouvailles.

« Tiens, je sais que tu n'as pas tout à fait fini de dessaouler, mais tu ne peux pas me refuser ça ! En plus, pas que ma journée manquait sérieusement de piment, mais je n'étais pas loin de l'ennui.. »

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Chandalen & Selen

La dette remboursée Chandalen et Selen avaient maintenant le temps devant eux pour profiter de l'un et de l autre. Le retrouver la mettait de bonne humeur, c'était très rare de la voir aussi souriante mais elle était heureuse de constater qu'ils arrivaient encore à agir avec naturel l'un envers l'autre. C'était comme s'ils ne s'étaient quittés que quelques mois et cela confirmait leur complicité qui avait toujours été. Il y a de ces gens avec qui un regard suffit pour savoir ce que l'autre pense, que certaines phrases même entières n'aient pas besoin d'être prononcées. Des âmes jumelles, c'était un peu comment elle percevait Chandalen et même en ayant longtemps été séparée de lui, elle avait cette impression qu'il était le seul à pouvoir comprendre ses états d'âmes, qu'il ne la jugerait pas, parce qu'il faisait parti d'un souvenir qu'elle avait cheri et auquel elle s'était accrochée. Elle n'avait que très peu de personnes importantes dans sa vie, elle la vouait à Aaren sans la moindre hésitation quitte à s'oublier elle même par moments. Mais avoir Chandalen avec elle lui rappelait qu'elle avait été quelqu'un d'important car leur amitié avait très vite été très solide.

Selen ne se fit pas prier et prit place à côté de Chandalen, manquant de tomber de son tabouret effectivement en n'ayant pas complètement dessoûlé. Ce n'était pas bien grave, elle avait l'habitude. Les fois où elle se retrouvait seule sur terre étaient bien souvent rythmé par des journées et des soirées entières de beuveries lorsqu'elle arrivait au port avant le crépusculaire ou que celui ci était retardé par une tempête. C'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour ne pas péter les plombs et supporter le mal de terre. C'est donc sans réfléchir qu'elle lui avait proposé d'aller fêter cela et c'était sans réfléchir davantage qu'elle prit possession de la boisson que leur donnait le Tavernier et qu'elle boirait en compagnie de cet ami qui lui avait été si précieux. La jeune femme passa son bras autour des épaules de Chandalen et lui adressa un large sourire avant de trinquer avec lui

«Et bien, à nos retrouvailles, espérons que nous nous reperdrons pas de vue d'si tôt! »

Selen retira son bras des épaules de Chandalen. Pour se concentrer sur sa boisson et en consomma à grandes gorgées. Plusieurs questions lui venaient en tête mais une persistait depuis qu'elle l'avait perdu et avant d'être trop soule pour comprendre ce qu'il lui dirait elle l'a lui posa sans plus attendre:

«Que s'est t'il passé? T'es parti si vite.... »

Elle senti son coeur se faire lourd, se remémorant la douleur éprouvée à ce moment là. Mais au vu de leurs retrouvailles il ne pouvait pas l'avoir fait volontairement, il avait dû se passer quelque chose qui les avait poussés à s'en aller en urgence. Elle ne voulait pas lui dire combien elle avait souffert de ne pas pouvoir lui dire au revoir et d'avoir par où ils allaient dans le cas où elle veuille les rejoindre. Le principal était qu'ils se soient retrouvés mais elle espérait que rien de trop grave se soit arrivé à ce moment là et pouvait lui laisser un goût amer de cette période là. Tout devait rester aussi parfait que cela avait été.

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Selen & Chandalen

Chandalen discuta rapidement avec le tavernier qui le connaissait plutôt bien, le temps que ce dernier ne prépare les boissons qu'il lui avait demandé. C'était son habituel hydromel, puisqu'il ne buvait pratiquement rien d'autre et que tous les taverniers savaient quoi préparer au moment où il poussait la porte. Les boissons de cette région du Rohan lui semblaient particulières, certainement parce qu'il se sentait ici chez lui ; c'était différent de tout le reste qu'il avait connu.

Il s’installa et étouffa un rire lorsqu'il vit la tentative de Selen de s'asseoir sur le tabouret échouer. Avec sa présence, il retrouvait son âme d'enfant, à rigoler pour des bêtises avec son amie ; ils étaient très complices, et Chandalen avait le sentiment qu'il ne s'était presque pas écoulé de temps depuis le jour où il l'avait perdue de vue. C'était si bon de la retrouver, mais encore plus de voir qu'elle était devenue la femme qu'elle avait rêvé d'être.

Assis tous les deux, alors qu'il commençait à porter son gobelet à ses lèvres, Chandalen entendit son amie lui poser la question à laquelle il aurait voulu lui répondre des années plus tôt. Il manqua de s'étouffer dans sa boisson lorsqu'il l'entendit, pourtant, il avait déjà songé maintes et maintes fois à la façon dont il allait le lui dire s'il en avait un jour le loisir.

« Mon oncle, l'un des piliers du groupe et principal protecteur, voyageait avec nous. Tu sais qu'on est une famille très soudée alors ça ne te surprendras certainement pas. » Parler de tout cela restait délicat, dans le sens où ce départ précipité avait marqué les deux amis parce que l'un comme l'autre avaient beaucoup souffert de cette déchirure si soudaine. Pourtant, après tant d'années, il était plus facile pour Chandalen d'en parler. « Et forcément, nous comptions beaucoup sur lui. Lorsqu'il fallait se procurer des vivres, il faisait partie des gens qui allaient en ville pour faire les échanges. Un homme fort et robuste, ça impressionne, on est pas sensés aller lui chercher les noises, si tu vois ce que je veux dire. Mais il y en a qui s'en sont mêlés et c'est très mal parti ; il a été arrêté puis tué de sang froid dans la rue devant les autres. Les villageois ont commencé à leur lancer des insultes en tout genre – enfin, tu sais très bien de quoi on nous traite. Et ils ont dit que si notre groupe n'avait pas levé le camp dans la soirée, ils viendraient pour brûler nos tentes et asservir nos femmes.. » Il marqua une pause pour avaler une gorgée d'hydromel, c'était toujours plus facile pour faire passer ce genre de nouvelle. S'il n'en avait pas besoin, il incita quand même Selen à boire elle aussi.

« Alors nous sommes partis très tôt le matin dès que l'alerte a été donnée, nous n'avions pas le choix.. J'espère que tu comprends, je ne pouvais pas.. » Il n'y avait pas de mots pour décrire cet abandon ; il avait perdu son amie ce jour-là, il n'avait pas pu la sauver de ces monstres qui l'avaient gardée chez eux et c'était la pire des choses qu'il pouvait imaginer. Pourtant, leurs retrouvailles étaient bercées par une bonne étoile, puisque visiblement Selen ne semblait pas lui en vouloir.

« Je suis vraiment très heureux de te retrouver.. Si tu savais comme tu m'as manqué ! Tu vas devoir rester ici un moment, histoire qu'on rattrape le temps perdu, n'est-ce pas ? » Lui lança-t-il, tout joyeux. Oh, elle serait bien obligée de rester, il ferait en sorte de tout orchestrer pour qu'il puisse profiter de sa meilleure amie le plus longtemps possible. Il y avait beaucoup de choses à faire et d'activités à lui proposer, et ils avaient sans doute beaucoup à se raconter..

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Chandalen & Selen

Selen entama son hydromel, écoutant attentivement les explications de chandalen quand à son soudain depart. Elle lui en avait voulu sur le coup et en prenant du recul elle s'était dit que ce n'était pas possible, qu'il n'avait pas pu s'en aller sans lui donner d'explications. La jeune femme avait alors effectivement pensé à un problème et alors son histoire était tout ce à quoi elle s'était attendue, en connaissant les cretins de son village. En revanche elle ne s'était pas attendue à ce que l'un d'entre eux soit celui qui s'était fait arrêter et tuer en pleine rue. Bien sûr qu'elle avait entendu cette histoire ce jour là mais ils avaient tout fait pour étouffer les bavardages à ce sujet. Selen serra les dents, son sang se glaçait et cela lui donna davantage envie de se venger de ces gens là.

Alors à cet instant, le regard sombre, elle se perdit un moment dans son verre tandis que ses pulsions meurtrières lui disaient de partir sur le champ pour aller saccager le village. Elle reporta son regard azuré sur Chandalen, étirant un fin sourire sur ses lèvres. Non ça ne l'étonnait pas, ces gens là étaient respectables et elle se faisait la promesse d'aller les venger et de tout brûler.

Son sourire s'étira un peu plus, bien sûr qu'elle était tout aussi heureuse que lui de le retrouver, c'était un véritable cadeau que les dieux leur faisait. Elle tapota son épaule et se noya un peu plus dans son verre d'hydromel. Son invitation était la bienvenue, elle ne comptait certainement pas s'en aller sans avoir profité un peu de lui

«J'ai encore un mois avant de reprendre la mer, donc bien sûr que je pourrais rester un peu avec toi !»

Elle était heureuse d'avoir l'occasion de passer du temps ensemble et de se raconter un peu ce qu'ils avaient raté de la vie de l'un et de l'autre. Elle voulait savoir qui était là, si elle reverrait sa mère qu'elle avait particulièrement apprécié autrefois et s'il y avait encore son jeune frère avec qui il ne s'entendait pas du tout à l'époque. En grandissant peut être que les tensions se seraient atténuées? La concernant il savait désormais qu'elle était pirate et qu'elle voyageait elle se rendait compte qu'elle n'avait jamais exploré ces régions dont il lui avait tant souvent parlé.

«Tu sais j'ai beaucoup voyagé, j'ai même visité le harad et je vais souvent à Umbar ! Mais figure toi que je n'ai jamais vu le nord ! »

Peut être qu'il pourrait l'y accompagner? Elle lui donna un petit coup de coude histoire qu'il comprenne le sous entendu, peut être que repartir à l aventure et revoir ses terres natales pourrait lui faire plaisir? Étant enfant en l'ayant connu elle avait toujours eu envie de faire une expédition avec lui, ils s'entendaient si bien ! Un rêve de gosse qui pourrait sans aucun doute se réaliser s'il se donnait les moyens de quitter son poste de capitaine de la garde le temps de faire l'aller retour! la jeune femme descendit le reste de son hydromel assez rapidement et en demanda encore au Tavernier, elle invita Chandalen à finir le sien afin de lui en commander aussi. Avec tout ce qu'elle avait deja ingéré et le fait qu'ils boivent à leurs retrouvailles Selen savait d'entrée qu'elle ne serait pas sobre en ce jour non plus.

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Selen & Chandalen

« Comment ça tu n'y es jamais allée ?! » s'étonna Chandalen, en faisant une mine toute surprise et surtout, très exagérée. Si Selen était une pirate, oui, elle avait en effet du beaucoup voyager ; voir du pays et surtout, vivre un tas d'aventures palpitantes comme elle en avait toujours rêvé. C'était tentant comme vie, mais Chandalen avait son port d'attache et il y était quasiment enchaîné.

Lorsque la jeune femme mentionna Umbar, le guerrier ne put s'empêcher de retrouver dans un écho lointain les paroles de sa mère ; elle lui avait, il y a encore peu de temps, révélé que son vrai père n'était pas celui qu'il croyait, et surtout, que c'était aussi un voyageur, mais qu'il vivait certainement près d'Umbar. Un pirate lui aussi, peut-être ? Cela se pourrait, mais Chandalen n'avait pas pu glaner d'autres informations sur cet homme dont il ne connaissait même pas le nom.

« Tu sais quoi, je vais m'arranger pour me faire un peu de temps libre et on ira tous les deux. On en a bien assez parlé, il ne reste plus qu'à le faire. » annonça-t-il, bien décidé à retourner dans ces terres pour faire découvrir à son amie la beauté sans nom des paysages tous plus grandioses les uns que les autres. Peut-être iraient-ils jusqu'aux premiers glaciers, jusqu'à l'endroit où les lumières touchent la terre. Oh, il avait tellement envie de retrouver ce merveilleux spectacle, ces futilités de la nature lui manquaient beaucoup.

La discussion se poursuivit, et Selen commandait de nouveaux verres pour eux, que le jeune homme ne refusa pas. Il trinqua avec son amie, descendant comme elle une bonne partie du gobelet. Il songea un instant que s'ils continuaient à ce rythme-là, ils auraient tôt fait d'avoir l'esprit embrouillé, mais ce n'était pas grave du tout ; il leur fallait profiter de ces retrouvailles et c'était une manière comme une autre de le faire.

Chandalen avait toujours ce souvenir de la fête que Selen était venue faire avec son groupe lorsqu'ils s'étaient rencontrés, et jamais il n'avait autant aimé danser avec une fille. Même sa propre femme se faisait difficilement supportable, et il avait un peu fui le contact avec la gent féminine. Pourtant, ici avec Selen, tout se passait naturellement, il n'avait pas peur de lui parler, d'être avec elle comme les bons amis qu'ils s'étaient toujours promis d'être. Il savait qu'il pouvait être lui-même et qu'elle ne le jugerait pas, et ce genre de personne valait à ses yeux bien plus qu'une poupée fragile comme ce rôle que jouait son épouse alors qu'elle était parfaitement sournoise.

L'alcool montant petit à petit dans son sang, le guerrier commençait à rire de bon cœur aux plaisanteries du tavernier et à tout ce que Selen disait. Il avait l'habitude de boire quelques pintes, mais jamais trop pour garder une certaine contenance. Là c'était bien différent, et l'euphorie des vapeurs se mêlait à la joie d'avoir retrouvé sa Selen. Il fallait qu'il lui raconte ce qui était advenu du groupe, ils avaient tant à se dire..

« Tu pourras même revoir ma mère si tu veux ! Elle habite dans une maison près de la grand place, on ira la voir si tu en as envie, ça lui fera plaisir. Mais pas dans cet état là.. » Il pouffa de rire, puis avala le reste de son verre avant de reprendre. « Il y a même mon frère, mais lui on s'en fout, au moins on sera tranquille le temps qu'il se tape ma femme.. Ah, oui, parce que je t'ai pas dit, mais mon frère se tape ma femme ! » Il avait l'air dépité, mais au fond, il s'en fichait bien. Si la nouvelle était très mal passée au départ, il avait relativisé en comprenant qu'on le débarrassait d'une ignoble épouse qu'il n'aurait de toute façon pas supportée.

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Chandalen & Selen

La soirée aux côtés de Chandalen était vraiment sympathique. Selen se sentait bien, non pas à cause de l'alcool mais Parce que le fait d'avoir retrouvé enfin son ami l'apaisait et avait fait taire cette frustration trop longtemps ressentie. Alors que les verres s'enchaînaient un à un, la pirate senti l'ivresse se distiller dans ses veines, la moindre remarque pouvait la faire partir dans un gros fou-rire et il lui semblait que pour Chandalen c'était la même chose.

Dans le cas d'alcool, ça détendait les méninges et il pouvait arriver certaines confessions arrivées sans crier garde. Alors Selen qui se réjouissait de revoir la mère de son ami recracha sa boisson dans le visage du Tavernier en face lorsque Chandalen lui avoua que son frère se tapait sa femme

«Ton frère se tape ta femme ??? Mais c'est toujours un gros enfoiré celui la ! J'arrive pas à y croire que l'un comme l'autre poutronne ait pu te faire ça !! Mais que je les croise pas où à ira mal pour eux !! » cracha Selen en s'essuyant la bouche

Depuis le temps ce dernier n'avait pas fini d'emmerder Chandalen, et voila qu'il avait été jusqu'à lui voler sa femme. Il ne valait mieux pas pour lui qu'elle le croise où elle lui referait la façade, elle n'avait nullement peur de lui et le tabasser n'était certainement pas un problème. Quand à sa femme, si elle venait à la voir, Selen ne se priverait pas de lui faire comprendre sa façon de penser. Certes elle n'était pas un modèle de fidélité mais puisqu'il n'avait jamais s'agit d'amour ce n'était point comparable, tandis qu'elle, la bague au doigt c'était une véritable honte. Chandalen ne méritait certainement pas cet affront bu un tel manque de respect et elle espérait pour lui que cette histoire ne s'était pas trop ébruitée. Dans tous les cas elle n'aurait jamais laissé l'un et l'autre vivant. Elle était énervée et ne comprenait pas qu'on puisse faire cela à quelqu'un comme Chandalen.

Selen souhaitait arranger les choses, rendre le tout moins dramatique et lui faire prendre du recul. Il ne devait pas perdre son temps avec elle et profiter de sa liberté retrouvée. La jeune femme englouti une grosse gorgée d'hydromel et déclara qu'elle avait une idée brillante.

«Attends je vais arranger ça....» Fit Selen en fouillant dans ses poches à la recherche de quelque chose

La jeune femme loucha finalement sur les bracelets qu'elle portait à ses poignets dont un qui a la base avait été destiné à Chandalen. C'était alors une trop belle occasion pour le lui donner et redonner quelques couleurs à leur discussion.

«Je devais te l'offrir le jour où tu es parti!» Précisa t-elle

Elle fronça les sourcils ayant un peu de peine à nouer le bracelet à son poignet en ayant la vision quelque peu trouble mais parvint à faire un noeud solide et à ne pas trop lui serrer le poignet. Il avait quelque peu vieilli, depuis le temps et avec tout ce qu'elle avait fait mais il tenait encore très bien le coup. Selen était fière de pouvoir enfin le lui offrir et en étant dans cet état quelque peu ivre, ça lui semblait aussi symbolique qu'un mariage puisqu'elle portait le même bracelet et que cela les lierait. un mariage pour annuler l'ancien et lui permettre de se sentir plus à l'aise peut être même si cela restait très enfantin et surtout qu'il y avait meilleur endroit qu'une taverne pour ce genre de chose. Il pouvait être sur que quelle que soit leur relation elle ne chercherait jamais à lui faire de mal.

«Je nous déclare mari et femme!» fit elle joyeusement avant de lui adresser un large sourire.

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Selen & Chandalen

L'étonnement de Selen plut beaucoup au guerrier, qui s'était attendu à une telle réaction de sa part ; oh, si elle savait ce dont ce frère avait été capable, et le nombre de fois où il avait retrouvé sa femme dans son lit lorsqu'elle désertait leur maison.. Décidément, il continuait de vivre dans l'ombre de ce dernier né qui avait toute la légitimité de la maison. Son père était au courant de toute l'histoire, et c'était étonnant qu'il n'ait pas déjà marié les deux galopins après tout ce qu'il leur avait passé. Il était le premier à les choyer, les accepter tous les deux sans qu'ils ne se gênent. Si bien qu'à la grande table des repas de famille, l'épouse était assise entre les deux hommes, mais elle conversait bien plus avec celui qui n'était pas son mari.

Chandalen avait bien cherché s'il était reprochable de quoi que ce soit, pourtant il remplissait son devoir de mari en lui prodiguant logis, nourriture et chaleur, et même en remplissant ses fonctions auprès d'elle dans leurs moments de couple. Si elle avait été la seule à récolter ses faveurs, elle en restait aussi la seule juge ; pourtant Chandalen n'avait pas failli à la tâche, puisqu'il lui avait tout de même fait un bel enfant en bonne santé. Ce petit d'ailleurs, devait être bien perdu dans la sphère explosive qu'était sa famille.

Heureusement pour le guerrier, il avait toujours le soutien de sa mère, et c'était finalement la seule chose qui comptait à ses yeux. Il irait sans aucun doute la voir en tirant Selen par la main, et elle serait toujours aussi heureuse de la voir qu'elle ne l'avait été le premier jour. Elle avait tellement aimé Selen et disait à toutes les femmes qu'elle était adorable et qu'elle aurait beaucoup aimé avoir une petite fille comme elle.

Un peu perdu dans ses pensées, Chandalen écoutait son amie jurer vengeance pour son frère et son épouse. L'idée était alléchante, bien sûr, mais elle serait difficilement réalisable sans avoir de sérieux problèmes. Sa femme ne pouvait pas disparaître en un clin d’œil. Lui si. Après tout, peut-être que l'heure du voyage avait sonné pour le jeune homme..?

Selen finit par détacher un petit bracelet qu'elle avait autour du poignet, pour le lui passer et le nouer sur le bras de Chandalen. Il contempla un instant le petit présent, et se mit à rire aux éclats devant la réplique de son amie. Effectivement, c'était un bon symbole, et s'ils n'étaient pas mari et femme, leur amitié restait bien plus fidèle que n'importe quel couple. Elle resterait toujours sa meilleure amie.

Il la remercia en la prenant dans ses bras, mais ils manquèrent de tomber de leurs tabourets tant leur équilibre manquait à l'appel. Cela provoqua un grand fou rire de Chandalen, qui s'empressa de commander à nouveau des boissons entre deux bouffées de rire. Le tavernier, qui avait essuyé son visage depuis que Selen lui avait craché à la figure, lui amena de nouvelles chopes tout en s'assurant d'être payé.

Cela faisait bien quelques heures qu'ils étaient là, et la salle était bien remplie, l'on ne s'entendait presque plus. C'était quelque chose comme la fin d'après-midi, et si la soirée allait sans aucun doute être imbibée d'alcool, Chandalen préféra s'assurer que sa copine ne traînerait pas n'importe où dans le village.

« Au fait, tu as une chambre où ça te dérange pas de partager mon lit ? » lui lança-t-il en éclatant à nouveau de rire.

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Chandalen & Selen

Alors que la journée allait sur son déclin, elle n’avait même pas eu le temps de voir la salle se remplir. Seules les discussions qu’elle avait avec Chandalen comptaient pour elle mais il était vrai qu’au fur et à mesure elle avait cru devenir sourde. Mais le problème n’était pas de son ouïe ou même de sa manière de s’exprimer, l’alcool y était encore moins pour quelque chose, il y avait juste du monde et cela venait parasiter leurs conversations qui ne volaient déjà pas très haut pou certaines. Après un bon moment à bavarder, elle se rendait compte qu’il n’avait pas trop changé, et était heureuse de constater qu’avec lui la conversation était toujours aussi facile. Alors cela lui donnait encore bien plus envie de rester avec lui, tout comme cela allait rendre difficile les futurs au revoir. Il la remercia pour le bracelet, Selen perdit l’équilibre et vint à poser les pieds par terre, son derrière perdant le tabouret alors qu’elle venait se vautrer contre lui pour une étreinte reconnaissante pour le cadeau. Selen se mit à rire, tapotant doucement dans son dos, ravie que son présent lui ait plu. C’était tout simplement parfait

Alors elle ne préférait ne pas penser au fait qu’a un moment ou a un autre elle allai devoir le quitter et comptait profiter de l’instant présent, ainsi elle allait rester quelques jours ici et Chandalen lui proposa de la loger et partager on lit en devinant qu’il voulait dire par là qu’il n’en avait qu’un.

Selen étira un fin sourire, haussant les sourcils d’une manière très évocatrice alors que sa proposition pouvait facilement être tournée autrement à qui voulait bien l’entendre et ce n’était pas Selen qui allait faire comme si elle n’avait pas compris. La jeune femme étouffa ensuite un rire, attrapa le bord du bar pour se détacher de Chandalen et tenter de reprendre sa place sur son siège.

« Je viendrais dans ton lit, c’est si gentiment proposé ! » Fit-elle en se penchant vers lui pour qu’il l’entende à cause du bruit de fond

C’était risqué venant d’un bel homme comme lui, meilleur ami ou pas de lui proposer de partager son lit. Avec l’alcool qui rendait le tout bien plus facile pour elle de le concevoir, si elle tenait toujours debout au moment d’arriver chez lui, elle n’était pas certaine de le laisser s’en sortir aussi facilement. Elle avait eu le temps de détailler sa carrure, ses épaules, sa musculature se devinait au travers du tissu et avec l’ivresse en rajoutant une couche, elle avait bien envie de voir tout cela d’un peu plus près. Etait-ce nécessaire de préciser qu’il lui faisait envie ou l’avait il déjà deviné par ses regards ? Selen s’en foutait, là n’était pas le but et de toute façon elle avait déjà bien assez bu pour ne pas avoir envie d’y réfléchir. D’ailleurs si cela ne tenait qu’à elle, elle l’aurait déjà emmené dans la cour arrière pour entamer les hostilités.

Mais Selen se retenait, ayant encore un tant soit peu de jugeote pour ne rien tenter par peur de le faire fuir et gâcher ce moment qu’elle passait avec lui. Elle se jurait d’arrêter de boire en sa présence à l’avenir, afin que l’alcool n’amplifie pas ses pulsions primitives. En tant que pirate elle n’avait pas l’habitude d’être raisonnable mais pour Chandalen, elle avait décidé de faire l’effort.

La pirate porta son verre à ses lèvres après avoir de nouveau trinqué avec lui comme si ingérer de nouveau de l’alcool pouvait faire taire ces idées qui lui avaient flashé l’esprit d’une manière assez violente pour le coup. D’habitude elle ressentait cela en compagnie d’Aaren ou de Tharabas. Elle chercha donc à changer de sujet afin de se concentrer sur autre chose et la pousser à réfléchir un peu.

« On commence par où alors ? Le nord ou le sud ? On partira dans les quelques jours qui suivent ! Une aventure comme on en a toujours rêvé étant gosses, si c’est pas beau ça ! »

Dans le nord, il serait le guide, tandis que dans le sud, ce serait à elle de tout bien organiser afin que l’un comme l’autre puissent ensuite retourner à leurs activités sans plus de délai. Aaren la tuerait si elle n’était pas présente au rendez-vous. Mais partir en voyage avec Chandalen était tout ce qu’elle aurait pu espérer.

« Je connais des gens sur la route qui pourraient nous héberger vers le sud ! »

Elle pensait à Diema, qui les accueillerait volontiers avant qu’ils prennent un bâteau. Elle voulait lui montrer de quoi elle était capable, comment le navire glisserait sur les vagues alors que l’équipage serait à commandement ; une femme forte et redoutable, unique en son genre.

« Qui sait la vie de pirate pourrait te plaire ? Je t’imagine bien dans le rôle ! Un terrible écumeur des mers, tout le monde te craint et te respecte, même ton frère que tu aurais engagé pour nettoyer les pots de chambre ! »

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Selen & Chandalen

« Si tu as déjà de quoi nous loger dans le sud, on devrait commencer par là. Pour le nord, il faudra le temps de quelques préparatifs avant de se lancer.. Mais on fera ça après, je te le promets que tu ne t'en tireras pas si facilement ! » lui dit Chandalen, alors qu'il ponctuait ses phrases par une gorgée d'alcool. Le liquide s'était déjà bien distillé dans son sang, donnant à sa vision un air suspicieusement trouble. Ses idées se mélangeaient dans un fouillis bizarre, et l'homme tentait de suivre la conversation avec tout de même un peu de mal. C'était sans conteste Selen qui gagnait le record pour ce qui était de tenir l'alcool ; lui n'avait que rarement été au point de presque perdre ses repères, ni de s'embarrasser devant tout le monde en s'écroulant par terre. A chaque mouvement qu'il faisait, cette vision le menaçait dangereusement.

« La vie de pirate ?! » s’exclama-t-il, alors que les scènes dont sa copine lui parlait se créaient dans sa tête avec une réalité on-ne-peut-plus tangible. Il caressait cette perspective du regard, elle était presque aussi douce que semblait l'être la peau de Selen. Il se perdit un instant à détailler la bouche carminée de la jeune femme, puis reprit sur ce qu'il était en train de dire. « Je sais pas trop si je serais un bon pirate.. L'or, ça ne m'intéresse pas.. Par contre pouvoir traiter mon frère comme ça, oh, quelle belle vision ! » Il laissa échapper un rire imbibé d'alcool.

Son regard traîna un instant sur le fond de son verre, plus sec que sec, mais il entendait cette petite voix lui dire qu'il ne fallait pas abuser de la boisson, auquel cas il aurait de sérieux problèmes à se traîner jusqu'à la porte de sa maison. Et probablement aussi qu'avec la délicatesse de buffle dont il ferait preuve avec l'enivrement, la porte en bois aurait également quelques séquelles. Avec le bourdonnement infernal qui mugissait dans l'endroit, il n'en fallu finalement pas plus pour décider Chandalen, qui attrapa Selen par la main pour la tirer hors de la taverne. Il manqua plusieurs fois de trébucher, de bousculer d'autres personnes dans sa maladresse.

Une fois dehors, dans la lueur à peine perceptible du soleil qui avait décidé de se coucher à l'horizon, les ombres prenaient le pas sur les lumières, offrant au paysage une aura orangée qui repeignait tous les bâtiments. Chandalen claqua la porte de la taverne derrière lui, mais elle se rouvrit presque aussitôt pour faire apparaître la petite tête du serveur.

« Excusez-moi, vous n'avez pas tout payé.. » murmura-t-il pour ne pas avoir de représailles de la part des deux comparses. Chandalen regarda son amie non sans un énorme sourire qui fendait son visage, et il lui tapa un bon coup dans l'épaule.

« Ah décidément, l'un comme l'autre, on est pas très doués pour régler nos comptes ! T'as peut-être raison finalement, la vie de pirate.... » souffla-t-il avant de fouiller dans ses poches pour donner les quelques piécettes qu'il devait au serveur. De toute façon, si le compte n'était pas bon, il savait où le trouver. Où il irait même demander à sa femme, elle ne manquerait pas de rappliquer rapidement pour régler le problème avec son ingrat de mari.

Chandalen ayant donné tous les cents qui traînaient dans ses poches, il s'empressa de quitter la petite place sombre pour guider son amie au travers du dédale de rues, afin qu'ils arrivent finalement jusqu'à chez lui où ils pourraient rouvrir quelques bouteilles qu'il avait gardées. La soirée était loin d'être finie, car l'un comme l'autre n'avaient pas l'air fatigués. Bien au contraire.

Arrivant presque devant sa porte, dans le silence de la nuit tombante, Chandalen se retourna brusquement après avoir entendu un petit bruit, mais il perdit à moitié l'équilibre en même temps à cause de l'alcool. Dans le mouvement, alors qu'il manquait de tomber, il se rattrapa à Selen pour arrêter sa chute, la tirant d'un coup vers lui alors qu'il s'écroulait par terre en rigolant. Le dos contre les pavés froids ne lui arracha même pas une grimace ; non, il était happé par le visage de la jeune femme qu'il avait entraînée dans sa chute, et qui n'était qu'à quelques centimètres du sien.

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Chandalen & Selen

Chandalen et Selen décidèrent qu’il était temps pour eux de s’en aller, d’une part parce qu’ils avaient quand même déjà bien bu et qu’ils ne souhaitaient pas faire parti des soulards roupillant dans la taverne jusqu’à l’aube mais aussi parce qu’il était devenu réellement difficile de s’entendre. Le temps de sortir, glissant entre les silhouettes, Selen manqua également de tomber plusieurs fois, étouffant ses rires, elle se rendit compte une fois à l’extérieur qu’elle avait vraiment manqué d’air. La jeune femme emplissait ses poumons de la fraicheur du soir, un large sourire sur les lèvres alors qu’elle se sentait bien. Tout était parfait, voilà bien longtemps qu’elle n’avait pas passé une si bonne soirée. Alors ils pourraient tranquillement continuer de boire et de discuter chez Chandalen, au moins ils n’auraient pas de problème pour s’entendre parler.

Le tavernier avait vite fait de les rattraper, déclarant qu’ils n’avaient pas tout payé et arracha un rire à Selen.

« Escroqueur va !! Tu n’as pas honte ? » Fit elle en se moquant gentiment de lui.

Elle était très mal placée pour traiter un individu d’escroqueur et c’était sans doute pour cela qu’elle trouvait la situation très comique. Chandalen paya donc la différence, Selen lui proposa de l’inviter à boire le lendemain afin qu’ils soient quittes sur le budget alcool. Mais en attendat la mission était de rentrer sans plus de casse. Le travail fut assez laborieux, Selen se vautra en perdant l’équilibre et insulta la barrière invisible avant de se relever. Elle en avait mal au ventre à force de rire.

Le chemin lui avait paru long, très long, elle lui demanda même s’il ne trouvait pas cela contraignant de vivre aussi loin alors qu’en vérité ils n’avaient marché que quelques minutes. Selen n’eut pas le temps d’avoir de réponse qu’elle se senti basculer dans le vide sans crier gare. Chandalen ayant à son tour perdu l’équilibre l’avait attirée dans sa chute et la voila qui se retrouvait contre lui. Le temps de réaliser ce qu’il s’était passé, elle poussa de rire en ayant le visage enfoui dans son cou et posa ses mains sur le sol afin de se redresser. Elle allait se lever mais ses rires stoppèrent net. Leurs regards s’étaient accrochés, leurs visages si proches que l’on pouvait déjà sentir la tension entre eux.
Le destin semblait jouer avec ses envies, alors que la situation était beaucoup trop loquace pour être vu comme un vulgaire hasard. L’un comme l’autre semblait troublé par cette proximité. Elle avait une furieuse envie de l’embrasser, de gouter à ses lèvres, de les mordiller tandis qu’elle sentait son souffle venir heurter les siennes. Si ils avaient été réunis, s’ils s’étaient quittés en tant qu’amis et qu’ils se retrouvaient en tant que tel il n’était pas impossible que leur relation change quelque peu en ayant grandi. Selen fini par étirer un fin sourire taquin, elle prit appui sur ses mains et se leva difficilement avant d’aider Chandalen à faire de même. Le bitume n’était pas forcément adéquat pour ce genre de chose, en revanche, une fois debout, elle ne comptait pas laisser cette occasion s’envoler.

Alors la pirate plaqua brutalement l’homme contre la porte de chez lui, venant se coller à lui pour poser ses lèvres sur les siennes. Une folie furieuse de possession rendait cet échange fougueux en plus d’être imbibé d’ivresse et d’impatience. Les sensations en étaient décuplées et chaque geste, chaque baiser appelait à plus. Ses mains glissèrent dans le bas du dos de Chandalen, l’une vint à agripper sa veste tandis que l’autre attrapa la poignée de la porte afin de l’ouvrir et le pousser à l’intérieur. Elle brisa le contact, et referma la porte derrière elle et le silence revint. Le dos contre la porte, elle demeura immobile et observa Chandalen à travers la pièce de son regard brulant et le rythme cardiaque qui s’emballait complètement. C’était pareil à un duel, ils semblaient se jauger, chercher une ouverture avant l’attaque, lui seul déciderait si c’était ce qu’il voulait réellement alors que pour elle, la décision était déjà prise. Or Selen n’avait nullement envie qu’il se replie, elle voulait le voir abdiquer et alors pour le convaincre d’aller dans son sens elle passa ses doigts dans les cordages de son corset, déliant le nœud, elle tira sur ces dernières et senti lentement son vêtement se desserrer.

« A ce qu’il parait je viens partager ton lit ? » fit elle avec un large sourire

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Selen & Chandalen

Chandalen se releva avec difficulté, c'était un dur labeur et il lui semblait que l'alcool démultipliait le temps qu'il lui fallait pour chaque geste. Une fois debout, il n'eut pas beaucoup de répit avant de se retrouver en proie aux mains de Selen, qui le plaqua contre la porte, lui arrachant un langoureux baiser au passage. Quelque peu surpris au début, Chandalen se laissa faire ; il n'avait pas vraiment tous ses sens en alerte pour le moment et c'était difficile aussi de réagir alors qu'il était baigné dans cette ivresse et qu'il sentait les lèvres de son amie contre les siennes.

Glissant ses mains derrière lui, il la sentit déverrouiller la porte et le pousser à l'intérieur. Il saisit ce petit moment pour souffler et s'engouffra dans la maison sans rien dire. A vrai dire, il était un peu perdu au milieu de toutes ces sensations qui se ravivaient dans son corps. Il avait été complètement électrisé par le baiser de Selen ; un fruit défendu pour lui qui ne s'était jamais adonné aux plaisirs de la chair avec une autre femme que son épouse. Il savait à quel point c'était rare, mais il n'avait jamais succombé à la tentation. S'étant toujours voulu homme honnête, même si son épouse ne s'était pas fait prier pour aller fricoter avec son imbécile de frère, lui n'avait jamais manqué à son devoir et il n'avait jamais cédé à ces pulsions.

Mais comment résister à Selen ? Déjà il sentait ses mains brûler de parcourir tout son corps, de passer sous les étoffes pour enlever chaque pan de tissu qui couvrait sa peau ; il sentait ses lèvres appeler celles de la jeune femme, réclamer encore et encore ce délicieux contact. C'était impossible de ne pas plier devant elle. Il se sentait toujours tiraillé entre l'envie de rester cet homme droit qu'il avait longtemps été, et la tension qui se créait entre lui et la demoiselle qu'il venait de ramener chez lui. Il pourrait bien céder de toute façon, il y avait peu de chances pour que cela se sache, et de toute façon il avait bien le loisir d'agir comme il le souhaitait.

Devant lui, la jeune femme commença à tirer doucement sur les lacets qui tenaient son corset fermé. Chandalen se sentait faiblir devant elle ; curieux de céder sous ses gestes. Elle le cherchait clairement et ça lui plaisait. Il se mordit légèrement les lèvres à l'idée de la faire sienne une nuit. C'était tellement tentant, et puis finalement l'hésitation se reclut dans un coin de son esprit pour s'y taire presque totalement, et le guerrier s'approcha de la jeune femme avec l'envie féroce de lui succomber.

« Tu es délicieusement indécente.. » commenta-t-il alors qu'il ne se faisait pas prier pour la dévorer du regard.

Glissant une de ses mains dans la nuque de Selen, il libéra l'endroit de ses cheveux pour le parcourir de ses lèvres. Le contact était électrisant, il sentait sa peau réagir sous ses baisers, et la tension montait de plus belle. Chandalen l'appuya contre la porte à son tour, goûtant cette fois au baiser qu'il lui vola dans un instant d'inattention. Il cédait finalement, abdiquant devant elle sans plus de complexes. Il en avait terriblement envie, et l'alcool avait le don de faciliter drôlement les choses.

S'écartant un petit peu de la jeune femme, il chassa ses mains du corset pour s'occuper lui même des liens qui le tenaient encore en place. C'était un travail encore compliqué par sa vision trouble, mais il parvint à en venir à bout et à finalement laisser le corset tomber par terre. Alors il glissa ses mains sous les reins de la demoiselle pour la soulever et la tenir contre lui, l'embrassant avec fougue alors qu'il la plaquait encore contre la porte.

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Chandalen & Selen

Chandalen ne résista pas très longtemps avant de venir vers elle, partageant ce même désir avant d’aller lui-même renouer le contact qu’elle avait volontairement arrêté. Une fois les choses au clair, alors le baiser qui s’en suivit ne pouvait être que délicieux. Selen était satisfaite qu’il choisisse de se laisser aller, après tout ce qui lui était arrivé, prendre un peu de bon temps allait lui faire le plus grand bien. Il vint dénouer son corset à sa place, l’alcool et la patience ne faisant pas forcément bon ménage, Selen réprima un petit rire et en profita pour aller dévorer la peau de son cou dans de langoureux baisers.

Ainsi, une fois le corset tombant au sol, elle retira sa blouse, le torse désormais nu et lorsque Chandalen entreprit de la soulever. Selen le laissa prendre le contrôle, sentant qu’entre eux il n’y aurait pas ce rapport de force qu’elle pouvait avoir avec Tharabas alors qu’ils se battaient toujours pour dominer l’autre. Il s’agissait plutôt là d’envies communes et partagées, leurs âmes se comprenaient même dans cette situation là et le résultat n’en était que plus exaltant. S’accrochant aux épaules de Chandalen, ses pieds ne touchaient plus le sol. Elle se sentait brûler sous ses baisers et tandis que son corps résonnait d’extase et que son dos se cambrait sous la tension, elle lâcha un profond soupir, n’ayant plus aucun contrôle sur ses réactions et se laissait simplement aller. Elle en avait connu des hommes, mais pour ce coup-ci il n’y avait rien de malsain et c’en était bien plus plaisant.

Elle retrouva le chemin de ses lèvres, ce savoureux gout sucré d’hydromel dans la bouche de son compagnon rendait leurs embrassades plus addictives. Leur relation prenait un tournant très intéressant et Selen se délectait de sentir ses lèvres au contact de sa peau. Il la faisait tressaillir, frissonner, son cœur s’emballait totalement sous la pression de leurs corps qui se réclamaient. Ils s’embrassèrent longuement, les mains de la jeune femme redessinait les contours de son visage et de ses épaules tout en ayant peine à ne pouvoir faire plus puisqu’elle faisait en sorte de ne pas lui faire perdre l’équilibre. Et Lorsque l’alcool ne lui permit plus de la tenir contre lui en étant surélevée, les pieds de la pirate retrouvèrent le sol, elle se débarrassa de ses bottes, manquant une nouvelle fois de trébucher et dans un fou-rire se releva. Selen revint à l’assaut, contre Chandalen, entreprenant de lui retirer sa veste et sa chemise avant de les laisser également choir au sol tandis qu’elle continuait de le faire reculer dans la pièce sans savoir réellement où cela les mènerait. Il n’y avait personne dans la maison, elle déduisit que sa femme ne vivait plus avec lui et c’était tant mieux. Quoi qu’il en soit elle n’avait pas son mot à dire, Chandalen était désormais un homme libre, il n’avait pas de comptes à lui rendre, ni d’apparences à sauver et si cela lui parvenait aux oreilles elle n’aurait là que le retour de ce qu’elle avait causé à son cher ami. Une fois que Selen eu le contact de sa peau, elle ne se fit pas prier pour aller respirer et s’imprégner de son odeur, embrassant le haut de son torse jusqu’au dessous de son oreille où elle alla mordiller la peau.

Leurs frissons étaient les mêmes, pour chaque geste, et cette envie commune de se découvrir plus que ce qu’ils n’auraient dû les menait à devenir deux terribles amants. Même avec une nuit, Selen se demandait si cela suffirait à ce qu’elle se sente repue de lui tant il l’attirait, elle aurait certainement envie de réitérer en se sachant en sa compagnie pendant quelques temps. Quoi qu’il en soit ce n’était pas le problème présent, Selen poussa Chandalen à s’asseoir sur le divan avant d’aller se placer sur lui. Malgré les vêtements qu’ils portaient encore, il y avait cette chaleur émanant de leurs corps qui la rendait complètement avide. La jeune femme l’invita à venir au creux de sa poitrine tandis qu’elle basculait sa tête en arrière. Trop d’ivresse, trop d’alcool, elle n’en pouvait plus, elle était complètement essoufflée alors qu’ils n‘avaient encore rien fait de très concret. Selen se mordit les lèvres et alors ses mains trouvèrent le chemin du pantalon de l’homme, déliant les laçages afin d’y glisser sa main et y imprégner son désir dans de lascives caresses sans la moindre retenue. En tant que pirate elle était délavée de toute pudeur et cela rendait les choses bien plus faciles et souvent plus intéressantes. Nul besoin de faire dans la dentelle, leurs envies libérées, leurs gestes pouvaient se faire sans craindre de choquer l’autre.

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Selen & Chandalen

Chandalen laissa la pirate se débarrasser de sa chemise, et alors, il ne tarit plus ses baisers, recouvrant le cou de la jeune femme du contact de ses lèvres. La douceur de sa peau sous ses mains l'appelait, il avait envie de plus, il avait terriblement envie de plus. En retrouvant la jeune femme, jamais il n'avait imaginé que leur relation prendrait ce tournant-là, mais il ne s'en plaignait pas du tout. L'adrénaline montait petit à petit dans ses veines, lui donnant une assurance dans ses gestes qu'il avait rarement connue.

Il se laissait faire par la jeune femme, friand de son contact et de son corps. En partie dénudée, elle était vraiment magnifique ; une très belle femme comme il avait toujours su qu'elle deviendrait. Elle s'était elle aussi permise de lui ôter sa veste et sa chemise qu'ils avaient laissé par terre dans un désordre calculé. Selen le faisait reculer dans la pièce à l'aveugle, alors il fit en sorte de se diriger jusqu'à tomber assis dans le sofa. La demoiselle s'invita au dessus de lui, lui offrant sa peau afin qu'il puisse assouvir son désir.

Le jeune homme glissa ses mains dans le dos de son amie pour la rapprocher de lui, et il tout comme il avait couvert son cou de baisers, il laissa ses lèvres parcourir la poitrine de Selen avec avidité. Il laissait ce contact le rendre complètement fou d'elle tant elle le faisait succomber par sa beauté et ses gestes ; parsemant sa peau de ses baisers, y ajoutant les savantes caresses de ses mains qu'il avait ramené à lui.

Pliant sous la tension, Chandalen se donnait entre les mains habiles de la jeune femme ; il s'arrêta un moment alors qu'il la sentait se frayer un chemin derrière les laçages de son pantalon, étouffant un souffle alors que sa tête basculait en arrière. Oh, elle savait s'y prendre avec les hommes, cela ne faisait aucun doute. Il la laissa faire en savourant ce délicieux contact contre sa peau ; c'était si différent de tout ce qu'il avait vécu avec sa femme.. Ici il se sentait totalement libre avec Selen, libre de la faire sienne et de la posséder au moins une nuit, libre de la laisser elle-même guider ses gestes et de la sentir tout contre lui.

L'homme finit par reprendre le contrôle de ses sens, pourtant les mains de la demoiselle n'avaient pas encore quitté leur place. Il l'attira contre lui pour goûter à nouveau à ses lèvres sucrées, et le temps avait perdu tout son cours. Il n'y avait plus d'heures, plus rien, et seul ce moment de tension intense habitait la pièce.

Chandalen reprit où il avait laissé ses baisers, faisant à nouveau courir ses lèvres sur les seins de la jeune femme sans aucune retenue. Il se montrait doux avec elle, mais la fougue qui le prenait ne pouvait se taire, et c'était tout aussi exaltant. Il allait enfin briser ces règles auxquelles il n'avait pendant trop longtemps pas dérogé, avec une femme qui s'offrait à lui dans une attirance mutuelle comme jamais il n'aurait imaginé partager.

Chandalen fit glisser ses mains le long de son dos, imprimant un mouvement de bassin dans ses hanches alors qu'il n'avait pas encore pris la peine de la dévêtir. Il laissa ses doigts courir le long de sa colonne vertébrale, savourant la chaleur qui émanait de son corps les yeux fermés. Elle était incroyable, et l'homme en devenait fou rien qu'à imaginer ce que sa maison allait abriter cette nuit-là.

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Chandalen & Selen

L’audace de Selen se fit grandissante en écho à leurs envies mutuelles et communes. Ses caresses dans le pantalon de son compagnon devinrent plus intenses et insistantes. Elle peinait à garder un rythme respiratoire normal alors que Chandalen venait à rendre le tout plus intéressant. Il augmentait habilement la tension en embrassant sa poitrine, parcourue de spasmes au moindre contact, elle déglutit sous les mouvements de bassin qui ne faisaient que jouer avec ses nerfs et son envie de lui qui ne faisait qu’accroitre. Il n’avait qu’à l’entendre soupirer d’extase pour le comprendre. Elle le voulait lui, tout entier, mais ne voulait pas bousculer les choses et comptait profiter de chaque sensation qu’ils s’offraient ce soir là. Elle cessa d’embrasser son cou, puis elle descendit le long de son torse, par étapes, jusqu’à son ventre. Ses lèvres effleurèrent sa peau qui réagissait par frissons au moindre contact. L’alcool rendait les gestes plus légers et le corps était bien plus sensible à certaines choses. Selen comptait bien jouer là-dessus et l’incita à s’allonger sur le divan afin de faire durer le suspens et savourer cet instant le plus longtemps possible. Un dernier baiser dans un regard malicieux et joueur, elle retrouva de nouveau le chemin qui descendait jusqu’à son bas ventre.

A cet instant elle l’avait pour elle, et elle seule, elle observait son corps se mouvoir au rythme de sa respiration tandis qu’elle venait la perturber en posant ses lèvres sur sa peau. Elle prit son temps, le recouvrant de baisers sans en oublier la moindre parcelle. Elle alla le mordiller lorsqu’elle sentait la tension aller en pics et quelle peinait à résister encore. Ses mains redessinèrent les contours de ses muscles parfaitement taillés, sa belle carrure trahissait son statut de guerrier et les heures de combat qu’il avait pu passer à se former, à devenir un tel homme - Un homme fort, robuste et au charisme à faire tomber n’importe quelle femme sous son charme. Même Selen avait été happée, elle l’avait désiré à la seconde où elle l’avait retrouvé, mais elle avait une féroce envie d’y laisser sa marque sur sa peau qu’elle soit éphémère ou non, il lui appartenait cette nuit. C’est un suçon qu’elle lui fit sur l’aine entre deux baisers joueurs, tout en levant son regard vers lui, observant la moindre de ses réactions et souhaitant voir l’effet qu’elle lui faisait pour le moindre de ses gestes.

Selen cessa son dessein afin d’aller retirer les bottes de l’homme et qu’il se sente plus à l’aise puise revint au dessus de lui en cherchant de nouveau le contact de ses lèvres. Elle passa de longs instants à l’embrasser tantôt sauvage, tantôt plus douce, blottie entre ses bras et décida d’oser passer à une étape supérieure. Rares étaient ceux qui y avaient droit mais pour le coup elle voulait réellement lui faire plaisir et amplifier l’adrénaline, le rendre complètement fou. Se séparant des lèvres de Chandalen, Selen entreprit de défaire complètement les laçages du pantalon de l’homme avant de le dévêtir totalement. La pirate entreprit ainsi d’aller balader ses lèvres sur des endroits plus intimes, jusqu’à se montrer bien plus entreprenante. Elle se montrait toutefois bien plus douce, plus attentive aux ressentis de son amant et l’oreille portée aux soupirs qu’elle lui arrachait à la gorge étaient un si joli son à ses oreilles. Il n’existait pas de tabous pour elle, pas de trop ni pas assez, il y avait seulement ce qu’ils désiraient sans coutume, sans traditions, sans jugements car ce qu’il se passait là ne concernait qu’eux. Selen continua ses avances, prenant de l’assurance et se sentait tout autant transportée. Leurs âmes en ébullition, Selen se donnait un véritable plaisir à en prodiguer, elle qui d’habitude n’y allait pas par quatre chemins.

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Selen & Chandalen

Le jeune homme se laissait en proie aux mains de Selen, frissonnant sous son contact qui se faisait de plus en plus entreprenant. Il sentait des vagues de chaleur monter au fur et à mesure des gestes assurés de la demoiselle, et il lui laissait tout le loisir de faire en promenant ses mains dans ses cheveux.

Il ferma un instant les yeux, savourant le toucher des lèvres de la jeune femme sur sa peau, à mesure qu'elle parcourait son torse en papillonnant de baisers le long de son chemin. Alors qu'il la sentait dessiner sa trajectoire sur son corps, Chandalen vit sa respiration s’accélérer, et il en devenait fou rien qu'à imaginer le contact électrisant des mains de Selen lorsqu'elle ne le touchait plus. Elle l'avait pour elle seule cette nuit ; il n'y avait rien d'autre qu'eux, deux amants qui se découvraient sous une bonne étoile, et la nuit seule garderait leur secret.

La jeune femme se faisait de plus en plus intense dans ses gestes, et Chandalen étouffa un soupir lorsqu'elle le débarrassa finalement de son pantalon. Allongé sur le divan, il était en proie à cette femme qui savait ce qu'elle faisait, et il découvrait pour la première fois des plaisirs qu'il n'avait jamais connus avec son épouse. Ici, ce n'était pas un devoir conjugal ; c'était bien au delà, exempt de préjugés et de limites, exempt de devoir ou de coutumes. Ils se donnaient l'un à l'autre comme deux corps qui s'appelaient et se répondaient, intrinsèquement liés par ce désir qu'ils éveillaient chez l'autre.

Chandalen agrippa la couverture du divan lorsqu'il sentit les baisers de Selen se faire plus intimes, mais il ne put garder pour lui les quelques soupirs qui lui échappèrent à ce moment là. Basculant la tête en arrière, il donnait ce qu'elle semblait attendre, avec l'expression d'extase qu'affichait son visage. Il se crispait sous les gestes de la jeune femme, se laissait aller sans tabou devant elle alors qu'elle lui donnait des papillons dans le ventre.

La tension montait encore de par ce qu'elle était en train de faire, et l'homme se permit de s’octroyer une petite pause de répit en se relevant pour attraper la jeune femme et l'amener au dessus de lui. Il la tira par la nuque, maintenant une pression ferme derrière elle qui trahissait ô combien il avait envie d'elle. L'approchant de son visage, il lui vola encore quelques baisers fougueux.

Les mains du guerrier finirent par s'aventurer vers le bassin de la jeune femme, jouant avec les ficelles qui tenaient fermé son pantalon à elle aussi. L'alcool avait sévèrement entamé ses sens, pourtant il sentait chaque grain de sa peau sous ses doigts, et il ne lui fallut pas très longtemps avant de défaire le laçage puis de continuer à caresser l'épiderme de Selen qu'il sentait tressaillir sous son passage. Si ses mains ne se montraient pas aussi aventureuses que celles de la jeune femme, c'était seulement parce qu'il n'osait pas grand chose pour le moment. Finalement, pour lui cela n'avait toujours été qu'un passage pour ainsi dire obligé, et il n'avait jamais trouvé autant de plaisir qu'il en prenait ici alors qu'ils n'avaient pourtant rien fait de concret.

Baladant ses lèvres sur la poitrine de son amie qu'il avait ramenée au dessus de lui, il prenait son temps, se donnait le loisir d'écouter les petits soupirs qui échappaient à Selen. Il fallait sérieusement qu'il souffle, mais l'envie d'ôter toute échappatoire à la demoiselle se faisait grandissante. Si lui n'était pas tout à fait sûr de lui lorsqu'il l'avait entre les mains, il savait qu'elle ne tarirait pas d'idées pour le faire céder pour de bon.

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Chandalen & Selen

Il lui semblait alors qu’il découvrait de nouvelles manières de recevoir du plaisir, alors qu’il semblait se faire timide ou hésitant sur le fait d’aller lui aussi montrer un peu plus d’audace. Elle songea à l’éventualité qu’il n’ait connu que sa femme dans ce genre de contact et que puisque celle-ci semblait l’avoir trompé assez vite après leur mariage, il ne devait pas y avoir eu beaucoup d’activité dans le lit conjugal. Elle souhaitait alors réellement lui faire prendre du bon temps, lui montrer davantage qu’il perdait du temps à rester avec elle alors qu’il aurait bien plus à gagner en se laissant un peu plus aller. Selen n’aurait aucun problème à se montrer un peu professeur et même avec l’alcool elle parvenait à garder les idées claires afin de mettre Chandalen un peu plus en confiance et qu’il profite vraiment de ce qu’il se passait entre eux. Il avait sans aucun doute les capacités pour être un excellent amant, le tout était de lui montrer comment afin qu’ils puissent pleinement s’amuser. La jeune femme continuait de l’embrasser avec une passion décuplée par l’effet qu’il lui faisait simplement en posant ses mains sur elle.

La jeune femme demanda à Chandalen où était sa chambre, afin qu’ils puissent avoir plus de place et au vu du taux d’alcool dans leur sang éviter de basculer bêtement du divan. Puis elle se leva attira son amant contre elle et glissa ses mains dans son dos, jusque dans ses reins et descendit jusque sur les fessiers qu’elle avait maté plus tôt pour agripper sa peau avec une envie non dissimulée. Elle se mordilla les lèvres et glissa au creux de son oreille, lui soufflant qu’elle l’avait désiré dès la seconde où elle l’avait retrouvé et que désormais elle allait avoir du mal à s’en aller au vu de l’état dans lequel il la mettait. Selen l’embrassa de nouveau, profitant d’avoir sa peau nue contre elle. Elle sentait la chaleur qui s’émanait de lui, les battements de son cœur qui se faisaient plus intenses à chaque fois qu’elle passait ses mains sur des endroits plus sensibles de son corps. La jeune femme prit l’initiative de les mener dans la chambre, le chemin fut assez fastidieux, le temps qu’elle reprenne ses repères et à cause de l’alcool qui la faisait quelque peu vaciller. La pirate avait étouffé quelques rires, laissée corps et âme à l’expression de ses envies et de ses ressentis, ce qui rendait le tout bien moins conventionnel et plus détendu. Ainsi le lit à leur disposition, une nouvelle fois elle l’incita à s’asseoir avant de prendre place sur ses genoux et se coller à lui comme si elle ne pouvait s’en défaire.

Même avec ce dernier vêtement en entrave, elle osa à son tour avec une lenteur calculée imprimer de lascifs mouvements de bassin contre le sien, s’emparant de la mâchoire de l’homme afin de lui offrir un langoureux baiser où la tension monta encore d’un cran sous sa respiration déjà très saccadée. Le simple fait de sous entendre cet acte la rendait bien plus ivre d’envie. Lors une nouvelle fois dans un objectif de dialogue et toujours en murmure à son oreille, elle lui déclara adorer ses caresses. Alors elle le poussait à prendre un peu plus d’initiatives, sans pour autant le forcer puisque d’elle-même, elle continuait sur sa lancée des mouvements sensuels et explicites de ses hanches et commença à dénouer les laçages de son pantalon. Elle prit une de ses mains et l’invita à remonter le haut de sa cuisse, un sourire sur ses lèvres qui s’élargissait peu à peu alors qu’elle appréciait ce contact même par-dessus ce vêtements jusqu’à le mener entre ses jambes. Le regard planté dans le sien, elle se mordilla les lèvres et ferma doucement les yeux alors qu’elle se délectait de cet effleurement même très subtil. Il n’aurait alors qu’à imaginer la manière dont il pourrait lui faire perdre davantage la tête une fois l’entrave du tissu hors de là. Elle lâcha sa main, le laissant loisir de continuer s’il le souhaitait ou de pousser le vice et de prendre les choses en mains ou même de la laisser continuer.

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