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Elrond & Elea

Puisqu’Elrohir était parti rejoindre son frère on ne sait où, il avait confié Elea à Histiel, l’une de ses plus proches amies guérisseuses qui avait accepté de s’occuper de la petite humaine et de l’élever comme s’il s’agissait de sa fille. Le prince n’était pas réellement compétent en matière d’éducation disait-il, ainsi il savait Elea entre de bonnes mains tout en ayant donné quelques directives à celle qui s’occuperait de sa fille. Elea avait donc commencé à apprendre à parler l’elfique et s’en accoutumait bien. Galadriel était toujours à Imladris et pour le moment c’était elle qui lui enseignait la langue. Elle faisait preuve de beaucoup de patience et de pédagogie mais Elea avait parfois du mal à se concentrer, subjuguée par tant de prestance…En ce qui concernait son instruction, Elrohir avait demandé à son père de lui apprendre tout ce qu’elle devait savoir sur l’Histoire des elfes ainsi qu’il l’avait fait lui-même pour ses enfants. Ainsi en grandissant, Elea serait parfaitement intégrée et pourrait aisément imaginer sa vie au sein de leur communauté sans avoir à se soucier de sa différence. C’était un moyen de lui offrir une nouvelle vie, quelque chose qui lui donnerait de l’espoir alors qu’elle ne semblait plus avoir aucun souvenir de ce qu’elle était avant qu’il ne la trouve dans la nature.

Elea avait encore quelques frayeurs nocturnes, liées à des images qu’elle ne comprenait pas mais semblait bien se reconstruire grâce à la sagesse et la bienveillance des elfes et surtout à l’amour que lui donnait Histiel. Ce matin là, d’ailleurs, Histiel l’emmenait chez Elrond avec qui elle passerait une partie de la journée afin qu’il puisse lui apprendre quelques nouveaux points qui lui étaient essentiel de connaitre. Elea avait déjà eu l’occasion de passer du temps avec Elrond, voilà quelques mois qu’elle apprenait avec lui à comprendre son environnement et celui dans lequel elle resterait de longues années. Elea aimait beaucoup Elrond, en s’étant incrustée dans la famille, il était donc son grand père. Il n’était pas l’idée qu’elle se faisait d’un grand père mais elle l’aimait beaucoup, il la fascinait et savait trouver les mots pour la captiver et l’aider à bien assimiler ces connaissances.

En voyant Elrond, Elea imita sa tutrice et celle qu’elle considérait déjà comme sa mère en s’inclinant devant Elrond. Mais la jeune humaine ne put refreiner ses envies de s’exprimer, étirant un large sourire heureux

« ‘Quel amrun ! » le salua t-elle avec un léger petit accent.

Histiel la laissa aux bons soins d’Elrond après que la petite ait déposé un baiser sur sa joue, elle avait des choses à faire ce jour-ci et reviendrait la récupérer l’heure dite arrivée. Elea se tourna vers Elrond et lui tendit un morceau de parchemin qu’elle était appliquée à rouler avec un ruban de soie

« C’est pour toi ! » Fit elle joyeusement toujours en s’exprimant dans un elfique approximatif.

La jeune fille attendit qu’Elrond ouvre le parchemin afin qu’elle puisse lui expliquer de quoi il s’agissait. Ainsi il découvrirait un dessin encore brouillon car elle n’avait jamais vraiment eu l’occasion de dessiner dans sa vie et les craies grasses n’étaient pas idéales en matière de précision.

« Là c’est toi et là c’est moi et là c’est papa il est jaloux parce qu’il n’a pas eu le temps de manger les gâteaux ! »

Elea étouffa un rire taquin, espérant que ce petit présent plairait à Elrond alors qu’elle y avait quand même passé trois bonnes heures et s’était bien appliquée.

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Au clair de la lune

Elea & Erond

“Elen síla lúmenn' omentielmo.”

Il avait été convenu que la petite Elea suivrait quelques leçons en compagnie d'Elrond, initiative que celui-ci avait accepté de bon cœur. Quoique peu, pour le moment, en vue de ses innombrables obligations seigneuriales, il la connaissait déjà et trouvait cette petite fille adorable et amusante. Vieux de plusieurs siècles, le Peredhel appréciait la présence de jeunes esprits auprès de lui, ce qui lui redonnait un nouveau souffle de jeunesse qui lui manquait. Malgré le fait que son corps restait tonique, encore paré pour d'éventuels combats, et que sa tête restait alerte comme aux premiers jours, il avait ce début de lassitude qui menaçait chaque vieilles âmes des cités elfes. Seules ses responsabilités l'empêchaient, parfois, de sombrer dans la plus profonde des mélancolies et s'abandonner aux émotions noires qui imprégnaient son cœur si lourd en certains jours... ainsi que le contact des enfants tels qu'Elea. On peut dire qu'il l'attendait avec une certaine hâte, heureux à l'avance d'entendre son rire et de voir son émerveillement, cette chose qui n'avait plus aucun sens pour lui-même.

En premier lieu, il vit Histiel, dont le port de tête qui ferait honneur à tous les Nóldor de la Terre du Milieu apparut en premier en contrebas de la terrasse d'Elrond, longeant en un demi-cercle en marbre sa demeure. Très vite, ensuite, la frimousse blonde comme le blé d'Elea s'agita ; elle marchait gaiement, dansant presque dans sa robe de soie couleur de brume azur qui virevoltait autour de ses petites jambes blanches, ses jolies chausses en fibres végétales miroitant au soleil croissant. Elle souriait, et ce sourire, quoique pas encore destiné à Elrond, le fit sourire à son tour. Il sentit, à l' instant précis où ses yeux se posèrent sur ce visage d'insouciance, que son cœur s'allégea. Histiel, derrière elle, la présenta brièvement et avec une grande courtoisie la petite, et Elrond les accueillit avec chaleur. Sa future belle-fille se retira, suite à une courte révérence gracieuse, et le Seigneur se retrouva en tête-à-tête avec l'humaine. Elle bondit vers lui et lui tendit un parchemin roulé, qu'Elrond entreprit d'ouvrir délicatement. Il y découvrit un dessin fait en couleurs criardes et couches pâteuses de pastels ; la gamine s'enhardit de lui expliquer vivement ce que ce croquis représentait. Elrond en fut sincèrement touché et l'enroula sur lui-même avec tout autant de délicatesse si pas davantage. Tendrement, il posa sa main sur la tête de l'enfant et lui caressa lentement ses cheveux dont la douceur égalait celle de sa robe de soie.

- C'est très joli. Je l'accrocherais dans mon bureau.

Ceci étant fait, il écarta le menu présent et prit la petite par la main, qu'il guida jusqu'à une grande table en bois vernis. Dessus s'étalaient déjà plusieurs livres, plus ou moins épais ; il avait tenté d'en sélectionner avec un maximum d'illustrations, car il savait parfaitement bien que les enfants préféraient les images que des longues phrases de grands mots. Il s'apprêtait également à simplifier grandement ce qu'ils liraient. Enfin, il avait l'habitude, ayant déjà enseigné à ses propres enfants ainsi qu'à d'autres, tel Aragorn. Elrond avait la fibre paternelle, personne ne pouvait en douter.

- Assieds-toi, s'il te plaît. Là. Voilà, fit-il en l'aidant à se hisser sur une chaise un peu haute pour ses petites jambes. Maintenant, je vais te laisser choisir toi-même le sujet. Lis-moi à haute voix les titres que tu vois, essaie de me les traduire - ou je le ferais - et tu pourras ensuite choisir le cours d'aujourd'hui.

Il installa les bouquins et autres grimoires de façon à ce qu'ils soient plus accessibles au regard d'Elea puis attendit tranquillement.

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Elrond & Elea

Elea sautillait aux côtés d’Elrond alors qu’il lui avait donné la main pour l’emmener là où ils avaient l’habitude d’étudier. Elle vit que comme d’habitude il avait sélectionné tout un tas de livres. Elea ne réalisait pas qu’il lui fallait apprendre tous ce que ces livres anciens recelaient, elle aimait le rythme qu’Elrond avait imposé et sa manière d’expliquer les choses étaient toujours tellement fascinantes qu’elle se souvenait de chacune de ses leçons. C’était alors avec une grand joie qu’elle avait à aller s’installer, du moins tenter, elle eu besoin de l’aide d’Elrond car les elfes étaient bien plus grands, les chaises étaient tout autant trop haut perchées pour elle. Une fois assise, les pieds se balançant dans le vide, la jeune fille passa ses mains sur le bois de la table, ayant retrouvé sa place. L’endroit était agréable et propice à l’apprentissage, il donnait directement sur l’extérieur, et l’on entendait le vent doucement bercer les branches. Il y avait un arbre juste là, sur la terrasse dont les fleurs rosées étaient toutes sorties et lui donnait une belle allure. Elea redressa le dos, se tenant droite et prête à écouter les directives d’Elrond, toujours sage, contrairement à ce tempérament agité qu’elle pouvait parfois montrer. Lui et Galadriel étaient les seuls qui n’avaient pas besoin de se soucier de ses caprices, elle éprouverait une grande honte si c’était le cas et avait toujours besoin de leur montrer que c’était une grande fille, afin qu’ils soient fiers d’elle.

Lorsqu’il lui donna les premières consignes, Elea s’y attela et attrapa un livre pour lire les titres au hasard. Son petit index pointait les lettres une à une qu’elle soufflait d’abord tout bas, syllabe par syllabe comme lui avait appris Galadriel avant de répéter le mot tout haut.

« Númenórë…les terres… de l’ouest ! Palantíri…les pierres de visions ! »

Elea releva la tête pour avoir l’approbation d’Elrond voir si elle avait juste ou non. L’elfique était une langue assez complexe mais en vivant à Imladris elle avait réussi à s’habituer au langage courant, quand aux grands mots de l’histoire qui étaient souvent en Quenya alors qu’elle pratiquait surtout le sindrarin, c’était quelque peu compliqué pour elle mais puisqu’il lui demandait la traduction, elle s’efforçait de le faire, s’appliquant et prenant son temps pour qu’il n’ait pas à la reprendre. Elle continua de lire quelques titres, veillant à en lire le plus possible avant de faire son choix, jusqu’à ce qu’elle tombe sur un nom qui ferait bien vite de l’interpeler.

« Valinor…hmmm » Elea reconnu quelques caractéristiques de quenya ici aussi, ainsi la traduction en sindarin fut tout à fait logique. « Pays des valar ! » S’exclama t-elle soudainement joyeuse alors qu’elle connaissait ce mot.

En ayant de nouveau relevé le nez du livre, elle observa Elrond qui s’attendait sans doute à ce qu’elle fasse un commentaire là-dessus alors qu’ils avaient déjà évoqué le sujet une fois, il voulait peut être vérifié qu’elle avait bien retenu. Elle se devait de le rendre fier et puisqu’elle savait de quoi il s’agissait, la jeune fille étira un large sourire plein d’assurance

« C’est là où il y a les jolis arbres qu’on voit sur tes tableaux des terres immortelles ! » Déclara t-elle on ne peut plus sure.

Valinor et ses deux arbres légendaires, voilà un sujet qui l’avait réellement intriguée en ayant souvent entendu parler de ces terres immortelles. Que ce soit dans les chants ou les histoires que lui racontaient Elrohir et Histiel avant de dormir. C’était donc avec un véritable entrain qu’elle lui fit part de son choix.

« Je choisis ça ! »

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Elea & Elrond

“Elen síla lúmenn' omentielmo.”

Le regard d'Elrond suivit ceux d'Elea, et il accueillit son choix par un léger sourire. Valinor, les lointaines terres immortelles, berceau du peuple elfique... Le pays du début, le pays de la fin. La naissance et l'achèvement, en un seul et même territoire. C'était donc là le choix de la petite Elea. Elrond déposa une main sur sa tête et lui dit :

- Tu ne pouvais choisir meilleur livre. Ces terres originelles regorgent d'histoires à te raconter...

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Alors que la jeune fille parla des fameux Arbres de Valinor, le Seigneur se leva avec lenteur et prestance et se déplaça, sans bruit, ses pieds ne pouvant qu'être devinés sous sa robe anthracite, jusqu'à l'un des tableaux dont elle venait de parler. Ses doigts fins et blancs vinrent caresser avec une certaine nostalgie la toile et la peinture sèche. Au centre d'une vallée entourée de hautes et grises montagnes, surélevées, poussaient deux immenses arbres, l'un d'argent et l'autre d'or, dont les touches de peinture claires tenaient à confirmer leur immense clarté. On aurait dit deux astres luminescents, éclairant tout un monde. Le Peredhel souriait à cette image et dit, doucement, montrant de l'index les arbres qu'il désigna :

- Voici Laurelin et Telperion. Ces arbres furent créés par la danse et le chant d'Yavanna, une Reine Vala, et par les pleurs de Nienna, la triste et mélancolique Aratar, pour remplacer les Lampes que Morgoth venait de détruire lors d'une de ces folies barbares.

Il revint vers Elea, ouvrit le livre sur lequel elle avait jeté son dévolu, et prit le chapitre parlant des deux grands arbres des Valar. Une magnifique illustration, montrant la région de Valinor, apparut, couvrant deux pages à elle seule. On y voyait les arbres, sous un autre angle, autour desquels dansaient des Elfes souriants.

- Leur lumière nous est sacrée. Ce fut pour cela que Féänor, un nom que tu te dois de retenir, eut la brillante idée de prendre de cette lumière dans les Silmarils, des joyaux qu'il créa pour y enfermer l'éclat des deux arbres. Ils conféraient à qui les possédaient un immense pouvoir et attisait la convoitise et la jalousie des autres, des Hommes, des Nains, comme des Elfes.

Il tourna plusieurs pages avant de s'arrêter là où un croquis coloré montrait deux pierres sublimes, dont les précisions du dessinateur confirmèrent l'éclat que les cristaux contenaient. Elrond continua, cette fois sur un ton plus amer. La mémoire des Elfes avait le défaut de garder en elle toutes les douleurs de ce peuple...

- Lorsque Morgoth revint en Valinor pour tuer les arbres, il plongea le monde dans une obscurité et une terreur sans nom... Yavanna et Nienna cherchèrent à ressusciter les arbres, de la même manière qu'elles les créèrent, en vain. De plus, l'infâme vola également les Silmarils, nous privant totalement de la lumière de la Terre du Milieu. Heureusement, on put récupérer une fleur de Telperion et un fruit de Laurelin, que Manwë préserva et envoya par vaisseau dans le ciel, ce qui donna notre Soleil et notre Lune. Ainsi perdurera toujours la lumière des Valar, et gardera enfermer Morgoth et ses noirs desseins dans l'Ombre...

Il regarda Elea, dont le minois ébahi le fit rire.

- As-tu déjà été à Minas Tirith, Elea ? demanda-t-il soudainement.

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Elrond & Elea

Elea était toujours fascinée par les récits et les leçons d’Elrond, c’est dans un silence empli de respect qu’elle l’écoutait parler, elle buvait ses paroles. Avec lui c’était toujours facile de retenir, elle avait toujours cette envie d’en apprendre plus et aujourd’hui elle était heureuse de pouvoir en savoir un peu plus sur Valinor. Du moins il commença par lui parler des deux arbres puisqu’elle avait montré un certain intérêt à ces jolis arbres. Elle retint leurs noms, se les répétant dans la tête et continua d’écouter leur histoire. Elle trouvait cela fascinant, même à son âge, grâce aux elfes et leurs enseignements, elle était dotée d’une certaine maturité par rapport aux enfants humains et d’une plus grande capacité de réflexion. Elle savait lire, écrire et parler le sindarin et le qenya, dans quelques années elle aurait certainement oublié le westron, elle s’investissait tellement dans son apprentissage qu’elle en oubliait sa nature.

Les noms qu’il citait lui parlaient bien sûr, ils avaient déjà parlé des Valar et bien évidemment de Morgoth dans ses précédentes leçons afin qu’elle puisse comprendre la Terre du Milieu. Quand elle entendait d’autres noms qu’elle ne connaissait pas encore, elle se les répétait aussi en tête, et observait les images afin de ne pas perdre une miette de ce qu’il disait et de se souvenir toute sa vie de ce qu’il lui apprendrait. Elle sembla effrayée lorsqu’il évoqua ce nom empli de ténèbres, se recroquevillant sur elle-même mais fut rassurée de savoir que l’histoire s’était bien terminée. Elle trouva cela complètement fou de connaitre désormais l’origine du soleil. La jeune fille posa ses mains sur la table et regarda Elrond avec surprise

« Ouaaaaah….. »

L’histoire des elfes avaient quelque chose de magique, de passionnant. Elle avait toujours envie d’en savoir plus et savait qu’elle repartirait d’ici avec toujours plus d’images en tête alors que petit à petit l’histoire de la Terre du Milieu prenait forme dans sa tête. Elle avait hâte de tout savoir et d’impressionner Sa mère, Histiel ainsi que son père Elrohir et leur montrer qu’elle était intelligente grâce à Elrond. Et comptait bien l’interroger sur ce lieu, Valinor, elle avait envie d’y aller et de voir. Les seules fois où elle en avait entendu parler c’était lorsque Galadriel avait évoqué sa fille, pour lui dire qu’elle reposait là-bas avec tous les autres elfes qui s’étaient retirés des terres mortelles, mais n’avait eu jamais de claires explications.

Mais les questions attendraient, Elrond lui demanda alors si elle était déjà allée à Minas Thirit. Elea papillonna des yeux, n’ayant pas le moindre souvenir de sa vie hors des monts brumeux depuis l’attaque des orcs. Elle se souvenait du nom de Laketown, du nom de Dale et Erebor mais rien d’autre.

« Non, je n’y suis jamais allée…Mais papa il y est allé, il m’avait raconté, tu y es allé avec lui ? »

Elea montra davantage de curiosité, se demandant pourquoi est ce qu’il lui demandait cela en se doutant que cela aurait un lien avec ces deux arbres magnifiques. Elrohir lui avait déjà parlé de quelques destinations où il avait été, en guise d’histoire du soir.

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Elea & Elrond

“Elen síla lúmenn' omentielmo.”

Il est vrai que, des fois, Elrond, comme beaucoup d'elfes, avaient envié les humains, et encore davantage les plus jeunes. Leur capacité à s'émerveiller d'un rien était une chose rare chez ceux de son peuple, dont les âges s'écoulant, qui amenaient toutefois leur légendaire et essentielle sagesse, atténuaient leur enthousiasme. Elrond n'avait plus en mémoire un seul souvenir où il avait pu admirer quelque chose avec la même ferveur que démontrait la petite Elea en passant son franc et limpide regard sur les peintures et les illustrations de son livre. La voir ainsi lui transmettait le bonheur pur des enfants, la sérénité qui lui manquait tant depuis le départ de sa tendre épouse. Enfin, heureusement, avec cette charmante enfant, la famille perdurerait, et cela comblait le vieux cœur du Seigneur d'Imladris.

Elle lui répondit que non, elle n'avait jamais été à Minas Tirith, ce qui n'étonna guère le Peredhel. Elle lui posa une question en contrepartie.

- Oui, j'y suis allé avec lui, sans lui, et lui sans moi également, lorsqu'il fut en âge de voyager seul. Je t'y amènerais un jour, si tu veux, c'est une ville magnifique, dit-il, plein de respect pour le peuple des Hommes dont il était à moitié issu.

Il tourna encore quelques pages où un bref chapitre parlait de cette cité blanche ; une magnifique illustration la montrait, incrustée et bâtie à même le flanc de la montagne, son haut et grand pont où trônait, majestueux, un arbre, emblème du royaume du Gondor. Il plaça son doigt sur l'arbre d'une blancheur lumineuse.

- Je te parle de cette ville, capitale du Gondor, car on raconte que cet arbre blanc provient de ceux des Valar, plus particulièrement de Telperion. Il a une grande importance aux yeux des Hommes, en particulier des gondoriens.

Il lui sembla avoir fait le tour de l'Histoire des arbres de Valinor, et il ne trouva pas nécessaire d'en parler davantage. Elea restait jeune, l'esprit vif, certes, mais il ne lui parut pas judicieux de la charger de trop de détails historiques. L'éclairer, en quelques résumés, sur les grandes lignes de l'Histoire lui paraissait être une meilleure décision qu'alourdir ses récits davantage. Ainsi, il se tourna à nouveau vers elle :

- Veux-tu une tasse de thé ? Ensuite, si tu le souhaites, nous pourrons nous intéresser à autre chose.

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Elrond & Elea

Lorsqu’Elrond lui proposa de l’y emmener un jour, des étoiles vinrent parsemer le regard de la jeune fille. Les récits de son père lui avait vraiment donné envie de voyager une fois plus grande et elle était heureuse de savoir qu’Elrond serait prêt à l’accompagner.

« Oh c’est vrai ? Je suis contente !!! »

La jeune fille s’imaginait déjà chevaucher avec les elfes pour un voyage, elle pourrait ainsi voir de ses yeux toutes ses belles illustrations dont elle connaitrait déjà l’histoire. Attentive aux faits que relatait Elrond par rapport à cette ville et son lien avec Telperion. Elle vit alors les illustrations d’un arbre blanc qui semblait briller comme la lune dans la voute céleste. Fascinée, elle avait encore bien plus envie d’y aller et le voir, toucher son écorce et avoir l’impression d’avoir accompli quelque chose. Puis, elle tourna d’elle-même quelques pages pour regarder une carte de la terre du Milieu et repérer où se trouvait Minas Tirith, en sachant déjà où se trouvait le Gondor puisqu’il lui avait donné des cours de géographie. Ainsi elle ne fut pas difficile à trouver et avec le bout de son doigt elle traça un chemin depuis Imladris jusqu’à la cité blanche. Un long chemin, à n’en pas douter cela leur demanderait de longues journées de chevauchée. Son regard fut attiré par la Montagne Solitaire qu’elle connaissait bien pour en avoir encore des images intactes de celle-ci depuis Esgaroth. Peut être qu’un jour ils iraient aussi par là ? Elea avait hâte de voir le jour où ils partiraient et se doutait bien que ce ne serait pas pour tout de suite puisqu’elle était encore beaucoup trop jeune et demanderait beaucoup trop d’attention.
La jeune fille décolla ses yeux des images lorsqu’Elrond lui proposa une tasse de thé qu’elle accepta volontiers.

« Oui s’il te plait !! » Fit-elle poliment en sindarin.

Elea replaça une de ses bouclettes blondes derrière son oreille alors qu’elle semblait avoir du mal à ne pas poser ses yeux sur cet arbre qui se trouvait à Minas Tirith. Le temps qu’Elrond lui rapporte du thé, elle releva les yeux et poussa un peu le livre pour ne pas le salir et éviter les accidents. Elle remercia Elrond puis trempa ses lèvres dans le breuvage aux doux arômes sucrés et fleuris. La jeune fille reposa sa tasse et tendit le bras pour tourner de nouveau les pages vers une carte de Valinor, repérant l’endroit où se trouvaient les arbres en traduisant le qenya.

« Valinor c’est les terres immortelles, mais y’a quoi là bas ? Tu y es déjà allé ?»

Elle savait que cet endroit était important pour les elfes, au vu du nombre de chansons qui parlaient de ces lieux. Mais les raisons lui échappaient encore, elle espérait qu’Elrond puisse l’éclairer là-dessus.

« Tu m’y emmèneras aussi ? »

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Elea & Elrond

“Elen síla lúmenn' omentielmo.”

Ensemble, le doyen et la jeune fille burent leur infusion, dans un silence que seul le chant joyeux des oiseaux perturbait doucement. Le vent dans les arbres, qui montaient jusqu'à lécher la rambarde de la terrasse en marbre où ils se trouvaient, chantait, lui aussi. Apportant avec lui les premières fraîcheurs de la saison et la musique, lointaine, d'un des innombrables concerts que les elfes organisaient dans la cité. Elrond huma l'air, ses fines oreilles captèrent la mélodie, et il sentit monter en lui la nostalgie si propre à son caractère de vieil elfe. Heureusement, il pouvait compter sur Elea pour ne pas le laisser s'émouvoir, car la regarder, simplement la regarder, son petit nez retroussé et picoté de taches de rousseur dans les grandes pages de son livre sur les Terres Elfiques, suffisait à dissiper les ombres de son âme.

Jusqu'à ce qu'elle reparle des Terres Immortelles. Elle posa avec une innocence telle qu'Elrond ne put s'offusquer qu'elle en vienne à nouveau sur ce sujet, amenant ainsi des souvenirs douloureux au semi-elfe. Le Seigneur posa sa tête encore fumante avec une lenteur calculée, inspira profondément et répondit, choisissant avec soin ses mots :

- Il y a quatre grands territoires, dont Valinor, où siégeaient les Arbres devenus nos astres du jour et de la nuit, comme tu viens de l'apprendre. Nous avons Araman également, la région qui relie la Terre du Milieu avec cette partie du monde. Nous avons Avathar, ce qui signifie "les Ombres" en quenya, et qui a été appelé ainsi en raison du fait que la lumière des Arbres n'allaient pas jusque là. Melkor y trouva refuge, il fut un temps. Ensuite...

Sa main droite chercha dans le livre une cartographie de ces régions et, finalement, son doigt entoura la dernière, qu'il nomma pour Elea :

- Voici le Foyer des Elfes, Eldamar. C'est là que nous allons lorsque... Lorsque...

Elrond se sentit troublé. Lorsque la vie nous devient insupportable, voulait-il dire, mais il ne put prononcer des mots aussi durs à une enfant et se tut. Il pensa à Celebrían et, malgré toute sa volonté de garder bonne apparence, il ne put réprimer toutes ses larmes. L'une d'elle glissa sur sa joue, ruissela jusqu'à ses lèvres, et ses yeux se firent ombrageux tandis que le visage de son épouse apparaissait devant lui. Avec sa grâce habituelle, dans laquelle on pouvait percevoir aussi énormément de douleur, il referma le livre. Il se mouvait avec une lenteur extrême, comme si chaque geste pouvait le meurtrier plus profondément, comme si bouger trop vite, trop brusquement, le rendait à se propres yeux trop vivants, alors qu'il aurait aimé rejoindre Celebrían.

- Tu sais bien que les Elfes ne meurent pas, reprit-il dans un murmure étranglé. Mais nous avons cependant droit au repos. Et c'est là que nous nous retirons, lorsque notre temps est révolu ici.

Il sourit avec faiblesse à Elea.

- Donc, non, je n'y suis jamais allé, et je ne t'y amènerais jamais.

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Elrond & Elea

Elrond lui expliqua donc ce qu’était Valinor sur le plan géographique. La jeune fille suivait du regard sur la carte, observant les différentes régions découpées sur ces terres dont elle entendait souvent parler. Elle était curieuse de savoir à quoi cela ressemblait, si ces terres étaient aussi jolies que la Terre du Milieu et si les cités ressemblaient à Imladris. Elle demanerait à Elrohir s’il pouvait aussi lui ramener un souvenir de là bas si à l’occasion il y voyagerait, dans tous les cas jusque là il ne semblait pas y avoir été alors que c’était vraiment grand. Elea observa Elrond et vit son regard s’éteindre lorsqu’il dévoila les raisons pourquoi les elfes y allaient. Il avait du mal à le dire mais Elea l’avait compris.

Elle était jeune certes mais avait déjà vu la mort, elle en était consciente. Elle savait les elfes immortels alors elle devinait que c’était là qu’ils allaient pour faire comme si. Ce lieu était donc source de souffrance pour des elfes qui perdaient des proches. Elea savait qu’Elrond avait perdu sa femme, elle fit alors rapidement le lien en devinant qu’elle devait être là-bas avec les autres.

Mais voir Elrond triste lui brisa le cœur en mille morceaux. Il lui confirma ses pensées, Valinor était un lieu où les elfes se retiraient pour reposer. Il ne l’emmènerait alors pas à Valinor, Elea n’y avait surement pas droit puisqu’elle n’était pas une elfe et que c’était un lieu réservé aux elfes. Ce n’était qu’un détail, présentement voir Elrond pleurer était si perturbant pour elle qu’elle ne pouvait pas rester sans rien faire. La petite descendit de sa chaise, retombant à pieds joints sur le sol et se précipita vers Elrond afin de réclamer ses bras. Elle enlaça son cou de ses petits bras, posant sa tête sur son épaule alors que des sanglots vinrent à se faire entendre.

« Pardon… »

Elle s’en voulait d’avoir amené ce sujet qui rendait Elrond triste. Elle ne voulait pas rendre sa famille malheureuse avec ses maladresses et espérait qu’il puisse lui pardonner. Au moins elle saurait pour la prochaine fois que Valinor était souvent source de mauvais souvenirs pour les elfes. Elle demeura dans ses bras, pleurant silencieusement par compassion. Elle qui avait vu son père mort pouvait comprendre mais avait réussi à se reconstruire en étant intégrée dans une nouvelle famille qui ne pouvait pas mourir.

« On va rester là avec Ada, toi, Elladan, Histiel, Arwen, Galadriel et Celeborn aussi ! Comme ça on sera toujours en famille ! »

Elea essayait de trouver des idées positives à partager avec Elrond afin d’annihiler sa peine.

« Et on ira tous ensemble à Minas Tirith voir l'arbre ! D'accord ? »

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Elea & Elrond

“Elen síla lúmenn' omentielmo.”

Qu'attendre d'autre de la part d'une enfant au caractère si doux et si compatissant comme Elea, si ce n'est l'étreinte qu'elle vint lui quémander ? Sur son tendre visage se lisait la peine qu'elle partageait avec lui, ce qui suffit à souffler un vent nouveau sur le coeur terne du Peredhel. Le Seigneur ouvrit grand les bras, déployant les larges voiles ourlant les manches de sa houppelande, et y enveloppa affectueusement la petite fille. Ils se serrèrent l'un contre l'autre. La joue d'Elrond se posa sur le front blanc et lisse d'Elea, et il savoura sa chaleur bienvenue, lâchant un léger soupir de soulagement.

- Oh, Elea, ne t'excuse donc pas. Tu n'y es pour rien. Tu l'ignorais, en quoi pourrais-tu être fautive ?

A ses paroles, il se sentit à nouveau bouleversée. L'enfant, dans son innocence, lui parlait de vivre ensemble pour toujours à Imladris, sans que le bonheur, à ses yeux candides, ne puisse s'estomper ou être détruit. Elle ne s'imaginait pas une seule seconde qu'elle pourrait fort bien trouver la mort avant qu'Elrond ne quitte lui-même la Terre du Milieu, lui laissant un nouveau vide immense s'ajoutant à la longue liste déjà entamée. Il lui envia cette optimisme, fruit de son inexpérience de la vie. Il se redressa lentement et, d'un doigt sur son menton, releva le minois juvénile de la jeune humaine. Le sourire du Seigneur était plus lumineux, son regard moins perdu dans le passé.

- Oui, nous resterons ici aussi longtemps que nous le pourrons. Et je t'emmènerais à Minas Tirith, dès que tu auras l'âge requis pour voyager aussi longtemps. Même à dos de cheval, c'est une longue, très longue route, pour y parvenir... Nous ne la comptons pas en jours, mais en semaines. C'est un voyage épuisant mais terriblement enrichissant. Oui, je t'y emmènerais, je t'en fais la promesse.

Dans un élan paternel, il lui déposa un baiser sur le front, encore humide des deux larmes s'étant échappées de ses yeux.

- Veux-tu savoir autre chose, hína ? Ou alors te promener avec moi aux Jardins ? A moins qu'aller voir les écuries te plairaient... demanda-t-il soudainement.

Anar kaluva tielyanna

Elrond & Elea

Elea vint se blottir dans les bras protecteur de son grand père, touchée par sa peine et s’était empressée de faire des excuses qui furent très vite balayées par Elrond. Même si selon lui il n’y avait pas lieu de s’excuser, la petite fille continuait de se sentir coupable et se promettait de veiller à tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler ou de mentionner un fait pouvant se rapprocher de Celebrian. La jeune fille étira un large sourire à Elrond, heureuse qu’il lui fasse la promesse de l’emmener à Minas Tirith une fois qu’elle serait suffisamment grande pour entreprendre un tel voyage. Elle avait hâte de découvrir ces lieux, d’entendre les histoires d’Elrond sur chaque recoin de cette cité humaine extraordinaire dont elle ne parvenait même pas à imaginer l’immensité et la beauté. Les livres illustraient bien, ces peitures également mais elle n’arrivait pas à se représenter réellement ce qu’elle représentait, à quelle échelle ? Sa pierre blanche était elle lisse ? Et qu’en était il de ses habitants ? Etaient ils gentils ? Considéraient ils ces lieux comme sacrés ? Elle avait également hâte de pouvoir contempler cet arbre, elle se souviendrait alors toute sa vie des leçons d’Elrond à ce sujet là et aimait à penser qu’elle le errait pour la première fois en ayant accompagné Elrond. Elrohir aussi pourrait venir, lui qui aimait les voyages mais qui ne restait pas longtemps près d’elle, n’aurait pas d’excuse.

Elea comptait bien le lui dire à leur prochaine entrevue d’ailleurs, espérant qu’Elrond serait là pour appuyer ses dires. Histiel aussi devrait venir, parce qu’elle ne s’imaginait pas aller quelque part sans sa mère adorée. Elrond avait nourrit les rêves et les pensées d’Elea qui se voyait déjà chevaucher dans les terres sauvages aux côtés de sa famille pour ce long voyage, cette belle aventure. Mais elle fut arrachée de nouveau par les propositions d’Elrond sur la suite de leur petite journée. Visiblement il souhaitait faire une petite pause dans son enseignement, afin de prendre du temps avec elle hors contexte de son éducation ce qui forcément lui faisait plaisir.

« Oui !! Allons voir les chevaux !! Parce que si je veux aller à Minas Tirith avec toi, je dois d’abord savoir monter à cheval non ? »

Elea étira un large sourire taquin, alors qu’il entendrait sans aucun doute la demande qu’elle lui faisait indirectement. Elle rêvait de savoir monter à cheval, et l’idée d’apprendre ce jour là la motivait beaucoup, en espérant qu’elle était assez grande, du moins pour commencer par un poney parce que les chevaux des elfes lui semblaient tellement gigantesques.

« Tu peux m’apprendre ? »

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Elea & Elrond

“Elen síla lúmenn' omentielmo.”

Le Seigneur elfe ne fut pas grandement étonné par le choix de la petite fille. Qu'elle veuille aller voir les chevaux aux écuries lui paraissait logique, puisque cela faisait déjà plusieurs semaines qu'elle le suppliait pour qu'il lui apprenne à monter. Que dis-je, des mois... Mais Elrond avait toujours refusé jusqu'ici, par peur d'une mauvaise chute à cause de ses jambes trop courtes. Mais le regard brillant qu'elle lui offrit fit fondre son cœur et il eut un lent hochement de la tête, une expression soumise sur le visage :

- Je crains ne pas pouvoir te décevoir davantage... Et devoir accéder à ta requête, ma petite dame.

Il eut alors une idée, histoire d'empêcher un accident fâcheux comme il le craignait. Il posa ses longues et fines mains pâles sur les épaules de l'enfant et lui ordonna doucement :

- Mais j'aurais besoin de me changer. Je souhaite monter avec toi. Attends sagement ici, je reviens avec une tenue plus adaptée à ce genre d'exercice, d'accord ?

Il la laissa ensuite là, sur sa terrasse de marbre, au milieu des haies fleuries, sous l'arche finement sculptée, et disparut dans sa maison seigneuriale pour ne revenir que plusieurs minutes plus tard. Elrond était alors vêtu d'une tunique près du corps, dans des couleurs plus sombres tels que le vert mousse et l'ocre des sous-bois. Une fine cape grise comme la roche enveloppait ses larges épaules, encore bien droites et solides malgré les millénaires passées sur celles-ci. Il avait retiré toute parure, tout attirail superflu, lui ôtant toute indication de son rang social ; sa tiare avait disparu, ses rares bijoux, quoique discrets, ne décorait plus son cou, ses doigts ni ses oreilles de leurs éclats de pierres précieuses. Ces nouveaux habits lui donnaient un faux semblant de nouvelle jeunesse et le faisait paraître plus vif et vigoureux, surtout si l'on tenait compte du sourire ravi qui étirait sa bouche aimante. Le Peredhel fit glisser une de ses mains sur l'un des brassards lui ceignant le poignet et murmura, plus pour lui que pour la petite fille l'ayant rejoint :

- Ça fait tellement du bien de laisser, le temps d'un instant, ses responsabilités. Mettre de côté cet uniforme qui me fait paraître aux yeux de tous comme leur gouverneur, le dirigeant de tout ce qui bâti leur vie. N'être qu'un elfe parmi les autres, allant juste se dégourdir les jambes... Il baissa les yeux sur Elea à ses côtés. Et en compagnie de la plus ravissante des petites filles. Tu es prête ?

Ayant reçu son affirmation, il les engagèrent sur le chemin de dalles qui les mena jusqu'aux fameuses écuries, d'où on pouvait déjà entendre quelques hennissements joyeux et excités. L'aurore ayant suivi son cours, pour donner le temps au soleil de gravir le ciel jusqu'à son zénith, Elrond devina que l'on était justement en train de les sortir pour qu'ils puissent se défouler avant les chaleurs maximales. C'était donc le bon moment pour qu'Elea mette ses fesses sur une selles ; il suffirait de choisir un cheval calme ayant, en plus, déjà exécuté sa promenade matinale, pour éviter toute maladresse... De toute façon, s'il était vêtu ainsi, c'était bien pour parer à tout éventualité. Et elle monterait, en premier lieu, avec lui sur la selle également.

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Elrond & Elea

Elea était contente qu’Elrond accepte de lui apprendre à monter à cheval. Ce serait encore quelque chose qu’ils pourraient partager et puisqu’Elrohir était pas mal occupé hors d’Imladris, il fallait bien quelqu’un pour lui apprendre toutes ces choses qui lui serviraient plus tard.En attendant qu’Elrond se change et revienne, Elea avait attrapé une plume et un parchemin afin de continuer ses exercices d’écriture elfique. Le parler n’était pas difficile, mais elle n’avait jamais appris à écrire, même pas à Laketown, alors elle débutait doucement. Ses traits étaient encore tremblants par moments mais elle progressait vite. Elle écrivait des noms : Elea ; Elrond, Elrohir, Elladan, Arwen, Histiel, Galadriel, Celeborn, toute sa grande famille avait droit à leur nom inscrit sur ce morceau de parchemin qu’elle laissa de côté une fois qu’Elrond fut revenu. La jeune fille sauta de sa chaise et s’empressa de le rejoindre. Elle lui donna la main pour qu’il la guide aux écuries, sautillant joyeusement sur le chemin et étouffa un petit rire à sa remarque.

« Personne ne va te reconnaitre alors…Chuuut on dit rien ! »

La jeune fille secoua la tête pour lui dire que oui, elle était plus que prête ! Elle était déjà montée à cheval accompagnée, mais n’avait jamais eu l’occasion d’apprendre à le faire seule. En observant elle avait pu reconnaitre certains mouvements pour diriger un cheval mais savait que cela était sans doute bien plus compliqué que simplement tirer sur des rênes. Une fois dehors, Il avait beau vouloir passer inaperçu, toutes les personnes qu’il croisait s’inclinaient devant lui. Il était un grand personnage, aimé de tous ici, il ne pouvait pas aller à l’encontre de cela.

Elle avait son petit cœur battant dans sa poitrine sous l’appréhension et l’excitation de monter à cheval, elle se demandait si elle y arriverait bien, si elle allait tomber ou pas. Mais tant qu’Elrond resterait près d’elle, elle n’aurait pas peur et se montrerait courageuse afin qu’il continue d’être fier d’elle. Ils entraient dans les écuries, Elea tendait parfois la main vers les quelques chevaux qui montraient leur têtes hors de leurs box, intrigués par cette petite chose qui passait près d’eux. Un garde salua Elrond et la petite demoiselle.

« Je vais apprendre à faire du cheval !! » Déclara Elea toute contente.

Un écuyer vint leur ouvrir un box avec un cheval relativement sympathique et doux, installant le nécessaire sur lui pendant que la jeune fille le caressait alors qu’il collait ses naseaux contre ses joues pour la sentir. Il ne lui était pas hostile, bien au contraire, ils semblaient déjà bien s’entendre et Elea laissa échapper quelques rires, il la chatouillait. L’écuyer fit remarquer à Elrond qu’il pouvait la laisser seule sur le dos pour faire quelques tours en prenant les rênes, mais il lui fit remarquer aussi que s’il voulait l’emmener plus loin dans la vallée d’Imladris, le temps était idéal. Cette remarque n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde, Elea se demandait s’il allait l’emmener hors d’Imladris, elle qui n’avait plus passé les portes depuis son arrivée.

« On peut aller voir les montagnes ? » Demanda t-elle avec de grands yeux brillants.

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Elea & Elrond

“Elen síla lúmenn' omentielmo.”

Alors qu'Elea et Elrond allaient ensemble aux écuries, la fillette ne cherchait pas le moins du monde à dissimuler son enthousiasme. Marchant calmement à côté d'elle, qui sautillait et s'extasiait à la moindre jolie fleur ou à la moindre musique venant d'une maisonnée, l'elfe posait des yeux affectueux sur la jeune enfant. Lui-même était passablement ravi de sortir quelque peu de la monotonie de son quotidien, son grand sourire le trahissant. Il restait toutefois serein, la posture droite comme à l'accoutumée, se contentant d'avancer pas après pas et de lancer un salut courtois aux personnes qu'il croisait et qui ployait la nuque à sa vue. Malgré sa tenue peu coutumière, il restait facilement reconnaissable, même de loin. Il put voir, cependant, le reflet de son allure dans le regard des autres, regard qui étincelait de complaisance, ce qui rendit le seigneur à la fois fier et embarrassé. Il avait conscience de donner une fausse image d'une jeunesse oubliée, il savait que ses gens s'étonnaient et se riaient gentiment de sa conduite qui n'était peut-être plus très digne d'un elfe de son âge... Elrond était un sage, un conseiller du peuple, et son rôle de guerrier était doucement mais sûrement devenu juste un merveilleux souvenir des temps anciens. Avec un soupir las, le sourire de parade de l'elfe s'effilocha sur ses lèvres, le rendant plus amer et forcé.

Aux écuries, Elea, aveugle et sourde aux soucis de son mentor, s'était ruée sur les boxes et se prit apparemment d'affection pour un cheval en particulier. Elle le caressa, riant quand celui-ci lui souffla dans les cheveux et le visage avant de poser son énorme museau tout contre sa joue. L'enfant semblait au paroxysme du bonheur, ce qui fit oublier les précédentes pensées moroses que nourrissaient Elrond. Là, un écuyer arriva, jeune et fringuant, une chevelure longue et sombre comme beaucoup de Noldor glissant dans son dos. Il avait un sourire brillant, des yeux plissés qu'on devinait d'un bleu-gris magnifique. Il parla à Elea, penché en avant pour être à sa hauteur, une main sur l'encolure de l'animal avec qui l'enfant s'était prise d'amitié. Le Seigneur avança vers eux, silencieusement, et l'écuyer mit un moment à le remarquer. Il sursauta presque avant d'incliner son torse en une rapide révérence. Elrond leva sa paume, histoire d'apaiser l'insouciant. A ce moment-là, Elea s'exclama joyeusement :

- On peut aller voir les montagnes ?

- Les montagnes ? Je...

Comprenant que cette idée ne venait pas de nulle part, le peredhel lança un regard à la fois amusé et lourd de reproche au jeune elfe à l'origine de cette nouvelle lubie. Enfin, c'était là les aléas de la vie, et Elrond comptait bien y répondre.

- D'accord, mais tu resteras en selle avec moi. Hors de question de faire une si longue route autrement. Et je tiens à d'abord voir comment tu te débrouilles.

Il se tourna vers l'écuyer, qui se raidit en comprenant que son seigneur allait quémander ses services.

- Veuillez préparer et sortir ce cheval, s'il vous plait.

L'écuyer s'exécuta aussitôt, sans se faire prier davantage. Pénétrant dans le boxe, il installa la couverture et la selle sur le dos du destrier, avant de placer le licol de chanvre sur la face chevaline et de bien serrer, sans lui faire mal, la muserolle. Relié par une corde, il fit sortir le hongre placide, d'une robe grise argentée, jusqu'au circuit en terre battue que de simples barrières délimitaient en un large cercle. L'écuyer retira l'attache et recula tandis qu'Elrond prenait Elea par la taille et, sans grand effort, la hissa sur la selle, tout contre le pommeau. A son tour, d'un bond agile, il alla s'installer à l'arrière et attrapa les rênes.

- Es-tu bien mise ? lui demanda-t-il.

Sujet: Re: Anar kaluva tielyanna Mer 2 Nov 2016 - 20:11

Anar kaluva tielyanna

Elrond & Elea

Elea était contente de voir que Elrond avait choisi ce cheval là parce qu’elle avait jeté son dévolu dessus. Mais il était si gentil avec elle qu’elle n’aurait pu en choisi un autre. La jeune fille laissa l’écuyer faire, observant les gestes pour préparer la monture et qu’elle espérait un jour savoir faire aussi lorsqu’elle voudrait se promener seule. Son père lui avait dit qu’un jour elle aurait son propre cheval et elle avait hâte de le connaitre. Elrond aida ensuite Elea à monter sur la selle, vérifiant qu’elle était correctement installée, lorsqu’il le lui demandé, c’est avec grand enthousiasme qu’elle lui répondit :

« Oui !! » Fit-elle en hochant sagement la tête

Elea était déjà montée plusieurs fois à cheval accompagnée de son père, avoir quelqu’un avec elle lui permettait de ne pas avoir peur de la hauteur qu’elle prenait à chaque fois qu’elle était hissée sur le dos de ces majestueux animaux. Monter à cheval était alors devenu l’une de ses activités favorites puisque c’était là les rares fois où on l’emmenait se balader en dehors des frontières de Imladris. Elea était d’autant plus excitée à l’idée de voir les montagnes qui avaient toujours été quelque chose qu’elle aimait admirer et qu’elle ne voyait pas depuis la vallée d’Imladris.

Elea observait le paysage fuir autour d’elle jusqu’à ce qu’ils arrivent aux portes de la cité elfique où bien entendu, on les laissa passer les portes après s’être assurés qu’Elrond ne souhaitait pas d’escorte. En tant que seigneur, le voir partir seul était toujours quelque chose qui les inquiétait mais l’ont savait toutefois sa force et sa sagesse. Elea était toujours fière d’être aux côtés d’une personne aussi importante, elle pouvait crâner un peu et jouer son rôle de petite princesse et cela l’amusait beaucoup. La jeune fille trouva comment se tenir et une fois qu’ils commencèrent à s’enfoncer dans la forêt, la jeune fille étira un large sourire. Le vent venait chatouiller son visage lorsque ses bouclettes blondes venaient lui passer devant, et au bout de quelques minutes, le paysage se découvrit sur une large plaine.

Il y avait au loin ces belles montagnes qui se découpaient dans le paysage grâce au ciel dégagé qui leur permettait de voir suffisamment loin pour les entrevoir et cela ravivait Elea.

« Regarde !!! Les montagnes on les voit là-bas !!! »

Elea ignorait de quelles montagnes il s’agissait, elle apprenait tout juste la géographie et n’avait pas vraiment le sens de l’orientation à ce moment là. Elle savait toutefois que ce n’était pas celle qu’elle voyait depuis sa maison lorsqu’elle vivait à Laketown, cette dernière lui apparaissait plus comme un rêve lointain désormais.

« Qu’est ce que tu préfères toi ? Les montagnes ? Les vallées ? Les rivières ? ou autre chose ? » demanda t-elle naïvement.

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