Csiasan • Si t'as mal, c'est que t'es encore en vie

PRÉNOM ▬ Lorsqu'on lui demande son nom, il répond s'appeler Csiasan. SURNOM ▬ Malheureusement, la plupart des gens utilisent plutôt à son égard des surnoms pour le moins péjoratifs, même s'ils sont maintenant davantage utilisés dans son dos. Il en a eu beaucoup par le passé déjà, surnoms et épithètes, des basiques comme la chose, le truc ou le monstre, jusqu'aux emphases telles que le géant, le troll ou encore le destructeur ! Ça faisait vendre, voyez-vous. AGE ▬ Il est difficile de mettre un âge d'homme à un tel visage ; la teneur de sa peau, les brûlures et les épreuves de la vie l'ont vieilli prématurément. En réalité, il a entamé sa trentaine. PATRIE, RACE ▬ Malgré tout ce que l'on a pu raconter, et ce qui se dit encore, il n'est absolument pas le fruit d'une gerbante fornication hybride. Non, il n'est ni plus ni moins qu'un homme. Cependant, de patrie, il n'en a point : aucun royaume n'a eu assez d'égard pour lui pour qu'il puisse le considérer ainsi en retour. LIEU DE NAISSANCE ▬ Il est né dans les vastes plaines de l'Est, là où les villages se déplacent avec les hommes. RANG SOCIAL ▬ Il n'a pas de rang, pas de richesses. PROFESSION ▬ Il se nourrit partiellement du fruit de sa chasse et de sa pêche et vend sa force brute contre de quoi subsister, au sens large. Cela peut aller de travaux divers tels que abattre et couper des stères de bois, jusqu'à accompagner un convoi en passant par la case aller secouer un mauvais payeur.  SITUATION AMOUREUSE ▬ Il n'a que peu connu l'amour des autres, jusque là, et à priori ce n'est pas près de changer.

VOTRE PHYSIONOMIE ▬
Il est celui sur qui l'on se retourne, celui dont on chuchote à voix basse, celui que l'on observe à la dérobée. Il est celui dont rêvent les enfants la nuit avant de se réveiller le coeur en branle et les yeux fous, celui que leurs parents mentionnent pour les faire se tenir tranquilles la journée durant. Il est celui qui, malgré ses jambes arquées, doit encore se baisser pour parvenir à entrer quelque part, les portes des humains n'étant pas faites pour sa carrure. Mais que ferait donc une monstruosité telle que lui parmi les elfes, ces créatures délicates et magnifiques ? Il reste donc à côtoyer les hommes, même s'ils n'ont rien de semblables à lui, même si leurs chambranles ne sont pas prévus pour ses vingts décimètres de haut.

VOS PARTICULARITÉS ▬
Sa stature est déjà une particularité en soi, car l'on rencontre peu de personnes aussi grandes que lui, ou tout du moins pas dans les contrées qu'il a pu traverser. Cependant, il ne s'agit pas là de sa principale caractéristique, bien au contraire. Ainsi, il ne faudra pas être bien attentif pour remarquer la laideur de cet être répugnant. Et pourtant, il est bien moins laid et ignoble aujourd'hui qu'il ne l'était il ya quelques années. Oui, croyez-moi lorsque je vous dis qu'il est possible d'être encore plus repoussant que ce qu'il n'est...
Voyez le bombement de son crâne difforme, et sur ce visage à peine humain, admirez la peau ignoblement fondue, l'absence de cette oreille qui a péri par le feu, rabougrie sur elle-même. Il s'agit la de sa plus belle oeuvre, de sa fierté autant que de sa honte. Cependant, il faut bien plus que quelques mèches de cheveux sales et gras pour cacher les marques qui recouvrent ainsi son hideux faciès.
Sur son corps de géant, peu d'entre vous auront jamais le loisir, mais aussi le courage, d'affronter la vision de cette peau tachetée, où ça et là la flamme a léché la chair pour y laisser sa trace indélébile. Peu, probablement, reconnaîtront la trace d'une lame passée au rouge. Personne, assurément, ne prendra garde aux quelques boursouflures qui y pustulent encore. Personne ne saura ne serait-ce qu'imaginer l'origine de tant d'ignominie. Mais ses difformités ont une conscience propre ; elles refusent de cesser de croître même lorsqu'il les arrache à sa chair, lorsqu'il se mutile pour trouver un semblant de forme humaine.

VOTRE STYLE VESTIMENTAIRE ▬
Csiasan ne s'encombre pas de riches vêtements, préférant les choisir pratiques et résistants... D'autant plus qu'il est loin de pouvoir trouver de quoi se vêtir partout, étant donné sa carrure ! Il porte donc de simples vêtements en tissu de coton ou parfois de lin, légèrement teintés pour la plupart en des tons bruns, verts ou encore beiges. Ses pieds s'ornent  d'une paire de bottes en cuir épais et solide, mais qui ont déjà bien vécu. Il possède également à présent une cote de maille et une armure, mais ne les porte pas en permanence.

VOTRE CARACTÈRE ▬
Il n'est pas aisé d'aller au-delà de la première impression laissée par ce géant. Mais il faut dire qu'il ne laisse pas forcément beaucoup de place à autre chose qu'à la première impression, justement. Csiasan est un homme abrupt, devenu aigri par les années passées à fouler cette terre, à affronter les épreuves et à être montré du doigt en permanence. Bourru, il présente souvent l'apparence du calme que l'on sait trompeur, de ce genre de personnes qu'il vaut mieux veiller à ne pas trop pousser dans leurs retranchements car elles peuvent passer du tout au tout sans prévenir. Il ne recherche pas forcément particulièrement la bagarre, et n'a pas le sang chaud d'un jeune haradrim prêt à tirer l'épée au moindre vent de travers. Cependant, il peut s'avérer très borné, et également relativement impatient sur certaines choses, et il est de ceux qui apprécient une bonne bagarre de temps à autres, histoire de se défouler.
La vie lui a appris à prendre soin de lui et de lui seul, car c'est ainsi que font les autres ici-bas et personne ne songera à veiller sur lui en retour. Ainsi, d'un naturel plutôt cynique face à l'humanité, il reste quelque peu... sinon solitaire au moins renfermé, même lorsqu'il se trouve avec des compagnons. Aussi, il n'est plus à quelques effarouchages près, alors il ne se gênera pas pour se montrer franc dans ses propos, et carrément grossier par moments (puisqu'on le dévisage déjà à cause de son physique, pourquoi donc surveillerait-il ses mots ?). Aussi, même s'il devrait en avoir l'habitude, et fait généralement mine de ne même plus y faire attention, il est à noter que l'attitude des gens à son égard le touche plus qu'il ne le voudrait.
Plus que tout, Csiasan reste quelqu'un d'hautement pragmatique. Pour exemple, chercher querelle contre une escouade entière d'hommes quand on est seul n'est pas pragmatique. Rester risquer sa vie quelque part pour une quelconque notion d'honneur quand on est quasi-certain d'y rester, non plus. Cette lucidité pratico-pratique fait de lui quelqu'un de peu loyal à une cause... mais un très bon homme de main, pourvu qu'on le paye à la hauteur de la tâche concernée. Opportuniste, il n'hésitera pas à retourner sa veste, mais uniquement si cela en vaut la chandelle. Il n'ira donc pas trahir quelqu'un qu'il sait bon payeur, et qui lui offre souvent du travail : ce serait alors contre-productif. En terme de travail, justement, il est quelqu'un d'efficace. Habile de ses mains, ces dernières lui sont particulièrement utiles pour passer le temps en taillant un bout de bois, comme pour manier l'épée, et tout autant pour tricher au jeu... mais vous ne l'avez pas appris de moi, bien entendu.

CE QUE VOUS AIMEZ ▬
Bouffer, Boire, se Battre, Baiser... il semblerait qu'il aime les verbe en "B" ! Si se battre est gratuit, voire profitable, que manger et boire est accessible à tous, baiser devient en revanche plus compliqué quand on a son physique. Fort heureusement, il y a des perles dans certains bordels. Ça coûte juste très cher..... Ah, oui : il aime l'argent, aussi. Pour pouvoir bouffer, boire et baiser.

VOUS AIMEZ FAIRE LA FÊTE, BOIRE, MANGER ▬
Se remplir l'estomac de plats bien chauds fait partie de ces activités qu'il affectionne. Il aime aussi boire, à flots et en quantités ahurissantes parfois. L'ivresse est douce, mais revient chère, la garce. Quant à faire la fête... S'il peut boire et manger tout son saoul sans avoir à supporter le bordel des autres personnes, il n'ira pas s'en plaindre. Par contre si c'est gratuit ou pas cher.... il supportera aisément ces inconvénients.

AVEZ VOUS DES PASSIONS DANS LA VIE ▬
Rien ne le passionne à proprement dit, dans le sens où il n'aime rien au point de pouvoir dire qu'il en éprouve carrément de la passion.

CE QUE VOUS DÉTESTEZ ▬
Il n'aime guère les surfaces réfléchissantes, pas plus que les pièces trop sombres ou la sensation d'être enfermé. Ça, avec tout un tas d'autres choses plus générales qui l'agacent profondément dans la vie de tous les jours.

AVEZ-VOUS UN BUT DANS LA VIE ▬
Rien de plus que survivre. Il serait bien naïf de croire qu'il pourrait atteindre un jour le bonheur, fonder une famille aimante ou autres balivernes de ce genre. Or, il n'est pas naïf.

PROFITEUR OU DÉBROUILLARD ▬
Il n'est pas profiteur, au sens où il n'a guère la verbe nécessaire à la manipulation d'autrui. Il faut dire que lorsqu'on se méfie de vous ou vous craint au premier regard, pour enjôler quelqu'un c'est tout de suite plus compliqué. Cependant, il saura tout de même se montrer opportuniste à l'occasion : c'est ça aussi, l'art de la débrouille.

SUR QUI POUVEZ VOUS COMPTER EN CAS DE PROBLÈME ▬
Il a appris à ne compter que sur lui-même. Ici-bas, lorsque les choses dérapent, c'est chacun pour soi. Espérer autre chose serait à la fois naïf, futile et dangereux.

COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS FACE AU DANGER ▬
De façon réaliste. La vaillance et le courage sont de bien jolis mots, mais il ne servent à rien quand on est mort. Alors, il reste toujours pragmatique. S'il aime se battre à l'occasion et n'a rien d'un poltron, il n'y a, à son sens, aucune honte à fuir ou laisser quelqu'un assumer les dégats à sa place s'il s'agit là de la seule façon de garder la vie sauve.

UN SECRET QUE VOUS GARDEZ ▬
Il reste assez secret à propos de lui-même en général. Il a assez été exposé par le passé, et la plupart des gens s'en foutent royalement, ou bien ne sont intéressés que par curiosité malsaine. Ainsi, nul ne connaît plus ni ses origines ni son périple, et moins encore le traitement qu'il s'inflige à lui-même.

QU'EST-CE QUI VOUS FAIT HONTE ▬
Plus que tout autre chose, son physique. Malheureusement, il ne peut changer qui il est, pas entièrement, et il a donc appris à vivre avec et à supporter le regard que les autres portent sur lui.

QUEL TYPE D'ARME AVEZ-VOUS ▬
Il a longtemps utilisé ce qui lui passait sous la main, ou ce que l'on daignait lui prêter. Aujourd'hui, il a sa propre épée, sa propre armure et sa propre hache.... certes, toutes ont été volées, mais leurs propriétaires n'en ont plus la moindre utilité, croyez-moi.

QUELLE EST VOTRE PEUR ▬
Il aimerait dire simplement qu'il n'a pas peur : qu'il fait peur. Mais comme tout un chacun, il a ses propres angoisses, ses bêtes noires. Parmi elles, être à nouveau enfermé. C'est pourquoi il aura recours aux pires choses plutôt que de subir la geôle.

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VOUS ET LA TERRE DU MILIEU ▬
Franchement, il sait qu'il ne faut pas se fier à tous les on dit et cancans qui traînent... Néanmoins, il semble qu'il soit de plus en plus nécessaire de prévoir une certaine forme de sécurité dès lors que l'on a besoin de s'éloigner des territoires habités... ce qui arrange grandement ses affaires, donc il ne va pas s'en plaindre. Pour ce qui est du grand destin de cette terre.... tant que lui-même parvient à vivre convenablement et jusqu'à un âge honorable, il n'en a pas grand chose à faire.

Un enfant sans nom était venu au monde dans les vastes plaines de l'est, alors que l'automne était déjà arrivé. Il n'était pas le premier de sa famille, ce qui explique sans nul doute le long regard que ses parents avaient échangé lorsqu'ils avaient vu le petit être chétif qui était sorti du ventre de sa mère. Sans nul doute, cet enfant-là ne passerait pas l'hiver. Alors, il était inutile de lui donner un prénom. De même qu'il était inutile de s'y attacher. Il était en effet né faible, petite chose grêle et émaciée qui ne laissait en rien présager de la stature qu'il arborerait plus tard. Sur sa carcasse chétive, une peau si blême qu'elle en était diaphane se tendait sur des os qui semblaient menacer de vouloir la percer. Une peau qui très vite commença à brunir, mais seulement par endroits. Il avait en effet à peine quelques jours que déjà des tâches brunes, d'abord petites, commencèrent à s'étaler sur son corps décharné. Certaines restèrent de taille réduite, d'autres grandirent jusqu'à mesurer plusieurs centimètres. Les parents ne s'en inquiétèrent guère, ayant déjà fait une croix sur le garçon pour s'atteler plutôt à produire un autre fils, qui serait plus fort que son prédécesseur. Ils avaient besoin de mains et de muscles pour s'occuper des bêtes, mais aussi tout simplement pour survivre à leurs vies de nomades.

Mais contre toute attente, ce garçon-ci survit. L'enfant rachitique prit une forme décente. Le gamin gringalet grandit. Entre temps, ses parents avaient eu le temps d'en faire deux autres. Deux pour lesquels ils n'avaient pas eu à se poser de questions, deux qui n'avaient rien coûté en consultations de guérisseurs sans réponse. Laissé pour compte par sa propre famille, celui qu'on appelait toujours "le gamin" après plusieurs années était loin d'être le plus intelligent de la fratrie... Mais il avait bon coeur, et il se prit à donner deux fois plus, travailler autant de fois plus dur. Il ne serait pas une ombre parmi les siens...
Si ses efforts avaient d'abord payés, par l'attribution d'un prénom comme par le dessin de muscles durement gagnés à la tâche, Csiasan restait celui que l'on mettait à part à cause de sa différence mais aussi de son retard mental, et que ses frères et soeurs moquaient facilement tant pour ses bêtises que pour ses taches, l'enjoignant à aller dormir avec les chevaux qui partageaient cette robe.
Son retard disparu avec les années... Mais le reste en revanche ne s'arrangea pas lorsqu'à l'aube de ses douze ans, il se mit soudain à grandir de façon plus spectaculaire que ce que ses proches avaient vu jusqu'alors sur un autre garçon. Les regards changèrent, insidieusement, mais ce ne fut que lorsque les familles qui les accompagnaient remarquèrent l'apparition des premières boursouflures sur son corps que tout changea. Son voeu avait été exaucé, mais pas de la façon dont il l'entendait. Il aurait finalement préféré rester invisible à présent que l'on chuchotait dans son dos à tout instant. A présent que l'on disait que sa poussée de croissance n'était peut-être pas une bénédiction. Que tout cela était probablement un signe des Dieux.  Qu'il était peut-être contagieux. Que Yavanna l'avait maudit, lui et sa famille.
Lorsque sa famille regroupa leurs affaires pour partir la fois suivante, on mit Csiasan devant le fait accompli. Il ne les accompagnerait pas.

Il fut ainsi banni de sa communauté et laissé, seul, avec simplement quelques maigres provisions et une monture. Fort heureusement, il avait assez parcouru les terres pour savoir où il se trouvait et où il pouvait aller. Ou du moins, c'est ce qu'il avait cru. Car il n'avait pas la sagesse de ceux qui savent prendre leur temps pour aller loin. Son cheval péri d'épuisement avant d'avoir fini le voyage, ses vivres s'envolèrent. Il erra un moment, jusqu'à ce que sa route croise celle d'un tout petit convoi. Il y eu des murmures, une discussion à voix basse, avant que le patriarche ne lui fasse signe de monter avec eux.
Des âmes charitables, enfin. Le jeune garçon les remercia du plus profond de son coeur alors qu'on l'accueillait, le nourrissait, lui fournissait de quoi se reposer. La famille effectuait un long périple à des fins commerciales. Il choisit de rester avec eux et de repayer avec honneur la bonté dont ils avaient fait preuve à son égard, soignant les bêtes et s'occupant de chaque tâche qui était à sa portée. Pour autant, on lui demanda bientôt de ne pas sortir lorsqu'ils approchaient de villages ou de peuplements. Il faut dire que sa "malédiction" avait pris de l'ampleur. Les boursouflures avaient crû en nombre comme en taille et colonisaient à présent non seulement son torse mais aussi une partie de son visage encore juvénile, mais qui jour après jour devenait un peu moins semblable à lui-même. Mais il ne s'agissait pas là de la seule raison pour laquelle il n'avait pas le droit d'accompagner ceux qui l'avaient recueilli presque un an auparavant. Malheureusement, il en prit conscience trop tard. Un homme du Rohan était venu dîner avec eux la veille et ne l'avait pas lâché du regard. Csiasan comprit pourquoi lorsque, alors qu'on lui faisait signe d'entrer dans une sorte de roulotte qu'il ne connaissait pas, la porte se referma derrière lui.. Il ne vit pas l'échange, mais pu entendre à travers le bois les derniers mots d'un échange qui semblait fructueux. Il avait été vendu.

Il ne comprit pas tout de suite que l'endroit où il se trouvait n'était pas une simple caravane comme toutes les autres. Celle-ci se fermait de l'extérieur, comme il l'avait vite découvert, ne disposait que d'une minuscule fenêtre mais surtout, l'on pouvait en ouvrir une façade entière pour en laisser voir le contenu, pris derrière d'épais barreaux. Cela, il le découvrit le lendemain, lorsqu'un visage inconnu ouvrit le panneau pour lui tendre de l'eau et du pain. Là, on lui prodigua divers conseils sans écouter un mot de ce qu'il tentait de dire. Ne pas tenter de s'échapper. Gagner son dû s'il voulait manger.
C'est ainsi qu'il fut trimballé sur les routes pendant des années durant, devenant l'une des attractions de ce qui n'était ni plus ni moins qu'un cirque itinérant. Il commença comme l'Homme le plus horrible d'Arda, avant de prendre différentes appellations tandis que celui qui commentait ce qu'il était testait les réactions du public. Il eut bien des noms, mais jamais le sien. Bien des titres, mais jamais celui d'homme. Le maudit, le géant pourfendeur d'hommes, le semi-troll et j'en passe. Et pendant ce temps, il continuait de se déformer, de se défigurer. Son affliction faisait le bonheur de tous. Du public horrifié, de son propriétaire, qui s'en mettait plein les poches. Et lui, restait en cage ou enchaîné. Précaution, disaient-ils. On le frappait, le battait, s'il n'avait pas été assez terrifiant, s'il n'y mettait pas du sien pour faire peur au point que les femmes blémisent d'horreur, au point que les enfants en pleurent. S'il osait parler au public, montrer qu'il était capable de pensées. Puis il y eut ceux qui souhaitaient payer pour se mesurer à lui, tandis qu'il restait solidement enchaîné, les entraves l'empêchant de se défendre correctement.
Tous n'étaient pas ainsi, heureusement. La plupart des gens du cirque restaient simplement indifférents à son égard, d'autres osaient montrer un soupçon de compassion. Et il y avait, par dessus tous les autres, celle qui égayait ses jours et ses nuits. Appoline avait un numéro de voltige monté et elle était la plus belle créature que la terre du milieu ait jamais porté (à ses yeux tout du moins). Il la regardait s'entraîner, souvent, veillant à n'y pas trop paraître néanmoins, pour éviter les ennuis. Ils n'avaient, l'un dans l'autre, eu que peu de contacts directs, mais tous avaient été courtois et s'il ne se faisait aucune illusion, cela suffisait à simplement rendre la vie un peu moins amère et ses rêves un peu moins froids.

L'attaque vint de nuit, alors que tous dormaient. Plusieurs furent égorgés dans leurs sommeils avant que le tintamarre ne réveille les autres. Des bandits de grand chemin, touchés par le manque d'affaires, avaient vu dans leur campement isolé une opportunité à ne pas louper. Beaucoup se contentèrent de fuir l'endroit dans l'idée de revenir récupérer ce qu'il resterait plus tard, d'autres tentèrent de s'opposer et périrent. Les cris de femmes violentées s'élevèrent lorsque la bataille prit fin. Mais personne n'avait pensé au bon vieux monstre, toujours encagé, incapable ni d'abandonner les lieux, ni d'aider. Pour autant, il n'allait pas laisser passer cette occasion. Alors, il appela, héla les hommes qui n'avaient jusqu'alors pas fait attention à lui. Il eut droit à quelques « Woah » ainsi qu'à des rires. Mais il savait parfaitement comment capter leur attention. « Je sais où est l'argent. Vous me sortez de là et je vous montre. »
Ce ne fut pas bien difficile. Les brigands trouvèrent la clef sur le cadavre du directeur, le libérèrent. Et il tint sa parole, leur montra la cache où reposait la caisse. « Tu vas aller où ? » interrogea l'un des coupe-jarrets. « Ailleurs. » fut la seule réponse qu'il obtint. Alors, on discuta rapidement, mais pas dans son dos comme à l'habituée : de face cette fois. Et on lui proposa de rester avec eux, car une figure pareille pouvait être utile, selon eux.

Et utile, elle le fut. Quoi de mieux qu'une telle ignominie pour faire fuir les pleutres, éviter les efforts inutiles ? Ses excroissances n'avaient jamais cessé de pousser, pullulant en nombre et en taille sur son corps comme sur son visage depuis longtemps difforme. Csiasan récupéra des armes, ici et là, abandonnant souvent la dernière au profit d'une autre. Ses nouveaux compagnons lui permirent d'apprendre à se défendre comme un homme, plutôt qu'une bête. Il ne fallait pas, après tout, que leur nouvel atout périsse bêtement. A présent bien moins naïf que ce qu'il avait pu être par le passé, Csiasan savait tirer profit de cette collaboration sans se faire d'illusions. D'eux, il n'apprit pas seulement le combat, mais aussi la posture, les termes, la profession. Le tout en sachant pertinemment que si leurs aventures venaient à filer un mauvais chemin, il serait le premier à être mis sur la touche, et en veillant donc à surveiller ses arrières.

Les hommes étaient arrivés depuis peu à Calembel, au Gondor. Les vallées découpées de rivières et de routes étaient parfaites pour arrondir les fins de mois honnêtes en attaquants les convois qui semblaient peu protégés. Cependant, la rumeur d'une petite troupe accompagnée d'un monstre à forme humaine s'était propagée plus rapidement que prévu... Et c'est ainsi qu'un soir où le repas avait été plus que copieusement arrosé, il fut arrêté et remis à la justice. Que pouvait-il faire d'autre, alors, que plaider sa cause en échangeant sa peine contre les noms de ses compagnons ? Oui, cette fois, ce fut lui trahit. Mais il ne pouvait guère aller à l'échafaud sans rien tenter. Ainsi amené devant le juge seigneurial, il avait donc gagné du temps en négociations, notamment en dénonçant sans grand complexe, avant de finalement feindre un malaise dû à son affliction alors que l'heure du repas était déjà bien entamée. Puis il avait profité du trouble causé et du peu de sécurité effective, notamment en dehors des salles de détention et d'audience pour échapper à ses examinateurs.

Il avait alors quitté la ville au plus vite, pour se retrouver à faire le point au-dessus d'un feu de camp, à plusieurs lieues de là. Il serait recherché, sans nul doute, et mentir ne servirait à rien : tout était écrit là, sur son visage, à la portée de tous. Alors, et seulement alors, face à l'urgence et à la crainte d'une peine trop lourde pour lui, il se décida. Il se rappela des souvenirs d'une blessure cautérisée à la lame rouge. Se remémora les paroles moqueuses d'Amory, qu'il venait d'envoyer à la justice, ça t'arrangerait presque. L'idée n'était pas neuve. Il n'avait simplement jamais eu le courage de la mettre à exécution jusqu'alors. Ce fut ainsi, au milieu d'un campement de fortune, qu'il porta pour la première fois la lame et le feu contre sa propre chair. Qu'il se mutila en hurlant à la lune, coupant d'une dague rougie chacun des bourrelets qui lui mangeaient le visage avant de s'évanouir finalement, la tête la première dans les cendres et les braises encore chaudes qui terminèrent de brûler la bouillie qui lui servait de figure.  Ce fut ainsi qu'il passa du statut de créature hideuse à celui d'estropié. Toujours moche certes, mais bien humain.

Peu partisan des risques inutiles, Csiasan quitta malgré tout la province, puis le royaume, au plus vite. Il se rendit en Eriador pour un temps, où il prêta ses bras à diverses fermes en recherche de saisonniers, mais aussi aux ports marchands où son faciès semblait à peu près se mêler aux trombines des marins. S'il avait tenté de se faire embaucher parmi eux, l'expérience d'une journée entière à vider ses tripes par-dessus bord refroidit ses ardeurs et il choisit dès lors de rester parmi les hommes à terre. Opportuniste et travailleur, il sut rapidement se placer et offrir ses services aux plus offrants, jusqu'à conclure de juteux accords avec des firmes de transport ayant besoin à la fois de main d'oeuvre et de sécurité.
Entre deux voyages, Csiasan dilapide son argent en jeux et plaisirs divers, s'occupe à de menus travaux pouvant également rapporter et tire l'épée pour les meilleurs causes... celles qui rapportent.

Spoiler:

Maintenant mon brave, je t'invite à te créer une fiche de relationship ici ; c'est conseillé pour te dépatouiller des relations de ton personnage ! ici, tu pourras lister tes RPs en tout genre, encore une fois pour voir clair ! Pense à mettre les liens vers ta fiche et ces différentes petites choses dans ton profil, c'est bien pratique !
Il y a aussi la possibilité de se créer un journal intime ici, pratique si tu veux t'occuper en attendant une réponse de ton coéquipier de RP.  Quand à cette section, il t'est possible d'y passer des petites annonces comiques, qui défileront sur le forum. Ah tiens, tant qu'on y pense, ça te dit, un rang ? Vas-y donc.

Plus sérieux à présent ; si tu as un personnage en lien avec le tien et que tu veux le proposer aux autres joueurs, tu peux créer ton propre prédéfini ici ! Enfin, quand l'envie de RP te prendra, tu pourras alors te diriger par là pour faire une petite demande pour ceux qui pourraient être intéressés !

Maintenant, préparez vos bières et autres boissons alcoolisées car voilà la partie la mieux arrosée ! Je t'invite à flooder un max pour faire vivre le forum, ainsi que de jouer aux jeux ; ça ne prend que quelques secondes par jours/postes, et en plus, ça te fait grimper le nombre de messages pour d'éventuels doubles comptes ! Ah et tant que j'y pense ! N'oublie pas de voter, ça pourrait de permettre de gagner des cadeaux trop cool ! N'oublie pas non plus d'aller t'informer sur ce que sont les points de réputations, et ce que tu peux aussi gagner avec ! Et si tu es téméraire et veux t'amuser à relever des défis, vas-y, n'hésite pas !

Et voilà, je t'ai tout dit à présent. J'espère que tu t'amuseras bien parmi nous, Csiasan... En espérant que tu survives en Terre du Milieu !