Sujet: Les Chevaliers de Yavanna (Intrigue III) Dim 25 Fév 2018 - 16:37
Les Chevaliers de Yavanna
Δ Radagast
La musique de l'orgue enflait, roulait sous la voûte de pierre, vibrant dans la tour comme dans une cathédrale.
"-Mon Seigneur, les gens sont inquiets, au village."
Les doigts du magicien blanc parcouraient un clavier qu'ils connaissaient par coeur, faisant tourbillonner les gammes et valser les mélodies. La musique complexe de l'instrument vibrait aux oreilles de Saruman comme un hymne brillant de divers sentiments mélangés avec élégance.
"-Des mouvements suspects ont été repérés, aux frontières de Fangorn."
Les tuyaux de l'instrument soufflaient leur musique, chantant comme une choral dont chaque variation du thème répondait à la moindre inflexion des doigts de l'Istar. L'intensité augmentait, le choral hurlait, les tuyaux grinçaient.
"Les Ents se lèvent. Ils quittent les bois, pour marcher sur nos terres !"
Le magicien enfonça brutalement ses doigts sur les touches de l'orgue, plaquant rageusement un accord sur l'instrument. Il se tint ainsi quelques instants, courbé au dessus de son clavier, les yeux fermés. Puis, une fois l'accord éteint, il se leva lentement, et attrapa un verre de vin posé sur une table non loin. Il en prit une gorgée, et tranquillement, se dirigea près de la fenêtre. Au travers des vitres, son regard se porta vers l'horizon bleuté, avant de redescendre aux limites de son domaine. Au delà de ses jardins et de ses murs s'étendait Fangorn. La forêt était vieille, vaste. Il fut un temps le magicien se promenait régulièrement sous son ombrage, non pas pour le simple plaisir d'admirer trois pâquerettes et deux écureuils, mais parce que cette forêt était aussi le refuge de forces anciennes, aux connaissances vastes et la mémoire remarquable. Un murmure enflait, depuis peu.
Au départ un simple chuchotement entre commères, puis des ragots entre vieillards, des discussions entre enfants, et des sujets d’inquiétude pour adultes. Les vieilles légendes étaient ressortis de la mémoire des doyens des villages: les paysans marmonnaient des histoires de démons, les citadins faisaient la sourde oreille. Pour qui sait écouter, on entendait parfois des racontars sur des mauvais esprits porteur du courroux des forêts, des génies maléfiques attaquant et détruisant des fermes. Tant et si bien que les corbeaux d’Orthanc étaient venus lui murmurer quelques mots à l’oreille.
Saruman renifla, méprisant.
Des Ents. Voilà ce qui préoccupaient le monde. Une poutre pourrissante qui s’effondre, et les Ents se réveillent. Un sillon inconnu dans un champs, et les Ents marchent. Des poneys paniqués, et les Ents attaquent.
Des Ents, qui pour autant ne rassurait pas le moins du monde le Magicien. Car il ne connaissait pas beaucoup de motifs qui éveillerait les Ents (le plus évident étant Sauron lui-même). Or, si le Déchu parvenait à s'approprier le pouvoir de Fangorn, il se retrouverait avec un avantage bien trop important, et un atout majeur dans sa manche. Saruman posa son verre, puis quitta la pièce.
Il n'avait jamais vraiment pris les Ents très au sérieux. C'était des êtres lents, gardiens d'arbres millénaires: l'action n'était ni leur mot d'ordre, ni leur domaine de prédilection. Présents depuis plus longtemps que Saruman sur la Terre du Milieu, ils s'étaient révélés de précieuses sources de savoir, autant sur l'histoire du monde (celle à laquelle l'Istar n'avait pu assister), que sur l'herboristerie (c'était d'eux, en majeure partie, qu'il tenait ses connaissances en botanique et en poisons).
Drapé d'une toge blanche, armé de son bâton et de quelques sortilèges et artifices glissés dans ses poches, le magicien quitta Orthanc. Si jamais ils devaient prendre les armes, le Magicien Blanc reconnaissait cependant en eux un potentiel de destruction formidable. Les Ents étaient la Nature: dans toute sa rage, dans toute sa puissance. Il ne fallait pas que Sauron leur mette la main dessus. Jamais.
Le soleil était encore haut dans le ciel, mais la forêt semblait passablement sombre pour autant. Les ombres jetés par la voûte végétale dessinaient des arabesques complexes au sol, comme une cage dont les troncs millénaires semblaient être les gardiens. Le magicien blanc avançait prudemment: à plusieurs reprises, il vit un animal s'éclipser à la limite de son champ de vision. Il envisagea un court instant de se dissimuler à la forêt: mais si il venait à se faire prendre, caché par magie dans le royaume des Ents, cela pourrait passer pour une insulte. Et il était là pour tirer les choses au clair. Pas pour offusquer les esprits de Fangorn.
Soudain, quelque chose frémit à la limite de ses sens. Le magicien blanc s'immobilisa, aux aguets, cherchant à définir la perturbation. Il y avait à proximité une présence ancienne, plus vieille que la forêt, que les Ents. Que le reste de la Terre du Milieu et d'Arda, en vérité. Cette aura, qu'il sentait dans la terre et entendait dans le vent, était de celle qu'il n'avait pas ressentie depuis longtemps. De celles qui dépassaient tous les grands Hommes et grands Elfes de cette Terre. De celles qui étaient véritablement son égale. Il savait exactement qui était arrivé à Fangorn. Le Chef de l'Heren Istarion fit une grimace.
♦ PSEUDOs : Leev&Luciole ♦ MESSAGES : 456 ♦ RÉPUTATION : 989 ♦ AVATAR : Sylvester Mccoy ♦ DC & co : - ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Istar — ORIGINAIRE DE : Valinor — ÂGE DU PERSO : Vieille branche fossilisée — RANG SOCIAL : Modeste Magicien — MÉTIER PRATIQUÉ : Mage et protecteur des étendues sauvages & Guérisseur des petites et des moins petites créatures & Membre fantomatique du Conseil Blanc & Messager des bonnes et des mauvaises nouvelles. — ARMES DU PERSO : Il n'aime pas les armes. Aussi, les choses les plus dangereuses qu'il porte sont des couteaux pour la cueillette ainsi que son bâton de magicien. — ALLÉGEANCE〣GROUPE : Du côté de la lumière et des p'tites bêtes. — VOYAGE AVEC : Des lapins, un hérisson, une famille d'oiseaux, des grenouilles et quelques souris. — AMOUREUSEMENT : Mère Nature, la seule et l'unique !
Sujet: Re: Les Chevaliers de Yavanna (Intrigue III) Mar 27 Fév 2018 - 16:19
Saruman & Radagast
« I think that you and I are destined to do this forever. »
La mésange t’en avait glissé quelques mots, le cerf t’avait fait part de sa frayeur et le renard de ses questions. La brise apportait des murmures anxieux et une odeur de peur, puis la végétation autour de toi commençait à ternir. L’ensemble de la création semblait vouloir te prévenir des choses étranges qui se déroulaient plus au sud et pourtant, très peu réalisèrent que tu le savais déjà. Un bourdonnement s’était installé, comme une ruche en effervescence continuelle. Le son avait pris possession de tes neurones, ses racines s’enfonçant dans ton subconscient et ne voulant plus bouger. Ce brouhaha incessant te gardait éveillé pendant de longues heures et, quand tu arrivais enfin à te laisser aller au sommeil, des gémissements se joignaient à tes rêves, les peuplant d’images lugubres. Tu avais toujours été proche de la nature, de ses élans créateurs, mais aussi de sa fragilité. Tu communiais avec les espaces sauvages depuis déjà si longtemps que la moindre perturbation pouvait difficilement passer inaperçue. Dans ce cas-ci, quand bien même tu aurais voulu l’ignorer, les plaintes des arbres vibraient dans ton esprit comme la mouche prisonnière d’une toile d’araignée.
Quelque chose voulait te faire sortir de ton terrier, menaçant même ton repos pour t’inciter à bouger. Tu n’étais pas encore certain de la nature du trouble qui sévissait à Fangorn, mais une chose était claire : c’était important. Dès que tu mettais les pieds dehors, un picotement se faisait sentir sur ta peau lorsque ton regard se posait en direction de la vieille forêt. Cette fois, cher magicien brun, tu n’échapperais pas à cet étrange appel… Le reflet sur la surface du ruisseau te renvoyait l’image floue de ton visage fatigué, de grands cernes violacés soulignaient ton regard encore vif. Tu plongeais tes doigts sales dans le liquide, puis portas le liquide cristallin à tes lèvres pour te désaltérer. Ensuite, tu t’aspergeais le visage pour mieux te réveiller. Tu n’étais pas encore arrivé à destination, mais les lapins de Rhosgobel ne semblaient pas encore souffrir de ce voyage. C’étaient de robustes créatures après tout ! Cependant, tu commençais à te demander s’il ne serait pas mieux de faire le reste du chemin à pied à cause du danger qui t’attendait peut-être au bout. Dans un autre ordre d’idées, avoir ton véhicule à porter de main pouvait aussi être très utile. Et puis, si les Ents étaient suffisamment agités pour attaquer un petit groupe de mammifères comme ton attelage, alors oui, il y avait du souci à se faire !
Quant à toi, tu ignorais comment les Ents allaient réagir à ta présence. Tu avais toujours entretenu une heureuse amitié avec les Grands Arbres dont les discussions, bien que longues, furent toujours bien agréables. De par vos aspirations et peut-être vos relations avec ta protectrice céleste, tu n’avais jamais trouvé querelle avec les géants de bois. D’ailleurs, cet amour pour la faune et la flore ne datait pas d’hier. Cette passion t’avait vite rempli le cœur et la tête d’idées t’éloignant des tiens, mais aussi des autres. Aujourd’hui, en une rare occasion, ton allégeance aux protégés d’Yavanna te permettait aussi d’aider les Peuples Libres, chose que tu ne réalisais pas encore puisque très peu au courant des racontars de village. Tu repris la route donc, accompagné de ton excentrique char et tu ne tardas pas à pénétrer dans ce mystérieux endroit qu’on appelait Fangorn. L’air était lourd et la lumière du soleil peinait à se frayer un chemin à travers les feuillages. La forêt te donnait l’impression d’être entré dans une très vieille bibliothèque où la poussière et le poids du temps pouvaient se faire sentir dans chaque recoin. Tu fis signe aux lapins de s’arrêter et tu descendis du traineau. Tu leur conseillas d’attendre à la lisière en leur promettant que tu les appellerais si tu avais besoin d’aide.
Tes doigts se resserrèrent autour de ton bâton de magicien et tu commenças ton exploration des lieux, confiant que tu finirais bien par tomber sur quelque chose. Les plaintes dans tes oreilles, celles qui te harcelaient depuis plusieurs jours déjà, étaient toujours aussi pressantes. Tu marchais donc lentement, déposant parfois ta paume sur le tronc d’un arbre pour en sentir la vitalité à travers tes doigts ; la sève qui s’écoulait sous l’écorce ou les vibrations des insectes qui y vivaient. Il t’arrivait parfois de t’accroupir sur le sol pour y coller ton oreille, restant attentif à ce que tu appelais le pouls de la forêt. Pourtant, ce n’est pas l’essence des arbres que tu captas, mais plutôt la présence d’une ancienne figure de ton passé, présent et probablement futur. Tu te redressas d’un bond, par surprise, mais aussi avec une pointe d’agacement. « Hm. » Tu n’étais pas dupe, tu savais qu’il viendrait un jour où tu devrais affronter le regard d’acier du magicien blanc. Tu aurais simplement préféré que ce ne soit pas de sitôt. Il était inutile d’essayer de l’éviter, il avait probablement senti ta présence aussi bien que tu avais senti la sienne. Après tout, c’était peut-être le destin. Il y avait un mystère à résoudre et l’aide de Curunir ne serait pas de trop. Un profond soupir plus tard, tu décidas de marcher à sa rencontre et, au bout de quelques minutes, tu repéras ses grands drapés blancs à travers la verdure. « Cela fait longtemps… » Tu tentas un sourire plein de politesses, doutant qu’il ne trouve son égal sur les traits de Saruman. Tu détaillas le magicien des yeux, renforçant l’idée qu’il était toujours aussi imposant de par sa prestance. Cela dit, un léger sentiment de joie te permit de soutenir son regard. Malgré la tension dans tes muscles, il n’était pas totalement déplaisant de le revoir. Néanmoins, comme à chaque fois que vos routes se croisaient, tu te sentais obligé de justifier tes agissements. « Les Ents sont agités. » Tu lâchas cette information comme si c’était suffisant. Comme si ces quelques mots pouvaient expliquer à eux seuls ta présence alors que tu brillais par ton absence depuis des années. Tes doigts pianotaient sur les manches de ton bâton et tu te mis à regarder la chenille qui montait sur la fougère à côté de toi avec attention, essayant de contrecarrer ce malaise grandissant.
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Sujet: Re: Les Chevaliers de Yavanna (Intrigue III) Mar 27 Fév 2018 - 18:57
Les Chevaliers de Yavanna
Δ Radagast
Saruman détailla le Magicien Brun des pieds jusqu'à la tête. Radagast, Maître des Couleurs et des Formes. Radagast, l'Ami des Animaux. Radagast, l'Elu d'Yavanna. Radagast, le mangeur de champignons. Radagast, l'Istar absent. Il retint un commentaire acerbe. Voir deux. Voir trois. Il haussa cependant un sourcil ouvertement désapprobateur, dardant un regard légèrement moqueur sur son compagnon. Evidemment qu'il était au courant pour les Ents, sinon pourquoi serait-il ici ? Pour regarder une chenille escalader des fougères ?
-Longtemps est un léger euphémisme. grinça-t-il.
Le Magicien Blanc se redressa, sondant Aiwendil du regard. Pendant une fraction de seconde, sa désapprobation avait repris le dessus. Mais ils étaient tous deux ici pour une raison, et il n'était pas celui qui avait convoqué Radagast. Or voir l'autre magicien hors de son trou sans raison semblait rigoureusement impossible. Il pencha la tête, l'air inquisiteur. L'autre semblait fatigué. Et légèrement nerveux. Saruman fronça légèrement les sourcils.
-Elle t'a appelé. Puissamment, à en juger par tes cernes.
Sa voix n'était pas moins froide, ou moins acérée: mais au moins le ton moqueur avait-il disparut. Il ne remettait pas en cause les qualités de médium de Radagast: son lien avec la Nature était fiable et puissant. Après tout il n'entendait pas lui-même ces voix dans le vent et dans les arbres, ces chœurs de lamentations qui avaient traînés le Magicien Brun jusqu'ici. Le chant des olvars et des kelvars était une musique dont il connaissait quelques notes, mais surtout une symphonie qu'il n'avait jamais entièrement comprise. Et c'était cette musique qui avait attiré Aiwendil ici. Saruman pencha légèrement la tête. La situation était grave, pour que le Magicien Brun ait quitté Rhosgobel. Quelque part dans ses yeux, loin sous leur aspect de puits d'obsidienne, s'enflamma une étincelle de curiosité.
-Que sais-tu, exactement ?
Toujours en parlant, le magicien déploya une fine couche de magie autour de lui. Ses robes se firent plus discrètes, sa présence aussi. Ce n'était pas suffisant pour le dissimuler aux sens de Radagast ou des Ents, mais c'était juste assez pour l'intégrer dans le paysage de la forêt et le rendre moins menaçant qu'il n'aurait pu être. Ils pourraient alors se déplacer discrètement à la recherche d'indices, sans êtres embêtés par la faune et la flore (et si un Ent leur tombait dessus, ils n'auraient pas l'air d'intrus. Du moins, pas l'air d'intrus dotés de mauvaises intentions). Saruman jeta un coup d'oeil à la ronde, l'air d'essayer de percer les bois de son regard.
-Fangorn m'inquiète. Des ombres ont fait leur chemin sous ses branchages; et des rumeurs racontent que ses gardiens se mettraient à attaquer des villages humains. Des sillons étranges dans les champs, des structures marquées de profondes traces dans le bois, des troupeaux effrayés par une présence invisible... Si les gardiens de la forêt délaissent leur tâche, il est de nôtre devoir de les remettre sur le bon chemin.
Il accentua légèrement les mots "nôtre devoir", presque négligemment. Le magicien tourna à nouveau la tête vers Radagast. Il allait avoir besoin de toute l'aide disponible. De plus, Radagast pouvait s'avérer utile: ses connaissances et sa prédisposition naturelle avec le monde d'Yavanna était un atout que Saruman ne laisserait pas filer facilement. Il pencha la tête légèrement, observant la chenille qui depuis le temps avait fini de grimper sa fougère.
-Sens-tu quelque chose d'anormal ? Et si possible d'utile ?
Sujet: Re: Les Chevaliers de Yavanna (Intrigue III) Jeu 1 Mar 2018 - 10:52
“Les Chevaliers de Yavanna”
Intrigue des Ents
La forêt était ancienne, bien plus ancienne que bon nombre de choses en ce monde et si autrefois elle avait couvert presque la moitié d’Arda, ses ramifications s’étaient réduites. On avait coupé des arbres, déracinés des souches pour bâtir des maisons et favoriser le progrès. Le progrès avait chassé les Onodrims de leurs terres et ils s’étaient réfugiés là, pour protéger leurs petits olvars, attendant le retour de leurs femmes. Mais le temps avait passé et seul le mal et l’obscurité les avaient rejoints. Les branches craquaient sous le vent, recouvertes de mousses et de poussières, le soleil avait du mal à percer la frondaison des arbres. Des choses nouvelles avaient de nouveaux élu domicile dans la forêt et elles n’étaient pas les bienvenues. Une tension était palpable, la forêt semblait sur ses gardes, attentive, presque agressive par endroits.
Le berger veillait toujours au bien-être de son troupeau.
Si la présence des magiciens dans les bois n’était pas passé inaperçue, eux non plus ne manqueraient pas de voir ce qui se jouait dans les fourrés. Si les Istars étaient attentifs, tandis qu’ils foulaient la mousse et l’humus formé par les feuilles mortes et les écorces tombées, ils pourraient entendre des craquements bien différents au bruit de branches sèches. Des craquements plus sourds qui se révélaient être en réalité des os. Des ossements trop petits pour être ceux d’un homme et trop grand pour être ceux d’un enfant. C’était là des os appartenant à des créatures néfastes dont la présence au sein de ces bois était inconvenante. Les arbres semblèrent murmurer un mot, porté par le vent : orcs. Et si les chevaliers de Yavanna étaient toujours plus attentifs ils remarqueraient qu’à la lisière de l’ancienne forêt et les maigres passages qu’ils avaient pu se frayer en pénétrant dans Fangorn, que leur chemin était en réalité parsemé de cadavres, plus ou moins vieux, plus ou moins morts. De larges sillons sortaient de la forêt et d’autres semblaient se diriger au cœur de cette dernière, des orcs morts dans leurs traces. Ces derniers avaient été écrasés, démembrés, projetés contre des ronces et racines épaisses. Quelqu’un ou quelque chose voulait protéger la forêt des intrusions ennemies. Pour ces immondes créatures qui agonisaient encore lentement, un orc crachait du sang, percé par une racine en plein milieu du thorax. Il ne lui restait plus que quelques secondes avant de s’éteindre Si les Maiars souhaitaient le questionner, ils apprendraient sans doute que les siens avaient été attaqués par les arbres eux-mêmes, mais que bientôt ces derniers disparaîtraient. Le Nécromancien y veillerait.
Radagast
Garde Forestier ♦️ Istar
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Sujet: Re: Les Chevaliers de Yavanna (Intrigue III) Dim 4 Mar 2018 - 21:23
Saruman & Radagast
« I think that you and I are destined to do this forever. »
Cela aurait pu être pire. En tout cas, tu t’attendais à pire concernant la réaction du Magicien Blanc. Tu redoutais des paroles que tu savais avoir mérité par tes actes ou plutôt l’absence de ceux-ci. À ton grand soulagement, ta faute s’éclipsait devant l’urgence de la tâche ou alors, c’était ta tête d’insomniaque qui plaida la clémence à ta place. De toute manière, ta répartie n’avait jamais été l’égale de celle de Saruman. Plaider ta cause aurait été peine perdue ! Il est vrai que tu avais entendu un appel venu du tréfonds de la terre, voire de plus loin encore. Tu n’avais pas osé mettre de nom sur ces avertissements, car si faire face à Saruman t’avait créé de l’anxiété, devoir répondre à ta protectrice créait une forte crainte. Et si tu l’avais déçu ? Il valait surement mieux ne pas trop y penser... À l’instant, tu pouvais simplement espérer que ton expérience d’exilé puisse servir aux vues de ces étranges circonstances. D’ailleurs, ton collègue magicien ne tarda pas à te questionner et à chercher des réponses, mais tu ne détenais pas encore la vérité, tout au plus quelques impressions ainsi que des théories. « Tout ce que je peux te dire, c’est que je sens un sentiment d’urgence qui plane tout autour de nous… Et une odeur de pourriture de plus en plus forte dans le vent. » Tu poses alors ton doigt au bout de la fougère qui avait capté ton attention, permettant à la chenille de grimper sur ta main. La bestiole se dandine jusqu’au milieu de ta paume, puis s’immobilise sans comprendre où elle se trouvait. Tu ramènes tes doigts crasseux contre ta poitrine pour mieux l’observer tout en écoutant attentivement les propos de ton interlocuteur. « Ce qui m’inquiète n’est pas tellement le fait que les Ents aient décidé d’abandonner leur poste, mais plutôt les raisons qui les ont poussé à le faire. Passer autant de temps les racines dans la terre pour affronter l’inconfort de les en extirper… Soit l’habitat est devenu inhospitalier, soit quelque chose les a forcé à quitter le sol… D’ailleurs, ça, ce n’est pas une chenille. C’est un asticot. »
Tu relâches la créature sur le sol et ton retard frôle alors la terre d’un air grave. Tu te sers du bout de ton bâton de magicien pour soulever les feuilles mortes sous les fougères. À travers les débris végétaux, tu vois soudainement apparaitre des éclats d’os et tu fais fuir les insectes qui rongeaient la chair en décomposition. Tu creuses un peu, puis déloges un crane difforme que tu envoies rouler à quelques pas de Saruman. « Je ne t’apprends rien en te disant que ce n’est pas humain… Animal sans vraiment l’être non plus. » Tu reniflas avec dégout. Cette puanteur qui se dégageait de la terre agressait tes sens. Tu avais hâte que les champignons puissent transformer ce cadavre en terreaux fertile. D’ailleurs, à en juger par l'intensité des effluves, ce n’était certainement pas la seule dépouille dans les environs. « Tu entends ? » Quelque chose haletait. Quelque chose avait mal. À vrai dire, plutôt que d’entendre l’opinion du magicien blanc sur cette découverte, tu te concentres sur cette souffrance inconnue. Tu enjambes les fougères et tu sens que, sous la mousse sur laquelle tu poses les pieds, les ossements craquent. Fangorn était donc devenu un cimetière ? Ton regard vif scrute le sol à la recherche de plus d’indices, suivant la courbe des racines et cherchant les objets qui n’auraient pas dû y être. « J’aimerais te dire que notre rencontre est fortuite Saruman, mais elle apporte aussi un doute sur la difficulté de la tâche qui nous est attribuée en ce jour. » Le hasard n’était certainement pas à l’origine de cette rencontre et cette certitude s’accentuait à mesure que tu t’enfonçais entre les arbres.
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Sujet: Re: Les Chevaliers de Yavanna (Intrigue III) Lun 5 Mar 2018 - 10:40
Les Chevaliers de Yavanna
Δ Radagast
Saruman se pencha, et ramassa le crâne. Ses orbites étaient devenue des galeries fastueuses pour une famille d’asticots, et la mâchoire protubérante jaillissait de la chair pourrissante comme un éperon de navire blanc : la tête était par endroit rongée jusqu’à l’os, et à d’autres affreusement défigurée par le manque de structure du visage dévoré. Le magicien jeta le crâne sur le côté, regardant à nouveau les ossements.
-Orc, murmura-t-il plus pour lui même que pour Radagast.
Au craquement des restes sous les pas du magicien brun, l’Istar releva les yeux vers son compagnon, puis se retourna vivement. Ses yeux noirs sondèrent les feuilles, l’humus, les racines : rapidement, il remarqua que tout le long de leur progression le sol se clairsemait d’ossements. Un véritable sillon mortuaire, qui peignait soudainement Fangorn comme un tombeau de bois et de sève.
-Tu entends ?
Le magicien se retourna. A ses oreilles ne parvinrent que les bruits des oiseaux, le grincement des arbres et le souffle du vent. C’était, en vérité, beaucoup de bruit : mais pour lui, Fangorn hurlait son silence. Le Messager Blanc n’entendit pas : il vit. Il vit, ressenti presque, au-delà des arbres, des morceaux de métal tordus et brisés. A son tour, il s’enfonça un peu plus dans la forêt. De larges sillons balafraient le sol, comme autant de plaies violemment infligée à la terre par le passage d’un animal massif. Ou d’autre chose. Dans ces sillons, il avait aperçu un éclat de soleil capturée par une lame à peu près intacte. A peu près était un euphémisme au moins aussi exubérant que celui de Radagast et de son absence. Des corps orcs gisaient entre les arbres comme un macabre champ de fleurs purulentes : ils semblaient avoir été soulevés, disloqués, démembrés et massacrés par une tempête de colère pure. Les feuilles étaient encore tâchées de leur sang noirâtre, qui suintaient de leurs restes sauvagement déchiquetés. Ça et là, quand ils n’étaient pas engoncés dans les cadavres des monstruosités, des morceaux de métal éparses semblaient fleurir à même les feuilles mortes, baignant dans l’ichor couleur goudron. Saruman se pencha sur ce qui semblait être une épée de manufacture orc.
Elle était tordue, comme pliée par un choc particulièrement violent. Et elle n’était pas dégainée. Après un examen rapide, la majorité des armes qu’il pouvait voir n’avaient jamais quittés leur fourreau. Il se redressa, essayant d’embrasser la scène toute entière. Quelque chose s’était tenue là (une ou plusieurs). Une chose suffisamment puissante et pleine de rage pour démembrer (il compta rapidement les membres éclatés, recollant les morceaux éparses dans sa tête) une petite dizaine d’orcs. Sans qu’ils ne puissent dégainer. Un crachotement attira son attention.
Un peu plus loin, un orc était vautré sous un arbre majestueux. Sa jambe gisait un peu plus loin, de même que sa hache : son armure métallique était déformée, tordue, cambrant la créature à la limite des capacités de sa colonne vertébrale. Une épaisse et large racine jaillissait de son torse, transperçant le monstre comme une vulgaire feuille de papier. Le magicien s’approcha rapidement, et s’accroupit à ses côtés. Les yeux globuleux de la créature, dardant un regard fou vers les branchages, se fixèrent instantanément sur les deux magiciens dès qu’ils s’approchèrent. Ses lèvres gercées et coupée s’écartèrent en un sourire sanglant, et un jet d’hémoglobine noire jaillit de derrière ses dents alors qu’il s’agita d’un toux grasse.
-Que s’est-il passé ?
La voix du magicien était étonnamment douce : elle était froide, inexpressive, mais elle portait dans chaque vibration une neutralité bienfaisante. Cette voix n’était pas une ennemie : c’était un être détaché, potentiellement allié, qui souhaitait s’enquérir des derniers événements. Aux paroles de Saruman, l’orc sembla retrouver quelques étincelles de lucidité.
-Eux… Le tronc et la… sève. Les branches. Et leurs voix, leurs voix ! La tempête dans les branchages. Les grincements du bois !
Saruman jeta un coup d’oeil rapide à Radagast, alors que l’orc crachait un glaire poisseux et sanglant. La créature partit d’un rire brisé, et ses mains tremblèrent. Le regard qu’il leva vers les deux Istari sembla tout, sauf fou.
-Les arbres. Pas un problème. Bientôt brûlés. Bientôt coupés. Il y veillera.
Il eut un autre crachat, et vomit un peu de sang en toussotant. Un gargouillis infâme monta des tréfonds de sa gorge, grimpa soudainement plusieurs octaves quatre à quatre, et éclata dans les aiguës. La créature riait d’un air presque dément, crachant ses poumons.
-Le Nécromancien.
La créature écarquilla soudainement les yeux. Elle sembla vouloir cracher à nouveau, et fronça les sourcils. Une toux grasse prit forme dans les fin-fonds de son gosier, grondant comme si une créature étrange lui dévorait la gorge. Il y eut un nouveau gargouillis, et l’orc s’agita. Ses doigts, quasiment paralysés, se mirent à racler le sol, ses yeux roulèrent dans ses orbites, ses narines palpitèrent à la recherche de la plus infime trace d’air pour alimenter, dans un dernier sursaut de survie, un corps brisé et mourant. Le monstre s’étouffa dans son propre sang, le thorax perforé par une racine et le corps déformé par un Ent. Saruman se redressa.
-Il y a des murmures, de par le monde et par les peuples. Sur un sorcier qui aurait élu domicile dans l’ancienne forteresse de Dol Guldur, récemment. Des murmures que tu as déjà entendu, je suppose. A propos d’un Nécromancien.
Il fronça les sourcils. Au travers de ses rapports, il n’avait vu le nouveau résident de Dol Guldur que comme un occultiste de pacotille, fricotant avec des orcs (probablement pour tirer bénéfices de leurs rapines en échange d’obscures bénédictions insensées) et vivant dans une citadelle en ruine. Il n’était pas à prendre au sérieux : si il avait constitué un mal trop important, Radagast ou Thranduil l’aurait remarqué.
-Qu’est-ce que ses agents ficheraient à Fangorn ?
Ses informateurs n’avaient jamais remonté plus d’informations sur le Nécromancien. Comme si il passait ses journées à errer dans les couloirs à demi-écroulés de sa nouvelle demeure, probablement rendu extatique par les misérables restes de magie noire qui hantait encore le lieu. Saruman ferma les yeux une demi-seconde. Il n’avait pas suffisamment d’informations sur ce Nécromancien, ou sur Dol Guldur. Avec un peu de chances, Radagast en aurait plus. Saruman retint une grimace. Se reposer sur Radagast pour des informations qui ne concernait pas directement ses hérissons était une tentative de collecte d'informations risquée.
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Sujet: Re: Les Chevaliers de Yavanna (Intrigue III) Lun 26 Mar 2018 - 23:28
Saruman & Radagast
« I think that you and I are destined to do this forever. »
Tu n’avais pas l’innocence de croire que c’était terminé. Que le monde ne sombrerait plus jamais dans l’ombre et que la menace se serait érodée par les années de paix. Les ténèbres n’étaient pas un rocher caressé par les vagues et le temps, il est plutôt ce volcan dont les entrailles bouillonnaient sous terre jusqu’à exploser sans prévenir. C’est un peu l’impression que donnaient tous ces grands sillons dans le sol, laissant ainsi couler le sang des adversaires tombés au combat. Telles des plaies ouvertes, les crevasses mélangeaient les racines et les feuilles aux morceaux de chair et d’armures. Tu pouvais apercevoir les corps fracturés qui trouvaient dorénavant leur place dans ce tableau naturel. Peut-être aviez-vous un avantage cette fois, car Arda manifestait les symptômes d’un mal virulent qui était, espérons-le, encore possible de soigner. Cela dit, le diagnostic était à trouver et l’avis d’expert de ton compatriote Istar ne serait pas superflu. Tes pas étaient calculés, mais vifs. Aussi, tu avançais dans ce jardin funeste sans trop de difficultés tout en évitant les débris organiques et métalliques. Lorsque ton regard ne scrutait pas le sol, tu relevais la tête vers la cime des arbres dont les branches se refermaient au-dessus de vos têtes à l’image des griffes d’un rapace. Tu t’étonnais presque de l’absence de charognards quoique la chair d’orc n’eut jamais réputation d’avoir bon goût… Tu restais étonnamment silencieux, toi qui étais connu pour penser à haute voix ou pour discutailler avec tout ce qui t’entourait. La violence et la désolation avaient ce pouvoir sur toi, t’intimant au silence et laissant une sensation de dégout sur ta peau. Tu n’aimeras jamais la guerre.
Saruman ne se laissa pas distancer et tu le rejoins alors qu’il s’accroupit près d’un survivant. Sa souffrance t’aurait presque fait pitié s’il n’avait été d’un orc dont les actions passées avaient surement justifié une mort si atroce. Les quintes de toux et la voix caverneuse du monstre firent contraste avec le calme apparent de l'autre magicien. Vous apprenez des choses, mais d’autres questions se soulèvent également... Tu fronces les sourcils et, d’un pas lent, tu fais le tour de l’arbre qui surplombait le corps de la créature. Le bout de tes doigts frôlent la surface aux mille entailles qu'était devenue son écorce. Tu écoutes les racontars du mourant et les mots ricochaient sur ce mal de tête étrange dans tes neurones. Toi qui n’avais jamais su supporter la rage, tu pouvais la sentir glisser sous tes ongles, ton épiderme, ta conscience et tu lui fais éviter de justesse le chemin vers ton cœur. Tu fermes les paupières quelques secondes, cherchant des réponses dans tous ces ressenties, ces émotions, ces voix… Ces voix… Un léger vertige te fit resserrer ta prise sur ton bâton de magicien. Cette haine te frappe comme si tu aurais toi-même eu des racines imbibées de sang. Et puis, une affirmation se dessine dans les méandres de ta tête. Tes paupières s’ouvrent alors que le magicien blanc s’adresse à toi et ton regard est bien plus allumé que ton apparence négligée le laisse supposer.
« Ce n’était pas seulement de la défense. C’était bel et bien une agression. Les arbres repoussent quelque chose, quelque chose de connu comme étant indésirable. Quelque chose qui a marqué les vieilles âmes de cette terre au point de déchainer la colère des gardiens végétaux. » Ta voix est dénudée de sa gaieté habituelle, tu l’as troqué pour des accents de gravité alors que tu fais mine de réfléchir. C’était plus grand que les orcs, assez puissant pour servir de tête pensante à tous ces tas de muscles assoiffés de sang. Ils sont idiots, mais pas au point de mourir pour n’importe qui. Tu voyais ton cheminement de pensées aller vers une pente glissante, mais à l’heure actuelle, toutes les idées méritaient d’être étudiées. « Dol Guldur est une cité abandonnée depuis très longtemps… Un Nécromancien ? Nous l’aurions senti… » Sans savoir que Saruman avait eu des réflexions similaires, tu n’es pas très convaincu. Et pourtant, cette idée reste, tache tes pensées et brouille ton sens de l’objectivité. Peut-être est-ce déjà le cas ? Peut-être l’as-tu déjà senti ou vu sans le savoir ? Ta mémoire se creuse et tu y retrouves les images des feuilles mortes qui jonchent le sol de ta forêt, des animaux qui tombent de plus en plus malades, des plantes qui ne poussent presque plus. Serait-il possible qu’Arda soit déjà en train d’appeler à l’aide ? « … mais cela ne veut pas dire que quelque chose n’a pas pu s’y cacher. Une ombre qui ne s'est pas encore manifestée, déjouant ainsi notre vigilance. »
Tu croises le regard du Magicien Blanc, indécis à l’idée de transmettre tes doutes concernant une possible liaison entre la santé des forêts et ce mal grandissant. Saruman pouvait être terriblement rationnel parfois, peut-être te trouverait-il trop alarmiste en prétendant que ce Nécromancien soit bien plus que des rumeurs de villageois. À vrai dire, toi aussi tu doutes beaucoup. Dans le pire des cas, Dol Guldur restait un emplacement plutôt stratégie si on voulait observer le royaume sylvestre et les elfes de la Lórien. Il n’était pas avantageux de laisser l’ennemi prendre possession des lieux… Encore une fois, si ton pressentiment était le bon, il te faudrait trouver des preuves indiscutables pour convaincre les autres, car ta négligence des dernières années allait sans doute jouer contre toi. Soudainement, ton teint parait plus pâle, car tu penses avoir mis le doigt sur quelque chose d’important. « D’ailleurs, s’il ne peut plus se cacher, Fangorn est une merveilleuse distraction pour attirer notre attention ailleurs. » Ce n’était peut-être qu’une coïncidence. Peut-être. Tu espérais que ton collègue trouve les mots pour t’en dissuader, car le trouble des Ents avait tout de même réussi à faire sortir le lapin de son terrier, libérant ainsi un passage dans la forêt jusqu’à la cité en ruine. L’idée que l’appel des Grands Arbres fut un leurre te fit frissonner de la tête aux pieds. Pour une fois, tu espérais vraiment avoir tort.
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Si Saru' est d'accord, je ne suis pas contre l'apparition de quelques emBUCHES pour la suite.
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Sujet: Re: Les Chevaliers de Yavanna (Intrigue III) Ven 30 Mar 2018 - 22:36
“Les Chevaliers de Yavanna”
Intrigue des Ents
Un frisson passa dans les branchages. Et de cliquetis se firent entendre. Les herbes bougèrent et les quelques oiseaux qui s’installaient encore sur les branches de la vieille Fangorn s’envolèrent. Les deux Istaris s’ils étaient attentifs pouvaient percevoir que ces mouvements n’étaient pas dû au vent, mais à quelque chose de beaucoup plus lourd qu’une brise. Plus lourd, mais aussi plus rapide. Et au loin encore se faisait sentir comme un tremblement de terre, des coups puissants martelés sur le sol. Quelque chose arrivait au loin, quelque chose de lent, mais de déterminé.
Bientôt la cime des arbres s’ouvrit en deux et des arachnides aussi gros que des poneys fondirent sur les magiciens. Elles cliquetaient, parlaient entre elles pour qui s’avait les écouter. Difficile de les compter tant elles bougeaient en encerclant les deux Istaris mais si ces derniers étaient habiles, ils pouvaient en compter dix. « Il arrive ! » répêtaient-elles de manière incessante, mais elle était arrivée à l’orée de la forêt plus loin était la plaine et un terrain découvert, ce n’était pas bon pour elles, elles devaient se cacher. Puis elles finirent par remarquer les deux envoyés de Yavanna. « On peut prendre des forces là » « Cela sent bon ! » « Cela doit être juteux ! » « Toujours meilleurs qu’un orc ! » « On pourra se cacher plus loin après eux.» Elles étaient rapides ces petites araignées, pas toujours bien logique dans leurs décisions mais vives. Un coup de dard, un peu de toile et quelques coups de mandibules, et elles auraient assez de force pour affronter celui qui les poursuivait et retourner à leur nid. Un cliquetis approbateur et bientôt elles fondirent sur les deux mages.
Elles n’allaient pas leur laisser de répit, attaquant ensemble de tout côtés. Elle avait de plus la cuirasse bien épaisse, il ne serait pas aisé de blesser mais comme Ungoliant la vieille, mère de toutes les araignées, la lumière n’était pas leur alliée. Les ténèbres et l’ombre de la vieille forêt, l’obscurité sous les branchages, voilà ce qu’elles aimaient et ce qui les dissimulait.
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Sujet: Re: Les Chevaliers de Yavanna (Intrigue III) Sam 31 Mar 2018 - 18:06
Les Chevaliers de Yavanna
Δ Radagast
Saruman lança un regard circulaire sur la troupe d’orcs décimés. Il observa les lames tordus, les membres brisés, les tâches écarlates sur le sol. Il fronça les sourcils. Quelque chose n’allait pas avec la thèse de Radagast.
-Si c’est une diversion, pourquoi envoyer ses troupes au massacre ? Pourquoi tenter une diversion de toute façon ? Nous ne nous intéressions pas à lui. Aucun de nos regards n’étaient tourné vers Dol Guldur. Alors pourquoi se faire remarquer à Fangorn en prenant le risque que nous fassions le lien avec l’ombre de Mirkwood ?
Il pencha la tête, perplexe.
-Quand bien même tu ne serais plus sur Mirkwood. Thranduil et son armée y sont toujours en poste. Lothlorien et Imladris sont toujours aux aguets. Quitte à nous détourner de Mirkwood, autant se débrouiller pour envoyer nos forces aux Harads, ajouta-t-il d’un ton sarcastique.
Il jeta un coup d’oeil aux bois plongés dans l’ombre, derrière les arbres.
-Ce sont des orcs. Leur simple présence dans ces bois est une agression pour Fangorn. Ce qui m’intrigue un peu plus, c’est pourquoi elle t’as appelé.
D’un large geste, il désigna les restes ensanglantés de ce qui avait du être un escadron orc.
-La forêt semble parfaitement capable de se défendre. Donc soit elle souhaitait simplement t’alerter de cette intrusion…
Saruman se tut aussi sec. Une chape silence tomba sur la forêt. Pendant un très court instant, cette absence de bruit fut tonitruante, chassant presque tout bruit des perceptions des magiciens. Puis quelque chose parcourut les bois. Un souffle froid, imperceptible et invisible, au rythme duquel se mirent à grincer les branches et frémir les feuilles. Quelques oiseaux s’envolèrent en piaillant, brisant la chape de silence. Puis les fourrés s’ouvrirent violemment en deux, libérant une vague grisâtre, vomissant un flot de pattes, de mandibules et de cliquetis, bruissant de mots rapides proférés d’une voix stridentes. Des araignées.
-… soit ce qui la menace est toujours présent.
C’était de gigantesques araignées, que Saruman estimait aux alentours de la dizaine malgré leur vitesse. Elles semblaient en pleine course, roulant sous les branches en un fleuve arachnéen : mais quelque chose les différenciait de leurs ancêtres, de celles qui servaient le règne de Morgoth ou de celles qui pullulaient dans les grottes d’Ered Gorgoroth. Ces antiques créatures étaient animés exclusivement par une faim insatiable, bestiale, monstrueuse, qui en faisait des monstres redoutées : autrefois, elles marchaient entourées d’un manteau d’ombres et portaient dans le moindre de leur geste la promesse d’une mort lente et douloureuse.
Celles qui les entouraient aujourd’hui, cependant, courraient pour un tout autre motif. Saruman plissa les yeux. Elles semblaient effrayées : la peur tremblait dans leurs voix, dans leurs gestes paniqués et désordonnés, dans leur pressente envie de s’échapper plus vite que la voisine. Elles fuyaient quelque chose. Si bien qu’elles ne remarquèrent pas de suite les magiciens, et que la première information qu’elles assimilèrent furent le fait qu’elles étaient arrivées non loin de la lisière des bois. Ce qui limitait de toutes évidences les cachettes disponibles. Elles s’immobilisèrent en frémissant, trépignant sur place, furetant de tous les côtés pour chercher une issue de secours. Leurs yeux brillants se portèrent sur les Istari. Le Magicien Blanc resserra sa prise sur son bâton, glissant une main dans sa poche.
-Cache tes yeux, murmura-t-il.
Avant de partir d’Orthanc, il avait glissé quelques sortilèges dans sa cape, au cas où : visiblement il avait bien fait. Ses yeux obsidiennes jugèrent rapidement les créatures. Elles poussèrent un cri strident, mêlant dans un violent brouhaha de multiples exclamations. Saruman tira un petit objet métallique de sa poche, qu’il activa d’un geste vif avant de mettre sa main devant ses yeux.
Il y eut une violente détonation, déchirant l’espace d’une vive lumière blanche. Les araignées poussèrent un cri en se rétractant soudainement en arrière, dérapant dans tous les sens, temporairement éblouies.
« Quelque chose m’a frappé ! » « Moi aussi ! » « Maudite viande ! » « Mes yeux ! »
Le Magicien blanc attrapa Radagast et le tira rapidement par le bras. Il asséna un coup de bâton à une araignée, qui, toujours aveuglée, poussa un cri et attaqua dans le vide sans rien voir, frappant une autre araignée et s’engageant dans un affrontement pathétique et parfaitement hasardeux. Saruman poussa l’autre Istar derrière un tronc massif, et ouvrit la main : dans sa paume reposait un petit appareil cylindrique, roussit sur approximativement un quart de sa surface. Il marmonna quelque chose à propos d’amélioration, puis le fit disparaître dans les plis de sa cape. Devant eux, les créatures commencèrent à reprendre leurs esprits.
Les monstres arachnéens se mirent à siffler et à cliqueter de plus belle. Elles se mirent à fureter aux alentours, à la recherche de leur repas. Qui ne pouvait pas être très loin, et contre qui elles avaient désormais de grandes envies de meurtres. Les Magiciens ne pouvaient pas s’enfuir en courant, les araignées étaient bien plus rapides qu’eux : et en terme de force brute, elles avaient l’avantage du nombre. Aux yeux de Saruman, s’occuper lui-même de ces monstres seraient une dépense d’énergie relativement inconsciente : Fangorn recelait bien plus de danger que ce qu’il avait cru au premier abords, et dépenser sa magie contre ces petites créatures pourrait le laisser bien plus faible qu’auparavant.
-Elles fuient quelque chose. Si nous les maintenons ici suffisamment longtemps, cette chose pourra s’en occuper pour nous, et nous pourrons peut-être parler avec. Des suggestions ?
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Sujet: Re: Les Chevaliers de Yavanna (Intrigue III) Mer 6 Juin 2018 - 2:16
Saruman & Radagast
« I think that you and I are destined to do this forever. »
Ce n’était pas forcément chose facile de mettre le doigt sur les motivations de l’ennemi. Si ennemi il y avait, car au-delà des suppositions, des ombres et des soupçons, les seules pistes valables à tes yeux étaient le Nécromancien et Fangorn bien entendu. Toutefois, aucun des deux Istars ne pouvait nier la présence d’une menace. Saruman soulevait de bonnes questions, d’excellentes critiques à tes théories et son avis avait du poids dans ta réflexion. Cela dit, Dol Guldur restait une hypothèse que tu n’arrivais tout simplement pas à mettre de côté… Derrière tes traits penseurs, tu te remémorais la géographie des lieux ; ses tours en pierre noire s’élevant vers le ciel, l’odeur de la désolation dans ses couloirs et ses escaliers, une ombre parmi les ombres passerait effectivement plutôt inaperçue. Après tout, malgré des années d’abandon, même la nature n’avait pas repris ses droits dans la structure du bâtiment. Quelque chose n’encourageait pas la vie à s’installer dans cette zone et cela se rependait. Enfin, peut-être. Ton attention divaguait entre théories boiteuses et les propos du Magicien Blanc, le tout faisant écho sur cet étrange appel venant à la fois de la terre et de l’air. Tu ne relevas pas vraiment le sarcasme à la mention du Harad, mais vu la distance, tu te doutais que c’était une exagération volontaire. Pourquoi t’avait-elle appelé ? Honnêtement, tu ne le savais pas.
Un frison se répandit dans la forêt et une ambiance lourde englobait les arbres et les êtres dans un silence inquiétant. Tes sourcils touffus se soulevèrent en signe de question et tu penchas un peu la tête comme l’aurait fait un lapin pour tendre l’oreille. Toutes les fibres de ton corps t’intimaient l’alerte. Et soudain, un flot d’araignées gicla d’entre les troncs et d’instinct tu ramenas ton bâton de magicien devant toi. Tu plissais le nez devant la cacophonie qu’était leurs voix et leurs mouvements, te rappelant les souris qui tentaient désespérément d’échapper au hibou. Lorsque l’amas d’arachnéens remarqua la présence des magiciens, Saruman t’encouragea à cacher tes yeux. Ta manche devant tes mirettes, tu sentis le souffle d’une détonation sur ton épiderme puis le discours des bestioles te confirma la déroute créée par l’invention du Magicien Blanc. Les grincements des créatures étaient désagréables, mais de finir dans leurs estomacs le serait bien plus ! Alors que tu regardais les araignées se débattre contre l’aveuglément, l’autre Istar te fit une suggestion. « Si on suppose que ce qui les suit veut bien discuter alors oui, c’est une bonne idée. » répondis-tu mi-sarcastique, mi-sérieux. De toute façon, vous n’alliez tout simplement pas renoncer aussi facilement... À ton tour, tu cherchas un petit quelque chose de ta confection. Tu regardas d’abord dans tes manches, mais rien. Tu fouillas dans ta poche de droite, fit tomber des plumes et des pommes de pin pour ensuite marmonner ta frustration de ne pas trouver ce que tu cherchais. La poche de gauche fut aussi décevante alors que tu délogeais un crapaud et des coquillages ainsi que des bouts de parchemins. Tu remis le crapaud à sa place et tu te grattas la tête sans comprendre. Où avais-tu mis cette fiole déjà ? Pendant ce temps, les araignées commençaient à retrouver leur vision et leurs déplacements se faisaient plus cohérents donc, davantage dans votre direction.
Soudain, avec une exclamation de victoire, tu retiras ton couvre-chef et deux moineaux s’envolèrent laissant apparaître une éprouvette attachée au fond du bonnet. Tu t’en saisis, mais te stoppas avant de retirer le bouchon de liège. « Il vaut peut-être mieux que tu ne respires pas... À moins que tu aies envie d’halluciner pendant quelque temps... » rajoutas-tu à l’intention de ton collègue magicien. La dernière fois que tu avais malencontreusement respiré de ce produit, tu étais resté assis sur le plancher de ta cabane sans comprendre que tu grattouillais un repose-pied plutôt que le petit faon que tu avais soigné dans la matinée. La leçon avait été retenue ; ne pas mettre les poudres de champignons hallucinogènes trop près du rebord de l’étagère, là où tu pouvais si facilement les faire tomber... Tu gonflas tes joues, donnant à ton visage une apparence encore plus ronde que d’habitude, puis fit sauter le bouchon du contenant. Tu vidas son contenu dans ta paume alors que tu coinças ton bâton de magicien sous ton bras et, dans un mouvement circulaire, tu soufflas avec une force insoupçonnée en direction des araignées. Un souffle qui rappelait davantage une bourrasque plutôt que la capacité pulmonaire normale d’un humain. Retenant ta respiration, des volutes de fumée jaune vous encerclèrent quelques secondes jusqu’à ce que la gravité rappelle les particules de poudre au sol. Si la lumière aveuglante de Saruman avait su déboussoler les araignées, elles étaient désormais totalement confuses. La réalité se distordait et tu les voyais tanguer dans tous les sens comme des ivrognes. Le sol n’était plus stable, les lumières éblouissantes, les sons lointains et les formes tout autour ne se stabilisaient plus et, lorsqu’elles le faisaient, c’était rarement pour prendre leur apparence initiale. Bref, les bestioles étaient bel et bien intoxiquées.
L’effet de la mixture était différent d’un monstre à l’autre. Certains devinrent inquiets, voire effrayés. D’autres se mirent à taper sur leurs congénères et une autre attaqua même un buisson pensant surement qu’il s’agissait d’un repas approprié. La plupart avaient oublié comment marcher sans s’emmêler dans leurs pattes, mais cela n’empêchait pas quelques braves énergumènes d'avancer un peu trop près des Istars quoique les araignées ne fussent plus aussi menaçantes. Tu tapas sur la tête d’une araignée qui s’était un peu trop approchée à ton gout. Elle se retrouva sur le dos, incapable de se relever, les mandibules claquant dans les airs en signe de détresse. « Je ne connais pas la longévité de cette poudre sur ce genre de bêtes. Espérons que ce soit suffisant pour que leur poursuivant puisse les rattraper. » Du mouvement dans les branches te donnait l’impression que c’était bel et bien le cas.
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Spoiler:
LE POUVOIR DES CHAMPIGNONS !!!!!! Je ferais la correction demain ! Là, je veux mon lit. Dis-moi si tu veux que je modifie quelque chose !
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Sujet: Re: Les Chevaliers de Yavanna (Intrigue III) Mar 17 Juil 2018 - 21:25
Les Chevaliers de Yavanna
Δ Radagast
Saruman baissa le replis de cape dans lequel il avait caché son nez. Ses yeux noirs parcoururent le sous-bois, et son nez se retroussa en un reniflement dédaigneux. Évidement: des champignons. Que pouvait-on attendre d'autre. Il lança un regard froid à Radagast, et pourtant quelque part dans ses prunelles charbons brillait une très légère lueur d'humour.
-Cite moi une fois où je n'ai pas su tenir une discussion avec qui que ce soit.
Autour de lui, la débandade avait saisi la troupe d'araignées. Les monstruosités s'agitaient et gesticulaient dans tous les sens, mélangeant leurs pattes et leurs mots en un ensemble brouillon et incompréhensible. Parfois sous le coup de la panique, de la colère ou de l'égarement, leurs esprits semblaient profondément embrumés et perdu. Le Magicien Blanc médita un court instant sur l'hypothétique utilisation militaire de la drogue de son collègue. Il avisa un animal a l'air sonné, titubant et marmonnant une mélopée inintelligible: ses yeux semblaient vitreux. D'un air curieux, il tendit son bâton dans ses pattes, faisant trébucher la créature sans même qu'elle ne semble analyser sa présence. Intéressant.
Les araignées, dans leur état, étaient bruyantes. Mais au-delà, tout était silencieux. Le vent s'était tue, les oiseaux avaient fuis. Et pourtant, les branches bougeaient légèrement, de plus en plus vite. Un grincement s'éleva de derrière les troncs, pour finir en un grondement sinistre qui ne fit que paniquer les monstres un peu plus. Plusieurs se rentrèrent dedans, sous la panique frénétique qui semblait les prendre une à une. Du coin de l'oeil, Saruman remarqua une créature tournant en rond, l'air complètement paniqué (pour peu qu'une araignée puisse avoir l'air paniquée). Son attention était occupé ailleurs.
Quelque chose approchait à grands pas, c'était maintenant certain. Il pouvait presque voir une silhouette se mouvoir par-delà les arbres (bien qu'il soit incapable d'en déterminer l'espèce, à cette distance), et tout - du grincement aux vibrations dans le sol, en passant par le grincement du bois - annonçait sa venue. Mais ce n'était pas ce qui inquiétait le plus l'Istar. La peur est parfois la douche froide qui balaye le délire au loin. Dans la clairière, deux araignées s'étaient redressées et une troisième secouait la tête. Elles semblaient presque libérées de la mixture de Radagast, et leurs petits yeux brillants fouillaient les fourrés du regard à la recherche des deux mages. Saruman eut une petite moue déçue. Autant pour l'intérêt militaire de la drogue, si ses effets étaient annulés par le stress et la peur.
Une fois sûr qu'aucune araignée de regardait vers eux, il attrapa Radagast par le bras à nouveau et changea d'arbre. Il jeta un regard en arrière. Peu importe ce qu'était la chose qui approchait: si elle ne se dépêchait pas, les araignées finiraient par leur tomber dessus. La décoction de Radagast perdait un peu plus son emprise à chaque seconde, et rapidement la majorité d'entre elles étaient revenus à un stade prolifique de conscience (avec une forte migraine ou une attention un peu variable, certes).
Derrière le tronc, hors de sa vue, une créature poussa un cri strident, suivit par un autre, et un autre. Un bruissement parcourut le groupe, similaire à celui qui avait précédé leur attaque quelques minutes auparavant. Saruman resserra sa main autour de son bâton: elles les avaient trouvés.
Il s'avéra rapidement que c'était une fausse hypothèse. Il y eu un bruit de buisson, suivit de chocs sourds. Les monstruosités poussèrent d'autres cris stridents: mais ceux-ci s'harmonisaient plus sur les notes de l'agonie que de l'attaque. Le grincement c'était intensifié, et quelque chose de lourd se mouvait derrière l'arbre qui cachait les Istari. Au hurlement des créatures venaient s'ajouter le bruit de leurs os brisés sur le sol ou du sang qui giclait sur les feuilles.
Saruman réfléchit rapidement. Une fois sûr qu'elles étaient occupées à combattre, il se leva d'un bond et contourna la clairière, se plaçant en face de leur opposant. Il se tint dans les buissons, immobile et silencieux, écoutant les cris et les jappements des araignées. Jusque là, il n'entendait que la douleur des monstres, et leur rage de combat. Mais lorsque parvinrent à ses oreilles leur panique et qu'elles se mirent à fuir, il sourit et se dressa sur leur route.
Quelques survivantes fuyaient, tandis que leur poursuivant étaient aux prises avec d'autres "survivantes" moins chanceuses. Elles couraient dans la direction opposée, aveuglément, prise d'une peur panique et viscérale. Elles couraient pour leurs vies. Mais surtout, elles couraient droit sur Saruman.
Le magicien s'était éloigné un peu. Suffisamment pour qu'il ne voit pas l'opposant des araignées, et pour qu'elles ne le voit pas de suite. Il prit son bâton de pouvoir dans la main droite et leva les yeux. Elles marquèrent un infime temps d'arrêt en le voyant sur leur chemin pour leur survie, frêle silhouette drapée de blanc au milieu d'un océan sylvestre. Autant dire que leur surprise première ne dura pas longtemps. Elles se précipitèrent vers lui en hurlant. Il frappa le sol de son bâton.
La pierre du sceptre cracha une violente vague de lumière blanche. Moins puissante que celle de l'appareil sorti plus tôt, mais suffisamment pour les faire pester violemment. Aveuglées, la plupart s'immobilisèrent en jurant (le reste s'écrasa contre un arbre ou se prit les pieds dans une racine). Crachant des insultes, elles clignaient des yeux pour dissiper l'éblouissement le plus vite possible, cherchant de leur yeux presque aveugles le maudit sorcier blanc, pour lui arracher les tripes et lui crever les yeux.
Elles n'en n'eurent pas l'occasion. Quelque chose les prit à revers. Elles ne le virent pas : au mieux entendirent-elles leurs soeurs poussaient des cris de surprise, puis de douleur, puis un bruit déchirant et un silence de mort. La panique les prit à nouveau, et elles cherchèrent à s'enfuir. Sans succès. Le magicien blanc leva les yeux vers la créature. Des bras de chêne, des cheveux de branchages, une barbe de mousse... La chose massacrait les araignées avec une efficacité effroyable, broyant leurs carcasses entre ses mains noueuses, marchant sur le groupuscule comme sur de vulnérables insectes. Elle était splendide. Peu importe la brutalité de ses mouvements, ou la violence de ses coups, elle ne touchait pas le moindre feuillage. Elle n'abîmait pas la moindre fleur sous ses pieds, ne touchait pas aux troncs, ne dérangeait aucune branche. Elle était titanesque, et pourtant se fondait dans la forêt comme si elle faisait partie du décors.
Il y eut un craquement sonore, puis ce fut fini. La carcasse de la dernière araignée tomba au sol dans un bruit mou. Avec un long grincement, l'Ent dirigea lentement ses yeux millénaires vers le vieil homme qui patientait à ses pieds. Il avait le port altier et l'air noble, mais cela ne signifiait pas grand chose pour un esprit de la forêt. Ce qui l'intriguait, c'était l'impression de danger qui émanait de cette frêle silhouette drapée dans un blanc irréellement immaculé, cette impression de puissance et d'ancienneté malgré le fait qu'il ne présentait aucun danger apparent. Leurs regards se croisèrent. Saruman s'inclina.
Je sais pas trop si on a le droit de parler à la place de l'Ent, donc sauf si Radagast est contre je suis pas contre une intervention de MJ \o/
Radagast
Garde Forestier ♦️ Istar
♦ PSEUDOs : Leev&Luciole ♦ MESSAGES : 456 ♦ RÉPUTATION : 989 ♦ AVATAR : Sylvester Mccoy ♦ DC & co : - ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Istar — ORIGINAIRE DE : Valinor — ÂGE DU PERSO : Vieille branche fossilisée — RANG SOCIAL : Modeste Magicien — MÉTIER PRATIQUÉ : Mage et protecteur des étendues sauvages & Guérisseur des petites et des moins petites créatures & Membre fantomatique du Conseil Blanc & Messager des bonnes et des mauvaises nouvelles. — ARMES DU PERSO : Il n'aime pas les armes. Aussi, les choses les plus dangereuses qu'il porte sont des couteaux pour la cueillette ainsi que son bâton de magicien. — ALLÉGEANCE〣GROUPE : Du côté de la lumière et des p'tites bêtes. — VOYAGE AVEC : Des lapins, un hérisson, une famille d'oiseaux, des grenouilles et quelques souris. — AMOUREUSEMENT : Mère Nature, la seule et l'unique !
Sujet: Re: Les Chevaliers de Yavanna (Intrigue III) Jeu 4 Oct 2018 - 22:49
Saruman & Radagast
« I think that you and I are destined to do this forever. »
Ta mixture fit son effet, entraînant une vague de confusion parmi les créatures à huit pattes. La lutte des araignées contre la poudre de champignons avait un petit quelque chose de cocasse et tu t’autorisas un sourire amusé par moment. Tu n’utilisais jamais ce produit dans d’autres circonstances que la défensive, voire seulement en cas d’urgence. Un jour, tu avais trouvé une espèce de champignon un peu grisâtre, soudée à un tronc d’arbre mort et ta curiosité t’avait amené sur un drôle de chemin. Cela résumait bien ta magie ; tu étais un adepte de la méthode de l’essai-erreur. Bref, vos efforts de ralentir les bêtes portèrent fruit puisque tu sentis une vibration dans la terre. Des pas. Quelque chose approchait, quelque chose de gros… Tu relevas la tête pour observer la cime des arbres qui se mouvaient dans votre direction. Des oiseaux prirent leur envol, quittant subitement leur perchoir pour laisser passer un être imposant. Autour de vous, les aranéides commencèrent à retrouver le sens des réalités. Leurs cris de détresse se muèrent en râlements de colère. Manger, fuir, tuer, courir ; toutes ces idées se bousculaient dans leurs discours ainsi que dans leurs comportements.
Le magicien blanc t’entraîna derrière un arbre et les cris des araignées reprirent, mais cette fois on y dénotait des tonalités d’horreur. Tu fis la grimace, ce son n’était pas ton préféré. Tu inspiras profondément et expiras avec douceur pour calmer les sensations qui trouvaient leur voie jusqu’à ta conscience. Ton dos contre l’écorce de l’arbre te connectait à la scène sans le vouloir et l’écho de la violence te fit frissonner. Une colère qui n’était pas tienne, de la souffrance qui ne t’appartenait pas, tu te cramponnais à ton bâton d’Istar pour les faire lâcher prise. Il y avait longtemps que tu n’avais pas dû tenir la bride à ta sensibilité accrue, car ton mode de vie d’ermite t’avait apporté une grande paix d’esprit à ce niveau. Les hurlements s’intensifièrent et tu sentis Saruman qui s’éloignait pour mieux analyser la situation. Toi, tu restais avec tes démons, légèrement étourdis par le brouhaha autour. Tes paupières se firent lourdes et les cliquetis des mandibules ainsi que le son des os brisés devinrent assourdissants tels des acouphènes qui résonnaient sur les parois de ton crâne. Un éclair de lumière blanche te sortit de ta torpeur, mais c’est l’arrivée de l’Ent qui mit en pause ton moment d’égarement.
Lorsque le silence vous enveloppa enfin, tu vins prendre place aux côtés du mage blanc qui s’inclinait. Tu contournas les carcasses des créatures en pinçant les lèvres, tu avais l’air au bord de la nausée. Ton regard se perdit dans la contemplation du Grand Arbre dont la taille seule imposait le respect. Cette vision t’apporta un peu de joie puisqu’elle vint susciter l’émergence de souvenirs de ta protectrice. Sous cet angle, l’idée que tout était connecté en ce monde te semblait bien moins inquiétante. « Il va falloir être patient… » murmuras-tu à l’égard de l’autre magicien. Les Ents ne parlaient pas souvent, voire jamais. Il n’était pas nombreux à connaitre la langue commune et c’était grâce à la détermination des elfes qu’ils avaient appris à parler. D’ailleurs, même si ce spécimen savait manier les mots, il lui faudrait surement du temps pour comprendre, pour de se rappeler les formulations et pour enfin laisser échapper quelconque parole. C’était des êtres extraordinaires, mais dont la longévité leur faisait perdre la notion du temps qui passe. Toutefois, vous, les Istars, aviez d’autres chats à fouetter ! « Elen síla lúmenn' omentielmo.* » Il parlait elfique peut-être ? Vu son absence de réaction, tu n’en étais pas tout à fait convaincu. Au moins, l’Ent ne semblait pas hostile et ce pouvait être considéré comme un bon point de départ.
« Nous venons aider le Peuple des Grands Arbres dans sa chasse aux monstres. » rajoutas-tu dans une tentative désespérée de faire réagir l’arbre géant qui ne vous quittait pas des yeux. Tu lançais un regard dans la direction de Saruman, haussant les épaules devant ce mutisme désemparant. Il y avait tout de même une possibilité que l’Ent ne sache tout simplement pas communiquer avec d’autres espèces que la sienne. « J’espère qu’il se souvient des langues communes, ma maîtrise du langage des Ents est un peu rouillée… Rien que le fait de formuler les salutations d'usage pourrait durer des heures… » Soudain, la migraine qui ne te lâchait plus depuis le lever du jour repris en intensité. D'alleurs, elle semblait s'accentuer lorsque tu posais les yeux sur l’être végétal. C’est alors que tu compris enfin à quel point cette journée n’était pas aussi hasardeuse qu’elle le laissait paraître… À vrai dire, ta présence à Fangorn prenait tout son sens. « Peut-être que les mots ne sont pas utiles après tout… » dis-tu de manière lointaine, ne t’adressant à personne en particulier. Tu avanças lentement en direction de l’Ent et, doucement, tu tendis une main en direction de l’écorce de la créature. Le lierre qui entourait son bois se mit alors à bouger, se mouvant comme des serpents dans ta direction. Les tiges firent des arabesques et les feuilles s’étirèrent de manière élégante. Finalement, les extrémités de la plante vinrent rejoindre le bout de tes doigts, puis s'enroulèrent autour de ceux-ci. Peut-être que cette connexion au monde naturel, cette sensibilité à la création de Yavanna, t’apporterait enfin les réponses que tu cherchais...
Spoiler:
*Une étoile brille sur l'heure de notre rencontre.
Superbe ta réponse Saru' t'es trop badass
Je tente quelque chose du style communion télépathique avec la nature. Si ça ne fait pas l’unanimité, n’hésitez pas à intervenir ou à me demander de changer.
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Sujet: Re: Les Chevaliers de Yavanna (Intrigue III)