[Flashback] « Hors des sentiers battus » feat. Doralina

« Hors des sentiers battus »

RADAGAST & DORALINA

Il y a environ une quinzaine d’années, le destin te joua un drôle de tour. Toi qui t’étais exilé loin des hommes et des elfes, tu avais dû faire de la place pour un invité dans ton petit monde hors du temps, car ta bonté ne trouve pas son égal chez ta méfiance de l’inconnu. En cette journée un peu spéciale, les vents chauds du sud étaient venus se faufiler entre les arbres de ta forêt, mais comme tu l’avais supposé, les brises froides descendantes des montagnes avaient lutté contre ce réchauffement de l’air. Tu avais regardé d’un mauvais œil les nuages gris qui s’étaient faits soudainement plus lourds au cours de la journée. La tempête approchait, provoquée par des températures contradictoires. Tes sens flairaient l’odeur de la pluie et tu pouvais sentir sur ta peau l’électricité qui s’accumulait dans le ciel. Ce serait un orage plutôt redoutable qui allait s’abattre sur les bois, c’est pourquoi tu avais passé la matinée à faire des rondes dans les alentours pour prévenir les bêtes que tu croisais. Tu conseillas aux oiseaux de mettre leurs œufs dans le creux des souches plutôt que les nids en haut des branches. Les cerfs écoutèrent d’une oreille attentive tes directives pour se mettre à couvert dans les sous-bois plus denses et les rochers. Les loutres dans la rivière étaient plus difficiles à convaincre, car elles papotaient plus qu’elles ne t’écoutaient. Cela dit, le message semblait passer. Tu retournas donc à ta modeste bicoque pour les derniers préparatifs, n’imaginant pas un instant qu’une pauvre âme égarée s’inquiétait elle aussi de l’avancée de l’orage.

Les heures s’égrainaient et, au loin, on pouvait distinguer le son du tonnerre qui grondait de plus en plus fort. Dans moins d’une heure, le déluge allait éclater. Le vent s’était levé, essayant parfois de t’arracher ton couvre-chef que tu rattrapais en marmonnant sur un ton agacé. Tu étais en train d’abriter ton potager avec de grands draps sales quand, tout à coup, un pinson vint piailler à tes oreilles. Tu lui fis signe d’attendre quelques secondes, le temps de recouvrir tes précieux navets, mais le volatile ne voulait rien entendre. « Mais qu’est-ce que tu racontes ? Pimprenelle, parle moins vite ! Je n’arrive pas à comprendre ce que tu dis… » À travers des piaillements tantôt aigus, tantôt profonds, tu distinguas certains mots comme ‘’enfant’’, ‘’perdue’’ et ‘’seule’’. Cette annonce te laissait perplexe, car il est vrai que les mortels et immortels avaient tendance à se perdre dans la région et, en étant aussi près de Mirkwood, le calvaire pouvait s’éterniser. Cependant, une enfant seule et égarée, c’était un peu hors-norme. Un abandon ou de la négligence ? Qui sait. Le ciel s’était assombri au-dessus de ta tête et tu pris alors ta décision. Quoi qu’il en soit, cette créature n’était pas comme tes amis sauvages ; elle n’était pas faite pour les intempéries. « Vite, conduis-moi jusque là-bas! Il nous reste encore du temps. »

Ton sifflement raisonna dans les profondeurs des bois et quelques minutes plus tard, un groupe de lapins surgirent de derrière un buisson, tirant entre leurs dents un char fait de bois et de cordages. Avec des mouvements rapides et nerveux, tu les aides à enfiler leurs harnais, puis tu montes sur le véhicule. Pimprenelle le pinson s’accroche à ton épaule, te gazouillant le chemin jusqu’à l’enfant perdu. Tu lèves le bras et les lapins se mirent à courir. Ensuite, tu plaques ta main sur ta tête pour ne pas perdre ton chapeau. Dans ta course, une gouttelette de pluie s’écrasa sur ton gros nez, puis ses sœurs vinrent humidifier les feuillages autour de toi. Ce n’était encore que quelques gouttes fines, pas de quoi te boucher la vue. Peu de temps après, au creux de ton oreille, un piaillement strident de la part de ton guide te fit grimacer, mais fit également stopper les lapins. Te voilà arrivé près d’un ruisseau où le clapotis de l’eau à un petit quelque chose de rassurant. À quelques mètres de toi se trouve une jeune fille dont les traits expriment un mélange de confusion et peut-être une pointe de crainte. Tu descends doucement de ton char, essayant de ne faire aucun geste brusque. C’est comme cela que tu approches les bébés lièvres et les faons qui ne t’ont jamais rencontré. « Bonjour… Heu… » Tu regardes Pimprenelle sur ton épaule, incertain de comment approcher une jeune humaine. L’oiseau te fait un signe de l’aile en direction de la petite, t’incitant à continuer. « Mon amie ici présente me dit que tu aurais peut-être besoin d’un coup de main alors, dis-moi, as-tu besoin d’aide jeune fille ? » Soudain, un éclair fend le ciel, suivi du grondement agressif du tonnerre dont les vibrations se font ressentir jusque dans le sol. « Nous devrions aller nous abriter. Si tu n’as pas d’endroit où aller, tu peux venir te réfugier avec moi. » Sur ces paroles, tu franchis la distance qui te sépare de l’enfant et tu lui tends gentiment la main. « Je m’appelle Radagast. Tu n’as vraiment rien à craindre de moi. »

FICHE PAR ROMANOVA

[Flashback] « Hors des sentiers battus » feat. Doralina New-Zealand-beech-forest

De tous les voyages effectués avec ses parents, le plus inoubliable était celui de Mirkwood il y a une quinzaine d'années. Elle était alors une enfant.
Elle se rappelait toujours de cet étrange vieil homme qu'elle avait rencontré il y a si longtemps mais son esprit n'avait jamais pu oublier cette rencontre inoubliable.

FLASHBACK

Tout avait commencé comme d'habitude. La veille alors qu'ils revenaient de Dale,
Des étoffes, des armes des outils se trouvaient dans le chariot. Sa mère lui avait donné un solide petit déjeuner mais il restait que peu de choses à manger. Elle le savait, beaucoup de choses avaient été perdues à cause de leur précédente mésaventure au dessus d'un talus qui était tombé avec toutes leurs provisions et leur chariot. Trois jours plus tard, ils étaient repartis.
Sa mère et elle étaient en lisière de la forêt et essayaient de reconstituer ce qu'ils avaient perdus.
Son père avait essayé de récupérer quelques poissons dans le fleuve voisin et ils le salaient.
Elle avait trouvé un buisson remplies de baies et au pied duquel se trouvaient des champignons.
Doralina ne s'est pas rendu compte qu'elle s'était éloignée du sentier et donc de sa mère.
Elle s'en est aperçu mais s'était trop grave pour réparer.
Elle n'avait aucun moyen de retrouver sa route. Son père lui avait montré des rudiments pour traquer un animal, placer des pièges ou encore ne pas s'égarer dans une forêt qu'on ne connait pas.
Là cependant, tous les repères avaient disparus.
Elle n'avait pas entendu les cris de sa mère qui tentait de retrouver son unique enfant.
Son père n'était pas rentré donc elle ne pouvait espérer le croiser dans les bois.
Doralina savait que les chances que cette forêt soit habité était faible. Elle priait pour ne pas rencontrer des brigands ou même des orques. Car elle avait vraiment aucune chance de les perdre ou de s'en sortir vivante si s'était le cas.
Elle essayait de se repérer aux différents arbres qu'elle identifiait mais sans succès.
La lumière qui était alors haut dans le ciel, commençait à se faire plus rare.
Elle n'avait pas pensé aux animaux, et si elle tombait sur un carnivore ? Son esprit d'enfant s'était affolée, elle tentait désormais de se calmer.
Elle entendait les oiseaux chanter dans les différents arbres, cela réussit à la tranquilliser alors qu'elle cherchait à les identifier. Des bruits se faisaient entendre également dans les taillis laissant supposer la présence d'autres petits animaux peut-être des rongeurs...
Alors que je m'arrêtais, je trouvais le petit ruisseau. Je bus de petites gorgées et regardant autour de moi. C'est alors que tout l'environnement s'en retrouva bouleversée.
Un char traîné par des lièvres??!! Doralina porta ensuite son regard sur son propriétaire qui était encore plus étrange que son équipage. Il était habillé entièrement de brun, possédait une barbe longue et grise. Ses cheveux et son visage étaient recouverts de gouano au plus grand amusement de la jeune fille. Elle vit son chapeau et un bâton qui le rendait plus mystérieux. Elle se méfia immédiatement de ce vieillard qui ne semblait pas dangereux mais... Elle savait que la forêt avait mauvaise réputation et elle avait peur de tombé sur un meurtrier ou un malade...
Il me salua et me proposa son aide. Je ne savais quoi dire. Sûrement, quelqu'un qui avait un oiseau sur l'épaule et des lapins comme ami ne pouvait pas être aussi mauvais non ?

- Bonjour... Je me suis perdue. Aucun moyen de retrouver mon chemin. Vous habitez ici ? Vous n'avez pas peur ? C'est dangereux vous savez...

Alors qu'elle venait de lui répondre le tonnerre gronda et un éclair déchira le ciel. Doralina sursauta légèrement sur le coup de la surprise.
Il me dit qu'on ferait mieux de s'abriter de l'orage qui vient. Il me rassure et dit s'appeler Radagast.

- Je ne sais pas où sont mes parents. Ils sont sans doute en train de me chercher mais... Je me suis vraiment éloigné du campement et la forêt est grande alors... Vous suivre ? Je sais pas...

Elle se rappelait des conseils de sa mère sur le fait de suivre un inconnu. Ce n'était pas très sage. En même temps, rester dans la forêt sous un orage.... Pas une brillante idée non plus alors ?!
Elle ferait peut-être mieux de le suivre et d'aviser après..

- Je sais pas si je dois vous suivre. Vous semblez gentil mais ma mère me dit toujours de me méfier même des gens les plus gentils.

« Hors des sentiers battus »

RADAGAST & DORALINA

Il était difficile de dire lequel des deux était le plus inconfortable dans la situation. D’un côté, il avait cette petite fille, fragile et innocente, confrontée à l’inconnu ainsi qu’aux éléments qui se déchainaient. De l’autre, il y avait toi, cet étrange vieillard, dont le regard fuyant et les gestes vifs trahissaient une certaine agitation. Ton aversion pour les contacts humains t’avait poussé à construire ta demeure loin des regards et de la civilisation. Aussi, tu n’avais pas tendance à croiser beaucoup de monde dans la forêt, ou du moins, tu pouvais les éviter facilement. À cause de cet exil volontaire, tes manières étaient un peu brusques et ta connaissance des réactions humaines quelque peu limitée. Malgré tes bonnes intentions, tu étais le seul à t’étonner que l’enfant ne veuille pas spontanément accepter ta proposition. D’ailleurs, si l’orage avait su créer une réaction de crainte chez ton interlocutrice, ni le tonnerre ni l’éclair n’avaient dispersé ses doutes te concernant.

De ce fait, tu laissas ta main retomber le long de ton flanc, réfléchissant à la meilleure stratégie pour la convaincre de te suivre. Ce serait facile de la laisser à son sort et de décider de mettre ta propre sécurité en priorité, mais à quoi bon ? La simple idée que cette pauvre petite puisse errer des jours durant dans la forêt sans nourriture vient pincer ton cœur sensible. D’ailleurs, cela était probablement le meilleur scénario compte tenu des divers dangers qui rôdaient dans les bois. Tu réprimas un frisson alors que le vent vint plaquer tes étoffes contre ta peau, se frayant un chemin dans la multitude de trous qui s’y trouvaient. Des gouttelettes de pluie commencèrent à venir troubler la surface du ruisseau qui serpentait près de vos pieds. Le chemin du retour serait sensiblement plus ardu que l’allée… « Ta mère a raison de te mettre en garde contre les gens malhonnêtes. Certains utiliseront leur belle apparence et de douces paroles pour obtenir ce qu’ils veulent dans la vie, mais moi qui ne suis ni beau ni un grand orateur, je n’ai que ma gentillesse pour me faire entendre. »

Un deuxième éclair vint troubler ton monologue, suivit de peu par son complice le tonnerre qui fit sursauter le pinson sur ton épaule. Le volatile te fit quelques pioupious contrits avant de s’envoler pour de bon. Pimprenelle avait décidé qu’il était l’heure pour elle de retrouver sa famille avant que la brise ne fût plus forte que son battement d’ailes. « Si je voulais réellement ton malheur, ne serait-il pas plus simple de te laisser au milieu des bois ? Si je ne pensais réellement qu’à moi, ne serait-il pas plus judicieux que de garder mes provisions et de la place dans ma cabane pour mes véritables amis ? » Malgré tes questions directes, ta voix ne transpirait que l’inquiétude face à ce ciel devenu sombre et dont l’ombre avait avalé la moindre trace de soleil. Tu n’étais pas là pour lui faire la morale, seulement pour offrir ton aide. « Tu as raison, la forêt n’est pas un endroit sûr. Enfin, pas pour ceux qui ne la connaisse pas aussi bien que moi. Il faut me croire quand je te dis qu’il est important de se mettre à l’abri. L’orage sera violent et si tes parents tiennent à ne pas se perdre à leur tour, ils auront fait de même. » Sur ces sages paroles, tu t’éloignas de la petite fille pour remonter sur ton char sorti tout droit d’un conte pour enfants. D’un geste de la main, tu l’invitas à prendre place sur le siège avant. Les lapins devenaient nerveux à l’approche de la tempête, leurs oreilles normalement dressées pendaient tristement de chaque côté de leurs têtes. Au moindre commandement, ils détaleraient sans hésiter, avec ou sans cette petite tête blonde. Tu plantas ton regard dans les grands yeux de l’inconnue, désireux de connaitre la suite des choses ;
« Alors, que choisis-tu de faire ? »

FICHE PAR ROMANOVA

Il devait être très seul dans cette forêt. Pourquoi être allez s'installer aussi loin des autres ?
Il semblait visiblement surpris qu'elle puisse refuser. Elle avait pensé à toutes les fois ou elle avait entendu des histoires horribles dans les villages concernant des disparitions étranges et on ne retrouvait pas toujours les corps. Pourtant... il ne ressemblait pas à un psychopathe.
Elle vit que sa main tendue se baissa, elle espérait ne pas l'avoir vexer, ce ne serait pas vraiment malin non plus car elle avait besoin d'aide elle en était consciente.
Il essaya ainsi de la convaincre de sa profonde gentillesse. Après tout, il n'était pas beau et ne faisait pas de beaux discours, tels étaient ses arguments.
Que faire ? Il avait raison, c'est sûr qu'il n'avait pas l'air d'être très sociable. De prime abord, on dirait un excentrique ou un pauvre bougre dans une de ces villes dans lesquelles ses parents la traînait.
Alors qu'on parlait le vent s'était levé et la pluie allait commencer à tomber.
Doralina s'inquiéta légèrement, passée une journée dans la forêt était plus dure si j'étais humide.
Pour rajouter à l'urgence de la situation, les éclairs firent leur apparition. Ce n'était qu'un problème de plus à régler. Il me rappela que s'il voulait réellement me faire du mal, il pouvait tout aussi bien me laisser dans les bois.
C'était vrai ! Il y avait tellement d'autres moyens pour cela. Pour ses amis ? En pleine forêt ? Pas des humains alors ? Des elfes peut-être ? Des nains quoiqu'il y en avait plus dans la région depuis longtemps... Et puis je me rappelais de l'oiseau qui était sur l'épaule de cet homme et des excréments d'oiseaux sur le long de son visage... Se pourrait-il que ses amis soient des oiseaux ?
Il me rappela l'urgence de la situation et la dangerosité de l'orage qui allait certainement empiré encore..

- Ok je vous suis

Je le vis reprendre la direction de son moyen de transport tellement inhabituel. Il me fit un signe pour me dire de le suivre. Après quelques instants d'hésitation, j'avançais lentement.
J'étais intrigué... On allait pas être trop lourd ? Les lapins semblaient impatients de déguerpir également.
Il fallait arrêter d'être égoïste. Elle ne voulait pas mettre tout le monde en danger avec son comportement.

- Je suppose que mes parents se seront rendus compte de mon absence et auront effectivement fait de même. A moins qu'ils ne retournent vers leur campement...

La petite continuait de regarder les lapins avec enchantement... D'habitude, ceux-ci étaient en gamelle quand son père les avait chassés et sa mère les cuisinait.
Son sauveur aussi était particulier...

- Vous vivez tout seul ici ? Vous avez des amis mais je sais que mon père m'a dit que les forêts sont habitées par les elfes et les animaux en majorité?

Les arbres semblaient se pencher sur eux au fur et à mesure que la pluie se faisait plus forte et le tonnerre ne cessait de gronder.
On avait vraiment une ambiance assez particulière et dans une forêt assez profonde... Elle était seule avec un inconnu... Certes, il ne semblait pas méchant... mais elle voulait sa mère. Elle voulait s'excuser pour leur dernière dispute. Elle souhaitait que son père vienne lui dire que ce n'était pas grave qu'elle se soit perdue en forêt de façon aussi idiote.
Mais... Ce ne serait pas pour tout de suite.

« Hors des sentiers battus »

RADAGAST & DORALINA

Si tu n’avais jamais réussi à donner une grande place aux hommes dans ton cœur de protecteur d’Arda, tu n’avais jamais éprouvé de la méfiance envers leurs progénitures. Tu as ce que le commun des mortels pourrait appeler un cœur d’enfant avec ta capacité à t’émerveiller d’un rien et ta façon d’aimer les petites joies quotidiennes. Pour toi, le monde n’a jamais cessé d’être magique et rempli de créatures fantastiques. Tu vivais dans un rêve en perpétuel mouvement, bien que la cruauté des hommes ainsi que les ténèbres fussent toujours une menace à ton petit paradis. Tu pouvais te lier plus facilement aux enfants des Peuples Libres pour la simple raison que tu pouvais concevoir le monde à travers leurs regards. Toutefois, cela ne voulait pas dire que tu savais comment en prendre soin ou même comment leur parler. « Je ne suis pas seul. Personne n’est vraiment seul dans ce monde, mais trêve de bavardages ! Nous parlerons quand nous serons à l’abri des intempéries. » Sans dire que tu commençais à être agacé, sa réticence à monter sur le char alors que les minutes te séparant du déluge s’égrainaient avait tendance à t’agiter. Tu n’avais jamais désiré avoir des enfants, bien qu’il aurait été facile d’adopter une des pauvres âmes abandonnées en forêt que tu avais croisé dans les dernières décennies. En général, lorsque tu trouvais un poupon aux abords de la forêt, tu les ramenais au village humain le plus proche ou tu le confiais aux elfes. C’est ce que tu aurais fait avec celle-ci s’il n’avait pas eu la tempête pour te bloquer la route.
« Allons-y et accroche-toi surtout ! »

Cette fois, la petite monta sur ton étrange véhicule et tu fis signe aux lapins de se mettre à courir. Ceux-ci n’eurent pas besoin que tu répètes l’ordre une deuxième fois et le moyen de transport décolla avec une secousse qui te fit presque perdre l’équilibre. Ce départ fut accompagné par le tonnerre dans le ciel. Avec la vitesse que prenait le traîneau, les gouttelettes de pluie te frappaient de plein fouet, trempant tes vêtements et collants tes cheveux sur ton front. Les lapins ne suivaient aucun sentier. Du coup, le chemin était parsemé de détours brusques et ils devaient continuellement éviter les troncs des arbres. En d’autres mots, il fallait bien se cramponner au char pour ne pas tomber à cause de cette course mouvementée. Soudain, un éclair frappa un arbre à l’avant et, avec un grincement inquiétant, une énorme branche vint barrer ta route. Tes amis poilus allaient beaucoup trop vite pour éviter cet obstacle, aussi ils firent un bond gigantesque pour passer par dessus. Un bond qui te fit toi-même quitter le sol quelques microsecondes avant de retomber allongé, tes doigts serrant fermement la structure en bois du véhicule pour ne pas être laissé derrière. Tu te redressas difficilement, lâchant un grand soupir lorsque tu réussis à te remettre sur tes pieds. « Nous sommes bientôt arrivés! » dis-tu pour encourager l’enfant qui, après avoir vu un arbre se faire frapper par la foudre, éprouvait peut-être quelques craintes. Comme de fait, au bout de longues minutes à braver la pluie et le vent, on vit apparaître la silhouette tordue de ta cabane. « Tu peux entrer, ce n’est pas fermé à clé. » Pourquoi le serait-il ? Après tout, ce n’est pas souvent que tu avais de la visite. Pendant que la gamine allait se mettre à l’abri, tu libéras les lapins après les avoir remercié de leurs services. Quelques rongeurs décidèrent de te suivre jusque dans ta maison et les autres repartirent se cacher dans leurs terriers.

FICHE PAR ROMANOVA

Son agacement envers son comportement commençait à se sentir. Doralina avait la sensation d'être une petite fille capricieuse. Leur moyen de transport s'envola rapidement. Elle eut du mal à garder les yeux ouverts et se tint de toutes ses forces de peur de tomber de ce véhicule. Elle distinguait à peine les lapins qui courrait à toute vitesse.
Ils traversaient la forêt à une telle vitesse... Elle sentit ses yeux s'humidifier dû au vent.
Il me répète qu'il n'est pas seul et me fait signe de faire silence. Il me promet une plus longue discussion une fois que nous aurons atteint.
Au même moment, le tonnerre se faisait plus menaçant. Après quelques instants, la pluie commença à tomber trempant le conducteur et sa passagère. Les cheveux se collaient à son visage, ainsi que ses vêtements. Elle était frigorifiée.
Une branche leur coupa la route, cette dernière était due à la chute d'un arbre.
Elle pensait que tout serait bloquée et qu'ils seraient obligés de descendre avant de reprendre leur route.
Il lui annonça ensuite que leur destination finale se rapprochait.
Elle avait froid, elle était trempée et même si elle était difficilement apeurée... Elle n'était pas totalement à l'aise.
Finalement une cabane fit son apparition. Elle était étrange et semblait se fondre dans le paysage.
Tout semblait très simple. Le mobilier semblait sommaire et franchement, elle était partagée entre excitation à l'idée de vivre comme certains des héros des histoires de sa mère ou bien l'horreur en pensant à tout ce qui manquait pour la rendre réellement habitable. Après, elle y passe pas sa vie. Elle essayait de relativiser tout cela.
Évidemment on pouvait y entrer sans grande difficulté. Personne ne pouvait habiter aussi loin de tout. D'après son père, les elfes de Mirkwood étaient particuliers et ne se mélangeaient pas trop aux autres.
Après avoir observer son environnement entier, elle entra dans la cabane.
Elle entendit l'homme parler à ses animaux et elle leva les yeux juste à temps pour les voir déguerpir tout aussi vite.
Cet homme semblait vraiment en osmose avec la nature et cela se ressentait dans la façon de réagir.
Des rongeurs entrèrent à sa suite. Elle n'arrivait pas à croire que les animaux qui d'ordinaire étaient fuyants, entraient calmement avec un homme qui avait du guano sur lui.

- Ils vivent avec vous c'est ça que vous vouliez dire avant ? Vous n'êtes pas seuls, seulement ce sont des animaux pas des êtres humains ? C'est quand même hors du commun !

Les animaux étaient partout présents dans la pièce, des rongeurs en tout genre ; lapin, hérisson. Il a des oiseaux qui avaient fait leur nids. Les toiles d'araignées sont aussi nombreuses dans la cabane.
Doralina n'osait pas avoué que la seule fois où elle les contemplait, c'était dans son assiette sous la forme de viande séchée.

- Nous voilà chez vous alors ? Et maintenant que va t'il se passer ? Vous croyez que cette tempête va durer longtemps ?

« Hors des sentiers battus »

RADAGAST & DORALINA

La route n’avait pas été de tout repos et tu te doutais bien que tous ces émois n’étaient qu’un avant-gout du pouvoir de la tempête qui s’installait dans le Val d'Anduin. En silence, tu espérais que tes amis beornides avaient rejoint le confort de leur maison et tu te promis d’aller leur rendre visite dans les jours suivants pour t’assurer qu’ils n’aient pas besoin d’un coup de main. Ce vent et la foudre allaient faire des dégâts assurément et bon nombre de troncs ainsi que des branches allaient abimer vos installations. D’ailleurs, ta cabane semblait bien frêle face à la colère des éléments. Pourtant, il avait suffi d’un charme ou deux pour t’assurer que ta bicoque résiste à toutes les calamités naturelles. Voilà bien un des avantages de ta profession de mage ! Tu entras donc dans l’optique de te mettre au sec, des boules de poils grelottantes sur tes talons. Ton mobilier était rustique et très basique, on aurait dit que tu l’avais fait toi-même, armé de ta patience et d’un bon couteau. Ce qui détonnait davantage était plutôt la quantité de livres, de parchemins, de fioles et de pots en tout genre qui trainaient dans tous les coins. Beaucoup de tes amis étaient présents également. On aurait dit qu’un représentant de chaque espèce animale était venu se réfugier dans ton logis. Tandis que la chouette sur le portemanteau t’accueillit avec un hululement joyeux, les souris sortirent subitement de sous le tapis avant que tu ne poses le pied sur elles. Tu envoyas un coup d’œil sévère au rapace qui avait lui aussi remarqué les rongeurs. Tu ne tolérais pas la chasse dans ta maison ! Le volatile choisit plutôt de venir se loger sur ton épaule alors que tu accrochas ton manteau marron dégoulinant de pluie ainsi que ton bonnet. Tu retiras tes bottes et cela ne pris que quelques secondes avant que d’autres bestioles en quête de chaleur aillent si réfugier. Tu réprimas un frisson, car la cabane n’avait pas été chauffée ou éclairée en ton absence.

Des gouttelettes perlaient sur ta barbe et, soudainement, tu te secouas comme un chien pour te débarrasser de l’humidité. Dérangée, la chouette alla plutôt se percher sur une de tes étagères, près des herbes que tu avais suspendu pour les faire sécher. La vraie curiosité dans ce décor restait néanmoins l’immense arbre qui semblait avoir poussé au beau milieu de ta cuisine. Un accident de parcours alors que tu faisais l’inventaire de tes potions… Pourtant, à tes yeux, il n’y avait rien de plus normal alors tu ne sentis pas le besoin de te justifier devant l’air ahuri de ton invitée. Cela dit, tu t’empressas de répondre à ses quelques interrogations. « Oui… » Tu avais l’air gêné pendant un instant, réalisant que tu resterais éternellement cet être un peu farfelu face aux jugements des autres. Toutefois, pour rien au monde tu n’aurais voulu vivre autrement. « Oui, je vis avec les animaux. J’ai tendance à croire que j’ai plus en commun avec eux que les êtres humains. Il m’arrive encore de côtoyer des gens normaux aussi, mais ils m’ennuient rapidement ! » À la mention de la durée de la tempête, tu jetas un regard par une des fenêtres étroites de ta maison. L’extérieur avait davantage l’air d’une peinture à l’huile dégoulinante plutôt que d’un paysage enchanteur. Tu n’appris rien des formes floues hormis peut-être qu’il valait mieux rester à couvert pour le moment. « C’est dur à dire, mais je crois que nous en avons probablement pour toute la nuit. » Comme de fait, un éclair vient éclairer l’intérieur de la cabane suivi du bruit sourd du tonnerre qui fit trembler les murs. Les hérissons allèrent se cacher sous la commode et la chouette battit violemment des ailes. « Du calme tout le monde, du calme… » Les bêtes semblèrent s’apaiser en ta présence, mais leur nature de proie les empêchait de totalement se détendre. Ça ira surement mieux quand le cœur de l’orage sera passé.

Tu t’approchas d’une commode qui penchait drôlement d’un côté plus qu’un autre, faute des rats qui avaient grignoté les pattes du meuble.
« Tiens, prend ça. » dis-tu alors que tu tendis une grande chemise d’homme vert forêt ainsi qu’un pantalon marron à l’enfant trempée. Les habits étaient un peu poussiéreux, mais ils semblaient tout de même en bon état. Vu la taille des vêtements, cela lui ferait davantage une robe qu’un haut. Tu y ajoutas une ceinture pour faire tenir le bas. « Tu peux aller te changer dans la chambre au fond. Tu pourras faire sécher tes vêtements quand j’aurais allumé le feu. Tu aimes la soupe de légumes j’espère ? Je ne mange pas de viande ou du moins, j’essaie de ne pas en manger. Il ne faudra pas faire la difficile ! » En déplaçant les innombrables papiers et morceaux de vaisselle sur la table, tu mis la main sur une boite d’allumettes avec laquelle tu allumas quelques chandelles disposées un peu partout. La cabane semblait bien moins petite et froide maintenant qu’elle était éclairée par autre chose que les caprices du temps dehors. Pendant que la gamine était dans la chambre, tu te penchas sur la cheminée où tu installas un chaudron. Tu te félicitas d’avoir mis une bonne réserve de bûches à l’abri et, malgré que les flammes prennent un certain temps avant de ronger le bois, une douce chaleur se rependit bientôt dans ton humble logis. Tu mis une bonne quantité d'eau à bouillir et tu te servis d’un chiffon pour enlever la suie sur tes doigts, puis tu reviens avec deux grands seaux dans les mains. Un était vide et l’autre contenait toute sorte de légumes que tu avais fait pousser dans ton jardin ; navet, carotte, pomme de terre, etc. En sifflotant, tu approchas deux sièges du foyer et tu t’y installas, un couteau à la main. Ensuite, tu commenças à éplucher les ingrédients de la soupe tout en invitant ton invitée surprise à faire de même. Un deuxième couteau l’attendait au fond du seau.
« Je n’ai pas eu le temps de préparer à manger à cause de notre petite escapade. Tu veux bien me donner un coup de main ? Tu peux donner les épluchures aux animaux. Ils adorent ça! »

FICHE PAR ROMANOVA

En dehors du mobilier, une autre chose aurait fait hurlé sa mère: c'est la poussière qui régnait dans la pièce. Et en dehors de cela, c'était un vrai désordre.
Des parchemins, des livres... elle ne pensait pas que quelqu'un puisse en posséder autant en dehors des nobles et des bibliothèques.
Dans le toit se cachait de nombreux oiseaux, sans aucun doute venus se cacher de la tempête.
Des rongeurs et des souris, elle ne se sentait pourtant pas mal à l'aise.
Comment toutes ses bêtes cohabitaient-elles ? On y trouvait des proies et des chasseurs sur le même terrain. Les rats à côtés des chouettes et des petits insectes à côté d'oiseaux qui les auraient croqués en quelques instants.
Pourtant mieux valait ne pas poser la question, elle ne se sentait pas encore assez sûre d'elle et de son interlocuteur.
Elle observait cet homme à la dérobée, il n'était pas dans un meilleur état qu'elle.
Elle le vit frissonner... Il ne faisait effectivement pas très chaud et avec leurs habits humides... Il ne valait mieux pas tomber malade. Une grippe ou un simple rhume était un excellent moyen de rencontrer les Valars comme dirait son père.
Il lui fallut un certain temps aussi pour analyser ce qu'elle trouva sous ses yeux, un arbre gigantesque qui semblait avoir poussé dans la cabane... Comment s'était possible ?
Il hésita quelques instants avant de lui confirmer qu'il vivait loin de tout avec ces animaux. Il lui confia qu'il était plus en harmonie avec eux... Quand on rencontrait certains hommes... on pouvait comprendre ce raisonnement et pourtant... Il ne pouvait pas leur parler... Et s'il lui arrivait quelque chose et qu'il tombait malade ?
A priori, elle passerait sans doute la nuit avec lui dans cette cabane. Super ! La soirée allait être gai. Elle ne se voyait pas lui proposer certains jeux qu'elle partageait avec ses parents. Il avait certainement ses propres habitudes et ne souhaiterait pas être importuné par une enfant.
Un peu de lumière vint illuminer la cabane par le biais d'un éclair. Les murs se mirent à trembler. Doralina se surprit à prier pour qu'à priori cette maisonnette ne s'écroule pas sur elle.
Visiblement, elle n'était pas la seule à s'en inquiéter quand elle vit toutes les bestioles aller se cacher alors que leur protecteur brun essayait de les tranquilliser mais n'y arrivait pas totalement.
Elle le vit lui tendre des vêtements afin qu'elle se change, ils étaient évidemment bien trop grand pour elle.
Mais il n'aurait pas été obligé de l'aider et puis ce n'était que des habits. Ils ne semblaient pas avoir été mis depuis longtemps. Une ceinture fut rajouté au tas afin de s'assurer que le bas tiendrait effectivement.
Il lui indiqua un pièce dans le fond afin qu'elle puisse changer de vêtements.
Elle devait lui ramener ses propres habits afin de les faire sécher. Il lui parla du repas et d'une soupe. Comme si elle allait faire la difficile ? Ses parents ne mangeaient pas de la viande tout les jours non plus, cela dépendait de leur chasse. Parfois, ils se contentaient de poissons. Les légumes étaient difficiles à conserver pour en faire une soupe surtout lorsqu'ils voyageaient aussi souvent

- Non, je comprend qu'avec de tels amis, manger de la viande ou même du poisson soit inconcevable !

Avant de s'éloigner pour se changer, elle le vit sortir une boite d'allumettes et illuminer la pièce avec des bougies disposées un peu partout dans la pièce.
Elle ne s'attarda pas et se dépêcha d'ouvrir la porte de cette fameuse chambre. Elle entra dans un endroit tout aussi encombré par les livres et les rongeurs qui semblaient là aussi profiter de tout ce qui pouvait être grignoter bien que les parchemins semblaient épargnés par leurs dents.
Elle frissonna encore avant d'éternuer. Mieux valait ne pas traîner ! Elle enleva sa robe bien que cette dernière lui colla au corps et elle ôta aussi ses sous-vêtements.
Après cela, elle les posa sur lit avant d'enfiler la fameuse chemise qui lui allait jusqu'au genou.
Elle entreprit ensuite de mettre le pantalon et elle réussit au bout de quelques acrobaties à attacher la ceinture afin de le faire tenir sur ses hanches, elle dut également retourner les extrémités afin qu'elle ne tombe pas au sol.
Elle rentra à nouveau dans la pièce. Le feu avait pris et elle vit cet inconnu revenir alors qu'il portait deux seaux. Il commença à laver les légumes. Il lui fit signe de s'asseoir, ce qu'elle fit au bout de quelques secondes comprenant ce qu'il allait lui demander avant que Radagast ne tende le couteau pour qu'elle l'aide.
Il lui proposa de laisser les épluchures aux animaux qui attendaient déjà impatient de pouvoir se nourrir des restes.
Elle acquiesça après un sourire discret. Elle commença son travail en silence.

« Hors des sentiers battus »

RADAGAST & DORALINA

À la lumière des bougies, ta cabane rustique de vieux solitaire semblait prendre vie. Les ombres des animaux ainsi que des meubles dansaient sur les murs et les lueurs du feu ricochaient sur tes yeux doux. Tes doigts minutieux enlevaient méthodiquement l’enrobage d’un oignon, te souciant peu que l’odeur des légumes fraîchement sortis de terre n’imbibe tes mains. Tu relevas la tête et sourit en voyant la gamine s’affairer à te rejoindre. Tu la regardas s’installer sur le fauteuil voisin sans un mot. Tu laissais le silence vous envelopper quelques minutes, ne voulant pas brusquer les choses. Enfin, avec les animaux tout autour et leurs mouvements furtifs, leurs cliquetis, leurs croassements et leurs couinements, il était difficile de parler de silence total. « Fais attention à ne pas te couper... » lâchas-tu au bout d’un moment. Tu laissas tomber l’oignon pelé dans le seau après l’avoir coupé en deux. Puis, tu te penchas dans la direction de ton invitée pour l’aider à rouler les longues manches de la chemise d’homme, histoire qu’elle ait plus de facilité à travailler. Pour ta part, tu ne ressentis pas le besoin d’aller te changer puisque t’étant mis suffisamment près du feu pour que le tissu de tes habits commence à sécher. De toute façon, il y avait peu de chances pour qu’un Istar ne voie sa vie s’éteindre à cause d’un rhume! Les gouttelettes de pluie avaient quitté ta barbe, mais avec toutes les saletés et les brindilles qui te recouvraient, on pouvait facilement te prendre pour un de ces vieux arbres qui t’étaient si précieux. « Je vois que tu as l’habitude... Tu aides souvent tes parents pour les tâches ménagères, n’est-ce pas ? Brave petite ! » C’était une tentative de faire la conversation et ton sourire attendri ne quittait pas tes lèvres. Si tu ne semblais plus insuffler de la peur chez l’enfant, tu n’étais pas convaincu que la méfiance s’en irait tout aussi aisément. « Je suis sûr que tu as plein d’autres talents… Je me suis présenté tout à l’heure, mais je ne crois pas connaitre ton nom..? Moi, c’est Radagast au cas où tu l’aurais oublié. » Sur ces mots, tu lui tendis la main pour sceller cette rencontre de manière plus officielle. Maintenant que l’orage ne les pressait plus de trouver un abri, l’atmosphère n’avait plus à être aussi tendue.

Suite à votre poignée de main, ta carcasse de vieil excentrique se pencha à nouveau pour s’emparer d’une carotte. Tu écoutais les réponses de la gamine tout en épluchant lentement le légume pour faire de plus longs bouts de friandise à donner à tes amis les rongeurs. Ceux-ci se rassemblaient autour de tes pieds comme l’aurait fait un chien qui quémandait des restes de table. Leurs moustaches s’agitèrent dans les airs, reniflant les effluves des aliments. Tu laissais les épluchures tomber par terre sans te soucier du ménage, sachant que tes amis à fourrure se régaleraient de toutes les miettes. Quand ils se disputaient trop violemment un morceau, il te suffisait de siffler doucement pour qu’ils s’apaisent. Deux rats des champs décidèrent même de partager avec les mulots et les lapins attendaient patiemment leur tour. À l’image du magicien, son domaine était un havre de paix et d’amour. Les années avaient rendu tes doigts agiles, tu coupais donc directement la carotte dans tes mains avant de lancer un à un les bouts orangés dans le seau. Bing. Bing. Bing. Tu ricanais doucement, amusé d’avoir réussi à mettre dans le mile à chaque fois. « Au fait, comment t’es-tu retrouvée dans les bois loin de tes parents ? » Le ton de ta voix était nonchalant, mais tes sourcils froncés démontraient le sérieux derrière ta question. Tu espérais ne pas être tombé sur une enfant abandonnée, une enfant avec qui la vie et les hommes avaient été cruels, car ce scénario s’était déjà produit et avait laissé sur ton cœur tellement de questions sans réponse…

FICHE PAR ROMANOVA

Il lui donna un avertissement, un accident était si vite arrivé. Une égratignure, une petite coupure... Elle avait l'habitude d'aider sa mère pour ce genre de tâches. Ses mains étaient habiles et on le voyait.
Il coupa plusieurs légumes avant de les faire tomber dans le seau. Elle l'imita toujours sans prononcer un mot.
Elle ne savait pas trop quoi dire et ensuite... il faut reconnaître qu'il était assez intimidant et elle avait un peu peur de trop parler et de l'agaçer.
Elle vit qu'il avait garder les mêmes habits contrairement à elle. Elle comprit rapidement que les habits du magicien étaient secs et que donc... il était inutile dans son cas de perdre du temps bêtement.
Il tenta de lancer la conversation en lui parlant de ses parents et des tâches ménagères.
Que devait-elle répondre ?

- Oui monsieur le magicien, j'aide mes parents souvent et c'est vrai que le coupage de légumes en tout genre est une corvée qui m'incombe souvent sur la route. Enfin, ça dépend si on a assez de légumes pour le faire.

Le vieux magicien la questionna sur son propre prénom. Elle ne s'était pas présenté ??? Peut-être avait-elle oublier de le faire ? Elle tenta de se le rappeler sans succès. Elle prit la main qu'il lui tendait sans arrière pensée.

- Moi je m'appelle Doralina mais ma mère m'appelle Dora et mon père Lina... Vous avez donc le choix ?

Elle regardait fascinée alors qu'il faisait le tri dans les légumes et donnait régulièrement des bouts aux petits camarades de ce magicien un peu farfelu.
Il essayait d'en donner à tous et rétablissait l'ordre quand cela venait à déraper... mais elle s'amusait à observer ces scènes qui sembleraient irréelles à n'importe qui de normal. Les bois ?? Ah.. Il voulait des détails...

- Mes parents sont marchands. Nous sommes la majorité du temps sur la route entre deux villages d'hommes.
Je me rappelle que nous avons manger les restes comme tous les matins. Vous savez, nous avions perdu une partie de notre ration au-dessus d'un talus. Mais je m'égare.
Son père disait qu'elle avait tendance à s'éparpiller quand elle devait donner des réponses aux gens.
- En fait, mon papa était allé à la rivière pêcher du poisson. On allez les saler et les conserver pour constituer un petit stock de denrées périssables. Ma maman et moi on était allés dans la forêt chercher des baies et des fruits à manger ainsi que de regarder tout ce qui aurait encore pû être récupérer lors du renversement de notre chariot. Je me suis éloignée sans m'en rendre compte... Je m'en veux tellement... Mes parents vont être furieux contre moi.... Vous croyez pas ? En plus, je me suis disputée avec eux peu de temps avant... Vous savez, j'en ai assez de dormir dehors, de ne pas avoir d'amies et de passer toute la journée dans un chariot.

Il est vrai qu'elle voyait aussi beaucoup plus de choses que d'autres enfants de son âge mais franchement elle ne pensait pas que cela compensait tout le reste.
Le magicien vivait tout seul loin de tous... Est- ce qu'il lançait des mauvais sorts comme dans les légendes de ses parents, légendes qu'elle avait entendue étant plus petite ? Ou bien était-ce un gentil magicien comme elle avait entendue dire à propos d'un dénommé Gandalf ?

« Hors des sentiers battus »

RADAGAST & DORALINA

Dehors le vent hurlait, faisant grincer la structure bancale de ta cabane et plier les arbres dont les branches venaient parfois taper le toit. Plein de bruits inquiétants provenaient de l’extérieur et pourtant, ta demeure demeurait ce havre au milieu de la tempête. Cette ambiance de sécurité semblait délier la langue de ton invitée qui se montrait plus bavarde de minute en minute. Cela ne te gênait pas le moins du monde, au contraire, tu étais bien plus doué à l’écoute qu’à l’art de la conversion. Tu portas donc ton attention sur l’enfant qui rétablissait les politesses d’usage en se présentant enfin. « Doralina… Très jolie. Je n’ai pas le cœur à écourter ce si beau prénom. » Tu souris aimablement. Ce nom te faisait penser à différente sorte de fleurs ; doronic, droséra ou même d’arbre comme le dorstenia foetidia… quoique ces plantes n’aient pas réellement de lien direct avec la situation actuelle. Tu t’égarais donc. Tu tournas ton visage vers les petits animaux autour de tes bottes, certains s’éloignaient pour se peloter dans un chiffon ou dans les plis du tapis. Une fois le ventre plein et l’inquiétude passée, le sommeil commençait à pointer le bout de son nez pour les petites bêtes.

De petits nuages de vapeur s’élevèrent du chaudron que tu avais mis sur le feu. L’eau s’était mise à bouillir et tu jetas un regard au seau où s’accumuler une bonne quantité de légumes coupés grossièrement. Des navets, des patates, des carottes et quelques oignons… Cela devrait suffire… Pendant que la petite Doralina s’étalait sur sa vie sur les routes, tu te relevas doucement de ton fauteuil. Tu déposais ton couteau sur les manches du siège et enroulas tes doigts sales autour de l’anse du seau remplit de victuailles. « Et bien, tu as dû avoir une bonne frayeur aujourd'hui! Ne t’inquiète pas trop pour tes parents, je suis sûr que le soulagement qu’ils ressentiront à ton retour va dépasser l’envie de te sermonner. » Tu ajoutais les légumes à l’eau, puis tu attrapas un petit pot en terre cuite que tu avais posé sur le rebord de la cheminée. Tu ajoutas deux pincées de sel au liquide qui bouillonnait avant de reposer le pot. Tu hochais de la tête à mesure que l’enfant expliquait sa situation, te montrant compréhensif envers ses inquiétudes.

« Il est vrai que ce mode de vie nomade n’est pas facile, encore moins à ton âge. Cependant, sache que tu feras des rencontres et vivras des aventures dont certains adultes ne feront que rêver toute leur vie... Tu as quelque chose que beaucoup d'autres n’ont pas, c’est-à-dire, la liberté. Bien sûr, tu suis surtout les traces de tes parents pour l’instant, mais il viendra un jour où tu voleras de tes propres ailes… Et ce jour-là, tu chériras ces souvenirs de voyage comme la prunelle de tes yeux. » Ton expérience de la vie, ces millénaires passés sur cette terre, t’avait au moins apprise une chose. On ne réalisait pas l’importance des choses que nous possédons avant de les avoir perdu. La princesse dans sa tour d’ivoire souhaiterait avoir la vie de la fille de marchand et la fille de marchand souhaiterait avoir la vie d’une autre. La clé du bonheur n’était-elle pas de faire le meilleur avec ce que l’on a ? « Cela dit, tu as le droit de ne pas trouver cela facile tous les jours. » Tu contournais un renard qui dormait devant le feu de bois et alla arracher quelques feuilles du tas d’herbe que tu avais suspendu au plafond. Tu ajoutas celles-ci au bouillon dont il s’échappait à présent un agréable fumet de nourriture. À l’aide d’une grande louche en bois, tu remuas la soupe. « Dis-moi Doralina, qu’aimerais-tu devenir lorsque tu seras grande ? »

FICHE PAR ROMANOVA

Alors qu'elle coupait les légumes, elle entendait les petits animaux se cacher dans des différents endroits afin d'y trouver un refuge pour passer la nuit. Il tenta de la rassurer, après tout la peur disait-il leur fera voir cette escapade comme sans importance puisqu'ils se seraient retrouvés.
Elle en doutait sérieusement, son père aurait une discussion avec elle à ce sujet, ce n'était pas la première fois que cela lui arrivait. Elle était trop curieuse.
Il lui parla de l'importance des souvenirs, des voyages incroyables qu'elle faisait, de la liberté dont elle jouissait .
Oui, il est vrai qu'elle avait déjà vu tant de choses, quasiment tous les endroits de cette Terre du Milieu, étaient ouverts aux marchands ambulants. Son père lui faisait toujours visiter des lieux symboliques partout où ils passaient.
Comment rester insensible à cela ?
Il évoqua l'avenir, la possibilité de se sédentariser quand elle sera assez grande pour le faire. Oui, elle l'espérait de toutes ses forces, elle avait des projets.
Mais pour cela, elle essayait de se faire des amis un peu partout, les relations qu'elle entretenait avec les autres humains ou les quelques nains et elfes qu'elle avait rencontré étaient essentielles.
Son père s'en servait pour échanger et troquer des objets et les ramener dans les lieux les plus éloignés.

- Quand je serai plus grande ? Mon Dieu je ne sais pas. Hier je voulais être marchande de tissus et la fois d'avant soldat.
Mais néanmoins, je pense à m'acheter un commerce et en vivre si un jour j'ai les moyens et peut-être que ce sera une maison dans un village tranquille ou rien ne se passe. J'aurai un chien gigantesque, peut-être même des amies . Vous savez c'est ce qui me manque le plus, je suis toute seule avec mes parents à longueur de temps.

Après tout, elle arrivait toujours à garder un peu d'argent qu'elle planquait dans un coin du chariot. Elle avait déjà plusieurs grosses pièces. Pas de somme importante pour l'instant mais dans quelques années...
Sa mère la laissait faire et ne tentait pas de la convaincre. Elle dessinait parfois sa maison, et s'imaginait en train de s'acheter tout ce dont elle aurait envie sans jamais avoir à souffrir de rien. Ses parents habiteraient peut-être même avec elle, qui sait.

- Et vous, que faites vous ? Vous aimez les animaux ça je le sais. Mais vous vivez si seul et loin de tout... Vous n'êtes pas un de ces brigands dont parle mon père, de cela je suis sûr. Vous avez l'air de savoir beaucoup de choses...
Mon père me lit des livres d'histoires … Est-ce que vous en avez écrit un ? Vous êtes peut-être même mentionné dans l'un d'eux ?

Elle regardait toujours autour d'elle pour tout conserver en mémoire. Dans sa maison à elle, il n'y aurait sans doute aucun animal qui viendrait s'y loger, à part peut-être un de ces gros chiens qui ressemblaient à de grosses peluches et qu'on n'avait envie de câliner dès qu'on les voyait.

» Doralina
» Doralina Wirrar
» [Flashback] I see you, what about you? ft. Búchanán
» Let them be little ϟ Bofur [Flashback]
» — I'll not say "Little Girl".〔PV. Bregil〕{FLASHBACK}