En quête de réponse

En quête de réponse

I cannot tell you if you will found what you are looking for, but I can help you walking on the good path.

La Lothlorien. Voilà maintenant trente ans qu’elle y était, faisant des voyages régulier entre Imladris et le royaume de Galadriel pour visiter longuement ses grands-parents. Ses séjours s’espaçaient toujours, car la route n’était pas sûre entre les montagnes. Mais elle était prête à repartir bientôt. Cependant, avant le grand départ, elle souhaitait remarcher dans la magnifique forêt qui bordait la cité où elle résidait. Le mieux dans tout cela était de savoir qu’elle ne risquait rien tant qu’elle restait dans les frontières de la Lorien, puisqu’elle était protégée par les pouvoirs de Galadriel et que nul ennemi pouvait y pénétrer. Ainsi, elle quitta le noyau d’effervescence d’elfes à l’aube pour entreprendre une longue marche dans un paysage qu’elle ne reverrait pas de si tôt.

Sa monture trottait à travers les arbres sans la moindre difficulté, habitué à la végétation dense et sachant parfaitement où poser les sabots sans se faire mal. Doublé à l’aise de sa cavalière à le diriger, le duo se déplaçait silencieusement. Le silence, le bruit de la nature seulement parvenait à ses oreilles. La Lothlorien lui manquerait grandement durant son absence, mais elle n’était pas mécontente de retourner vers chez elle, de retrouver son père, le chez soi qu’elle connaissait si bien. La journée avança et les heures s’écoulèrent comme ses pas la menaient plus loin encore du cœur de la cité, plus loin de la civilisation, là où seuls les patrouilles et voyageurs mettaient les pieds.

Arwen arrêta finalement sa monture après une longue balade, la laissant se reposer pendant qu’elle continuerait sa marche par elle-même. Ses pieds nus se posèrent sur le sol avec délicatesse, alors qu’elle se laissait glisser de son cheval blanc. La végétation frémissait tout juste sous ses pas, comme elle effleurait le sol du bout des orteilles, se déplaçant en silence. Sa longue robe d’un blanc éclatant ne semblait touchée d’aucune poussière et sa chevelure sombre cascadait dans son dos comme une chute d’eau, ondulant au gré de ses mouvement. À son cou pendait l’étoile du soir qui reluisait lorsque les rayons du soleil filtrant à travers les feuilles des arbres venaient se frapper contre le bijou.

Ainsi, la belle elfe vint comme une apparition entre la végétation au regard de l’étranger qui passait par là. Une beauté rayonnante d’une lumière pure et claire qui sembla continuer son chemin en passant non loin devant lui. Il aurait été faux de croire qu’elle ne l’avait pas remarqué, mais elle avait la certitude que s’il désirait lui parler, l’approcher, il la suivrait. Ainsi, elle arriva au bord d’une petite source d’eau naturelle et Arwen prit place sur un rocher plat, sa main effleurant la surface du liquide cristallin. À quelques mètres de là, sa monture épurée s’abreuvait à la source. Un spectacle unique pour le moins enchanteur.

En quête de réponse

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Une légère brise balaya sa chevelure sombre, cette caractéristique qui marquait l’héritage de son peuple, les Noldors. Et pourtant, elle n’était pas héritière uniquement des elfes, mais aussi des hommes, elle portait le sang de ces deux lignées bien distinctes et qui, pourtant, étaient sœurs au commencement. Le temps et une influence extérieure avaient pourtant fait en sorte que ces cultures deviennent éloignées l’une de l’autre, indifférente à sa consœur et préférant de loin ne pas s’y mêler, rendant les métissages rares et ceux issus de cela des êtres uniques qui partageaient bien souvent la tolérance des hommes et la sagesse des elfes. C’était le cas d’Elrond, mais aussi de ses enfants, dont Arwen qui, malgré les siècles qu’elle avait vu courir sous ses yeux, s’attachait de cœur et d’âme à la Terre du Milieu, comme le ferait les hommes, et observait inébranlable la course du temps, comme le ferait les elfes.

Elle était cet heureux mélange, cette beauté qui ne tarissait pas malgré les saisons qui s’enchainaient, et cet esprit curieux et désireux de bâtir et de laisser sa trace sur le monde pour que l’on se souvienne. La belle désirait marquer les esprits de ceux qui la rencontreraient. Ainsi, ce ne fut pas bien long avant que l’homme qu’elle ait croisé un peu plus tôt ne vienne finalement à elle. Toujours postée contre le rocher, ses doigts effleuraient l’eau avec délicatesse et elle se détourna tout juste lorsqu’il s’approcha et qu’il s’adressa à elle dans la plus grande des politesses. Un fin sourire étira ses lèvres vermeilles et son bras s’étira dans sa direction, l’invitant à approcher.

« Venez donc et racontez moi ce qui vous amène ici, en Lorien. »

Son regard aussi clair que le gris du mithril observait le nouveau venu avec attention, détaillant ses traits, son allure. Quiconque ayant déjà rencontré le Seigneur Elrond pouvait jurer qu’Arwen en était son sosie féminin. Il n’y avait nul doute sur leur proche lien de parenté. C’était avec une certaine curiosité qu’elle approchait cet étranger venu d’ailleurs, car il était clair par son physique qu’il n’avait pas été élevé parmi les elfes, pourtant, son éducation semblait étrangement être en contradiction avec cela et dénotait un enseignement tout particulier sur la bienséance. Étrange tout de même, mais pas désagréable pour autant. Ses mains délicates se posèrent contre ses genoux, sa stature frêle trompant sur ses capacités de guerrière.

« Je suis Arwen, Dame d’Imladris et de la Lorien, fille du Seigneur Elrond le demi-elfe. » se présenta-t-elle en souriant lorsqu’il fut davantage à proximité.

C’était bien loin de se douter que tous deux présentaient les mêmes racines lorsqu’elle avait parlé, toujours aussi curieuse de savoir ce qui l’avait attiré ici, cet homme qui semblait si solitaire. Elle ignorait quelles questions l’assaillaient à cet instant et peut-être ne serait-elle pas en mesure de lui répondre, mais elle pouvait largement le guider vers des personnes ressources qui, elles, pourraient sûrement fournir réponses à ses interrogations. La forêt silencieuse semblait s’être tue pour écouter leur conversation et c’était tout juste si l’on entendait le bruissement des feuilles lorsqu’elle oiseau s’envolait ou se déplaçait d’une branche à une autre. La nature s’était suspendue l’espace d’un instant pour laisser à ce moment tout son droit sur le monde qui les entourait.

Car c’était une quête bien noble qui attirait cet inconnu dans ce sanctuaire elfique. Et même l’être paraissant le plus insignifiant semblait avoir porté oreille. Le vent porterait leurs paroles pour eux aux quatre coins de la Terre du Milieu.

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Il s’était approché, lui, le grand home semblant venu de nulle part. Il avait vu qu’elle n’était en rien une menace, avait laissé tombé sa garde, sa défense. Arwen n’était point de celle qui lui causerait du tort, bien au contraire. Ainsi, cet étranger jusque là sans nom s’avança, lui prit doucement la main et y déposa un baiser gracieux. Sa peau rugueuse frôla l’épiderme de soie de la Dame de la Lorien et elle y sentit sa vie à l’intérieur de ce simple geste. Aussi banal fut-il, il était criant d’un passé mouvementé, bien courte pourtant dans la vie d’un elfe, pas même mature dans leur culture et pourtant, son regard en témoignait autrement. Eradion, le semi-elfe. C’était une bien grande errance qu’il l’avait mené jusqu’ici.

Le regard de la belle se logea dans celui de son interlocuteur, cherchant à y lire quelque chose derrière sa façade stoïque. Une quête de réponse, un besoin de savoir, il avait longtemps erré dans sa douleur, mené par la tristesse. La perte d’un être cher était toujours difficilement oubliée, Arwen en savait bien quelque chose. Surtout lorsque c’était une mère. Un sourire tendre et compatissant s’étira sur ses lèvres et ses mains couvrirent celle d’Eradion.

« Les elfes sont doté d’un cadeau d’Ilùvatar. Lorsqu’ils meurent ici en Arda, leur enveloppe charnelle n’est plus, mais leur esprit demeure. Celui-ci s’éveille dans le Hall de Mandos à Valinor, aux pays des Valars et après un temps se verra réincarné pour vivre auprès des Grands. Votre mère n’est peut-être plus ici, mais elle vous attend là-bas. »

Elle se redressa de toute sa grandeur, sa nature d’elfe lui offrant une taille plus généreuse que chez les humains. Ses doigts délicats écartèrent une mèche de la chevelure d’Eradion. Puis, elle s’écarta, venant s’accroupir auprès de l’eau. Au creux de l’eau, lorsque sa main effleura la surface, les vaguelettes s’agitèrent sous son touché, et ce fut comme si la vision que les yeux d’Arwen contemplaient se projetait dans ce liquide épuré. Et elle parla à nouveau.

« Les métissages entre Hommes et Elfes ont toujours été tabou, rares et bien souvent mal aimés. Mais les destins des semi-elfes n’a pas toujours été le même. Il fut une époque où ils n’étaient point différenciés de celui des elfes, mais suite à l’issu de la Guerre de la Grande Colère, les Valars nous offrirent un choix. Celui de compter parmi les Hommes, et dès lors connaître l’inévitable fin qui leur était réservé, mais avec une vie bénie d’années bien plus longues ou bien de compter parmi les Elfes et vivre l’immortalité et l’opportunité de rester auprès des Grands à Valinor jusqu’à la fin du monde. »

Arwen ignorait si Eradion avait fait son choix, mais un jour ou l’autre il y serait forcément confronté. Seul le destin des elfes lui permettrait de revoir un jour sa mère. Après ce discourt, elle se redressa, s’approchant de nouveau vers lui.

« Parlez-moi de votre mère, peut-être serais-je en mesure d’éclaircir vos interrogations. D’où venait-elle ? »

Qui sait si la belle ne l’avait pas déjà connue autrefois ? Voilà nombreux siècles qu’elle parcourait déjà la Terre du Milieu et si elle ne la connaissait, la semi-elfe connaissait des êtres de loin bien plus âgés qu’elle et qui eux connaîtraient très certainement la mère d’Eradion.