Father & Son : Difficult relationship ✓

Father & Son : Difficult relationship

Comme toujours, peu d'émotions transparessaient sur le visage du Roi des Elfes, qui pourtant venait tout juste de se prendre le chou avec son seul et unique fils. Une chose dont il a absolument horreur et qui a même parfois le don de lui faire naître certaines angoisses. Plus que d'habitude, oui. Car hélas, tous deux sont loin d'être en accord sur tout. Ils ont beau avoir bon nombre de ressemblances, beaucoup de choses les différencies. Dans un sens, Legolas lui fait beaucoup trop penser à lui, quand il n'était encore qu'un jeune elfe insouciant et surtout inconscient des dangers qui rôdent. Il avait beau avoir confiance en son courage, en sa force et à ses nombreux autres talents et qualités, cela ne suffisait pas. Le danger est toujours présent et imprévisible. Trop imprévisible. Lui-même, pourtant souvent cité comme étant l’invincible Thranduil de Mirkwood, s'est déjà fait surprendre. Et on peut dire que cela l'a bien fait redescendre de son petit nuage. Il ne voulait pas que son fils finissent par subir le même sort. Même s'il savait que le garder enchaîner n'y changerait rien non plus... Mais il tenait bien trop à lui pour pouvoir s'y prendre autrement. Il ne savait que faire, justement. Là était tout le problème. Il voyait venir le jour où il n'aurait peut-être plus aucun emprise sur lui, où il se devra d'accepter que son fils est un grand guerrier apte à partir en guerre et à siéger sur son trône. Le temps n'est pas une inquiétude ni une priorité pour Thranduil, comme pour beaucoup d'elfes. Mais parfois plus il voyait son fils, plus il se sentait dépassé par le temps. La chair de sa chair, qui est tant pour lui sa plus grande force que sa faiblesse.

Vexé, irrité, mais toujours aussi calme, le grand elfe se tenait droit comme un "i" devant son trône. Les yeux rivés dans la direction par laquelle son fils est parti. Ce n'était pas la première fois et ne serait pas la dernière... Mais il avait comme l'impression que cela se faisait de plus en plus. Que pouvait-il donc bien se passer ? Une autre crise d'adolescence peut-être ? Malgré tout, Thranduil continuait d'espérer que son fils finirait par comprendre... un jour, peut-être. Tout deux avaient un certain travail à faire, semble-t-il. Seulement, pour l'heure, il était hors de question pour le Roi de capituler. Pas maintenant. Pas encore. Comme toujours, il se doutait que son fils allait prendre le large pour user un peu ses nerfs. Il ordonna donc à un de ses gardes de lui préparer son cheval, puis alla s'équiper de quelques armes qui lui serraient certainement très utiles. C'est sans perdre un instant qu'il suivit les pas de son fils, sans même le besoin de demander aux gardes s'ils l'avaient vu passer ou non. Pour une fois, le Roi allait rattraper son petit Prince et lui faire passer l'envie de bouder. Il voulait se faire entendre, comprendre... et surtout avoir le dernier mot. Car ce qu'il avait tenté de dire à son fils quelques heures plus tôt, était plus que sérieux. Galopant à dos de sa splendide monture, Thranduil s'enfonça dans la forêt et eut très rapidement un mauvais pressentiment. Il ne fut d'ailleurs pas le seul. Son cheval semblait tout aussi inquiet. Le regard transperçant et avisé du Roi des Elfes balayait les environs avec minutie, non loin de lui, il y avait du mouvement. Son ouïe ne pouvait le trahir, ni sa vision... Il était suivit. Mais hors de question de faire demi-tour, il devait retrouver son fils et tuer ce qui est à ses trousses. Ou du moins, tenter.

Pour le moment, il n'en avait que faire de ce qui pouvait bien rôder autour de lui et concentrer tous ses sens pour trouver Legolas et rien d'autre. A son grand bonheur, il ne tarda pas à le retrouver. Sa chevelure étincelante n'était pas très difficile à déceler au beau milieu de cette sombre forêt. Ce dernier n'allait certainement pas être ravis que papa l'ait suivit, mais il se fichait quelque peu de son avis. Alors qu'il changea de direction pour s'avancer jusqu'à lui et tenter de lui barrer la route, il surprit une araignée s'apprêtant à le faire avant lui. D'un geste parfait et habile, il s'empara de son fauchon d'argent et le lança entre les deux yeux... ou plutôt huit yeux de la bestiole qui s'effondra aux pieds de son fils. Le regard quelque peu contrarié et exaspéré, il se rapprocha du Prince et s'arrêta à mi-hauteur de lui, figeant son regard au sien.

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Il était fort prévisible que le jeune prince elfe ne soit guère heureux de constater que son père ait suivi ses traces, en plus de lui avoir piqué sa cible. Même si cela n'était pas le but du Roi, ayant simplement voulu se débarrasser de cette bestiole au plus vite, afin de ne pas perdre une seconde pour entamer la discussion avec son fils. Car pour ce qui est des talents de Legolas en matière de combats, de vivacité et de réflexes, il n'en doutait nullement. Bien au contraire, il lui arrivait même bien souvent de le surestimer. Pudiquement. Le regard figé sur son fils unique, Thranduil n'eut aucun mal à lire une certaine contrariété sur son visage. Une contrariété, qui, normalement s'évade bien assez vite. Mais cette fois, leur petite dispute était bien partie pour durer plus longtemps que d'habitude. Raison pour laquelle le Roi décida de poursuivre cette conversation, qu'ils avaient commencée quelques minutes auparavant. Même si ce n'était peut-être ni l'endroit, ni le moment pour ça. Mais il ne voulait pas qu'un faussé trop profond se creuse entre eux. Il est son unique fils, son héritier, la chair de sa chair, son sang... tout. Il tenait bien trop à lui pour ça. Même s'il ne le montre peut-être pas suffisamment, mais il en a toujours été ainsi. Depuis des millénaires...
 
Thranduil resta silencieux un instant, buvant les paroles de son petit Prince. Puis, il soupira légèrement tout en entamant quelque pas en direction du cadavre de l'araignée. Il prit appui avec son pied contre son crâne et récupéra son arme, profondément enfoncé dans celui-ci. Contrairement à ce que Legolas pense, son roi était bien loin d'être sourd à ses demandes. Justement, il ne les comprenait que trop bien et c'est cela qui, parfois, l'effrayait. Il fut un temps où lui aussi avait son âge et son entêtement. Mais comment enseigner la sagesse à un jeune elfe fougueux et désireux d'aventure ? Comment expliquer à son unique enfant, aussi précieux soit-il, que l'on veut simplement le préserver de tout danger ? D'une part, Thranduil était bien trop fier pour le lui dire et de l'autre, il se savait trop protecteur. C'était à lui, de se faire une raison à ce propos. Il lui fallait juste un certain temps pour l'accepter et vivre avec. Tout comme il faudra du temps et de l'expérience à Legolas pour qu'un jour, peut-être, il comprenne les opinions de son paternel.
 
 
S'il avait foi en son fils ? Bien évidemment... C'est simplement qu'il le considérait encore comme bien trop immature. Thranduil détourna un instant le regard, conscient de ne pas lui avoir donné la réponse exacte qu'il attendait. Mais le Roi était encore trop contrarié pour faire le moindre effort à ce propos.
 
 
Le monarque leva ses prunelles azurées en direction du ciel. Il devait paraître bien pessimiste aux yeux de son fils, mais qu'importe. Car hélas, c'était la pure et simple vérité. Cette longue et belle période de paix allait bientôt cesser. Et il ne voulait pas que Legolas prenne cela à la rigolade, ni pour un jeu. Et encore moins... qu'il périsse. Néanmoins, il n'était pas naïf et se doutait bien, rien qu'au travers du regard de son petit Prince, qu'il est prêt. Prêt à se battre, à défendre son royaume, à faire ses propres choix. A mourir ? Thranduil pencha la tête sur le côté un instant, clignant des yeux. Il ne valait mieux pas y penser.
 
 
A nouveau, son regard se lia avec celui de son fils. Un regard, paternel. Son objectif n'était pas de le priver, de lui interdire quoi que ce soit, juste de le mettre en garde. Tel est son rôle, en tant que père.
 

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Un long et large faussé éloigne le père et le fils. Thranduil n'est pas dupe et ne cesse de s'en rendre compte à chaque fois qu'un réglage de compte s'annonce entre eux. Ce qui lui rappelle, la triste réalité. Son fils, n'est pas en accord avec ses dires et sa façon de penser. Il avait du mal à l'accepter. Et pourtant, il ne comprend que trop bien sa détermination et ses ambitions. Si seulement il pouvait être indifférent de son enfant... Non, cela est tout bonnement impossible. Jamais cela ne lui a même traversé l'esprit. Bien au contraire, à l'inverse de ce qu'il laisse paraître ou de ce qu'on pourrait croire, Legolas est ce qu'il a de plus précieux au monde. Même l'Arkenstone ne lui arrive pas à la cheville... c'est pour dire ! Le Roi ne désirait pas, une nouvelle fois, d'être à nouveau en conflit avec son Prince. Il y avait déjà suffisamment de ténèbres autour d'eux pour en rajouter. Seulement, se comprendraient-ils un jour ? Ce n'était pas garanti... Malgré tout, le monarque voulait garder espoir et user de patience. Son fils est loin d'être un idiot, il savait que ses paroles finiraient par lui être utile un beau jour, mais en temps utile... En espérant que cela ne se fasse pas trop tard.

Le reproche déguisé de Legolas ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd. Thranduil dressa le menton et écarquilla un peu plus ses yeux transperçant, fixant son fils avec une certaine intensité. C'est donc ainsi qu'il considérait la chose ? Sensible aux paroles de son unique héritier, sa gorge resta nouée quelques instants. D'un côté, déçu qu'il le prenne de cette façon. D'autre part, c'était compréhensible. Ne lui ayant pas encore fait totalement part du réel danger qu'il ressent depuis maintenant plusieurs jours. Et là, il ne pense pas qu'aux Orcs ni aux araignées. Mais à un mal bien plus grand et bien plus dangereux. Tout en arrivant à rester concentré face aux paroles de Legolas, il n'ignora pas non plus les autres bruits grésillants un peu plus loin dans son dos. Il est bien rare de n'avoir à faire qu'à une seule araignée de toute façon...


Le monarque inspira profondément une bonne bouffée d'air, avant d'entamer quelques pas autour de son fils. Le lieu était mal choisi pour lui parler de ses craintes. Il estimait que ce n'était pas le bon moment non plus...


Le grand et puissant elfe s'arrêta juste devant son fils et tenta de capter à nouveau son regard. Une de ses mains se glissa instinctivement au niveau de ses dagues, sentant toujours les monstres rôder autour d'eux. Malgré tout, aucune crainte n'est lisible sur son visage. Il se doutait bien que son fils devait en avoir que faire du trône et c'était bien normal, mais hélas, même si leur vie paraît infiniment longue, rien n'est pour autant assuré. Et encore moins quand les ténèbres gagnent du terrain.


Un sous-entendu abritant un petit mystère ? Certainement. L'intuition de Thranduil n'a jamais été infaillible, mais il s'est tout de même rarement trompé. Ce qu'il voulait sous entendre, était que la cause de ce mal, allait très certainement bientôt venir à eux...

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Toujours égal à lui-même, il lui était particulièrement difficile de ne pas se montrer mystérieux. Envers et contre tout, en tant que Roi, mais aussi père, il était responsable d'un bon nombre de choses. Et en partie de la vie de son fils. Même s'il est un grand Prince responsable et largement capable de se débrouiller tout seul ou de se défendre. Il est son seul héritier, son unique fils. Il se devait également de ne pas trop l'inquiéter, de ne pas faire paniquer son Royaume. Tous, sauraient en temps voulu ce qui risque très bientôt de se passer, hélas. Paraissant toujours quelque peu impassible et calme, le monarque entama quelques pas, ici et là. Sans but précis. Ou peut-être, celui de se remettre en question, de réfléchir, de trouver un moyen de faire ancrer ses bonnes paroles dans l'esprit de son fils sans que ce dernier n'en vienne à lui faire une colère. Oui, il voudrait agir comme bon lui semble, être "libre". Mais qu'est-ce que la liberté ? Thranduil ne comprenait que trop bien le jeune Prince, mais le trouvait encore bien trop immature. Le laisser vagabonder seul, sur ces terres obscures, en ces temps sombres, n'est pas spécialement une très bonne idée. En revanche, s'il était en bonne compagnie, pourquoi pas.
 
Comme bien souvent, Legolas n'hésitait pas à se montrer quelque peu insolent. Allant peut-être parfois jusqu'à oublier à qui il s'adressait. Thranduil fronça légèrement les sourcils, face aux dires de son fils. Vexé d'entendre de tels mots sortir de sa bouche. Il avait son opinion, soit. Mais osait-il également douter de son père ? Ou pire encore... sous entendre une certaine lâcheté ? Ce n'était pas la première fois qu'il entendait cela, bien évidemment. Mais généralement, cette "insulte" émanait le plus souvent de la bouche des nains. Ce qui, au final, n'est plus vraiment une insulte quand on sait d'où celle-ci provient. Le Roi des Elfes crispa légèrement la mâchoire, un air grave inscrit sur le visage.
 
 
Susceptible, le grand elfe se braqua et ne laissa plus trop de place à la remise en question. Pourtant, il avait songé à le "laisser tranquille" et vivre sa vie de jeune imprudent. Mais parfois, il avait encore l'impression que son fils n'était qu'un jeune Prince capricieux. Thranduil observa son fils un moment, avant d'entendre des branches et des feuilles mortes craqueler tout autour d'eux. Un autre mal était proche, mais heureusement, un peu moins dangereux. D'énormes araignées velus et immondes firent leur apparition.
 
 
Il n'était pas vraiment question de ces bestioles à la base, mais l'heure n'était plus vraiment à la discution. Elles étaient nombreuses. C'est avec agilité et vivacité que Thranduil dégaina une de ses dagues pour la lancer sur une des créatures, avant de s'emparer de sa longue et puissante épée. Malgré ces nombreuses années sans faire la moindre bataille, le Roi n'avait rien perdu de ses talents de combattant et gardait une excellente habilité. Il découpa, trancha et planta un bon nombre de ces maudites araignées. Surveillant d'un oeil son fils, par la même occasion, au cas où elles seraient trop nombreuses contre lui. Le fait de se retrouver avec une arme à la main et en ces lieux en train de combattre, l'adrénaline du combat, lui rappela tout de même des sensations agréables. Cela lui aurait presque manquer en fin de compte... Jusque là, ils n'eurent aucun mal à se débarrasser d'un bon nombre de ces bestioles, mais de nouvelles vagues ne cessaient d'arriver d'un peu partout. Tant du sol, que des arbres...
 

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Comme toujours, les deux hommes gardèrent un calme et une patience n'appartenant qu'à eux. Malgré le fait qu'il soit encore une fois en train de se prendre le bec et d'être en désaccord. Tous deux se connaissaient par cœur. Legolas connaissait certaines de ses limites, heureusement... et savait à quel moment se taire ou partir, avant que les choses ne s’aggravent. Chose, que Thranduil ne voulait pas. Déjà que batailler pour essayer de se faire comprendre par son propre fils était épuisant, il n'aimait pas le savoir contrarié et encore moins en colère contre lui. Mais la frustration, est nécessaire pour mûrir et grandir correctement. Même si, le jeune Prince a bien fini de grandir depuis des siècles, le Roi des Elfes n'avait pas terminé son rôle de père pour autant et ceux, jusqu'à sa mort. Il ne faisait pas uniquement ça, parce qu'il est son seul héritier, mais aussi parce qu'il tient à lui plus que tout au monde, qu'il veut le meilleur pour son fils et ne souhaite pas qu'il rencontre ou vive les mêmes enfers que lui. Lui aussi, aurait bien aimé à une époque, que son père soit encore en vie pour le contredire et lui imposer certaine barrière... Même si pour le moment, le jeune elfe fougueux ne s'en rend pas compte, un jour peut-être, il viendra le remercier pour tous ses bons conseils.

Thranduil, encore un peu tendu, inspira une bonne bouffée d'air alors que son fils s'apprêtait à rétorquer à nouveau. Têtu comme une mule, à toujours vouloir le dernier mot, il espérait que ce dernier ne pousse pas ses nerfs à bout. Mais l'arrivée soudaine des araignées interrompit brutalement leur discussion. Armes à la main, ils combattirent ensemble avec grâce et agilité. Des techniques et maîtrise des armes n'appartenant qu'aux elfes. Ces bestioles venaient de partout, mais il en fallait bien plus pour les arrêter. Surtout eux deux. Même chacun de leur côté, ils n'eurent aucun mal à se débarrasser de la première vague. Thranduil en profita pour reprendre son souffle et se rapprocher de son fils. Mais il n'eut même pas le temps d'ouvrir la bouche, que d'autres araignées vinrent à eux. Toutes aussi nombreuses, voir même peut-être plus. Cette fois, l'inquiétude gagna le grand elfe et lui noua l'estomac, même s'il ne laissait toujours rien paraître. Il alla rechercher sa dague sur le cadavre dans laquelle il l'avait planté, maintenant toujours aussi fermement son épée.


Il échangea un regard avec son fils, rapprochant son dos du sien. Il y avait, en effet, quelque chose d'anormal à tout cela. Ne venant d'habitude pas aussi nombreuses, quelque chose semblait les intéresser plus que d'habitude. Et Thranduil avait lui aussi sa petite idée. Il s'en était douté... Mais il ne voulait pas mettre ça sur le dos de son fils. Ou du moins, ce n'était pas le moment. La nouvelle vague s'enchaîna rapidement et comme deux esprits complémentaires, le père et le fils réussirent à enchainer bon nombre de figures et techniques de combat dont seul leur petit duo en a le secret. Tranchant encore une bonne dose de pattes, de crochets, faisant couler le sang d'arachnides à flot... Mais c'est comme s'il y en avait une infinité. De nouveaux monstres ne cessent d'arriver d'un peu partout, tandis que la fatigue commence petit à petit à les submerger. Cela n'allait peut-être pas plaire à Legolas, mais qu'importe.


Au même moment, une araignée le pris par surprise, par derrière et plaqua violemment le Roi des Elfes au sol. Son épée avait beau être au travers du thorax de cette dernière, ses crocs se rapprochaient à chaque seconde du visage de Thranduil. Usant de la souplesse qu'il lui reste, il tenta de se saisir de sa dague au sol un peu plus loin avant de la planter juste à temps dans le crâne de l'araignée. Récupérant son épée, il se retira vite de sous son cadavre et dard. Puis vérifia si tout allait bien aussi du côté de son fils. Au vu du nombre qu'elles pouvaient être, il valait mieux éviter de leur montrer le chemin de la Cité...

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Cela n'était pas un plaisir non plus pour le Roi des Elfes de reporter la discussion à plus tard. Aimant tout de même bien régler tout problème, au plus vite. N'aimant pas que les choses trainent en longueur... surtout quand cela concerne son fils et ses agissements. Et puis, ce n'est pas comme si ce débat avait déjà été reporté plus d'une dizaine de fois... M'enfin là, ils n'avaient pas vraiment le choix. Voir même pas du tout. Les araignées arrivaient en masse et rapidement. Ils leur fallu un certain temps pour se débarrasser avec grâce de la première vague, suivit ensuite de la seconde encore plus importante que la précédente. Aussi efficace au combat l'un comme l'autre, ils firent de nombreux cadavres. On pouvait dire que le sang d'arachnides coulait à flot. Malgré cela, d'autres arrivèrent encore. A une telle vitesse, que Legolas n'eut même pas le temps d'exprimer la moindre remarque.

Thranduil ne cachait plus son inquiétude et suggéra à son fils de battre en retraite. Même si ce n'est pas ce qu'il aime le plus faire, mais là, il n'y avait plus du tout le choix. De plus, s'ils prenaient le risque de rester poster au même endroit, ils finiraient par se retrouver encercler et donc pris au piège comme des amateurs. Heureusement, le jeune Prince était en accord avec lui et décida enfin d'écouter la voix de la raison. Avant de supposer à son paternel de se séparer et de les mener par des chemins secrets pour les distancer. Mais aussi et surtout, cela leur permettrait de ne pas les mener jusqu'au cœur de son Royaume. Même si se séparer n'est pas toujours la meilleure des solutions, Thranduil était d'accord avec son fils et acquiesça.


Les yeux rivés durant un moment sur les silhouettes hideuses et démoniaques de ces araignées, le Roi détourna son regard en direction de son fils tout en rangeant sa lame dans son fourreau.


Même si, comme toujours, le visage du monarque ne transpirait pas d'émotions, il n'en était pas moins inquiet. Bouillonnant de l'intérieur, cette masse importante et soudaine d'araignées n'envisageait rien de bon et il ne pouvait s'empêcher d'être inquiet pour son unique fils. Et pas qu'un peu... Après ce court échange de regard père/fils, le Roi tourna les talons et constata que son cheval avait bel et bien prit la fuite. Une bonne course à pied au travers de la forêt, cela faisait un certain temps que ça ne lui était plus arrivé. Mais cela ne l'effraya pas pour autant. Il entama donc sa course direction sud, tout en s'assurant que son fils en fasse de même mais dans la direction opposée.

Se concentrant sur sa respiration, son endurance et sa dextérité, il pouvait également entendre le bruit des nombreuses pattes grattant le sol dans son dos. Sans se retourner, il devait rester concentrer. Sautant au dessus des troncs morts, slalomant entre plusieurs arbres tout en évitant les branches qui risquaient d'abimer son beau visage, heureusement qu'il connait cette forêt presque par cœur. Car ces bestioles étaient particulièrement rapide. Il tenta ensuite de s'agripper à quelques larges branches afin de se mettre un peu plus en hauteur, se doutant bien que cela n'allait pas les arrêter pour autant. Mais elles n'étaient pas non plus trop faite pour ça. Cette course poursuite ne manquait pas de faire rajeunir le Roi de quelques années...

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Voilà maintenant plusieurs bonnes minutes que le Roi des Elfes tentent de semer ces maudites araignées. Mais à croire qu'elles ne tiennent vraiment pas à lâcher l'affaire aussi facilement. Malgré la fatigue qui commence sévèrement à se faire ressentir, Thranduil ne baisse pas son régime et persévère dans sa course. Si elles pensaient l'avoir, elles se mettaient le doigt dans l’œil jusqu'à la moelle. Ou alors elles n'avaient aucune idée de la personne qu'elles sont en train de poursuivre. Mais justement, le plus inquiétant est qu'il semblerait presque que si... Restant concentrer à son maximum, il tenta donc ensuite de prendre la direction d'un cours d'eau. Même s'il n'était pas certain que son plan fonctionne, c'était la seule idée pour le moment qu'il lui venait en tête et il n'y avait pas trop de temps pour la réflexion en cet instant. Il les mena donc presque jusqu'à l'extérieur de Mirkwood et fut même presque étonné de constater qu'elles le suivaient toujours. Il y avait véritablement quelque chose d'anormal dans tout ceci. Ses craintes ne cessaient décidément de se réaliser jour après jour....

Enfin arrivé proche de la rivière à fort courant, il la longea un instant, avant de se tenir en équilibre sur une longue et moyennement large branche. Mais au vu de son agilité, cela ne lui posa guère de problème. Empoignant son épée, il tenta ensuite rapidement de couper cette branche en deux, juste à temps avant qu'elles ne se rapprochent dangereusement de lui. Une fois cela fait, il s'empara de son arc et visa les araignées. Quelques unes tentèrent tout de même de traverser, mais celles-ci eurent droit à quelques flèches entre les yeux. Les autres finirent par abandonner, ou peut-être allaient-elles chercher un autre moyen ou une autre rive à traverser. Raison pour laquelle il ne perdit pas une seconde pour reprendre la marche, direction les portes de son royaume. Tout en continuant de surveiller ses arrières, bien sûr.


En peu de temps, le Roi réussi à retrouver le chemin de son cher et tendre Royaume. Songeant au retour, à son fils. Il avait toute confiance en ses capacités mais espérait tout de même qu'il ne lui soit rien arrivé. Il pouvait parfois suffire d'un rien, pour qu'une vie bascule et sombre. S'il quelque chose de grave venait à arriver à Legolas, il n'est pas certain qu'il puisse s'en remettre. Même s'il n'en démontre rien au quotidien. Bref, enfin les portes de son Royaume en visuel, une vague de soulagement envahi le Roi qui put enfin baisser un peu sa garde. Et ses précédentes inquiétudes s'évanouirent tout aussi rapidement quand il y vit également Legolas. C'était aussi dans ce genre de situation, que malgré lui, il devait bien avouer qu'il avait tout de même un peu perdu de sa jeunesse d'autrefois... Un fin sourire vint arborer les lèvres du monarque, mais pas très longtemps hélas. Le naturel revenant aussitôt au galop... Il s'approcha de son fils tout en faisant signe aux gardes de ne pas trop s'inquiéter de le voir dans cet état.


Il ne fallait bien évidemment pas s'attendre à un câlin ni à autre chose de la part du pudique Thranduil, qui fit aussitôt signe à son fils de le suivre à l'intérieur. Croisant le regard de ce dernier, il crû y lire également un certain soulagement. Ce serait-il lui aussi inquiéter pour son cher père ? Intérieurement, il n'y était pas indifférent, bien sûr.

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Ce fut plus fort que lui. Malgré cette gigantesque vague d'inquiétude qui a réussi à s'emparer du Roi des Elfes il n'y a que quelques secondes à peine. Sermonner son fils, sans cesse, comme s'il avait continuellement l'impression chaque que le temps lui est compté. Le comble pour un elfe, mais une triste réalité. Simplement conscient de ne pas être aussi invincible que leur race n'y paraisse. Rongé par la peur de ne pas avoir suffisamment enseigné à son unique fils. Cela ne l'empêche pas pour autant de savourer avec une joie infinie chaque instant à ses côtés, même si ce sentiment reste... indétectable de l'extérieur.

Ainsi, tout est bien qui finit bien. Au plus grand bonheur des deux elfes, qui malgré leur extrême pudeur respective, sont heureux et rassurés de se retrouver en un seul morceau. Suite à la remarque tant attendue du monarque, Legolas ne tarda pas trop à répliquer, mais aussi à capituler. Et c'était mieux ainsi. Thranduil fut tout de même soulager de constater et d'entendre que son fils n'était pas non plus totalement sourd à ses paroles. Même s'il attend encore des résultats. Comme bien souvent, il regarda son fils partir, sans un mot supplémentaire

Une fois celui-ci hors de son champ de vision, le Roi des Elfes ferma les yeux et inspira profondément. Ce n'est généralement qu'en ce genre d'instant qu'il lui arrive de prendre connaissance de sa maladresse ou de ses erreurs, aussi peu soient-elles. Puis, ce fut à son tour de retourner à ses "appartements". Le cœur lourd d'espoir, qu'un beau jour peut-être, la Raison vienne mettre définitivement fin à toutes ces querelles incessantes. Même si, en effet, tel est souvent la relation d'un père et d'un fils.