La nuit ne fait que commencer à tomber, installant doucement et soigneusement son voile étoilé. Quelques cotons traversent le paysage. Au loin, derrière toi, tu les sais nombreux. La nuit ne sera pas sans pluie, tu as bien de la chance d'arriver quelques heures avant l'orage. Mais passons. Te voilà devant l'entrée de Bree et tu n'escomptes pas aller plus loin. Bien que tu te tiennes droit sur ta fidèle jument, tu es fatiguée par ce long trajet. Tu descend de ton destrier et frappe sur la porte en bois, unique passage pour pénétrer dans l'humble cité. La réponse ne se fait attendre que de quelques secondes. C'est un homme d'une quarantaine d'année qui ouvre une ouverture à hauteur d'homme. Il semble méfiant, curieux de voir une femme se trouver là, seule.
- Une femme. Et toute seule, qui plus est. Qu'est-ce qui vous amène dans le coin, ma jolie ? - Le gîte et le couvert. - Pour combien de temps ? - Le temps qu'il faudra.
Tes réponses sont courtes, il n'a pas besoin de recevoir des détails inutiles. Par ailleurs, recevoir toute une ribambelle d'interrogations ne t'a jamais plu. Curiosité déplacée qui n'a pas lieu d'être. Le vigile referme l'ouverture et tu peux entendre plusieurs bruits métalliques avant qu'on t'ouvre la porte. Il ne parle pas, toi non plus. Il fait son travail comme toi, tu as terminé le tiens il y a quelques semaines déjà. Cela se trouvait non loin du Rohan. Tu as préféré t'en éloigner aussi loin que possible. C'est une crainte des plus stupide, mais tu as, par moment la sensation qu'un Rohirrim va te reconnaître malgré que tu n'ais plus donné de signe de vie depuis neuf déjà. Tu sais qu'ils te croient morte, mais tu ne veux pas tenter le Balrog.
Tu avances dans l'artère principale de la ville, guidant ton équidé qui te suit docilement. Certains regards se portent sur toi, une femme vêtue de noir et comme un homme et armée. Tu n'y prêtes guère attention, tu n'as pas à le faire étant donné que ce n'est pas la première fois que l'on te regarde ainsi. Après tout, rare sont les femmes aussi libérées et portant les armes. Peut-être les femmes elfes ou bien les naines, mais il est sûr et certain que les gens d'ici n'aient jamais croisé de tels créatures féminines. Tu connais la ville pour t'y être déjà plusieurs fois rendue. C'est donc d'un pas assuré que tu emmènes ta jument vers l'écurie vers la seul et célèbre auberge de la ville : "Le Poney Fringant". Tu flattes l'encolure de ton animal avant de te diriger vers la taverne. Tu distingues des bruits sourds de rires d'hommes soul sans étonnement. Étant donné, tu espères qu'il restera une chambre.
La porte se referme derrière toi, mais personne ne se préoccupe de ta présence, hormis le tavernier qui se dirige vers toi, une chope mouillée et un torchon sale à la main. Sans surprise, il te souhaite la bienvenue. Il ne te pose pas de question. Il te connaît, il sait qui tu es et sait que tu désires un repas chaud, une boisson et une chambre pour dormir. Tu ne lui qu'un hochement de tête qu'en guise de réponse avant de te rendre vers le coin le plus sombre de l'auberge. Tu n'aimes pas trop être sous la lumière, te faire remarquer. Cet endroit est parfait.
En attendant que ton repas arrive, tu inspectes les lieux. Il n'y a, bien évidemment, que des hommes et certains te fixent avec insistance, détournant parfois les yeux quand ils pensent que tu les as remarqué. Idiot. Tu leur apprendras la discrétion. Ils chuchotent, murmurent ton identité quand l'un des leur, le nez bien plongé dans sa pinte s'esclaffe, riant à gueule bec.
- Kiria, la mercenaire, ici ? Ah mais oui, j'la vois, prêt d'la cheminée. 'Paraît qu'elle serait prête à tuer femme et môme si elle pouvait gagner un bon salaire !
On lui de se la fermer, mais tu ne prends pas ombrage de ces exclamations. C'est on ne peut plus vrai. Pourquoi s'embêter avec les détails. Qu'importe que ta victime soit un enfant ou adulte, homme ou femme. A la fin, le résultat est le même pour tous : ils sont morts. Ton repas et ta boisson arrivent enfin, suivi d'une ombre qui te plonge dans le noir.
Le vent souffle fort, faisant voler tes longs cheveux noirs autour de ton visage. Il n'est pas froid, il n'est pas chaud. Il est juste annonciateur d'une tempête future alors que de dangereux nuages s'approchent doucement, mais sûrement derrière toi. Ils grondent, mais ne laissent pas tomber leur colère pour l'instant. Cela ne saurait tarder. Le jour a laissé place à la nuit, déposant un voile étoilé où ma lune est pleine. Tu ne pourras pas la contempler cette nuit. Quel dommage. Tu as toujours aimé la voir ainsi, fière et ronde, blanche, régnant sur toutes les autres étoiles et vous baignant de ses rayons rassurants. Ce soit, elle sera gâchée, cachée par les cumulus d'un gris foncé qui dissimulera sa lumière. Tu finis par te désintéresser du ciel. Il n'y a pas de temps à perdre, tu souhaites être à l'abri lorsque l'orage éclatera enfin. Tu descends alors de ton destrier avant de flatter l'encolure de l'animal qui sent le danger approcher. Tu frappes plusieurs fois à la porte, marquant ton empressement, seule et unique passage vers le bourg de Bree. Cette dernière est entourée d'une haute palissade en bois. Sera-t-elle réellement efficace face à une hordes d'ennemis armées jusqu'aux dents ? Tu n'en es pas sûre.
Un interstice finit par s'ouvrir sur la porte, à hauteur d'homme et tu peux distinguer le visage d'un quarantenaire, la tempe grisante et déjà des rides pleins le visage. Ses yeux sont plissés, comme s'il avait quelques difficultés à t'aspecter. Peut-être que cela est-il dû au fait que tu es entièrement vêtu de noir et que tu ne prononces aucune parole. Le gardien finit seulement par ouvrir la bouche et s'exclamer, enfin surprit par ta présence :
- Une femme ! Et toute seule, qui plus est. Qu'est-ce qui vous amène dans c' coin, ma jolie ? - Le gîte et le couvert, réponds-tu simplement. - Et pour combien de temps si c'est pas trop vous d'mander ? - Le temps qu'il faudra.
Tu ne souris pas, tu n'en dis pas plus. Tu n'escomptes t'éterniser dans Bree, de toute façon. Ce n'est qu'un endroit où tu souhaites te reposer le temps d'une nuit avant de reprendre ta route. Loin de toi l'idée de faire de l'esclandre. Pas que cela te dérangerai, mais tu as fait un long voyage et tu estimes qu'un bon repas et une bonne nuit de repos est largement ce que tu mérites. Tu restes immobiles, calme, tandis que l'homme te détaille encore quelques secondes avant de refermer l'interstice et d'ouvrir, cette fois, la porte en grand. Il te fait savoir qu'il n'est pas très bon pour une femme de se promener seule comme ça, surtout avec une tempête approchante. Tu ne réponds pas. Tu n'as pas de réponse à fournir. Beaucoup croient encore que tu es une personne fragile, faible. Il n'en est rien. Tu t'avances dans l'artère principale, faisant fi des visages barbus des hommes qui te regardent avec un intérêt non feint. Tu te moques d'eux comme tu te moques de ces ribaudes qui attendent à ce qu'un mâle daigne bien vouloir payer pour qu'elle écarte les cuisses et pousse de faux gémissements de plaisir. A la place, tu te diriges vers un lieu que tu connais plutôt bien pour t'y être déjà rendu plusieurs fois au bout de ces neuf dernières années.
La taverne du Poney Fringant.
Tu sais qu'il y a une écurie juste derrière et c'est là que tu laisses ta jument. Tu la sais en sûreté. Par la suite, tes pas te mènent à l'intérieur de l'auberge que tu découvres bondée lorsque tu refermes la porte derrière toi. Il fait chaud, il fait bon vivre et les clients rient à gueule bec de quelques blagues grivoises. Tu arrives au comptoir et le propriétaire des lieux avec une phrase toute faite et polie au bout des lèvres. Il se retient. Il te connait. Il sait ce que tu souhaites et t'annonces avec un sourire affable qu'il s'en charge maintenant, finissant de nettoyer son verre propre de son torchon sale. Tu hoches la tête en guise d'accord et de remerciement. C'est un homme honnête et sympathique qui ne demande rien d'autre qu'une bonne ambiance et pas de bagarres. Et, surtout, qu'on paye ce qu'on lui doit sans rechigner. Il ne pose pas beaucoup de question et n'est pas du genre à insister. Apprécié de tous. Tu songes à tout cela alors que tu prends place dans le coin le plus sombre de la taverne.
Tu apprécies être dans l'ombre. Ainsi, tu peux surveiller ton entourage sans trop te faire remarquer. Tu peux voir des joueurs de dés, de cartes, des hommes manger, boire, jouer les êtres pervers avec une ou deux gourgandines qui gloussent à la manière de pintades. Et puis, ton regard glacé se porte sur un table où des individus tentent de regarder avec discrétion -ce qui n'est pas une mince affaire avec tout l'alcool dans leur sang- ils chuchotent quand l'un des leur s'esclaffent brusquement, faisant sursauter les autres :
- Kiria, la mercenaire ? Ah, mais ouais, j' la vois, juste là ! 'Paraît qu'elle a aucun scrupule. Prête à tuer femmes et mioches pour de l'argent !
On frappe derrière sa tête, on lui enjoint de se taire et de boire au lieu de parler aussi fort. Il veut se défendre, mais on le coupe dans sa diatribe de soûlard. Quant à toi, tu esquisses un rictus légèrement amusé face à de tels comportements. Ils te craignent. Tant mieux. Qu'ils sachent que tu seras sans pitié s'ils te provoquent, te font sortir de tes gonds. Tes pensées sont coupés lorsque le tavernier arrive enfin avec une assiette composée de pommes de terre et de viande ainsi que d'une pinte de bière. Il te fait savoir que ta chambre est prête et t'indique où il se trouve. Tu ne réponds, ce n'est pas nécessaire car il n'attend pas de réponse et s'en retourne à son travaille. Toi, tu regardes à présent ton assiette. Si les patates ne sont visiblement pas assez cuite, la viande l'est un peu trop. Ce n'est pas bien grave. Cela reste un bon repas. Tu t'apprêtes à manger quand une ombre se place devant toi.
Une nuit mouvementée se préparait. Au loin déjà à l’Ouest, le ronronnement annonciateur d’un orage fongueux se faisait entendre jusqu’ici, à Bree. Un mur de cumulus s’étirait sur la surface du ciel, obstruant ainsi sa limpidité sous un couvercle tumultueux. Il n’y aurait pas de coucher de soleil ce soir, juste les ténèbres qui imposeraient leur règne au monde des mortels et des immortels. Soit, que l’astre diurne soit chassé insolemment, que la beauté que l’on vente de ses rayons, soit avalée par les nuages, il n’avait rien d’agréable de toute façon. Pas pour Murtagh en tout cas qui le considérait comme agressif, orgueilleux et particulièrement exécrable. Il ne comprenait pas l’amour que les humains portaient à cette étoile brûlante et aveuglante qui inondait violemment et dans la démesure tout un monde, s’appropriant même ce qui ne lui revenait pas, comme les ombres. Bien qu’il soit à moitié humain, Murtagh se complaisait dans l’obscurité. Elle lui était familière et réconfortante, comme une deuxième mère. Il avait confié beaucoup de secrets aux ténèbres et elles lui étaient toujours restées fidèles et dignes.
A l’heure où les bougies s’éteignaient dans les chaumières, où le silence nocturne reprenait ses droits sur l’agitation du jour et que le brouhaha des commerçants et des citadins disparaissait lentement, la place était faite aux murmures des errants et aux ricanements satiriques des libertines qui vendaient du plaisir aux hommes dont le corps était en mal d’amour. Bien loin de s’adonner à ce genre de loisir (quelle humaine aurait voulu se faire un orc même pour une bourse d’or xD ?), ce n’était pas le plaisir de la chair qui avait attiré ses pas ici. L’épuisement de son voyage l’avait conduit à s’arrêter à Bree, le temps d’au moins se restaurer et peut être y dormir. Quelle absurdité de se fatiguer à chasser quand une auberge vous tend les bras. Il fit chanter les pièces d’argent de sa bourse agréablement garnie qu’il avait réquisitionné sur le cadavre qui, de son vivant, s’était permis de lui barrer la route – très certainement dans le but de lui infliger le même châtiment, seulement on le devança. Somme toute, ce mécréant n’avait récolté que ce qu’il avait mérité.
Arrivé devant l’épaisse porte en bois qui faisait barrage entre l’ambiance festive et agitée de Bree et le grincement sinistre des bois, que le vent commençait à soumettre à d’éprouvantes bourrasques, Murtagh n’échappa pas à la rengaine habituelle de l’interrogatoire. Qui était-il ? Un simple voyageur fatigué. Que venait-il faire ici ? Ca semblait évident : pour le gîte et le couvert. Pourquoi cachait-il son visage sous un capuchon ? Difformité de naissance et vision d’horreur qu’il préférait épargner aux rétines sensibles…Toutes les excuses étaient bonnes pour dissimuler son identité, bien qu’il n’ait pas véritablement menti sur la dernière question. Il était bel et bien une aberration de la nature pour la majorité des êtres qui peuplaient cette planète. Qu’il pleuve ou non, une épaisse couche de boue remuée et piétinée recouvrait continuellement les ruelles de la petite ville nocturne offrant ainsi une atmosphère humide et crasseuse, comme le semi-orc appréciait tant. Remontant l’allée principale, ses pas épuisés le menèrent doucement vers la réputée Auberge du Poney Fringant, lieu typique où tous les accoudés du comptoir venaient entretenir leur résistance à l’alcool. Il faut dire qu’en plus d’entendre le cliquetis de verres trinqués, une lumière chaleureuse et une bonne odeur de viande aguichait les sens des passants égarés. Le rejeton de Morgoth passa la porte. Sa carrure chétive n’attira même pas l’attention des autres clients, si ce n’est le tavernier qui le salua avec la même sympathie que le feu dans l’âtre de sa cheminée. Courtois à ne pas déranger l’anonymat de son nouveau client, il lui proposa une table qu’il refusa, préférant choisir lui-même l’emplacement pour dîner. Depuis l’ombre de son capuchon, il balaya la pièce d’un regard circulaire et accusateur, de manière à s’assurer qu’on ne l’épiait pas mais aussi dans l’espoir de trouver une place libre et à l’écart de la lumière. Une femme d’une certaine trempe, de celles à qui il ne fallait pas trop se frotter, s’était déjà installée à l’emplacement le plus isolé. C’était bien sa veine. Le rire nasillard d’un ivrogne lui explosa aux oreilles comme le sens de ses paroles. La petite communauté de poivrots à quelques pas sur la gauche semblait s’intéresser de près à cette dite femme dont la réputation n’était plus à faire. Kiria…une mercenaire…hum…ses oreilles avaient déjà eu vent de ses exploits en matière de meurtre. Il était dit d’elle que sa cruauté n’avait d’égale que sa mystérieuse et inquiétante beauté. Mais cette comparaison n’avait de sens que pour les hommes puisque la notion de la beauté aux yeux de Murtagh ne se lisait que sur un visage mortifié de souffrance. Toutes les horreurs du monde étaient appréciées et admirées des orcs. Murtagh n’échappait point à la règle. Ainsi donc, la mercenaire de renom avait jeté l’ancre ici, à Bree. Quelle heureuse coïncidence cela était pour Murtagh qui voyait là une opportunité séduisante de régler une bonne fois pour toute une dette avec un certain individu d’un village voisin. Etouffant un petit ricanement contenu, il s’avança d’une démarche décidée vers la démasquée la toisant de toute sa hauteur, un rictus accroché aux lèvres. Il ne chercha même pas à dissimuler son apparence, persuadé que pour une mercenaire en quête de contrats forts onéreux, sa nature lui importerait peu. La chandelle posée sur la table se tordit d’affolement au passage de l’orc, incrustant sa lueur dans les prunelles reptiliennes de ce dernier. Son regard ricaneur cherchait celui de la jeune femme qui n’allait pas tarder à poser le sien sur l’origine de l’ombre qui s’étalait sur elle.
- Alors ? Est-ce que les rumeurs sont fondées ou sont-elles exagérées par l’imagination sadique d’un vulgaire racontar de taverne ?
S’amusa t-il à demander d’une petite voix de lutin farceur.
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Sujet: Re: Grey Sheep [Intrigue 1] [Terminé ♥] Mer 1 Oct 2014 - 13:05
Curiosité piquée
La nourriture se trouvant dans ton assiette ne te dis rien qui vaille. Mélange douteux de pommes de terre pas assez cuit et de viande qui l'est sûrement un peu trop. Mais tu ne vas jouer les difficiles, tu as toujours su que le tavernier n'était pas le plus doué lorsqu'il s'agissait de cuisine, mais que sa bière était plus que convenable. De plus, au vu de ce que tu as déjà mangé auparavant, tu ne vais certainement pas te plaindre. Tu t'empares de la fourchette, prête à porter préjudice sur le morceau de viande trop cuit lorsqu'une ombre se place devant toi, t'empêchant de voir correctement tes gestes. Cela t'agace. Tu n'aimes pas que l'on te gêne ainsi, que l'on te gêne tout court, d'ailleurs.
- Alors ? Est-ce que les rumeurs sont fondées ou sont-elles exagérées par l’imagination sadique d’un vulgaire racontar de taverne ?
Tu relèves le nez, prête à répondre cet importun d'une voix froide et cassante, lui enjoignant à s'en aller s'il ne tient pas à perdre ses précieuses bourses. Cependant, ta bouche ne s'ouvre pas, pas tout de suite. Quelque chose à stopper ton action. Et c'est cette créature qui se dresse devant toi. Elle a tout d'un orc sans pour autant en être un. Voilà qui étrange. Tu prends donc temps pour le détailler, ne te gênant pas pour le découvrir de bas en haut. Après tout, il devrait sûrement s'attendre à ce genre de réaction à ton égard. Tu as déjà vu tellement de choses en l'espace de neuf ans, que voir cet être maléfique se poster devant toi, se fondre dans la masse comme s'il y a avait une once de part d'humanité en lui, ne peut que te rendre curieuse. Tu te recules dans ton siège, prenant tes aises tandis que tu toises ton vis-à-vis. Est-il fou, suicidaire, courageux ou tout simplement stupide de se rendre dans un lieu aussi publique avec un physique pareille.
- J'ignorais que les monstres tel que toi prêtaient attention à ces ragots de soûlard.
Ton rictus est froid alors que tes bras sont croisés, tes doigts caressent discrètement la garde de l'une de tes dagues, prête à la ficher dans le corps écailleux de cette créature qui te fait face. Tu n'esquisses pourtant aucun geste, ta curiosité piquée. Pourquoi a-t-il pris le risque de venir jusqu'ici, pourquoi venir te parler et s'intéresser aux paroles d'un homme saoul ? Tu ne devrais pas, mais tu veux savoir et comprendre. Persuadée qu'il n'agit pas sans raison. Tu finis par porter ta main ta pinte, prête à en avaler une gorgée. Puis, tu reprends la parole :
- Mais je suppose qu'il y a une bonne raison pour que tu viennes me voir. Me tromperais-je ?
Plus jeune, tu aurais craint sa présence. Tu n'aurais pas réfléchit et l'aurait tué sans sommation. Mais ce n'est plus le cas, à présent. Tu acceptes de l'écouter jusqu'au bout tant qu'il se montre toujours aussi intéressant et qu'il ne tente rien de stupide à ton égard. Tu lui accordes une chance, mais reste prête à lui ôter la vie ou un membre si nécessaire. Ton regard glacé se fiche dans ceux reptilien de la créature, attendant qu'il prenne la parole, s'explique en détail. Sa présence n'est pas fortuite, s'il est venu à toi, c'est bien pour une raison particulière et tu es toute ouïe à l'entendre. Ton repas ainsi que ton repos peuvent bien attendre. Ton intuition te susurre qu'un nouveau travail se présente à toi, tu peux le lire sur le visage de ce fils de Morgoth. Étonnant. Cela te plaît.
Sujet: Re: Grey Sheep [Intrigue 1] [Terminé ♥] Jeu 2 Oct 2014 - 10:11
Un rendez-vous dans l'ombre Kiria & Murtagh
Une expression d’agacement s’ajoutait à l’air marmoréen de la jeune femme. Sa tranquillité venait d’être dérangée ce qui n’avait pas l’air d’inquiéter Murtagh qui s’était volontairement incrusté devant la table de la meurtrière. Bien au contraire, cela prouvait qu’il avait attiré son attention. Oh il se doutait que sa sale gueule était assez accrocheuse pour qu’on la remarque et que si l’on ne s’en détournait pas rapidement en hurlant, on la dévisageait avec impudence. A en juger par l’analyse scrupuleuse des prunelles de la jeune femme et à l’expression de son visage, Murtagh devinait déjà le tableau que Kiria peignait de lui. Elle ne paraissait pas si étonnée de voir se tenir en face d’elle un orc. La curiosité semblait animer ses pupilles gagnées par l’arrivée soudaine de cet insolite étranger. Avouez qu’il n’est pas coutume de trouver un enfant des ténèbres en plein cœur d’une ville d’humains. Mais Murtagh avait apprit des Hommes leur inattention et leur négligence vis à vis des petites choses au détriment des grandes. Aveugles devant l’évidence des choses. Ce qui était une situation avantageuse pour le semi-orc qui profitait de chaque opportunité pour jouer les saints à l’heure où il faisait le diable.
- J'ignorais que les monstres tel que toi prêtaient attention à ces ragots de soûlard.
Sa réplique cinglante, ne manqua pas de l’amuser. L’avait-elle bien insulté de monstre ? Premier échange et premiers mots doux. A ce rythme là, si elle continuait à l’enjoliver de ce genre de qualificatifs, il ne tarderait pas à tomber amoureux ! Pris au jeu de la moquerie, il porta une main sur son cœur, la bouche entrouverte d’hébétude devant la comparaison qu’elle faisait de lui.
Spoiler:
xD
- Eh bien il y a toujours dans les « ragots » un fond de vérité alors oui, quelque fois ça vaut le coup d’y prêter l’oreille. La preuve…
Son regard s’intensifia sur elle comme s’il la désignait. Le danger était présent, chez l’un comme chez l’autre. Deux bombes à retardement à la stabilité fébrile pour lesquelles il suffisait d’un faux pas pour les faire exploser. Leurs regards s’accrochèrent comme deux champs magnétiques, véhiculant ici et là une électricité si palpable qu’elle en aurait fait frémir la pièce entière si on leur avait accordé un temps soit peu d’attention. Inutile de chercher à savoir ce que pensait l’autre, c’était comme regarder dans un miroir et y contempler son propre reflet, du moins interne. Dans l’air ambiant se générait une pesanteur incommode. Sans doute était-ce dû à l’orage qui se préparait au dehors ou à la tempête qui faisait déjà rage au sein de la taverne. Tel des sentinelles, les prunelles olive de l’orc suivirent avec précision le geste de Kiria qui fut de porter sa pinte à sa bouche. Elle paraissait moins engagée à lui sauter à la gorge mais plus disposée à écouter ce qu’il avait à lui proposer, car oui, l’attitude insolente de l’orc indiquait clairement que son intervention n’était pas dû au malheureux hasard.
- Mais je suppose qu'il y a une bonne raison pour que tu viennes me voir. Me tromperais-je ?
Haussant les sourcils d’exactitude, il étira ses lèvres dans un sourire complice avant de s’inviter de lui-même à la table de la mercenaire, sans faire fi de son avis. Accusant les alentours d’un coup d’œil méfiant, la créature, toujours encapuchonnée, réduisit quelque peu l’écart qui les séparait en s’accoudant légèrement sur la table. Moins leurs paroles avaient d’échos dans la pièce et plus grande était leur chance de réussite. Il fallait bien avouez qu’une taverne peuplée de monde était bien le dernier endroit pour entretenir une discussion au contenu confidentiel mais que voulez-vous, ils n’allaient tout de même pas louer une chambre !
- En effet, il se pourrait qu’il y ait un travail pour toi, ma belle. Mais avant que je ne te laisse t’envoler avec mon or et l’espoir que tu parviennes à satisfaire mes attentes, je voudrais avant tout tester tes capacités. Et ne me dit pas que cela n’est pas nécessaire, je pourrais penser que tu as peur…
Il marqua un temps de pose durant lequel il défia son interlocutrice du regard, ce même rictus infernal soulignant ses lèvres. Après tout, on n’achète pas une marchandise sans l’essayer au préalable.
- Il y a un homme qui traîne aux écuries la nuit. Il prend plaisir à fouiller les sacoches des selles en quête d’une quelconque trouvaille de valeur. Apporte moi sa tête et récompense ton effort par la bourse qu’il a dilapidé tout à l’heure.
Murtagh prit plaisir à distribuer ordres et conditions. Sans la moindre gêne, il piqua de sa dague une pomme de terre ramollie du jus dans lequel elle trempait dans l’assiette de son interlocutrice.
- Tic tac chérie, tic tac.
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Sujet: Re: Grey Sheep [Intrigue 1] [Terminé ♥] Mer 8 Oct 2014 - 12:55
Preuve sanguinolente
Adieu l'opportun moment d'un repas tranquille que tu avais mérité après un long voyage à cheval. A croire que, si tu peux éviter la tempête, tu ne peux te défaire de ce qu'elle emporte par son vent violent. Cependant, tu avoues sans vergogne que si cela avait été un humain, tu l'aurais renvoyé paître sans politesse aucune. Ils ont beau faire partie de ta clientèle, tu as parfaitement le droit à quelques moments d'accalmies. Néanmoins, il ne s'agit pas là d'un humain, mais d'un orc et, tout de suite, cela te refrène dans ton agacement d'être impunément dérangée. Ce genre de rencontre, tu n'en as encore jamais connu. Tu ne côtoies les rejetons de Morgoth que pour les tuer sans vergogne jusqu'au dernier. Tu ne les écoutes pas, jamais. Mais celui-là ne semble pas comme ses frères, il est différend. Singulier. C'est peut-être pour cela que tu l'épargnes. Pour le moment. Absolument rien n'indique qu'il n'attentera pas à ta vie et que, toi-même, tu ne tentera d'ôter la sienne. Qui vivra verra.
La caricature de son hébétude face à ton insulte manque de t'amuser. Tu es encore trop méfiante envers lui -et sans doute avec raison- pour te relâcher même un millième de seconde. Il n'a pas encore fait ses preuves quand tu sais qu'il va demander les tiennes ; tu ne te fais pas d'illusions de ce point de vue-là. Il n'est pas le premier et ne sera pas le dernier à le faire.
- Eh bien il y a toujours dans les « ragots » un fond de vérité alors oui, quelque fois ça vaut le coup d’y prêter l’oreille. La preuve…
Tu hoches lentement la tête à l'affirmative. Orc, mais pas idiot, semblerait-il. Tu supportes son regard reptilien fixé sur toi silencieusement. Tu surveilles ses moindres faits et gestes et tu sais parfaitement qu'il en fait de même. Les lèvres de la créature s'étirent en un sourire avant de s'installer à ta propre table. Tu hausses un sourcil circonspect. Aurait-il cru que tu l'avais invité à s'asseoir ? Tu bois une gorgée de ta boisson alcoolisée. Après tout, cela sera plus pratique et plus discret pour parler meurtre. Tu le vois s'accouder à la table pour se rapprocher pour exposer ses connivences, tandis que tu continues tranquillement ton repas qui se refroidi doucement, mais sûrement.
- En effet, il se pourrait qu’il y ait un travail pour toi, ma belle. Mais avant que je ne te laisse t’envoler avec mon or et l’espoir que tu parviennes à satisfaire mes attentes, je voudrais avant tout tester tes capacités. Et ne me dit pas que cela n’est pas nécessaire, je pourrais penser que tu as peur…
Tu pourrais te sentir vexée quant au fait qu'il te croit susceptible de partir avec son or sans avoir fait ton travail, mais il n'en est rien. Tous tes clients qui ne te connaissent se montrent méfiant à ton égard, c'est alors normal qu'il n'en fasse pas exception.
- Il y a un homme qui traîne aux écuries la nuit. Il prend plaisir à fouiller les sacoches des selles en quête d’une quelconque trouvaille de valeur. Apporte moi sa tête et récompense ton effort par la bourse qu’il a dilapidé tout à l’heure.
Ton sang ne fait qu'un tour à cette révélation. Tu n'as qu'à faire un petit boulot de basse besogne pour faire tes preuves. Non, ce qui te fait pincer les lèvres et remplis d'éclairs enragés dans tes yeux bleus est le fait que ce coprolithe va sans doute -s'il ne l'a pas déjà fait- fouiller ce qu'il se trouve dans ta sacoche. Si tu étais naïve et gentille, tu aurais remercié la créature pour cette information. Mais tu ne l'es pas. Tu ne l'es plus depuis bien des années. Non. A la place, tu te lèves sans attendre de ton siège pour te diriger d'un pas décidé vers la sortie. Pas besoin de prévenir le tavernier que tu reviens, il s'en moque de cela.
Ta main caresse avec douceur le pommeau de ta dague alors que tu t'avances silencieusement vers les écuries où tu peux entendre effectivement quelques bruits suspects. Le fils de Morgoth ne t'avait donc pas menti. Le coupable le paiera donc de sa vie. Ta lame chuinte doucement alors que tu la sors de ta poche, marchant dans le noir, ne faisant qu'un avec l'ombre de la nuit. Tu te fiches de savoir s'il s'agit-là d'un père de famille, d'un veuf ou d'une jeune homme qui ne connait pas encore la vie. Tout ce que tu vois, et qui fait remplir ton regard glacé de haine, c'est qu'il se trouve actuellement en train de fouiller dans l'une des sacoches de ta selle. L'hémoglobine coulant dans tes veines s'échauffent. Aucune hésitation ne se fait ressentir à ton geste tandis que tu plantes ton arme dans sa gorge avant de la lui trancher. Il n'a pas eu le temps d'hurler. Il a souffert un instant avant de mourir.
Tu prends le temps de le fouiller. Après tout, comme à dit la créature dans la taverne, tu peux très bien t'octroyer une petite récompense de la part de cet impudent voleur. Tu y trouves non pas une bourse, mais plusieurs. Ainsi avait-il déjà commencé son oeuvre. Tant pis, tant mieux. Cette fois, tu t'empares de ton épée accrochée à ta ceinture afin de lui trancher la tête. Trophée d'une nuit que tu te dois de rapporter l'être ignoble se trouvant à ta table en guise de preuve de ton efficacité. Tu agrippes donc le crâne étêté pour te diriger à nouveau vers la chaleur bienveillante du Poney Fringant. Ton entrée n'est plus aussi discret que précédemment. Les têtes se tournent et se baissent vers ce que tu tiens et le silence se fait soudain tandis que le sang de ton trophée goutte sur le sang. Tu fais fi de leur murmure et des regards rivés sur toi. Tu reviens à ta table avant de balancer sans aucune sommation la preuve de tes compétences vers l'orc qui n'avait visiblement pas bougé depuis ton départ soudain.
Tu t'installes plus à ton aise sur ton siège alors que tu t'empares de ta part.
Sujet: Re: Grey Sheep [Intrigue 1] [Terminé ♥] Jeu 23 Oct 2014 - 12:58
Un rendez-vous dans l'ombre Kiria & Murtagh
Elle le sonde, l’observe sous toutes ses coutures, lui et sa nonchalance. Il voit dans ses prunelles troublées l’intérêt qu’elle lui porte et cette curiosité presque dérangeante qui se lit sur son visage. Sans même avoir la capacité de sonder l’intimité de ses sombres pensées, il devinait déjà les innombrables questions et idées qui fleurissaient dans l’esprit de la jeune femme. Sous ses airs de querelleuses se dissimuler une méfiance absolue vis-à-vis de son étrange interlocuteur. Murtagh ne pouvait pas lui en vouloir, bien au contraire, sa vigilance lui prouvait que la jeune femme n’appartenait pas à cette catégorie de débiles imprudents qui se risquaient à le considérer avec indifférence. Non cette femme était spéciale, il le sentait et pas seulement de réputation. Elle avait quelque chose de fatale dans le regard, d’aigu tel un diamant traversant le cristal. C’était comme si une tempête éternelle y faisait rage et donnait au bleu océan de ses prunelles une nuance obscure.
La révélation percutante de l’orc au sujet du voleur des écuries eut l’effet escompté sur sa partenaire de discussion ce qui lui arracha un sourire de satisfaction malsain. Elle en avait presque oublié l’agacement qu’elle éprouvait vis-à-vis des manières inconsidérées de la créature. Croisant les doigts tout en s’étalant tel un lion sur sa chaise, il observa la jeune femme de son air rieur, ses frêles épaules remuantes sous les secousses de son ricanement de bouffon. Sans la moindre blessure dans l’âme, il laissa délibérément les iris acérées de la jeune femme sortir des profondeurs dans lesquelles elles reposaient pour le pénétrer comme un glaive, sachant parfaitement que ce regard ne lui était pas directement destiné. Murtagh connaissait un voleur qui allait passer un très mauvais quart d’heure entre les mains de cette tueuse sans foi ni lois. Mais soit, tant que c’était pas lui que l’on dépeçait, le monde pouvait continuer de tourner avec toute l’horreur qu’il connaissait. Murtagh était de ces miroirs sans tain où l’on découvre tout ; de ces pitreries sans grandes importances à sa fascination du mal. Il reconnaissait ce même amour extravagant pour le meurtre chez cette humaine comme si elle portait cette marque dans son sang. Alors qu’elle passait la porte de la taverne, prompte à régler le compte à ce voleur de bas étage, il se surprit à éprouver une certaine admiration pour elle.
Ce sont les commérages des poivrots d’à côté qui extirpa Murtagh de ses fantasmes sanguinaires quand il les entendit parler au sujet d’une créature immonde et dangereuse qui terrifierait les villages des alentours. Fronçant les sourcils, tête baissée mais légèrement inclinée vers la table en question, il laissa traîner une oreille attentive. Apparemment de nombreux corps mutilés auraient été retrouvés, dérivant dans le courant jusque dans le Brandevin. Murtagh avait traîné un peu partout dans les environs ces derniers temps enchaînant les pillages et, éventuellement, quelques assassinats quand il n’avait pas le choix. Les bavardages lui apprirent qu’apparemment, cette dîtes créature, proviendrait des Monts-Brumeux, ce qui ne manqua pas de le faire se redresser sur sa chaise. L’idée que ce soi-disant monstre puisse être lui, lui traversa l’esprit un instant. Tout concordait avec une similitude quasi troublante…Pourtant il était certain de s’être montré discret à chaque fois et n’avait pas tué autant que cela…Non ça ne pouvait pas être lui. Il s’agissait simplement d’une coïncidence insolente voilà tout. Le tavernier se pointa subitement à la table faisant ainsi sursauter notre orc perturbé. Après s’être excusé de l’avoir effrayé, le propriétaire des lieux lui demanda s’il voulait passer commande et Murtagh, ronchon, déclina l’offre. Cette nouvelle venait de lui couper l’appétit. Il allait devoir prendre un peu le large un moment et voir si les ragots au sujet de cette bête allaient continuer de s’étendre auquel cas, il reviendrait et profiterait de la situation pour agir dans l’ombre du véritable monstre.
Le vacarme du silence se mit à envahir la salle comme si la grande aiguille du temps s’était à jamais arrêtée. Furtivement, le rejeton de Morgoth jeta un coup d’œil circulaire autour de lui et remarqua que tous les regards convergeaient vers un seul et même point : la porte d’entrée. A peine eut-il tourné son regard dans cette direction que la mercenaire était revenue, barbouillait de sang et ses doigts fermement agrippés au cuir chevelu de cette vilaine tête de voleur. La jeune femme avait figé pour l’éternité l’ultime expression d’effroi qui trônait sur le visage du vagabond avant de périr. Elle fit profiter la salle entière du spectacle. Le silence fut dérangé ici et là par quelques murmures et le son roque d’ivrognes régurgitant le trop plein de leur estomac tandis que Murtagh l’accueilla avec le plus triomphant des sourires. Encore une fois, la mercenaire venait de lui sauver son moral ! Adressant un regard réprobateur à la tête qui siégeait au milieu de la table, Murtagh agita son index comme pour mettre en avant sa fatale erreur et en lui transmettant une mise en garde tardive qui ne lui avait, visiblement, pas été enseignée.
D’un mouvement gracieux, il salua la réussite de celle qu’il avait mit à l’épreuve. Il était temps de passer aux choses sérieuses. Mais avant cela, elle avait mérité qu’il se présente officiellement à elle.
- Dans ce cas, tu es engagée, petite chasseuse. Appelles-moi Murtagh ou…ne m’appelles pas du tout, comme il te plaira.
Il ne tenait pas à s’éterniser sur les formalités de présentation et préféra passer à la suite. Avec la même « affection » que l’on caresse un chien, Murtagh grattouilla les cheveux de la tête du mort tout en s’adressant à sa tueuse. Il sentait le regard pesant des gens autour de lui et cette attention le contraria plus que passablement. Alors Murtagh se rapprocha de la jeune femme pour lui glisser quelques paroles discrètes.
- Allons dehors, on a que trop attiré l’attention sur nous ici.
Prenant soin d’emporter son petit souvenir dans un sac, il se redressa et se dirigea vers la sortie, chantonnant.
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Sujet: Re: Grey Sheep [Intrigue 1] [Terminé ♥] Dim 26 Oct 2014 - 16:08
Discussion extérieure
Tu finis ta pinte aussi sûrement que si tu avais été un homme. L'éducation de la noblesse sont aussi proche de ton comportement que les orcs sont l'image même de la grâce et de la beauté. Autrement dit, pas une once de bonne manière ou de docilité. Tu es capable de taper du poing sur la table comme de proférer des injures. Enfin, tu exagères bien évidemment. Tu n'es pas partisane des flatulences et des rôts en veux-tu, en voilà. Mais pour cela, tu es persuadée qu'il n'es pas nécessaire d'voir reçu une bonne éducation pour bien se comporter en public.
Tu es fière de ton effet. Le silence qui a fait place au brouhaha à ta seconde entrée a bien fait comprendre aux éventuels bandits de grand chemin qu'il n'est certainement pas bon pour eux de te faire sortir de tes gonds. S'en prendre à ton équidé, à tes effets ou même à toi à pour conséquence une mise à mort immédiate. Tu assassines d'abord et pose les questions ensuite. Tu n'apprécies guère te prendre la tête avec les excuses des autres. Cela resterai inutile car les conséquences de ses actes seraient les mêmes ; la mort pure et simple. D'une oreille peu intéressée, tu entends quelques hommes régurgiter ce qu'ils avaient précédemment avaler, liquide comme solide. Sans doute, la vue d'une tête étêtée est trop pour leur estomac fragile. Tu esquisses un rictus moqueur. Des êtres faibles qui jouent les gros durs. Pathétique.
Ton attention se reporte finalement sur l'ignoble créature devant toi qui agite son index vers le crâne comme une mise en garde ou remontrance tardive. Tu arques un sourcil, ne pouvant t'empêcher de songer qu'il doit probablement avoir une araignée au plafond.
- Dans ce cas, tu es engagée, petite chasseuse. Appelles-moi Murtagh ou…ne m’appelles pas du tout, comme il te plaira.
Tu ne réponds pas, te contentant de reposer ta pinte vide et de t'emparer de ta fourchette afin de continuer ton repas. Ainsi, cette chose à un nom. Pourquoi pas. Tu n'as pas encore décidé si tu l'appelleras par ce patronyme ou si tu continueras à lui rappeler quel montre il est. Cette décision viendra en temps voulu. Ses doigts grattouillent la boîte crânienne sanguinolente comme l'on grattouille un canidé avant de le ranger dans un sac de toile au gros fil. Plus rien ne peut t'étonner, à présent.
- Allons dehors, on a que trop attiré l’attention sur nous ici.
Tu ne peux qu'être d'accord avec ses paroles, bien que tu aurais préféré avoir le temps de finir ton fichu repas qui se refroidit inexorablement. Tu emportes au moins ton morceau de pain avant de te lever et te diriger vers la sortie, suivant ton nouveau client, non sans donner l'argent que tu dois pour le repas à l'aubergiste. Tu lui donneras ce que tu dois pour la chambre demain matin, pas avant.
Les rues sont vides, pas âmes qui vivent exceptées celles des coureuses de remparts qui espèrent encore se trouver quelque client trop ivre pour faire attention leur physique disgracieux et leur haleine fétide. Les chats miaulent sur les murets, espérant effrayer leur rival tandis que les souris couinent et courent pour se cacher dans un lieu sécuritaire où nul ne peut les attraper. Les chiens errent dans les veines et artères de Bree sans maître pour leur sommer de rentrer. Tous les volets en bois des habitants sont fermés, preuve irréfutablement qu'il est plus que temps d'aller se coucher. Mais ce qui saute le plus à tes yeux et tes ouailles, c'est le vent qui forcent tes chevelure à effectuer une danse des plus incongrues et la pluie battante qui vous mouillent tous les dos et rendant le sol boueux, glissant si on ne fait pas assez attention.
Vous finissez par vous abritez dans une rue sombre et discrète ou suinte encore l'odeur d'urine, de selles et de vomit, mais abritez par un toit d'ardoise assez large pour vous protéger de la tempête. Tu ne t'adosses pas contre les murs, te contentant de croiser tes bras et de regarder ton client.
Sujet: Re: Grey Sheep [Intrigue 1] [Terminé ♥] Mer 5 Nov 2014 - 15:48
“ GREY SHEEP ”
Peur au Pays de Bree
Un groupe d'hommes venait de traverser la rue, ils parlaient à voix fortes et hautes, comme s'ils avaient bien peu eu à faire que les gens aient pu les entendre. Certains étaient armés de piques et d'autres de coutelas, parmi eux beaucoup étaient des paysans et ne disposaient que de fourches ; le plus grands et le plus crasseux d'entre eux éclata d'un rire sonore à l'encontre des autres
" V'là qu's ont promis 100 pièces d'or à c'lui qui l'arr't'ra à cq'ui paraît. J'jure sur ma main droite que c'moi qui lui f'rait la peau à c'te bestiole !"
Les autres hochèrent la tête, sans doute encore trop incertains de la marche à suivre, mais il paraîtrait que la Créature approche, qu'on l'a vu rôder près de Bree. Ils se frayèrent un chemin dans la taverne en donnant des coups d'épaules à ceux qui lambinaient devant eux. Les clients présents avaient entendu la conversation qui s'était terminée sur le pas de la porte. Ils connaissaient tous de nom ou de vu ce grand homme qui arrivait avec sa clique : des brigands qui profitaient de l'ombre pour s'enrichir, jouant parfois le rôle de mercenaires. Ils n'étaient pas de bonne augure, mais s'ils les débarrassaient de la bête, au moins auraient-ils servis à quelque chose... à moins que quelqu'un n'aille se présenter avant eux au dirigeant, le maire de Bree, avec la tête du monstre.
[ ♦ Au vu de la situation qui s'amplifie, le maire de Bree propose 100 pièces d'or à celui qui tuera et lui ramènera la bête. ]
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Sujet: Re: Grey Sheep [Intrigue 1] [Terminé ♥] Mar 18 Nov 2014 - 13:00
Un rendez-vous dans l'ombre Kiria & Murtagh
Au dehors, les étoiles poétisaient dans le firmament où la lumière incrédule de la lune pourfendait les ténèbres instaurées par la nuit. Les rues semblaient figées dans le froid silence immobile que toute présence humaine avait déserté au profit de la chaleur bienveillante d’un foyer. Murtagh inspira profondément cet air qui sentait le froid, l’humidité et la mort. Son confort idéal en somme. En effet, la nuit ne promettait pas de rester aussi sereine puisque déjà au loin, de sombres cumulus menaçaient d’obscurcir le ciel et de défier la céleste lumière de l’astre nocturne dans une lutte sans merci. Le semi orc aimait la pluie, il aimait ce qu’elle inspirait : morosité, désolation, mélancolie. Complice des crimes, elle nettoyait le sang laissé à son passage, lui purifiait l’âme pour lui permettre de recommencer. Le ciel avait longtemps pleurait pour lui quand ses larmes demeuraient captives derrière la prison charnelle que constituaient ses yeux. Reconnaissant, il accueillit les nuages avec un léger sourire.
La tête piégée dans un sac, Murtagh offrit le tournis à son compagnon d’infortune en roulant son poignet en de grands cercles. Tantôt à droite, tantôt à gauche. Quelques giclures de sang éclaboussèrent pailles et boue étalées en pagaille au sol et qui avaient été piétinées inlassablement par les chevaux. Ricanant comme un gosse ou plutôt comme un échappé d’asile, le semi-orc psalmodia une petite comptine cynique en l’honneur du décapité. 1, 2 Kiria te coupera en deux. 3, 4, ta tête finira en sac. 5, 6 mon plaisir est ton supplice. 7, 8 tu payes ta mauvaise conduite. 9, 10 et un dernier tour gratisss ! Sur cette dernière note, il fit tourner le sac plus rapidement puis le propulsa dans les airs. La besace fendit le ciel tel une étoile filante pour terminer sa course on ne sait où dans un « boom » qui fit éclater de rire l’hybride. Ca y est, la pluie est là. Toujours présente, toujours témoins. Le sang disparu, avalé pas la boue sous les acclamations de l’orc. Les ruelles devinrent rapidement des torrents qu’un limon épais obstruait. Le clapotis de pas qui se rapprochaient lui indiqua la présence de Kiria dans son dos. D’un geste courtois, qui contrastait fortement avec la sainte horreur qu’il inspirait, il l’invita à emboîter le pas et tout deux s’enfoncèrent discrètement dans une ruelle étroite qui était à milles lieues de l’endroit idéale pour un tête à tête. Mais pour ce qu’ils avaient à se dire, ça suffisait largement.
Murtagh subsista sous la pluie tandis que la jeune femme se réfugia sous une toiture. Elle se tenait, droite, attentive, tous ses sens en émoi, certainement encore sous le joug de l’excitation de son meurtre de tout à l’heure. Elle transpirait l’adrénaline, quelque chose que notre semi-orc adorait et qui lui remémorait de très agréables souvenirs sanguinaires. Rien qu’en la regardant, en observant son attitude il devinait l’appétit quasi insatiable de son interlocutrice. A peine venait-elle de faire couler le sang, que le métal de sa lame gémissait déjà d’impatience. Comme Murtagh se félicitait que leur chemin se soit croisé. Elle représentait à elle seule ce qu’il avait laissé trop longtemps de côté au profit de valeurs qui n’avaient plus réellement de sens. A qui pouvait-il les faire partager ? Quel être sensé s’attacherait à un être comme lui ? Qu’inspirait-il d’autre qu’une bête ? Dans un mouvement, il chassa sa capuche qui dissimulait quelque peu son identité, bien loin des yeux fouineurs. Il n’avait rien à cacher à la jeune femme. Les minces rayons lunaires qui parvenaient à filtrer au travers des nuages offrirent par intermittence une légère luminosité dans la ruelle, révélant ainsi par la même occasion cette peau unique qui faisait toute l’originalité du semi orc. L’éclat de la lune faisait scintiller et briller son grain de peau aux nuances dorées, richesse qu’il devait à son métissage singulier. Ses rétines reptiliennes paraissaient encore plus effrayantes que d’ordinaire. Il allait s’apprêtait à lui révéler sa prochaine mission quand passa non loin de leur ruelle un groupe d’ivrogne. L’écho de leurs bavardages raisonna distinctement contre les pierres humides. Puis plus rien. Ils rentrèrent dans la taverne et le silence régna de nouveau. Murtagh en écouta le contenu qui ne manqua pas d'allumer, comme on gratte une allumette, un intérêt certain dans les prunelles de ce dernier. Il toisa sa partenaire avec un sourire et un regard entendu, presque complice. L’expression qu’il empruntait à l’instant en disait long sur ses intentions.
- Je crois que ce travail peut attendre. Vous sentiriez-vous d’attaque pour traquer un monstre au clair de lune ?
Encore fallait-il que Kiria accepte de faire équipe avec quelqu’un en qui il était dangereux de placer sa confiance. Mais voilà, Murtagh contait bien éclaircir le mystère de cette fameuse bête et apaiser ainsi quelque peu le trouble qu’elle instaurait. Il n’avait pas très envie de s’éloigner de cette région fructueuse mais il n’était pas non plus désireux que l’on vienne mettre le nez dans ses affaires douteuses. Jusque là il avait su préserver une certaine discrétion et il tenait à la maintenir. Il devait la trouver, mais pas à perte non plus.
- Vois-tu…il se pourrait que cette bête en vienne à perturber mon petit business. Alors si je te dis que je te laisse 65 % de la récompense, tu me réponds… ?
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Sujet: Re: Grey Sheep [Intrigue 1] [Terminé ♥] Mar 13 Jan 2015 - 17:05
Changement de plan
- 1, 2, Kiria te coupera en deux. 3, 4, ta tête finira en sac. 5, 6, mon plaisir est ton supplice. 7, 8, tu payes ta mauvaise conduite. 9, 10, et un dernier tour gratisss !
Tu l'écoutes fredonnes cette chanson certainement de son cru tandis qu'il tourne et tourne le sac dans laquelle se trouve le trophée que tu lui as rapportés. Preuve qu'il peut te faire confiance. Tu mets toujours un point d'honneur à respecter tout contrat passer avec un client. C'est ta réputation qui est, à chaque fois, en jeu et il est hors de question d'échouer. La créature lance son joujou haut dans les airs et ce dernier fend l'air pour venir s'écraser tu sais où dans un "boum" qui fait rire ton futur commanditaire. Toi, tu ne réagis pas ; pas extérieurement du moins. Postée à l'abri de la pluie, tu lui fais face et attend patiemment qu'il daigne t'expliquer de quoi il retourne. Qui dois-tu tuer et où se trouve-t-il. Quelle somme d'argent te propose en retour de tes bon services. Ou le retrouver une fois l'assassinat effectuée. Tous ces détails paraissent si futiles, mais sont pourtant d'une importance capitale si tu veux mener à bien tes meurtres.
- V'là qu'sont promis 100 pièces d'or c'lui qui l'arr't'ra à c'qui paraît. J'jure sur ma main droite que c'moi qui lui f'rait la peau à c'te bestiole.
Cette fois, tu ne peux empêcher un rictus sarcastique s'afficher sur tes lèvres. Ces pochards sont-ils donc persuadés de tuer la chose qui effraye la ville de Bree depuis plusieurs jours maintenant. Tu n'y crois pas une seule seconde, mais libre à eux d'y être convaincu. Tu riras à gueule bec lorsque tu découvriras leurs cadavres. Preuve qu'ils sont faible face à la bête. Armés de fourche, ils ne seront bientôt que des morceaux de chair, nourriture pour les charognards. Mais tu décides de ne plus t'occuper de ces hommes de ferme. Ils ne sont pas ta priorité, bien que la somme proposée te donne bien envie de participer à cette chasse. Ton attention se reporte sur le rejeton de Morgoth qui semble, lui aussi, avoir prêté attention au langage chartier de l'homme qui a reçu l'approbation des siens à la fin de sa phrase avant de pénétrer dans la taverne que vous venez de quitter afin de mieux parler affaire. Il a retiré sa capuche, te laissant apercevoir toute sa monstruosité sous son vrai jour. Son regard reptilien se posent sur toi et il sourit. Quelque chose te dit qu'il ne va pas encore faire part de ton contrat.
- Je crois que ce travail peut attendre. Vous sentiriez-vous d'attaque pour traquer un monstre au clair de lune ? Vois-tu, il se pourrait que cette bête en vienne à perturber mon petit business. Alors si je te que je te laisse soixante-cinq pour cent de la récompense, tu me réponds... ?
Tu ne fais pas mine de réfléchir, tu le fais. D'un certain côté, tuer la créature serait un bon passe-temps, d'autant plus que tu gagneras une bonne bourse d'argent en plus de ce que te donnera ce nommé Murtagh pour ta prochaine mission. D'un autre côté, tu n'aime pas perdre ton temps.
- J'accepte pour soixante-dix pour cent.
Tu le regardes droit dans les yeux, ta condition n'est pas négociable. Il retarde ton travail et, surtout, ton repos bien mérité pour une bête qui n'en voudra probablement pas la peine. Après tout, c'est son "business" qui est en danger.
Sujet: Re: Grey Sheep [Intrigue 1] [Terminé ♥] Dim 25 Jan 2015 - 20:20
“ GREY SHEEP ”
Peur au Pays de Bree
Les hommes rentrés plus tôt dans l'auberge n'étaient pas passés inaperçus et quelques badauds s'étaient pressés à l'intérieur pour entendre le récit de leur vengeance prochaine. Un vieillard finit par pousser la porte à son tour, pestant, marmonnant dans sa barbe comme s'il se parlait à lui même.
"L'trouveront pô ces rustres, l'est partie vers l'Sud la bête, l'vieux Hars le sait, il a entendu son cri, l'vieux Hars le sait...C'là bas qu'y'a l'plus de corps..."
Il dépassa cette femme aux allures guerrières sans lui accorder le moindre regard, ni à elle, ni à son compagnon d'ailleurs, continuant d'avancer en maudissant le groupe de marauds avant de s'enfoncer dans les ruelles.
Fit-il en affichant ce rictus effroyable qui en disait long sur ses intentions de servir ses intérêts personnels. Quoi que puisse en pensée Kiria, ce soudain élan de générosité n’en n’était rien. S’il lui avait accordé la plus grande part, c’était tout simplement pour s’assurer de l’avoir comme atout dans ses cartes. Traquer une bête qui décimait tout sur son passage demandait une très grande prudence et dans ce cas présent, on n’était jamais trop de deux. Quelque soit le temps qu’ils y passeraient et les dangers qu’ils allaient rencontrer, Murtagh devait mettre fin à ce règne de terreur avant qu’elle n’éveille trop de soupçons à son sujet. On pouvait penser que l’arrivée de ce monstre dans cette contrée servirait de couverture pour les méfaits que l’orc accomplissait dans l’ombre de celle-ci mais visiblement, la détresse des habitants les avait rendue bien plus méfiants que d’ordinaire. Tout le monde se jugeait où se cherchait querelle et là où vous aviez encore l’opportunité de préserver votre anonymat, vous vous retrouvez désormais assaillit de question plus indiscrètes les unes que les autres. Bree n’était plus ce qu’elle était depuis cet évènement et il était grand temps d’y remédier.
Alors qu’ils allaient tout deux s’élancer hors des ténèbres de la ruelle, un vieil homme, voûté et à la démarche quelque peu chaloupée, poussa les portes de l’auberge. Le sénile se teint lui-même la conversation, sans penser que le silence de la nuit est traître pour les marcheurs solitaires. Ses paroles raisonnèrent jusqu’aux deux démons qui écoutèrent attentivement. L’orc arrêta aussitôt la jeune femme dans son élan. Il ne désirait pas que leur présence furtive ne vienne à déranger les révélations de l’homme. Malgré son accent rustique de paysan arrangé par l’alcool ingurgité, Murtagh en avait comprit l’essentiel. Les racontars n’étaient pas ce qu’il y avait de plus fiable, mais il y avait toujours un fond de vérité et Murtagh était quasiment persuadé de la véracité des dires de ce Hars. Sans compter que les victimes se faisaient de plus en plus fréquentes depuis quelques temps vers le sud.
- Nous avons notre destination à présent. Si plus rien ne te retient ici, on part dès maintenant.
Avoua t-il sur un ton neutre, pressé de prendre la route avant que le vieux ne continue de faire circuler à tue-tête cette information à des oreilles aussi attentives que les leurs. Leur destination les menait donc tout droit vers la vallée de l’Andrath, une gorge étroite qui se situe sur le domaine dépeuplée de Minhiriath. C’était une zone hostile et peu fréquentable, très peu habitée sinon par des brigands et des orcs qui n’hésitaient pas à dépouiller le moindre voyageur qui venait s’égarer par ici. Cette partie du pays était sombre, corrompue par quelque chose de malveillant qui attendait son heure pour accomplir la tâche qui l’attendait. Laisser des orcs s’installer quelque part, c’est permettre à l’ennemi de s’établir et lui offrir une stratégie. Murtagh l’avait comprit mais les répercussions que cela pouvait avoir par la suite ne l’intéressait pas. Que le cosmos tout entier brûle, il s’en fichait. Rien n’arrivait en vain et si tel était le destin de ce monde, alors qu’il en soit ainsi, il ne le pleurerait certainement pas. Le monde ne s’était pas arrêté pour lui, alors il continuera de tourner à l’aube de sa propre ruine.
Le bagage léger mais pourtant bien armé, les deux compères quittèrent Bree sous une pluie persistante. Ils allaient devoir marcher une bonne vingtaine de km avant d’atteindre la route du Sud. Le jour commençait à s’annoncer derrière l’épaisse masse nuageuse qui obstruait toujours majestueusement le ciel. Le soleil, paresseux, semblait se complaire derrière cette nébuleuse grisâtre qui empêchait chaque rayon de passer au travers. Difficile d’estimer l’heure qu’il était. Ils arrivèrent alors sur les rives marécageuses d’un lac où Murtagh se réapprovisionna en eau. A visage découvert, Murtagh ne craignait plus qu’on le repère. Par ici, c’était presque normal d’y rencontrer un orc. Pour la femme, on l’aurait éventuellement prise pour un brigand pactisant avec le diable sur un mauvais coup. Le ronflement rauque d’un animal interpella l’orc. En effet, un énorme groin déboucha des fougères, renâclant le sol à la recherche d’eau. Comme prévu, le sanglier s’approcha du rivage et épancha sa soif. Sans faire de geste brusque, le semi-orc s’empara de son arc, le banda, visa et décocha sa flèche qui atteint sa cible entre les orbites de l’animal. Il y eu un couinement puis la bête s’affala lourdement au sol, vaincu. Murtagh jeta un regard fou en direction de Kiria.
- Le repas est servi, dearie.
Il la laissa se charger d’écorcher la bête, de la vider et de la dépouiller des parties les plus charnues de sa carcasse tant dis qu’il amassait du petits bois pour faire un feu. Par la même occasion, il s’assura que les environs étaient sans risques pour eux et que personnes ne les observaient à leur insu. La chaire suspendue au dessus du brasier commençait à prendre de belles couleurs et à véhiculer une odeur alléchante qui ne manquait pas de faire gronder l’estomac de l’orc.
- Il y a une ferme à quelques pas à l’Ouest du lac. La famille qui y réside pourra peut-être nous en dire plus sur la créature. A moins qu’ils aient eux aussi servi d’hors d’œuvres.
Piquant un morceau de viande cuite avec sa dague, il l’enfourna sans s’inquiéter du risque de se brûler et la mâcha avec voracité. Si bête il y avait dans cette vallée, elle était loin de faire le poids contre celle qui sommeillait dans le ventre de l’orc quand celle-ci réclamait sa pitance. Maintenant qu’ils avaient un peu d’intimité et que le moment le permettait, Murtagh s’interrogea soudainement au vécu et au parcours de la jeune femme. Elle l’intriguait beaucoup et le mystère qu’elle lui inspirait désirait ardemment être élucidé.
- Comment en es-tu arrivé là ? Quelle…traumatisante, attitude cynique, expérience justifie un tel bouleversement ?
Il leva un index comme pour ajouter une mise en garde.
- Et ne me fais pas croire que tu es née pour faire le mal, d’un mouvement de main très théâtral, il se désigna de haut en bas, comme pour se mettre en évidence, lui qui inspirait l’horreur. pas à moi.
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Sujet: Re: Grey Sheep [Intrigue 1] [Terminé ♥] Mer 4 Mar 2015 - 17:47
Confidence pour confidence
- Parfait !
Son sourire est macabre, annonciateur de mort et tu te demandes encore que tu peux faire seulement confiance à une créature de la sorte. Un monstre, un fils de Morgoth aux allures humaines. Vil serpent, trompeur, sournois, perfide, fourbe. Néanmoins, la soif de sang reste similaire avec la tienne et tu as bien envie de faire "équipe" avec lui. Juste une fois. Juste cette fois-là. Peut-être en sera-t-il par la suite, peut-être te trahira-t-il, te poignardant dans le dos ou s'enfuyant avec ta récompense promise. Le fait est que tu veux tout de même tenter le coup et voyager avec lui et tuer cette bête qui terrorise Bree. Tu n'as que faire des victimes. Il y aura toujours des morts causés par la maladie, la famine, la guerre, la jalousie, la haine, les tempêtes ou par des monstres comme lui. Comme toi. Vous êtes différents et pareils. Si sa monstruosité est externe, la tienne est enfouie à l'intérieur de ton être, seulement visible par le biais de tes yeux glacés, de ton regard froid et cruel.
Que la créature accepte aussi facilement attisa ta méfiance, mais tu ne le fais pas savoir. Tu verras en temps et en heure ce que votre alliance donnera par la suite. Votre élan pour votre départ à la recherche de la bête assoiffée de sang est coupée court par un ivrogne sortant brusquement du Poney Fringant, titubant et baragouinant des propos que vous parvenez tout de même à entendre et à comprendre.
- L'trouveront pô ces rustres, l'est partie vers l'Sud la bête, l'vieux Hars le sait, il a entendu son cri, l'vieux Hars le sait...C'là bas qu'y'a l'plus de corps...
Le soûlard s'éloigne à pas incertain tandis que vous restez dans l'ombre, les yeux brillant tels des démons chassant une proie qui regrettera leur venue. Tu restais mitigée face à ces informations, mais tu savais pertinemment que la vérité sortait majoritairement lorsqu'on avait trop bu. c'est pourquoi tu ne bois jamais à l'excès.
- Nous avons notre destination à présent. Si plus rien ne te retient ici, on part dès maintenant.
Effectivement, il n'y avait absolument rien qui te retenait ici. Il n'y avait rien qui ne te retenait nul part. Être libre condamnée à errer où bon te semble sans rendre des comptes à qui que soit, excepté tes clients. Rapidement, vous vous mirent en selle pour partir au grand galop, vous n'aviez aucun temps à perdre. D'autres devaient sûrement être très intéressés par la forte prime qu'offrait cette chasse et vous deviez être les premiers arrivés. Tu sais, tu comprends où vous vous rendez, dans un lieu criblé de danger où il ne fait pas bon d'être seul et surtout désarmé. La pluie presque diluvienne les empêchait de distinguer convenablement la route à prendre, mais vous ne vous perdirent aucunement. C'était comme si vous connaissiez la Terre du Milieu comme votre poche.
Cela faisait maintenant des heures que vous avanciez, ne partageant aucune parole, aucune opinion. Seul le bruit des sabots des deux équidés brisaient le calme silence. De toute façon, tu n'avais rien à dire et tu n'es pas une commère. Alors autant garder bouche close jusqu'à la fin du voyage. Sauf que ce dernier était long et vous avez déjà marché tout le jour sans prendre la peine de faire halte au moins une seule fois. Cette nuit serait différente. Les chevaux avaient besoin de se reposer et vous aussi. Vous vous arrêtèrent alors sur les rives d'un lac aux allures d'un lac pour remplir vos gourdes vident jusqu'à ce qu'un bruit semblable à un ronflement de dormeur se fasse entendre. Les têtes se tournent et le sanglier se découvre, ignorant de la fin funeste qui l'attend inexorablement. En effet, à peine a-t-il avancé de quelques pas que Murtagh s'empare de son arc pour décocher une flèche qui se fiche entre les deux yeux de l'animal. Le tire est mortel. Tu comprends que tu dois encore plus te méfier de lui. Le regard du semi-orc ferait trembler n'importe quel mortel, mais pas toi. Tu t'en moques éperdument.
- Le repas est servie, dearie.
Si tu t'étonnes de cet étrange surnom, tu ne le montres guère. Libre à lui de laisser libre cours à sa petite folie d'autant plus qu'il n'y a aucun humain, elfe, nain ou hobbit à l'horizon pour hurler à l'orc. Pour hurler au monstre. Ni une ni deux, tu sors ta dague dans le but certain d'écorcher le quadrupède et retirer sans aucun dégoût tout ce qui ne se mange pas, tandis que Murtagh partait chercher du bois pour le feu. Il ne fallut attendre que quelques minutes pour que la chair rôtisse afin au-dessus du brasier, l'odeur vous donnant déjà l'eau à la bouche.
- Il y a une ferme à quelques pas à l’Ouest du lac. La famille qui y réside pourra peut-être nous en dire plus sur la créature. A moins qu’ils aient eux aussi servi d’hors d’œuvres.
Tu hoches la tête. Peut-être, effectivement. S'ils n'ont pas trop peur de parler à des inconnus aussi étrange et intimidant que vous deux. Le repas enfin prêt, tu uses une nouvelle fois de ta petite lame pour trancher un morceau de viande et attendre un peu qu'il refroidisse, peu désireuse de se brûler. Le fils de Morgoth, lui, semblait bien trop affamé pour patienter.
- Comment en es-tu arrivé là ? Quelle…traumatisante expérience justifie un tel bouleversement ?
Tes lèvres se pincent et ton regard se fait de glace. Qu'il se mêle de ce qui le regarde. ton passé n'en fait pas partie. Il lève son index.
- Et ne me fais pas croire que tu es née pour faire le mal. Pas à moi, rajoute-t-il en se montrant de pied en cape.
Tu esquisses un rictus amusé. Effectivement, pas à lui. Tu décides, après un temps de réflexion, de répondre de façon sibyllines, refusant catégoriquement de raconter ta vie dans le détail. Elle t'appartient.
- Mon premier meurtre à été celui de mon père et de sa maîtresse. Puis, j'ai brûlé la maison avec tous les gens qui vivaient à l'intérieur. Je crois que j'y ai pris goût, fais-tu après un temps de réflexion, arborant un sourire malsain. Tu dois le savoir. Entendre les cris apeurés, les râles d'agonies, la vue du sang coulant hors du corps, les derniers soubresauts et l'appel vaine à la clémence.
Tu mâches ton morceau de viande, estimant avoir répondu à sa question. A ton tour de poser la tienne.
- Puisqu'on en est aux confidences. Toi, raconte-moi. Pourquoi tu ne vis pas avec les autres de ton espèce. Quelle... traumatisante expérience justifie un tel bouleversement ? Reprends-tu non sans amusement.
Murtagh aurait tort de considérer Kiria comme une femelle docile, dirigeable et influençable. Même si elle répondait à l’appel du sang, de la mort et du chaos, elle n’en restait pas moins un être indépendant qui n’éprouverait aucun remord à lover une lame entre vos épaules. Jusqu’où pourrait-il encore l’amadouer avec ces propositions macabres exploitant ainsi ses compétences pour servir ses propres intérêts ? Il l’ignorait, en attendant, cela la séduisait assez pour qu’elle se lance corps et âme à la poursuite d’une bête en compagnie de la pire espèce qui soit : un orc. La nuit est noire, le firmament insondable, seule la pluie, éternelle dans cette région, trouve son chemin en venant s’abattre sur nos deux chasseurs de primes. Trop fine pour représenter un quelconque danger, le feu peut continuer de brûler en toute sûreté. Durant un long moment, la nature leur offrit un petit récital, comblant ainsi le silence instauré entre eux. Il y eut le crépitement du brasier mêlé au clapotis de la pluie puis le vent qui donna un ton plus lourd à l’harmonie. Non loin de là, la chorale des corbeaux, charognards, venus s’arracher les restes de la carcasse du phacochère. Puis enfin la question dérangeante de Murtagh. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui réponde, du moins il ne s’attendait pas à ce que sa question soit satisfaite. Il marchait en équilibre sur une corde sans doute sensible de la vie de Kiria et quelle certitude avait-il pour croire qu’elle le laisserait continuer sur sa lancée ? Elle sourit, de ce sourire satanique qui provoque aussitôt une effervescence chez l’orc, sensible à ce genre d’attention puis elle s’ouvre, doucement. Un petit, chétif et bref aperçu de son univers inaccessible.
- Mon premier meurtre à été celui de mon père et de sa maîtresse. Puis, j'ai brûlé la maison avec tous les gens qui vivaient à l'intérieur. Je crois que j'y ai pris goût.
Toute son attention est rivée sur ses aveux et sur sa réaction. Il ne fait plus seulement que le deviner, il en témoigne : son détachement et sa cruauté face à ses crimes éveille en lui une admiration irrationnelle. Elle changerait presque à elle seule sa vision et son idée fixe sur les Hommes et leur faiblesse. Non, elle n’en n’est rien, elle est au dessus de ça, loin de toute comparaison, elle n’est qu’illusion pour mieux abuser des esprits faibles. C’est une création tout droite venue des flammes de Morgoth, un chef d’œuvre en court que la disparition du maître a laissé inachevée mais qui, à travers les âges, a su s’éveiller à la perfection dont elle était prédestinée. Diantre, qu’il regrette qu’elle lui apparaisse sous l’apparence d’une chaire flasque et molle d’humaine. Elle méritait tellement mieux que cela.
- Tu dois le savoir. Entendre les cris apeurés, les râles d'agonies, la vue du sang coulant hors du corps, les derniers soubresauts et l'appel vaine à la clémence.
A mesure qu’elle éditait son petit listing des tortures les plus agréables, le regard de Murtagh prit une nuance absorbé tant dis qu’il acquiesçait, se remémorant ses tableaux de chasse sur lesquels il s’était si longtemps entraîné. D’ailleurs, il y avait bien longtemps qu’il n’avait plus décoré une victime du visage de l’horreur. Il ressentit soudainement une vague de nostalgie du temps passé. Le semi-orc soupira profondément.
- Oui, une routine qui m’a longtemps laissé rêveur mais qui, comme toute chose, finit par s’étioler et devenir grisant avec le temps. J’attends, je cherche la personne qui saura rallumer cette flamme. Son regard croisa le sien à cette précision comme s’il voyait en elle l’élue qu’il avait tant attendu. Qu’elle me réapprenne le frisson de la première fois et le plaisir ressenti quant s'éteint dans les yeux de notre victime la dernière lueur de ce qui fut sa vie, comme elle s'éteignit autrefois dans les miens.
Beauté et horreur se mélangèrent dans son timbre vocal, témoignant d’une profonde mélancolie qui ne cessait de l’étreindre depuis quelques temps. Pourquoi fallait-il que tout de lui soit hybride ? Sa nature, ses sentiments, ses choix…le menant systématiquement à l’errance. Saurait-elle le guider ? Pourrait-elle être le catalyseur de cette nature trop longtemps refoulée et qui le réclamait ? Peut-être…il voulait y croire et plus il lui consacrait du temps et plus il s’en persuadait. Suspendu encore un moment à ses fantasmes funèbres d’autrefois, il mit un certain temps avant de satisfaire la curiosité soudaine de Kiria. Un mince sourire arbora ses lèvres, amusé par sa réplique. C’était de bonne guerre après tout, il lui devait bien ça. Tout en nourrissant le brasier de morceaux de bois, il réfléchit à la réponse qu’il allait lui donner.
- Je suis un loup solitaire. Je me suffis à moi-même. Il marqua une pause, durant laquelle il revint accrocher ses prunelles venimeuses au calice céruléen de sa partenaire. Mon expérience avec mes « semblables » ne m’a pas été très favorable. Ils avaient…l’art et la manière de me rappeler à quel point je n’avais pas ma place dans ce monde. Je me suis souvenu de chaque coup, de chaque trahison, de chaque tentative d’assassinat et de chaque visage. Et comme je n’aime pas laisser traîner de vieilles dettes impayées, je leur ai rendu la monnaie de leur pièce, avec les intérêts.
La suite, elle n’avait pas besoin de le savoir. A quoi bon continuer de dépeindre un tableau si accablant de sa personne pour se risquer à servir de festin à son rire moqueur et assassin ? Il s’était montré déjà que trop expansif avec elle, inutile de s’aventurer au-delà.
- Nous sommes donc deux rebuts détestés de tous, forcés de saisir le monde à la gorge pour l’obliger à nous donner ce que nous désirons, à défaut de le mériter.
Quelque chose passa tout à coup dans son regard, brillant, incandescent qui s’intensifia au contact des flammes qui se reflétaient dans ses yeux. Il toisa Kiria un long moment durant jusqu’à ce qu’il brise cet instant en se levant brusquement, tout ses sens en émoi. Tel un animal à l’affût, ses yeux spectaculaires sondèrent les fougères. Il avait entendu quelque chose. Des petites ombres, voilà tout ce qu’il apercevait de là où il se trouvait. Des petits points noirs qui se mouvaient dans la pénombre et qui semblaient émettre du bruit. Il crut même entendre des voix.
La nuit est noire, la nuit est belle. On ne voit pas les étoiles, dissimulées derrière les sombres nuages. La pluie est fine, désagréable, mais ne représentant aucune source de menace pour le feu. Tu as réponds à sa question, tu lui en poses une en retour et, en arrière plan, les charognes qui se joignent bruyamment à votre festin. Douce représentation de ce que la plupart des gens pensent ce que tu es. Une charognard. Ils ne peuvent avoir plus tord. Contrairement à eux, tu n'attends pas lâchement que le corps soit raide et complètement refroidi. Non. C'est toi qui l'occis, qui fait en sorte que son corps cesse de battre. Tu es une chasseuse.
Tu le vois hocher la tête à mesure que tu listes toutes les horreurs teintés de sang et de mort.
- Oui, une routine qui m’a longtemps laissé rêveur mais qui, comme toute chose, finit par s’étioler et devenir grisant avec le temps. J’attends, je cherche la personne qui saura rallumer cette flamme. Qu’elle me réapprenne le frisson de la première fois et le plaisir ressenti quand s'éteint dans les yeux de notre victime la dernière lueur de ce qui fut sa vie, comme elle s'éteignit autrefois dans les miens.
Deux notes discordantes et pourtant allant à merveille ensemble sonnent dans le fond de sa voix. Comprendrais-tu par cela que cela fait longtemps qu'il n'a plus retiré de vie ? Lui, le fils de Morgoth. Que cela ne tienne tu lui réapprendras à aimer cela. Un monstre doit rester un monstre quoi qu'il en coûte. Tu le sais très bien. Pour en être un. C'est alors à lui de répondre. Tu n'attends pas à ce qu'il en fasse de même. Tu n'attends rien de sa part, hormis qu'il respecte votre pacte vénal.
- Je suis un loup solitaire. Je me suffis à moi-même. Mon expérience avec mes « semblables » ne m’a pas été très favorable. Ils avaient… l’art et la manière de me rappeler à quel point je n’avais pas ma place dans ce monde. Je me suis souvenu de chaque coup, de chaque trahison, de chaque tentative d’assassinat et de chaque visage. Et comme je n’aime pas laisser traîner de vieilles dettes impayées, je leur ai rendu la monnaie de leur pièce, avec les intérêts.
Tu esquisses un sourire, nullement étonnée qu'il cherche sa vengeance dans la mort. Tu aurais fait pareil. Mais ce qui t'étonne le plus, c'est le fait que ces créatures de l'ombre ne soit pas aussi "soudé" comme la plupart de la populace le pense. Uni dans la haine et dans la destruction. Dans le sang et dans la mort. Dans la guerre.
- Nous sommes donc deux rebuts détestés de tous, forcés de saisir le monde à la gorge pour l’obliger à nous donner ce que nous désirons, à défaut de le mériter.
Une nouvelle fois, tu ne peux qu'acquiescer à ses paroles. Enfin, à la différence de lui, c'est toi qui a décidé de devenir ce que tu es. D'être cette mercenaire sanguinaire qui aime voir le sang couler à flot sous le coup de tes lames.
Tu y as pris goût.
Tu ne t'occupes pas du demi-orc, mangeant ta viande tandis qu'il te regarde fixement, semblant ailleurs. Tu as seulement le temps d'avaler ta dernière bouchée qu'il se lève brusquement les yeux reptiliens fixés derrière ton dos, tous ces sens en alerte. Quelque chose ne tourne pas rond. Tu en fais alors de même.
- Quelqu'un vient. Prépare-toi...
Et il a raison. Les individus qu'il a repéré ont du découvrir qu'ils avaient été démasqué et ont sûrement décidé de tenter le tout pour le tout puisque tu as juste le temps de frapper violemment un homme au visage avec ton morceau d'os, te levant et te retournant, balançant toute ta force dans ta frappe. Tu lâches ton arme de fortune pour t'emparer de tes deux épées. La nuit ne te permet pas de voir comme il faut tes adversaires, mais ce n'est pas bien grave, ce n'en sera que plus amusant, divertissant. Du coin de l’œil, tu vois ta première victime tituber, se tenant la joue et le nez. Tu as du lui faire très mal et sa fierté d'homme a du en prendre un sacré coup. Après, tu n'es qu'une simple femme. Il grogne un "cette puterelle est à moi, les gars". Des rires gras en réponse. Tu saisis très bien ce qu'il en est et c'est à ton tour de ricaner cruellement. Sans te retourner, tu t'adresses à ton partenaire de chasse.
- Je m'en charge.
Tu es prête, dangereuse, et ces inconscients ne le voient même pas. Trop sûr d'eux, ignorant sûrement qui tu es, qui vous êtes, persuadés qu'ils peuvent tuer ton client et te violer chacun leur tour. Ils vous croient faible. Non. Ils te croient faible. Et ils vont en payer le prix fort.
Avec les intérêts.
L'homme a qui tu as cassé son nez charge, l'arme levée, vers toi dans un braillement tout à fait ridicule. Un geste, deux pas. Son corps est tranchée en deux au niveau de la taille. Les deux partis choient au sol, se vidant de leur corps. Du sang a giclé, tu en as reçu. Tu relèves la tête arborant une expression cruelle et malsaine. Tu souris. Ils reculent. "Coprolithe, tu l'as tué !" Hurle l'un d'entre eux. C'est fois, ils sont trois à se ruer en ta direction. C'est comme une danse que tu connais par cœur et que tu modifies selon ton bon plaisir. Tu sens qu'ils ne sont pas très doués, mais qu'ils se débrouillent. C'est pour cela que tu décides de jouer un peu avec eux, tranchant leur chair sans que cela soit trop mortel. Leur fierté et leur orgueil bafoué, ils ne comprennent pas qu'ils sont déjà condamnés, déjà mort. Ils ne pensent qu'à te faire payer la mort de leur ami et tu trouves cela tellement risible. Ils se sont jetés eux-mêmes dans la gueule du loup.
- Ma jambe !!
Oui, tu l'as coupé au niveau du genou et le voilà qui s'est vautré sur le ventre sur le sol herbeux, boueux. Il ne te faut qu'ne ou deux passes pour déstabiliser ton troisième adversaire et faire en sorte que ce soit lui qui porte le coup fatal à son comparse à terre. Et, lorsqu'il s'en rend, il est comme un taureaux aveuglé par la haine. Le voilà qui fonce sur toi sans plus réfléchir. D'un geste sec et précis, tu tranches sa gorge, le stoppant net dans sa course. Il tente de parler, de respirer, mais ce n'est pas la peine, il finit par mourir à son tour.
Il ne te reste plus qu'un adversaire et ce dernière est beaucoup plus hésitant qu'au début du combat. Décevant. Tu t'avances vers lui, ton visage tachés de sang est effrayant alors que ton regard est de glace et ton sourire funeste. Il sait. Il a compris. il va mourir. Dans un dernier sursaut de survie, il lâche son arme et s'apprête à faire demi-tour, mais tu as déjà perçu avant lui son éclat de lâcheté. Tu t'y attendais. C'est pourquoi tu as lâchés l'un de tes épées pour t'emparer ta dague et la lancer en direction du fuyard. Comme convenu, tu ne manques pas ta cible. Elle se plante en plein dans son dos. Tu t'approches de lui. Tu sens son souffle erratique, effrayé, criant de douleur. Il n'est pas mort. Pas encore. Ni une ni deux, tu enfonces plus profondément la lame. Il ne criera pas plus longtemps. Tu récupères ton arme de l'homme qui a un dernier soubresaut.
C'est terminé.
A l'abri des ouailles, tu souffles :
- Que sombre le jour.
Lorsque tu reviens vers le campement, tu offres un spectacle plutôt morbide. Le visage est les bras tachés de sang qui ne t'appartient pas, les lames ensanglantés et la satisfaction d'avoir répandu la mort et la désolation peinte dans ton expression. Tu te réinstalles, ne te gênant pour boire de l'eau à grande rasade.
Soudainement un craquement, suivit d'un grognement sourd. On aurait pu croire que ces individus n'étaient pas seuls finalement mais ce bruit n'a rien d'humain, bien moins humain que le semi-orc. La bête se tient dans les fourrés, à l'affût, sans doute attirée par l'odeur du sang ou est-ce par la carcasse du phacochère attaquée par des charognards. Une lueur brille dans ses yeux pour disparaître aussitôt, comme attisée par le feu crépitant faiblement. Tout n'est plus que silence dans la nuit noire que la lune cachée par les nuages ne peut percée et pourtant, elle est là, à les observer sans bouger, comme si elle ne pouvait se décider.
Un craquement, comme un jeu, un appel, car on sait qu'elle aurait pu se faire bien plus discrète. Vous la sentez se détourner nonchalamment plus que vous ne pouvez la voir dans l'obscurité, avant qu'elle ne prenne la fuite. Rassemblant vos armes et vos effets, vous ne tardez pas à vous lancer sur ses traces. Plutôt mourir que d'en perdre la trace, surtout quand 100 pièces sont à la clé.
[ ♦ Le loup solitaire en lequel le semi-orc pourrait se retrouver, si près d'eux, est maintenant à leur portée. ]
Murtagh se fustigea mentalement de s’être montré aussi peu vigilant, après tout cette zone était réputée pour grouiller de malfrats de la pire espèce. Leur feu y était certainement pour beaucoup dans la fuite de leur discrétion mais ils leur avaient fallu se restaurer. Ce qu’il redouta arriva quand même, non sans réelle surprise. Sans paraître périlleuse, cette situation était dérangeante pour nos deux traqueurs qui profitaient enfin d’un petit moment d’intimité pour s’ouvrir à l’autre. A ses côtés, pas même Azog n’aurait pu faire trembler Murtagh. Elle transpirait de cette impulsivité qui forge les vrais tueurs. Fous étaient ces inconscients pour venir ainsi troubler leur pitance au cœur de la nuit dans l’unique intention d’assouvir leur désir de sang, de luxure et de maraudage. Néanmoins, Murtagh n’avait pas décidé de mourir ce soir et encore moins de la main de vils truands. Le temps de sourire mesquinement et de caresser le fourreau de son épée que Kiria l’interrompit dans son élan en lui confiant pressement qu’elle se chargeait de leur cas. Bien que « courtois », cette décision personnelle frustra Murtagh, lequel on privait du second rôle pour ce théâtre mortuaire qui s’annonçait. Il n’eut point son mot à dire, il se contenta seulement de grogner, mécontent en laissant la jeune femme gérer à elle seule la situation. Guerrière farouche comme elle était, il ne doutait pas de son talent pour survivre, il pouvait même s’imaginer un petit aperçu du dénouement finale mais il aurait aimé pouvoir, lui aussi, écrire l’histoire de cette nuit par la pointe de son épée.
Murtagh admira les prouesses de l’infatigable combattante qui, comme une lionne, se jetait griffes et crocs béants sur ses assaillants. Elle fit regretter les paroles obscènes de sa première victime en le fendant en deux. Comme pour passer le temps, l’orc dispensé de tuerie, s’engagea au près de la dépouille et le regarda un instant, de ce regard embrumé de folie. Il le détailla, animé d’une fausse compassion avant de ricaner. De la même manière qu’un enfant découvre la mort en martyrisant la dépouille d’un pauvre animal, Murtagh s’essaya à plusieurs plaisanteries qui ne firent rire que lui. De toute évidence, il ne s’attendait pas à ce que le mort réagisse vu sa condition…mais c’était inutile, il avait toujours su s’amuser seul. Sa botte pressa son sternum qui fit jaillir tel un geyser du sang de sa bouche, maquillant le front pâle du cadavre de paillettes pourpres. Non loin de là, le massacre au clair de lune battait son plein sous les cris effroyables des brigands que Kiria saignait. Le parfum prononcé et symbolique de l’hémoglobine ne tarda pas à envahir l’air nourrissant un peu plus l’appétit sanguinaire de nos deux assassins. De son côté, le rejeton de Morgoth entamait une discussion avec sa dépouille. Bien que peu bavard, il appréciait cette retenue fidèle aux morts qui est de ne jamais vous contrarier, même quand le flot de vos paroles dépassaient les bornes. Au bout d’un moment à sympathiser avec, le semi orc installa son fessier sur la cage thoracique de la dépouille tout en lui ayant, au préalable, demandé la permission. Il lui proposa généreusement un morceau de sanglier grillé mais son absence de réponse lui rappela un détail qu’il avait momentanément omit.
- Ah oui c’est vrai…
L’orc glissa son regard quelques mètres derrière lui, tombant sur la partie inférieure de l’anatomie de l’homme ainsi que sur ses intestins qui serpentaient ici et là sur la terre. Il tapota son épaule, comme un geste de soutien, s’excusant par la même occasion de son manque d’attention.
- Quelques problèmes digestifs…
Le même rire espiègle électrisa l’instant durant lequel il profita de sa position pour admirer le spectacle que lui offrait Kiria. Toutes ces effusions de sang lui avaient réouvert l’appétit. Les restes du sanglier revinrent occuper l’intégralité de son esprit, s’acharnant sur les derniers morceaux comme pour compenser toute cette énergie virile qu’on lui avait refusé de dépenser. La bête revint tourmenter le mort, refusant de lui accorder le repos mérité après ses longues années d’existences dégradantes.
- N’as-tu jamais rêvé d’une pareille femelle ? Oui, bon d’accord je te l’accorde, un peu trop vêtue et affreusement humaine, mais au-delà de ça…Rien ne pare ni n’éclaire son visage de femme aussi remarquablement que le font les reflets amers de la monstruosité de son âme.
Il demeura un long moment ainsi à la contempler elle et sa danse enflammée. Chacun de ses mouvements étaient calculés, précis et vifs. Elle était belle, resplendissante dans l’horreur. Elle tournait avec la grâce d’une ballerine. Un corps courbé, athlétique animé de passion pour un regard dans lequel se reflétait un précipice sans fond. Si derrière ses yeux, il a existé un jour des émotions criantes de vie et de joie, il ne reste aujourd’hui que le néant le plus chaotique. « Que sombre le jour ». Cette réplique ne pouvait pas mieux résumé ce qu’elle était devenue : une nuit éternelle sans espoir d’une aube nouvelle. Quand elle revint, tout son corps témoignait des horreurs qu’elle avait administrées à ses adversaires. Le sang ruisselait sur elle, plus abondante que la sueur, il colorait ses cheveux avec la même rougeur qu’un crépuscule de printemps. Ses muscles frémissaient encore du vif effort qu’ils avaient subit et sa respiration, haletante, prouvait la rage qui l’avait possédée. Finalement, Murtagh révisa son opinion quant au fait de s’être tenu qu’en tant que simple spectateur. Il avait bénéficié d’une exclusivité qui l’avait amené à estimer Kiria au plus haut point. Ça ne faisait plus aucun doute, sa confiance lui était entièrement décernée. Elle n’avait plus rien à lui prouver. S’il avait été plus humain et plus proches de leurs émotions, il en serait sans doute tombé irrévocablement et irréfutablement amoureux. Une passion morbide avait déjà commencé à naître au fond de lui et cette démonstration n’avait su que l’alimenter davantage. De tous ces êtres inférieurs, elle était une Reine, indomptable et insaisissable. Ils échangèrent quelques paroles, très peu. Murtagh, encore sous le joug de ses émotions, se contenta de la féliciter, sans trop lui offrir d’éloge, il aimait à garder jalousement le meilleur pour lui-même. Puis quand leur instinct leur indiqua qu’il n’y avait plus lieux de s’inquiéter ils s’endormirent, enfin, sans que les souvenirs du carnage ne viennent troubler leur sommeil. Il était un peu tard pour eux de se repentir. Tuer était une routine, aussi frivole et spontané que celle de respirer.
Comme si le sort s’acharnait sur eux, leur répit ne fut que de courte duré puisqu’à peine eurent-ils offert leur esprit au monde des rêves, que le danger venait de nouveau gratter à leur porte. Le bruit distinctif d’un craquement non loin de leur camp réveilla Murtagh aussitôt. Scrutant les horizons comme un animal aux aguets, il porta une attention toute particulière à leur environnement insolite. Il ne craignait pas la nuit, encore moins la cécité qu’infligeait l’obscurité aux yeux des simples humains. Ses prunelles particulières lui permettaient d’évincer les ténèbres et d’y découvrir les agissements les plus sombres qui sévissaient en son sein. Kiria se réveilla d’elle-même, sans doute dérangée par les reniflements incessants que produisait Murtagh. Il intima à la jeune femme de ne pas bouger. Cette fois-ci, ce combat était le sien. Son avantage du terrain allait lui être bénéfique. Une odeur prononcée de fourrure crasseuse flottait dans l’air et il crut entendre, à intervalle irrégulier, des bourdonnements proches d’un grognement. Il semblait venir de partout à la fois, comme si la chose tapie dans l’ombre se déplaçait de manière circulaire. Murtagh comprit qu’ils étaient prit en chasse par une bête. LA Bête ? Aucune idée, tout ceux qui s’étaient confrontés à elle avaient périt avant même d’avoir pu en tirer un portrait. Leur feu s’était depuis longtemps consumé, seule les cendres formaient comme un tas duquel s’échappait une fumée fatiguée.
- Elle est ici, tout autour de nous. Elle nous observe. Non attend ! Elle s’enfuie !
Murtagh s’éjecta de sa couchette avec l’impulsion d’un tigre, saisissant son sabre et son arc, bien décidé à mettre un terme à cette course poursuite sans fin. Maintenant qu’il était sur sa piste, hors de question de la laisser une nouvelle fois s’échapper et passer à côté de cette séduisante cagnotte. Honnête quand il s’agissait d’affaire, il respecterait son contrat avec Kiria quand il tiendrait dans sa main la tête de cet animal. En attendant, il devait continuer et ne surtout pas se laisser déconcentrer. La présence de l’animal se confirmait de plus en plus à mesure que la poursuite se profilait. Son odeur, sa respiration, le bruit léger de ses foulées, tout indiquait qu’elle était là, à quelques mètres de lui quand soudain ce fut le silence absolu. Plus aucun son venant de la bête n’était émise comme si en un clin d’œil elle s’était volatilisé dans une contré voisine. Murtagh s’arrêta aussitôt et observa scrupuleusement tous les éléments qui l’entouraient. Les chouettes, complices, ne révélèrent nullement son emplacement, demeurant perchées sur leur arbre, témoins de se qui se profilait dans l’ombre de la nuit. La confusion était telle qu’on ne savait plus qui chassait l’autre. Murtagh n’était plus sûr d’avoir l’avantage. Et si la créature avait eu assez d’esprit pour égarer le semi-orc afin de s’en prendre à Kiria ? Alors que cette pensée lui traversait l’esprit comme un éclair, il releva aussi prestement le visage au grand dam de l’animal qui vit son assaut contrecarré à la dernière minute par le semi-orc. Murtagh réceptionna l’animal sur lui qui vint s’empaler de lui-même sur la pointe de son sabre. Etalé au sol, la dépouille de ce qui s’apparentait à un loup au dessus de lui, il roula pour se débarrasser de son poids et observa ses derniers instants de vie. Peu emprunt à la moindre compassion, surtout après avoir échappé de peu à la mort, Murtagh délogea son épée et guillotina le loup. Il y avait peu de chance pour que ce loup soit la grande terreur de la région, au grand regret du rejeton de Morgoth. Cette chasse ne lui avait fait perdre que du temps. Passant ses nerfs sur la carcasse du canidé, il le déchiqueta à coup de sabre jusqu’à épuisement. Quand sa rage fut assouvie, il renifla, prit son butin et revint au campement rejoindre Kiria. Elle était toujours là. La déception et la colère se lisaient sur Murtagh. Brusquement, il lui jeta la tête du loup au pied de la femme.
- Voilà ce qu’on traquait depuis le début ! Un vulgaire CABOT ! On est retourné à notre point de départ.
De toute évidence ils faisaient fausse route. Si la bête sévissait dans les parages, elle n’était visiblement pas là cette nuit. Faisant les 100 pas nerveusement, il finit par se calmer, essayant de relativiser.
- Bon, je pense que comme moi, tu n’as pas que ça à faire que de brasser du vent. Laissons de côté cette bête, son heure viendra en temps voulu. Je m’en retourne à mes affaires. Quant à toi chérie, l’homme que je te charge de tuer vit dans un petit hameau dans les Terres Brunes. Tu ne peux pas le manquer. Chercher un dénommé Desilnil, c’est un tanneur. J’étais en affaire avec lui, jusqu’à ce qu’il décide de se montrer déloyal envers moi. Arrange toi pour que sa femme et ses deux filles assistent à ça mais ne les touche pas. Une fois ta tâche accomplie, retrouve moi à Bree pour ta récompense. Nous reprendrons alors cette traque.
Puis il fit demi tour, sans même avoir l’obligeance de terminer la nuit avec elle. Il ne s’inquiétait pas pour son sort, elle savait largement se défendre et n’avait jamais eu besoin de qui que ce soit pour s’en sortir. La reverrait-il ? C’était certain. En attendant leur prochaine rencontre, le semi orc disparu dans le drap de la pénombre.